[Quête] Disparition de Streen

[Streen]

Streen adressa un grand sourire lorsque Sylveneige apparut. Il se sentit un peu honteux d’avoir réveillé la jeune femme et ignorait comment dissimuler son embarras.
-Bonjour Sylveneige, bien dormie ?
Puis à la demande de son amie, il lui tendit le pot de confiture. Puis comprenant que Sylveneige souhaitait lui parler de seul à seul, il jeta un coup d’œil aux serveurs qui semblaient désormais assez loin et occupés à servir les autres clients.
-Hé bien, je t’écoute Sylveneige chérie fit il d’une voix douce.

[Féérune]

- Merci.

Sylveneige prit le pot de confiture en tentant sans succès de contrôler son avidité.

- Voilà.

La rôdeuse commença à batailler avec le couvercle du pot.

- Je voulais dire... Ah !

Le couvercle, malmené à l'aide du couteau manié sans délicatesse par Sylveneige, s'enfuit précipitamment à l'autre bout de table. Où un pot de lait judicieusement placé l'empêcha de tomber à terre.

- Tu comprends...

L'elfe allongea le bras pour récupérer le couvercle récalcitrant.

- Hier soir...

Le couvercle consentit à se laisser prendre, le pot de lait protesta en tombant au sol ; le bruit de sa chute ne fut pas assourdissant, mais le pot était bel et bien cassé.

- Boudiou de boudiou de crédié de zut de bouse de bon sang de bonsoir !!!

Si l'exclamation de Sylveneige resta à un niveau sonore acceptable, elle fit tout de même sursauter Lumi.

La rôdeuse sauta de sa chaise pour courir chercher en cuisine de quoi nettoyer. Elle revint une demi-seconde plus tard munie d'une serpillière. D'une wassingue, comme dirait un habitant du Val Bise.

Le nettoyage fut rapide, bien que d'une perfection douteuse. L'elfe retourna en cuisine remettre la serpillière et revint enfin s'installer devant la table du petit déjeuner.

- Où en étais-je ? Oh c'est pas vrai !

Lumi s'était tranquillement installé et becquetait la tartine beurrée en attente de confiture.

- Mais enfin, Streen, tu l'as laissé faire !

Sylveneige prit l'oiseau, le percha d'office sur une chaise voisine. Le harfang, vexé, s'essuya consciencieusement le bec sur le dossier du siège.

- On ne peut faire confiance à personne, ici ! rhâââ !

La rôdeuse rôdeuse soupira profondément, reprit sa tartine, rectifia la couche de beurre malmenée par Lumi et mit une couche magnifiquement homogène de confiture de cassis dessus.

Oublieuse de la discussion sérieuse avec Streen, elle mangea avec délectation.

[Streen]

Streen se demanda pendant l’espace d’un instant si quelque chose ne perturbait pas Sylveneige. Ce qu’elle s’apprêtait à dire ? Mais de quoi s’agissait il à ce propos ? Il préféra garder le silence en espérant savoir ce que sa compagne voulait vraiment lui dire. A moins qu’elle n’aie vraiment oublié mais dans ce cas, cela n’avait pas vraiment d’importance.
-Hum…fit il en mâchant son morceau de pain, je crois que nous devrions déjeuner tranquillement avant de parler sinon Lumi va dévorer toutes tes tartines avant que tu n’aie eu le temps d’en achever une seule.
Suite à cette remarque futile et ironique, il adressa un clin d’œil à l’oiseau.

[Féérune]

Sylveneige se léchait littéralement les babines d'un air extasié.

- Incroyable, cette confiture... Juste ce qu'il faut d'acidité... Et le beurre salé exhausse le goût... Sans compter que ce pain noir... Mmmh, un délice...

Elle but un peu de thé, grimaça.

- Bon, à part ça le thé est froid.

La rôdeuse bondit de nouveau de son siège et revint avec du thé brûlant.

- Alors, oui, faut qu'on parle.

Sylveneige ferma les yeux, les rouvrit et fixa Streen.

- Tu comprends, hier soir tu as refusé ma compagnie. C'est vexant. Très. Même si tu es fatigué !

Elle soupira, hésitant à poursuivre.

- J'étais fatiguée aussi... Mais très inquiète pour toi !

L'elfe frémit.

- Tu comprends, ton enlèvement m'a complètement choquée. Et j'avais la ferme impression que tu risquais encore de te faire enlever ! Streen qui disparaît, bon sang, on croirait la jeune fille en détresse des mauvais romans !

Sylveneige tremblait au souvenir des événements de la veille.

- Du coup, je n'avais pas l'intention de te lâcher d'une semelle... J'ai tout d'abord fait camper Lumi devant ta porte, le temps que je mange à peu près tranquillement, puis je l'ai remplacé.

Elle rougit.

- C'est à dire que je suis venue camper devant ta porte. Roulée dans mon édredon.

La rôdeuse était désormais cramoisie.

- Et je me suis fait déloger par un des serveurs. J'avais l'air fin !

Le rouge montait maintenant jusqu'aux oreilles de Sylveneige.

- Je ne serais pas passée pour une idiote si tu avais accepté de... de rester dans ma chambre !

La couleur du visage de l'elfe avoisinait celle de l'aubergine.

- Nous étions tellement fatigués, nous aurions simplement DORMI ensemble... Et rien d'autre !

Sylveneige souffla longuement en fermant les yeux, ce qui fit revenir son visage à une couleur plus normale.

- Et je tiens à te dire que si nous partons tous deux pour Evereska, il faudra bien que tu acceptes de dormir à côté de moi, vu que nous camperons en chemin !

La rôdeuse se frotta les yeux, histoire de se donner une contenance.

- Bon ben voilà, c'est dit.

[Streen]

Streen écouta Sylveneige d’une oreille attentive avant de prendre un air surpris.
-Qu…quoi, tu es allée dormir devant ma chambre ?
Il passa une main sur son front avant de reprendre :
-Ecoute, je comprends ton inquiétude mais j’imagine mal à nouveau un kidnapping. Comme tu as dû voir, il y avait un serveur qui était encore debout à minuit. Je pense qu’à l’ombre de l’arbre, ils doivent se méfier maintenant et peut être que des gardes surveillent l’auberge désormais.
Il marqua un temps d’arrêt avant de reprendre :
-Je suis désolé de t’avoir vexé seulement…je ne sais pas. Dormir avec une femme que je connais que depuis deux jours, c’est un tôt pour moi-même si j’ai succombé à ses charmes. Si nous avions fait cela, soit la nuit aurait été bonne car nous aurions dormi normalement, soit cela aurait été une catastrophe car j’aurais été tellement mal à l’aise que je nous aurai empêché de dormir tous les deux. Nous devons attendre un message d’un certain Alaric il me semble et nous devons être au maximum de notre forme. Je te rassure, bientôt, je serai prêt et lorsque nous serons à Evereska, il n’y aura aucun problème de ce coté là.
Il se leva de table et s’approcha de Sylveneige.
-En tout cas, tu es vraiment adorable pour t’inquiéter autant pour dormir devant ma chambre. Je trouve ça vraiment mignon de ta part.

[Féérune]

- DOR-MIR !!! mais pour toi, c'est quoi "dormir" ? Euh, non, ne réponds pas.

Sylveneige, qui s'énervait, se lança dans une longue diatribe.

- Mais Streen, dormir c'est juste s'abandonner au sommeil, rêver, ronfler, parfois cauchemarder... Mais que crois-tu qu'on fasse quand on DORT ? Rien. En tous cas rien de conscient. Rien de contraire aux bonnes moeurs. Rien de répréhensible. Rien qui nécessite de se connaître depuis 15 ans ! mais tu me prends pour qui, au fait ? Pour une... Oh, tu m'énerves !

Elle émit un grognement de colère.

- Et en plus, j'aurais fait un acte "mignon" ? Mais y'a aucune mignonnitude dans le fait d'être angoissée ! dans le fait de camper stupidement devant la chambre d'un id... de quelqu'un incapable de comprendre qu'il ne doit pas rester seul !

La rôdeuse se leva d'un bond.

- Oh ça m'énerve ça m'énerve ça m'énerve !!! je sors prendre l'air. Viens, Lumi.

[Streen]

Streen fut assez surpris dans la réaction de Sylveneige. Enfin un peu uniquement. Ce n’était pas la première fois qu’elle agissait de façon démesurée. Et puis qu’avait il dit de mal au fond ? Rien qui ne justifiait une telle réaction. Et puis pour qui la prenait il ? Rien qui ne permettait à Sylveneige de se mettre dans un état pareil. Il estimait qu’il valait mieux la laisser dehors quelques instants. Elle finira bien par se calmer. Il en profita pour achever son petit déjeuner. Il remarqua qu’un serveur avait remarqué la diatribe de Sylveneige avec stupeur.
-Ce n’est rien lui dit il d’un sourire rassurant, elle a probablement passé une mauvaise nuit.

[Féérune]

Une fois dehors, Sylveneige envisagea d'aller faire un tour jusqu'à la maison du Faucheur. Mais malheureusement, l'endroit était probablement gardé.

Où était l'aubemestre, déjà ? Oh zut, impossible de se souvenir s'il devait venir à l'auberge ou si eux devaient s'y rendre. Enfin, chez l'aubemestre... Alaric. Ca y est, la mémoire lui revenait, l'aubemestre s'appelait Alaric. On devait le trouver au Temple de Lathandre... Sûrement.

Une série de blagues faciles lui revinrent en mémoire : Lathandre, l'attendre... Bref. Lathandre, le moment du plaisir... Bon. C'était très bête, mais elle ne put s'empêcher de rire. Toute sa colère s'envola.

La matinée était fraîche et belle, un soleil délicat apparaissait au travers des nuages légers encore empreints des teintes de l'aurore. Un matin où on se sentait revivre, où tout paraissait possible. Un sentiment d'optimisme emplit le coeur de Sylveneige.

Apaisée, elle embrassa son Lumi chéri et retourna à l'auberge.

[Streen]

Haaaaaa, parfois le calme était appréciable dans l’auberge. La tempête Sylveneige étant passée, il n’avait plus qu’à profiter du peu de temps libre dont il disposait. Car il la connaissait bien dans ce genre de circonstances, elle allait revenir. Maintenant, que devaient ils faire ? Attendre un message à l’auberge pour rejoindre l’aubemestre Alaric. Il ne devrait donc pas tarder. Il décida pour le moment de rentrer dans sa chambre histoire d’aérer et de faire son lit.

[Féérune]

- Streen ! Streen ! viens dehors, il fait magnifiquement bon !

Sylveneige avait ouvert la porte, ses pieds encore à l'extérieur et le haut du corps étiré à l'intérieur. Lumi tentait de conserver son équilibre en battant des ailes, semblant faire vibrer l'air dans toute la pièce.

L'instant d'après, l'elfe sautait à l'intérieur, montait l'escalier quatre à quatre.

- Streen, tu es là ?

Son compagnon faisait tranquillement son lit. La rôdeuse faillit éclater de rire.

- Mais enfin, Streen, laisse un peu de travail au personnel de l'auberge ! dehors il fait un soleil merveilleux, tu ne peux pas imaginer ! viens plutôt avec moi faire un tour.

[Streen]

Streen avait sursauté en entendant Sylveneige rentrer. Comme il l’avait imaginé, la jeune femme s’était calmée. Et elle semblait s’amuser de voir Streen jouer le rôle des domestiques de l’auberge. Ce qu’elle ignorait, c’est qu’il n’avait accompli cette action que pour s’occuper. Que le temps était long quand on attendait un message et qu’il ne venait pas. Il fallait bien trouver un moyen de rompre cette monotonie. Quand à la jeune femme, elle semblait d’excellente humeur. C’était dingue de voir à quel point les gens pouvaient changer en l’espace de quelques instants, même les petites amies. Préférant laisser sa bonne humeur déferler, Streen se retint de lui sauter au cou. Il se contenta d’un simple :
-Avec plaisir.

[Féérune]

Sylveneige emmena Streen dehors. Devant l'auberge, les activités matinales commençaient. Les commerçants des petites échoppes avoisinantes balayaient leur pas de porte et discutaient le sourire aux lèvres.

De jeunes servantes regarnissaient les appuis de fenêtres en fleurs fraîches, un jeune commis sortit de l'auberge pour aller chercher les pains à la boulange voisine, s'arrêtant pour un mot aux jeunes filles. Elles le taquinèrent et il revint rougissant et penaud, les bras chargés de pains frais et chauds encore fumants.

Le boulanger sortit et lança un bonjour à Streen et Sylveneige. Vraiment Lumenis était une ville agréable !

Lumi roucoulait de plaisir en prenant le soleil, ses immenses ailes allongées brillantes de lumière.

Ni Sylveneige ni Streen ne parlèrent pendant un long moment, savourant le réveil de la ville et le doux soleil du matin.

[Streen]

Sylveneige et Streen continuèrent à explorer la ville sous leur regard admiratif. Lorsqu’ils partiraient à Evereska, Streen regrettera amèrement Luménis bien qu’il était impatient de rencontrer les elfes de lune. Malheureusement, toute bonne chose a une fin et il serait mal avisé d’arriver en retard à l’Ombre de l’Arbre et de faire également mauvaise impression à l’aubemestre Alaric. Le message avait dû arriver à la taverne. Ils s’y dirigèrent donc http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post323591