[Bâtiment] La caserne de l'Abysse Céleste

[Beorn Devir]

La caserne de l’Abysse Céleste

Dans les quartiers de l’ouest de la ville, assez proche de la grande porte, se dressent les monuments de l’armée Melandienne. Délimitée par une herse arborant des pointes en forme de foudre, une grande cours, prenant fin aux abords de l’épaisse muraille, fait office de terrain d’entraînement. Il est courant de voir les recrues et autres fantassins en duel avec des épées mouchetées ou alors s’entraînant contre des sac de cuir remplis de paille ou alors forcé de courir, armure revêtue en pleine nuit tout en portant des sacs de pierres.
Une grande allée permet aux cavaliers d’entraîner leur éperonnage, la piste se terminant par diverse cible aux vagues ressemblances humanoïdes.

Sur la gauche de ce joyeux centre, tant aimé par les recrues, se trouve la caserne, sinistre bâtiment de roche noire reflétant une sorte de halo bleu marine par soirée de pleine lune. D’après l’un des piliers fondateurs de la ville, le mage Slyvain, la roche serait une espèce de roche de foudre, contenant une certaine quantité de minéraux particulièrement touchés par les champs magnétiques. L’architecte étant mort pendant la construction, retrouvé électrocuté après une nuit d’orage, personne ne sut la vérité, conférant ainsi un côté mystique au bâtiment.
La caserne est une large bâtisse agrémentée de quatre tourelles dont une disposant d’un pont rejoignant la muraille. C’est là l’accès direct le plus simple aux forces armées se trouvant dans la caserne. Les autres tours permettent entre autre aux plus hauts gradés de vérifier que les recrues s’entraînent correctement. En effet, la triangulation des tours donne une vue parfaite sur la grande cour d’entraînement.
Certains gardes prétendent qu’en haut de deux tours se trouveraient des geôles. L’une réservée aux prisonniers de guerre et donc plus souvent salle de torture pour l’obtention de divers renseignements sur les positions ennemies. L’autres serait l’endroit où les déserteur du week end ou autres marioles ne respectant pas la discipline de l’endroit passeraient des nuit pour le moins… atroce… Les rares qui eurent droit à une nuit ici furent bien souvent cux qui devinrent les plus assidus à la dicipline… ou alors les clients les plus réguliers du lieu. On raconte qu’un géant de 2m25 de haut, recousu de toutes parts et tatooé sur tout le corps aurait établi domicile là haut, dormant la tête en bas, suspendu par les pieds. Cet homme, reconnu désormais comme une montagne ne ressentirait soi-disant plus la douleur grâce à cet « entraînement »… Inutile de préciser qu’il est craint de la plupart des miliciens…

La caserne comporte deux grands dortoirs utilisant deux étages à eux seuls. Une armurerie au sous-sol sert de réserve, mais les gardes en fonction ont l’obligation de toujours porter à portée de main leurs armes de service bien qu’aucune attaque ne se soit produite depuis l’Avènement des Morts.
Le dernier étage sert de quartier général aux commandants. Le Général ayant d’autres occupations dans la ville, les Lieutenants du Chaos et les autres chefs tactique sont les principaux occupants de cet étage disposant de plusieurs pièces. La principale, ronde, ne comporte qu’une grande table elliptique arborant la carte de l’île et plusieurs chaises. Les murs sont recouverts des divers armoiries des divers Lords en fonction ici ou tombé au combat ainsi que le symbole sacré de talos. D’autre carte des Royaumes recouvre les murs.
Dans les autres pièces se trouve entre autre une bibliothèque contenant les anales des conflits durant lesquels l’armée joua un rôle tant bon que mauvais… Ces documents sont toujours écrits par le Commandant en fonction. Les derniers, à propos de l’Avènement des Morts sont donc, par exemple, rédigés de la main du Général Devir, premier qu’il ait eu à faire, les précédant étant de la plume de l’ancien Général Dragum.

L’Abysse Céleste a trouvé son nom grâce à un mystérieux barde errant lors de sa construction qui affirmait que c’était de là que sortiraient les foudres de Melandis.

[Death]

Par une belle soiree de pleine lune etoiler, Death se dirigea vers la caserne et cogna trois fois sur la grande porte. Un homme vin lui repondre:

- "Qu'est-ce que tu veux ?"

- "Je souhaiterais entrer pour ensuite parler a votre superieur afin d'entrer dans l'armer."

- "C'est bon, vous pouvez entrer"

Le garde prit ensuite une pause et dit au vempire:

- "Le bureau du chef est par la"

Dit-il en pointant du doight un grande porte au bou du couloir.

- "Merci bien"

Sur ces mots le vempire se dirigea vers le bureau et cogna a la porte et s'accota sur le mur dans l'attente d'une reponse.

[Beorn Devir]

Ce fut un homme de taille plutôt grande qui vint ouvrire au vampire. Ses yeux bleux d'un bleu pal étaient aussi froid que le métal de sa côte de mailles, et la longue chevelure noire qui tombais de chaque côté de son visage jusqu'à la moitié du bicepse encadrait ses traits fermes. Il inspecta un instant le vampire, jugeant son apparence de mort vivant. Il n'était pas commun de voir un vampire fraper à cette porte, et encore moins le voir sourire sadiquement. Quiconque serait passé aurait trouvé une ressemblance entre les deux "hommes" bien que différents par leur teint épidermiques respectifs.

La machoir serrée du guerrier se désserra finalement après un instant qui parut durer bien plus longtemps.

"Je suppose qu'un être comme toi a conscience que les morts vivants ne sont pas les mieux accueillis ici. Néanmoins j'admire les capacités dues à cette immonde dégénérescence qu'est le vampirisme. Je suppose que tu désire entrer dans l'armée?"

[Death]

- " Vos suppositions son exact mon cher, je desire belle et bien entrer dans l'armer. Et si le fait qu'un mort-vivant sois dans l'armer derange quelqu'un, vous lui direz de venir me voir, je me ferai un plaisir de lui faire changer d'avis. "

Le vampire attendit ensuite la reponse du "grand" garde.

[Beorn Devir]

*Je m'en doutais... un vantard* Pensa le garde

Fort bien messir? Je ne connais pas votre nom au juste...

Mon nom n'a pas d'importance, appelez moi Death

Fort bien "Death", veuillez me suivre. Nous allons remplir quelques documents vous concernant puis je vous mènerais là où il se doit.

Le garde, suivit du vampire, entra dans la batisse sombre. Longeant un couloir sur plusieurs mètre, Death pu voir les différents emblèmes de guerre qu'arboraient fièrement les murs. Le garde ouvrit une petite porte donnant sur une petite pièce qui ne comportant qu'une table et deux chaises de bois. Il sortit un parchemin et une plume à encre et les deux hommes débutèrent la tâche de recueillir les informations.
Bien souvent, le vampire sautait les questions qui ne semblaient pas avoir d'importance. Son passé était trouble et trouble il désirait qu'il demeurt...

Une fois cette chose fait, ils sortirent de la pièce. Le vampire réemboita le pas du guerrier qui le mena dans la coure d'entrainement. Bien des novices eurent un certain élan de frayeur qui s'imiça au plus profond de leur être lorsqu'ils dardèrent un regard inquisiteur sur le mort vivant... Son aura de peur influait sur eux aussi facilement que sur de vulgaires paysans. Death se demanda si ce ramassis de loqueteux était réellement voué à devenir des guerriers... Certe d'autres guerriers semblaient résister correctement à la peur engendrée par la présence seule du vampire, tel que le garde qui le menait maintenant dans ce qui semblait être une cellule.

Voilà où vous séjournerez, ce n'est pas de tout confort mais c'est déjà mieux qu'un cercueil...

Avez vous des questions?

[Death]

- "Oui j'en ai une" Dit-il, le garde eu l'air surprit qu'un tel etre puisse demander une question a la qu'elle il peut deja repondre du a ses pouvoirs.

- "Quand est-ce que le dirigeant Beorn viendra faire un tour ?"

Le garde fut encore plus surpris qu'une personne ne valant pas plus qu'un paysan pour l'etat pouvais connaitre un haut placer tel que Beorn. Death fixais toujours le garde dans l'attente d'une reponse.

[Beorn Devir]

La question était des plus innatendues... Le Général ne passait pas souvent dans la caserne, son rôle de dirigeant ne lui permettant pas une présence des plus actives.


Je n'en ai pas la moindre idée mais de toute façon, sa seigneurerie ne viens pas voir les recrue... A moins d'êter une de ses connaissances bien sur mais étant donné qu'il ne semble pas en avoir des masses...

Le garde douta un instant que le vampire fut une connaissance de Beorn... Non ce n'était pas possible, quoi que ce fou de druide semblait intéressé par ce côté obscure de la force naturelle ( :notme: )

[Death]

Esperant que cette fois-ci le garde pourais repodnre a sa question death dit:

- "bon et bien, s'il passe faite moi signe.J'aurais une autre question, quand aurais-je droit a "l'entrainement" que vous proposer a vos soldats, histoire de me degourdir (la liche n'etait l'equivalent d'un grouilleux pour moi :notme2: ) ?

[Beorn Devir]

Le garde émit un petit rire, visiblement le vampire ne savait pas dans quelle galère il s'était embarqué...

Votre statut de vampire ne vous permet pas de développer toutes fvos capacité de jour... Malheureusement pour vous, c'est de jour que les hommes s'entrainent! Vous ne porterez pas votre côte de maille, seulement votre manteau, nous ne voulons tout de même pas vousvoir vous tranformer en torche "vivante", du moins en ce qui me concerne...

Le sous entendus laissait à Death tout le loisir de comprendre... Dans ces entrainements, il serait affaibli par le soleil et bien des humains n'avait pas le même engouement pour sa race dégénérée que le druide noire ou ce garde si suspect...

Demain, à l'aube, soyez dans la cour... un insructeur vous dira que faire... mais tachez d'être dans les ombres... je sais ce que l'Aube signifie pour vous...

Le garde tourna des talons après avoir salué le vampire.

[Death]

- "j'y serai..."

Ensuite le silence total ...

- "Bon et bien il reste fort longtemps avant l'aube, je vais faire un p'ti some ..."
Sur ces mots le vampire ce coucha sur son "lit" et s'endormie aussitot ...

[Kasumi]

Quête : Sous le fil du rasoir

Claris se réveilla dans un lit aux draps plutôt miteux. La première chose qu’elle put constater était qu’on l’avait partiellement dénudée pour bander son bras et son ventre meurtris. La seconde chose fut que la pièce où elle se trouvait ne comportait aucune fenêtre. Et la troisième furent des voix fortes provenant d’au-delà du battant d’aspect robuste. Les sons étaient cependant trop déformés pour qu’elle en saisisse la teneur.

[Claris de Corvimande]

Allons bon.

Premier constat, Claris n'était pas de retour à son domicile ; et l'on n'avait pas non plus fait appel au service d'un prêtre pour sa guérison. La colère de son père, lorsqu'il apprendrait comment on traitait son sang, serait terrible, et ces gardes en prendraient pour leur grade.

De Corvimande se releva – douloureusement – et chercha ses armes. Si, en plus, on les lui avait retiré… la tenue de cette cité était parfois particulièrement déplorable.

[Kasumi]

Claris put rapidement constater que la pièce n’était pas meublée en dehors de son lit passablement défraichi et d’une chaise bancale. Nulle trace de ses armes ou de sa bourse d’ailleurs. On avait cependant déposé une nouvelle tunique sur la chaise. La sienne et son manteau semblaient avoir disparues sans doute au même endroit que la plupart de ses affaires.

[Claris de Corvimande]

Grmblm. Cette pièce avait en fait tout d'une cellule. Ces gardes auraient à répondre de leur conduite inqualifiable.

Pour l'heure, récupérer ses affaires, et recouvrer sa liberté, étaient les deux objectifs premiers de Claris.
S'habiller ne serait guère une mauvaise idée, quoique les blessures de la veille rendaient la chose douloureuse – comme la plupart des autres mouvements. Ce fut donc entrepris immédiatement, quoique précautionneusement.

Cette simple nécessité vestimentaire accomplie, de Corvimande se dirigea vers la porte. Frapper, appeler… il lui fallait attirer l'attention de ces incapables.

[Kasumi]

On la laissa frapper la porte et appeler pendant quelques minutes avant que Claris entende des pas approcher de l’autre côté et que la porte ne s’ouvre brusquement, révélant un couloir sombre et deux gardes revêtus de gilets de cuir.

- Ah, vous voilà enfin réveillée ! Vous en avez mis du temps. Brus, va prévenir le capitaine : il a demandé à la voir.

Le garde s’apprêtait déjà à refermer la porte sans plus de cérémonie devant la prisonnière.

[Claris de Corvimande]

Sur le coup, la réaction des gardes et leur manque de considération à son égard interloquèrent tellement Claris qu'il n'y eût aucune réaction de sa part au fait que la porte se referme. Puis la colère se décida à pointer de nouveau son nez. Une colère froide, calme dans l'immédiat, mais prête à exploser. Comment osaient-ils ?

Il ne servait à rien de tempêter devant une porte close et aux oreilles de subalternes idiots. De Corvimande attendit donc patiemment que ledit capitaine se montre, pour lui faire valoir sa façon de penser.

[Kasumi]

La porte se rouvrit moins de cinq minutes plus tard mais Claris avait peut-être une autre façon de mesurer le temps. Ce fut à nouveau le garde lourdaud qui se découpa dans l’encadrement mais son ton paraissait un peu plus respectueux cette fois :

- Veuillez me suivre : le capitaine va vous recevoir !

L’homme ne la quitta cependant pas des yeux jusqu’à ce qu’il soit assuré qu’elle obéisse. Claris constata également qu’un second gardien lui faisait escorte mais restait sagement dans son dos. Le trajet ne fut pas très long et ils n’empruntèrent aucun escalier signe que la « cellule » dans laquelle s’était réveillée la jeune noble était certainement une des moins mauvaise disponible, si c’en était bien une. Le garde s’arrêta sans prévenir devant une porte, toqua brièvement puis l’ouvrit avant de se retirer pour céder le passage à Claris.

La jeune femme se retrouva donc dans une pièce d’allure plutôt spartiate à l’exception d’une tapisserie accrochée au mur et présentant une scène de bataille indéterminée. Un homme à la carrure impressionnante était assis derrière un bureau, face à la porte et il fit signe à la jeune femme d’entrer et lui désigna un siège :

- Claris de Corvimande, je présume ? Je suis le capitaine Braquemard.

Il attendait visiblement qu'elle réponde à son invitation avant de poursuivre.

[Claris de Corvimande]

Le changement d'attitude de l'homme remettait quelque peu les choses à la normale ; et le fait qu'ils se mettent à deux pour « escorter » ce qu'ils savaient être une adolescente blessée et désarmée était plutôt flatteur. Cela soulagea quelque peu l'exapsération d'avoir dû attendre aussi longtemps ; mais Claris n'en demeurait pas moins d'assez mauvaise humeur.

La simple prudence, cependant, lui conseilla de ne pas tempêter dès son arrivée dans le bureau du capitaine – l'homme était, après tout, un gradé de la garde mélandienne, et en tant que tel, méritait qu'on lui laissât une petite chance de rattraper de lui-même la bêtise de ses hommes. Après tout, celui-là au moins avait réussi à apprendre son nom.

De Corvimande s'assit donc, sans pour autant montrer le moindre signe d'affabilité.

« C'est bien moi. »

Qu'allait-il donc lui annoncer ?

[Kasumi]

Le capitaine paraissait suffisamment sagace pour se rendre compte de l’état d’esprit de son interlocutrice en tenant compte de son peu de loquacité. Il enchaîna cependant pour ne pas laisser un silence gênant s’installer :

- Je n’irai pas par quatre chemins : vous êtes accusé de meurtre sur la personne d’Elias Mortesaison devant témoins. Mes hommes ont néanmoins découvert votre identité ce qui explique notre entretien de ce jour : j’ai décidé d’attendre avoir entendu votre version des faits avant de prendre des mesures vous concernant.

[Claris de Corvimande]

Oh. Bien sûr. Les « témoins » en question n'ayant sans doute pas trouvé de meilleurs moyen de continuer leurs bassesses.

« Je n'avais jamais entendu ce nom… mais je suppose qu'il s'agit de l'un de ces types… un seul meurtre, êtres-vous sûr ? Il me semblait en avoir tué deux… »

Claris se redressa, dans l'attitude de la personne qui pensait avoir le droit pour elle – ce qui n'était en aucun cas feint.

« Ces hommes m'ont suivie alors que je retournais à mon domicile. Dès lors que ma route s'est éloignée suffisamment à leur goût des artères principales, ils m'ont prise à parti pour tenter de m'extorquer ma bourse. Comme je refusais et leur demandais de me laisser, ils ont attaqué. Je n'ai alors eu d'autre choix que de sortir mes armes et de me défendre, seule contre quatre.
Je suis parvenue, je crois, à abattre deux d'entre eux, et à blesser les deux autres, en état de parfaite légitime défense, et au prix des blessures que vos hommes ont pu constater sur moi. Lorsque la garde est arrivée et les a mis en fuite, j'étais sur le point d'être tuée à mon tour, ne faisant bien évidemment pas le poids contre autant d'agresseurs déterminés à prendre à la fois ma bourse et ma vie.
Je serais moi-même venue vous signaler leurs agissements, dont je suis la véritable victime, si je n'avais, du fait de leur attaque, été plongée dans l'inconscience depuis ce moment. »

[Kasumi]

Le capitaine écouta calmement le récit de Claris et hocha finalement la tête quand elle s’interrompit. Cependant, quand il prit la parole, Claris put comprendre qu’elle ne pourrait pas s’en tirer aussi facilement :

- L’affaire est délicate : les autres sont sans importance mais la famille Mortesaison a gagné beaucoup d’influence en ville. Elle a même l’oreille de l’empereur à ce que l’on dit. Le seigneur Mortesaison a appelé à la perte du meurtrier de son fils et vous comprendrez donc que c’est pour votre propre sécurité que nous vous gardons en ces murs le temps que l’enquête progresse.

[Claris de Corvimande]

“Seigneur” Mortesaison ? Claris imaginait difficilement l'un de ses agresseurs en noble… mais d'un autre côté, certains avaient sans doute beaucoup de difficultés à l'imaginer dans sa tenue de tous les jours, lorsque – comble de l'horreur – elle devait porter une robe.

« Si Doucechute cherche le meurtrier de son fils, qu'il regarde dans le cercueil de celui-ci. Je n'ai été que l'instrument d'un destin qu'il a choisi lui-même en commençant à enfreindre la loi. Si je n'étais parvenue à le tuer, une autre de ses victimes aurait fini par le faire – mais entre temps, de nombreux autres pères auraient eu à pleurer leur enfant, à commencer par le mien. »

Son père… ce nobliau qui voulait sa perte n'était d'ailleurs pas le seul à avoir des appuis. Certes, sa famille ne jouait au jeu des influences intensément que depuis une génération ; mais tout de même, Reuel Iram de Corvimande s'y employait avec brio. D'ailleurs, les exploits et la droiture de son oncle Antel-Cregon étaient eux aussi célèbres, et la précédente aventure de Claris-même leur avait apporté une certaine estime de la part des Vainevie, et par conséquent de leurs maîtres Boissuaires. Il faudrait à Mortesaison davantage que des rumeurs d'oreilles impériales pour leur nuire.

« Avez-vous prévenu mon père ? Je veux pouvoir lui parler. »

[Kasumi]

Le capitaine secoua négativement la tête suite à la dernière question de Claris et répliqua d’un ton raisonnable :

- Nous venons à peine de découvrir votre identité grâce à vos armoiries. J’ai fait dépêcher un messager il y a moins d’une heure pour prévenir votre famille. Mais je persiste à penser qu’il serait dangereux pour vous de quitter le fort. Mortesaison n’a pas la réputation de se laisser absolument guidé par le respect de la loi. Alors si nous vous libérions, même dans le cadre d’une assignation à résidence, il n’hésiterait certainement pas à agir par lui-même contre vous. Mais nous n'avons aucun élément pour le prouver. Et ne le sous-estimez pas : sa fortune lui ouvre bien des portes, surtout en cette période de guerre.

[Claris de Corvimande]

« Je pensais mon blason plus reconnaissable. Où sont mes affaires, au fait ? »

Finalement, ce type s'avérait… presque sympathique. Quant au nobliau, il n'avait qu'à tenter une attaque contre le manoir de Corvimande. C'était pour lui le meilleur moyen de signer sa perte, quels que soit les appuis qu'il puisse avoir par ailleurs – ce genre d'attaques, les de Corvimande les lavait dans le sang, quel que soit le prix à payer pour cela. L'honneur primait sur la considération. Cependant… il ne serait sans doute pas nécessaire d'aller jusque là.

« Je n'ai pas besoin de quitter ces lieux dans l'immédiat. Mon père viendra dès qu'il aura appris la nouvelle. Tout ce que je voudrais, c'est la possibilité de m'exercer jusque là. »

Étant donné la douleur, Claris aurait quelques difficultés à manier l'épée un moment ; mais n'avait en revanche rien que quelques instants passés à jouer avec ses couteaux ou son arbalète ne lui feraient oublier.

[Kasumi]

Le capitaine prit une expression quelque peu attristé mais son ton se fit néanmoins très ferme comme s’il n’appelait pas à discussion :

- Désolé mais je ne peux pas vous permettre de vous afficher dans la salle d’armes. D’ailleurs, le clerc qui vous a examiné a déconseillé les exercices pendant quelques jours. Vos blessures étaient très profondes. Mais je suis certain que votre père va très vite répondre et que vous pourrez très vite vous soustraire à notre… hospitalité.

[Claris de Corvimande]

Évidemment. Mais il ne faisait que son métier, sans doute ; il ne serait pas raisonnable de faire un scandale pour cela. Claris détestait être raisonnable.

« Dans ce cas… avez-vous une bibliothèque ? »

Un livre était encore un moyen supportable de passer le temps. Car il était évident que la conversation avec le capitaine ne s'éterniserait pas jusque là ; et que les gardes ne seraient pas d'une compagnie agréable, s'ils étaient d'une compagnie quelconque.

[Kasumi]

Le capitaine semblait réellement accuser le coup cette fois-ci en répondant par la négative : la culture ne tenait pas une grande place dans la caserne. Toutefois, il proposa un peu piteusement et sans grande conviction de se renseigner auprès d’autres officiers si l’un d’entre eux était susceptible de lui prêter un ouvrage personnel.

- Encore une fois, je suis certain que ce n’est que l’affaire d’une heure ou deux. Vous devriez peut-être chercher à vous reposer. Et je vais vous faire porter à manger : cela fait presque deux jours que vous n’avez rien avalé, vous devez être affamée, non ?

[Claris de Corvimande]

Il suffit que le capitaine évoque cette possibilité pour que Claris ressente aussitôt une grande faim. Ou, peut-être, prenne conscience de celle qui n'avait jusque là pas reçu son attention. Deux jours ? Une durée par trop déraisonnable, et qui atteignait sa fierté autant que les blessures ayant causé ce délai.

« Comme vous venez de le dire, cela fait deux jours que je me repose. Plus que l'enfermement, c'est l'ennui qui va me peser ; mais prendre un repas sera sans doute un bon moyen de le repousser un moment. »

Bon sang, cette histoire n'avait simplement ni queue, ni tête.

[Kasumi]

Manifestement désireux de se débarrasser – pour quelque temps - d’un énorme problème potentiel, le capitaine sauta sur l’occasion qui lui était offerte de revenir pour quelques heures aux affaires courantes. Il appela les gardes qui patientaient toujours dans le couloir et leur ordonna d’escorter leur « invitée » jusqu’à sa chambre. Il avait soigneusement évité tout vocable évoquant le statut de prisonnière de Claris mais la nuance semblait bien trop subtile pour l’esprit des gardes. Avant de les laisser emmener son interlocutrice, le capitaine se voulut néanmoins rassurant :

- Je vais vous faire apporter ce qui se fait de mieux pour vous restaurer. Et je vous ferai avertir dès l’arrivée du messager.

[Claris de Corvimande]

« Faites au mieux. »

Claris ne pouvait se départir d'un certaine supériorité dans la voix ; mais sans pour autant que son ton ne soit hautain. Sa façon de parler était celle que l'on adresse à un subalterne apprécié mis en difficulté par la faute d'un autre. Ce qui était, de son point de vue, à peu près le cas.

Il lui fallu ensuite regagner cette… pièce, tentant de se préparer mentalement à l'épreuve de l'attente. Il n'y avait, dans l'immédiat, guère mieux à faire.