Quête : Guerre des Plaines Brûlantes – Galariel et Surya

[Kasumi]

Si le temple avait été largement saccagé par les assaillants, il n’en demeurait pas moins de nombreux objets liturgiques ou plus banals pouvant être employés comme projectiles : chandeliers, vasques, quelques livres et les quelques meubles destinés à accueillir les fidèles. Tristan demeura en arrière devant l’ouverture menant aux réserves tandis que tous les autres membres de la troupe se précipitaient dans la salle principale du temple pour y rejoindre Surya.

[Ugo]

Saisissant une vasque Galariel la lança dans la fenêtre la plus proche, lui donnant l'impulsion nécessaire d'une belle rotation du torse. Le résultat fut à la hauteur de ses espérances, le vitrail explosa en mille éclats de verre scintillants ce qui laissa entrer la lumière. Mais la majeure partie de l'édifice était encore plongé dans l'ombre et la zone lumineuse n'était même pas assez étendue pour que tous se tiennent dedans, et le froid qui augmentait de plus en plus indiquait que les ames-en-peine n'allaient pas tarder.

hrp:Kasu, si ce n'était pas le résultat escompté, dis le et je modifierai le post en conséquence.

[Kasumi]

La vasque était passablement lourde mais la guerrière avait réussi à la projeter faisant ainsi une belle démonstration de ses capacités physiques. La zone de lumière était loin d’atteindre le centre de l’édifice cependant, d’autant que le ciel nuageux ne facilitait pas les choses d’après ce qu’ils pouvaient observer de la porte principale entrouverte.

[Surya]

Suivant l'exemple de Galariel, Surya attrapa le premier objet qu'elle trouvait -un chandelier- et le lança de toutes ses forces en direction du plus grand des vitraux. Puis elle chercha des yeux un autre projectile... il ne fallait pas perdre de temps, illuminer cette pièce. Mais la lumière ne serait jamais suffisante...
- Et pourquoi ne pas tout simplement sortir?, demanda-t-elle, peut-être naïvement, à Tristan. Ils ne pourraient pas nous suivre avec la lumière, et on pourrait briser les vitraux depuis l'extérieur... J'y vais, si vous voulez, ajouta-t-elle, prête à tourner les talons.
Elle ne servirait à rien si un combat avait lieu ici. Briser les vitraux depuis dehors serait certainement bien plus utile.

[Kasumi]

HRP : Bien pensé !

Tristan salua au contraire l’initiative, invitant tout le monde à sortir au plus vite et surtout à ouvrir les portes en grand pour laisser entrer le maximum de lumière.

- Ces entités ne supportent pas la lumière du jour : elles ne nous suivront pas tant que la nuit ne sera pas tombée. Nous trouverons certainement des pierres dehors.

[Ugo]

Galariel apprécia la capacité de Surya à réfléchir en plein combat, savoir garder la tête froide et les idées claires en situation périlleuse était un atout précieux chez un compagnon d'aventures. Tout en se dirigeant vers la porte elle demanda:

- Et après? Nous n'allons quand même pas en rester là, nous devrons nous débarrasser de ces créatures à un moment ou un autre.

[Surya]

Surya acquiesça aux paroles de sa coéquipière, mais ne perdit pas de temps à en discuter immédiatement. Se précipitant au-dehors, elle se mit à ramasser otoutes les pierres qui lui tombaient sous la main et à en bombarder les vitraux. Le bruit qu'ils faisaient en se brisant aurait dû être pur et cristallin. Mais elle le trouvait plutôt étrangement sinistre.
- Galariel a raison... mais comment combat-on ce genre de monstre ? la lumière les fait seulement fuir, ou bien est-ce qu'elle les affaiblit aussi ? Est-ce que le feu, peut-être, pourrait en venir à bout ?
La question s'adressait bien sûr à Tristan.

[Kasumi]

Mais le sous-officier intervint avant le prêtre, d’un ton catégorique :

- Ces créatures sont trop dangereuses surtout s’il y en a plusieurs. Nous ne sommes pas là pour ça mais pour enquêter.

Tristan intervint à son tour, confirmant les propos du militaire :

- Malheureusement, la lumière du jour annule leurs pouvoir et c’est pourquoi ils l’évitent. Elles resteront donc tapie là-dessous jusqu’à la nuit et il serait suicidaire d’aller les traquer dans leur repère sans l’appui d’un ou deux collègues.

Le sergent reprit la parole alors que les derniers vitraux étaient détruits systématiquement :

- Cela signifit aussi que nous devrons être repartis avant la nuit et il nous reste de nombreux bâtiments à explorer. Il nous faut des informations plus concrètes que la présence d’un nécromancien puissant parmi nos ennemis.

[Ugo]

Galariel, comme toutes celles de sa communauté, avait une bonne connaissance des morts-vivants puisqu'ils comptaient parmi les ennemis à abattre d'office mais sans être une spécialiste pour autant. Il y avait un facteur inconnu qu'elle désirait clarifier avant tout:

- Une fois la nuit venue, ces créatures ne risquent elles pas de nous traquer pendant que nous serons sur le retour?

Elle n'avait nulle envie de se battre contre des ames-en-peine en pleine nuit et en rase campagne.

[Kasumi]

Tristan répondit à nouveau puisque la question semblait s’adresser directement à lui, d’autant que le sergent manifesta son intérêt pour la réponse à cette question :

- Non, elles seront incapables de nous repérer si nous nous éloignons avant le crépuscule. Elles sont attirées par ce qui est vivant mais elles ne peuvent pas remonter une piste. Le plus probable est qu’elles restent tapies dans le hameau en attendant une victime. Nous n’aurons qu’à laisser un avertissement, si cette dévastation ne suffit pas à dissuader les inconscients.

Le sergent ajouta d’un ton se voulant rassurant :

- Et nous avertirons les autorités pour qu’ils envoient des prêtres et des paladins pour purifier ce lieu. Mais notre mission doit passer avant tout. A commencer par la recherche de survivants.

[Surya]

Surya intervint à son tour.
- Peut-être que nous devrions barrer la porte, de l'extérieur, comme elle l'était à notre arrivée. Enfin, ça ne changerait rien puisque vous dites qu'ils peuvent passer à travers les murs...
Il faudrait qu'elle songe, de temps en temps, à réfléchir avant de lancer toutes les idées qui lui venaient en tête...
- Mais puisque la porte était barrée, il y a forcément des gens qui s'en sont chargés. Cela prouve qu'il y a peut-être des survivants à chercher, en effet...
Elle ramassa une dernière pierre, la lança sur un vitrail.
- Peut-être... dans la grande demeure, près du chêne ? il faut bien commencer quelque part...

[Ugo]

Galariel ne dit plus rien, préférant les actes à la parole, celles de Tristan ayant apaisés ses craintes et celles du sergent reflétant le bon sens. Les paroles de Surya, enfin, indiquèrent la voie à la jeune femme qui ne savait où se diriger. Elle se tourna vers le bâtiment désigné par la petite barde, sans grande motivation cependant...si il y avait eu des survivants ne se seraient ils pas déjà montrés à la vue de soldats luméniens ou manostiens? Cette question avait au moins le mérite d'exister dans le coeur de tous les membres de l'expédition.

[Kasumi]

Le sergent sembla afficher un air dubitatif en regardant la petite colline et la grande demeure qui les surplombait.

- Il faut bien commencer quelque part oui et peut-être trouverons-nous des documents laissés par les autorités de Chêne-des-clercs pour désigner leurs agresseurs. Mais ça ne me plait guère de laisser ces maisons inexplorées derrière nous. Nous devrons toutes les fouiller avant la nuit pour nous assurer qu’il ne reste aucun survivant.

Puis, sentant qu’ils avaient peut-être déjà trop traîné pour mener à bien ce plan, il pressa le pas en direction du chemin permettant de gravir la côte. Juste avant de l’atteindre, ils étaient cependant obligé de traverser une place autour d’un puits et Tristan s’arrêta brusquement, devenant blême à nouveau :

- Par Lathandre, le mal qui a été commis ici a laissé une aura puissante. Mais il nous faut l’affronter pour en apprendre plus… Je vais tenter de convoquer une entité qui nous y aidera peut-être, prenez garde.

Il récita une courte incantation dans un langage inconnu et une silhouette apparut soudain devant lui, indistincte et presque transparente. Elle ondulait comme si elle était composée de fumée mais sembla prendre de la consistance en se glissant jusqu’à une zone illuminée par le soleil.

- QUI M’APPELLE ? CE LIEU EST SOUILLE ! COMMENT OSEZ-VOUS ?!

[Surya]

La barde observa avec curiosité l'incantation et l'apparition de la créature, notant le besoin qu'elle avait de trouver une zone ensoleillée. Elle ignorait de quoi il s'agissait, mais son besoin de lumière était tout à fait conforme à ce qu'elle imaginait d'une convocation faite par un prêtre lathandrite.
Mais elle réalisa bien vite que l'entité en question n'avait pas l'air commode. C'était le moins qu'on puisse dire. Elle paraissait surtout en colère. Ce qui pouvait se comprendre, sans doute, étant donné les circonstances et l'atmosphère délétère dans laquelle on l'avait convoquée.
Pour une fois, Surya n'était pas tentée le moins du monde d'intervenir pour répondre à la question qu'elle posait. Il lui semblait -non, elle était certaine- que les mots provenant du prêtre seraient bien mieux accueillis que les siens. Aussi se contenta-t-elle de reculer -courageusement- de quelques pas encore.

[Ugo]

A entendre le ton courroucé dans la voix de la créature extraplanaire, elle ne semblait pas vraiment disposé à les aider. Galariel s'attendait même à voir le pauvre Tristan finir en tas de poussières s'il n'arrivait pas rapidement à calmer la créature et à la convaincre de tourner sa fureur vers d'autres adversaires.

[Kasumi]

Mais Tristan ne se laissa pas démonter, manifestement habitué à ce genre de manifestations ou désireux d’afficher une assurance propre à maîtriser la créature.

- Je suis un serviteur de la lumière tout comme vous et je vous ai convoqué car une ombre la menace.

Le clerc s’interrompit quelques secondes pour évaluer la réaction de l’être transparent à sa déclaration. Ce dernier sembla prendre un peu plus consistance, des lueurs iridescentes se manifestant sous sa « peau ». Il semblait également avoir gagné en volume et en luminosité. Bien qu’il soit presque douloureux de le regarder, il était très difficile d’en détourner le regard.

- Tu es bien présomptueux, petit humain. Mais soit, je t’écoute, ne me déçois pas.

Tristan ne perdit pas de temps pour saisir cette opportunité tout en conservant un ton calme :

- Nous avons besoin de votre aide pour identifier cette menace. Nous voulons savoir ce qui s’est passé ici, qui a commis ces forfaits et où nous pourrions les retrouver.

L’entité se mit à fureter avec agitation jusqu’à la limite des zones d’ombre comme si elle cherchait à s’évader d’une cage trop petite avant de répondre d’un ton à nouveau en colère :

- Tu poses beaucoup de questions. Trouves toi-même les réponses !

La créature tendit un bras dans sa direction et frôla son front de sa paume ouverte avant de disparaître dans une explosion de lumière aveuglante. Tristan cligna des yeux plusieurs fois comme s’il avait du mal à fixer sa vision et se mit à chanceler.

[Surya]

Surya avait observé la scène en se tenant le plus possible à distance. Une entité venue de je-ne-sais où, d'outreplan en tout cas, et l'air passablement agressive... ça ne lui inspirait absolument pas confiance.
Elle vit l'étrange créature prendre de la consistance, puis s'agiter, comme perturbée par l'obscurité alentours... et s'en prendre à Tristan. Elle blêmit en voyant le clerc chanceler, et se précipita vers lui, mais elle était bien trop petite et légère pour pouvoir le soutenir s'il s'effondrait.
- Pas très commode, votre... entité de lumière...

[Ugo]

Un prêtre de Lathrande qui se fait agresser par un ange, il y avait tellement de mal présent dans l'atmosphère de ce lieu que tout perdait la boule ici. La prompte sollicitude de Surya envers Tristan faillit lui jouer un mauvais tour, heureusement qu'un soldat eut le même réflexe et évita à la chultienne de se faire écraser par le jeune prêtre.

[Kasumi]

La jeune barde sentit une étrange décharge d’électricité statique e touchant Tristan et le choc faillit lui faite lâcher le prêtre. Mais, l’impression, fugace, disparut aussi vite qu’elle était apparue et sans autre effet apparent que celui de lui avoir hérissé une partie du système pileux. Le soldat qui l’avait aidé à soutenir Tristan eut la même réaction de recul. Mais, fort heureusement, le prêtre put se tenir debout sans l’aide de l’une ou l’autre en quelques instants à peine.

- Etrange, d’habitude, ils sont un peu plus coopératif… Mieux vaut avancer je crois…

[Ugo]

Galariel serra plus fort la poignée de son épée, inconsciemment ça la rassurait de savoir sa précieuse épée dans la main. Aller de l'avant valait sans doute mieux qu de rester sur place planté comme des piquets, mais au plus ils avançaient au plus la peur et l’appréhension grimpait dans les cœurs, et ce n'était pas la réaction de l'être invoqué par Tristan qui allait rassurer les personnes présentes.

[Surya]

Surya ne se sentait guère rassurée. Elle n'était pas soldat. Elle ne savait pas vraiment se battre, encore moins contre ce genre de puissances obscures. Elle se sentait... parfaitement inutile au fond. Et c'était un combat tellement déstabilisant, tellement inattendu, qu'elle n'osait même pas essayer de chanter pour remonter le moral des troupes. Ca avait aidé, un peu, tout à l'heure, dans le temple. Mais vu l'atmosphère qui s'appesantissait, vu la réaction de l'entité invoquée, elle avait l'impression qu'un chant, ou qu'une musique, serait complètement incongru. Ou était-ce l'atmosphère délétère des lieux qui lui plombait trop le moral ? Qui la terrifiait ?
- Bon, on a du pain sur la planche et beaucoup d'endroits à fouiller...
Mais elle ne bougea pas immédiatement : elle préférait suivre les combattants expérimentés. Et... elle avait peur.
Elle essaya de se secouer mentalement : bon sang, ça faisait partie de son rôle de barde de lutter contre la peur, chez les autres, comme pour elle-même. Il fallait qu'elle y parvienne. Elle se sentait incapable de chanter, pourtant. Elle sortit sa flûte, hésitante. Peut-être les autres n'éprouvaient-ils pas tant de peur, peut-être n'avaient-ils pas besoin d'elle... ou peut-être, surtout, que ce serait mal perçu. Elle chercha à croiser le regard de Tristan, pour lui demander s'il jugeait cela malvenu... ou au contraire.

[Kasumi]

Tous avaient maintenant hâte d’avancer et de reléguer au second plan l’étrange apparition qu’ils ne pouvaient pas tout à fait comprendre. Tristan lui-même semblait perplexe sur ce qui s’était produit mais il adressa tout de même un regard bienveillant à Surya quand elle fit mine de jouer de la flûte.

L’envie lui en passa toutefois dès qu’ils eurent avancé de quelques pas vers le centre de la place. Tristan et le soldat qui l’avait empêché de tomber suite à sa confrontation avec l’être de lumière se figèrent au même moment : « Qu’est-ce que…. »

Pour Surya

► Afficher le texte

La jeune barde eut un vertige en pénétrant sur la place. C’était comme une impression… de mouvement. Mais le plus effrayant ne tarda pas à advenir quand elle se rendit compte qu’elle était entourée de nombreux spectateurs : une foule de villageois de tous âges et des deux sexes était regroupée et assise dans les limites de la place. Tous semblaient horrifiés et blêmes, regardant droit devant eux, vers un homme en armure sombre qui faisait les cent pas… Quelques hommes parcouraient les rangs des autochtones en les menaçant de leurs armes, des arbalètes pour la plupart. L’homme se mit à parler :

- Alors voilà les règles du jeu. Soyez bien attentif parce que je ne les répèterai pas…

Surya voyait encore tous ses compagnons mais seuls Tristan et le soldat semblaient avoir sursauté en entendant la voix.

[Ugo]

La troupe marchait lentement, aux aguets de tout danger potentiel, les nerfs tendus, l'atmosphère oppressante n'arrangeant rien. Alors que rien ne le laissait le présager, Tristan, Surya et un des soldats stoppèrent net et regardèrent autour d'eux avec étonnement. Galariel chercha ce qui avait attiré leur attention mais ne distingua rien qui sortait de l'ordinaire.

[Surya]

Surya ne comprit pas immédiatement... Qu'est-ce qui se passait ici ? Pourquoi tous ces gens qui apparaissaient subitement ? En entendant les mots prononcés, elle sut. Elle assistait à la scène qui s'était passée, ici même, quelques temps auparavant. Mais comment était-ce possible ?
Et pourquoi personne ne réagissait ? Elle blêmit. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Puis elle vit que le prêtre entendait, lui aussi. Et le soldat également. Tous ceux qui avaient été en contact avec Tristan juste après que l'entité l'ait touché. Et qui avaient reçu cette drôle de décharge... Les autres ne voyaient rien... et que leur dire ?
Mais... Ces gens qu'elle voyait... pouvaient-ils agir sur eux ? Non, sans doute n'était-ce qu'une vision inoffensive. Elle se rapprocha de Tristan, d'instinct. Lui saurait quoi faire. Mais sans doute fallait-il juste... observer, écouter de toutes ses oreilles.
- Rien de grave, souffla-t-elle à Galariel au passage. Je vois juste... des choses bizarre. Rien de dangereux, ne t'en fais pas.

[Kasumi]

Tristan semblait aussi perplexe que la petite barde et se tourna lui aussi vers les luméniens qui semblaient exclus de la manifestation.

- La vision semble s’être arrêtée. Peut-être est-ce aléatoire ? Ou nous faut-il avancer… Ou alors la présence de personne ne pouvant pas y assister trouble ces réminescences. Mais il n’est peut-être pas très prudent de vous les faire partager.

Le sergent, comprenant aussitôt l’enjeu, se porta aussitôt volontaire pour tenter l’expérience mais il ordonna à ses deux soldats de se tenir en retrait et prêts à intervenir ou prévenir les renforts au cas où les choses ne tournent pas comme souhaité. Restait à Galariel à faire son choix, à supposé que cela fonctionne…

[Ugo]

Galariel leva les yeux au ciel comme pour trouver l'inspiration auprès d'une divinité compatissante, puis haussa les épaules elle déclara d'un ton neutre:

- Ca ne peut pas faire grand mal de toute façon, en avant

Elle s'avança pour se porter à la hauteur du sergent.

[Kasumi]

Tristan s’approcha de Galariel et lui toucha la main, libérant une étrange énergie qui provoqua un frisson qui lui parcourut tout le corps. Alors seulement elle partagea la vision des lieux tels qu’ils avaient dû être quelques heures avant leur arrivée.

***
Un homme brandissant une hache asséna un violent coup sur un villageois agenouillé, le décapitant en un seul geste. Le sang coula à flot et un de ses complices entreprit de le récupérer dans un saut. Dans la foule, une femme hurlait et un enfant se mit aussitôt à pleurer. Sans doute des parents du défunt.

- Bon, ça suffit pour la mort rapide des petits veinards : on a assez de sang comme ça. Passons aux choses sérieuses maintenant : les prochains gagnants auront le plaisir indicible d’honorer Kossuth en donnant leur vie immolés par le feu. Il parait que c’est douloureux. Mais souriez les veinards, c’est rien à côté de ce qui attend les suivants.

Les luméniens remarquèrent plusieurs cadavres autour du petit groupe de réfugiés : sans doute de précédentes victimes ou des personnes ayant cherché à se révolter pour venir en aide à des proches suppliciés.

[Surya]

Surya sentit son sang se glacer dans ses veines. Ainsi, voilà ce qui avait rendu fou le garde, le genre de jeu cruel auquel s'étaient livré les assaillants. Elle comprenait presque pourquoi un père en était venu à tuer ses enfants. Et pourquoi l'entité de lumière avait fui...
Mais pourquoi ? A quoi ça rimait de s'y prendre de manière si cruelle ? Si le but était de démoraliser l'armée manostienne, tout cela était inutile : massacrer tout un village avec une mise en scène macabre aurait amplement suffi. Là, ce qu'ils faisaient était bien pire. Et sans un prêtre avec eux, ils ne l'auraient jamais su.
Mais peut-être n'y avait-il aucune raison à cela. Peut-être n'était-ce que le sadisme des mélandiens qui s'exprimait ainsi. Quelle horreur... Quelle cruauté gratuite...
Pourquoi cette allusion à Kossuth ? Le vénéraient-ils ? Et pourquoi recueillaient-ils ce sang ?

[Ugo]

Les villageois ne s'étaient surement pas attendu à vivre cette journée de cauchemar en se levant ce jour là, Galariel se demanda quand ils s'étaient rendu compte qu'ils ne verraient pas le jour se lever le lendemain. Elle voulait se détourner du spectacle macabre mais n'arrivait pourtant pas à détourner le regard, et observa la scène fascinée par ce qu'elle avait sous les yeux. Il y avait cependant un point qui l'étonnait, elle ne se souvenait pas que Kossuth était un dieu réclamant des sacrifices humains.
Elle détailla les assaillants, tentant de déterminer leur appartenance.

[Kasumi]

Les assaillants portaient des tenues disparates mais leurs armures et leurs armes semblaient d’excellente qualité. Le mystère concernant Kossuth fit rapidement la place à d’autres interrogations alors que les horreurs s’enchaînaient : après que plusieurs villageois - y compris de jeunes enfants - désignés au hasard par le maître de cérémonie, aient été brûlés vifs devant leurs proches, les supplices suivants firent vomir le garde luménien qui avait soutenu Tristan. Ce dernier n’était pas plus vaillant d’ailleurs quand on traîna dans la boue puis qu’on démembra plusieurs villageois à l’aide des chevaux puis quand certains furent fouettés, écorchés vifs avant d’être enfin aspergés de sel. Les réjouissances se conclurent par le viol de plusieurs jeunes filles, certaines très jeunes tandis qu’une partie des derniers survivants ayant assisté à la scène étaient emmenés vers la colline et l’arbre millénaire. Les derniers malchanceux, y compris les pauvres filles ayant servi d’amusement aux soldats, furent ensuite parqués comme du bétail devant le temple de Helm.

La scène prit fin sur ces dernières images déprimantes.