Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - vers Chêne-des-Clercs

[Kasumi]

On ne pouvait pas vraiment affirmer que le départ d’une troupe de cavalier d’une telle ampleur et surtout arborant un tel prestige soit chose commune pour le village de Graëlon. Malgré le secret relatif de cette opération et l’heure matinale, le départ du conseiller et de sa Garde Blanche ne passa pas franchement inaperçue. Mais fallait-il craindre que l’ennemi ait des espions aussi loin derrière les lignes alliées ? Sans doute n’y avait-il aucun moyen de l’éviter…

Rien ne retarda cependant la troupe rapide qui put quitter les abords de la ville et prendre la route empruntée moins de deux jours plus tôt par le détachement luménien. Il faudrait sans doute compter un jour pour rejoindre le village de Chêne-des-clercs et donc envisager un bivouac au milieu des landes.

[Mornagest]

Ils allaient bon train. L'heure n'était pas à la promenade, et les gardes étaient maintenant pleinement au courant de ce qui les attendaient sur place, autant que faire se pouvait au vu des maigres informations recueillies auprès des rares témoins. Mornagest chevauchait en silence, plongé dans des pensées plus légères, pour une fois. Il essayait, du moins. Se repassait les dernières choses apprises lors de l'entraînement de la veille, tentant de comprendre où il péchait encore. Avec le temps, il finirait par exceller dans plusieurs façons de combattre : celle, peu académique, qu'il avait développée de lui-même au fil des ans, et celle, stricte et cadrée, de la Garde Blanche. Cependant... était-ce ce qu'il désirait réellement ? Se battre n'était guère un but en soi, plus depuis qu'il connaissait Lothringen, du moins. Il aspirait à un peu de repos, désormais, mais avait l'impression d'agir exactement dans le sens opposé pour arriver à cela. Et le doute le taraudait encore, et encore...

Pas si légères, ces pensées.

[Lothringen]

Lothringen sortit de la ville sans un regard en arrière. Il se rappelait la première impression, d'embruns et de rues claires, qu'elle lui avait faite, autrefois, lors de son débarquement après la longue traversée depuis Calimport. Il y avait vu une cité provinciale et marchande, calme et dénuée de l'ambition et de la frénésie des grands ports de Féerune, un endroit simple mais en plein essor. Aujourd'hui, il ne pourrait plus penser à Graëlon sans songer aux demandes pressantes des Tymorans, à ses trois jours de comas et à la mutinerie d'une partie de la Garde, triste présage d'avenir... et il se faisait l'impression de quitter un panier de crabes et de morne désespérance. Ce départ le libérait. Aucun doute, il se sentirait plus utile sur le terrain qu'à continuer de collecter les rapports ou de suivre l'armée. Plus utile... et infiniment plus à sa place.

Il suivait le trot rapide de son cheval, ses pensées errant entre son compagnon tout proche, sa liberté recouvrée et les odeurs de sève humide du bord de route, et il songea qu'il se sentait heureux.

[Kasumi]

Une fois qu’ils se furent un peu éloigné de la ville, la piste de ce qui avait de bonnes chances d’être le détachement luménien fut aisée à suivre : il y avait peu de passage dans la lande et le détachement qui avait privilégié la rapidité à la discrétion absolue n’avait même pas cherché à brouiller les traces de son passage. Et la trajectoire relativement rectiligne était de toute façon la plus logique car la plus directe pour mener vers les hauteurs et leur destination prochaine. Il était plus de la mi-journée quand Lothringen, Hughes et le reste de la Garde Blanche aperçurent les traces d’une halte récente. Pas d’un bivouac cependant, ce qui tendait à prouver que les luméniens s’étaient déplacé à peu près aussi vite qu’eux-même et avaient décidé de laisser souffler leurs bêtes et surtout soulager leurs estomacs.

[Lothringen]

Peu inspirée par le spectacle et l'odeur des étrons hélonniens, la petite troupe s'arrêta à peine quelques instants sur les lieux et poursuivit sa route encore une petite demi-heure avant de s'accorder une halte à son tour, le temps de laisser manger les hommes et souffler les chevaux. C'est avec une joie non dissimulée que Lothringen se cala les fesses sur un rocher plat dans la petit clairière qu'ils choisirent pour s'arrêter, à quelques dizaines de pas de la route : s'il pouvait désormais supporter de longues journées de cheval, c'était loin d'être son moyen de déplacement favori. Les chevaux étaient rapides, certes, mais bruyants. Et c'est justement ce qui l'inquiétait un peu pour la suite : ils allaient arriver comme une boule dans le jeu de quilles. Et il n'était pas certain qu'ils aient la force de frappe nécessaire pour ce genre de stratégie... Il s'ouvrit de ses inquiétudes au capitaine de la garde, qui venait de lui apporter son repas.

"Les traces du passage des luméniens m'ont un peu surpris, je me serais attendu à ce qu'ils fassent preuve de davantage de discrétion dans leur enquête. Reste à savoir si nous voulons agir comme eux ? En suivant la route à grande allure jusqu'au bout, nous irions droit dans le piège, s'il y en a un."

"Ma troupe est composée d'excellents guerriers, de quelques prêtres et de guerriers-mages - mais essentiellement de guerriers en armure. Une progression en sous-bois nous est impossible sur plus de quelques centaines de pas... Et vue la façon dont ça se passe là-bas, je répugne un peu à envoyer des éclaireurs, qui risquent bien de ne pas revenir." répliqua sire Rowan.

"Pourriez-vous me montrer la carte ?"

Le chef de la garde blanche la lui montra. Chêne-des-Clercs n'était plus qu'à quelques heures de cheval : ils avaient bien avancé.

"Quand nous serons à, disons, une heure de route du village, essayez de trouver une hauteur d'où nous pourrions l'apercevoir sans pour autant nous annoncer, ou un point d'où il serait facile d'y accéder sans se perdre. J'ai quelques sorts qui pourraient nous être utiles..."

Ni Oeil de mage, ni Clairvoyance, en vérité, mais d'autres feraient aussi bien l'affaire.

Autour d'eux, les gardes mangeaient à tour de rôle, car une partie d'entre eux restaient à faire le guet autour de la clairière. Lothringen remarqua que Mornagest était à portée d'oreille de ce qu'ils venaient de dire, et se demanda s'il avait ses propres suggestions.

"Savez-vous combien étaient ces luméniens, et quels ils étaient ?"

Sans doute était-ce le genre d'informations que l'on pouvait en partie tirer de leurs étrons et des empreintes de sabots de leurs chevaux, mais Lothringen n'avait rien d'un pisteur.

(j'ai besoin d'une réponse du mj qui peut faire parler Rowan)

[Kasumi]

La carte révéla à Lothringen que le village était situé sur les premières hauteurs d’une chaîne de collines, après un petit défilé encaissé. Si le conseiller voulait avoir une chance de contempler Chêne-des-clercs par le haut, il faudrait le contourner sur plusieurs lieues, quitte à perdre quelques heures supplémentaires.

Rowan révéla au conseiller que le détachement dépêché par leurs alliés était censé comporter une dizaine de cavaliers. Un examen des traces de leur bivouac confirmaient d’ailleurs cette estimation. Mais, alors que le chef des gardes livrait ces informations, l’un des hommes qui s’était quelque peu écarté du groupe pour soulager un besoin revint précipitamment vers la troupe et en référa aussitôt à son commandant :

- J’ai trouvé un cadavre. Un gros. Une sorte de géant je dirais. Et récent d’après les mouches qu’il y a dessus. Vous devriez venir voir ça.

[Mornagest]

Ainsi, Lothringen envisageait la prudence et la divination. Guère surprenant au vu de la situation et de ses compétences en la matière... en revanche, il ne connaissait pas précisément les possibilités dont il disposait ; pouvait-il être au courant de la présence de gens au village ? Ou connaître l'emplacement de ceux qu'ils cherchaient, luméniens comme mercenaires ? Il verrait le temps venu. De toute manière, ils devraient progresser plus lentement à mesure qu'ils s'approcheraient, c'était évident : une embuscade était à craindre, car ces cavaliers devaient avoir posté des sentinelles aux alentours, en admettant bien sûr qu'ils étaient encore sur place.

Mornagest était non loin lorsqu'il entendit la nouvelle de la découverte du cadavre. Un géant, ici ? Il ignorait que ces créatures vivaient dans les parages. En général, les forêts étaient plutôt occupées par des trolls que des géants, mais peut-être faisait-il partie de la troupe de bandits. Il n'était pas rare qu'ils s'acoquinent pour assouvir leurs penchants parfois sanguinaires... Le guerrier n'était pas un expert en médecine légale, mais il avait quelques notions acquises au long de ses années de bataille. Des cadavres, il en avait rencontré plus souvent qu'à son tour... évidemment, tous ici étaient dans ce cas.

Obéissant à l'invitation, Mornagest s'approcha des lieux de la découverte macabre.

[Kasumi]

Il fallut quitter le couvert des arbres du bosquet pour examiner le géant en question. Une immonde carcasse comportant un bras de trop. Le monstre avait visiblement encaissé de nombreux coups avant de s’effondrer : il était criblé de flèches et de mêmes de quelques javelines. En outre, certaines blessures plus profondes lui avaient été infligé au contact, signe qu’après l’avoir affaibli à distance, on l’avait achevé au corps à corps. Hughes découvrit rapidement un tas de pierre qui avait visiblement été empilées récemment. Etait-ce les autres victimes du combat ?

[Lothringen]

Mais qu'est-ce qu'une créature pareille faisait dans les parages ? Géant des collines ou ettin, Lothringen n'avait rien entendu rapporter de tel sur la région, qu'il connaissait assez mal, il est vrai. Le bras de trop excluait de toute façon le rattachement à l'une de ces catégories ; celui-là semblait s'être échappé tout droit d'une cage aux monstres dans la foire du village. Est-ce que cela pouvait avoir un rapport avec les évènements de Chêne-des-Clercs ? Rien n'était moins sûr pour le conseiller, sauf à supposer que le géant avait lui aussi cherché à fuir la région. En tout cas, cela signalait la présence d'un groupe armé dans les parages. On s'était un peu trop écartés de la route pour qu'il s'agisse des luméniens... et pour l'instant il ne voyait pas trace des chevaux des pillards.

Le petit cairn de pierre n'était pas des plus engageants. Mais pour avoir une idée de l'identité des adversaires du monstre, il n'y avait pas beaucoup d'autres solutions... Sire Rowan dut penser la même chose, quand il donna l'ordre de déblayer.

[Kasumi]

En déblayant le cairn, les membres de la Garde Blanche exhumèrent un corps unique : il portait encore un uniforme de l’armée manostienne qui avait connu des jours bien meilleurs. Mais un détail semblait clocher : le corps était déjà bien plus décomposé que ne l’était celui du monstre, comme si leurs morts n’avaient pas été concomitantes. De nombreuses traces de sabots autour de la zone constituaient un indice plus fiable quant à l’identité des adversaires du géant. Mais un indice qui ne menait pas très loin. Sauf à les suivre alors qu'elles se poursuivaient en s'écartant de la route.

[Mornagest]

Hum. Drôle de créature. Il n'avait jamais vu de bêtes à trois bras, mais avait vaguement entendu parler de géants de cette espèce. Des ath-atch, ou quelque chose d'approchant, pour autant que ses souvenirs fussent bons. Cela ne les avancerait en rien, de toute manière, d'autant que le corps du manostien était un nouveau pan de l'énigme qui se dévoilait. Et qui avait laissé les traces de sabots ? Les mercenaires, ou les luméniens ? Sans doute ces derniers, mais qui pouvait l'affirmer ? Les blessures portées à la créature semblaient suffisamment récentes pour le penser...

"Étrange. Les luméniens ont-ils dévié de leur route pour poursuivre quelque autre créature ? Ou ces mercenaires l'avaient-ils comme esclave au combat, et c'étaient eux que les luméniens ont ensuite pris en chasse ? D'autant qu'ils ont pris le temps d'honorer ce soldat avant de partir. Le mystère est entier."

Restait à déterminer la suite des opérations, mais la décision n'était pas de son ressort. Pour sa part, il n'avait aucune préférence : le village était sans doute un point de départ de piste, mais celle-ci également...

[Lothringen]

En observant de plus près les traces, on vit qu'elles venaient comme eux de la route par le sud, et que ce devaient donc être les luméniens. C'était cohérent avec le soin pris d'enterrer le manostien, on imaginait mal de telles prévenances chez les mercenaires... Mais ce n'était pas certain non plus car les traces étaient difficiles à remonter, les évènements avaient pu se succéder, et après tout, les pillards avaient dû effectuer de nombreux aller-retours dans la région. Restait que si on suivait la trace des luméniens, ça n'avait pas grand sens. Ils n'étaient pas venus pour retrouver l'expédition, mais pour mettre fin au problème, qui se situait vraisemblablement au village même. Même le groupe de pillards n'était sans doute qu'un écran de fumée...

"Ces traces sont difficiles à suivre, et ce dans les deux sens. Nous n'arrivons déjà pas à déterminer avec certitude si ce sont celles que nous avons suivies depuis Graëlon. Elles ont peut-être deux jours et on en fait du chemin à cheval en un tel laps de temps... Je suis d'avis de poursuivre plutôt en direction de Chêne-des-Clercs. Nous nous écarterons de la route pour contourner le défilé par les hauteurs afin de voir le village en contrebas. Tant pis pour le rallongis, mais je n'aime pas passer par des endroits aussi propices à des embuscades. Si nous arrivons de nuit, ce ne sera pas grave pour moi ; mon sort fonctionnera aussi bien."

Evidemment, il était un peu le seul à apprécier l'obscurité.

[Mornagest]

Il opina du chef en silence à la suggestion de Lothringen. Mieux valait limiter les risques, et de toute façon, ils n'étaient pas encore limités par le temps. Peut-être pourraient-ils éclaircir les choses une fois arrivés sur place... pour l'heure, ce cairn et ce géant mort restaient inexpliqués, et le resteraient peut-être à jamais.

"Quoi qu'il en soit, restons sur nos gardes. Je pense que cette créature n'a pas pu être tuée facilement. Ceux qui l'ont abattue disposent sans doute de bonnes ressources, et ils connaissent probablement bien les environs."

La disparition des luméniens constituait une lugubre confirmation à cet état de fait...

[Kasumi]

En explorant les abords immédiats du lieu où s’était tenu le combat, les manostiens découvrirent l’antre de la bête. Mais celle-ci ne semblait pas devoir leur livrer de nouveaux indices d’autant que les nombreuses empreintes de bottes qui avaient été laissé autour laissaient entendre qu’on l’avait déjà fouillée.

Le groupe se remit rapidement en selle avant de reprendre la route menant à Chêne-des-clercs et au-delà. Au bout d’une demi-heure cependant, un orage éclata et se mua en déluge, les sommant de se trouver un abri ou de continuer, coûte que coûte.

[Lothringen]

La pluie battante était si forte qu'on n'y voyait guère plus loin que le bout humide d'un nez guetté par le rhume. La troupe poursuivit stoïquement sa route une demi-heure de plus, puis, quand le tonnerre commença à se rapprocher, quand il devint évident que l'orage risquait de se prolonger un moment, il fallut chercher un abri. L'antre du monstre aurait pu faire l'affaire si l'orage s'était déclenché un peu plus tôt, mais il n'y fallait plus songer - impossible de revenir sur ses pas pour le retrouver désormais. A défaut, la troupe chercha à s'abriter sous le couvert des arbres, mais sans oublier les consignes de sécurité pour prévenir la foudre : éviter les arbres isolés, s'écarter les uns des autres, descendre de cheval... Dans la Garde Blanche, chacun faisait ce qu'il avait à faire, sans même avoir besoin de crier sous la pluie. Tout en admirant leur efficacité, Lothringen se contenta de suivre le mouvement en silence, enfoui sous son capuchon.

[Mornagest]

Allons bon. Voilà qu'ils étaient bloqués dans leur progression à cause du temps. Il fallait dire qu'ils ne voyaient plus goutte, si tant était qu'on pouvait risquer un si mauvais jeu de mots au vu de l'humide situation. Et ils n'avaient d'autre choix que de s'abriter sous les arbres, sans doute la dernière chose à faire en cas d'orage... Mornagest avait entendu dire qu'il valait mieux rester accroupi au sol plutôt que de chercher à se protéger de la pluie, car la foudre était infiniment plus dangereuse à son avis, mais les autres Gardes semblaient sûrs d'eux, aussi ne chercha-t-il pas à discuter ni étaler sa science mal maîtrisée.

À tout le moins, il ne cessa de jeter des regards attentifs au loin, du moins, aussi loin que la visibilité le lui permettait. Les créatures hostiles pouvaient facilement les surprendre, car leurs bruits seraient couverts par le tonnerre et la pluie battant le sol et les feuilles.

[Kasumi]

Le déluge dura une bonne heure et plusieurs branches en firent les frais. La foudre alla même jusqu’à incencier un grand sapin un peu isolé, le feu semblant prendre par son centre comme si quelque esprit tempétueux avait décidé d’exercer sa colère contre le conifère. Quand Rowan jugea prudent de reprendre la route, les lourds nuages noirs obscurcissaient le ciel comme au crépuscule, la pluie drue continuait à marteler l'acier de leurs armures et ils constatèrent bien vite que la boue les empêchait d’adopter une allure rapide, au risque qu’une des montures ne se casse la jambe. Dans ces conditions, il paraissait presque illusoire d’arriver à contourner Chêne-des-clercs avant la nuit.

[Mornagest]

Les montures risquaient un claquage de muscle, ou une glissade impromptue, ce qui ne les arrangerait en rien. Ils avançaient très lentement, et Mornagest finit par songer qu'il vaudrait sans doute mieux chercher un abri pour la nuit plutôt que de tenter de continuer dans ces conditions. Il exposa rapidement son avis à Sire Rowan.

"Essayons de nous rapprocher de Chêne-des-Clercs, et dénichons un couvert quelconque. De toute manière, si nous continuons à cette allure, nous devrons passer la nuit dehors : la nuit tombera vite, avec ces nuages."

Alors qu'il terminait sa phrase, son cheval glissa de quelques bons centimètres lorsqu'il posa la patte dans une plaque de boue épaisse. Surpris, Mornagest reprit cependant le contrôle de sa monture en lui faisant encore ralentir le train. Ils iraient presque plus vite à pied...

[Lothringen]

Trouver un abri ? Plus facile à dire qu'à faire, dans ce paysage de landes et de feuillus... Avec beaucoup de chances, ils parviendraient à trouver une grotte ou une antre de monstre abandonnée, sinon, ils seraient bons pour dresser des tentes à moitié à découvert et sous la pluie battante. Néanmoins, devant la peine des chevaux à progresser dans la boue et sur des rochers glissants, le capitaine de la Garde Blanche acquiesça pour l'idée de chercher où se couvrir.
Lothringen n'intervint pas, mais il était un peu contrarié ; il n'aimait pas l'idée de s'immobiliser avec une visibilité à peu près nulle en territoire hostile. On pouvait juste espérer que de potentiels ennemis partageraient les mêmes soucis...

[Kasumi]

La lande n’offrait effectivement que peu de possibilité mais la nuit le crépuscule les rattrapa alors qu’il leur restait au moins un quart du chemin à parcourir jusqu’au hameau, sans parler de l’idée du conseiller de le contourner pour l’aborder dans une position plus favorable. Alors que Rowan allait ordonner à la Garde Blanche de dressait un campement dans un petit bosquet, les yeux du demi-drow lui permirent d’apercevoir une autre possibilité, croyant détecter le profil d’une paroi calcaire dans une colline basse toute proche. Cela dit, un mouvement attira aussitôt son regard. Prendraient-ils le risque d’aller vérifier si l’herbe y était plus verte alors qu’il faisait maintenant presque nuit noire ?

[Lothringen]

Une herbe plus verte n'était pour l'heure d'aucun intérêt, en revanche l'abri d'une paroi solide serait à coup sûr apprécié de tous. Comme Lothringen faisait part de ce qu'il avait distingué - à vrai dire, pas grand chose - le chef de la Garde Blanche lui fit remarquer qu'ils ne pouvaient envisager de se séparer. C'est donc l'ensemble du groupe, menant les chevaux par la longe, qui se mit à progresser avec prudence dans la direction indiquée, tandis que le vacarme de la pluie battante couvrait le bruit de leurs pas. Le semi-drow marchait en tête, cherchant à préciser quelle était la créature aperçue : bête sauvage ou humanoïde ? Isolée ou en bande ?

[Kasumi]

Mais le mouvement furtif qu'il avait distingué ne se manifesta plus. Etait-il un simple signe de son imagination ou alors l'approche d'un groupe aussi impressionnant l'avait-il fait fuir ? Lothringen eut toutefois un début d'explication sur sa provenance ou sa destination : une vaste grotte qui se découpait dans la paroi. Toutefois, il faisait trop sombre, même pour le semi-drow, pour en distinguer plus de quelques mètres de paroi rocheuse et de sol nu. Nul signe de présence.

[Lothringen]

C'est le moment où le semi-drow se dit qu'il allait, enfin, pouvoir servir à quelque chose. Et même s'il savait pertinemment que d'autres dans le groupe seraient à même de lancer un sort aussi simple, il ne résista pas au plaisir de faire un peu de magie.

Lothringen => Lumières dansantes => grotte obscurésombre

Quatre petites sphères lumineuses se mirent à danser devant ses yeux, puis il les envoya d'un geste explorer les profondeurs de la grotte.

[Kasumi]

La caverne lui apparut aussitôt encore plus vaste qu'il ne l'avait imaginée car elle s'enfonçait visiblement sous la colline. La Garde Blanche dans son ensemble, chevaux y compris, pourrait y tenir sans peine si on acceptait de faire passer les premiers mètres plus bas de plafond aux montures. Et si le conseiller jugeait prudent de se risquer dans cet abri...

[Lothringen]

Ce n'était sans doute pas de première prudence que de s'y aventurer alors que des créatures hostiles rôdaient dans les parages, mais à ce compte-là, il n'était pas prudent non plus de mettre les pieds dans la région, et un campement extérieur serait sans doute plus visible encore. Restait que la cavité était vaste et sèche, et que c'était un refuge extrêmement tentant pour des hommes trempés jusqu'aux os depuis des heures. On pourrait même y faire du feu...

"On va faire rentrer les hommes et les chevaux, mais il faudra rester près de l'entrée et poster des guetteurs à l'extérieur. Pour ma part, je pense utile d'explorer un peu plus la grotte."

Tout en disant ces mots, il avait rapatrié ses sphères lumineuses, qui exécutaient autour de lui une danse impatiente. Un petit groupe, laissant les chevaux aux soins des autres, partit bientôt avec lui marcher un peu plus profondément dans la caverne, cherchant à savoir si elle était habitée et jusqu'où elle se prolongeait. Hugues en faisait partie, comme c'était mystérieusement le cas la plupart du temps.
S'il y avait des bêtes, l'odeur, les excréments ou les reliefs de leurs repas devraient les renseigner assez vite. S'il y avait des humanoïdes, les traces de leurs passages seraient sans doute moins évidentes, mais on pouvait compter au moins sur celles de leur feu...

[Kasumi]

Il fut rapidement évident que la grotte était plus vaste encore que la première salle - où les chevaux de l'escorte pouvaient tenir. Les sphères luminescentes permirent rapidement de trouver un passage situé dans le fond. S'il ne permettait cette fois qu'à un humanoïde de passer à la fois, il se prolongeait sur plusieurs toises au moins, et descendait en pente douce. Si des occupants avaient élu domicile dans la grotte, ils semblaient avoir présentement battu en retraite ou alors entendaient-ils attirer le groupe dans une embuscade ou attendre la nuit pour agir pendant leur sommeil.

[Mornagest]

C'était en tous les cas un endroit intéressant pour y loger une troupe de mercenaires, même temporairement. Ils devraient parvenir à trouver des traces de passage, le cas échéant. Et si c'était quelque créature, ce serait sans doute encore plus facile, en admettant tomber sur un troll ou une autre chose habituée des grottes. À moins d'une créature magique capable de se fondre dans les ombres sans laisser le moindre soupçon de sa présence, mais Mornagest était loin d'imaginer qu'il existât pareilles créatures sur Toril...

Ils progressaient prudemment, car malgré les sphères lumineuses qui accompagnaient Lothringen à chacun de ses pas, le sol pouvait être traître sous leurs pas, une embuscade n'était pas à exclure, et les recoins sombres ne manquaient pas à cet effet.

Cette fois, le guerrier ne se risqua pas à parler dans la caverne : l'écho risquerait de faire trop de bruit, alertant encore plus sûrement les occupants, s'il y en avait, bien entendu. Il s'interrogea cependant sur l'étendue possible de cette grotte. Peut-être ne pourraient-ils pas l'explorer de fond en comble ? Ils devraient alors poster des sentinelles de part et d'autre du campement. Il chuchota malgré tout cette supposition à son voisin immédiat, en l'occurrence, Haldir.

[Kasumi]

Il devint rapidement évident que la solution proposée par Hughes s’avèrerait nécessaire. En effet, au bout de deux minutes, la cavité s’élargit sensiblement et, un peu plus loin encore, le chemin se séparait en deux branches. De celle de droite, la plus large des deux, se dégageait une forte odeur rance, ce qui était le premier signe « visible » d’occupation de la grotte.

[Lothringen]

Il était temps de s'arrêter, d'autant que la position en file indienne n'était pas à leur avantage, qu'ils s'étaient de beaucoup éloignés du reste de la Garde Blanche restée avec les chevaux, et qu'ils n'avaient pas la moindre idée du nombre d'"habitants" impliqués. Lothringen fit signe à tout le monde de demeurer immobile, et décida de recourir au sort qu'il avait entendu garder pour la découverte de Chêne-des-Clercs. A défaut d'Oeil de Mage, c'était ce qu'il avait de plus efficace en magasin...

Lothringen => localisation de créature : humains

Dans un rayon de deux cent cinquante mètres environ, ce sort lui révélerait toute créature humaine, où elle se tenait et dans quelle direction elle se déplaçait, et resterait actif un bon moment, sa zone d'effet se déplaçant avec le semi-drow. Evidemment, s'ils n'avaient pas affaire à des humains, il serait gâché... Enfin, cela leur apprendrait au moins que le groupe de cavaliers pillards n'était pas impliqué.

[Kasumi]

Le sort du conseiller sembla fonctionner à la perfection, lui signalant la présence proche d’environ une douzaine d’humains répartis en deux groupes, l’un tout proche de lui, l’autre sur leurs arrières, vers l’entrée de la grotte. Aucun des humains semblaient se déplacer. Il venait de détecter sa propre Garde et celle-ci n’était apparemment pas en alerte.