[Commerce] L'Ombre de l'Arbre

[Féérune]

Sylveneige se sentit tout à coup rassurée. Bon, Streen n'allait peut-être pas prendre si mal ce nouveau travail.

- Alors, tiens-toi bien, je vais CHANTER !!!

De nouveau un immense sourire s'afficha sur le visage de la rôdeuse. Bon, elle avait un peu crié, mais c'était tellement génial !

- Oui messire Streen ! chanter ! tout ça parce que j'ai chanté une petite ballade de ma façon à la taverne et que ça a plu à la patronne !

Le sourire était si large qu'il faisait mal aux joues de l'elfe.

- Je vais devoir m'entraîner. J'ai un pipeau là-haut dans la chambre, mais il faudrait que je me procure une petite harpe, pour m'accompagner. Ma mère jouait un peu, mais c'est surtout mon père qui a une très jolie collection d'instruments de musique... Et moi qui n'ait que mon petit pipeau, celui que j'avais taillé moi-même ! dès demain nous allons faire les boutiques de musique, je veux que tu m'accompagnes pour choisir ma petite harpe ! après tout, autant s'occuper utilement... Oh boudiou !

Sylveneige s'approcha de Streen et chuchota :

- Boudiou de boudiou, j'avais complètement oublié la mission...

[Streen]

Streen frémit d’horreur en entendant mentionner le nom de la taverne.
-Quoi ? Tu t’es faite remarquée dans cette insipide taverne où l’on n’y trouve que des malappris, des soudards, des hommes lascifs et des bandits ? Oh ciel, qu’ais je fait pour mériter cela ? De grâce Sylveneige, dis moi que tu chanteras également ailleurs.
Puis son frémissement d’horreur se changea en rire :
-Chanter, tu es donc une barde et non une rôdeuse ? Tu me l’avais caché Sylveneige chérie. J’espère que tu vas bientôt me montrer une de tes démonstrations. J’ai hâte d’écouter ta voix.
Dame Poikarea arriva, les bras chargés des plats commandés par Sylveneige et Streen. Tandis qu’elle posait les plateaux, Streen reprit :
-Et pourquoi pas ce soir puisqu’il faut de toute façon aller à la taverne pour rencontrer les deux frères ? En supposant que ces deux crétins y seront bien entendu. Par contre pour ta lyre, cela peut attendre, nous avons d’abord une mission à effectuer. Et puis nous sommes un peu à sec après le paiement de ma caution.
Stren admira une fois de plus sa compagne. Bien que vivant dans les arbres, elle se sentait parfaitement à l’aise avec les cités et possédait une capacité d’adaptation à couper le souffle.

[Féérune]

Ca s'est rudement bien passé, pensa Sylveneige.

- Oh tu sais, il me reste encore un peu d'argent... Dorian a accepté le paiement en plusieurs fois de mon épée. Mais je dois penser à travailler, justement pour en gagner un peu.

La rôdeuse sourit.

- Et la taverne, elle est mal famée certes, mais intéressante... La demi-ogresse m'a à la bonne, je crois. Une fois qu'on la connaît un peu, elle est presque charmante. Et tu as vu ce physique ! si un type titille la barde qu'elle emploie, elle n'aura pas de mal à le remettre à sa place ! d'ailleurs je ne suis pas sûre qu'elle ait besoin d'utiliser ses muscles, elle sait en imposer juste parce que c'est une belle demi-ogresse... Et qu'elle sait rentabiliser son décolleté.

Sylveneige pouffa.

- Remarque ce n'est difficile, quand on lui parle on est à hauteur de poitrine si on regarde droit ! et elle sait très bien en jouer.

Elle reprit son sérieux.

- Je crois qu'elle a encore le barde ce soir, donc elle me prend après-demain... Mais rien n'empêche que nous allions l'écouter (il est très bien) et danser ! et prendre une délicieuse bière ambrée.

L'elfe réfléchit.

- Elle m'a dit "si vous êtes disponible à l'une de ces deux dates, vous pouvez venir tenter votre chance... Si les clients sont satisfaits, je vous donne une pièce d'or et le repas gratuit. Si les clients vous ignorent, vous n'aurez que le repas. Et s'ils vous huent, si c'est vraiment trop déplorable, je vous fiche moi-même dehors par la peau des fesses... c'est à vous de voir si vous prenez le risque !"

Sylveneige sourit au souvenir des paroles de la tavernière, qu'elle avait parfaitement imitée.

- C'est gentil, hein ?

Les plats étaient sur la table, fumants.

- J'ai pris ça, moi ?

Devant l'elfe, un poisson sans sauce accompagné de légumes et une tranche de pain.

- Bon, on va partager.

Evidemment. Streen avait opté pour un plat un plus consistant. Et Sylveneige avait complètement oublié ses velléités de régime. Elle se pencha vers son ami et chuchota :

- Au menu aujourd'hui : chercher un nouveau plan soit pour saloper ces vitraux à la noix, soit pour intégrer la secte. Ca ira très bien avec une balade dans la ville pour trouver ma petite harpe. J'ai une nouvelle idée, tiens, pour intégrer la secte. Un peu moins anti-lathandrite, mais qui peut tout de même marcher.

Sylveneige se servit amplement du plat de Streen. Et ajouta finement :

- Sur ses p'tites pattes !

[Streen]

Streen secoua la tête en entendant la dernière réplique de Sylveneige.
-Non, il est hors de question que l’on tente quelque chose contre les vitraux. Rappelle toi ce que ca nous a couté. De plus le choupinou a parlé et même si je t’ai couvert, le capitaine possède la description de ton portrait. Il ne t’était pas si loyal que ca. Tu es la principale personne suspecte en tant qu’étant ma complice. Je regrette mais nous devons renoncer à cette idée. De toute façon, les frères auront sûrement eu vent de notre faux acte. Peut être qu’ils goberont que nous avons tenté de souiller les. Néanmoins tu as raison lorsque tu évoques l’idée d’un plan B. Il se peut qu’ils considèrent ma capture comme un échec et nous devons nous préparer à une autre éventualité. Qu’as-tu en tête ?

[Féérune]

- Eh bien, je pensais aller écrire de fines annonces sur les portes des dignitaires de Lumenis ouvertement lathandrites... Des trucs genre : "je suis un imbécile fini", "mon royaume pour un cheval", "vend martinet ayant peu servi, frapper ici", "ma mère taille... et papa coud"...

Les yeux de Sylveneige brillaient. Y'a pas, elle s'y connaissait en idioties.

- Tout ça à l'encre noire.

Le regard de l'elfe brillait de malice.

- Et ça, c'est très dur à faire partir... Faut frotter...

La future barde prit encore un beau morceau dans le plat de Streen.

- Faut frotter très fort... J'en ai bavé, quand il avait fallu enlever le grand dessin à l'encre sur la porte du maître d'école d'Evereska...

Sylveneige se léchait littéralement les babines.

- Je n'ai pas été prise en train de le faire, le dessin... C'est cette idiote de Rovenelle qui m'a dénoncée...

Une lampée de vin de pays suivit. L'elfe eut un sourire féroce.

- Evidemment, je me suis vengée... J'ai mis de la suie sur ses vêtements qui séchaient dehors. Et là, personne ne m'a vue ! et comme j'avais mis de la suie un peu partout à l'entour, on a fini par croire à un accident, quelqu'un qui en avait renversé et un coup de vent qui en aurait envoyé sur le linge.

Sylveneige rit.

- Oh ce sont des trucs de gamine ! maintenant je ne joue plus à ça ! mais là, on va se venger des Lathandrites qui nous ont cassé les petons et on aura notre haut fait d'armes pour intégrer la secte... Dis donc, tu ne trouves pas que leur dieu est un peu crétin sur les bords ? Je parle de Shar, hein, pas de Lathandre ! comme si les gamineries pouvaient plaire à un dieu... Si c'est le cas, c'est bien un crétin.

La rôdeuse lâcha le pain qu'elle tenait à la main.

- Mais dis donc, et toi ? Tu as une idée ?

[Streen]

Tout en dégustant son plat, Streen ressassa les idées de sa compagne.
-Je crois qu’il suffit d’aller voir les deux frères sharites pour qu’on leur explique la chose s’ils ne sont pas déjà au courant. Avec un peu de chance, ils en auront eu vent. En revanche, je crois que l’on a assez joué avec le feu alors nous n’irons rien enduire de suie pour ce soir. Le capitaine a renforcé les patrouilles car il craint que d’autres personnes souhaitent nous imiter. Quand à la prison, je l’ai assez connue pour cette fois, inutile de se faire remarquer davantage. Dés ce soir, nous nous rendrons à la taverne.

HRP : on laisse voyageuse nous emmener à la taverne et amener directement au soir ?

[Féérune]

Sylveneige prit une mine déconfite. Ah ç'aurait été tellement rigolo ! bon, d'un autre côté, on pouvait comprendre que Streen n'ait pas envie de courir le risque de retourner en prison !

- Moui... Ah là là, mais comment faire, alors... C'est vrai que si nous allons voir les Lathandrites pour leur dire de placarder des affiches comme quoi les vitraux ont été salopés, les coupables sur le point d'être arrêtés, histoire que les deux frères croient que nous avons réussi, on risque de prendre le savon du siècle par l'aubemestre... Et là, je crois que je m'énerverais si fort que je serais capable de tous les envoyer sur les roses... et avec des épines, les roses !

L'elfe se leva.

- Bon, je vais chercher des sous, mon pipeau et nous allons nous balader avant d'aller à la taverne ?

[HRP : OK pour passer directement au soir]

[Voyageuse]

Le reste de la journée se passa sans incident notable. Du moins, rien de réellement inquiétant. Ou rien de certain. Sylveneige eut pourtant la sensation, à deux ou trois reprises, de voir une ombre qui les guettait, et disparaissait aussitôt qu'elle tournait le regard dans cette direction. Simple effet de son imagination ou espion quelconque ? Il était difficile de le savoir.
Ils ne croisèrent à aucun moment Jolan, le paladin. Peut-être était-il en pleine filature. Ou peut-être avait-il reçu d'autres ordres et les laissait-il se débrouiller seuls. La fin d'après-midi arriva, et avec elle l'heure où se retrouvaient les parieurs à la taverne. C'était l'heure à laquelle, la veille -il y a une éternité-, ils s'étaient rendus là-bas pour rencontrer les deux hommes. Il était temps pour eux d'aller voir si leur tentative, même échouée, était suffisante pour les convaincre.

hrp : postez directement là-bas, résumez s'il y a quelque chose d'important que vous avez fait/dit/pensé dans la journée

[Féérune]

[Quête : Chercheurs de sens]

En provenance de :
http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post335157

Sylveneige arriva à l'auberge épuisée, l'esprit à la fois perturbé et stimulé par ce défi : embêter les lathandrites sans méchanceté ni conséquences, faire un mauvais coup apparent à Streen tout en le protégeant de ces deux redoutables frères sharites.

Comment faire ? Je dois voir Streen et mettre tout ça au point avec lui... Sans témoins, où nous sommes fichus... L'esprit de l'elfe imaginait toutes les embûches qui risquaient de se dresser sur sa route : si quelqu'un les entendait, Streen et elle, mettre au point un nouveau plan, ils seraient en danger par sa révélation.

Les sharites avaient-ils des espions ici même, à l'Ombre de l'Arbre ? Rien ne garantissait la parfaite sécurité des lieux, malgré la confiance que Sylveneige vouait d'emblée à dame Poikarea.

Avec un calme inaccoutumé, dû à sa fatigue, la rôdeuse entra dans la salle d'auberge, déserte à cette heure tardive. Elle se dirigea vers la cuisine et appela doucement.

- Hep ! marmiton ? quelqu'un ? Du pain et un peu de fromage, un cruchon d'eau, ce serait possible ?

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

Poikarea ne dormait pas. A se demander si elle dormait parfois. Elle jaillit d'une porte située au fond de la grande salle, celle qui donnait dans le petit salon où ils avaient dîné autrefois, tous ensemble, avec Marvin.
- Je me demandais si vous comptiez dîner ici... Mais je vous ai gardé de la viande froide, du pain et du fromage. Et de la tarte aux pommes bien sûr. installez-vous à une table, je vais vous chercher tout ça.
Au moment de franchir le seuil de la cuisine, elle se retourna.
- Votre compagnon n'est pas avec vous ?

[Féérune]

A ces mots, Sylveneige se sentit pâlir.

- Comment ? Il n'est pas rentré ?

Elle se rendit compte que sa question pouvait sembler bizarre à Poikarea, qui les avait vu quitter son auberge ensemble.

- Nous nous sommes quittés dans la soirée, j'ai - heu - disons retrouvé une vague connaissance, et l'ai suivie pour discuter un moment. Mais je comptais bien retrouver Streen ici !

Un frisson parcourut l'échine de la rôdeuse.

- J'espère qu'il ne lui est rien arrivé... Oh, dame Poikarea, pour parler franchement je ne suis pas tranquille !

Sylveneige se frotta les yeux, épuisée.

- Manger un peu, ça me remettra les idées à l'endroit.

Voir Streen, c'est urgemment indispensable et indispensablement urgent, songeait l'elfe, bon sang de bois où a t-il encore disparu ? Et si l'affreux Sann l'avait tué, pour me torturer ensuite avec une histoire bidon, une espèce de jeu de fausses pistes ? C'est tout à fait dans le genre de ces ordures...

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

L'aubergiste parut franchement inquiète.
- Vous avez raison de vous inquiéter. Il est tard, vraiment tard. Il devrait être là depuis longtemps. A moins que lui aussi n'ait croisé une connaissance, mais ce serait une drôle de coïncidence...
Elle disparut un instant dans la cuisine pour en rapporter une assiette abondamment garnie.
- Mangez, ça vous fera du bien. Mais s'il ne revient pas rapidement, je pense que vous devriez vous rendre au fort, et signaler sa disparition, en leur disant où vous l'avez quitté. Ils sauront s'il s'est passé quelque chose de suspect. Vous avez des raisons particulières de suspecter une mésaventure quelconque ?

[Féérune]

- Nous étions dans une auberge du quartier des taudis... Plein de gens hauts en couleur, mais peu recommandables... Et la patronne... Une demi-ogresse impressionnante, capable de tenir son monde. Mais une fois dehors, ce monde-là ne se contient pas forcément... Bref, si Streen a été pris à partie par une bande de types éméchés et sans scrupules... Il est fort et sait se défendre, mais si une dizaine de brutes lui sont tombés dessus...

Sylveneige bâilla, se secoua. La fatigue l'envahissait inexorablement.

- Bon sang, je ne vaux plus rien à cette heure... Je reprends des forces et j'y vais.

L'elfe mangea lentement pour commencer, puis l'énergie lui revenant peu à peu, elle dévora pain, viandes froides et fromage avec appétit. Une belle part de tarte termina le repas.

- Bon... Merci beaucoup, dame Poikarea, je vais y aller... Oh boudiou... Suis épuisée, moi...

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens - luménis

Poikaréa sourit doucement.
- Allez donc dormir, jeune demoiselle. Je lui dirai d'aller frapper à votre porte s'il revient, je lui expliquerai que vous vous inquiétez. Il en sera certainement très touché !
Elle prit l'assiette vide, le verre.
- J'ai mis une carafe et un verre dans votre chambre. Mais si vous voulez emmener un peu de nourriture pour la nuit, un peu de pain et de fromage, ne vous gênez pas, suivez-moi à la cuisine et prenez ce qui vous tente. Je vois bien que vous avez un solide appétit !

[Féérune]

Sylveneige acquiesça sans un mot, suivit Poikarea jusqu'à la vaste cuisine et prit une poire.

- R'ci dam'oikara, fut le petit remerciement qu'elle parvint à prononcer. L'elfe monta l'escalier avec le sentiment de comprendre enfin le pourquoi des mouvements désordonnés des morts-vivants, ouvrit à grand peine la porte de sa chambre, y fit les quelques pas qui séparait la porte du lit, y tomba pour cesser d'exister pendant une bonne heure.

Soudain quelque chose roula, tomba, avec un bruit à la fois cotonneux et assourdissant. Puis Streen se leva devant elle, un Streen immense, transformé, le visage déformé par un sentiment terrible, souffrance ou haine... Ce visage s'effaça avec lenteur, laissant place à un monstre à deux têtes. Celles de Sann et de Gwaric, ricanantes, hideuses, exécrables.

Sylveneige se réveilla, tremblante. Elle avait eu tellement peur qu'elle avait glissé sur le côté du lit, vers la descente de lit. Elle y ramassa la poire.

Pour se sortir de l'impression du cauchemar, elle se leva, alla se rafraîchir. Puis elle mangea lentement le fruit.

Un quart d'heure plus tard, n'y tenant plus, elle alla coller son oreille à la porte de la chambre de Streen. Rien. Elle soupira et rejoignit sa propre chambre, se recoucha et parvint enfin à dormir.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Personne ne vint déranger Sylveneige durant la nuit. Ni Streen, ni Poikarea, ni quiconque. Elle dormit pourtant assez mal, se réveillant souvent à demi, dans l'attente plus ou moins inconsciente que quelqu'un frappe à sa porte, et les songes peuplés de mauvais rêves. Et elle se réveilla mal reposée.
La chambre de Streen était toujours déserte. Et il ne se trouvait pas dans la salle principale de l'auberge. Du reste, celle-ci était déserte : Marvin et Eldrina étant partis en mission au loin, Streen et elle se trouvaient être les seuls clients de Poikarea. Il faut dire que sa modeste pension de famille ne devait disposer que de quatre ou cinq chambres.
- Votre ami n'est pas rentré, annonça l'aubergiste d'un ton grave, avant même qu'elle l'interroge. Vous devriez aller au fort, peut-être... mais prenez d'abord le temps de déjeuner !

[Féérune]

Descendant l'escalier, Sylveneige eut soudain les larmes aux yeux, en voyant la salle vide. Elle alla vers la cuisine, vit Poikarea et écouta tristement ses paroles.

Sans un mot elle s'assit pour son petit-déjeuner. Et parla enfin.

- Dame Poikarea, que vais-je faire si le pire est arrivé ? Oh...

L'elfe pleurait. Mais quelle idée de s'être lancés dans cette mission ! quelle idée stupide de s'être séparés ! pourquoi s'étaient-ils aussi stupidement laissés manoeuvrer par les deux affreux sharites ? Les pensées se bousculaient, toutes plus sombres les unes que les autres, dans la tête de Sylveneige. Et la ramenaient toutes à ce constat : jamais Streen et elle n'auraient dû se séparer.

... Pareil pour Lumi. Quelle idée de s'en séparer, même pour une courte période ! lui aurait pu faire le lien entre Streen et elle.

La rôdeuse se secoua brusquement. Et attrapa un morceau de pain et la chope de lait chaud que Poikarea venait de mettre sur la table.

Se concentrer sur autre chose. Tartiner.

Jamais tartinage ne fut plus précis. Un acte tout simple, mais qui permit à Sylveneige de se calmer.

- Merci... Je mange en vitesse et je file ça va aller mais oui, je suis sûre qu'il va bien, il a dû être empêché de rentrer pour une raison complètement idiote, il fait des coups pas possible ah mais je vais bien le bassiner quand je le trouverai !

Ce fut une rôdeuse requinquée qui manipula avec fermeté la poignée de la porte de l'auberge, laquelle lui resta dans la main.

- Houlà... Euh... Vous mettrez la réparation sur ma petite note... Désolée...

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

L'aubergiste leva les yeux au ciel en haussant les épaules, mais ne fit aucun commentaire.
- Je vais réparer ça, ne vous en faites pas, annonça Sam, surgissant de la cuisine.
Il lui prit d'autorité la poignée des mains, et observa attentivement le mécanisme, avant de se mettre en quête des outils adaptés.
- Filez donc au fort. S'il s'est produit quelque chose cette nuit, ils le sauront certainement... Et sinon, c'est qu'il est sans doute sain et sauf.
Poikaréa la poussa gentiment mais fermement dehors, avec un dernier geste de salut.

hrp : tu peux poster au fort... enfin, sauf si tu décides d'aller ailleurs ! je mettrai le lien après.

[Féérune]

[Quête : Chercheurs de Sens]

en provenance de : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post338049

Sylveneige, l'esprit bousculé par mille pensées contradictoires, arriva enfin à l'auberge de l'Ombre de l'Arbre.

Elle n'eut pas de mal à se faire un visage triste ; retrouver Streen avec un tel soulagement de le voir vivant, puis s'en séparer immédiatement, cela n'était pas si gai... Et de toute façon, elle devait réfléchir sur un sujet complexe : quelle réaction marquer face aux deux frères sharites qu'elle devait revoir ce soir ?

Ces pensées composaient à l'elfe un visage grave, qui ferait illusion auprès de Dame Poikarea. Il n'était certes pas question de présenter un visage heureux et souriant alors que Streen, son cher compagnon, était prétendument mort.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

Poikarea sortit de la cuisine en l'entendant entrer, et son visage se fit grave, instantanément, en voyant l'expression de la jeune elfe.
- Qu'est-ce qui se passe ? Les nouvelles sont si mauvaises ?
Elle s'essuya machinalement les mains sur son tablier, et s'approcha d'elle.
- Venez vous asseoir, manger un bout... Vous pouvez me raconter, si vous voulez... Les premiers clients ne sont pas encore arrivés, il n'y a que Sam et moi, et les deux jeunes amis d'Eldrina. Et ils sont tous occupés en cuisine...

[Féérune]

Sylveneige faillit sursauter, tant elle était plongée dans ses pensées.

- Dame Poikarea... Oui... Ce n'est pas réjouissant... Streen... Streen est mort.

Repensant à la douleur d'avoir cru perdre son ami, l'elfe n'eut aucun mal à donner le change. Les larmes montèrent à ses yeux à cette simple évocation de ce qu'elle avait cru : le décès de Streen, l'ami si cher, celui dont le destin la séparait trop souvent.

Boudiou ! voilà que je pleure comme si c'était vrai ! pensa la rôdeuse déconfite.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

- Oh non, ça n'est pas possible ! Ma pauvre chérie...
Poikarea avait posé sur une table la pile d'assiettes qu'elle avait en main, manquant les faire tomber.
Elle entoura d'un bras les épaules de Sylveneige et, d'autorité, la fit asseoir sur une chaise.
- Ma pauvre chérie..., répéta-t-elle. Attendez, je vais vous chercher un petit remontant...
L'instant d'après, elle réapparaissait avec une bouteille de liqueur particulièrement forte, dont elle lui servit largement une double dose.
- Buvez ça. Tout. Et pleurez, tant que vous voulez...

[Féérune]

Sylveneige continuait à pleurer doucement, consciente et honteuse de trahir la confiance de Dame Poikarea, ce qui l'affectait si profondément que les larmes venaient sans effort.

Elle but à petites lampées la délicieuse liqueur, qui remplit son office : bientôt elle cessa de pleurer et son cerveau se mit à tourner au ralenti. Après tout, pensa t-elle gaillardement, je vais aller chanter à la taverne ce soir... Chansons mélancoliques de rigueur, je pense... Mais il faudra un peu de gaieté... Je n'ai pas le coeur à ça... Enfin... Les deux épouvantables frères seront là... Faudra bien les trimbaler, ces deux affreux... Mais bon, qui vivra verra...

L'elfe toussa un peu sous l'effet de la forte liqueur et sentit l'alcool lui monter à la tête.

- Hum. Dame Poikarea, je crois qu'il faudrait que je mange un peu... Sans cela, je vais m'effondrer... C'est fort, ce truc.

[Voyageuse]

Quête : Chercheurs de sens

L'elfe se précipita aussitôt en cuisine, revenant avec une part de tarte aux pommes restant du dîner de la veille, ainsi qu'un peu de pain et de fromage.
- Tenez, mangez... Ca va vous faire du bien... Oh, je suis désolée, petite, tellement désolée...
Un tintement de sonnette signala l'entrée d'un couple de clients.
- Vous devriez aller vous reposer dans votre chambre... Mais je viendrai vous voir tout à l'heure, si vous voulez...

[Féérune]

- Oui... Mais j'avais promis d'aller voir quelqu'un en soirée... Je dois m'y rendre...

Sylveneige tapota ses yeux rougis.

- J'ai laissé mon Lumi au fauconnier du temple de Lathandre... Je voudrais aller le voir, j'ai trop besoin de lui... Et je dois aller à la recherche d'une petite harpe, pour mon nouveau travail... Mais si je pouvais me dispenser de la première soirée, franchement je le ferai... Comment chanter des airs joyeux, alors que Streen... Streen...

Sa voix se brisa soudain.

- Pardon, Dame Poikarea, vous avez raison... Je vais monter me reposer un moment.

[Voyageuse]

Poïkarea se contenta d'acquiescer, et Sylveneige se retrouva bientôt seule dans sa chambre. Tout autour était calme et silencieux : l'auberge était située dans une ruelle minuscule, peu fréquentée, et la chambre donnait sur une arrière-cour complètement déserte.
La décoration champêtre de la chambre aurait peut-être été un réconfort si elle s'était réellement trouvée endeuillée. Mais pour l'heure, elle devait surtout faire semblant, donner le change...

[Féérune]

Sylveneige, une fois dans sa chambre, commença par faire l'inventaire de l'argent qui lui restait. Ce soir, elle verrait les deux affreux sharites et qui sait ce qui pourra s'ensuivre... Mieux valait payer Dame Poikarea dès maintenant. Et puis, il fallait aussi qu'elle achète sa petite harpe... Le pipeau, c'était bien gentil, mais on ne pouvait pas chanter en même temps qu'on jouait.

Elle s'allongea ensuite un moment sur son lit. Il fallait réfléchir, imaginer toutes les possibilités afin d'être prête face à n'importe quelle situation.

- Bon... Si les deux frérots veulent que je les suive... La tavernière pourra me protéger... Mais pas contre eux, je pense, pas à l'extérieur du Fond de la Barique non plus... Bref, si je crains pour ma peau, autant rester à l'intérieur.

Ceci énoncé, Sylveneige se sentit plus tranquille.

- Et comment réagir face à la prétendue mort de Streen... Là c'est simple ! exactement avec les mêmes sentiments que je leur ai montrés précédemment... Entre le chagrin et la rage... Chagrin de l'avoir perdu, rage de ne pas m'être vengée de lui... Oh Streen ! comme il me manque !

L'elfe, tranquillisée, descendit rapidement l'escalier.

- Dame Poikarea ! tenez, je vous règle ma semaine, et les repas... Je règle aussi ceux de Streen.

Elle parvint à se contrôler, un immense soupir empêcha de nouvelles larmes.

[Voyageuse]

Quête : chercheurs de sens

L'elfe leva vers elle un regard stupéfait.
- Comment ? Mais.. Vous partez ? Définitivement ?
Elle secoua la tête avec une grimace.
- Enfin, je comprends bien qu'après ce qui vient de se passer vous ne vouliez pas rester ici, avec tous ces souvenirs... Mais laissez, pour la note. Marvin avait déjà réglé pour vous deux les nuits écoulées avant son départ, et quelques-unes d'avance. Et il est de toute façon hors de question que vous régliez celle de Streen ! Non, vraiment, partez tranquille... Vous pouvez même emmener une part de tarte si vous voulez. Mais où donc allez-vous passer la nuit ? Je veux dire, il est tard, et je n'ai pas entendu parler d'un départ de bateau pour Féérune ce soir... Excusez-moi si je suis indiscrète...

[Féérune]

- Mais... Non, non, vous m'avez mal comprise, Dame Poikarea.

Sylveneige se creusa rapidement la cervelle. Des explications succinctes mais pas trop claires s'imposaient.

- Vous comprenez, je vais aller dans un lieu où je ne risque en principe rien, mais les environs du Fond de la Barique sont parfois dangereux... et je dois y retrouver des types pas vraiment louches, mais bon, je ne les connais pas tant que ça... et un peu louches quand même... Bon, en un mot comme en cent, je quitte probablement l'auberge pour quelques jours, mais je reviendrai ! et vite ! donc gardez-moi la chambre !

L'elfe sourit candidement. Un battement de cils rapide suivit.

- En fait je voulais régler au cas où je ne revienne pas aussi vite que je le souhaiterais... Si maître Marvin a réglé pour moi, ne manquez pas de le remercier de ma part... Mais j'insiste pour la chambre et les repas de Streen et un acompte pour ma chambre représentant la semaine à venir.

Sylveneige sortit sa bourse encore dodue et commença à compter les pièces.

[Voyageuse]

L'aubergiste haussa un sourcil.
- Attendez... En fait, vous êtes en train de me dire que vous allez dans un endroit où vous vous attendez à des ennuis, au point que vous préférez payer, juste au cas où vous ne reveniez pas ?
Elle croisa les bras.
- Ma jeune demoiselle, laissez-moi vous prévenir que si vous n'avez pas donné de nouvelles dans, disons, trois ou quatre jours, je préviendrai les autorités de votre disparition !
Elle accepta pourtant avec un soupir les pièces tendues par l'elfe.

HRP : tu peux clore et poster ensuite ailleurs... sauf si tu veux faire durer ici.