[Quête] Dans lÂ’ombre des merveilles

[Duo]

Après cette longue marche nocturne, Kettrarik sentait quelques douleurs dans ses jambes. Il s'affaissa contre un arbre et sortit un morceau de viande séchée de son sac qu'il mâchouillait tranquillement en admirant le paysage, peu sensible à la nature qui l'environnait.

"Et maintenant l'ami, que fait-on ?" demanda-t-il à Maël entre deux bouchées.

[Maël Maëviàn]

« Bonne question. Je ne connais pas encore les lieux ; mais il doit y avoir quelque chose dans les alentours qui nous renseignera. »

Après avoir admiré un court instant la beauté du site, Maël laissa son compagnon se reposer, et entreprit d'examiner plus attentivement les lieux, à la recherche de toute trace qui serait susceptible de lui fournir des indications sur ce qui se tramait dans les environs.

[Le Façonneur]

A première vue, le site était ordinaire, grandiose mais ordinaire. Sous le ciel pâlissant, la nature se dévoilait peu à peu, accueillante, luxuriante. Le druide ne vit aucun signe suspect dans les cieux, dans les arbres, dans les feuilles, les troncs... Quand à la chute et le lac dans lequel elle se jetait, il fallait risquer de dangereuses acrobaties pour s’en approcher. Son examen préliminaire révéla toutefois sur le sol de nombreuses traces de pas... ou de pattes. Leur nature n’était en rien un mystère, seule leur abondance et leur variété demeuraient suspectes. Elles formaient... comme une piste à double-sens. Le druide pouvait la suivre soit en direction de la chute, soit s’enfoncer dans la forêt. Dans les deux cas, il allait s’éloigner du nain de façon significative. Déjà, il ne le voyait plus, la végétation faisait écran.

Pendant ce temps, au niveau du nain justement, voilà qu’un bruit dans les broussaille se faisait entendre. Ce n’était pas grand-chose, juste de quoi attirer l’attention de l’aventurier.

HRP : vous êtes séparés mais encore à portée de voix l’un de l’autre.

[Duo]

Entendant un bruit près de lui, Kettrarik bondit sur ses jambes. L'attaque des araignées la nuit précédente l'avait laissé sur les nerfs et il avait remarqué que cette forêt avait tendance à vouloir l'empêcher de se reposer. Prudemment, il recula de quelques pas essayant d'estimer la position du bruit dans les broussailles.

Par précaution, il brandit sa hache, prêt à l’abattre sur l'intrus éventuel. Secrètement, il espérait que ce ne fut rien d'autre qu'un lapin car il avait fort envie de viande fraîche.

[Maël Maëviàn]

N'ayant pas entendu le bruit qui venait d'attirer l'attention de son compagnon, Maël n'eût pas l'idée de revenir, au cas où, vers lui ; et se concentra au contraire sur les traces. Des deux chemins, le plus court semblait être celui allant vers les sources, car la voie n'y semblait pas praticable sur une grande distance. Mais il y avait peut-être une entrée dissimulée, ou autre chose qui pourrait s'avérer digne d'intérêt. Lentement, prenant ses précautions pour ne pas faire une mauvaise chute, le druide s'avança donc vers la source. Il serait toujours temps de faire demi-tour vers la forêt si cela ne donnait rien ; et cela laisserait en outre du temps à Kettrarick pour se reposer. Du moins, le pensait-il.

[Le Façonneur]

Un lapin ? Encore un ? Il semblait bien que ce soit le cas car le nain aperçut, dans les buissons une bestiole au blanc pelage. Encore un peu et le doute n’était plus permis. Voilà deux longues oreilles... un lapin blanc, comme celui rencontré peu après son arrivée dans la forêt... Le petit animal demeurait à demi caché derrière les feuilles basses, observant l’aventurier d’un air craintif.

De son côté, le druide remontait les traces en direction des chutes. Il s’engagea sur un terrain incertain mais réalisa bientôt qu’il s’agissait là d’une piste qui descendait le long des falaises. Entre les rochers et la végétation, le discerner était presque impossible. Ce chemin secret paraissait conduire au pieds des chutes elles-mêmes.

[Maël Maëviàn]

Sans avoir conscience du sort que Kettrarick réservait à ce pauvre lapin, Maël, concentré pour ne pas perdre une piste aussi ténu, s'approcha des falaises. Son intention n'était cependant pas de descendre jusqu'en bas : son compagnon s'inquiéterait sans doute de le voir mettre autant de temps à revenir.
Mais il voulait s'assurer qu'il leur serait possible, à tous deux, d'emprunter ce chemin ; et peut-être également trouver d'autres indices sur ce qui se trouverait au bout. Après tout, cela pouvait tout aussi bien n'être qu'un innocent accès à l'eau utilisé tout naturellement par la faune locale, même si la diversité des traces et la discrétion de la piste rendaient peu probable cette hypothèse.

[Duo]

Fort affamé après une nuit de marche forcée, le nain n'hésite pas un seul instant. A peine eu-t-il aperçu les deux oreilles blanches de l'animal, qu'il abattit sa hache espérant avoir fait mouche.

Il aurait tout le temps de le dépecer et de le faire cuire pour son prochain repas.

[Le Façonneur]

Pour Kettrarik :

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Mais le lapin, particulièrement vif, bondit en arrière. La hache du nain alla se planter dans la terre. L’animal, curieusement, était toujours là, fixant celui qui venait d’essayer de l’occire. Kettrarik remarqua trop tard la lueur d’intelligence qui brillait dans les yeux de la créature. Il se sentit soudainement désorienté, prit de vertige. Autour de lui, tout se mit à tourbillonner en une sorte de farandole multicolore. Au bout d’un temps indéterminable, le nain reprit ses esprits. Il était ailleurs, toujours dans la forêt, mais en un lieu qu’il ne connaissait pas du tout. Il n’y avait plus trace du druide ou des chutes de la lune. Il n’y avait que la nature. Ce fut au hasard que le forgeron essaya de retrouver son chemin. Et la seule chose qu’il parvint à retrouver, non sans une énorme dose de chance, ce fut la porte magique du Façonneur. Il fallait se rendre à l’évidence. Sans le druide, jamais il ne parviendrait à accomplir sa mission. Il n’avait d’autre choix que de renoncer dès à présent et de franchir la porte.

HRP : ton personnage retourne à l’Antre du Façonneur et, de là, peut rejoindre Manost. Si tu en as envie, tu peux poster dans la boutique du Façonneur afin de discuter avec lui et de terminer proprement cette mission.

Bientôt, le druide n’eut plus de doute. Il avait bien déniché un chemin qui menait jusqu’aux pieds des chutes. Il y avait sans doute un passage ensuite. Toutes les créatures empruntant ce sentier secret allaient bien quelque part. L’hypothèse du simple point d’eau ne pouvait pas tenir. Une telle composition d’animaux ne pouvait se rendre exactement au même endroit pour boire alors qu’il y en avait tant d’autres. Le druide, désormais, pouvait suivre pour de bon cette discrète route, ou bien, aller voir son compagnon afin de lui rapporter ses découvertes.

[Maël Maëviàn]

Ignorant ce qui venait d'arriver à son camarade, Maël choisit de rebrousser chemin pour le retrouver et établir avec lui un plan d'action. Mieux valait qu'ils soient coordonnés avant que les choses sérieuses ne commencent ; et puis, Kettrarik s'inquiéterait probablement de ne pas le voir revenir. Ce qui risquait d'attirer quelques complications.

[Le Façonneur]

Or, lorsque le druide revint là où il avait laissé le nain, il n’y avait plus personne. Aucune trace de lute, ni même celle d’une intrusion ennemie. L’endroit semblait tout à fait paisible. Les traces n’en disaient pas d’avantage si bien qu’il était difficile de comprendre ce qui s’était passé. C’était comme si le nain s’était tout bonnement volatilisé.

Pendant ce temps, le soleil, lentement, émergeait par-dessus l’horizon forestier. Les couleurs devenaient plus vives, plus claires. La nature s’éveillait, s’épanouissait et la journée promettait d’être superbe.

[Maël Maëviàn]

Allons-bon, où était il passé ? Nulle trace d'affrontement, et Maël ne s'était de toute façon pas éloigné suffisamment pour qu'une telle chose se produise sans qu'il en soit conscient… Son camarade n'avait pourtant pas été qu'un songe. Peut-être avait-il aperçu quelque chose de louche et décidé de voir ce qu'il en était ?

Intrigué, le druide commença à examiner les environs, cherchant une explication. Un nain ordinaire, dans une forêt, laissait sans doute des traces de son passage. Mieux valait se contenter de ses sens, sans chercher à appeler, cependant : élever la voix risquait d'éveiller l'attention…

[Le Façonneur]

Mais ce nain-ci ne laissait vraisemblablement aucune trace sur son passage. Soit il était devenu aussi expérimenté qu’un homme des bois en l’espace de quelques minutes, soit il n’avait pas bougé de place. Après, comment diable avait-il pu disparaitre sans bouger ? Là était la question.

Quoi qu’il en soit, le druide repéra un lapin blanc. La chose aurait été fort banale si l’animal ne s’était pas perché, l’air très digne, au sommet d’une pierre. Curieuse posture tout de même... Il fixait l’homme, immobile, du haut de son modeste perchoir rocheux.

[Maël Maëviàn]

Voilà qui était plutôt inquiétant. Il y avait bien sûr la possibilité que le nain ait en fait été une forme illusoire emprunté par quelque créature volante ou quelque avatar divin venu seulement pour s'assurer qu'il parviendrait bien sur place ; mais, curieusement, cette hypothèse semblait fort peu probable au druide. À moins qu'il n'ait été un lapin-garou…

« Bonjour. »

Il avait parlé machinalement et sans attendre de réponse, comme cela lui arrivait parfois lorsqu'un animal curieux et téméraire s'approchait de lui lors de ses méditations.

[Le Façonneur]

A mieux y regarder, le lapin avait indéniablement une lueur d’intelligence dans le regard. Il continuait de toiser le druide, sans répondre. L’homme était-il victime de son imagination ? Se faisait-il abusé par les rumeurs courant sur cette partie de la forêt ? En tout cas, cet animal avait un côté surnaturel. Et cela devint d’autant plus évidant quand, sans prévenir, il disparut. Pas d’effet magique, pas d’incantation, rien. Une seconde plus tôt, le lapin était là et, maintenant, le rocher était vide.

[Maël Maëviàn]

Eh bien, voilà qui était… surprenant.

De l'expérience qu'avait Maël, c'était le genre de phénomènes dont il était inutile de trop se préoccuper : il ne trouverait sans doute pas d'explication en restant sur place et en cherchant des traces, ou autres ; mais en revanche, il y avait des chances non négligeables pour que la chose se reproduise un peu plus tard, et qu'il puisse alors obtenir quelques réponses.

La chose valait d'ailleurs sans doute également pour Kettrarik qui, manifestement, s'était éclipsé de la même façon que le lapin. Renonçant à des recherches infructueuses, le druide décida donc de revenir sur ses pas et de tenter de suivre la piste du « point d'eau », jusqu'au bout cette fois. Non sans, tout de même, un dernier regard en arrière, au cas où.

[Le Façonneur]

Le regard en arrière ne montra qu’une forêt de plus en plus claire, à mesure que le soleil s’élevait. Le champ des oiseaux, la douce caresse du vent, les couleurs chatoyantes, cet endroit avait des airs de paradis. Réalité ou façade ?

L’homme suivit donc la piste avec grande prudence. Elle longeait une des falaises, s’y collait tant qu’elle épousait ses reliefs. Les buissons et parfois même quelques petits arbres s’agrippaient à la roche. Le peu de terre, grâce à laquelle l’on pouvait voir les traces suspects, était heureusement assez humide pour ne pas se défiler traitreusement. Après bien dix minutes de laborieux cheminement, le druide arriva au bout, c’est-à-dire au pied des chutes. Ici, le grondement était tel qu’on ne pouvait s’entendre parler. La piste s’arrêtait à un rocher plat, sans cesse éclaboussé d’eau. La chute, sur ce rocher, était à portée de bras. Le lac, lui, était encore deux bon mètres plus bas.

[Maël Maëviàn]

Bon. Le paysage était certes magnifique, mais Maël n'était certainement pas venu ici dans le seul but de l'observer.

La piste ne pouvait sans doute pas s'arrêter aussi brusquement. Que le nain et le lapin se soient volatilisés sans laisser de trace était une chose ; qu'un nombre conséquent d'animaux aient fait tout ce chemin, peu évident, pour faire de même, semblait déjà plus difficile à avaler. Si le rocher n'avait pas été leur destination finale, il semblait n'y avoir que deux possibilités : où bien l'on pouvait traverser la cascade pour rejoindre une grotte située de l'autre côté du filet d'eau, ou bien il fallait plonger dans le lac. Dans les deux cas, peu d'espoir de rester au sec ; mais l'humidité n'était pas pour effrayer un marin.

Étant donné les proximités respectives des deux destinations, il lui semblait plus plausible que la route se prolonge derrière la cascade que sous le lac : si le but avait été de plonger, il aurait pu y avoir d'autres routes. Le druide s'efforça donc de chercher un moyen de voir l'autre côté, ou à défaut, si l'eau format un rideau trop opaque, un point d'appui lui permettant de s'y aventurer sans danger.

[Le Façonneur]

Hélas, le druide ne parvint pas à voir au travers du rideau d’eau. Et aucune prise ne s’offrait à lui, tout du moins, aucune prise sûre. Il y avait bien quelques rochers mais de forme peu pratique, sans compter que la chute n’arrangeait rien. Tout était mouillé, tout pouvait glisser. Si l’homme voulait démasquer une éventuelle grotte, il lui fallait sauter à travers les flots. Et si jamais il n’y avait rien que le roc, il risquait de se faire très mal. Une dégringolade de deux bons mètres avec des roches saillantes à l’atterrissage... douloureuse perspective.

[Maël Maëviàn]

Avec le plus de précautions possibles compte tenu du manque de prises solides – et en se demandant pourquoi il n'avait pas pris la peine de transporter une corde avec lui, chose que son expérience de marin lui avait pourtant montré comme particulièrement utile –, Maël tenta tout de même de vérifier ce qu'il en était en avançant sa lance à travers la cascade. Si l'opération ne le déséquilibrait pas au point de le faire tomber, l'arme serait peut-être suffisamment longue pour lui permettre d'atteindre la paroi rocheuse de l'autre côté, et donc de rejeter l'hypothèse d'une ouverture de ce côté. S'il parvenait à rester debout et que son arme ne rencontrait rien, il tenterait de traverser lui-même…

[Le Façonneur]

Sonder la chute avec la lance fut un peu périlleux. Le rocher plat en bout de piste devenait incertain sur ses bords et l’eau, tombant avec force, exerça une pression conséquente sur l’objet. Le druide arriva toutefois à la conclusion qu’il n’était parvenu à toucher aucune paroi rocheuse avec cette méthode. Il ne pouvait savoir s’il y avait effectivement un passage, ou si la lance n’était pas assez longue.

N’ayant plus le choix, il sauta. Il le fit avec un maximum de précaution mais dans l’incertitude du résultat final. Ce fut un risque payant car il parvint à traverser l’épais rideau d’eau. Désormais trempé, le voilà à l’entrée d’une grotte. Elle semblait être naturelle. Les murs rocheux n’étaient pas maçonnés, les parois étaient irrégulières. Le passage s’enfonçait dans les ténèbres...

[Maël Maëviàn]

Maël s'efforça de se seccouer comme il pouvait. Être mouillé un long moment, il y était habitué : les vagues d'une mer houleuse étaient parfois bien plus terrible que cette cascade – et la chute encore moins agréable.

Habitué également à utiliser tous ses sens, et non seulement la vue, pour repérer la présence d'éventuelles créatures, il décida, après une courte pause destinée à reprendre son souffle et son assurance, de s'avancer “à l'aveugle”, le nez et l'oreil aux aguets. Il lui serait sans doute nécessaire d'allumer une torche pour explorer les lieux ; mais mieux valait, tant que c'était possible, éviter de troubler davantage les éventuels occupants des lieux que ce que son arrivée brusque avait déjà causé.

Ceci est probablement mon dernier post avant dimanche soir très tard, ou lundi. S'il ne semble y avoir rien de vivant aux alentours et que la visibilité devient réellement nulle, considère que Maël utilise quand même son sort de flammes sur un bout de bois pour allumer une torche et pouvoir continuer.

[Le Façonneur]

Si le druide voulait, pour s’éclairer, trouver un bout de bois, sans doute allait-il devoir revenir sur ses pas. Car ici, il n’y avait plus que de la terre et de la pierre. Il était toutefois possible de faire quelques mètres grâce aux lueurs filtrant à travers la chute d’eau. Celle-ci les rendaient mouvantes, ondulantes. L’atmosphère, avec le grondement de l’eau, était assez étrange.

A première vue, il n’y avait rien de vivant dans les parages. Mais dès que l’homme progressa quelque peu, ce constat changea. Voilà qu’il apercevait, émergeant à peine de l’ombre, le lapin blanc. Venait-il d’apparaitre ? Probable. Il était perché sur un rocher, un peu comme quelques minutes plus tôt. Il ne faisait rien, il se contentait de fixer l’intrus.

[Maël Maëviàn]

Pour le bout de bois, il me semblait en avoir glissé un dans mon sac à un moment ou à un autre. Mais j'ai dû oublier de le faire, donc tant pis.

Eh bien, il semblait difficile de passer inaperçu, par ici. Mais il avait semblé à Maël, dès la disparition du lapin, que celui-ci réapparaîtrait tôt ou tard, voilà qui semblait maintenant être le cas.

« Eh bien, rebonjour. »

Le druide resta un instant à observer l'animal, se demandant s'il disparaîtrait de nouveau… ou s'il se passerait quelque chose d'autre.

[Le Façonneur]

HRP : pour le morceau de bois, si tu penses en avoir mis un dans ton sac, pas de souci. C’est juste qu’il n’y en a pas sur place.

Le lapin, après un instant de silence, se décida cette fois à faire quelque chose. Il répondit, ce qui était toujours un peu troublant de la part d’un animal. Néanmoins, le druide savait déjà que ce n’était pas un animal ordinaire. Sans doute même n’était-ce pas du tout un animal...

« Vous savez, ceux qui entre ici ne ressortent pas, pas pareil tout du moins. Il faut être fou pour suivre le lapin blanc ! »

Sa voix, vraisemblablement masculine, était douce, joyeuse. Il se mit à rire puis, bondissant de son rocher, il partit, sautillant, dans les ténèbres.

[Maël Maëviàn]

Illusion ? Magicien métamorphe ? La réponse surviendrait sans doute en temps et en heure. Cela semblait, en tout cas, être un homme ; soit Kettrarik avait été mal informé lorsqu'il parlait d'une sorcière, soit il y avait plusieurs forces magiques en jeu. Comme la plupart des druides, Maël n'était pas spécialement à l'aise avec la magie profane, mais son désir de comprendre ce qui se passait exactement était une motivation suffisante. Allumant sa torche, le druide s'avança donc dans les profondeurs de la grotte, sur ses gardes.

[Le Façonneur]

La grotte se prolongeait en boyau irrégulier qui descendait en pente douce. A la lueur de la torche, le druide voyait les parois alterner entre roche et terre. Parfois même de grosses racines en émergeait, soit pour se terminer en espèce de doigts crochus, soit pour aussitôt replonger dans la matière. Le bruit de la chute d’eau s’estompait. Il n’était maintenant plus qu’un murmure diffue dans le dos de l’homme. De lointaines rumeurs lui succédaient, parfaitement indéfinissables.

Voilà que le tunnel se séparait en deux. Difficile de trouver une différence notable entre ces deux voies, si ce n’était qu’une allait à gauche et l’autre à droite. Dans celle de gauche, toutefois, il sembla au druide entendre l’écho d’un rire, peut-être celui du lapin blanc.

[Maël Maëviàn]

Bon. Dans l'immédiat, les chutes, vue de l'intérieur, étaient moins impressionnantes que depuis l'extérieur. Les grottes n'étaient, il faut le dire, pas particulièrement l'environnement préféré de Maël. Il ne s'y sentait pas particulièrement à l'aise, et commençait à regretter de s'être lancé dans cette aventure. Mais maintenant qu'il y était…

Droite ou gauche ? Un rire pouvait éventuellement être quelque chose d'encourageant ; mais après les propos précédents, le druide n'en était pas particulièrement sûr. Et puis, il serait toujours temps de se poser la question plus tard. Dans l'immédiat, il s'engagea dans le couloir de droite.

[Le Façonneur]

Le tunnel de droite poursuivait, plus ou moins droit, dans les profondeurs de la terre. Désormais, le chant de l’eau s’était tut. Il n’y avait plus que le vague soupire d’un courant d’air et les pas du druide. Difficile d’être discret. Ici, dans le quasi silence, tous les sons paraissaient être amplifiés. Après dix bonnes minutes de marche, l’homme aboutit à un virage. Il lui semblait que de l’autre côté, il y avait de la lumière, peut-être un feu. Pour l’instant, il ne s’était pas engagé, il ne voyait rien, si ce n’était les reflets sur le mur naturel.

[Maël Maëviàn]

Hum. S'il pouvait voir la lumière de l'autre feu, les lois de la nature indiquaient que la lumière de sa torche était probablement visible de l'autre. Trop tard pour l'éteindre, donc ; d'autant qu'il avait gaspillé son unique sort de flamme jusqu'à sa prochaine méditation. Un jour, il devrait penser à emporter un briquet dans ses affaires. Mais ce serait pour plus tard.

Puisque, si occupants des lieux il y avait, sa présence avait sans doute déjà été remarquée, Maël ne tenta rien de particulier pour se dissimuler ; mais se contenta de passer le tournant, prêt tout de même à revenir sur ses pas au moindre signe de danger.