[Quête] Guerre des plaines brûlantes : un certain goût pour la mort

[Gaspard Hurlegloire]

A chaque fois, c’était la même chose. Quand Gaspard allait repenser à cette épée bien partie pour l’envoyer rejoindre son dieu, il frémirait. Comme n’importe qui, il redoutait la mort. Il avait beau savoir qu’elle n’était que le commencement d’une nouvelle existence au-delà de ce monde, il préférait y faire face le plus tard possible. Néanmoins, dans le feu de l’action, là où la mort était le plus susceptible de le cueillir, il n’y pensait pas. Sans se croire invulnérable, il était trop absorbé par le moment présent, par ce qu’il faisait, par ce qu’il devait faire, pour avoir le temps d’avoir peur. C’était sans doute pour cela qu’il donnait l’impression d’être inébranlable. Le coup à peine stoppé in extremis, il contrattaquait déjà, sans même un recul, sans même une hésitation. Sa prise de risque avait payé, résultat de sa lucidité. Toutefois, l’autre était encore debout, indemne.

« Ne les laissez pas se réorganiser ! Enfoncez-les ! »

Le titan en armure adopta une attitude bien plus agressive envers le chef de l’escouade ennemie. L’abattre devrait porter un coup au moral Melandien. Et puis, cette victoire personnelle était aussi réclamée par sa fierté de guerrier. Plus de sorts à lancer, plus question de se laisser malmener.

« Alors, mon grand, on a perdu sa langue ? C’est quoi cette force de fillette ? Viens là que je te brise comme du petit bois ! »

[Chandara]

Au premier essai, la paladine maudit sa maladresse et son manque de concentration, l'attribuant à sa trop grande précipitation. Le second tir lui aurait donné plus de satisfaction s'il n'avait révélé combien l'ennemi qu'ils affrontaient leur était supérieur en équipement. Elle se demanda à nouveau quelle folie, manquement coupable de préparation ou indolence avait pris le général manostien qui les avait envoyé une telle adversité... Mais il était trop tard pour les regrets alors que ses nouveaux alliés mourraient sous les coups de leur ennemi. Elle ne pouvait pas décemment rester inactive, à l'écart de la bataille. Non pas qu'elle rechercha quelque gloriole mal avisée : ses initiatives de la journée auraient amplement suffi à prouver qu'elle ne méritait nulle louange de toutes façons. Alors désireuse de se rattraper, et de se montrer un temps soit peu utile ne fut-ce qu'en déconcentrant suffisamment un ou deux soldat maléfique, elle tira à nouveau après avoir soigneusement visé. La chance l'accompagna enfin mais elle n'en ressentit nulle satisfaction personnelle. Ce n'était qu'un coup rendu. Loin d'équilibrer la balance. Loin d'apporter le moindre avantage décisif pour faire tourner le cours de la bataille. Alors qu'elle armait à nouveau son arbalète pour recommencer, elle faillit assister avec désarroi à la mort de Gaspard. Celui-ci s'en sorti sans qu'elle comprenne comment il s'y était pris et, l'instant d'après, elle constata que les manostiens semblaient avoir gagné en moral et en habileté. Et une fois encore, comme devant le moulin avec Arthur, comme face au fantôme la nuit qui avait précédé et comme des dizaines de fois lors des campagnes précédentes depuis la mort de son dieu, elle sentit combien son utilité s'était réduite, combien elle était devenue l'ombre de ce qu'elle avait été, de ce qu'elle aurait pu devenir. Peut-être était-ce de l'égocentrisme ou un sentiment d'arrogance qu'elle aurait dû combattre avec force mais elle se disait en cet instant qu'elle aurait dû se trouver au cœur de la mêlée, un pas derrière le lieutenant pour soutenir ses efforts, pour donner du cœur à l'ouvrage aux autres combattants. C'était le rôle d'un paladin et elle comprit avec tristesse qu'elle n'en était plus une. Alors, simple archère peu expérimentée sur un champ de bataille qui la dépassait, elle chercha à faire ce qu'on pouvait encore attendre d'elle : qu'elle ne renonce pas, jusqu'à son dernier souffle, qu'elle fasse preuve de droiture d'esprit et de sens de l'honneur, qu'elle se montre digne malgré tout. L'ennemi s'était regroupé formant une masse plus compacte ce qui le rendait plus facile à atteindre peut-être, à condition de trouver un bon angle. Son second tir avait suffi à démontrer qu'un tir imprécis n'aurait aucune chance d'avoir la moindre utilité. Alors elle se concentra sur cette seule tâche : trouver une bonne cible, tenter de l'atteindre, recharger puis recommencer. Jusqu'à ce que le sort de la bataille ne livre ses conclusions ou qu'on lui donne d'autres instructions.

[Dhast]

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Brus jura quand il vit qu'il avait manqué son coup. Il avait aussi espéré que la sentinelle fasse demi-tour mais soit il ne l'avait même pas vu, soit il n'avait pas du tout cherché à savoir qui le suivait et avait préféré en référer le plus tôt possible au mage. La partie se corsait maintenant que sa présence serait signalée. Il préféra recharger immédiatement son arme, la prochaine fois il ne perdrait pas un instant. Quand ce fut fait, il se remit à avancer à couvert, mais au lieu d'avancer dans les pas de l'archer, il choisit de décrire une courbe en s'éloignant du bord de la falaise. La végétation était plus dense et il était plus facile de conserver sa discrétion tout en allant d'un bon pas. De plus, le mage allait peut-être envoyer du monde à sa rencontre, ainsi il aurait davantage de chances de les éviter. Et si personne ne venait, au moins son arrivée serait-elle un peu moins prévisible, puisqu'elle ne proviendrait pas de la direction attendue. Une fois rendu, il faudrait en premier lieu localiser Arthur, puis situer le mage et ses gardes avant d'entreprendre quoique ce soit.

[Arthur de Faisanlys]

HRP : ben non, j'suis pas encore mort

Pour le MJ et rien que le MJ !

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Si Arthur avait un instant cru qu’il parviendrait à tenter quelque chose une fois Brus et Chandara en sécurité, il en fut pour ses frais. Bien sûr, ce n’était pas parce que les Mélandiens étaient vils qu’ils étaient forcément stupides. Pourquoi auraient-ils sous-estimé un paladin de Lathandre, certes encore très jeune, mais doté de son genre de gabarit ? Autant dire qu’au moment où le roublard et son charmant fardeau se trouvèrent enfin à bonne distance, le Luménien était déjà complètement incapable de se mouvoir.

Il essaya de ne pas trop songer à l’indignité de la situation, ni, pour une fois, aux lendemains. La panique qui l’envahissait peu à peu l’en empêchait, de toute façon, focalisant ses pensées sur l’instant présent. Il était attaché, bâillonné, impuissant, et… qu’est-ce qu’ils comptaient faire de lui, au juste ?

Puis on l’entraîna jusqu’à Filu et il se sentit instantanément soulagé. Déjà, de voir le cheval vivant — un petit miracle en soi —, ensuite, de pouvoir le toucher, même imparfaitement. Il avait toujours ressenti un bien-être formidable quand il était en selle, et il savait que la sérénité de l’animal ne lui ferait pas défaut. Evidemment, si Filu avait été un réel destrier de paladin, il aurait arraché ses rênes aux mains du Mélandien, l’aurait piétiné dans la boue, et aurait filé en emportant son cavalier vers d’autres aventures, un rien plus glorieuses. Mais Filu n’était qu’un simple cheval, brave et merveilleux à plein d’égards, mais pas tellement télépathe. Arthur n’avait rien à perdre, aussi tenta-t-il néanmoins de communiquer, d’une manière ou d’une autre, avec son animal. Les rôdeurs y parvenaient bien ! Mais il n’avait aucune idée de comment ils s’y prenaient. Il n’obtint rien, sinon un léger mouvement d’oreilles de la part de sa monture, peut-être dérangée par une mouche. Et c’est à ce moment-là, alors qu'il soupirait de son échec pourtant prévisible, que l’ignoble nécromancien revint pour l’ergoter.

Il essaya de conserver un peu de sang-froid et une expression indifférente. Certes, il était en mauvaise posture, mais il constituait un otage précieux (ou du moins le croyaient-ils) tant qu’il était vivant. Et plus ou moins entier. Il craignait cependant que les Mélandiens aient une notion du respect de l’intégrité physique un peu floue... Quelque chose se contracta dans son ventre. Une petite boule de terreur noire qui entendait se nicher là pour un bon moment. Et ce malgré l’apparition d’une escouade manostienne manifestement prête à en découdre, commandée par un espèce de monstre bardé de fer canalisant l’énergie de son dieu. Arthur se demanda ce qui lui avait pris de se laisser capturer aussi facilement. Ah oui, il y avait eu Brus, et l’honneur, et le sens du sacrifice. Bien sûr.

Le mage venait de dire quelque chose, et le sol se mit à trembler autour d’eux. Stupéfait, puis horrifié, le jeune paladin vit les squelettes s’extirper de leur gangue de terre et, sans pouvoir s’en empêcher, il se mit à lutter contre ses liens. En vain, évidemment. De toute façon, à quoi cela aurait-il servi de prévenir les Manostiens ? Ils réaliseraient bien assez tôt contre qui ils se battaient. Chandara et Brus, s’ils étaient vivants, l’avaient vu à l’œuvre. Et le Mélandien avait le grimoire maudit. L’un dans l’autre, le soleil se lèverait, assurément, car c’est ce que promet Lathandre, et Arthur avait foi en lui. Mais il commençait à se dire que la nuit serait peut-être plus longue que prévu…

[Taliesin]

Brus

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Son discret cheminement le mena en un point où le vacarme de la bataille, quoique celle-ci soit toujours dissimulée à ses regards, se faisait assourdissant. En un point d'où, surtout, il pouvait voir le moulin, encore distant de plusieurs dizaines de mètres.
Il ne tarda pas à repérer Arthur, apparemment vivant mais couché, ligoté sur sa monture dont les rennes étaient fermement tenues par un Mélandien. Juste à côté, entre ses deux gardes du corps, le mage devisait avec le fameux archer ayant pris la fuite. Et tout autour d'eux...
Tout autour d'eux, une foule de squelettes en train de se former en bataillon...

Le nouveau tir de Chandara atteignit sa cible, lui faisant sans doute rien moins que du bien. Toutefois, il lui fut ensuite impossible de réutiliser son arbalète : vu les manœuvres des forces en présence, ses alliés faisaient de plus en plus écran entre elle et l'ennemi.
Ce dernier résistait relativement bien aux assauts manostiens : il subissait des pertes, certes, mais ne se désorganisait pas pour autant.
-Tu peux parler, toi qu'est obligé de demander l'aide d'un dieu pour arriver à quelque chose ! lança, goguenard, l'adversaire de Gaspard.
De derrière les lignes adverses, un cri retenti alors.
Un ordre.
-REPLI !
-Et merde... grogna le grand Mélandien. Bon ben, à la revoyure, minus !
Et, à l'instar de ses hommes, il recula. Sans paniquer. En bon ordre, même. Ce n'était pas - pas encore ? - une débandade.

Arthur

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Un archer déboula tout à coup.
-Chef ! La rouquine est r'venue ! Et j'crois que son pote aussi : quelqu'un de rudement bien planqué m'a tiré d'sus à l'arbalète. Et m'semble qu'il a buté Albert...
Le mage haussa les épaules puis se tourna vers Arthur.
-En bon petit paladin, tu connais l'importance des serments. Tu comprendras donc que je n'aurai d'autre choix que de tuer cet idiot dès qu'il pointera le bout de son nez...
Il refit face à l'archer.
-Dis aux gars de se replier comme prévu : ils se sont bien assez amusé comme ça. A présent, les maigrichons vont prendre la relève.
L'homme s'exécuta.
Les squelettes formaient déjà les rangs.

[Chandara]

Chandara observa, avec une patience qui ne lui était pas coutumière, les mouvements des deux troupes pour tenter de trouver une ouverture pour tirer encore une fois. Mais elle se rendit rapidement compte qu'il serait trop risqué de tenter d'atteindre un de ses ennemis en préservant ses alliés. Alors que la bataille semblait tourner - au moins provisoirement - à leur avantage, la jeune femme ne put s'empêcher de penser au sort d'Arthur. Ni le mage ni son charmant paladin ne s'étaient montré ce qui pouvait tout signifier et son contraire. Et pourtant... Et pourtant, la paladine sentait l'espoir reprendre un peu de force : les adversaires reculaient, et peut-être les forces du colosse pourraient les battre. Et ils revendiqueraient ensuite la libération d'Arthur. Car il était vivant, Chandara le sentait dans son cœur. Un peu galvanisée par cette perspective et souhaitant lui donner corps, l'ancienne helmite se releva pour aller récupérer l'épée que le guetteur mélandien avait toujours à sa ceinture et la glissa dans la sienne. Ainsi, si la suite des événements la portait au contact des soldats ennemis avant qu'elle ne remette la main sur son marteau, elle pourrait se défendre et de pas être un poids pour ses alliés. Puis elle récupéra son arbalète toujours chargée et s'avança lentement vers l'arrière de la colonne manostienne. Si la plus grande proximité lui donnait une ouverture pour tirer sur un mélandien, elle ne s'en priverait pas. Sinon, elle pourrait toujours apporter son aide : si elle ne pouvait pas rivaliser avec la science médicale d'un clerc même voué au combat, elle avait suffisamment de notions en premiers soins pour peut-être tenter de sauver un des hommes blessés en le stabilisant.

[Arthur de Faisanlys]

Pour le MJ toujours !

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Chandara et Brus étaient vivants. Et ces imbéciles étaient repartis à l’assaut des Mélandiens, à la place de sauver leur peau.
Mais c’était logique : ils disposaient à présent de renforts et le nécromancien avait le livre maudit. Arthur ne pouvait qu’admirer leur courage et leur détermination, en dépit de ce qu’ils venaient de frôler. Il reconnaissait bien là l’impétuosité de l’Helmite, qui serait montée au combat même privée de ses membres, mais apparemment, le roublard était fait du même bois. Ces Dorrandins étaient admirables. Et il aurait aimé être à leurs côtés, galvanisé par cette énergie juste et optimiste, pourfendant la vilenie personnifiée... Mais voilà : il était ligoté en travers d’une selle et même si les assaillants prenaient le dessus, il ne doutait pas que leurs adversaires préféreraient lui trancher la gorge que de le l’abandonner entre leurs mains bienveillantes. C’était le propre des otages, après tout, et le jeune paladin ne pouvait pas en vouloir à ses amis d’agir de la sorte. Le bouquin valait bien un petit sacrifice de rien du tout et ça éviterait au général Maelwedd d’avoir à prendre la décision logique, mais impopulaire, de le laisser croupir (et sans doute crever) dans les prisons ennemies.
A la guerre comme à la guerre, songea-t-il en apercevant les soldats revenir en arrière tandis que les squelettes se préparaient.
Il ne savait plus trop ce qu'il espérait au juste. Il avait la sensation que le formuler attirerait immanquablement le regard de Beshaba. Avec tout le sang qui lui montait à la tête, de part sa position inconfortable sur Filu, il commençait à avoir un peu mal au crâne, de surcroît. Mieux valait essayer de ne plus songer à rien... sinon au soleil.

[Gaspard Hurlegloire]

« C’est toujours mieux que de ne demander l’aide de personne et de n’arriver à rien, répliqua le clerc. Arbalétriers, coupez-moi cette retraite ! » ordonna-t-il ensuite.

Entre les deux escouades, le corps à corps cessa. Les Manostiens formèrent une double lignes, épéistes devant, arbalétriers derrière. Ceux-ci rengainaient leur lame, s’emparant ensuite de leur armes de prédilection. Ils commencèrent à les charger tout en s’intercalant entre les épéistes. Ainsi, ils allaient pouvoir tirer sans pour autant s’exposer. Bien sûr, le lieutenant observait attentivement la manœuvre ennemie, prêt à donner de nouveaux ordres. Il était fermement décidé à ne pas les laisser fuir, tout comme il savait que cette mission ne se terminerait pas à la fin de la bataille. Où était le mage dont avait parlé Brus ? Etait-ce lui qui avait désiré la retraite Melandienne ? Et surtout, où était Arthur ?

[Dhast]

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Brus déglutit péniblement en constatant les proportions que prenaient les effectifs adverses, et surtout de quoi étaient faits leurs rangs. Il crut au début que le mage en était responsable, mais il comprit bientôt que ce dernier n'avait pas développé tant de ressources uniquement grâce à sa seule magie, mais qu'il avait certainement fait usage du livre. Dès lors il s'interrogea sur ce qu'il convenait de faire. Son premier réflexe fut de vouloir prévenir Hurlegloire. Mais le vacarme de la mêlée lui fit comprendre qu'il serait très difficile de l'approcher, et que de toute façon, le temps qu'il y parvienne, le lieutenant serait de toute façon en mesure de constater les choses par lui-même. Ses deux autres cibles étaient Arthur, qu'il fallait délivrer, et le mage, qu'il fallait mettre hors course. Comme les deux étaient hors de portée pour le moment, Brus décida de continuer de s'en approcher prudemment, sans prendre de risques.

[Taliesin]

Brus

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Malheureusement, Brus ne put progresser que de quelques mètres supplémentaires, car arbustes et buissons cédaient bientôt la place à la prairie, laquelle n'offrait guère de cachettes... Il était donc toujours trop loin pour tirer, mais au moins pouvait-il observer à loisir.
Il vit - et entendit - ainsi l'archer crier un ordre de repli avant de revenir près du mage et de se mettre à scruter attentivement les alentours, à l'instar des deux gardes du corps. Manifestement, on tentait de repérer le roublard embusqué...
Il vit aussi les squelettes se ruer vers le champ de bataille et, peu après, les soldats mélandiens refluer en direction de leur chef.
Il vit enfin ce dernier distribuer des consignes... puis s'éloigner, accompagné de sa troupe et de son prisonnier.
Selon toute vraisemblance, les vivants s'en allaient, laissant aux morts le soin de combattre à leur place.

Lorsque Chandara parvint sur le lieu des combats, le positionnement de ses alliés l'empêchait de voir l'ennemi et donc d'user de son arbalète contre lui. Cependant, elle repéra plusieurs soldats blessés auxquels quelques soins ne feraient certainement pas de mal.
Mais avant qu'elle n'ait pu se pencher au chevet de l'un d'entre eux, des exclamations retentirent. Encore une fois, les rangs des Manostiennes l'empêchèrent de découvrir de quoi il retournait. Elle le comprit cependant très vite rien qu'à entendre les brèves paroles qu'ils échangèrent.
Un instant plus tôt, la ligne formée par les Mélandiens en plein repli s'était disloquée, les guerriers s'éloignant brusquement les uns des autres. Et, par les brèches ainsi ménagées, un flot de squelettes commença à s'écouler, s'avançant en une charge bien ordonnée.
Le mage avait beau être demeuré invisible jusqu'ici, il n'en était pas pour autant resté inactif...

Arthur

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L'archer revint, se mit à observer les environs, tout comme les deux gardes du corps. En quête d'un certain arbalétrier invisible, sans doute.
Le bataillon de squelette s'éloigna, rejoignit les combattants mélandiens en train de se replier, lesquels leur cédèrent volontiers le passage avant de rejoindre leur chef. Ils n'étaient plus guère qu'une dizaine.
-On s'en va, dit le mage.
-Déjà ? s'étonna le solide gaillard qui s'était battu en duel avec le clerc de Tempus.
-Nous avons accompli notre mission et nous sommes accordé une petite récréation. Alors il est temps, oui.
On fit pivoter Filu, empêchant Arthur de voir comment tournait l'affrontement.
Et l'on entreprit de contourner le moulin.

[Chandara]

Des créatures morts-vivantes... Le mage avait-il commencé à employer les sombres pouvoir qu'ils lui avaient bien involontairement remis entre les mains ? Chandara sentit son cœur battre un peu plus vite à la mention de cette menace qui allait forcer ses alliés à interrompre leur poursuite. Face à ces créatures honnies entre toutes, il était difficile pour la paladine de demeurer en arrière mais elle repéra immédiatement plusieurs blessés qui pouvaient encore être sauvés. En chargeant aveuglément alors que la situation paraissait encore sous le contrôle du lieutenant et de ses soldats, elle avait de bonnes chances de gêner sa riposte sans rien n'apporter de plus qu'une épée dissonante et maladroite. Et face aux squelettes, son arbalète aurait été presqu'inutile elle aussi. Non, aider les hommes moribonds qui l'entourait était certes moins flamboyant, moins héroïque, moins glorieux. Mais c'était aussi honorable. Et c'était la chose à faire. Elle se pencha à côté d'un manostien qui saignait abondamment d'une blessure reçue au flanc et entreprit aussitôt de le rassurer.

- Vous allez vous en sortir, soldat alors écoutez moi bien ! Je vais vous aider mais je vais avoir besoin de vous. Je suis Chandara et vous, quel est votre nom ?

Tout en cherchant à capter son attention, elle entreprit de dégager la blessure de la cotte de maille abîmée et des vêtements déchirés qui la lui masquait puis elle s'appliqua à la comprimer de ses mains sans se soucier de se salir encore davantage. Elle déchira un pan de tissu plus ou moins propre du tabard de son patient pour tenter de l'appliquer sur la blessure et contenir l'hémorragie. Ce serait douloureux et pénible pour le soldat mais, si elle parvenait à stopper la perte de sang, il pourrait tenir quelques minutes le temps de recevoir de meilleurs soins. et s'il était en état de s'occuper de lui-même un petit moment, elle irait tenter de sauver un autre de ses camarades.

[Arthur de Faisanlys]

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Arthur gigota par principe mais il n’ignorait pas qu’il était complètement impuissant à infléchir le cours des choses. Il espérait que le clerc de Tempus qu’il avait vu combattre pourrait faire des ravages dans les rangs des non-morts, que Brus ne tenterait rien d’inconsidéré, qu’il n’arriverait rien de fâcheux à Chandara. Il pria Lathandre de veiller sur eux, essaya de se contorsionner pour pouvoir suivre le premier choc entre squelettes et manostiens, mais dut renoncer sans rien en voir.

Rien n’était perdu, cependant… Les Manostiens pouvaient encore l’emporter, suivre leur piste et l’arracher aux griffes mélandiennes. Le livre, bien sûr. Et de son côté, peut-être parviendrait-il à leur fausser compagnie s’il attendait le moment propice... Beaucoup de possibles. Aucun pour tout de suite. Mais rien n’était perdu, non. C’était une pensée réconfortante sur laquelle il devait absolument se focaliser… plutôt que sur les douleurs qu’il ressentait aux épaules, au front et aux poignets, ou sur la question inquiétante de sa destination… Avaient-ils l’intention de l’emmener jusqu’à Mélandis ? Ou bien se retrouverait-il dans un camp de prisonniers quelque part derrière les lignes ? Comment réagirait le général en apprenant qu’il s’était fait prendre ? Il avait peur de pouvoir percevoir la colère et le mépris de son père même à distance… A moins qu’il ne s’en fiche royalement.

Il songea malgré lui à la commanderie et à l’interdiction formelle que Sire Armand avait mise à son départ à la guerre. Arthur avait enfreint les ordres de son aîné et il était désormais cruellement puni pour sa désobéissance. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

[Gaspard Hurlegloire]

« Merde ! » grogna Gaspard.

Voilà une mauvaise surprise. En même temps, le prêtre aurait trouvé très curieux, voir inquiétant, qu’il n’y en ait pas. Depuis le début de l’affrontement et même avant, depuis le passage du second pont, il attendait que le mage se manifeste et se demandait par quelle méthode. A présent, il n’avait plus à se poser cette question.

Les arbalétriers, étant déjà prêt à tirer, envoyèrent une volée de carreaux sur les squelettes. Le lieutenant, quand à lui, s’empara de son symbole religieux, qu’il portait en pendentif, et le brandit. Celui-ci s’illumina.

« Arrière, parodies de vie ! »

Gaspard --> Repousser les morts-vivants

L’instant d’après, il brandissait sa hache et lançait ses ordres :

« Tenez la position ! Tout le monde à l’épée ! »

Ce qu’il fallait surtout éviter, c’était d’être submergé. Pour cela, l’escouade devrait peut-être reculer jusqu’à pouvoir compter sur l’étroitesse du chemin.

[Dhast]

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Brus resta dissimulé le temps d'observer les mouvements de chacun. Un nouveau combat s'engageait du côté des manostiens, mais il n'y avait pas sa place. A côté de soldats entrainés, il n'était que d'un piètre secours. Il pouvait, en revanche, continuer à pister le groupe qui emmenait Arthur et le livre. S'il n'avait pas de moyens de locomotion plus rapide, il serait sans doute possible de le rattraper pour le reste de la troupe manostienne. Le roublard déchargea son arme et la mit de côté pour continuer. Maintenant, il n'était plus question d'attaquer, il faudrait simplement se faire discret, attendre qu'une occasion se présente, et, si nécessaire, baliser la voie pour les autres.

[Taliesin]

Brus

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Même si rester sous le couvert de la végétation l'obligea à un détour et lui fit donc perdre du temps sur les Mélandiens, Brus les conserva toujours dans son champ de vision. Formant une colonne ordonnée au cœur de laquelle se trouvaient, bien protégées, le mage et son prisonnier, ils contournèrent le moulin puis traversèrent la prairie, empruntant la direction exactement opposée à celle où se trouvait le sentier et ses ponts. Au fil du temps, le roublard commença à soupçonner quelque chose dont il eut la confirmation quelques minutes plus tard : il y avait un autre chemin, de ce côté-là. Un chemin tout aussi étroit que celui par lequel ses compagnons et lui étaient arrivés ces lieux.

Chandara et Gaspard

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Le soldat manostien ne put répondre à Chandara, et pour cause : sa blessure était vilaine et la douleur qu'elle devait lui causer, horrible. Mais la paladine parvint à stopper l'écoulement du sang et l'homme, serrant les dents, à ne pas tourner de l’œil. La jeune femme s'apprêtait donc à porter secours à quelqu'un d'autre lorsque la situation évolua d'une manière susceptible de modifier ses plans...
Certes, le sortilège de Gaspard avait réduit en poussière une bonne demi-douzaine de squelettes. Mais il en restait beaucoup. Beaucoup trop, en tout cas, pour que la position actuelle de ses troupes demeure longtemps tenable. Un repli jusqu'au goulot d'étranglement que constituait le chemin paraissait donc de plus en plus inéluctable. Cependant, la manœuvre impliquait d'abandonner aux morts-vivants plusieurs blessés...

Arthur

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Ses geôliers avaient dépassé le moulin et traversé la prairie. A présent, ils s'apprêtaient à s'engager sur un étroit sentier à flanc de falaise.
L'homme qui avait affronter le prêtre, un officier apparemment, se porta aux côtés du mage.
-Vous croyez que les maigrichons vont les exterminer ?
-Ce n'est pas impossible, mais j'en doute.
-Tant mieux. Parce que ça veut dire que les survivants se lanceront probablement sur nos traces... et donc qu'on aura une autre occasion de se frotter à eux.
-Et de les éliminer, oui... Mais je te demanderai peut-être d'épargner le clerc.
-Quoi ?! Mais, chef...
-Il pourrait constituer un bon otage.
-Mais on en a déjà toute une collection...
-Une collection qui ne demande qu'à s'enrichir...
-Est-ce que je pourrai l'amocher, au moins ?
-Bien sûr. Et plusieurs fois, même. Rien de tel que de remettre sur pied quelqu'un pour l'écraser à nouveau...
-Merci, chef ! lança l'officier, ravi.

[Arthur de Faisanlys]

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En dépit des appétits macabres de ses ravisseurs, leur discours comportait des éléments plutôt réjouissants. Déjà, ils n’avaient pas l’intention de l’escamoter via un portail magique qui le mettrait à tout jamais hors de portée d’une quelconque intervention extérieure. Ensuite, ils estimaient que les Manostiens se montreraient non seulement victorieux, mais aussi tenaces, malgré la démonstration de force du nécromancien. Quant à leur certitude de l'emporter... C'était typique des êtres maléfiques imbus d'eux-mêmes, et ils finissaient toujours, toujours, toujours par s'en mordre les doigts. Bref, tout cela était positif et Arthur, en dépit de sa position difficile, se sentit rassuré.

Il espérait, cependant, qu’il n’allait pas passer trois semaines à l’envers sur un cheval. C’était diablement inconfortable et certainement très mauvais pour le cerveau. Les Mélandiens s’en fichaient, bien sûr, et il devinait que même s’il en avait eu la possibilité, se plaindre aurait été garantie d’un traitement encore bien plus désagréable, mais… on pouvait toujours espérer. C’était sa spécialité, espérer. Cela revenait vite. Il se demanda s’il parviendrait à s’endormir en dépit des cahots de la route. Ses mains, elles, dormaient, en tout cas. Pour le reste, ficeler un homme en harnois n’était pas chose aisée: peut-être que ces fichus liens finiraient par jouer assez pour qu’il puisse tenter une action un peu plus paladinesque…

[Chandara]

Pour Gaspard

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Bon, elle avait encore quelques progrès à faire pour ce qui était de dispenser des soins indolores. Mais au moins son patient resta-t-il conscient et l'hémorragie semblait jugulée : c'était un premier succès encourageant et la paladine s'empressa de nouer une pièce de tissu autour du flanc blessé du soldat. Mais alors qu'elle allait pouvoir se réjouir d'avoir aidé l'un des hommes et passer à l'un de ses autres infortunés compagnons d'arme, la bataille et ses mauvaises nouvelles parvinrent à nouveau jusqu'à elle. Avait-elle agi en pure perte en aidant la manostien ? Etait-elle condamnée à le voir mourir ainsi que les autres entre les os pourrissants de la troupe squelettique ? Une nouvelle vague d'accablement s'abattit sur elle à cette triste perspective mais elle ne se laissa pas submerger, pas cette fois : des vies étaient en jeu et dépendaient de ses prochaines actions. Alors elle interpela le lieutenant en se souciant peu de risquer de contester son autorité de façon illégitime. Elle pouvait certainement aider l'homme dont elle avait pris soin en l'aidant à se traîner jusqu'à l'abri mais les autres étaient condamnés si une partie de leurs camarades valides ne les aidait pas pendant que les autres ralentiraient la menace. Au moins mettrait-elle les formes pour solliciter l'aide du lieutenant en espérant qu'il n'en prendrait pas ombrage :

- Lieutenant, certains de vos hommes peuvent être encore sauvés. Pouvez-vous m'assigner deux ou trois d'entre eux pour les mettre à l'abri ?

La décision en revenait au lieutenant seul apte à juger si l'opération n'était pas trop risquée au point de coûter peut-être plus de vies qu'il y en avait à sauver.

[Gaspard Hurlegloire]

Pour Chandara et le MJ :

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Bon sang ! C’était tout un régiment de squelettes qui les assaillait ! Et pendant qu’ils devaient faire face à cette menace impie, l’escouade Melandienne se repliait tranquillement. Gaspard fulminait. Sa hache s’abattait dans cette masse monstrueuse, heurtant ou brisant les os animés de magie noire. A ses côtés, ses hommes faisaient de leur mieux pour tenir cette position de plus en plus intenable.

« Lieutenant, ils vont nous déborder ! » fit la voix distante de Rocrive.

Elle était à demi couverte par le fracas des lames. L’instant d’après, c’était Chandara qui s’exprimait. Le colosse d’acier tourna hâtivement la tête de gauche, de droite, essayant d’évaluer la situation de ses propres yeux. Sa grande taille aidait un peu. Il hésita. Il fallait reculer où ce serait la catastrophe. Cela ne faisait plus aucun doute. Sauver les blessés n’allait-il pas coûter plus de vie ? Tant pis, il devait essayer, juste essayer, leur donner cette chance. C’était une question de respect, de devoir.

« Je veux deux arbalétriers, un de ma gauche, un de ma droite, pour aider la femme à tirer nos blessés ! Tirez-les jusqu’aux chemins et vite ! Les autres, à mon signal, on commence à reculer ! »

Le prêtre se débarrassa du squelette qui lui faisait face puis brandit de nouveau son symbole religieux. A trois reprises, il allait repousser les morts-vivants, laissant passer entre chaque intervalle quelques secondes. Cela devrait leur permettre de tenir le choc pendant un petit moment supplémentaire. Au terme de la troisième tentative, le clerc aurait épuisé son pouvoir. Alors, il donnerait le signal. Alors la ligne Manostienne allait reculer pas à pas jusqu’à atteindre le goulot d’étranglement.

[Dhast]

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Brus gardait prudemment ses distances tout en progressant. Les bruits des combats s'atténuaient déjà et le doute commença à l'aiguillonner. Et si les Manostiens perdaient? Si Hurlegloire renonçait à suivre les Mélandiens pour cause de trop de blessés? Allait-il suivre ce groupe indéfiniment, jusqu'à se retrouver derrière les lignes ennemies? Il ne pourrait pas se dissimuler indéfiniment. Il chassa ces perspectives angoissantes pour reprendre sa piste. L'idée lui vint ensuite qu'il faudrait marquer le chemin au cas où Chandara et Hurlegloire remonterait la piste à sa suite. Il fallait quelque chose d'assez évident. Le roublard porta son choix sur la réserve de carreaux qui lui avaient été confiés avec l'arbalète. Il en disposait peut-être d'une vingtaine, il faudrait être économe, ne marquer la voie qu'aux intersections ou si le trace du chemin venait à disparaître. Il en laissa un premier après le moulin puis un second à l'entrée du chemin. Pour l'instant la suite de la voie restait clairement tracée.

[Taliesin]

Brus

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Le sentier était très sinueux et, au hasard de ses nombreux méandres, il arrivait que les Mélandiens disparaissent à sa vue. Ils réapparaissaient toujours rapidement, cependant.
Au bout d'une dizaine de minutes, la piste s'élargit. Elle n'était plus à flanc de falaise mais seulement bordée d'une pente qui se faisait de moins en moins abrupte au fil de la progression.
Cinq minutes supplémentaires, et Brus vit l'ennemi atteindre une étendue herbeuse où étaient massés des chevaux. Beaucoup de chevaux. Ainsi que la poignée de soldats qui les avaient surveillés.
Tout autour, la luminosité décroissait rapidement. La nuit n'allait pas tarder à tomber.

Chandara et Gaspard

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Pour une Chandara loin d'être au mieux de sa forme, mener en lieu sûr son compatriote frôlait l'impossible. Elle y parvint pourtant, l'opération la laissant harassée, au bord de l'évanouissement. Quant aux deux hommes que lui avait adjoints Gaspard, ils avaient depuis longtemps terminé leur premier voyage et étaient en train d'achever le second, transportant les derniers blessés. Il était moins une.
Certes, la triple incantation du clerc avait détruit ou fait fuir plus de quinze ennemis. Certes, ses soldats, vaillants, en terrassaient autant qu'ils le pouvaient. Mais les squelettes demeuraient nombreux et le débordement n'était pas loin.
Il fut évité de justesse, toutefois.
A présent, les Manostiens se trouvaient sur le chemin. Les morts-vivants ne pouvaient plus les assaillir tous en même temps.

Arthur

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Ils progressaient désormais sur l'étroit sentier. D'un côté, une falaise tombant à pic. De l'autre, une paroi rocheuse montant presque à la verticale. Bref, l'itinéraire qu'ils suivaient n'était guère rassurant. Toutefois, les choses finirent par s'améliorer : la sente s'élargit, se faisant véritable chemin ; la falaise devint pente sans cesse plus douce. Enfin, un quart d'heure peut-être après avoir quitté la prairie où trônait le moulin, ils atteignirent un modeste pré. Là, des chevaux, vingt-cinq ou trente, dont un quatuor de soldats mélandiens avaient jusqu'ici assuré la surveillance.
-Mission accomplie, et de belle manière ! lança le mage, joyeux. Si nous partons sans tarder, nous arriverons à la base longtemps avant que l'aube ne soit levée.
-Ah, de la bonne viande, du bon vin, de bonnes manostiennes à chevaucher joyeusement...
-Tu vas finir par semer des bâtards, toi.
-Bah, ça leur fera un p'tit dédommagement, aux donzelles ! Vous me connaissez, chef, vous savez que j'ai le cœur généreux...

[Chandara]

Pour Gaspard (et le MJ)

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Chandara avait grand peine à retrouver son souffle et à calmer les battements erratiques de son cœur bien trop éprouvé par la faiblesse provoquée par l'ombre, par la perte de sang et par les efforts consentis en dépit du bon sens. La jeune femme avait beau tenter de cligner des yeux, elle voyait toujours autant d'étoiles qui n'auraient pas dû se trouver là. Et elle dut s'asseoir fort peu élégamment aux côtés de son patient pour apaiser un peu la nausée qui lui faisait chavirer l'esprit. Alors seulement elle put prendre conscience qu'ils avaient retrouvé un abri. Précaire certes, mais un abri tout de même. Et l'arrivée des deux soldats l'ayant aidé lui confirma qu'ils n'avaient laissé personne derrière. Personne qui puisse être secouru en tous cas. Personne en dehors d'Arthur... C'est à cet instant seulement, alors qu'elle n'était plus dans la réaction immédiate, que les conséquences de leur retraite lui apparurent dans ce qu'elles avaient de plus accablant : ils avaient été repoussés, tout proche de la défaite à nouveau. Et les mélandiens avaient les coudées franches pour s'en prendre à Arthur, pour le lui arracher, pour l'emmener hors de portée peut-être. Cette pensée lui redonna un regain d'énergie mais son corps refusait toujours de lui obéir. Alors, elle vérifia l'état du manostien qu'elle avait soigné était toujours conscient et, rassurée sur ce point, elle tenta de peser sur la lutte acharnée dont faisait toujours preuve ses alliés mieux portants de la seule façon dont elle était présentement capable. D'une voix douce et musicale qui était presque déplacée si près d'un champ de bataille, elle s'essaya à une remarque pleine de son humour si particulier :

- Ma parole, votre lieutenant vous donne des cailloux à manger pour que vous soyez aussi lourd ? En tous cas j'espère que je n'aurais pas à le porter sur mon dos lui aussi. En tous cas pas avant d'avoir soufflé cinq minutes.

[Arthur de Faisanlys]

Pour le MJ seulement

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Arthur avait plus d’une fois songé que le grand plongeon serait sans doute préférable à ce qui lui tomberait sur le paletot si les Manostiens échouaient à rattraper et vaincre les Mélandiens. Dire qu’il avait failli se jeter dans le vide une nuit plus tôt. Tout compte fait, ça n’avait pas été une si mauvaise idée… mais voilà, Chandara lui avait sauvé la vie, et maintenant il était aux mains de l’ennemi. On ne mesure pas toujours la portée de ses actes, il ne pouvait pas lui en vouloir.

Il commençait à trouver le temps long et à se sentir un peu étourdi, aussi accueillit-il le changement de décor avec un vague soulagement, bien que sa vue soit devenue trouble. Il entendit les éructations vulgaires du soldat sans réellement s’en soucier : ce n’était pas vraiment surprenant de la part de pareille engeance. La bonne nouvelle, c’était qu’il y avait d’autres prisonniers là où ils se rendaient, et donc des alliés potentiels. Pas de quoi se décourager en somme. Et avec un peu de chance, on allait le remettre à l’endroit bientôt. Sans quoi Maelwedd, après avoir capitulé et payé une rançon formidable, allait récupérer un fils débile profond. Ce qu’il estimait sans doute déjà avoir, en fait. Mais le nécromancien n'était pas censé le savoir...

[Gaspard Hurlegloire]

Pour Chandara et le MJ :

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« Retournez au néant, misérables ! »

Gaspard faisait partie de ceux qui combattaient, les autres étant en sûreté derrière eux. Frustré d’avoir été forcé au repli, et sachant pertinemment que chaque seconde qui s’écoulait donnait un peu plus d’avance à leurs ennemis, il déversait sa frustration à grand coups de hache. Il les briserait, il les briserait tous ! Et les Melandiens ne perdaient rien pour attendre, par Tempus ! Au moins avait-il la satisfaction que les blessés en ait réchappés. Cette Chandara y était pour quelque chose. Elle avait su se rendre utile, malgré son état. Si tout le monde était comme cela, les guerres seraient plus simples à remporter.

A l’arrière, un arbalétrier sans arbalète répondit à la remarque de la paladine. Il s’agissait de Martin et son arme était en possession de la femme.

« Ho, n’ayez crainte. Notre lieutenant n’est pas prêt d’avoir besoin qu’on le porte. Il est increvable. Je l’ai même vu tenir tête à un loup garou sans flancher ! »

Il faisait référence à ce qui s’était passé quelques jours plus tôt, quand la troupe, alors au complet, avait croisée la route de cette diablesse rousse, Louve. Après cette remarque, Chandara devrait être en mesure de comprendre d’où venaient les marques de griffes sur le casque de Gaspard.

[Chandara]

Toujours pour Gaspard et Taliesin, les veinards !

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Chandara avait jeté un coup d'œil en direction du colosse non sans une certaine pointe d'admiration pour sa technique sans faille quoique peu académique : presque une technique naine en fait. Mais dès que Martin s'adressa à elle, elle reporta son attention sur l'arbalétrier et lui tendit son bien avec un sourire désarmant avant de répondre d'un ton amusé :

- Un loup-garou, vraiment ? C'est impressionnant : vous pouvez être fier de votre officier. Mais tenez plutôt, vous allez en avoir plus besoin que moi dans les minutes à venir. Elle m'a bien servi et j'espère ne pas vous l'avoir abîmée. Je crains de devoir souffler quelques secondes avant d'aller aider vos amis. Je parie que vous pouvez abattre au moins une demi-douzaine de ces squelettes dans l'intervalle ! J'ai confiance en vous, Martin.

Et c'est ce qu'elle avait l'intention de faire : dès qu'elle se sentirait en état de se redresser, elle irait au chevet des blessés et tenterait de leur prodiguer les premiers soins. Il n'y avait pas de temps à perdre, elle se ferait violence au besoin. Il fallait juste qu'elle évite de s'évanouir peut-être...

[Dhast]

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Ce que Brus redoutait finit par se produire. Il vit le moment où les Mélandiens allaient trouver un moyen de le distancer : les chevaux. Il se mit à réfléchir rapidement mais les idées manquaient pour poursuivre la traque. Si le groupe se mettait en selle immédiatement, il était impossible de les suivre. Son seul espoir était qu'ils décident de monter un camp pour la nuit, mais avec les Manostiens si proches, c'était peu probable, même s'il n'était pas certain que ces derniers viennent à bout des squelettes. Le roublard n'avait pas non plus d'options pour entraver leur route, ou pour les ralentir, à moins, peut-être, d'attirer l'attention sur lui, mais c'était un jeu risqué. Pour cela, il lui fallait davantage de couvert, plus que des herbes hautes. Le temps que l'escouade décide de la marche qu'elle allait suivre, Brus quitta le sentier et commença à contourner le groupe, toujours à bonne distance. Il en profita pour armer son arbalète. Si le départ était donné, il avait très peu de temps devant lui, il voulait en savoir davantage sur le terrain et sur la route qu'allait suivre les Mélandiens.

[Taliesin]

Brus

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Malgré la pénombre croissante, le roublard put constater que le chemin, à présent relativement large et praticable, partait vers le nord en direction de contrées de moins en moins accidentées mais de plus en plus boisées.
Les Mélandiens, quant à eux, enfourchaient déjà leurs montures. D'humeur joyeuse, ils n'en avaient pas pour autant oublié toute prudence. Pas oublié, peut-être, qu'un arbalétrier invisible s'en était pris à eux, un peu plus tôt. Aussi les deux gardes du corps, l'archer et plusieurs autres soldats lorgnaient-ils les environs avec attention. Par conséquent, si Brus décidait de tirer, et qu'il atteigne ou non sa cible, ils verraient sans doute d'où était parti le carreau, si bien qu'ii y avait fort à parier qu'une périlleuse chasse à l'homme débuterait aussitôt...
La bonne nouvelle, c'était que les membres de l'escouade discutaient allègrement sans en rien chercher à baisser la voix. Il put donc apprendre qu'ils allaient se diriger vers une certaine "base" où se trouvaient d'autres prisonniers, et qu'ils espéraient l'atteindre avant l'aube.
Ils étaient tous en selle, désormais. Le mage donna le signal du départ, et quatre cavaliers s'élancèrent : l'avant garde, assurément. Les autres se mirent également en route, à une allure à peine plus modérée. Leur chef comme Arthur étaient toujours bien entourés, bien protégés.

Chandara et Gaspard

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Aidée par quelques soldats qui n'étaient pas sur le front et qui s'y connaissaient manifestement en premiers soins, Chandara s'occupa des blessés. Deux d'entre eux étaient très salement touchés et requerraient l'intervention d'un clerc. Néanmoins, il fut possible de les stabiliser. C'était toujours un peu de temps de gagné.
A quelque distance de là, la bataille s'acheminait lentement vers son terme. Certes, les Manostiens commençaient à fatiguer, contrairement aux inépuisables squelettes qui, par ailleurs, n'avaient rien d'ennemis anodins. Toutefois, ils avaient perdu leur principal avantage : la possibilité de submerger leurs adversaires. Gaspard et les meilleurs de ses hommes leur opposaient un front uni, vaillant, et ils tombaient un à un sous leurs coups puissants.
Le flot de morts-vivants se fit moins dense. Se tarit complètement.
Quelques minutes supplémentaires, et le dernier d'entre eux fut réduit à un inoffensif tas d'ossements brisés.
Le combat était terminé. Bonne nouvelle.
La prairie et le moulin étaient à nouveau visibles. Bonne nouvelle, encore.
Mais plus trace ni des Mélandiens, ni d'Arthur.
Et ça, c'était une très, très mauvaise nouvelle.

Arthur

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Autour de lui, les préparatifs du départ allaient bon train : on se hissait à cheval, on distribuait des consignes quant à l'ordre de marche, le tout pendant que plusieurs soldats montaient une garde vigilante. Un homme avait entrepris d'attacher la longe de Filu à la selle d'un grand et bel étalon noir. La monture du mage, à n'en pas douter...
-Et lui ? s'enquit l'officier en désignant Arthur.On aura le droit de le titiller un peu ? J'aurais bien aimé voir ce qu'il valait au combat. Mais bien sûr, il a préféré s'en prendre au livre. Moins de risques de prendre un coup d'épée !
-Il est certain que sur un plan strictement martial, il a choisi l'ennemi le moins redoutable. Pour le reste... Je te le laisserai peut-être un peu, oui. Du moment que tu ne lui causes pas de blessure irrémédiable... Mais je compte également en profiter. C'est tellement amusant de tourmenter un paladin, de lui faire faire ou voir des choses allant à l'encontre de sa si chère morale !
Ils rirent.
Le mage donna l'ordre de se mettre en route.
Une avant-garde de quatre cavaliers prit les devants. Le reste de l'escouade les suivit, à un trot soutenu.
L'inconfortable position du Luménien n'avait pas changé. Et elle se faisait déjà plus désagréable encore, vu le nouveau rythme de déplacement..

[Arthur de Faisanlys]

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Arthur n’écoutait plus grand chose des conversations des Mélandiens. Qu’ils avaient des intentions sinistres et malveillantes, il ne l’ignorait pas. Ils vénéraient un dieu tordu au hasard, à choisir entre Cyric, Baine ou peut-être Shar, et donc, fatalement, ils avaient de mauvaises idées le concernant. Les écouter, c’était leur donner du poids, et le paladin n’en avait nulle envie. Les Manostiens allaient intervenir, récupérer le livre, et vu la propension de Beshaba à se mêler de ses affaires dernièrement, il se prendrait sûrement un mauvais coup. Tout ça était prévisible et donc rassurant. Pour le reste… Il avait trop mal à la tête, et il voyait trop de papillons, pour en penser quoi que ce soit d’autre. Bientôt, il perdrait son sang par les narines jusqu’à Mélandis, une piste sanglante que n’importe qui pourrait suivre. Il bâilla dans son bâillon, ce qui se révéla à la fois douloureux et pratiquement impossible. Puis il essaya de se détendre et de fermer les yeux. Comme ça, au moins, il voyait trouble dans les ténèbres. Il se sentit dériver dans une douleur sourde et pulsatile, les protestations de son crâne, de son corps engourdi. Et puis il fit très noir et il perdit tout contact avec l’extérieur. S’il avait eu la moindre étincelle de conscience encore active, il aurait sans doute songé que c’était pour le mieux : voir défiler le paysage à l’envers, sous le ventre d’un cheval, avec pour seul univers sonore le bruit des sabots et les sarcasmes des Mélandiens n’avait rien de particulièrement réconfortant…

[Gaspard Hurlegloire]

Pour Chandara et le MJ :

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Gaspard prit quelques secondes pour souffler. Il avait beau être fort comme quatre, sa hache était lourde et les coups qu’il avait dû donner, nombreux. Son regard erra sur les monceaux d’ossements brisés. Amère victoire... Il ne pouvait s’en contenter. Déjà il refaisait face à ses hommes pour donner ses ordres.

« Allez, on y va ! On a assez été retardé comme ça ! On ré adopte une formation classique et surtout, on reste groupé ! »
« Lieutenant ! » intervint le caporal.
« Quoi ? » rugit le géant, qui ne s’attendait pas à ce qu’on brise son élan.
« On a deux hommes salement amochés. Peut-être que... »

Le clerc aurait bien été tenté de dire que cela pouvait attendre, néanmoins tout empressé qu’il soit, la vie de ses soldats avaient de la valeur.

« Où ça ? Ecartez-vous ! »

Brutal, il se fraya un passage jusqu’à l’arrière pour y dispenser ses soins. Au moins était-ce rapide. Et voilà que ses yeux tombèrent sur Chandara, apparemment éprouvée par les efforts qu’elle avait fournie. Elle était vaillante, elle l’avait prouvée et il avait besoin de ce genre d’éléments, surtout dans une situation comme celle-ci.

« Vous, je vous veux avec moi », déclara-t-il en la guérissant pour la seconde fois.


HRP : j’ai utilisé des sorts de niveau 1 pour soigner les deux soldats et un sort de niveau 2 pour soigner Chandara.

[Chandara]

Pour Gaspard et Taliesin :

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Chandara avait dû lutter contre le temps, contre sa faiblesse en n’ayant quasiment aucun matériel à disposition. Mais elle avait été parfaitement secondée par deux manostiens qui furent les premiers destinataires d’un sourire reconnaissant et soulagé de la paladine. Cette dernière était copieusement maculée du sang de ses patients et ses vêtements portaient les marques des combats et de la boue du chemin. Son visage était aussi marqué par la perte de sang, la perte d’énergie, la fatigue totale qui s’était emparée d’elle dès que son esprit ne fut plus guidé par l’urgence de sauver des vies, de lutter pied à pied contre la mort. Et pourtant, malgré tout, il se dégageait toujours de la jeune femme comme un magnétisme bienveillant qui incitait à la confiance sinon à l’admiration. Après s’être assurée que les deux blessés les plus graves étaient soigneusement surveillés par ses « acolytes » et avoir dispensé quelques paroles d’encouragement aux trois autres, la paladine dirigea son regard vers Gaspard et se mit tenta de se relever avec vaillance et détermination malgré le vertige qu’elle ressentit aussitôt qu’elle fut sur pied. Après un coup d’œil au champ d’ossements, vestige de la bataille acharnée et un regard plus insistant vers le moulin et ce qu’elle n’y voyait pas, la paladine tourna un visage las vers le commandant des forces en présence et s'apprêtait à faire appel à son aide quand elle fut devancée par les ordres de l'officier puis par l'appel d'un de ses hommes. Celui-ci réagit avec promptitude et efficacité pout tenter de sauver ses hommes et il monta d'un cran dans son estime. Mais on ne pouvait pas attendre moins d'un officier apparemment si proche de ses hommes qu'il suscitait leur admiration. Elle fut davantage surprise par ce qui suivit : que Gaspard la juge digne de sa troupe et surtout qu'il prenne le temps de la soigner. Après avoir constaté les bienfaits de sa magie curative, elle s'adressa d'un ton reconnaissant au colosse :

- Toutes mes félicitations, lieutenant. Merci pour vos soins. Et surtout pour ceux dispensés aux autres blessés : nous n'aurions rien pu faire sans le soutien d'un homme de l'art. Mais vos hommes sont tous sauvés grâce aux hommes que vous avez dépêchés et votre vaillante défense. Je suis à vos ordres évidemment : il en reste encore un homme à sauver.

Elle brûlait de lui demander ce qu’il envisageait de faire pour la suite mais la priorité absolue était de ne pas retarder inutilement la troupe. Gaspard semblait connaître son affaire et elle était encline à lui faire confiance, surtout après ses bonnes actions. Elle se sentait épuisée mais c'était aussi le cas des hommes qui l'entouraient. Malgré les pertes, malgré l'âpreté des premières mêlées, Gaspard semblait encore bien décidé à donner la chasse aux infâmes mélandiens. Et à libérer Arthur. Elle espérait que c'était bien là son objectif. Elle espérait que c'était encore possible.

[Dhast]

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Brus regarda, impuissant, s'éloigner l'escouade mélandienne, qui emportait avec elle Arthur, fagoté sur son cheval, et le grimoire. Même la nouvelle de leur probable destination était une maigre récompense pour ses efforts. Cette base était sûrement défendue par davantage de soldats encore, sans compter que pour l'instant, ils n'avaient pas trouvé moyen de tenir tête au mage. La seule bonne nouvelle était qu'ils n'auraient sans doute aucune difficulté à remonter une piste laissée par tant de montures. Mais il était temps de faire demi-tour pour regagner la plaine du moulin, où, il l'espérait, Hurlegloire et ses hommes étaient parvenus à prendre le meilleur sur les squelettes. Peut-être qu'ils avaient même trouver ses indications et étaient déjà en chemin. Brus n'était pas vraiment capable d'évaluer la durée d'une marche correspondante à une nuit de cheval, mais c'était sans doute long, et ils avaient suffisamment de coups de retard. Le roublard quitta le pré rapidement pour retrouver la sente qui montait au moulin.