[Quête] La demeure de Cuivrechaire

[Elzen]

L'homme sourit.

« Je ne sais pas de quoi j'ai l'air, mais si mon allure ressemble à ce que je ressens, il vaut mieux que je ne me montre pas immédiatement. Et j'ai encore du “travail” dans la bibliothèque. Mais je vous laisse les pièges avec plaisir, bonne chance de votre côté… »

Il ne semblait, en effet, pas avoir très envie dans l'immédiat d'assister aux tentatives de la tieffeline d'en découdre avec les pièges. Rien n'empêchait celle-ci d'y retourner.

[Echo]

Chance se pencha vers lui et, prenant un air de conspiratrice, lui chuchota :

- Pour être tout à fait honnête avec vous je ne crois pas que les invités en bas soient dans un meilleur état. La supposée soirée de débauche et d'extase que vous venez de passer dans mes bras est, de toute façon, une très bonne excuse...

Elle ponctua cette phrase en lui donnant une petite tape sur les fesses. Voilà, ils étaient quittes maintenant.

- Bon... amusez-vous bien, si tant est qu'on puisse s'amuser là-dedans, dit-elle en jetant un regard dédaigneux à la porte de la bibliothèque.

C'est sur ces bonnes paroles qu'elle disparut derrière la porte à l'opposée.

[Elzen]

« Dans ce cas, il faudra sans doute que nous redescendions ensemble. »

L'homme semblait amusé par la réaction de la tieffeline, et s'en fut de son côté.

La salle du musée, elle, restait inchangée par rapport à la visite précédente de Chance. Les mêmes mécanismes que précédemment étaient toujours en place, semblant la narguer. Peut-être était-il temps qu'elle prenne sa revanche…

HRP : un D20 pour la prochaine tentative.

[Echo]

Cette fois, c'était la bonne. Ses doigts ne tremblaient pas et elle était plus concentrée que jamais sur sa tâche, elle ne pouvait pas être dans de meilleures dispositions...

Pourtant au moment de désamorcer le piège -le même qui avait failli lui exploser à la figure un peu plus tôt- elle eut une hésitation. Mais une seconde plus tard, après avoir repris contenance, elle coupa le mécanisme d'un geste net.

[20 ! Et j'ai un screen qui le prouve !]

[Elzen]

Ça ira

Cette fois, la tieffeline put prendre sa revanche. L'instrument s'activa avec précision sous ses doigts, et bientôt, le lien entre le mécanisme et la serrure ne fut plus que de l'histoire ancienne. Il fallait bien sûr encore crocheter cette dernière, mais en comparaison du désamorçage, ce fut presque un jeu d'enfant pour Chance. Rapidement, ouvrir la vitrine et s'emparer des riches bijoux qu'elle contenait fut à sa portée.

Bien sûr, il restait d'autres serrures, dont la plupart étaient sans doute encore piégées.

Si tu décides de continuer à ouvrir les serrures, un autre D20 et un D4, s'il te plait.

[Echo]

Galvanisée par son premier succès, Chance se précipita à l'assaut des autres serrures. Une rapide détection lui confirma ce qu'elle savait déjà : les autres vitrines étaient également piégées. C'est avec précaution qu'elle désamorça le prochain mécanisme.

[6 et 1, aïe aïe aïe...]

[Elzen]

La serrure suivante sauta sans tellement plus de difficulté, et Chance put se concentrer sur celle qui vint ensuite. Puis sur une autre. Et encore une de plus. Au total, six nouvelles serrures furent ouvertes après la toute première, sans particulièrement de difficultés. Que se passa-t-il ensuite ? Peut-être la voleuse, trop confiante, finit par manquer d'attention. Ou bien travaillait-elle de façon trop mécanique pour se rendre compte que le piège était ici quelque peu différent. Ou encore, quelque tremblement, pouvant être dû à la drogue, perturba ses gestes. Toujours est-il que son instrument dérapa du mauvais côté, et que, cette fois, la manœuvre échoua.
Heureusement pour elle, la tieffeline eut le réflexe de plonger immédiatement sur le côté, car aussitôt, un sifflement caractéristique se fit entendre, suivit d'un puissant bruit d'impact. Quand elle se releva, Chance put admirer un carreau d'arbalète à moitié enfoncé dans le meuble qui soutenait la vitrine. Si elle était restée une seconde de plus, elle aurait sans doute pu constater à quel point son corps n'était pas assez résistant pour arrêter le projectile…

[Echo]

- Wow..., fit la tieffeline en observant le trou qu'avait fait le carreau d'arbalète dans le bois. Dire que sa tête se tenait dans sa trajectoire il y a encore quelques secondes ; et quelque chose lui disait que le carreau ne se serait pas contenté de se planter dans son crâne mais l'aurait plutôt traversé de part en part. Le genre de blessure mortelle, en fait.

Si ce soir Chance n'était pas très douée avec les pièges, elle l'était en revanche pour passer à côté du pire sans une égratignure, jusqu'à ce que la chance tourne...

Loin de perdre le nord, la tieffeline s'empara rapidement du contenu de la vitrine et s'attaqua aux autres serrures, bien décidée à emporter avec elle autant d'objets de valeur que possible avant que quelqu'un ne rapplique, alerté par le bruit du piège qu'elle venait de déclencher par mégarde, ou de ceux à venir.

[Elzen]

Encore une fois, personne ne sembla venir, et la voleuse put s'emparer d'un nombre conséquent de bijoux et autres pierres précieuses. Il y en avait très probablement pour une petite fortune. Bien sûr, il en restait plus encore dans les vitrines encore fermées ; mais les quelques incidents déjà passés étaient peut-être de nature à la refroidir. Mieux valait sans doute ne pas trop risquer le diable, surtout pour un rejeton de démon…

[Echo]

Chance avait amassé assez de bijoux et d'objets de valeur pour vivre plus que correctement pendant quelques semaines, sans compter la prime qu'elle recevrait après avoir accompli sa vraie mission. C'est donc sans réel remord qu'elle laissa en plan les autres vitrines et qu'elle quitta le petit musée. Mais avant de rejoindre la grande salle, Chance fit irruption dans la bibliothèque.

- J'espère que vous avez fini tout ce que vous aviez à faire ici parce que je crains de ne pas avoir été très discrète à côté...

[Elzen]

« Encore moins discrète que moi, vous voulez dire ? »

La tieffeline put constater que l'homme s'était manifestement plutôt bien remis, mais également que l'un des meubles comportant autrefois des livres se trouvait désormais étalée au sol, manifestement après avoir subi quelques dégâts. Elle avait dû tomber à peu près au moment où le carreau d'arbalète frappait sa cible, expliquant que Chance n'ait pas entendu sa chute.

« J'allais venir vous chercher, en fait. Je crois effectivement qu'il serait temps pour nous de prendre le large… »

Mais avant qu'ils n'aient pu s'engager dans les escaliers, Augustin fit son apparition, juste à temps pour indiquer à la tieffeline que la garde arrivait et que descendre les escaliers maintenant était le moyen le plus sûr de les croiser.

HRP : j'te laisse faire son intervention dans les formes, ç'ton PNJ Et si jamais tu n'as pas d'idées sur quoi faire ensuite, ton complice en a peut-être bien, lui

[Echo]

Chance avait toutes les peines du monde à imaginer pourquoi la bibliothèque était dans un tel état, ce n'est qu'une fois sortie qu'elle osa demander :

- Alors vous, pour vous amuser, vous faîtes tomber des étagères ? C'est... intéressant.

Mais alors qu'ils allaient s'engager dans l'escalier, Augustin réapparut comme par magie.

- Euh, si j'étais vous je ferai demi-tour et vite. Il y a des gardes, en assez grand nombre, qui arrivent dans votre direction.

- J'entends la garde, chuchota la tieffeline presque immédiatement à l'homme qui l'accompagnait. On ne devrait pas rester là.

[Elzen]

« Vous avez l'ouïe fine. »

L'homme paru hésiter un court instant, puis se dirigea vers la fenêtre, et l'ouvrit en grand.

« Supposons que les voleurs se sont enfuis par là… »

Puis il fit demi-tour prestement, pour se diriger vers la pièce secrète… et vers l'escalier qui montait vers les quartiers des domestiques.

« Nous sommes censés avoir passé la soirée dans les bras l'un de l'autre, non ? Il y a justement des lits là-haut. »

[Echo]

- Oh...

Perplexe, la tieffeline s'immobilisa une seconde en bas des escaliers qui menaient aux chambres des domestiques. C'était ça, son plan ? Un haussement d'épaules plus tard, Chance monta les marches quatre à quatre tout en dénouant rapidement ses cheveux pour se donner l'aspect le plus échevelé possible et ôta également le loup argenté qui lui masquait une partie du visage. L'instant d'après, l'accessoire fut jeté négligemment par terre et sa robe ne tarda pas à l'y rejoindre.

- Je ne pensais pas avoir à dire ça ce soir mais... il faudrait que vous enleviez vos vêtements vous aussi, au moins la plus grosse partie, dit-elle en se glissant dans les draps du lit le plus proche.

Ne pas s'encombrer d'une pudeur inutile était parfois pratique, surtout lorsque la comédie que l'on jouait nous amenait à nous retrouver à moitié nue dans un lit avec un parfait inconnu. Une expérience dont Chance commençait à avoir l'habitude maintenant...

[Elzen]

« C'est aussi mon avis. »

L'homme était déjà en train de débrailler sa propre tenue.

« Cependant, je pense que le plus crédible est que nous – ou disons, au moins moi – soyons en train de nous rhabiller lorsqu'ils arriveront. Nous avons entendu des bruits en bas, et je m'apprêtais à aller voir ce qu'il en retournait. »

Le lieu dans lequel ils venaient de pénétrer était assez simple, sans doute prévu pour servir uniquement de dortoir. Les mansardes empêchaient d'ailleurs de se tenir debout autrement que pour atteindre l'un des lits. Quelques effets personnels appartenant aux domestiques étaient éparpillés ça et là.

[Echo]

Chance préféra laisser l'homme se débrouiller avec la garde. Elle se contenta juste de jouer la domestique un peu honteuse d'être surprise dans un moment intime et remonta le draps jusqu'à son menton dans le but de cacher sa supposée nudité.

Le regard fixé sur la porte, elle tendit l'oreille afin d'entendre leurs pas dans les escaliers.

[Elzen]

Deux gardes ne tardèrent pas à faire irruption dans la pièce, l'arme au poing. Ils les dévisagèrent tous deux. Manifestement, ils connaissaient son complice.

« Oh, vous.
– Que se passe-t-il, au juste ? Nous avons entendu des bruits curieux, j'ai à peine eu le temps de m'habiller… »

Les deux gardes hésitèrent un moment, puis celui qui semblait être le chef prit la parole. Il s'adressait, après tout, à un ami de son patron, qui était au dessus de tout soupçon. Et la scène devait leur sembler suffisamment crédible et ne pas demander davantage d'explications.

« Apparemment, une bande de gredins ont profité de la fête pour mettre la pagaille en dessous.
– C'est… ennuyeux. Ils ont causé des dégâts ?
– On est en train de regarder ça, mais ils n'y sont pas allé fort. Vous n'avez rien vu ?
– Nous étions… un peu occupés. »

Il fallait reconnaître à l'homme un certain talent d'acteur. Ou bien peut-être avait-il l'habitude de ce genre de situations ?

« Vous auriez au moins pu choisir une des chambres du premier étage.
– La demoiselle était plus à l'aise dans ses propres quartiers… »

Le garde jeta un œil au loup argenté et à la tenue caractéristique des domestiques qui traînaient au sol et qu'il n'avait peut-être pas encore remarqué.

« Je vois. Eh bien, s'ils ne sont pas montés jusqu'ici… mais il vaudrait mieux que vous ne restiez pas. Nous allons vous escorter jusqu'au premier, où vous pourrez vous rhabiller correctement.
– Merci. »

Pendant que les gardes détournait pudiquement les yeux, l'homme se dirigea vers Chance, comme pour l'aider à rassembler ses affaires.

« Désolé, ma chère. »

[Echo]

- Ce... ce n'est rien, bafouilla t-elle à mi-voix alors qu'elle rassemblait ses affaires dans lesquelles se trouvait le petit sac sans fond contenant la moitié des objets de valeur du musée. Mieux valait qu'aucun garde ne tombe là-dessus...

Ses vêtements sous le bras, elle les suivit docilement jusqu'au premier étage, même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi on ne lui avait pas permis de se rhabiller avant. Sans doute une excuse pour qu'ils puissent tous se rincer l'oeil...

[Elzen]

Au vu de la précipitation qui suivit, il y avait sans doute autre chose. Leur interlocuteur appela en effet d'autres gardes, qui, après avoir échangés quelques mots à mi-voix, les escortèrent prestement vers les niveaux inférieurs, tandis que d'autres commençaient à fouiller les lieux. Sans doute était-il préférable, pour eux, d'évacuer les personnes jugées comme manifestement innocentes avant que quelqu'un de plus haut placé qu'eux ne les remarque, plutôt que de devoir expliquer leur présence.

Quelques instants plus tard, la tieffeline et son complice se retrouvaient seuls dans une chambre du premier étage. Il était manifeste qu'une des chambres voisines était occupée – ce qui diminuait sans doute les chances que l'on les entende –, mais ceci mis à part, ils étaient tranquilles.

« Eh bien, je pense que ça ne s'est pas trop mal passé… »

[Echo]

- En effet, répondit la tieffeline en se rhabillant prestement. Bien que personne n'aurait été surpris de voir une domestique sortir des chambres avec les vêtements de travers, Chance s'appliqua à reprendre une allure convenable et seuls ses cheveux furent laissés détachés. J'imagine que je dois vous remercier, je n'aurais pas pu rêver d'une meilleure couverture.

Bien au delà du prétexte qu'il lui avait fourni pour fureter aux étages, il lui avait aussi évité de passer un mauvais moment dans cette pièce secrète remplie de gaz. Mais cela, il l'ignorait, c'était bien mieux ainsi.

- Je crois que j'ai assez abusé de l'hospitalité de ce cher de Cuivrechaire qui, au passage, devrait se méfier davantage de ses amis.

Elle eut l'air contrarié un instant.

- Mon seul regret, c'est de ne pas avoir emporté la boîte de chocolat qu'il cachait dans sa chambre. Tant pis...

[Elzen]

« “Mask, gardez-moi de mes amis ; quant à mes ennemis, je m'en charge” »

Un sourire satisfait aux lèvres, l'homme entreprenait de se rendre lui aussi plus présentable.

« Avec ce que vous avez dû récupérer, je suppose que vous aurez amplement les moyens de vous en procurer d'autres en compensation. Et si jamais nous nous croisons de nouveau, n'hésitez pas à me faire signe : ce fut un plaisir de collaborer avec vous. »

Il sortit le premier. D'autres gardes se tenaient encore dans le couloir ; il s'approcha d'eux comme si de rien n'était et s'enquit innocemment de la situation, détournant ainsi leur attention de la chambre et permettant la la tieffeline de quitter la chambre à sa guise et sans être dérangée. Plus rien ne la retenait ici, désormais, et elle n'aurait sans doute aucune difficulté à quitter les lieux…

[Echo]

Étonnement, le plaisir avait été partagé. La tieffeline profita de la diversion que lui offrit son "collaborateur" pour filer sans attendre. Encore une fois, personne ne sembla remarquer sa présence et elle ne rencontra aucun problème pour sortir du domaine. Bientôt les gardes devraient annoncer au maître des lieux que son précieux artefact n'était plus là où il l'avait laissé, et lorsque ce dernier tenterait de clore cette soirée par une note positive en offrant à sa future conquête des chocolats et un collier hors de prix, il ne trouverait qu'un emballage ouvert au contenu partiellement dévoré. Et Chance serait déjà loin.

Mais pour l'heure elle se débarrassa de son masque et enveloppa ses épaules dans sa cape avant de disparaître quelques rues plus loin.