Quête : Guerre des Plaines Brûlantes - vers Chêne-des-Clercs

[Kasumi]

Pour Lothringen et Mornagest

Chevaucher en forêt n’était pas l’expérience la plus agréable qui soit et les heures qui suivirent ne méritent pas d’être décrites d’autant que certains passages auraient pu choquer les bonnes âmes pensant que tout manostien - et en premier lieu l’élite de leurs troupes - était policé en toute circonstance. Car de nombreux jurons et même quelques maldictions furent prononcées à l’encontre de quelques branches sournoises se dépliant malencontreusement au passage de tel ou tel membre de la troupe. L’allure également semblait infiniment lente et la patience de la Garde Blanche fut mise à rude épreuve notamment quand aucune piste ne les menait dans la bonne direction et qu’ils devaient couper par le sous-bois. Et le soleil continuait sa course, de loin en loin, comme ils pouvaient tous le remarquer à la faveur de quelques trouées dans la canopée.

Pour Surya

Une fois de plus, Surya put mesurer l’étendue de son pouvoir de suggestion alors que le manostien bondissait sur ses pieds et improvisait même un salut militaire avant de répondre :

- A vos ordres mon généraaaal !

Puis, non sans une certaine frénésie, il réunit ses affaires et se hissa en selle à son tour. Plus rien ne retardait le départ désormais et – il fallait l’espérer – la dernière étape de cette sombre histoire susceptible d’effrayer plus d’un adulte au coin du feu.

[Lothringen]

Le temps était relativement clément, ni trop humide ni trop froid, et le couvert des arbres apportait au semi-drow une forme de réconfort irrationnel,le protégeant de la lumière solaire comme de toute observation. Il continuait de respirer ces senteurs végétales qu'il aimait, laissant à son cheval le soin de penser où poser ses pas tandis que lui surveillait les agressions des branchages. Lothringen aurait pu apprécier la promenade si le temps ne leur avait été compté, et il lui semblait justement qu'ils en perdaient plus que de raison dans ces raccourcis discutables. Pour s'occuper, il soutirait un à un des fruits secs à son paquetage, les mâchant longuement, ou s'amusait à deviner l'origine des gardes à travers les couleurs locales de leurs jurons. Du Téthyr au Calimshan, en passant par un séjour prolongé en Ombreterre, il aurait pu lui-même leur en apprendre quelques uns...

[Surya]

Surya se hissa sur la selle de son poney et tendit la main à Lucinda pour l'aider à grimper en croupe. Bien sûr, leur cheval était plus petit que la fière monture des deux soldats, et il était sans doute moins rapide, mais elle ne s'en formalisait pas. Et puis bientôt, ils seraient de retour à Graëlon, et elle retrouverait... qui retrouverait-elle en fait ? Arthur ? Il lui semblait qu'il avait rejoint d'autres paladins de l'armée manostienne. Dorian et Zaïu ? Elle n'avait pas vu trace d'eux et ils étaient peut-être mobilisés pour une autre mission. Elle allait donc se trouver un peu seule... Bah, ça n'était pas comme si elle avait réellement des amis dans cette armée. Elle allait accompagner la jeune fille auprès de son père, et puisque c'était un haut gradé, elle glanerait peut-être des informations intéressantes. Elle trouverait bien un moyen de retomber sur ses pattes et de se rapprocher des instances décisionnelles... C'était, au fond, la seule raison pour laquelle elle était pressée de rentrer. Parce qu'en y réfléchissant bien, ni le confort des tentes, ni le contenu des repas, ne seraient vraiment meilleurs que ceux de ces derniers jours.

[Mornagest]

Malgré ce qu'on aurait pu penser d'un ancien mélandien, Mornagest était resté silencieux à chaque coup reçu par une branche traîtresse, ou une secousse lorsque son cheval marchait dans un trou masqué par des feuilles mortes. Il essayait de conserver son calme, ce qui était maintenant chose plus facile que naguère... l'âge venant, il se prenait à être plus sage, peut-être... toujours était-il qu'il ne voyait pas réellement le temps passer sous les feuillages, et qu'il trouvait cette chevauchée moins monotone que celle de la veille. Une maigre consolation, mais qui lui suffisait pour l'heure. Il espérait toutefois arriver à temps pour sauver ceux qui pouvaient l'être. Gagnaient-ils du temps par ici, ou auraient-ils dû plutôt emprunter de vrais sentiers ? Difficile à dire, car personne ici ne connaissait les lieux. Il fallait espérer que ce fût également le cas des mélandiens, sans quoi, ces derniers leur fausseraient rapidement compagnie.

Le temps passa, et il restait pratiquement muet.

[Kasumi]

Pour Surya :

L’éclaireur luménien n’avait pas menti. Au bout de trois heures de chevauchée plutôt soutenue, ils eurent les premiers aperçus de l’océan. Puis, à mesure qu’ils s’en approchaient, ils croisèrent de plus en plus de signes d’activité intense jusqu’à finalement arriver en vue de la petite cité portuaire à la faveur d’un surplomb. Le camp des forcés alliés entourant toujours la ville s’était considérablement réduit par rapport aux souvenirs de la barde mais elle dénombra huit grands navires dans le port, trois aux amarres et cinq autres patrouillant dans le petit golfe.

- Je vais devoir faire mon rapport dès notre arrivée. Surya, vous voudrez certainement m’accompagner pendant que nos protégés sont pris en charge.

Pour les forestiers :

La balade forestière, à défaut d’être aussi désagréable que certains séjours troglodytes, prit fin au plus grand soulagement d’une partie représentative de la troupe : les arbres s’espacèrent puis le soleil se remit à percée au travers de trouées de plus en plus fréquentes avant que finalement la troupe ne se retrouve brusquement sous le soleil. Plusieurs points de repère et l’utilisation de la carte qu’ils possédaient leurs apprirent qu’ils se trouvaient à deux ou trois heures de leur lieu de rendez-vous théorique. A supposé qu’ils ne prennent pas de pause, ils arriveraient peut être même un peu avant la nuit au Bosquet de Celd.

[Lothringen]

Ils pressèrent l'allure ; n'ayant parmi eux ni pisteur ni éclaireur d'aucune sorte, ils appréhendaient quelque peu des retrouvailles nocturnes. Lothringen, qui plissait les yeux sous la lumière, était bien le seul à ne pas partager ce point de vue - il était même certain de pouvoir retrouver plus sûrement les luméniens de nuit que de jour, en évitant en prime toute autre rencontre non désirée. Mais il était minoritaire, et il se tut, car, d'après la carte, le Bosquet de Celd n'était rien de plus qu'un hameau. Au fond, ce n'avait guère d'importance ; ils pouvaient bien avoir un peu de retard sur la nuit, ils s'y retrouveraient quand même.

C'était égal ; les chevaux étaient enchantés de pouvoir se dégourdir un peu les jambes en allongeant la foulée sur la plaine, et tout cavalier sait bien que le galop est bien plus confortable que le trot. Par moment, tandis que le vent de la vitesse et le soleil lui arrachaient des larmes, il avait même l'impression de voler...

[Mornagest]

Ils sortaient enfin de ces couverts, et pourraient un peu changer d'allure. Tant mieux : le temps paraissait tout de même long en trottant toute la journée. Et avec un peu de chance, ils parviendraient peut-être à rejoindre les luméniens dès ce soir. Comment feraient-ils pour les repérer, c'était une autre histoire... Lothringen disposait peut-être d'un sortilège adéquat dans sa tête, mais, maintenant que leurs montures filaient à vive allure, il était difficile de lui poser la question sans voir ses propos à moitié emportés par le vent, et donc incompréhensibles.

Ce train-ci était vivifiant, au moins. L'air fouettait le visage, le rythme des sabots battant la terre réveillait les sens... l'idéal pour s'aérer le cerveau.

[Surya]

Surya acquiesça. Bien sûr qu'elle voulait être présente...
- Je vais venir avec vous, bien entendu.
Elle tourna la tête vers la jeune cavalière qu'elle portait en croupe.
- Ne vous inquiétez pas, Lucinda, je suis sûre que vous serez parfaitement accueillie. Je sais bien que c'est l'armée luménienne et non manostienne, mais ils sont en contact, et ils sauront certainement vous conduire au plus vite auprès de votre père... ou au moins d'autres officiers manostiens. En attendant qu'ils vous rapatrient, on se croisera certainement au repas, tout à l'heure, et vous pourrez me dire ce qu'il en est. Enfin, sauf s'ils vous ont déjà entraînée loin d'ici bien sûr.

[Kasumi]

Pour les galopeurs :

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Galoper au travers des hauts-plateaux était une sensation grisante, libératrice mais trompeuse : la guerre et tous ses tracas semblait ne plus exister en cet instant mais les hommes de la garde et Sire Rowan le premier étaient suffisamment entraînés pour ne pas se laisser endormir par cette progression facile. L'officier semblait arborer un air sérieux et même soucieux alors que quelques hommes plus jeunes souriaient franchement de cette récréation bienvenue.
Deux heures plus tard, il fallut cependant ralentir l'allure pour se réorienter et le soleil semblait descendre à une vitesse folle en cette saison. Finalement, après un bref conciliabule, Rowan vint trouver Lothringen :

- Je crois que nous sommes tout proche désormais : le hameau devrait être visible depuis la prochaine colline. Il est cependant possible qu'il ne soit pas désert et pas forcément pacifié...

Pour Surya :

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Lucinda semblait terrifiée de cette séparation et de cet inconnu qui l'attendait, cela se voyait à ses yeux même si elle s'efforçait d'arborer une mine impassible et même un timide sourire. Avant même qu'ils soient parvenu à la limite du campement arborant les emblèmes de la cité de lumière, deux cavaliers vinrent à leur rencontre : le premier arborant la même tenue et le même blason que le soldat qui les avait accompagné jusqu'ici. Le second était bien plus mystérieux, vêtu d'une longue tenue anthracite à capuche et brodée de fils d'argent. Il portait une brigandine par dessus ses vêtements amples. Curieuse de nature, Surya remarqua en outre un symbole de Mystra ornant sa poitrine au niveau du cœur. L'homme resta silencieux pendant que l'autre saluait son confrère et prenait la parole :

- Bienvenue, si vous voulez bien nous suivre, nous avons prévu de quoi vous restaurer dans la tente du mess. Le maître-mage Franchedigue souhaite également s'entretenir avec vous au plus vite.

Il se tourna ensuite vers la jeune fille toujours en croupe du poney et s'inclina avant de reprendre d'un ton plus cérémonieux :

- Damoiselle Lucinda de Chêne-des-clercs, je présume ? L'hospitalité de notre campement vous est offerte, tout naturellement jusqu'à ce que l'escorte qui vous est destinée nous rejoigne.

L'éclaireur luménien semblait presqu'aussi surpris qu'elle que les nouveaux venus en sachent déjà aussi long à leur sujet.

[Lothringen]

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Désert ? On était à moins d'une journée de marche de la côte occidentale, il n'y avait aucune raison pour que le village ait été évacué si près de Graëlon ni si loin du front. La présence des mercenaires à Chêne-des-Clercs, si loin dans le territoire manostien, était de leur part une grosse prise de risque sans doute destinée à contourner la stratégie de la terre brûlée - et du reste, cette prise de risque, ils n'allaient pas tarder à la payer. Donc, oui, il restait probablement des villageois au Bosquet de Celd, et à moins que les mélandiens n'aient rien de mieux à faire qu'à harceler les civils si loin de leurs lignes, ces derniers devaient au moins jusqu'à ces derniers jours avoir vécu une vie très ordinaire.

Restait la possibilité que les mercenaires en fuite qu'ils poursuivaient aient choisi cet endroit pour faire étape, pour retrouver leurs propres renforts, ou pour satisfaire leur besoin de cruauté gratuite. Ils ne pouvaient arriver en cavalcade au risque de se faire cueillir par une embuscade ; il fallait reconnaître un peu le terrain.
Se posait donc le même problème que la fois précédente : la désertion de Brus les privait d'éclaireur, et ils n'avaient d'autre recours que la divination.

"Rejoignons cette colline sans nous exposer. Je pourrai y lancer un Oeil de mage..."

[Surya]

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Surya observait l'inconnu avec curiosité. Un adepte de Mystra ? Ou un mage, tout simplement ? Qu'est-ce qu'il faisait là, en plein coeur de l'armée ? Bah, il y avait aussi besoin de mages, pour les combats. Et elle se souvenait avoir assisté, lorsqu'elle était sur le bateau, à l'usage de la magie comme moyen de communication.

Elle fut bien entendue stupéfaite, au moins dans un premier instant, que les interlocuteurs connaissent l'identité de la jeune fille qu'elle portait en croupe. Il lui fallut un peu de temps pour mettre cela en lien avec la présence d'un mage... qui peut-être avait communiqué avec le reste de la troupe qu'ils avaient laissé sur place ? Oui, ça pouvait être cela. Le sergent, ou le prêtre, étaient peut-être ses contacts.

- Je vous suis, répondit simplement Surya au cavalier.
Et pourquoi donc le maître-mage souhaiterait-il s'entretenir avec elle ? s'interrogea-t-elle en réalisant enfin le sens des paroles prononcées.
Sentant l'inquiétude de Lucinda, derrière elle, elle ajouta.
- Est-ce que Dame Lucinda vient également avec nous, pour déjeuner, ou dois-je l'accompagner ailleurs ?
La bonne nouvelle, c'était qu'une escorte était déjà en route pour la raccompagner. Enfin, bonne nouvelle... la jeune fille paraissait plutôt inquiète de devoir la quitter pour rejoindre des inconnus.

[Kasumi]

Pour la Garde Blanche :

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Sire Rowan approuva le plan du conseiller et ordonna à tous de démonter pour gagner les abords du sommet de la colline le plus discrètement possible. Une fois assuré que personne ne les avait repérés, il "autorisa" le conseiller à s'avancer un peu plus pour lancer son sort. Il lui suggéra cependant d'emmener avec lui un ou deux hommes discrets pour assurer sa protection rapprochée.

Lothringen put ainsi jeter son premier "regard" sur le hameau pittoresque du Bosquet de Celd. Il comptait une petite scierie animée par une rivière de moindre importance ainsi que quatre bâtiments dont au moins un entrepôt pour stocker le bois avant qu'il ne puisse être expédié. A proximité, une forêt dense fournissait la matière première à l'activité principale du lieu-dit. Mais, pour l'heure, tout semblait silencieux et aucun des villageois ne semblait en vue.

Pour Surya :

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Le soldat luménien hocha la tête à la question de Surya et lui indiqua que "dame Lucinda" était en effet la bienvenue au mess des officiers. Des dispositions seraient prises pour son confort pendant qu'aurait lieu le debriefing mais cela pouvait attendre que tous se soient restaurés.

Ils reprirent ainsi leur chemin au travers de ce qui aurait pu passer pour un petit village de toiles si les rues n'avaient pas été délimités au cordeau dans une rigueur toute militaire. La tente du mess était située à la périphérie ouest du campement ce qui permit à Surya de constater, une nouvelle fois, que la plupart des troupes avait quitté les lieux. Sans doute ne restait ici qu'un contingent destiné à protéger le port de Graëlon, tête-de-pont stratégique pour assurer ravitaillement et logistique voire assurer une retraite ordonnée si la situation venait à se dégrader...

Visiblement, les troupes laissées en arrière n'avaient pas à se plaindre de leur traitement à en juger par la nourriture qui leur fut présentée. Mais peut-être s'agissait-il d'un traitement de faveur et qu'il ne fallait pas s'y habituer.

[Surya]

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Surya ne chercha pas à savoir s'ils bénéficiaient d'un traitement de faveur. Il lui semblait probable que les officiers aient droit à quelques privilèges au niveau culinaire. Ou peut-être qu'ici, à Graëlon, on disposait de vivres frais, d'un cuisinier de talent, et que tout le monde mangeait bien. En ce cas, elle aurait peut-être intérêt à y rester quelques temps...
Elle prit le temps de se sustenter tranquillement, savourant de vrais plats chauds, préparés par un vrai cuistot... Bref, autre chose que les rations insipides à base de viande séchée quelle avalait depuis trois jours. Certes, il y avait le débriefing qui attendait. Et bien il attendrait bien quelques minutes de plus. Elle avait faim, et Lucinda avait certainement grand besoin de se requinquer. Si toutefois elle parvenait à avoir de l'appétit après ce qu'elle avait traversé.
Elle se demanda, encore une fois, où avaient pu être envoyés ses camarades de traversée. Dorian, Arthur, Zaïu, les deux jumeaux aussi... Elle aurait bien voulu continuer à faire équipe avec eux. Elle devait bien avouer se sentir un peu seule, ici, perdue au milieu d'une armée où elle ne connaissait strictement personne. mais elle n'allait tout de même pas se laisser abattre pour si peu. La solitude, elle y était habituée, et c'était son métier d'aller au-devant de l'inconnu. Il lui suffisait... de creuser son trou. D'ouvrir ses yeux, ses oreilles. De trouver les bons interlocuteurs. Elle y arriverait bien...

[Kasumi]

Pour Surya :

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Malgré tout ce qui avait pu lui arriver, la vue de nourriture si savoureuse avait éveillé l'appétit de Lucinda qui ne s'embarrassait pas de faire trop de manières dans sa façon de manger. L'ancien messager se sustentait lui aussi avec appétit mais avait pris place un peu à l'écart tout en restant à la même table.

Les plats étaient succulents par comparaison avec ceux des jours précédents et même des longues la traversées maritimes précédentes et on poussa même le luxe jusqu'à leur apporter à chacun et chacune une tasse de thé vert et sucré. Ce dernier bienfait annonçait toutefois la fin du repas et le mage de tantôt refit son apparition, seul cette fois.

- Si vous voulez bien me suivre, maîtresse Surya : votre point de vue particulier sur les derniers événements intéresse grandement mon supérieur. Nous n'en aurons que pour un moment, je vous assure.

[Surya]

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Surya avait savouré chaque miette du repas, dégustant avec délices le thé sucré qui en signalait la fin.
Elle se leva sans une seconde d'hésitation lorsqu'on vint la chercher. Si quelqu'un d'aussi important que l'archimage en chef... ou maître-mage... enfin, quelque chose comme ça... désirait la voir, elle n'allait certainement pas manquer l'occasion.
Certes, elle ne voyait absolument pas en quoi son point de vue particulier pouvait avoir la moindre importance. A part, peut-être, à cause du fait qu'elle ait été touchée par l'entité que le prêtre avait fait venir, ou plutôt qu'elle ait touché le prêtre juste après, ce qui lui avait permis de voir de ses yeux ce qui s'était passé ? Bah, peu importait. Elle le saurait de toute façon dans quelques minutes.
- Je vous suis, fit-elle simplement à l'adresse du mage.

[Kasumi]

Pour Surya :

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La barde dut laisser ses compagnons dans la tente ce qui ne manqua pas d'inquiéter Lucinda. Lui laisserait-on le temps de lui dire au revoir avant son départ ? Sans doute si on en croyait les propos du mage. Toujours est-il que ce dernier la mena jusqu'au centre du campement vers une tente presque aussi vaste que celle du mess. La petite barde reconnut en outre deux "vieilles" connaissances attendant devant l'unique entrée du pavillon : Helmet et Helmut la reconnurent eux aussi et ne manquèrent pas de lui adresser un sourire et un salut parfaitement synchronisés alors que Surya passait le rabat de la tente.

L'intérieur était meublé avec raffinement par des objets aisément transportables mais d'excellentes qualité. Dans la pièce principale dominait en outre une carte de la région ornée d'une myriade de petits drapeaux munis de symboles et de chiffres. Derrière la table, une silhouette floue munie d'un manteau à capuche apparut brusquement :

- Bonjour damoiselle. Je suis Adelin Franchedigue, responsable des mages de guerre pour cette campagne. Je tiens d'emblée à m'excuser pour cet artifice mais je suis actuellement retenu sur le front.

[Lothringen]

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Le village semblait assoupi et nul groupe n'attendait bien en évidence leur arrivée, ni n'occupait apparemment les lieux. Soit on se cachait dans les bâtiments ou les abords des routes, soit il n'y avait personne. Lothringen renonça à l'Oeil de Mage ; le sort n'était pas assez durable pour lui permettre d'explorer toute la zone, d'autant qu'il ne savait où regarder. A la place, il invoqua, comme la veille, l'Oeil indiscret. Il envoya ses orbes magiques explorer le terrain, d'abord en se déployant en ligne, à dix mètres les uns des autres, en remontant la route jusqu'au hameau et sur deux cents mètres au-delà. Ils avaient pour consigne de revenir lui faire leur rapport s'ils apercevaient une créature humanoïde - mais un seul devait revenir à la fois.

Lothringen regarda les orbes partir, puis se remit à l'abri derrière le flanc de la colline. A défaut de détecter une présence, ils lui cartographieraient au moins le terrain. Il n'y avait plus qu'à attendre...

[Kasumi]

Pour Lothringen (et Mornagest - je considère que le conseiller résume ensuite ses observations)

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A bien y regarder, le hameau semblait bien plus qu'endormi : nulle fumerolle ne s'échappait des cheminées et la scierie semblait arrêtée. Cependant, quelques indices laissaient penser à une activité récente : ici une trace de botte dans la boue, là un seau oublié et aussi des taillis et des jardinets bien entretenus. Les espions du conseiller remontèrent la route sur une bonne distance avant de revenir lui signaler n'avoir détecté aucune présence humanoïde, armée ou non. Ni villageois ni mercenaire sanguinaire ni encore moins de trace de la patrouille luménienne. Mais il restait encore une heure de jour a priori.

[Mornagest]

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Le village avait été évacué ? Ou envahi par les mélandiens, qui se seraient alors encombrés de nouveaux otages, à en juger par l'absence apparente de traces de lutte, ou de cadavre. Peu probable, tout de même : ils avaient déjà sans doute fort à faire avec leurs otages de Chêne-des-Clercs. Les villageois avaient peut-être été avertis par les luméniens avant l'arrivée des mercenaires...

Encore des hypothèses dans le vent. Ils devaient se décider rapidement quant à la suite des opérations, car bientôt, ils n'y verraient plus grand-chose à moins de se munir de torches, et par là, indiquer on ne pouvait plus clairement à ceux qu'ils poursuivaient qu'ils n'étaient pas loin...

[Surya]

Surya avait tressailli en voyant la silhouette floue apparaître brusquement. Il lui fallu quelques instants pour comprendre. Il s'agissait de communication à distance, comme elle l'avait vu sur le bateau. L'armée luménienne disposait décidément de mages de haut niveau.
- Ah... d'accord..., se trouva-t-elle à dire, tout à fait bêtement à son avis. Mais à sa décharge, elle ne s'attendait pas vraiment à ça.
- Je suis Surya, barde. Je reviens juste de Chêne-aux-Clercs. Vous avez souhaité me parler ?
Autant aller droit au but. Le sortilège avait sans doute une durée limitée dans le temps, et puis, sur le front, son interlocuteur avait certainement autre chose à faire que de perdre du temps à bavarder longuement.

[Kasumi]

Pour Surya :

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Le mage ne semblait pas se formaliser du style direct de la petite barde, bien au contraire. Surya perçut même l'ombre d'un sourire sous sa capuche avant qu'il ne réponde sans attendre :

- Nous devons nous méfier des oreilles indiscrètes, même au sein du campement luménien. Et je ne peux pas y remédier de si loin : mes pouvoirs ont des limites. Ce serait plus simple et un réel plaisir de vous écouter de vive voix si j'ose dire. Peut-être me jouerez-vous un air de harpe après tout ceci ? A moins que vous ne préfériez un de ces instruments plus exotiques de vos contrées ?

[Lothringen]

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Lothringen n'avait pas vraiment d'idée arrêtée de ce qu'ils devaient faire ensuite. Si les Luméniens étaient dans les parages ou devaient arriver bientôt, ce n'était pas depuis leur point d'observation qu'ils seraient facilement repérés par ces derniers. Quant à s'avancer davantage vers le hameau... que risquaient-ils ? De voir du monde sortir des bâtiments ? Ils étaient à cheval, ce qui leur permettait de toute façon de décamper rapidement. Cela lui fit penser d'ailleurs que si d'aventure les mercenaires logeaient dans le hameau, leurs chevaux étaient difficiles à dissimuler. Dans l'entrepôt ? Lothringen renvoya deux de ses espions magiques tenter de regarder à l'intérieur, par un interstice ou encore un espace ouvert sous la toiture. Pendant ce temps-là, il se tourna vers sire Rowan et exposa son idée, parlant à la cantonnade.

"J'ai renvoyé deux de mes orbes vérifier s'ils ne trouvent pas des chevaux dans l'entrepôt. Faute de quoi je propose de se rendre sur place, de les poster en sentinelle et de les laisser nous avertir de toute approche. Evidemment, nous pouvons aussi attendre la tombée de la nuit, l'infravision n'est pas un petit atout..."

Mais il laissait percevoir à son ton qu'il n'était pas trop partisan de cet excès de prudence. La patience n'était pas sa plus grande vertu...

[Kasumi]

Pour la Garde plus si Blanche :

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Une fois encore, Sire Rowan approuva le plan qu’il estimait raisonnable d’autant que de son point de vue, les yeux magiques ne permettaient pas de tout voir et que rien ne remplaçait l’instinct et une reconnaissance personnelle du terrain pour détecter un traquenard. Les manostiens se rassurèrent néanmoins sur un point crucial : aucun chevaux n’était dissimulé dans l’entrepôt et aucun autre bâtiment n’était assez vaste pour en dissimuler plus d’un ou deux. Il y avait fort à parier qu’il n’y ait personne ici mais il n’y avait pas de nombreux moyens de s’en assurer.

[Mornagest]

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Vraiment étrange. À tout le moins, ils pouvaient effectivement dormir dans le village, sous le couvert des toits pour éviter le risque d'être à nouveau trempés par la pluie... Mais où étaient-ils passés ? Il ne s'adressa à personne en particulier lorsqu'il posa la question à voix haute.

"À votre avis, comment se fait-il que ce village soit vide d'occupants ? Il n'y a pas l'air d'avoir de traces d'un quelconque combat, et les villageois n'auraient pas pu fuir les mélandiens à cheval..."

Il n'aimait pas ne pas comprendre.

[Surya]

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Elle ne s'attendait certes pas non plus... à ça. Et elle se trouva pendant un instant bien incapable de répondre quoi que ce soit. Un comble, pour une barde à tendance pipelette comme elle.
- Ce serait avec plaisir, si l'occasion se présente, fit-elle finalement. J'en serais très honorée.
C'était parfaitement neutre, comme réponse. Et parfaitement adapté, lui semblait-il.

Elle n'ajouta rien. Était-ce juste pour se faire connaître qui'il avait souhaité lui parler ? Ou y avait-il une autre raison, en lien avec la guerre... ou avec sa mission ? Elle ne voyait pas trop en quoi ce qui s'était passé à Chêne-aux-clercs pouvait avoir de l'importance pour les ménestrels. Mais ça en avait pour l'armée. Donc il faisait sans doute d'une pierre deux coups : se faire connaître, et discuter de ce qui s'était passé là-bas. Ou peut-être que ça n'avait rien à voir...

[Kasumi]

Pour Mornagest et Lothringen

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Plusieurs hommes se contentèrent de hausser les épaules en manifestant la même incompréhension que "Hughes" et Sire Rowan devança le conseiller pour une fois :

- Peut-être ont-ils été averti et ont-ils fui à temps. Ou se sont-ils cachés dans les collines : les bûcherons qui vivent ici ont certainement estimé avoir de meilleures chances dans la forêt que sur les routes. Mais ce ne sont que des hypothèses. Et il nous faut les vérifier. Enfi,, si vous en êtes d'accord, conseiller ?

Pour Surya

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Le mage parut encore une fois se contenter de cette réponse et enchaîna sans perdre de temps, se doutant que la patience n'était pas foncièrement la qualité première des bardes :

- Je sais que ce dont vous avez été témoin à Chêne-des-Clercs devait être très éprouvant mais je souhaite que vous retourniez auprès des enquêteurs que nous avons dépêchés sur place. Et surtout auprès de ceux que nos alliés ont envoyé en renfort. Disons que vous serez nos yeux et nos oreilles dans cette affaire. On nous apprend à observer nos alliés encore plus que nos ennemis mais je sais que vous savez déjà ce genre de choses.

[Lothringen]

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Lothringen, lui aussi, aimait comprendre, et il se demandait bien comment la nouvelle du péril aurait pu les précéder jusqu'en un endroit aussi reculé, vue la vitesse avec laquelle eux comme les mercenaires se déplaçaient. Mais faute d'informations, il ne servait à rien de multiplier les hypothèses. Peut-être trouveraient-ils quelques indices des circonstances du probable départ des habitants en explorant les lieux...

"Allons-y", répliqua-t-il simplement.

Chacun remonta à cheval et la Garde Blanche se remit en route, adoptant une formation qui ne devait rien au hasard. Les espions magiques du conseiller continuaient de précéder ses pas comme de surveiller ses arrières et il consacrait toujours une partie de son esprit à les tenir en ordre. Ne craignant donc pas trop d'être pris par surprise, ils progressèrent au petit trot vers le hameau.

[Mornagest]

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Malgré les yeux magiques de Lothringen, Mornagest ne pouvait s'empêcher de maintenir sa main non loin de la garde de son épée, tandis qu'ils progressaient vers le village. Tout cela ne lui disait rien qui valût, mais d'un autre côté, il leur fallait des réponses, et ce, rapidement, s'ils voulaient espérer rattraper les deux groupes qu'ils poursuivaient.

Il guettait maintenant le moindre signe de vie, dans les rues, au loin, et dans les maisons, une fois qu'ils seraient suffisamment proches pour le pouvoir.

[Kasumi]

Pour les explorateurs de hameaux :

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Le hameau semblait calme, paisible, tranquille. Peut-être un peu trop. Les portes des maisons étaient fermées et les soldats repèrent bien vite des signes de passage récent sous la forme de trace de roues dans la boue fraîche du chemin menant vers l’ouest et la côte. Maigre indice de ce qui avait pu se passer ou non au cours des derniers jours, des dernières heures. Il allait falloir pénétrer dans les habitations pour en apprendre davantage. Elles fourniraient un abri bien plus confortable que ceux des nuits précédentes. Quant à savoir s’il serait plus sûr, seul l’avenir le dirait.

Toutefois, alors qu’ils arrivaient dans la « rue » principale du bourg, Lothringen fut alerté par ses espions magiques : deux cavaliers arrivaient en menant bon train depuis l’est.

[Lothringen]

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Le semi-drow transmit aussitôt l'information à la Garde. Deux cavaliers, ce n'était guère ce qu'ils attendaient - ce pouvaient être des messagers des Luméniens comme des importuns étrangers à cette affaire dont la rencontre n'était pas souhaitable. Qu'importe ; ces derniers étaient trop près désormais, et trop rapides pour qu'il soit possible de les éviter. Plus franchement sur leurs gardes, cette fois-ci, les manostiens se tournèrent dans la direction des deux cavaliers, tandis que Lothringen redéployait ses yeux magiques sur un rayon plus large et que trois des gardes se coulaient dans les bas-côtés, afin d'être prêts à leur couper la retraite si nécessaire.