[Commerce] Les Lueurs de l'Aube

[Streen]

Martin haussa les sourcils en entendant Sylveneige :
-Je suis assez étonné par votre émotivité. Sans cela, je ne pense pas que vous auriez dit que la soirée ne se terminerait ni chez vous ni chez moi. Une personne réellement touchée par l’émotion aurait profité du moment et n’aurait rien dit.
Il appela le serveur pour demander les menus.
-Il est évident que vous ne devez pas boire car ce soir, une mission de la plus haute importance requiert toute votre lucidité. Cela dit, je ne dirais pas autant pour moi. Si cela ne vous fait rien, je me commanderai du vin. Quand à la soirée…
Martin afficha un visage narquois.
-Vous aurez une mission donnée par le faucheur et de mon coté, je serai probablement occupé. Comprenez qu’il nous faudra passer par là si nous voulons sauver votre ami. Si vous n’êtes pas trop fatigué après, nous pourrons demander au faucheur pourquoi il tenait à récupérer un artefact. Quand à moi je loge au temple bien que je ne sois pas clerc mais nous reverrons demain. En attendant, nous avons tout l’après midi à passer ensemble.
Le serveur arriva après avec les menus. Voici tout ce qui était proposé : Poulet rôti, Tarte aux courgettes, tranche d’agneau, de porc ainsi que bœuf. Pour ce déjeuner, les légumes étaient à volonté.
-Ne vous inquiétez pas du paiement reprit Martin, le temple se chargera de tout vos frais jusqu’à demain soir. Alors ne vous gênez pas.

[Féérune]

Sylveneige leva un sourcil et ne répondit pas.

Elle examina le menu, opta pour le poulet. Puis s'adressa enfin à Martin.

- Martin, écoutez-moi. Nous prendrons du vin, la valeur d'un unique gobelet. Pas plus. Ce que vous faites ce soir ? Si vous êtes aussi galant que vous le prétendez, vous assurerez mes arrières. En cas de problème, j'aurais besoin de quelqu'un pour faire diversion et me permettre de m'enfuir.

L'elfe le regarda droit dans les yeux.

- Si vous aviez prévu autre chose, croyez bien que j'en suis désolée, mais je ne veux prendre aucun risque : la vie de Streen en dépend.

Elle caressa Lumi, qui s'agaçait.

- Et soyez assuré que je trouverai à vous récompenser dignement si nous réussissons. Quant à profiter du moment présent... Profitons... Mais j'aimerais que nous parlions de la meilleure façon de libérer Streen. Et tout d'abord dites-moi : comment avez-vous connu le Faucheur ?

[Streen]

Martin se mordit la lèvre l’air gêné avant de reprendre :
-Je suis navré mais nos deux missions sont de la plus haute importance et je ne pourrai effectuer la votre avec vous. Le faucheur ne verra pas d’un bon œil le fait que je vous accompagne. Car si nous avons besoin de l’objet, il veut avant tout s’assurer de vos talents. S’il me surprend en votre compagnie, il peut annuler l’ordre de mission et refuser de nous aider. Or il nous sera très utile car il est un assassin et causera de nombreux dégâts au sein des ravisseurs si nous devons opter pour le combat. Mais je vous rassure, la mission qu’il va vous confier n’entre pas dans mes compétences car je pense qu’il va vous demander d’infiltrer avec discrétion un entrepôt même si je ne suis pas certain. Quand à moi, je suis un maître-lame mais incapable de discrétion. Quand au fait de prendre du vin, je ne vous en empêcherai pas mais pensez qu’il faudra être lucide au moment de cette mission.
Il poussa un soupir avant de reprendre :
-Quand à moi, je serai occupé également ce soir. Le faucheur m’a demandé de préparer un exemplaire factice de chaque artefact. Je me demande à quoi servir mais je lui fais entièrement confiance, il a toujours de bonnes idées et ses plans fonctionnent tout le temps.
Il approcha sa tête de Sylveneige comme s’il voulait s’assurer que personne ne les écoute :
-Le faucheur quand à lui est un ancien membre d’une guilde des voleurs à Eauprofonde où il excellait dans l’art de l’assassinat et la furtivité. Je l’ai croisé en Amn alors qu’il fuyait sa guilde. Alors qu’il devait effectuer une mission qui consistait à ramener un objet à sa guilde, il l’a trahi et il était recherché pour trahison. Il était désespéré et cherchait un endroit où on le trouverait plus jamais. Je lui ai donc proposé de venir à Luménis. Malheureusement la douane luménienne a jugé l’objet trop louche et l’a confisqué. Il s’est acheté une bicoque pour deux sous aux taudis et il rumine depuis la perte de son objet. Je sais que j’ai fait appel à lui deux fois et à chaque fois, il a exposé un plan couronné de succès. Ce type est très étrange car il ne travaille sa pour de l’argent mais pour des gens dont il respecte. Quand à son objet, j’ignore ses propriétés mais la garde douanière lui a trouvé des propriétés magiques et depuis, il est recherché pour pouvoir être questionné. Il s’est donc barricadé dans sa maison comme vous avez pu le constater.
Puis le serveur arriva avec deux plats dont le poulet rôti commandé par Sylveneige.
-J’ignore tout du plan sur la libération de Streen mais je vous suggère de ne pas vous en occuper. Le faucheur doit déjà avoir trouvé et il nous fera un briefing avant de partir à sa recherche. Je vous souhaite bon appétit.

[Féérune]

Sylveneige soupira. Mais le discours de Martin, qui avait quitté son insupportable fatuité, l'avait rassurée.

Eh bien, qu'il en soit ainsi ! elle devait dompter son impatience et en passer par ce que souhaitait le Faucheur.

Qu'il était difficile de ne pas foncer, là, tout de suite, à la recherche de son ami !
Qu'il était difficile d'être dans l'instant présent !
Qu'il était difficile de ne pas penser à Streen.

Elle tenta un sourire, y parvint par pur héroïsme.

- Désolée, Martin, je suis si inquiète... Mais je ne vous cache pas que vos explications, si elles ne me tranquillisent pas tout à fait, me rassurent beaucoup. Merci.

[Streen]

-Pas de problème ma perle répondit il dans un grand sourire.
Il afficha une mine sérieuse avant de reprendre :
-Je comprends votre inquiétude mais je tiens autant que vous à sauver votre ami car les artefacts du temple sont en jeu et j’en suis en partie responsable. Si le plan tourne mal, ils courent un grand danger. Alors certes, le faucheur est incongru c’est vrai mais il saura nous sortir de cette situation épineuse. Quand à votre mission, soyez sereine, je ne dis pas qu’elle sera facile mais s’il vous l’a donné, c’est qu’elle ne doit pas être insurmontable.
Puis reprenant don sourire séducteur :
-Alors je n’ai pas besoin de récompense particulière à moins que…je pensais à notre relation…oh et puis non, nous aurons tout le temps d’y penser à notre retour de mission.
Il mangea sans rien ajouter d’autre.

[Féérune]

Ils mangèrent en silence. Dommage que leurs esprits aient été soucieux, le déjeuner était excellent. Il semblait qu'en cuisine on ait un grand talent pour les sauces onctueuses.

Sylveneige, malgré ses angoisses, eut un moment de grâce en savourant la sauce merveilleuse du poulet : une sauce crémeuse pleine de succulentes morilles... Elle qui s'attendait à un bête poulet roti ! elle s'attacha à deviner quels ingrédients, mises à part la crème et les morilles, composaient cette sauce absolument divine.

Elle leva les yeux vers Martin. Lui aussi semblait concentré sur un plat succulent.

- C'était excellent, dit l'elfe à la fin du repas. Martin, vous ne m'en voudrez pas si je repars à l'auberge de l'Ombre de l'Arbre : je compte me reposer avant d'affronter la mission qui m'attend.

Ils quittèrent l'excellente taverne et repartirent chacun de leur côté.

HRP : dis-moi si ça va, ou si je dois amender et envoyer ma rôdeuse tout de suite retrouver le Faucheur

[Streen]

Martin leva son verre de vin. Contrairement à Sylveneige, il ne s’était pas limité à un seul gobelet.
-Je vous souhaite de réussir dans votre mission Sylveneige. En cas de réussite, je vous retrouve avec le faucheur à l’Ombre de l’Arbre où il nous expliquera à quoi servent les objets et l’artefact que vous allez récupérer. Mais il ne fait aucun doute qu’une ravissante demoiselle comme vous réussira. Je vous recommande de prendre une tenue discrète pour ce soir.
Puis Sylveneige après un après midi reposant se rendit à son rendez vous. http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post322435

[Féérune]

[Quête : Chercheurs de Sens]

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Sylveneige guida Streen dans l'auberge "Les Lueurs de l'Aube".

- Tiens, la petite table à l'écart, ici...

Elle sourit à Streen. Mais ne lui dit pas pourquoi elle l'avait choisi. En fait, elle l'avait apprécié, malgré le fait qu'elle y ait mangé avec le traître Martin.

Sur un signe affirmatif de l'aubergiste, ils s'installèrent.

- Ici nous serons tranquilles pour commencer à mettre au point notre rencontre avec les Sharites. Et pour peaufiner nos personnages respectifs.

[Streen]

Lorsque le serveur vint prendre leurs commandes, Streen choisit le menu du jour. Ce paladin et ce clerc l’avaient fatigué et il avait besoin d’un peu de reconstitution pour se remettre et avoir les idées bien en place pour la suite qui ne lui paraissait pas évidente. D’autant plus qu’il faisait une chaleur accablante dans ce temple. Puis une fois que Sylveneige eut passé sa commande, le serveur l’air de rien lui adressa un sourire amusé en lui disant :
-Tiens vous avez trouvé un nouvel amoureux ?
Le serveur s'était souvenu du déjeuner de Sylveneige avec Martin. Puis il partit hilare en direction des cuisines pour préparer le plat. Streen resta interloqué par cette remarque mais choisit ne rien dire. Il imagina que le serveur avait confondu Sylveneige avec quelqu’un d’autre.
-Bon récapitulons dit il, on rentre d’abord dans l’auberge puis on commande chacun un verre d’alcool.
A l’idée de cette remarque, Streen déglutit. L’idée de l’alcool ne lui plaisait guère.
-Ensuite, on s’installe prés d’une plante verte de manière à ce que l’on puisse s’en débarrasser discrètement. Mais avant cela, on observe les autres clients de manière à ce que nous puissions reconnaître les clercs. Ils portent un signe distinctif qui les reconnait comme des adeptes de Shar. J’ignore de quoi il s’agit mais ils ne seront pas trente-six j’imagine, à porter ce signe. Ensuite, tu les aborde sans oublier tes cillements de manière à essayer de gagner la confiance en l’un d’eux. S’ils sont occupés à jouer, je crains que nous ne devions parier sur l’un d’eux haut et fort. Ensuite une fois que tu leur aura parler, tu joues l’amoureuse qui a été trahi par ce fameux Martin et tu leur demande s’ils ne connaissent pas un moyen de dissiper ton chagrin autre que l’argent et la boisson. Tu peux leur prétendre que tu serais intéressée pour faire de nouvelles découvertes. Ensuite tu leur parles de moi en disant que je suis totalement dépressif suite à la mort de mes parents et que je serais prêt à faire n’importe quoi pour trouver un autre sens à ma vie. Tu leur rajoutera que je suis un peu benêt et que je ne parle pas beaucoup. Pour l’instant, est ce que tu me suis ? Car maintenant il va falloir que l’on réfléchisse à un plan de secours si jamais ca ne fonctionne pas.

[Féérune]

Sylveneige fut enchantée de reprendre le délicieux poulet à la crème et aux morilles. Beaucoup moins enchantée de la réflexion du serveur, qu'elle gratifia simplement du haussement d'un sourcil.

- Bon. Alors, le plan B. Euh... C'est s'il n'y a pas de plante verte. Alors, pour ne pas finir complètement bourrés, faudra ruser. Faut acheter une bassine... On jettera l'alcool dedans...

L'elfe se tut un instant pour absorber un morceau de poulet dégoulinant de crème et accompagné d'une morille, un air parfaitement extasié sur son visage.

- Oh que c'est succulent. Oh que c'est un délice. Bon, ce plan B. Enfin, le C. Le C, c'est si on a là-bas ni plante verte, ni table suffisamment discrète pour verser le contenu des verres dans une bassine planquée... Ben je ne sais pas... Mais je vais sûrement trouver.

L'air extasié reparut sur le visage de Sylveneige en même temps qu'elle portait le morceau suivant à sa bouche.

- En fait, si on ne peut pas trouver une table un peu à l'écart, notre plan tombe à l'eau... Comment faire croire que nous sommes rentrés dans la taverne pour discuter de nos déboires respectifs ?

Là les sourcils de Sylveneige s'élevèrent quasiment jusqu'à son front.

- Streen ! j'ai trouvé ! s'il y a de l'ambiance, nous pourrons faire semblant de boire, mais nous danserons ! personne ne remarquera que nos verres restent intacts.

La rôdeuse reprit une bouchée, l'air extasié revint.

- Là, c'était le plan C. Plan D, ben... Faudra s'intéresser aux joueurs et parier.

[Streen]

Streen réfléchit aux propos de Sylveneige. Malheureusement, la réflexion n’était pas son fort, il préférait davantage l’action.
-Bah on verra s’il y a une plante ou non mais cela n’a pas d’importance. Nous avons le droit de ne pas tout boire d’un seul coup et nous pouvons rester autant de temps que l’on veut dans la taverne. Je pense qu’il faut se préoccuper davantage de notre approche sur les deux clercs.
Puis après une bouchée de son poulet, il reprit :
-Pour danser par contre, ce n’est pas crédible. Nous sommes sensés être désespérés. Laisoons tomber ces idées et fions nous aux plans que nous nous étions fixés. Et si aucun d’entre eux ne s’applique, on improvisera.

[Féérune]

- Justement, j'aurais pu inviter un des clercs à danser...

Sylveneige prit une bouchée, savoura, et reprit :

- Mais, une fois repérés, nous pourrions - enfin, je pourrais - leur demander de m'offrir un verre... Ah zut, s'ils sont hideux, ce n'est pas crédible...

Nouvelle bouchée, toujours aussi savoureuse. La rôdeuse continua.

- Mais bien sûr ! je vais faire semblant d'être ivre et les aborder ! ou toi, d'ailleurs... Qu'en penses-tu ?

[Streen]

Streen haussa les sourcils de surprise:
-Moi les aborder alors que je suis sensé passer pour un benêt ? Non là ca serait l’échec total.
Puis après réflexion :
-Ce sont des clercs, là nous sommes d’accord. Ce qui est étonnant, c’est qu’ils jouent à des jeux d’argent et profitent des maisons closes. En gros, ils agissent comme des laïcs. Alors qu’un clerc est sensé vivre en ermite coupé du monde sauf pour faire la messe à ses fidèles. Mais cela nous arrange néanmoins. Moi je propose que ce soit toi qui les aborde. De nous deux, c’est toi la plus belle et tu es en plus une femme alors ils auront plus de facilités à t’accepter plutôt que moi.
Streen imaginait qu’avec la couleur étrange de ses yeux, il risquait surtout de les faire fuir. Maudits soient ses parents.

[Féérune]

- Oh arrête avec ça ! on t'a déjà expliqué que ça dépend des croyances ! et puis on s'en fiche, de ce qu'ils "devraient" faire !

Sylveneige commençait à être vraiment excédée. Etait-il possible que Streen fût aussi monomaniaque sur le sujet des religieux ?

- Que ce soit n'importe lequel de nous deux qui les aborde, cela n'a aucune importance. Ce n'est pas la beauté qui les intéresse, mais le désespoir des gens pour les recruter. Mais si tu préfères que ce soit moi, pas de problème.

En fait, la rôdeuse en venait à penser qu'il valait mieux laisser à Streen un rôle de protecteur, qu'il remplirait à merveille, plutôt qu'un rôle de composition. Bien qu'elle-même ne voie pas trop comment s'y prendre.

Bah. On essaierait.

[Streen]

Streen sourit à sa compagne :
-Oh oui, je pense que tu feras l’affaire pour les aborder. Bien entendu, ce n’est pas la beauté qui les intéresse mais ca peut être un plus si on y rajoute le désespoir.
Il continua après avoir avalé une gorgée d’eau :
-Je me vois beaucoup plus dans le second rôle alors restons en là pour le moment , d’accord Sylveneige chérie ?
Puis il quittèrent la taverne et passèrent le restant de la journée ensemble en essayant de tuer le temps.

[Voyageuse]

Jolan les attendait, à l'heure dite, à la commanderie. Il leur fallut passer le barrage des gardes, mais ce n'étaient pas les mêmes que le matin même, et heureusement ceux-ci étaient prévenus de leur arrivée. On ne les laissa pas entrer, ce qui leur évita certainement quelques regards insistants des jeunes gens qui s'entraînaient. Ce fut le paladin qui, prévenu de leur arrivée, les rejoignit en quelques minutes.
Il était cette-fois-ci vêtu en civil, si l'on pouvait dire. Rien ne laissait transparaître son identité de paladin de l'Aster, ni symbole lathandrite, ni armure, même s'il conservait une certaine raideur dans son maintien. Il leur remit les quelques pièces promises par le temple : pour chacun d'eux, une vingtaine en cuivre, autant d'argent, et cinq pièces d'or.

Il ne leur fallut que quelques minutes pour quitter les quartiers chics de la ville, rejoignant progressivement des demeures plus modestes, des rues moins larges, puis des ruelles sales et étroites : ils se trouvaient à nouveau dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Ils eurent cependant la surprise d'y trouver un imposant bâtiment à colonnade : les bains publics, dont l'écriteau clamait la gratuité pour tous les citoyens.
La taverne où ils se rendaient, de réputation plus sordide, était située quelques ruelles plus loin.

[Féérune]

- Rhô dis donc Streen, tu as vu ? Ils ne nous ont pas laissés entrer ! sont rancuniers, ces paladins...

Sylveneige, déchaînée, se mit à chanter à tue-tête :

- OH LES VILAINS PALOUFS, OH LES VILAINS PALOUFS, OH LES VILAINS PALOUFS !!!

Etait-ce l'aspect désolant des lieux qui stimulait l'hilarité de la rôdeuse ? Elle riait à s'en décrocher la mâchoire.

- Désolée, hein, mais boudiou qu'ils m'ont agacée, tous !

L'elfe arriva en quelques bonds gracieux et vifs près de l'immonde taverne. Elle attendit ses compagnons, puis sans qu'aucun signe extérieur n'eût pu l'annoncer, prit soudain un regard triste et désemparé.

- N'est-ce pas que je suis bonne comédienne, Streen chéri ? glissa t-elle à l'oreille du jeune homme.

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[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.


Venant du Temple de Sunie voisin, Angèle et Soren atteignirent la taverne en quelques minutes à peine. La paladine put constater que le clerc ne lui avait pas menti : ils avaient l'âge, pratiquement, d'être les parents des trois-quarts de la clientèle. Le Sunite ne se démonta cependant pas et traversa la foule animée qui encombrait la petite salle commune, jusqu'à dénicher une table pour deux, un peu à l'écart, si ça voulait dire quelque chose dans ce genre d'espace. La Manostienne put identifier un groupe d'étudiants de l'Université de la magie, portant des robes diverses, quelques-uns avec une bestiole à plumes, poils ou écailles perchée sur l'épaule. Un groupe de quatre jeunes gens en robe marron, sans doute des novices d'un Temple, devisait en surveillant la porte avec anxiété. Le reste paraissait davantage issu des bonnes couches de la société, en couple, trio ou troupeaux, et toute cette engeance riait et bavardait dans une ambiance décontractée.
" Bon, c'est lequel que vous surveillez ? Le p'tit blond, là, il vous ressemble un peu, dit soudain un homme d'une cinquantaine d'années, le tablier de l'aubergiste serré à la taille.
— A ma connaissance, je n'ai aucun rejeton dans cette partie de la ville, répondit Soren sans se démonter.
— Un Sunite sans rejetons. A d'autres.
— Nous connaissons justement mieux les méthodes utiles que la plupart des gens, c'est vital, fit le clerc.
— C'est vrai aussi. Bon. Je vous sers quoi ? Et surtout à la dame ?"

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Ah, ces beaux petits poncifs avaient la vie dure même dans une ville tolérante comme Lumenis. Si elle avait été franchement surprise puis amusée par Soren usant de sorts pour mettre la main sur une tenue principale, l'attitude du tavernier finit de la dégriser. Pour autant qu'elle savait, tous les tyrites ne se promenaient pas avec une balance dans la rue. Et les sunites n'étaient pas responsables de l'augmentation des populations en ville. Pas forcément. Si elle garda le silence durant l'échange, elle n'en pensa pas moins. En plus du bruit, et de la population parmi laquelle ils faisaient figure d'ancêtres, elle n'avait pas fait le bon choix pour la taverne. Elle en était désolée pour Soren.

"Quel est votre plat du jour ?", demanda-t-elle curieuse.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Mais Soren ne paraissait pas le moins du monde incommodé par la compagnie et il prit lui aussi un plat du jour — langouste à la sauce soleil — une spécialité luménienne qui, contrairement à son nom un peu ronflant, était un plat relativement populaire, vu le nombre d'écrevisses qui vivaient dans les eaux voisines. Il expliqua à Angèle que Melchior, le tenancier, avait l'habitude des parents venant chercher leur progéniture dans son établissement, d'où le petit échange. L'aubergiste avait décidé depuis belle lurette qu'il se rangerait aux côtés de ses clients et pas de leurs aînés, aussi surveillait-il attentivement l'apparition de toute personne potentiellement rabat-joie. Mais ils se connaissaient depuis longtemps, car Soren lui-même, plus jeune, avait fait partie des habitués de l'endroit. Sinon, comment Angèle pensait-elle qu'on aurait pu l'identifier comme Sunite, avec ces frusques lamentables qu'il avait sur le dos ?!

Les écrevisses se révélèrent savoureuses, et un duo de bardes, aussi jeunes que leur public, finit par faire son apparition. Ils chantèrent surtout des mélodies légères, humoristiques, parfois paillardes, et Angèle nota que suivant le morceau, il était connu par tous, ou bien juste par les mages, ou bien juste par les futurs clercs, ou bien juste par les fils de nobles et bourgeois. Après les chants, vint la musique, on poussa quelques tables, et des couples se formèrent sur la piste improvisée.
" Est-ce que tu danses ?" demanda alors le Sunite, curieux.

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Angèle avait écouté les explications de Soren, rassurée. Elle découvrit que l'écrevisse était un met fin et délicat mais assez difficile à extraire de sa carapace. Elle en vint à bout avec précaution, avec des gestes mesurés mais efficaces, sans qu'ils atterrissent hors de son assiette ou pire dans celle de son voisin.

Elle écouta Soren et la musique. Elle tenta de prêter attention aux chansons paillardes, s'amusant plutôt de voir que les bardes offraient à chacune des factions présentes son tour de chant. Elle n'en connaissait aucune.

Puis la musique changea et l'on poussa les tables. Est-ce qu'elle dansait ? Fut un temps, elle avait appris avec son frère cet art délicat. Bien sûr, certaines fois il arrivait qu'une simple valse se transforme en pugilat. Mais on les disait bon danseur. Plus tard, elle avait réappris avec Morgan, à l'abri des regards. Celle-ci lui avait dit qu'il suffisait de compter. Un, deux trois ... Ni une ni deux ... C'était sa dernière soirée à Lumenis et elle avait envie de s'amuser un peu.

"Je danse, oui. Du moins, ça fait longtemps. Je suis peut-être un petit peu rouillée."

Et pour une fois, elle avait un partenaire plus grand qu'elle.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Et ainsi virevolta Angèle. Soren était un excellent danseur, bien qu'il existât, immanquablement, des variations dans la danse dues à la localité. Mais rapidement, l'ambiance se détendit et les danses se firent communes. Si la paladine avait espéré demeurer en tête à tête avec le Sunite, elle dut déchanter. En effet, les gigues que les musiciens leur proposèrent nécessitaient généralement de changer une dizaine de fois de partenaires sur un seul morceau. Si la Manostienne ne connaissait pas les pas, personne ne s'en offusquait réellement, on les lui apprenait ou on lui conseillait de lorgner les pieds du voisin. Elle passa ainsi entre les bras de quelques étudiants, d'un novice ou deux, de jouvenceaux imberbes qui lui sourirent et la complimentèrent, de nobliaux complètement saouls. Soren l'arracha à la piste après une bonne heure endiablée, et lui sourit en la ramenant à table.
" Joli teint." fit-il avec un clin d'oeil, tout en invitant l'aubergiste à remplir leurs verres.
Autour d'eux, la soirée était loin d'être terminée.

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Angèle sourit franchement. Pour la première fois depuis longtemps, elle s'était amusée. Elle n'avait pensé qu'à danser. Elle avait tenté d'imiter les pas, de tenir le rythme avec un certain succès. Ce n'était pas parfait, loin de là. Mais il avait été amusant de pouvoir suivre les autres. Ce n'était bien sûr pas très académique mais c'était fichtrement amusant.

Elle regagna la table avec Soren. Elle avait chaud, soif, et les pieds en feu. Mais ce n'était pas désagréable.
Elle but un peu. La tête lui tournait presque à force d'avoir tant virevolté. Elle se sentait presque grisée. Heureuse.

"Je crois que je n'ai jamais autant dansé de toute ma vie."

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

" Et ce n'est pas fini. Tu as droit à trois danses de pause, puis c'est reparti. Nous devons prouver à toute cette jeunesse que nous avons encore de l'énergie, sinon nous, et par extension, tous les trentenaires du monde, en souffriront !"
Et en effet, après quelques minutes de répit, le temps de reposer les pieds et d'étancher la soif, Soren était sur ses pieds.
" Le Palais et le Port, c'est le morceau traditionnel luménien, tu ne peux pas ne pas danser dessus..." dit le Sunite en reconnaissant les premiers accords de la mélodie suivante.
Il lui tendit la main et l'entraîna sur la piste où se trouvaient à présent la quasi totalité de l'assemblée, soit à peine un peu plus de quarante personnes, en réalité.
(désolée pour le recyclage)

" Dans ma ville, il y a des marins,
Des voleurs et des paladins,
Des fantômes, des princes, des catins,
Des marchands et des comédiens,
Dans ma ville, il y a des guerriers,
Des forgerons et des fermiers,
Des capitaines, des boutiquiers,
Des prêtres, des rôdeurs, des sorciers

Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
La cité m'a jeté un sort
Je danserai jusqu'à la mort
Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
Je danse pendant que tout l'monde dort
Je danse, je danse, je suis plus fort

Dans ma ville, y'a un sanctuaire,
Où vit le dieu de la lumière,
Des jardins, le bord de la mer,
Un général prêt à la guerre,
Il y a une université,
Des comptoirs bien achalandés,
Dans le Luménien Libéré,
On parle des votes à l'assemblée.

Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
La cité m'a jeté un sort
Je danserai jusqu'à la mort
Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
Je danse pendant que tout l'monde dort
Je danse, je danse, je suis plus fort

Dans ma cité, on pleure parfois,
On manque de confiance en soi,
On est sujet au désarroi,
Puis on laisse éclater sa joie
Dans ma ville règne l'espérance
L'amour, le bonheur, la confiance
Et si tu as un peu de chance
Tu viendras rejoindre la danse.

Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
La cité m'a jeté un sort
Je danserai jusqu'à la mort
Et moi je danse, je danse encore,
Dans le Palais et sur le Port,
Je danse pendant que tout l'monde dort
Je danse, je danse, je suis plus fort."

Cette fois, Soren et Angèle regagnèrent leur table en même temps que la plupart des danseurs. Il était tard, ils étaient passablement épuisés, ils avaient défendu l'honneur de leur tranche d'âge.

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Ils avaient tenu ! Elle ne savait pas vraiment comment mais ils avaient tenu. Ils étaient allés s'asseoir en même temps que les autres. A dire vrai, la fatigue ne lui tomba dessus que lorsqu'elle s'assit sur sa chaise. Elle n'avait plus vingt ans. Soren non plus. Mais ils étaient restés à danser, comme les autres. Elle sourit à Soren. Elle et lui était totalement différent. Mais elle se sentait bien à ses cotés. Peut-être, si elle n'avait pas dû repartir au delà des mers, aurait-elle pu prendre le temps de le connaître mieux. Qu'entendait Moïra quand elle parlait de spécialiste de la carapace ?

[color=#c4d7d]"J'ai passé une merveilleuse soirée."[/color], finit-elle par dire.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Il la regarda dans les yeux, un sourire pétillant sur le visage.
" J'en suis ravi. J'ai passé une merveilleuse soirée, moi aussi."
Il lui prit la main et la porta à ses lèvres.
" Et la nuit n'est pas finie. Oserais-tu... aller arpenter le Parc avec moi ? Nous pourrions monter au belvédère... regarder les étoiles... faire l'amour dans l'herbe sans nous soucier de personne..."

[Althéa]

Quête : le hasard fait bien les choses

Angèle était d'accord avec les deux premières parties ... Pour la dernière, elle trouvait Soren bien téméraire. Ce n'était peut-être pas le moment de se faire arrêter pour attentat à la pudeur la veille de repartir à Manost. D'un autre coté, c'était prolonger la soirée. Lui laisser cet allant joyeux, prolonger le temps passé ensemble.

Son sourire s'élargit quand elle hocha la tête et dans le même temps se traita intérieurement de folle. La paladine était dans tous ses états. Et espérait que le froid pousserait le sunite à se diriger plutôt vers son lit.

[Galathée]

Quête : Le hasard fait bien les choses.

Ils se glissèrent donc à l'extérieur, saluant au passage les multiples amis anonymes qu'ils s'étaient fait en cours de soirée, à force d'enlacer des tailles et d'éviter de justesse de marcher sur des pieds. L'aubergiste leur ouvrit la porte, Soren lui serra la main, et ils furent avalés par la nuit. Il faisait frais mais le ciel était dégagé, couvert d'un million d'étoiles. Levant les yeux, Angèle constata que la voûte était légèrement différente sous cette latitude que dans sa lointaine cité. Soren profita de sa distraction, le nez dans la lumière astrale, pour l'entraîner vers le Parc sans qu'elle ne songe à protester.

[Galathée]

Quête : Equité

La taverne n'était pas très loin du Temple de Sunie, et Astrée y pénétra très bientôt. Il était encore très tôt et la taverne était pratiquement déserte. Le tenancier, âgé d'une cinquantaine d'années, astiquait des bolées en sifflotant derrière son comptoir. Deux jeunes gens, assis à des tables différentes, lisaient. Un couple discutait à mi-voix, tout au fond de la salle. Tous avaient autour de la vingtaine.
Reynald et Tybert étaient à une table centrale, attablés devant un verre, et le Sorlyn fit signe à la rôdeuse en la voyant entrer. Il se leva pour lui tirer une chaise.
" Alors ? Ces Sunites ?"

[Voyageuse]

Astrée sourit à Reynald dès qu'elle l'aperçut, ses interrogations sur l'avenir instantanément envolées. Elle le salua d'un léger baiser avant de s'asseoir sur la chaise si galamment tirée, souriant malicieusement en entendant sa question.
" Et bien, les sunites... ils sont beaux, charmeurs, et vraiment très accueillants. Et ils ont des thermes magnifiques..."
Elle le regarda d'un air faussement innocent, avant d'ajouter avec un clin d'oeil :
" Enfin, à ce qu'il paraît, j'ai refusé d'aller voir. Et je tiens à te rassurer, tu es infiniment plus séduisant qu'eux ! ", conclut-elle en lui prenant la main, entrelaçant ses doigts aux siens.