[RP] Guerre des Plaines Brûlantes - armée mélandienne

[Elzen]

Pas de soucis

« Merci. Tiens, si tu chantais quelque chose, toi ? Tu connais des chansons bien ? »

S'était assuré que la soupe ne risquait plus trop de se renverser, et n'allait pas trop souffrir d'être laissée à elle-même quelques instants, le tieffelin se saisit du chiffon et entreprit de nettoyer les dégâts – restant sagement entre l'enfant et la marmite, pour éviter d'autres incidents du même ordre. Avec un peu de chance, quelques frottements et il n'y paraîtrait plus, avant que la maîtresse des lieux ne soit revenue.

[Althéa]

La dame hocha la tête. Peut-être finalement était-elle plus rassurée de savoir Chance en haut et loin de ses enfants.

"Je vous ramène tout ça avec un morceau de pain. Si ça vous va."

Et elle descendit sans attendre la réponse. Le gamin était en train de chantonner à mi-voix.

"Trempe ton pain Marie,
Trempe ton pain dans la soupe,
Trempe ton pain Marie,
Trempe ton pain dans le vin."

Elle le gratifia d'une légère torgnole.

"Dis, tu n'as rien de mieux à faire ? Vas chercher tes frères. Et s'ils ne veulent pas, tu n'auras qu'à leur dire que le dernier arrivé fera la vaisselle."

Tout en parlant, elle remplit un bol de soupe, saisit le pain dans la huche, en coupant une généreuse portion et remonta à l'étage avec son précieux chargement. Elle posa le tout sur un tabouret, non loin de la tieffeline. Puis elle la regarda en silence.

[Echo]

A son retour, la maîtresse des lieux put constater que la tieffeline n'avait pas bougé ; elle n'en avait eu probablement ni la force ni la volonté. Elle n'hésita que quelques secondes avant de s'emparer de la généreuse tranche de pain pour croquer dedans à pleines dents. Puis elle saisit le bol de soupe et en but presque la moitié d'une traite, visiblement peu soucieuse de se brûler. En l'espace de quelques minutes, il ne restait plus rien à manger, même le fond du bol fut nettoyé avec un morceau de pain que la tieffeline sembla savourer tout particulièrement.

- Merci, souffla t-elle à la femme au tablier qui ne l'avait pas quitté des yeux.

Était-elle toujours aussi inquiète à l'idée d'héberger quelqu'un de son espèce ? En tout cas, cette façon qu'elle avait de la scruter mettait la tieffeline particulièrement mal à l'aide. Elle laissa s'écouler quelques secondes -mais cela parut durer des minutes entières- pour enfin oser demander :

- J'ai dormi pendant combien de temps ? Et où m'avez-vous trouvée ?

[Althéa]

La dame au tablier la regarda manger en silence avant de récupérer son bol.

"Oh, vous dormez depuis environ trois jours. On commençait à penser que vous ne reviendriez pas à vous, surtout qu'à un moment, vous avez eu l'air d'avoir très froid. Et puis ça s'est arrêté. Ce n'est pas moi qui vous ai trouvé mais mes garçons. D'après ce qu'ils m'ont dit, ils vous ont trouvé à proximité d'une maison en flamme. Je n'aime pas qu'ils s'éloignent surtout par les temps qui courent. Mais ils ont cru qu'ils pouvaient venir en aide à quelqu'un. Et ils n'ont trouvé que vous."

[Echo]

- Oh, alors vous ne m'avez pas retrouvée ivre morte près de la taverne ?

L'humour, c'était peut-être un peu prématuré, mais au moins cela aurait expliqué son amnésie -qu'elle espérait passagère. Elle n'avait aucun souvenir d'une quelconque maison en flamme. Elle porta sa main à sa tête, massant le haut de son crâne comme si elle espérait y découvrir quelque chose, une bosse peut-être. Mais rien.

[Althéa]

"Quelle taverne ? La taverne la plus proche est à des lieux à la ronde."

Visiblement, la maîtresse de maison n'avait pas saisi la subtilité de la diatribe. Elle croisa les bras.

"Ce qui me chiffonne, c'est le sang sur vos vêtements et sur vos mains. Je ne connais pas les gens qui habitaient la maison mais vous en sortiez peut-être ... Et je ne sais pas s'il y étaient encore quand la maison a brûlé. Dans tous les cas, je ne vous aurais pas laissée mourir de froid dehors ou vous faire dérober par les bêtes sauvages."

Mais son regard indiquait qu'elle se méfiait encore un tantinet.

[Echo]

La tieffeline se raidit à la mention de ses vêtements couverts de sang. Se réveiller sans aucun souvenir était déjà très déroutant, mais être couverte d'un sang qui n'est pas le sien l'était encore plus. Peut-être qu'elle avait tenu une autre personne blessée dans ses bras, une personne qu'elle connaissait. Ou peut-être qu'elle s'était faite attaquée et qu'elle avait du se défendre. Vu la méfiance et l'hostilité qu'elle devait inspirer, elle penchait pour la seconde option. Et si tu as effectivement tué quelqu'un ce jour-là, c'est qu'il l'avait sûrement mérité. Cette pensée la surprit, presque comme si ce n'était pas vraiment la sienne. Mais peut-être que retourner là-bas lui permettrait de l'aider à recouvrer la mémoire, même si elle n'était plus certaine de le désirer vraiment.

- Je vous répète que je ne me souviens de rien, répondit-elle, un peu trop sèchement. Elle continua plus calmement. Je ne veux pas vous causer d'ennuis, je partirai dès que mes jambes arriveront à me porter. Elle marqua une pause puis reprit. A part mes vêtements, est-ce qu'il y avait autre chose sur moi ? Des effets personnels ?

[Althéa]

"Tout est là. Nous n'avons touché à rien."

Sous le tas de vêtement, Chance remarqua un sac visiblement utile pour les voyageurs patentés. Le sien ou non, elle était incapable de le savoir. Par contre, si elle avait porté des armes, elles lui avaient été apparemment confisquées. Et la maîtresse des lieux se gardait bien d'en faire mention.

En bas, trois autres solides gaillards firent leur apparition dans la maison suivi du plus petit. Tous bruns d'yeux et de cheveux à l'image de leur benjamin. Ils jetèrent à Elzen un regard intrigué.

[Echo]

La tieffeline ne doutait pas un seul instant que la femme et ses fils ne s'étaient pas fait prier pour fouiller dans ses affaires et encore moins pour lui en soustraire quelques unes, mais elle se contenta de hocher la tête.

- Merci, j'y jetterai un oeil. Plus tard, ajouta t-elle lentement.

Elle n'avait visiblement aucune envie de faire ça pendant que cette femme l'observait comme un serpent.

- Je crois que j'ai encore besoin de repos pour l'instant.

[Elzen]

La maîtresse des lieux était passée trop rapidement pour que le tieffelin n'ait pu se proposer. Bah, il y aurait d'autres occasions.

Pour l'heure, sans mot dire, il s'employa à servir leur repas aux différents gamins. Tant qu'à faire, autant se rendre utile ; cela ne ferait que mettre son hôtesse dans de meilleures dispositions.

[Althéa]

La matronne hocha la tête avec une pointe de commisération. Ah, ces gens de la ville, toujours à dormir. Et quelque part, cela avait l'air de l'arranger un peu. Plus elle était fatiguée, plus elle était inoffensive. Du moins, c'est ce qu'elle avait l'air de penser. Elle recula juqsqu'à la porte qu'elle referma derrière elle avant de descendre.

En bas, Elzen apprit de la bouche du plus grand qu'il avait affaire à Joachim, Clotaire et Eudes et qu'aucun des trois -même des quatre - n'aimait la soupe. Leur mère descendant, ils n'en firent cependant nulle mention. Celle-ci sortit le reste du pain et des bols en terre cuite. Il était temps de passer à table.

[Elzen]

Heureusement qu'il n'y a pas Alceste

Le tieffelin s'efforça d'être aussi utile que possible en contribuant au service ; restant pour le reste en retrait pour ne pas perturber les habitudes de la famille. Toutefois, sitôt qu'il en vit l'occasion, il demanda, sur le ton anodin de la conversation :

« Comment se porte votre… invitée ? »

[Althéa]

Huit prunelles brunes, dix en comptant celles de la mère se tournèrent vers le tieffelin puis se croisèrent en silence. Le plus petit laissa échapper.

"La dame qui pue est réveillée mais elle est devenue folle."

Sa mère tenta de le faire taire avec une taloche mais il s'insurgea.

"Mais c'est vrai. Et en plus, on dirait qu'elle a peur de moi. Mais je ne vais pas la manger. Enfin ... Tant que je n'ai pas faim."

[Elzen]

Le tieffelin sourit.

« Tu ferais mieux de manger ta soupe, avant de commencer à t'intéresser aux gens. »

Puis, se tournant vers la maîtresse des lieux et reprenant plus sérieusement :

« Pour la “folie”, je doute de pouvoir faire grand chose ; mais j'ai quelques compétences en soins. Si vous jugez que je pourrais lui être utile, je peux peut-être me rendre à son chevet. »

[Althéa]

hrp : Alceste aurait mangé toute la soupe.

La maîtresse du lieu hésita. D'un coté, elle n'avait plus envie de voir la femme étrange et qui dégageait une étrange odeur de souffre. D'un autre, elle ne trouvait pas l'autre inconnu assez digne de confiance pour monter seul dans les étages.

"D'accord, mais je viens avec vous. Mais d'abord, mangeons."

[Elzen]

« Bien évidemment. »

Elzen laissa ensuite le repas reprendre son cours normal, mangeant suffisamment pour donner l'exemple aux enfants, mais suffisamment peu pour ne pas les priver. Les prises faites au braconnier, un peu plus tôt, et ses propres réserves, lui avaient permis de manger à sa faim, et il n'avait donc pas de besoin particulier. Et plus durait le repas, plus il devrait attendre pour ce qui l'intéressait, donc autant ne pas le prolonger lui-même.

[Althéa]

Les gamins affamés par leurs corvées autour de la maison eurent tôt fait d'avaler leurs soupes, presque plus vite que lui. La mère, plus mesurée prit le temps de saucer son assiette. Elle se tourna vers l'un des cadets.

"Clothaire, ce soir, c'est toi qui feras la vaisselle."

Il voulut protester mais elle l'interrompit d'une tape sur la tête.

"C'est ton tour."

Elle se tourna vers Elzen.

"Elle est en haut."

[Elzen]

Le tieffelin ne se montra en rien impatient, finissant calmement son assiette, accorda un regard encourageant au petit Clothaire, puis se leva en réponse aux propos de la maîtresse des lieux.

« Je vous suis. »

Ce qu'il fit, en effet. Quelle que pouvait être cette tieffeline, si elle avait eu peur d'un enfant, il était sans doute préférable de laisser une personne qu'elle connaissait passer la première pour ne pas l'effrayer. Il n'y aurait guère d'intérêt à parler avec elle, dans le cas contraire.

[Echo]

De son côté, la tieffeline avait profité de sa solitude pour vider son sac sur le lit. Elle n'y trouva qu'une arbalète légère non armée, un étui à potions semblait-il et un morceau de parchemin chiffonné. Elle se saisit du parchemin en premier et le déplia doucement, espérant y trouver une indication sur son identité. Mais après en avoir parcouru quelques lignes, elle dut se rendre à l'évidence : elle n'arrivait pas à lire l'écriture couchée sur le papier. Elle se demanda quel était l'intérêt de garder quelque chose qu'elle ne savait pas déchiffrer, mais la seule personne capable de répondre à cette question était présentement amnésique, alors elle finit par hausser les épaules et replaça le bout de parchemin au fond de son sac. Son étui à potions se révéla tout aussi peu digne d'intérêt puisque toutes les fioles qu'il contenait étaient vides ou cassées. Quant à l'arbalète... elle ne voyait pas très bien l'usage qu'elle pourrait en faire sans munitions. Mais peut-être qu'elle pourrait s'en servir pour assommer quelqu'un avec...

Puis son regard fut attiré par quelque chose à l'autre bout de la pièce : un miroir. Un miroir qui lui renvoyait l'image d'une frêle créature qui aurait pu avoir l'air humaine sans cette queue de diablotin qui s'enroulait autour de sa cheville. Lorsqu'elle s'approcha, elle distingua de petites cornes blanches en haut de son front, et l'iris de ses yeux était semblable à de l'or fondu. Ce n'est pas cela qui attira son attention, mais plutôt le pigment bleu de sa peau juste sous son oeil gauche, comme une tâche qui s'étendait jusqu'à sa gorge et qui semblait descendre encore plus bas. Elle toucha son visage et s'attarda sur cette marque ; sa peau n'était pas différente sous ses doigts, elle avait juste cet éclat bleu, presque surnaturel. Sa main retomba doucement sur son côté et la tieffeline observa son reflet sans arriver à admettre que c'était le sien : elle avait l'air... presque mourante. Mais qu'est-ce que tu as fait pour te retrouver dans cet état ?

Mais elle dut s'arracher à sa contemplation lorsqu'elle entendit des pas dans le couloir. Elle retrouva péniblement son lit et se recroquevilla sous les draps, dos à la porte. C'était certainement encore cette horrible femme qui la regardait toujours comme si elle s'attendait à devoir la tuer d'un instant à l'autre. Mais peut-être que si elle faisait semblant de dormir paisiblement, elle la laisserait tranquille une bonne fois pour toutes...

[Althéa]

"Elle dort, maugréa la femme, elle n'a fait que ça à part hurler depuis qu'elle est arrivée. Peut-être que c'est un progrès, peut-être pas. En tout cas, si vous voulez l'examiner ... Après, je ne sais pas trop quoi faire d'elle. Je connais un prêtre de Chauntéa pas très loin. Mais il est vieux et il a la goûte. Pas sûr qu'il puisse encore se déplacer."

[Elzen]

Rendormie… dommage. Mais à présent qu'il était là, autant se renseigner tout de même : il pourrait au moins, en la regardant, savoir si elle pouvait avoir fait partie de son clan, ce qui n'était pas rien.

« Je pense que je peux jeter rapidement un œil à son état, oui ; pour le reste, nous attendrons qu'elle se réveille. Elle ne semble pas bien lourde : si votre prêtre n'est pas en état de se déplacer, je pourrai peut-être la transporter jusqu'à lui. Mais peut-être ne sera-ce pas nécessaire. »

Amener une tieffeline vers un prêtre n'était pas la chose qui le rendait le plus enthousiaste, mais la maîtresse des lieux n'aurait sans doute pas fait cette proposition s'il était de cette sorte de prêtres qui veulent abattre sans sommation tout ce qui ressemble de prêt ou de loin aux créatures des plans inférieurs. Et s'il était à proximité, il veillerait à ce que tout se passe bien.
Pour l'heure, il s'approcha donc de cette silhouette recroquevillée sous les couvertures, qui, bien qu'il n'en distingue pas les traits, lui semblait curieusement familière…

[Echo]

La tieffeline se raidit imperceptiblement lorsqu'elle remarqua que la femme en tablier était accompagnée. Et lorsqu'elle entendit les pas se rapprocher d'elle, elle paniqua. Hors de question de continuer à faire semblant de dormir si ça impliquait de se faire tripoter par un inconnu...

- En effet, ce ne sera pas nécessaire, répondit-elle, se redressant avant que la silhouette de l'étranger ne s'approche davantage. Et je vous conseille de ne pas me toucher si vous voulez garder tous vos doigts.

Elle aurait bien aimé avoir une tête décapitée dans la main pour appuyer ses propos, malheureusement ce n'était pas le cas. Sa menace lui fit l'effet d'une blague, car elle savait qu'elle avait l'air probablement aussi dangereuse qu'un nouveau-né. Pourtant, ses yeux ocres braqués sur lui ne laissaient planer aucun doute : elle semblait déterminée à mettre ses menaces à exécution.

[Elzen]

C'était… elle ! Difficilement croyable, et pourtant… Mais elle semblait ne pas l'avoir reconnu. Ou bien, oublié ? Elzen ne savait pas trop comment réagir ; mais il était barde, et se composa rapidement un rôle. Le sursaut de son cœur ne se remarqua pas. La seule chose visible fut un sourire amusé se dessinant au coin de ses lèvres.

« Ce serait effectivement dommage. Comment se porte ton épaule, Chance ? Je gage que la cicatrice a dû bien diminuer, depuis notre dernière rencontre. »

Néanmoins, si elle s'était contenté de son bricolage, ce qui était probable, il lui semblait qu'elle serait encore perceptible. Il n'était pas si doué que ça…

[Echo]

Elle s'était attendue à ce que sa menace ne soit pas prise avec tout le sérieux qu'elle méritait ; en revanche, la réaction de l'étranger la décontenança complétement. En désespoir de cause, elle lança un regard à la femme en tablier, restée sur le pas de porte, mais elle non plus n'avait pas vraiment l'air de savoir de quoi il pouvait bien parler.

Elle ne prit même pas la peine de garder une attitude hostile lorsqu'elle lui demanda, comme si c'était là la seule chose qu'elle avait retenue :

- Comment m'avez-vous appelée ?

[Elzen]

Voilà qui était d'autant plus surprenant. Pour autant, si improbable que cela paraisse, le tieffelin était certain de ne pas se tromper de personne. Les yeux se trompaient, quelques fois ; mais le regard du cœur avait bien davantage d'assurance.

« Chance ? Est-ce que tu vas bien ? »

L'expression préoccupée de son visage n'était assurément pas feinte.

[Echo]

Presque sans en avoir conscience, sa main s'était doucement glissée sous sa tunique, au niveau de son épaule, et elle sentit une longue et large cicatrice sous ses doigts. Il la connaissait. Elle ne savait plus du tout qui elle était, mais lui, il la connaissait. Elle ouvrit la bouche puis la referma presque aussitôt, jetant un coup d’œil inquiet à la femme près de la porte : elle ne l'avait pas oubliée et sa présence la mettait toujours autant mal à l'aise. Bizarrement, ce n'était pas le cas de l'inconnu -sûrement pas si inconnu que ça d'ailleurs- c'était même tout le contraire, mais elle n'avait pas envie de le soumettre à un questionnaire alors qu'ils n'étaient pas seuls.

- Je ne me souviens de rien. Pas même de moi, ni... de vous. Je suis désolée...

[Elzen]

Mais la femme, manifestement, avait compris qu'il n'y avait aucun risque à les laisser tous seuls, et que sa présence était même superflue. Elle s'éclipsa, refermant doucement la porte derrière elle, pendant que le tieffelin s'approchait, calmement, s'efforçant d'avoir une attitude rassurante. Il ignorait comment la demoiselle allait réagir.

« Ce n'est pas de ta faute… mais je dois pouvoir t'éclairer un peu… je crois. »

Il hésitait à aller s'asseoir auprès d'elle. Mieux valait sans doute ne pas la brusquer.

[Echo]

Chance se décrispa lorsque la femme s'éclipsa discrètement mais elle ne cessa pas pour autant de jeter des regards en coin à la porte. Elle observa Elzen en silence alors qu'il hésitait visiblement à s'approcher d'elle, mais plutôt que d'y voir une tentative pour ne pas la brusquer, elle s'imagina qu'il avait peur d'elle. C'était étrange, il n'y avait rien dans ses yeux qui ressemblait à de la peur. Mais peut-être que cette histoire de doigts en moins l'avait impressionnée plus qu'il ne l'avait laissé paraître Ou alors c'est parce qu'elle avait une tête à faire peur...

- Tu... Elle ne savait pas comment elle devait s'adresser à lui. … sais qui je suis ? Et ce que je fais là ?

[Elzen]

« Ce que tu fais là, non. Qui tu es… »

Curieux à dire. Il ne l'avait, après tout, connu qu'une partie de nuit. Mais ils avaient parlé longuement. Compte tenu de sa situation, peut-être s'était-elle davantage confié à lui qu'à la plupart des autres personnes qu'elle connaissait.
Il s'enhardit à venir s'asseoir auprès d'elle, prêt à battre en retraite au moindre signe de gêne de sa part.

« Tu te nommes Chance. Tu viens de Melandis. C'est là que nous nous sommes rencontrés. Tu étais blessée, et je t'ai soigné comme je l'ai pu. »

Et je suis tombé amoureux de toi. Mais ça, il ne pouvait pas le dire ainsi.

[Echo]

Chance. Hum, original. Quant à Melandis, ce nom lui disait vaguement quelque chose ; lorsqu'elle y pensait, l'image d'une cité au milieu d'un désert s'imposa dans son esprit. C'était bon signe, cela voulait dire que ses souvenirs n'étaient peut-être pas perdus pour toujours. Mais c'est un tout autre type d'image qui lui trottait dans la tête lorsqu'elle regardait Elzen : elle se voyait à califourchon sur lui, complètement nue, sur le sol d'une chambre luxueuse. Elle ne savait pas très bien si c'était un souvenir ou un fantasme aussi étrange que soudain. Elle chassa rapidement ces images de sa tête.

- Plutôt efficacement d'après ce que je vois, dit-elle en passant sa main sur son épaule. Merci.