[Quête] Vers Hauterive - Streen

[Voyageuse]

Alors qu'ils avaient avancé au maximum de la vitesse de leur destrier, depuis Luménis, Jolan s'engagea à une allure beaucoup plus modérée sur le chemin emprunté par ceux qu'ils suivaient.
- Je ne sais pas ce que tu en penses, souffla-t-il à son compagnon. Mais je préfère leur laisser un peu d'avance pour ne pas être repérés. De toute façon cette route est une impasse, elle mène juste au village de Hauterive d'après la borne qui se trouve au carrefour. Mais il n'y a rien au-delà.
Effectivement, la petite route se poursuivait sur deux ou trois lieux encore. On devinait la présence de la mer au loin.

[Streen]

Ils avaient tellement parcouru de distance que Streen avait perdu toute notion de repère. De toute façon, il était fort probable qu’il ne soit jamais venu ici. La présence de la mer ne lui disait rien. Autant changer d’habitude et montrer par conséquent plus de prudence. Avec un haussement d’épaules, il répondit :
-D’accord, si vous estimez qu’il est préférable de leur laisser de l’avance, agissons ainsi.

[Voyageuse]

Ils ralentirent l'allure, et Jolan conduisit sa monture sur le bas-côté, espérant que la terre meuble étoufferait le bruit de ses sabots. Si leurs prédécesseurs s'étaient arrêtés quelque part, ils risquaient de les entendre arriver, et il tenait à être le plus discret possible.
Le route qu'ils avaient empruntée était peu fréquentée, mal entretenue, pleine de trous et de bosses. Elle s'achevait au village de Hauterive, qui, selon les dires du paladin, était un minuscule village de pêcheurs sans rien de particulier. Il estimait peu probable, du reste, que les deux hommes aillent jusqu'au village. Lui-même s'y était déjà rendu une ou deux fois et il imaginait mal l'une de ces petites maisons blanchies à la chaux en repaire d'une secte sharite. Non, il était beaucoup plus probable qu'ils bifurquent en route, sur l'un des petits chemins de terre qu'ils croisaient parfois à gauche ou à droite, et qui menaient à des fermes ou à des demeures isolées dans la campagne. Le tout était de trouver quel chemin ils avaient emprunté...

[Streen]

Bon visiblement, le trio ne s’était pas arrêté. D’après le paladin, il ne s’était pas arrêté à Hauterive. Il fallait donc continuer leur route. Il ne dit rien mais continua à examiner la surface du sol avoir quelques indices sur la direction qu’ils avaient prise.

[Voyageuse]

Ils parcouruent une lieue, puis une autre, croisèrent plusieurs chemins de terre. Trois d'entre eux, au moins, portaient des traces récentes de passage de chevaux, sans qu'ils puissent distinguer de monture visible, peut-être dissimulées par le vallonnement ou des bosquets.
- Voulez-vous qu'on explore chacun l'en de ces chemins, à pied ? Nous serons plus discret qu'à cheval...

[Streen]

Streen haussa les épaules en écoutant Jolan.
-Partir à pied ? Si vous estimez que c’est le plus sage, nous pouvons agir ainsi. Personnellement je n’ai pas de préférence.
A vrai dire, Streen aurait préféré continuer à cheval pour rattraper plus vite le trio mais comme il détestait ce type de monture, cela lui était finalement égal.
-Avez-vous une idée du chemin que nous devrions prendre ?

[Voyageuse]

Jolan désigna celui qui se trouvait juste devant eux, où on distinguait dans la boue des traces de sabot.
- Nous pouvons tenter celui-ci. Mais il y en avait deux autres, avant, où j'ai cru voir des traces de passage récent de cheval. Écoutez... Si vous voulez, vous explorez celui-ci, je rejoins les autres à cheval, je les suit un moment, et on se retrouve là ensuite pour faire le point ?
Il hésita, et se tourna vers son passager, le fixant brièvement.
- Mais surtout, quoi que vous voyiez... n'agissez pas seul. Revenez ici au point de rendez-vous. On ira ensemble.

[Streen]

Streen hocha la tête.
-Très bien, séparons nous pour le moment.
Il choisit le chemin indiqué par le paladin puis commença à marcher jusqu’à ce qu’il puisse voir quelque chose. Il examina les alentours à l’affut de tout bruit suspect.

[Voyageuse]

Jolan reprit la route en sens inverse, revenant sur leurs pas pour rejoindre les deux autres chemins qu'il avait repérés, tandis que le jeune guerrier s'avançait précautionneusement sur le chemin..
Sa vision nocturne lui permettait de voir bien des détails que des yeux humains n'auraient pu percevoir. A commencer par des traces de sabots, qui se dirigeaient vers l'extrémité du chemin. Il lui semblait qu'il y avait deux chevaux, sans qu'il puisse avoir de certitude absolue. Il n'était pas assez bon pisteur pour savoir s'ils allaient au pas ou au galop, ni pour estimer leur poids et savoir s'il pouvait correspondre aux montures recherchées. Il ne pouvait pas non plus savoir si les traces étaient vieilles de plusieurs heures ou toutes récentes. Mais elles étaient là, et il fallait bien explorer toutes les pistes se présentant...
Le chemin s'éleva, montant au sommet d'une petite éminence, lui offrant un magnifique panorama sur la mer non loin. Puis il redescendit, se perdit au coeur d'un petit bosquet avant de ressortir au milieu des champs. Les traces de sabots étaient toujours présentes. Et face à lui, à quelques centaines de mètres, se trouvaient les bâtiments endormis d'une ferme. C'était vraisemblablement la fin du chemin, et les traces y allaient tout droit.

[Streen]

Des traces de sabots ? Oui il devait probablement s’agir du trio que Streen recherchait. Il ne savait pas si ces traces prouvaient que ceux qui les ont laissés sont partis au trot ou bien au galop mais ca n’avait pas grande importance. Par contre le fait qu’il n’y aie que deux chevaux l’intriguait davantage. Et pourquoi seraient ils allés dans une ferme ? Non, ce ne pouvait pas forcément être eux. Et il était impossible de savoir si elles étaient récentes ou non. Le seul moyen d’en avoir le cœur net était de s’approcher de la ferme. Il pourrait toujours avertir Sir Jolan après. Mais comment réagir si jamais les deux frères l’attendaient (s’ils étaient bien là) ? Il s’approcha de la ferme en rampant mettant à profit son infravision.

[Voyageuse]

La ferme se composait d'un grand bâtiment servant d'habitation, et de quelques dépendances où se trouvaient sans doute les bêtes à en juger par les bruissements et les odeurs. Tout semblait parfaitement calme. Aucune lumière n'était visible aux fenêtres, et aucun bruit n'en provenait, comme si tout le monde dormait.
Les traces de chevaux obliquaient, se dirigeant probablement vers les écuries, et des traces de pas parcouraient la cour en tout sens. Un chien dormait, dans une niche, tout près de l'entrée de la maison. Il était probable qu'il se réveillerait s'il s'approchait de trop près.

[Streen]

Hum…tout était bien calme, silencieux, un peu trop même. Pourtant plus il réfléchissait à la situation, plus il doutait de la présence du trio dans ce coin. Pourquoi une secte se trouverait dans ce trou perdu ? Il n’y avait que quelques habitations et un chien. Les traces de sabots de cheval devaient être plus anciennes qu’il ne se l’imaginait. Bien entendu, s’approcher en douce pour être certain de son hypothèse était tentant mais le chien ne lui inspirait pas confiance. Streen n’avait pas peur d’un chien. Il pourrait facilement le tuer avec son épée. Mais s’il aboyait et qu’il donnait l’alerte ? Et si plusieurs paysans le pourchassaient à l’aide de fourches ? Et s’il y avait vraiment les deux frères et que l’alerte allait être donnée ? Non, c’était trop risqué. Il allait devoir informer Sir Jolan de sa trouvaille mais doutait fortement qu’il s’agisse de cet endroit. Il repartit en direction du rendez-vous avec le paladin.

[Voyageuse]

Le jeune guerrier parcourut donc en sens inverse le chemin qu'il venait d'emprunter, franchissant la petite éminence, un bosquet touffu, et se retrouvant finalement à l'intersection où il avait quitté la petite route. A sa droite se trouvait Hauterive, sans doute plus très loin. A sa gauche, la direction par où s'était éloigné le paladin, parti explorer les deux autres chemins où ils avaient aperçu des traces. Mais Jolan demeurait invisible. Et Streen eût beau attendre de longues minutes, nul bruit de sabot de ne faisait entendre. Soit le paladin s'était volatilisé, soit, peut-être, les chemins qu'il devait explorer étaient diablement longs... Et plus le temps passait, moins cette hypothèse semblait plausible.

[Streen]

En ne voyant pas le paladin revenir au lieu du rendez-vous, Streen commença à s’inquiéter. Comment se faisait il qu’il ne soit pas ici ? Avait il rencontré des chemins ? Ou pire, avait il croisé un des deux frères voire les deux et n’en avait pas réchappé ? En tout cas, il n’allait pas revenir vers la ferme, l’hypothèse que les deux frères y soient était trop improbable. Et puis si Jolan avait rencontré des difficultés et qu’il avait besoin d’aide, Streen devait être prêt à voler à son secours. Il choisit de suivre la piste prise par le paladin et de suivre ses pas. Malheureusement, sans monture, il ne risquait pas d’arriver très vite.

[Voyageuse]

]Il dut suivre la route pendant un bon moment, examinant chacun des chemins qu'il croisait, avant d'en trouver un, puis un autre presque en face, où se distinguaient des empreintes récentes de chevaux. Il prit l'un des deux au hasard, parcourut plusieurs centaines de mètres à travers champ et arriva de nouveau à une ferme, tout aussi calme et endormie que la précédente.
Le troisième chemin s'avéra plus prometteur. Il traversait un petit bois touffu, et à peine eût-il fait cent mètres qu'il se trouva face à une sombre silhouette à quatre pattes : le destrier du paladin, planté au milieu du chemin, immobile. L'air parfaitement calme... ou peut-être inquiet ? Streen aurait été bien en peine de le deviner.

HRP : pas de souci si tu as moins de temps dans les jours à venir, on va meubler avec Sylveneige...

[Streen]

Enfin, Streen avait trouvé la piste du paladin. Ce qui l'inquiétait en revanche, c'était l'absence de ce dernier. Seul son destrier était présent. Où se trouvait il à présent? Pourquoi n'avait il pas amené son cheval? lui était il arrivé quelque chose? Beaucoup trop de questions trottaient dans sa tête. Il s'approcha du cheval puis hésita lorsqu'il fut assez prés de lui. Devait il monter dessus et explorer lui-même les environs? Non, il devait d'abord retrouver le paladin. Il aviserait après. De plus, ce n'était pas en avec ce qu'il avait appris en une matinée qu'il parviendrait à dresser le cheval de Jolan. Peut être que de dernier n'obéissait qu'à son maître d'ailleurs. Il fouilla le sol à la recherche de traces de pas.

[Voyageuse]

Il y avait des traces de pas, des traces de sabot aussi, qui suivaient le chemin. Trop, et trop floues, pour qu'il sache si c'était bien celles qu'il cherchait, il n'était pas expert. Mais il était probable que le paladin ait laissé son cheval en arrière pour partir explorer plus loin sur le chemin, plus discrètement.
Subitement, il vit le destrier se raidir, et pousser un long hennissement. On aurait juré qu'il était inquiet. Il fixait avec angoisse le chemin, là où avait sans doute disparu son maître. Il se mit à renâcler, à gratter du sabot, mais ne bougea pas d'un pouce.

[Streen]

Évidemment, la piste ne révélait rien d’intéressant. Les traces de pas étaient bien trop floues et bien trop nombreuses. Le hennissement le fit sursauter. Etrangement, il regardait dans une direction, peut-être celle que le paladin avait prise. Son comportement lui parut anormal. Etait-il arrivé quelque chose à Jolan ? Etait-il simplement retardé ? S’il s’était dirigé vers une des fermes, il ne risquait pas grand-chose. Le trio ne pouvait loger dans l’un d’entre elles. Mais qu’y avait-il au bout du chemin ? Il n’en avait aucune idée. Les secondes s’étant faîtes des minutes, il poussa un soupir d’impatience puis jugea plus sage de partir à la recherche du paladin. Il décida de partir dans la direction que le cheval avait fixé mais il ignorait s’il trouverait réellement quelque chose.

[Voyageuse]

Le petit chemin s'éloignait de la route principale, en direction du nord. Il était étroit et paraissait peu fréquenté, mais les marques de sabot semblaient fraîches. Celles de pas étaient trop intermittentes pour qu'il puisse être certain que c'était bien Jolan qu'il suivait.
Le jeune guerrier contourna ainsi une petite colline, s'enfonça au fin fond d'un bois et finit par aboutir à un espace plus dégagé, tout au bout du chemin. Celui-ci aboutissait à une immense grille, derrière laquelle se trouvait un parc mal entretenu cerné de murailles hérissées de piques. Au centre du parc se dressait une grande maison bourgeoise, aux murs fortifiés encadrés de deux tourelles, qui semblait plus ou moins abandonnée. Mais ce n'était qu'une apparence : les traces de sabots franchissaient la grille pour se diriger apparemment vers des dépendances situées sur la gauche, dans le parc. Les traces de pas, quand à elle, ne franchissaient pas la grille et semblaient plutôt partir vers la droite, mais elles disparaissaient rapidement, comme si l'homme avait cherché à les masquer.
Et en observant mieux, il lui sembla voir la lueur d'une bougie à travers une fenêtre. Ou peut-être était-ce un reflet des premières lueurs de l'aube...

[Streen]

Streen jubila. Cette fois, il était certain de se trouver sur la bonne piste. Les traces de sabots devaient provenir du trio qu’il recherchait. Le problème principal était de retrouver le paladin. Apparemment il n’avait pas pris la grille d’entrée. Cela dit, il avait probablement pris la bonne décision s’il ne voulait pas se faire repérer. Bon, maintenant il fallait agir avec prudence mais également rapidement. S’il arrivait après l’aube, ce serait trop tard, il serait facilement repéré. La bougie visible du haut d’un fenêtre l’intriguait mais pour le moment, il devait chercher Jolan. S’il n’avait pas pris le portail , c’est qu’il avait du chercher une autre entrée. A moins qu’il ne soit déjà rentré. Il allait devoir faire le tour pour voir s’il n’était pas dans les parages. Dans le cas contraire, il s’approcherait de la fenêtre avec la bougie. Il fit le tour de la demeure cherchant visuellement le paladin.

[Voyageuse]

La demeure était assez vaste, et cernée d'un mur haut de trois mètres, hérissé de longues piques extrêmement serrées. Il semblait quasiment infranchissable. Il vit cependant un arbre, poussant contre le mur, qui pouvait être facilement escaladé et dont une branche solide permettait d'accéder de l'autre côté. C'était un passage presque parfait. Mais c'était le seul, à l'exception bien sûr du grand portail qui était peut-être fermé à clé. Ou peut-être pas.
Il ne vit, en revanche, nulle trace du paladin. Personne ne l’interpella, personne ne parut le voir. La maison restait parfaitement silencieuse, elle aurait paru inhabitée s'il n'avait pas cru apercevoir, à deux reprises, une bougie se déplaçant derrière des fenêtres à l'étage. L'aube ne tarderait plus guère à se lever.

[Streen]

Le paladin avait donc réussi à rentrer. Pourtant tout était calme, trop calme même. Impossible de savoir si c’était bon signe ou non. Mais les deux frères, se trouvaient ils vraiment ici ? Probablement. Sans cela le paladin ne serait pas rentré. A présent que l’aube ne tarderait pas à se lever, il fallait rentrer d’urgence dans l ;a maison ce qui ne l’enchantait pas. Il revint illico vers le portail puis appuya sur la poignée. Restait à savoir s’il était ouvert ou clos. De toute façon, il devait se diriger vers la bougie.

[Voyageuse]

Étrangement, la poignée s'abaissa sans le moindre effort. Le portail n'était absolument pas verrouillé. Il entendit un léger grincement comme il le poussait doucement...
Et puis, subitement, il ressentit un étrange picotement, fut entouré d'une lumière violacée... et s'aperçut qu'il ne pouvait plus bouger. Sa main restait collée à la poignée, ses pieds collés au sol, et aucun de ses muscles ne répondait. Il ne pouvait pas plus battre des paupières, détourner ses yeux ou remuer les lèvres qu'une statue de pierre. Il était totalement paralysé.
Et quelques minutes plus tard, il vit la porte de la maison s'ouvrir et deux silhouette se diriger vers lui. Les deux frères.

[Streen]

Streen réalisa que tout s’était déroulé très facilement lorsque la poignée s’est abaissée, trop facilement même. Comme si…Il fut soudain paralysé. Comme si…cela allait se produire. Il s’était fait prendre bêtement dans un piège mais d’un autre côté, seul un mage ou un voleur aurait pu le détecter. Aurait-il dû grimper à l’arbre ? Non, les deux frères si c’étaient eux avaient peut-être piégé tout le terrain. Et puis il fallait bien qu’il essaie de rentrer. Il frémit d’horreur en voyant les deux frères sortir. Apparemment, il s’agissait bien d’eux et ils l’avaient repéré. Bon, pas de panique, il était déguisé, ils ne le reconnaitraient pas ou du moins s’ils ne fixaient pas ses yeux trop longtemps. Il pouvait très bien leur dire « Excusez moi, je viens de la ferme voisine et nous n’avons plus de lait, pouvez vous nous en fournir ? ». Bof pas très crédible. Sinon « Je suis un voyageur perdu et je vois demande l’hospitalité pour la nuit ». Non plus, la nuit était entrain de se terminer. Il réalisa que ses lèvres ne pouvaient pas non plus bouger. Il était figé comme une statue. Bon, il y avait un avantage à cette situation, il n’aurait pas à inventer une excuse bidon. Par contre, si le paladin n’intervenait pas dés maintenant, il serait en très fâcheuse position. Mais étant donné qu’il était sûrement rentré, mieux ne valait pas trop y croire.

[Voyageuse]

Les deux hommes s'avançaient d'un pas tranquille, comme s'ils avaient tout leur temps. L'aîné portait un cailloux luminescent qui perçait sans peine la pénombre. Le plus jeune tenait à la main deux bracelets de fer qu'il lui passa aux poignets, les liant entre eux et à la grille d'entrée. Pour faire bonne mesure, il lui enchaîna également les pieds.
- Le sort ne devrait pas tarder à se dissiper, fit remarquer son frère qui observait la scène avec flegme. Voyons donc qui nous avons sous ce capuchon, ajouta-t-il en lui ôtant sa capuche, éclairant son visage avec son cailloux enchanté.
Il eût un sourire cruel.
- Oh, quelle surprise ! fit-il d'un ton goguenard. Le jeune demi-elfe de la taverne... Mais c'est votre amie Sylveneige qui va être contente ! Elle qui faisait de son mieux pour nous convaincre que vous étiez mort... et voilà que vous venez gâcher sa belle comédie ! Quel dommage, vraiment...
- Elle est où, d'ailleurs ?
- En cuisine... mais laisse-la donc espérer qu'elle peut encore quelque chose. La chute ne sera que plus rude...

Un picotement dans ses membres avertit Streen que le sortilège venait de prendre fin. Et l'aîné des frères dut le percevoir, car il s'adressa aussitôt à lui.
- Voyons donc... Peut-être pourriez-vous nous dire ce que vous faites ici ? je serais curieux d'entendre votre version des choses, tiens...

[Streen]

Streen était encore sonné par le choc qu’il venait de subir. Non pas qu’il ait ressenti une douleur aigue mais un choc à la fois physique et psychologique. Il voyait encore trente-six étoiles suite à la panique qui venait de s’instaurer dans son esprit. Mais le plus grave, c’était l’échec de la quête. Ils savaient également que Sylveneige était une espionne pour le compte de Luménis. Jusqu’ici, Streen avait survécu. Cette fois, il doutait de s’en sortir. Mais il s’inquiétait davantage pour Sylveneige. A vrai dire, si Streen ne l’avait pas connue, cela lui aurait été égal que sa vie ne tienne qu’à un fil. Il aurait dû mourir depuis longtemps. Il n’aurait même pas dû voir le jour si ses parents avaient renoncé à leur projet. Mais comment sauver la vie de Sylveneige ? Et puis il était inutile de dire un mensonge, il était démasqué. Très vite, il essaya d’élaborer un plan dans sa tête.
-Ha c’est vous fit il. A vrai dire ça ne me surprends pas, je comprends pourquoi mon maître m’avait demandé de l’attendre à l’extérieur. Je me doutais bien que cela vous concernait même s’il ne m’a pas expliqué pourquoi. Lui c’est le maître, moi le serviteur. Alors j’obéis aux ordres, on ne discute jamais des ordres de son supérieur.
Il poussa un soupir avant de reprendre :
-Je suis rentré car il est à l’intérieur et il n’est toujours pas ressorti alors je me suis inquiété et je suis sorti. Où est il d’ailleurs à ce propos ?
Puis il éclata de rire avant de reprendre :
-Sylveneige ? Mes pauvres, vous n’avez pas choisi la femme la plus futée. Elle est tellement crédule. Il suffit de lui faire la moindre promesse pour qu’elle y croit et se jette sur l’occasion venue. Et lorsqu’elle est passée à la commanderie, j’avais pour ordre de ne pas sortir. Quel dommage, j’aurais bien voulu m’amuser encore un peu avec elle. Je ne sais pas pourquoi les paladins lui ont caché cette information mais finalement ils ont eu raison puisqu’elle y a crue.
Streen ignorait si son histoire allait tenir debout. Mais si Sylveneige pouvait être blanchie par les deux frères, non seulement elle aurait la vie sauve mais en plus, peut être qu’elle pourrait continuer la mission en intégrant la secte. C’était à elle de se montrer convaincante. Streen quant à lui ne pouvait pas faire plus.

[Voyageuse]

Les deux hommes échangèrent un regard perplexe devant l'incohérence des propos du jeune homme. L'aîné haussa les épaules.
- Bon. Reprenons...
Il fixa Streen droit dans les yeux.
- Qui est celui que vous appelez votre maître ? je veux son nom et son... métier. Vous dites qu'il est entré... L'avez-vous vu entrer ? Et par où ?
Il échangea un autre regard avec son frère.
- Serviteur... mon oeil, souffla l'autre.

[Streen]

Visiblement l’ainé semblait plus crédule que son frère cadet même si Streen doutait qu’il soit idiot. Il fallait continuer à les faire parler, à les retarder. Si Sir Jolan n’avait pas été capturé, autant gagner du temps. Maintenant qu’il avait parlé d’un maître, il devait continuer à jouer le jeu jusqu’au bout. Ainsi, il reprit :
-Comment vous ne savez pas ? Je parle du paladin bien sûr.
Il fit mine de réfléchir et continua :
-Enfin il se peut que vous ne le connaissiez pas. Peut-être même que vous ne l’avez pas rencontré. A vrai dire, il ne m’en a pas informé. Il s’appelle Sir Jolan et il fait partie des paladins lathandrites. Vous ne l’avez pas vu rentrer ? Pourtant il m’a fait comprendre qu’il en avait l’intention. Je suis venu pour lui.

[Voyageuse]

Les faire parler, c'était facile en réalité : l'aîné des deux frères ne semblait demander que cela...
- Ainsi, son petit nom c'est Jolan. Voilà une information utile... Et il avait l'intention d'entrer, avez-vous dit ? Mais... Pour quoi faire au juste ?
L'homme secoua la tête, puis reprit, sur le ton de la confidence.
- Pour tout vous dire... Nous savons très bien que nous sommes suivis depuis Luménis. La seule chose que nous ignorons c'est la raison pour laquelle votre ami paladin fait cela. c'est un mystère... qui nous dépasse ! Mais j'imagine que vous... vous le savez !
Son frère ne disait pas un mot mais semblait s'amuser grandement de ses paroles.

[Streen]

Streen secoua la tête mais décida de jouer le jeu.
-A vrai dire, non. Il ne m’a pas expliqué clairement la raison pour laquelle il voulait rentrer. A vrai dire, je ne savais même pas que vous étiez ici même si cela ne me surprend pas totalement. Il m’a ordonné de le suivre et de monter sur son cheval et de cesser de poser des questions. Il m’a parlé simplement d’une organisation secrète à laquelle vous appartiendrez mais je n’en sais pas plus. Enfin cela je m’en doutais puisqu’il m’avait chargé de vous demander d’en faire partie. Quelle idée, je ne sais pas ce que vous y faites mais c’est la dernière fois que j’accepte ce genre de mission.