[Quête] Guerre des plaines brûlantes : UCGPLM - Arthur

[Arthur de Faisanlys]

Arthur essaya de se représenter la disposition des lieux, jusqu'à ce que les dernières paroles des deux Mélandiens atteignent sa conscience.
" Pourquoi ne devrions-nous pas rencontrer vos compatriotes ? les interrogea-t-il. S'ils ne sont pas à la solde de Destertres, ce serait plutôt une bonne nouvelle... Ou bien pensez-vous que tout le monde se soit rallié à sa cause ? Le comte doit avoir d'autres officiers loyaux..."

[Taliesin]

Ses compagnons grimacèrent, embarrassés.
-Tous ses officiers lui sont loyaux et préféreraient mourir plutôt que de le trahir.
-Mais ils ont pu être victimes d'une mutinerie, comme Grimaud, et si c'est le cas, leurs hommes ne nous feront pas bon accueil.
-Même sans mutinerie... Qui sait quel salades leur a servi Destertres ? Il a pu leur dire que le comte était mort. S'ils l'ont cru, je doute qu'ils estiment de leur devoir de te protéger. Les serments d'un mort engagent rarement les vivants...
-Pire, peut-être qu'ils... hum... vous jugeront responsables de ce qui est arrivé, toi et les autres prisonniers.
-Alors voilà, vaut vraiment mieux qu'on les évite. Tous autant qu'ils sont.

[Arthur de Faisanlys]

Pendant un instant, Arthur les dévisagea, incrédule. Est-ce qu'ils étaient en train de lui dire qu'ils songeaient à renoncer à la sécurité de leur propre camp pour son salut à lui, un paladin luménien, un ennemi, qu'ils ne connaissaient pas quelques heures plus tôt ? Non, il avait dû mal comprendre.
" J'imagine que... nous aviserons en temps utiles." murmura-t-il, troublé.
Ils auraient pu aisément prétendre l'avoir escorté jusqu'à trouver un nouvel officier. Il n'était pas certain qu'il se serait défendu. Même s'ils le trahissaient, il n'imaginait plus pouvoir lever son arme contre ses deux compagnons. Car il méritait d'être trahi, il l'aurait compris, accepté, beaucoup plus que le contraire, à bien y réfléchir.
" Savez-vous où était enfermé Destertres ? Cela devrait nous indiquer la direction à ne pas emprunter, pour commencer..."

[Taliesin]

-Il était enfermé dans la tour sud-ouest.
-Et c'est vers la tour nord-est qu'ont filé les nôtres pour échapper à la brume.
-Bon, reste donc la sud-est et la nord-ouest. Mais pour arriver à se repérer dans ces souterrains, c'est pas gagné.
-Facile : le couloir qu'on va prendre se dirige vers l'ouest.
-Comment tu sais ça ?
-Ben, j'ai fait gaffe, en descendant, et j'ai vu qu'il allait à l'opposé de l'endroit où sont les grandes portes du hall qui, elles, donnent à l'est.
-Et comment tu sais qu'elles donnent à l'est ?
-Facile, j'ai regardé la mousse sur les troncs qui, elle, est toujours au nord.
-Mais qu'est-ce que tu racontes ?!
-Des conneries. Pour les troncs. Mais le reste, c'est vrai.

[Arthur de Faisanlys]

" Allons-y pour l'ouest, alors..."
Là où le soleil se couchait. Mauvais présage. Mais il ne pouvait pas faire le mystique auprès de Mélandiens.
" Je veux bien prendre un des deux boucliers, maintenant que je n'ai plus le lieutenant."
Toute l'absurdité de la situation le frappa soudain. Il était en train d'imaginer fuir d'une forteresse manostienne envahie par des morts-vivants, avec deux hommes qu'il connaissait à peine, et dont la subite amitié lui semblait basée sur une folie dont ils s'éveilleraient bientôt. Ils ne savaient pas vraiment vers quoi ils fuyaient, de surcroît. Des troupes mélandiennes lointaines, qui enverraient un renfort incertain, et dans les griffes desquelles il se retrouverait à nouveau prisonnier. Mais il le devait à Grimaud. C'était une expiation nécessaire.

[Taliesin]

Hector lui confia son bouclier sans hésiter : ainsi pourrait-il tenir une torche tout en brandissant son épée, si le besoin s'en faisait sentir.
Ils gravirent alors les marches, gagnèrent l'étage supérieur, s'enfoncèrent précautionneusement dans le couloir qu'ils avaient remonté, en partie, un peu plus tôt dans la journée. Ils dépassèrent le dernier projectile que l'archer leur avait décoché, puis les précédents, parvinrent à l'endroit où une flaque de sang aux trois quarts séchée rappelait la présence du cadavre qu'ils avaient amené en lieu sûr.
-On approche du croisem... commença Rodolphe.
Un sifflement, un choc sourd, une vibration dans le bras d'Arthur.
Une flèche venait de se planter avec force dans son bouclier.

[Arthur de Faisanlys]

" Hector, derrière." souffla Arthur, en se plaçant d'instinct devant le Mélandien.
Il jeta un regard en biais vers ses acolytes.
" Soit on change de tour et vous connaissez le chemin, soit on charge. Vite."

[Taliesin]

-A moins qu'on trouve un passage secret, faut absolument gagner le croisement pour pouvoir atteindre l'une ou l'autre tour. Alors...
-Alors on charge.
Ils se ruèrent donc en avant, Arthur et Rodolphe en première ligne, Edgar derrière eux. Les flèches se mirent à pleuvoir, se plantant dans les boucliers derrière lesquels ils se protégeaient ou les frôlant de près : manifestement, le tireur n'était plus solitaire....
Enfin, à la lueur de leur torche, apparurent quatre silhouettes en armure qui lâchèrent aussitôt leurs arcs pour tirer leurs épées. Elles se tenaient au beau milieu d'une intersection : le couloir qu'ils remontaient se poursuivait tout droit, un autre partait sur la droite, un troisième sur la gauche.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur se rua dans la mêlée sans arrière pensée. Il avait l'intention de balancer son bouclier sur son premier adversaire pour pouvoir reprendre son épée à deux mains — c'était son mode de combat de prédilection — puis de lâcher ses coups sans les retenir. Le jeune homme était grand et fort et ses instructeurs l'avaient toujours encouragé à user des avantages que lui avaient conférés la nature, plutôt que d'essayer de se métamorphoser en un bretteur leste dont il n'avait aucune caractéristique.
Il ne savait pas qui étaient leurs adversaires, mais ils les avaient attaqués sans sommation, ils devaient donc être à la solde du nécromancien. Dans le cas contraire, le paladin espérait qu'Hector ou Rodolphe se hâterait d'interrompre les hostilités.

[Taliesin]

Non seulement ses compagnons ne le retinrent pas mais, de surcroit, ils attaquèrent à sa suite, Hector prenant juste le temps de placer sa torche sur un support mural voisin avant de rejoindre la mêlée.
Leurs adversaires étaient des morts-vivants, Arthur s'en rendit vite compte à la très légère lenteur de leurs mouvements. Et, malgré leurs surprenantes capacités martiales, il avait déjà terrassé l'un des zombies et blessé un second lorsque Rodolphe s'exclama :
-On nous tire dessus depuis le couloir de droite ! Faut se mettre à un endroit moins exposé !

[Arthur de Faisanlys]

La meilleure chose à faire était d'essayer de pousser leurs adversaires dans le prolongement du couloir qu'ils avaient emprunté pour rejoindre l'intersection, ou de reculer de quelques mètres, histoire de quitter l'espace ouvert entre les quatre conduits. Arthur n'avait pas d'idée préconçue et leur groupe pouvait éventuellement se diviser le temps que durerait l'affrontement. Il décida d'aviser en fonction de l'attitude de son mort-vivant : agressif ou défensif.

[Taliesin]

Il était agressif, pour le moins. Dénué de peur comme de volonté propre, obéissant aveuglément aux ordres de son sinistre maître quoi qu'il lui en coûte, le zombie frappait tel un automate, ne laissant guère de répit au paladin et avançant sitôt que celui-ci faisait mine de reculer.
A ses côtés, Rodolphe n'avait pas encore bougé, son ennemi lui donnant du fil à retordre. Hector, lui, s'était replié : ne portant pas de bouclier, il était indéniablement le plus menacé par les traits ennemis. Sans doute, aussi, souhait-il récupérer sa torche, pour l'heure leur unique source de lumière.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne voulait pas que Rodolphe reste exposé, mais s'il laissait son zombie le pousser en arrière, il serait bientôt incapable de lui venir en aide. Aussi tenta-t-il de bloquer la progression du mort-vivant pour qu'il fasse écran de son corps putréfié et protège le Mélandien le temps nécessaire à ce que ce dernier ne se défasse de son adversaire. Peut-être y aurait même moyen d'obliger la créature à offrir son dos aux flèches, ce qui les couvrirait tous les deux.

[Taliesin]

Sa manœuvre réussit, et il vit le mort-vivant tressauter à au moins trois reprises comme des flèches l'atteignaient. Cela contribua à l'affaiblir, sinon à le distraire, et le paladin ne tarda plus guère à le renvoyer à la mort dont il n'aurait jamais dû revenir. Rodolphe, lui aussi, avait fini par se débarrasser de son adversaire, Ils purent donc tous deux se replier, rejoindre Hector.
-Ça tirait des deux côtés... souffla celui-ci.
-Ouais. Alors faut qu'on fonce tout droit.
-Sauf que s'il y a des ennemis en face aussi, on sera pris en tenaille.
-En même temps, qui nous dit que le hall est pas déjà envahi, que des tas d'horreurs sont pas déjà en train de s'approcher dans notre dos ?
-T'as le don pour remonter le moral, toi...-

[Arthur de Faisanlys]

" Est-ce qu'en face, ce n'est pas la Tour où était enfermé Destertres ? demanda Arthur tout en reprenant son souffle. On n'a pas trop le choix, je suppose, mais ça risque d'être coton..."
Déjà, pour la discrétion, ils pouvaient repasser... Enfin, le fait qu'il y ait des gardes embusqués était bon signe, tout bien considéré : si le nécromancien avait déjà pris possession de l'entièreté de la forteresse, il se serait passé de ces hommes en faction, c'était donc qu'il demeurait des poches de résistances...

[Taliesin]

Rodolphe se tourna vers son collègue, qui semblait avoir plus de facilités à se repérer dans les souterrains.
-Comme le couloir file plein ouest, m'est avis qu'il rejoint la muraille occidentale et le tunnel qui la longe, dit celui-ci. Donc, quand on aura atteint ce nouveau croisement, faudrait prendre à gauche pour arriver à la tour où on avait bouclé le traître. Si on prend à droite, par contre, il y a des chances que celle à laquelle on aboutira soit déserte.
-Il y en a, ouais, mais je suis pas sûr qu'elles soient très élevées...
Ils entendirent alors des pas provenant des passages latéraux. Manifestement, les tireurs embusqués avaient décidé de ne pas les laisser tranquilles.

[Arthur de Faisanlys]

" Ils risquent d'être trop nombreux pour que nous les affrontions tous, murmura Arthur. Nous devrions courir. Si nous déboulons rapidement du couloir, ils ne pourront pas tirer. Je prends les arrières, on se retrouve à la tour."
C'était un plan très incertain, mais leurs options étaient limitées.

[Taliesin]

-Hors de question de se séparer. Vu les circonstances, ce serait du suicide.
-Et puis, on est pas du genre à laisser quelqu'un derrière.
-Alors on court, mais tous ensemble.
Ils s'élancèrent, franchirent l'intersection sans être la cible d'aucun trait puis enfilèrent le couloir à grandes enjambées, dépassant de nouvelles portes closes percées dans les murs latéraux. Les zombies se ruèrent à leur suite, ils les entendirent clairement. Toutefois, ils gagnèrent indéniablement du terrain sur eux. La menace semblait s'éloigner.
Et puis, les flèches se remirent à pleuvoir. Beaucoup les frôlèrent, deux percutèrent le harnois d'Arthur sans s'y enfoncer, mais une troisième se ficha dans le mollet d'Hecrot. Lequel poussa un cri, lâcha sa torche et s'étala de tout son long...

[Arthur de Faisanlys]

Arthur s'immobilisa aussitôt.
" Rodolphe ! Couvre-nous !"
Le Mélandien avait heureusement conservé son bouclier. La torche tombée sur le sol se consumait encore, leur donnant un peu de lumière. Arthur la ramassa pour la rendre à Hector.
" Garde-la." lui dit-il, avant de glisser les bras sous le blessé.
Il avait l'intention de le porter comme il l'avait fait pour le cadavre. Ils n'avaient pas le temps d'examiner et panser la blessure alors qu'ils étaient canardés. Ils se replieraient sans doute moins vite mais avec un peu de chance, ils finiraient par trouver une porte à refermer pour bloquer la progression des zombies.

[Taliesin]

-Heu, tu crois pas que ce serait mieux si... heu... tu me prêtais ton épaule pour que je puisse marcher ? marmonna le Mélandien blessé. Ça ira plus vite, non ? Et ça serait un peu plus... digne.
-Ta dignité, on s'en fous ! cria Rodolphe, furieux. Arthur, embarque-le fissa. Ces saloperies se ramènent, et elles sont un paquet !
De fait, les flèches tombaient sans discontinuer, de plus en plus précises, et les chocs contre le bouclier étaient sans cesse plus nombreux.
-Moi je dis que ça irait quand même plus vite si tu me laisse marcher, souffla Hector. J'ai qu'un p'tit bobo de rien du tout !

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'avait aucune envie de polémiquer. Il s'agenouilla rapidement, saisit la flèche et en brisa la moitié d'un coup sec, sans se soucier du gémissement de son compagnon. Puis il reprit la torche des mains d'Hector et lui offrit son épaule.
" Si tu lambines, je te porte, tu es prévenu."
Et il tenta d'entraîner le Mélandien dans le couloir, espérant qu'il serait capable de trottiner à défaut de courir. S'il s'avérait trop peu rapide, sa dignité irait voir sur la lune s'il s'y trouvait des interlocuteurs plus conciliants.

[Taliesin]

Hector souffrait : Arthur le savait à sa respiration hachée, à ses traits déformés, à la manière dont il se cramponnait à son épaule. Cela n'empêchait pas le soldat de trottiner, cependant. Ainsi progressèrent-ils à un rythme acceptable et parvinrent-ils même à accroitre légèrement la distance qui les séparait de leurs poursuivants, dont les flèches les harcelaient toujours.
Le paladin crut bientôt discerner, devant lui, les contours d'un nouveau croisement. Mais c'est alors qu'une silhouette s'encadra dans son champ de vision, lui barrant le passage.
Un zombie armé d'une grande hache.
Et pas n'importe quel zombie : il reconnut sans mal aucun son geôlier, celui qui l'avait menacé des pires tourments s'il ne se faisait pas silencieux...

[Arthur de Faisanlys]

" Rodolphe, je te laisse Hector... Essayez de filer, je vous rejoins." dit Arthur en s'arrêtant.
Il sourit au soldat qu'il avait soutenu jusque là, lui fourra la torche entre les mains, puis dégaina son épée et courut sus au zombie. Bien sûr, il avait reconnu son adversaire, désormais mort, et de toute façon, le paladin n'était pas animé par un désir de vengeance. Les affres de la souffrance qu'il avait traversés plus tôt lui paraissaient désormais distants de millions d'années. C'était la rançon de l'urgence et du désir viscéral de survivre, probablement. Il fallait qu'il pense ses coups, qu'il se méfie de cette hache, et, si nécessaire, il userait de son pouvoir de châtiment. Il espérait ne pas devoir en arriver jusque là : les dieux seuls savaient ce qui les attendrait encore avant qu'ils puissent se reposer.
Avant d'être au contact, il adressa un instant une supplique silencieuse à Lathandre. Il n'était pas certain que son dieu puisse l'entendre, au creux de tant de maléfice, mais c'était une manière comme une autre de trouver la sérénité avant le choc.

[Taliesin]

Peut-être Destertres avait-il jeté un sort particulier à ses fidèles. Peut-être le geôlier avait-il été, de son vivant, un excellent combattant. A moins que tout cela ne soit le fruit d'une combinaison de multiples facteurs. Quoi qu'il en soit, le zombie se révéla un adversaire redoutable, plus rapide, plus doué et plus déterminé encore que les autres. Le paladin eut donc fort à faire pour éviter ses coups et pour placer les siens.
Derrière lui, les poursuivants se rapprochaient, les flèches martelaient le dos de son harnois. Deux, au minimum, y étaient demeurées accrochées.
Arthur était donc sur le point de recourir à ses pouvoirs lorsqu'il fut éclaboussé par une gerbe de sang noir. Une lame venait d'émerger du ventre de son ennemi.
-Grouille !lança Hector en repoussant le cadavre de côté. Y en a dans l'autre couloir aussi. On les a pas encore vus, mais on les entend venir...

[Arthur de Faisanlys]

Arthur avait regardé la lame surgir avec une pointe d'incrédulité, et peut-être un peu de vexation, aussi. Mais il n'était pas temps de s'interroger sur la loyauté d'un coup ou les blessures de son amour-propre : Hector avait raison, ils devaient filer.
" Tu peux encore marcher ?" lui demanda le Luménien, impressionné que dans son état, le Mélandien ait encore trouvé l'énergie de transpercer un monstre.
Sans attendre sa réponse, il lui avait bien sûr emboîté le pas, lui offrant son épaule comme auparavant. Sans doute Rodolphe jouait-il les éclaireurs un peu plus loin. Le paladin était conscient des flèches qui l'avaient atteint et se demandait s'il était blessé. Des bleus, il en avait certainement, chaque choc en était porteur, mais il ne sentait rien d'autre... Ce qui ne voulait rien dire. Après le supplice de la main coupée, une simple flèche serait probablement comme une caresse pour son organisme.

[Taliesin]

-Rodolphe m'a fourré dans la bouche le goulot d'une potion avant que j'ai pu dire quoi que ce soit... répondit son compagnon. Du coup, je suis à nouveau sur pied, mais nos réserves ont diminué d'un quart...
Ils atteignirent le croisement, tournèrent à droite, tombèrent nez-à-nez avec le second Melandien.
-Des zombies dans cette direction aussi, maugréa-t-il. Donc on a le choix entre forcer le passage ou partir dans l'autre sens, sachant que ça nous mènera tout droit dans la tanière du traître. Si ça se trouve, c'est ce qu'ils veulent, d'ailleurs...

[Arthur de Faisanlys]

Bien sûr. Les souterrains étaient leur milieu naturel, après tout.
" Nous n'avons aucune chance contre lui et le bouquin... Nous devons forcer le passage, dit Arthur, et espérer qu'une fois dans la tour, nous pourrons nous barricader dans les étages et sortir par une fenêtre."
Il les regarda un moment, faillit leur proposer de faire diversion en allant seul vers la tour du nécromancien, mais il ne dit rien. D'abord, ils refuseraient, ensuite, ils avaient plus de chance à trois que juste à deux, enfin, il n'avait aucune envie de se sacrifier dans les circonstances présentes.

[Taliesin]

Les deux hommes acquiescèrent et, sans tergiverser davantage, ils s'élancèrent dans le corridor. Derrière eux, ils entendaient les pas de la meute de morts-vivants lancés à leurs trousses et qui semblaient bien décidés à ne pas les laisser filer. Devant eux, des pas, encore, quoiqu'un peu moins nombreux. Et, bientôt, ce fut un quintette de zombies en armure qui émergea des ombres, épée au poing...
-Si on perd du temps à les combattre, on est foutus, souffla Rodolphe.
-Faut foncer dedans, les bousculer et continuer à courir sans s'arrêter jusqu'à la tour.
-Sauf s'ils chopent l'un d'entre nous.
-Évidemment. Pour qui me prends-tu ?

[Arthur de Faisanlys]

" Ne tergiversons pas." dit le paladin.
Il ne leur restait plus qu'à charger et espérer qu'ils passeraient. Si un seul d'entre eux était intercepté, l'honneur les forcerait à faire demi-tour et c'en serait probablement terminé de leur escapade et de leur séjour en ce monde. Avec un peu de chance, cependant, les zombies les mettraient en pièces, ce qui empêcherait Destertres de les ramener à la non-vie. Sauf s'ils avaient des instructions le concernant... mais vu la violence des duels qui l'avaient opposé aux morts-vivants jusqu'ici, il avait l'impression que ce n'était pas le cas.

[Taliesin]

Ils chargèrent donc, Arthur et Rodolphe se servant de leur bouclier pour parer les coups, Hector de sa torche pour tenter d'aveugler l'ennemi. Le bruit du métal frappant le métal retentit à plusieurs reprises, des mains se tendirent pour saisir les fuyards, mais aucune ne parvint à retenir le paladin ni ses compagnons, même s'il entendit clairement du tissu se déchirer.
-Putain, ils ont abimé ma cape ! Comment je vais faire pour être élégant, sans elle ?
Ils avaient forcé le barrage, courraient librement dans le couloir désormais désert. Les zombies les poursuivaient, mais ils perdaient du terrain. Et, à présent, plus de flèches : les archers devaient être gênés par les cinq créatures réanimées qui les précédaient.
Quelques minutes plus tard, alors que le trio était à bout de souffle, il vit devant lui une ouverture et, au-delà, des degrés de pierre s'élevant dans les ténèbres. Pour l'heure, malheureusement, point de porte à refermer derrière eux.