[Quête] Guerre des plaines brûlantes : UCGPLM - Arthur

[Arthur de Faisanlys]

" Peut-être qu'ils montent un assaut contre le donjon, dit Arthur. Je suppose qu'on pourrait aller jeter un oeil vers le haut, par acquis de conscience, mais ça ne change rien au fait qu'ils ne craignent rien contre la brume verte et que nous bien... S'ils ont ouverts les portes, s'ils s'apprêtent à grimper, nous ne pourrons ni les affronter, ni les combattre. Il faut espérer que le comte et son clerc de service sauront les recevoir."
Il sourit doucement.
" De toute façon, ce ne sont pas trois hommes épuisés qui feront la différence, même si nous étions immunisés à toutes ces crasses."
Il les dévisagea l'un et l'autre.
" Cependant, si le détecteur de moments propices s'est déclenché, je veux bien aller jeter un oeil. Avec un peu de chance, nous attirerons quelques zombies en bas, histoire de... nous réveiller."

[Taliesin]

Hector parut se concentrer avec une rare intensité.
-Le détecteur de moments propices dit qu'il n'y en aura pas avant vingt-quatre heures. Et que si on veut qu'une occasion se présente passé ce délai, on doit respecter scrupuleusement deux conditions incontournables : d'abord se mettre une cuite de tous les diables, ensuite dormir tout notre saoul.
Rodolphe grimaça et se pencha pour lui souffler quelque chose à l'oreille. Arthur entendit distinctement les mots "pas crédible".
-Ah, hum... Non, je plaisante. Le détecteur dit juste : rien pour l'instant.

[Arthur de Faisanlys]

" Alors on descend. J'espère qu'on trouvera quelque chose pour caler la porte... Peut-être que les clés sont restées sur les serrures... Enfin... Si le seigneur de cet endroit fermait sa cave à vins. On peut en profiter pour regarder s'il n'y a pas un garde-manger avec un peu plus de choses... Je sais qu'on n'est pas sous les cuisines, mais si on entrepose du vin, ma foi, ce n'est pas complètement absurde..."
Cette fois, il pensait savoir plus ou moins par où aller. Il demeura cependant sur ses gardes : les zombies devaient bien être cachés quelque part.

[Taliesin]

-Attends...
Les Mélandiens n'avaient pas bougé.
-Si tu veux des vivres, je pense que ça sera plutôt à cet étage : il y a des tas de pièces qu'on n'a même pas regardé, et je vois mal le cuistot et les marmitons s'enfoncer chaque jour dans les profondeurs de la terre pour y quérir carottes, concombres et gigots.
-après, on a quelques rations. Mais c'est sûr que ça n'est pas exactement de la haute gastronomie.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur les dévisagea puis soupira.
" Honnêtement, ça m'est complètement égal. Je ne m'attendais pas à de la haute cuisine. Les rations, ce sera parfait. Mais on bouge."
Et il se mit en route vers l'escalier. Désormais, la seule chose qui pourrait le faire changer de destination était une déferlante zombiesque.

[Taliesin]

Déferlante qui ne se produisit pas : ils descendirent les marches, atteignirent le pallier, longèrent le couloir puis entrèrent dans la pièce aux fûts sans avoir rien croisé, rien entendu. Hormis les rats, dont les couinement et les galopades dans les murs constituaient un arrière-fond sonore quelque peu... agaçant.
-J'espère vraiment que le sieur de Roquebrune pourra le remettre sur pied... fit Hector, d'un ton malheureux, en observant le tonneau où reposait son supérieur.
-Y a pas de raison qu'il puisse pas, s'il survit.
-Ouais. S'il survit. C'est bien là le souci...

[Arthur de Faisanlys]

Arthur, de son côté, examinait la porte pour voir s'il y aurait moyen de la bloquer d'une manière ou d'une autre. A la fois pour empêcher des zombies d'entrer pendant qu'ils se reposeraient, mais aussi pour, éventuellement, y enfermer en sécurité, un moment, deux Mélandiens ivres...
" Gardez espoir." dit-il simplement, sans réellement les écouter.
Les conjectures ne les mèneraient nulle part.

[Taliesin]

La porte s'ouvrant vers l'intérieur, il était possible de la bloquer en déplaçant plusieurs des fûts : dès lors, leurs ennemis auraient bien du mal à entrer. En revanche, cela ne serait guère efficace pour enfermer ses compagnons, à moins que leur hypothétique gueule bois ne les prive de toute force... et pour longtemps. Pour le reste, point de clef, point de verrou...
Pendant qu'il procédait à son examen des possibles, Hector et Rodolphe s'étaient assis et tiraient de leurs sacs rations et outre d'eau : l'heure du vin n'avait pas encore sonné, semblait-il.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur prit le temps de déplacer les fûts nécessaires à leur tranquillité. Il avait l'impression d'errer dans une version parallèle de la réalité, mais c'était sans doute la fatigue, et la soif. Faim, il n'avait pas vraiment.
Une fois leur porte bien bloquée par le vin, il alla se rafraichir à l'une des outres. Ensuite, il se trouva un coin dans la pièce pour s'y étendre. Dormir en harnois était une chose presque impossible, bien qu'il s'y soit entraîné à la commanderie, parfois à l'insu de son instructeur. Il se mit sur le dos, replia un bras devant ses yeux.
" Réveillez-moi quand vous voulez." dit-il à ses compagnons, avant de tenter de conjurer des images apaisantes.
Ça ne risquait pas d'être évident, vu le cadre, et ça le fit presque rire, paradoxalement.

[Taliesin]

Arthur sursauta.
Contre toute attente, il avait dû s'endormir. Et plus de quelques secondes, même, à en croire la lueur déclinante de la torche plus qu'à demi consumée accrochée à une applique murale. Du surcroit, il n'était pas le seul à avoir sombré, comme en témoignaient les ronflements tonitruants d'Hector et la respiration plus discrète de Rodolphe.
Mais ce n'étaient pas là les uniques changements à signaler.
Non, car ils n'étaient plus seulement trois dans la pièce.
Un gros, un très gros rat, juché sur le plastron de son armure, semblait le dévisager de son regard perçant.

[Arthur de Faisanlys]

Pendant un moment, Arthur observa la bestiole. Il était vachement culotté, ce gros rat. Moche et culotté.
Le paladin, lui, avait mal aux omoplates. Saleté de harnois. Les flèches qui s'étaient fichées dedans n'arrangeaient rien, bien sûr. Il avait de la change de ne pas s'être percé le dos jusqu'à l'épine dorsale. Il leva le bras pour aller toucher son nez et éprouver son intégrité. Entier, pour l'heure.
Le rat, lui, s'en fichait comme d'une guigne.
Arthur décida de l'attraper. Par la peau du dos, le seul endroit où la créature ne pourrait le mordre. Il allait falloir être rapide et le prendre par surprise. Mais il n'avait pas l'air farouche, et le paladin commençait à se demander si c'était tout à fait normal... Mais c'était l'occasion d'une diversion, tout bien réfléchi.
" Tu es tellement laid et tellement arrogant, qu'à mon avis, tu dois être le familier de cette crapule de Destertres. Vous iriez bien ensemble, en tout cas..."
Et tout en parlant, il essaya de choper la bestiole.

[Taliesin]

Au dernier moment, le rat bondit, lui échappant de justesse. Mais, une fois au sol, il ne détala pas. Au contraire, il lui fit face et se redressa sur ses pattes arrières.
-Et toi, t'es tellement lent et prévisible que tu n'arriverais pas à attraper une tortue paralytique, fit-il, d'une voix aigüe. Et pour ce qui est d'être moche, tu n'as rien à envier. C'est bizarre, d'ailleurs : je croyais qu'il fallait être beau pour devenir paladin. Ah, ils prennent vraiment n'importe qui pour renflouer leurs effectifs, les Luméniens !

[Arthur de Faisanlys]

J'ai dû boire à mon insu. Ces deux-là m'ont saoulé. Ou alors je rêve. Peu importe. C'est plutôt comique.
Il sourit au rat parlant.
" C'est parce que tu es un rat magique qui lit dans les pensées, je suppose. Mais c'était pas très difficile à deviner. Tu n'allais pas croire que j'allais vraiment laisser tes sales fesses poilues posées sur mon plastron sans rien faire ? Je veux dire, j'ai ma dignité."
Il baissa le ton pour ne pas réveiller les deux autres.
" Et c'est normal qu'avec ta trogne, tu ne puisses pas apprécier l'apparence humaine. J'ai sûrement le nez trop court, et des trop petites oreilles ! Peut-être que les rates te trouvent formidablement attirant. Mais je ne suis pas une rate, tu vois, donc fatalement... Je suis un peu insensible. Et honnêtement... En fait, l'avis d'un rat ne me bouleverse pas vraiment."

[Taliesin]

-Ça tombe bien : l'avis d'une boîte de conserve sur pattes ne me bouleverse pas vraiment non plus. D'une boîte de conserve dégoûtante, de surcroit : mes fesses poilues, comme tu dis, auront nettoyé ton foutu plastron, lequel est couvert de sang et d'autres trucs ignobles auxquels je préfère ne pas songer... On ne vous apprend pas à nettoyer votre attirail, à la commanderie ? Ni à vous nettoyer vous ? Parce que tu sens pas la rosée, mon vieux. Enfin moi, je dis ça, je dis rien...
Son museau se fronça, il jeta un regard aux Mélandiens et poussa... oui, un soupir.
-Tes potes valent pas mieux, remarque. Ah, bon sang, qu'est-ce qui m'a foutu une équipe pareille, qui roupille au lieu d'agir ? Pourquoi ce ne sont pas ce gros balèze de comte et son copain le curé qui ont réussi à s'échapper ? Avec eux, au moins, on aurait eu une chance...

[Arthur de Faisanlys]

" Désolé, va falloir faire avec les bras cassés. Mais on est des chouettes bras cassés, tu sais. On s'entend bien, on discute philosophie, on est d'accord de pas être d'accord. Tout ça."
Il sourit.
" Mais je me permets juste de te signaler que ce n'est pas exactement de notre faute, si on est crados. On ne l'a pas exactement cherché, vois-tu. Et comme pour nous autres, êtres humains, c'est pas facile d'atteindre l'intégralité de notre anatomie avec notre langue... on se lavera quand on pourra. Tandis que toi, le rat, tu es crado parce que tu trouves ça sympa. Excuse-moi, mais... T'es mal placé pour faire le moindre commentaire. On n'est pas de la même espèce, tu comprends."
Etouffant un bâillement au dos de sa main, il chercha à s'appuyer sur le mur. C'était un rêve rigolo, compte tenu des circonstances. Mais ce rat était quand même diablement immonde. Et prétentieux et méprisant. C'était peut-être une sorte de projection de son subconscient, personnifiant son père, quelque chose comme ça. Il s'empêcha de rire.
" Mais donc, tu cherches une chance de quoi, au fait ? De manger du fromage ? De libérer l'armée des ratons contre les morts-vivants ? Ça ferait une chouette épopée pour taverne, ça : L'Armée des Rats Parlants contre les Morts-Vivants de la Brume Verte. Un peu long, peut-être, mais un bon barde en tirerait peut-être quelque chose."

[Taliesin]

Le rat émit ce qui ressemblait fort à un reniflement de mépris.
-Aux dernières nouvelles, le seul bon barde de cette partie de Toril est mort. Il est mort chez toi, d'ailleurs. Et après, d'aucuns vont oser affirmer que Luménis est très accueillante envers les artistes... Rien que de la publicité mensongère, tout ça.
Il essaya alors, du moins le paladin en eut-il l'impression, de croiser ses pattes avant. Ce qui ne marcha pas, évidemment.
-Quant à ce que je cherche... Et bien, je cherche une chance de retrouver mon apparence normale. Parce que je suis un elfe, en réalité. Un elfe qui, quand il est sale, a le réflexe de plonger dans une baignoire. Vous ne faites pas ça, par ici ? Parce que je suis sûr que vous en avez croisé une, de baignoire, au cours de vos galopades dans la château... Enfin, je ne devais pas m'étonner de votre manque de civilisation... Au passage, laisse-moi te dire que mettre un cadavre dans un fût de vin est une pratique horriblement barbare. C'est irrespectueux autant pour le défunt que pour le grand cru dans lequel il est plongé.

[Arthur de Faisanlys]

Un elfe ! Il aurait dû s’en douter. Dans le genre méprisant, on ne trouvait pas mieux.
« Donc, dormir, c’est scandaleux, mais par contre, on aurait dû trouver le temps de prendre un bain ? Et quoi… Tu frétilles à l’idée d’inviter un zombie à te rejoindre dans le baquet, sans doute ? Tu sais, moi, je pense que c’est une décision rationnelle d’être crado quand on est pourchassé par ce genre de créatures… La moitié d’entre eux chassent à l’odorat. Mais ça, tu l’ignorais peut-être… Les morts-vivants, ce n’est pas forcément ton créneau. »
Il gloussa.
« Mais à part ça, monsieur l’elfe métamorphosé omniscient, on ne t’a jamais appris que quand on cherchait l’aide de quelqu’un, ça pouvait valoir la peine de se montrer poli et amical ? Parce que là, dans le genre que tu m’es franchement antipathique et que t’aider est la dernière chose au monde que j’ai envie de faire dans l’instant, je crois qu’on bat des records ! Cela dit, tu avais peut-être juste décidé de poser tes fesses poilues sur mon plastron pour faire une pause dans ta recherche désespérée d’un grand enchanteur formidable apte à te rendre ta forme. Ce serait plus raisonnable, parce qu’en ce qui me concerne, comme tu t’en doutes, puisque tu sais tout des commanderies, de leurs méthodes de recrutement et de l’hygiène qui y règne, et qu’en plus je suis un membre pouilleux de mon ordre, je ne vais rien pouvoir y faire, même si tu décidais subitement de te montrer moins désagréable. »
Il leva le pouce.
« Et Grimaud, il est dans un tonneau vide. Tu ne sais pas ça, toi qui sais tout ? »
Il leva l’index.
« Quant au barde dont tu parles, si c’est ton congénère Taliesin, il n’est pas du tout mort. Pas encore, du moins. Donc en fait, tu crânes, mais tu ne sais pas tout. »
C’était bien, finalement, de rencontrer un elfe insupportable. Arthur se sentait subitement incroyablement proche des deux Mélandiens.

[Taliesin]

-Non mais quel butor... grogna le rat. D'abord, pour ce qui est d'être désagréable, je te rappelle que les premières choses que tu m'as dites, c'est que j'étais moche et arrogant et que je ferais bien la paire avec Destertres. Une conception paladinesque de la courtoisie, j'imagine ? Ensuite, c'est justement parce que nombre de morts-vivants se servent de leur odorat pour chasser que c'est une bonne idée d'essayer de ne pas puer comme une fosse d'aisance qu'on a oublié de vidanger. Mais bon, c'est sûr que pour quelqu'un comme toi, qui quand on lui confie une bande de novices s'empresse de s'arranger pour qu'ils soient couverts de graisse de la tête au pieds, le mot hygiène doit avoir un sens bien particulier... Enfin, il reste au moins de quoi remplir trois verres, dans ce fût. Compte tenu de la qualité du cru, c'est un crime odieux.
Il soupira.
-Pour le reste, si je me suis installé sur ton plastron, c'était pour lire en toi, voir ce que tu avais dans le ventre. En vue de te proposer une collaboration si mes découvertes me convenaient. Ce qui n'est pas le cas... Bah, tant pis, je vais me chercher quelqu'un d'autre.

[Arthur de Faisanlys]

" Lire en moi ?! s'exclama le paladin. Espèce de... de..."
Il frissonna d'horreur. Ça avait franchement intérêt à être un rêve, parce qu'il la trouvait franchement mauvaise...
" Décampe, vermine ! Va donc violer l'intimité de quelqu'un d'autre... de plus à ton goût..."
Puis, sans autre forme de procès, il se recoucha. Une partie de lui-même avait férocement envie de passer quelques pouces d'acier au travers de la bestiole qui était — très sincèrement, comment pouvait-on lui reprocher d'avoir mentionné l'évidence ? — moche et arrogante, mais il se doutait que le rat serait plus rapide, plus agile, plus intelligent et plus formidable que lui, et qu'il ne ferait donc que perdre son temps et son énergie, en plus de se rendre ridicule (comme de coutume).

[Taliesin]

-Hé, je n'ai pas violé ton intimité ! protesta la créature. Quand je suis tombé sur ce doux moment que tu as partagé avec cette fille... Cette rouquine... Chandara, c'est ça ? Oui, c'est ça. Et bien, je me suis empressé de passer à autre chose ! C'était tes compétences qui m'intéressaient, rien d'autre !
Il entendit le rat s'éloigner.
-Bon, à ces deux-là, à présent. Ils paient pas de mine mais juger selon les seules apparences serait un erreur. Au pire, peut-être que l'un d'entre eux acceptera de m'embrasser. Si j'ai tout d'un prince charmant, eux n'ont rien de princesses. Mais bon, quand on est désespéré, faut tout tenter !

[Arthur de Faisanlys]

Il se redressa d'un bond et attrapa le manche de son épée.
" Je t'interdis d'aller voler les souvenirs de ces gens, tu m'entends !" s'exclama le paladin, brutalement furieux.
Il avait élevé la voix, espérant réveiller les Mélandiens.
" Maintenant, file ! Sinon, je vais vraiment me fâcher."

[Taliesin]

Le rat lui jeta un regard furieux. L'instant suivant, il se mit à grossir, à grandir, prenant à une vitesse incroyable de monstrueuses proportions et poussant un grondement proprement tonitruant....

Arthur se redressa en sursaut.
Il avait fait un cauchemar. En tout cas, pas un seul rat dans la pièce, gigantesque ou non.
En revanche, le grondement était là, lui, aussi assourdissant que dans son mauvais rêve.
Ses compagnons l'avaient également perçu, qui avaient bondi sur leurs pieds et reculaient tout en tirant leurs épées.
Le mur du fond, celui contre lequel avait été appuyés nombre des fûts, était en train de coulisser, révélant...

Révélant des hommes en armes. Au premier regard, le paladin reconnut des Manostiens, dont un colossal clerc de Tempus.
Au premier regard, aussi, il identifia un visage connu.
Celui de Chandara.