[RP] Guerre des Plaines Brûlantes - armée mélandienne

[Althéa]

La femme reçut le projectile sur la tête au dessus de l'oeil droit. Elle y porta immédiatement la main. Le gamin quant à lui, comme Chance l'avait prévu choisit ce laps de temps pour fuir sans demander son reste. Les soldats s'entre-regardèrent durant quelques secondes.

La prêtresse regarda la tieffeline d'un œil mauvais.

"ça, ma petite, tu vas me le payer. Tu peux en être certaine."

Puis, se tournant vers ses hommes.

"Emparez-vous d'elle et ramenez la moi."

[Elzen]

Oh, misère… pourquoi faillait-il qu'il soit tombé amoureux d'une fille encore plus suicidaire que lui ?

Bon, si le but était qu'il se sente concerné, cette fois, ça y était. Mais quoiqu'il ait suffisamment de flèches et autant de sortilèges qu'il lui était possible d'en lancer, faire front dans ces conditions n'était pas spécialement à leur avantage. Chance avait, peut-être, comme la plupart des tieffelins, la capacité d'obscurcir temporairement les lieux, ce qui pourrait leur donner un certain avantage ; mais aurait-elle le temps et l'idée de s'en servir ?
Lui ne disposait pas d'une telle capacité. Il était issu d'une lignée de tieffelins encore plus chaotiques que les autres, chez qui l'appel des ténèbres était remplacé par une sorte de sortilèges aux effets aléatoires. Mais cela ferait peut-être l'affaire, en l'occurrence : l'intervention de Chance avait servi de diversion pour permettre à l'enfant de s'enfuir. Quel que soit l'effet du sort, il y avait de grandes chances pour qu'il ait le même avantage en ce qui les concernait. Il n'hésita donc pas.

Elzen → sortilège aléatoire → soldats mélandiens.

Que pourrait-il se passer ? Peut-être le sort se comporterait-il comme la capacité naturelle des tieffelins “ordinaires”, en obscurcissant les lieux ; ou peut-être au contraire en dégageant une lumière tellement éblouissante que cela reviendrait au même. Peut-être cela provoquerait-il la chute d'un arbre, ou un soudain orage, ou autre phénomène semblant naturel, mais qui détournerait l'attention. Cela pouvait imiter quelques sortilèges, également : une flaque de graisse les empêchant de tenir debout, ou une toile d'araignée les immobilisant. Parfois, cela convoquait une ou plusieurs créatures. Il s'avait d'expérience que le sortilège pouvait convoquer des créatures assez puissantes, et que dans ce cas, il était préférable de ne pas s'attarder, car, généralement, il plus elles étaient puissantes, moins elles lui étaient amicales. Mais cela pourrait tout aussi bien être un lapin. Tout dépendait des faveurs de Tymora. De toute façon, la réponse allait se manifester immédiatement…

[Althéa]

Cette fois, le bâton se comporta de manière fort classique car l'endroit se retrouva très vite plongé dans la plus grande pénombre. Ennemis comme alliés ne virent soudain plus rien.

Dans le noir, Elzen entendit les jurons éloquents de la prêtresse incapable des les repérer. Le trio avait donc un petit laps de temps pour déguerpir. Seul problème : ni l'enfant, ni Arthemis ne possédaient l'infravision.

[Echo]

[HRP : Je n'ai pas compris si Elzen avait utilisé son sort spécial ou s'il a utilisé une baguette, mais ça ne change rien pour moi j'imagine.]

Chance n'attendit pas l'effet du sort pour déguerpir ; elle n'avait aucune envie de finir entre les mains de la prêtresse qui ne se contenterait sûrement pas de lui pincer les joues. Elle fut tout aussi surprise que les cavaliers d'être plongée dans les ténèbres mais elle continua sa course jusqu'à parvenir en dehors du nuage noir et épais. Les jurons lui indiquèrent que ce n'était pas l'oeuvre de ses ennemis mais de ses alliés. Où étaient-ils d'ailleurs ? Elle espérait qu'ils avaient eu le temps de voir dans quelle direction elle était partie et qu'ils ne tarderaient pas à la rejoindre. Elle sentit un nœud se former dans sa gorge : s'il leur arrivait quoi que ce soit, ce serait entièrement sa faute. Et peu importe si elle avait fait tout ça pour aider ce pauvre gosse.

Elle resta donc immobile, partagée entre l'envie de les attendre et celle de ne pas gâcher l'occasion qu'ils lui avaient donné de s'enfuir.
Quelques secondes, rien que quelques secondes, et s'ils ne la rejoignaient pas elle irait se cacher quelque part dans les bois...

[Elzen]

[HRP : j'n'ai plus de baguette sur moi depuis un moment, c'était ma capacité spéciale.]

Bon. Le hasard avait porté ses fruits : pour peu que les mélandiens s'y connaissent un minimum en tieffelins, et puisque l'apparence de Chance ne laissait aucun doute quant à sa nature, ils s'imagineraient sans doute que c'était elle qui avait provoqué ces ténèbres. Ce qui avait deux conséquences intéressantes : d'une part, ils s'attendraient d'autant moins à ce qu'elle soit accompagnée ; d'autre part, ils penseraient qu'elle avait déjà usé de ce pouvoir, auquel il n'était possible de faire appel qu'une fois par jour. Ce qui leur donnait donc davantage de possibilités pour les surprendre en cas de nouvelle confrontation.

Mais pour l'instant, le plus urgent était d'éviter que celle-ci ne reprenne. De là où était Elzen, Chance et l'enfant semblaient s'être enfuis à peu près dans la même direction : il avait donc d'autant moins de raisons d'hésiter. Saisissant la manostienne par le bras pour l'entraîner avec lui, il s'élança vers les fuyards, dans l'espoir de parvenir à couvert avant que les ténèbres ne se dissipent et que les mélandiens ne puissent les voir. S'il trouvait l'un ou l'autre sur sa route, il tâcherait de l'emmener avec lui… il ne s'en faisait guère pour l'enfant, mais préférait au moins retrouver la tieffeline, si c'était possible.

[Althéa]

Pour le moment, les mélandiens ne perdirent pas leur temps en grandes théories. Leur but était de mettre la main sur les fuyards et c'est à cela qu'ils s'employèrent, du moins le tentèrent-ils. Ils tentèrent dans un premier temps de se repérer entre eux. Ils étaient disciplinés et rapides, aussi ne tardèrent-ils pas à se retrouver. Restait à sortir des ténèbres ce qui n'était pas si facile. Et qui laissait aux fuyards le temps de déguerpir.

Elzen derrière lui entendit la prêtresse.

"Le gamin ne doit pas se balader tout seul. Il habite sûrement quelque part."

[Echo]

Les quelques secondes étaient écoulées et pourtant ses talons restaient obstinément enfoncés dans le sol. Elle avait conscience que rester plantée là était aussi stupide que dangereux mais quelque chose la poussait à attendre encore quelques secondes de plus. Lorsqu'Elzen et Arthemis émergèrent du nuage noir, le soulagement remplaça aussitôt l'inquiétude sur le visage de la tieffeline et ses talons consentirent également à se séparer du sol.

Elle leur fit signe de la suivre en silence : inutile de gâcher l'occasion de s'enfuir sans aucun heurt en alertant les mélandiens qu'elle devinait encore trop proche d'eux. De plus, le nuage ne tarderait pas à disparaître, il ne leur restait sûrement plus beaucoup de temps pour s'éloigner et se cacher ailleurs ; heureusement, faire une partie de cache-cache dans une forêt aussi grande ne présentait pas de difficulté majeure.

Elle avait permis au garçon de s'enfuir, elle pouvait peut-être considérer que sa dette envers la famille qui lui avait sauvé la vie était maintenant payée ? Elle n'avait plus qu'une envie à présent : mettre le plus de distance possible entre elle et cette bande de fous, et, plus largement, entre elle et cette guerre.

[Elzen]

Le tieffelin retint à grand peine un soupir de soulagement en voyant son amie indemne. Son premier geste fut ensuite de se hâter de la suivre à l'écart : effectivement, mieux valait ne pas rester visibles et à portée de flèches lorsque les mélandiens retrouveraient la possibilité d'y voir.

Devait-il faire mention de ce qu'il avait entendu ? Arthemis en avait sans doute entendu aussi long que lui, et le mentionnerait peut-être, maintenant ou plus tard. Or, la tieffeline semblait éprouver quelque curieux attachement, quelque curieuse fidélité envers ces gens : peut-être risquait-elle de lui en vouloir s'il ne la prévenait pas du danger qu'ils courraient. Aussi, sitôt qu'ils furent hors de portée de voix des mélandiens, s'entendit-il déclarer :

« Ils vont sans doute fouiller le coin… et la maison aura plus de difficultés à se cacher que nous. »

Il ne prit pas la peine d'ajouter qu'ils pouvaient intervenir ou s'en ficher royalement. Les deux autres seraient en mesure de tirer leurs propres conclusions.

[Althéa]

Arthemis n'avait pas perdu une miette des paroles inquiétantes de la prêtresse et le tieffelin la vit serrer les dents.

"On ne peut pas les abandonner. Nous devons les protéger ou plutôt les avertir. Je n'ose pas imaginer ce que ferons les mélandiens leur feront ..."

Elle frissonna.

[Echo]

- Je suis d'accord. J'ai l'impression que c'est moi qui leur attire ces ennuis, et après ce qu'ils ont fait pour moi...

Mais elle n'avait aucune envie d'être confrontée à la prêtresse et aurait préféré, en d'autres circonstances, s'enfuir très loin d'ici. Elle se surprit à se demander ce qu'aurait fait la tieffeline qu'elle était avant de perdre la mémoire. Le peu qu'elle savait d'elle-même lui laissait penser qu'elle n'aurait probablement pas levé le petit doigt. Elle agirait différemment.

- J'espère que vous avez un plan. J'en ai plusieurs mais ils me conduisent tous à une mort certaine et... je ne sais pas, je préférerais éviter.

Elle fronça les sourcils.

- Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas : qu'espèrent-ils obtenir du gamin, ou de sa famille ? Ils n'ont pas l'air de savoir quoi que ce soit qui pourrait leur être utile.

Mais peut-être que les mélandiens étaient du genre à tourmenter les paysans de la région uniquement par amusement, ou par ennui.

[Elzen]

Humpf. Bon. Elzen n'avait sans doute pas de cœur et aurait pu se ficher éperdument de ce qu'il adviendrait de la famille en question sans le moindre remords ; mais il n'était pas dit qu'il n'assumerait pas les conséquences de ses propres actes.

« C'est après moi qu'ils en ont. »

Il observa un court instant les deux femmes. La réaction de la manostienne, particulièrement, pouvait s'avérer problématique.

« J'ai fais une partie du voyage jusqu'ici en tant qu'éclaireur pour l'armée mélandienne. La prêtresse que vous avez vu et moi nous sommes retrouvés séparés du reste de l'armée quelques temps, et c'est là que nous avons rencontré ce gosse, qui m'a prévenu que Chance se trouvait à proximité. J'ai profité qu'elle était occupée pour prendre la poudre d'escampette, et je crains qu'elle n'ait pas spécialement apprécié. »

Bon, il ne savait à ce moment pas qu'il s'agissait de Chance, ce qui lui semblait assez improbable ; mais cela n'avait rétrospectivement aucune importance.

Il soupira.

« Le plus indiqué est donc sans doute que je détourne leur attention pendant que vous allez les mettre à l'abris. »

Il était dans un environnement relativement adéquat, et, exception faite du sortilège aléatoire dont il venait de faire usage, il était en pleine possession de ses moyens. Sans parader outre mesure, il estimait être en mesure de tenir les mélandiens en haleine un certain temps.

[Althéa]

Arthemis écouta Chance puis Elzen en silence. Un instant, le tieffelin vit ses traits se durcir mais elle reprit une expression impassible, un peu perdue toutefois.

"C'est une bonne idée. Mais avez vous un plan pour cela ? Et que ferons-nous par la suite ?"

En parlant, elle avait reprit sa course vers la maison, en espérant sûrement que les deux jeunes gens la suivent.

[Echo]

Chance se remit en marche sans avoir prononcé un mot. Qu'aurait-elle pu dire de toute façon ? Qu'elle trouvait l'idée d'Elzen complètement folle ? Qu'elle aurait aimé savoir qu'il avait été au service de l'armée mélandienne ? Tout cela était vrai mais les mots restaient comme coincés dans sa gorge.

Et la manostienne avait validé ce plan, bien sûr, consciente que ce serait à Elzen de prendre tous les risques. Accepterait-elle de l'aider si les choses tournaient mal ? Rien n'était moins sûr et la tieffeline préférait ne pas parier là-dessus. Tandis qu'ils progressaient dans les bois, elle s'approcha du tieffelin pour lui glisser :

- A quel point a t-elle envie de mettre la main sur toi ? Une fois que tu te seras montré, elle n'aura plus aucune raison d'aller interroger ces gens et elle te poursuivra, alors est-ce bien nécessaire de se séparer pour aller les prévenir ? Je crois que je m'inquiète davantage du traitement que les mélandiens réservent aux déserteurs...

[Elzen]

« Je n'en sais rien. »

Par cette phrase, il répondait simultanément à toutes les questions que son plan avait soulevé.

« Je ne connais pas assez Melandis pour savoir quel sort ils réservent à ceux qu'ils considèrent comme des déserteurs ; et je ne sais pas s'ils ont d'autres intentions que de me retrouver – leur nombre me paraît excessif pour cela ; je dirais plutôt qu'ils avaient un autre objectif et que le gamin s'est trouvé par hasard sur leur route. Mais je n'en sais rien. J'ai rejoins leur rang essentiellement pour éviter de voyager seul, et je ne connais pas grand chose de leurs intentions ou de leurs habitudes. »

Ce n'était pas exactement la vérité ; mais c'en était suffisamment proche pour qu'il puisse le dire sans hésitation, et avec conviction. S'il parvenait au passage à en convaincre la Manostienne, peut-être cela ferait-il la différence plus tard, lorsque viendrait l'immanquable moment où il aurait besoin de son aide. Car il était à peu près assuré que ce moment viendrait, dès lors qu'il s'engageait sur la route qu'il venait de tracer.

« Disons que mon plan est de faire n'importe quoi. C'est ce qui marche le mieux, en général. »

Il s'arrêta près de Chance, et déposa un baiser sur sa joue – il avait conclu ainsi leur précédente séparation, et ils s'étaient retrouvés. Savait-on jamais…

« Prends soin de toi. Et au cas où tu l'aurais oublié, tu es capable de faire appel aux ténèbres, en cas de besoin. Parfois, ça peut sauver la vie. »

Puis il se retourna et s'engagea résolument dans la direction dans laquelle ils avaient vu les mélandiens. En espérant qu'il les repérerait avant qu'eux ne le repèrent.

[Althéa]

Les mélandiens ne le virent pas approcher, focalisés sur leur objectif de trouver la maison. Elzen put les recompter. Ils étaient dix en tout et pour tout donc un petit détachement. La prêtresse allait en tête, invectivant ses hommes.

Heureusement, la chaumière en lisière de forêt était difficile à repérer pour ceux ignorant totalement son emplacement. Du moins, pour le moment.

De son coté, Arthemis se tourna vers Chance.

"Que fait-on ?"

[Elzen]

Que faire ? Il pouvait attaquer, et peut-être tuer quelques uns de ces hommes que les autres ne puissent riposter. Il profiterait de son avantage, sans doute, mais ce n'était peut-être pas le moyen le plus sûr de rester en vie. Restant dissimulé, il prit le temps de rédiger rapidement une note, qu'il vint ensuite placarder sur un arbre, sacrifiant l'une de ses flèches pour la faire tenir.

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Ai dû partir pour urgence personnelle.
Reprendrai ma place dès que possible.
Mes excuses.
E. E.

Telle que placardé, le mot pourrait sembler avoir été déposé depuis peu autant qu'avoir attendu là les mélandiens pendant un certain temps ; et dans leurs recherches, ils ne manqueraient pas de le trouver. Observer leurs réactions à cette annonce quelque peu effrontée le renseignerait sans doute sur leurs intentions à son endroit, aussi se dissimula-t-il non loin pour pouvoir observer celles-ci.

[Echo]

Elle pensait avoir réussi à dissuader le tieffelin de partir mais celui-ci s'éloigna après l'avoir distraite en plantant un baiser sur sa joue. Quelle fourberie. Elle hésita à le suivre mais renonça très vite à cette idée : sa présence le mettrait en danger, assurément. Elle n'était pas en état de se défendre elle-même, comment aurait-elle pu défendre quelqu'un d'autre ? Son impuissance commençait à lui peser.

Elle reprit sa route aux côtés d'Arthemis à regret, jetant parfois quelques regards inquiets derrière elle.

- Il faut aller les prévenir qu'ils ne sont plus en sécurité, mais du peu que j'en ai vu, je les imagine mal prendre la fuite devant quelques mélandiens. Elle s'autorisa un sourire. Un rouleau à pâtisserie fait le poids face à une épée vous pensez ?

Peut-être qu'elles tomberaient sur le mioche qui avait pris la fuite un peu plus tôt ; s'il n'était pas trop idiot, il était sûrement en train de rejoindre la maisonnée au pas de course lui aussi.

[Althéa]

Le mot ne fit pas mouche car il ne fut malheureusement pas vu. Une flèche plantée sur le tronc d'un arbre anonyme. Elzen devrait trouver un autre moyen de faire diversion.

De leurs cotés, Arthemis et Chance tombèrent effectivement sur le petit garçon qui courait à perdre haleine. Sur ses petites jambes, il allait moins vite et elles eurent tôt fait de le rattraper. Elles virent qu'ils sanglotait, les yeux agrandis de terreur.

Elles ne tardèrent pas à apercevoir la maison. Arthemis répondit doucement.

"Un rouleau à pâtisserie peut tout faire. Surtout s'il y a des épées à proximité."

[Echo]

Chance arrêta momentanément sa course lorsqu'elle arriva à proximité du gamin. Elle pouvait se permettre de souffler un peu ; les mélandiens ne semblaient pas les avoir suivies.

- Ça va ? Elle ne t'a pas fait trop mal ? questionna t-elle en s'approchant de lui. Viens, on va rejoindre ta famille...

Famille qui ne serait sûrement pas très heureuse de la revoir, surtout pour entendre ce qu'elle avait à leur dire. Mais peu importait, elle se devait de les prévenir, à défaut de pouvoir les protéger. Elle laissa le gamin prendre la tête du groupe, et entra à sa suite dans la maisonnée.

[Elzen]

Un mot bien en évidence sur leur chemin et ils ne voyaient rien. Ils auraient des difficultés à trouver la maison, ceux-là…

Il restait donc nécessaire de faire quelque chose ; et si possible quelque chose qui ne prévienne pas les mélandiens de sa présence. Ce qui pouvait se trouver. Il ne pouvait plus faire recours à son sortilège aléatoire ; mais il lui restait ses sorts conventionnels ; et l'un d'eux pouvait s'avérer de quelque utilité.

Elzen → Son imaginaire → mélandiens

Il s'efforça de créer le bruit de créatures sauvages, inquiétantes, qui ferait ressentir aux soldats qu'ils n'étaient pas en sécurité dans le coin. Il ne perdait pas grand chose à dépenser ce sort ; et leur réaction, là encore, pourrait être intéressante.

[Althéa]

Le gamin hésita et prit la main de Chance qu'il ne lâcha pas avant d'entrer dans sa maison. La matronne, occupée à préparer le repas de midi leva des yeux surpris vers les trois arrivants. Elle fit la grimace devant leurs mines sombres et les larmes du gamin.

"Que s'est-il passé ? Vous avez fait une mauvaise rencontre ?"

Elle chercha des yeux Elzen, s'attendant au pire.

**
Les mélandiens s'entre-regardèrent assez mal à l'aise. Certains se tournèrent vers la prêtresse qui finit par hausser les épaules.

"Oui, il y a des bêtes sauvages et des manostiens. Et alors ? Il paraît qu'il y a même un loup garou. Mais je veux qu'on le retrouve et on le retrouvera, d'accord ?"

[Echo]

Chance échangea un regard avec Arthemis avant de prendre la parole.

- Oui, on peut dire ça. Un groupe de mélandiens, pas très loin d'ici. Ils sont tombés sur le gamin et l'ont un peu secoué. Heureusement il n'a rien.

La tieffeline sembla hésiter à poursuivre ; jusqu'où devait-elle pousser les explications ? Elle n'avait pas réellement envie de mentionner qu'Elzen était un déserteur et que c'était plus ou moins de sa faute s'ils étaient tous en danger. Si cette information était vraiment importante, la manostienne ne se priverait pas de la leur révéler, mais Chance espérait qu'elle n'en ferait rien. Après tout, n'avait-il pas rectifié le tir en partant seul au devant du danger pour faire diversion ?

- Nous allons tenter de les éloigner mais j'ai préféré vous prévenir. Je ne sais pas ce qu'ils seraient capable de faire s'ils trouvaient votre maison en chemin.

[Elzen]

Au moins, il semblait clair que c'était lui qu'elle cherchait. Bon. Eh bien, elle le trouverait, dans ce cas.

Elzen → Message → Prêtresse.

Il était bien dissimulé, et elle n'aurait aucun moyen de savoir comment il la contactait, aussi espérait-il que cela ne le mettrait pas à découvert. Mais il n'y avait qu'un moyen de s'en rendre compte.

« Qui cherche-t-on, au juste ? »

Au minimum, les réactions seraient amusantes.

[Althéa]

La matrone écouta calmement la jeune femme puis se dépêcha de donner quelques ordres. Qui se chargerait des provisions, qui des plus petits, qui de la chèvre ... Et tous les membres de la maisonnée se retrouvèrent avec une tâche assignée. Bientôt, leur mère en tête et les bras chargés les garçons quittèrent la maison et se dirigèrent vers la forêt attenante. Au vu de leur précision et de leur efficacité, ils n'en étaient pas à leur premier exercice.

**
La prêtresse au milieu du groupe cilla mais si elle était furieuse ou même inquiète, elle n'en laissa absolument rien paraître. Elle fit simplement signe à sa petite groupe d'avancer. Mais le rictus assassin qui se peignit ensuite sur ses lèvres était sans équivoque. A partir de maintenant et si ce n'était pas déjà le cas, elle en faisait une affaire personnelle.

[Echo]

Chance avait l'impression d'avoir donné un coup de pied dans une fourmilière et s'amusa quelque peu de l'agitation que sa déclaration avait suscitée : quoi qu'il leur soit arrivé par le passé, ils semblaient tous rompus à ce genre d'exercice et la tieffeline ne doutait plus de leur capacité à faire face à tout ce qui pourrait leur arriver. Armés de rouleaux à pâtisserie ou non. Elle resta à l'écart pendant toute l'opération pour ne pas les gêner, observant leur manège en silence. L'adrénaline commençait à descendre, elle en prit conscience lorsqu'elle se remit à trembler.

Lorsque la famille quitta la maisonnée et se dirigea dans les bois, la tieffeline les regarda s'éloigner sans rien faire.

- Je ne peux pas rester avec eux, glissa t-elle à Arthemis. Je ne leur serai... d'aucune utilité. Et je dois retrouver Elzen.

Et cela pour plusieurs raisons, certaines plus égoïstes que d'autres. Outre le fait qu'elle appréciait sa compagnie et qu'il possédait lui aussi de charmantes cornes sur le haut du crâne, il était le seul lien qu'elle avait avec son passé. Et si elle prenait la peine d'y réfléchir quelques secondes de plus, tout un tas d'autres raisons de le retrouver le plus rapidement possible s'imposeraient à elle.

- J'imagine que vous pouvez les suivre, pour les protéger. Mais vous pouvez aussi m'accompagner...

Le sort du tieffelin indifférait sans doute la manostienne et Chance n'escomptait pas vraiment que cette dernière risque sa vie pour lui. Mais s'il était vraiment en danger, la présence d'Arthemis ne serait pas superflue ; ce n'était pas en jetant de la caillasse que la tieffeline se rendrait indispensable... Cette réflexion sur son utilité aurait pu la faire rire si elle n'était pas aussi vraie.

[Elzen]

Le tieffelin resta pour l'instant prudemment dissimulé. Jouer les innocents et exaspérer la prêtresse avant quelque chose d'amusant ; même s'il lui faudrait sûrement faire quelque chose de plus constructif s'il entendait réellement détourner leur attention.

« Si vous ne prenez pas la peine de répondre, je vais avoir du mal à vous aider, vous savez. J'ai eu du mal à vous localiser et à entrer en contact avec vous ; j'aimerais autant pouvoir me rendre utile. »

Les chances que la prêtresse gobe le semblant d'histoire qu'il venait d'inventer étaient à peu près nulles ; mais au moins, ce jeu lui permettait d'envisager sereinement un meilleur plan qu'il aurait à mettre en œuvre très bientôt…

[Althéa]

Arthémis se tourna vers Chance avec une grimace inquiète.

"En êtes-vous sûre ? Vous risquez beaucoup en allant le chercher. Je devrais peut-être vous accompagner."

Déjà, la petite famille s'enfonçait dans les profondeurs des sous bois.

**

Elzen ne perçut rien dans un premier temps. Puis les pensées de la prêtresse vinrent le heurter de plein fouet.

"Et fous-toi de ma figure en plus, je ne te dirai rien. Tu as déserté. Attends que je te tombe dessus. Et quelque chose me dit que tu n'es pas très loin."

[Echo]

- D'un côté je risque ma vie, de l'autre je risque de ne jamais le revoir, dit-elle d'un air aussi détaché que possible. Et puis, vous oubliez une chose : c'est lui qui a gardé le sac de provisions.

Voilà, elle venait de trouver une excellente raison de voler à son secours, une raison beaucoup plus rationnelle que toutes celles qu'elle aurait pu évoquer jusque là. Sa décision était prise, aussi s'engagea t-elle à nouveau dans les bois, à l'opposé de la direction prise par la petite famille. Elle ne s'inquiétait plus pour eux désormais, et se sentait pleinement acquittée de sa dette.

Libre à Arthemis de suivre la direction de son choix ; quel qu'il soit, elle ne lui en tiendrait pas rigueur.

[Elzen]

« Ça dépend. Le plan des ombres, ça compte comme éloigné, pour vous ? Au fait, merci pour la tieffeline, tout à l'heure : sans son sort de ténèbres, nous n'aurions sans doute pas eu cette conversation. »

Baratiner était une manière de gagner du temps ; mais il lui faudrait agir à un moment ou à un autre. Malheureusement, le sort de message transmettait toutes les paroles dans les deux sens, aussi, tant qu'il durait, lui était-il impossible de lancer d'autres sorts sans alerter immédiatement les mélandiens. Il serait cependant intéressant de voir quels effets sont chant de malheur pourrait produire ainsi transmis ; mais pour l'heure, il se contenta de préparer discrètement une flèche et de chercher à déterminer qui, parmi les mélandiens, il aurait le plus de chances de toucher.

[Althéa]

"Je mets la petite famille à l'abri et je retourne vous prêter main forte.", décida Arthemis.

Et elle la laissa courir rejoindre son ami. De son coté, la prêtresse n'en menait pas large.

"Du plan des ombres. Tu te fous pas un peu de moi ? Je vais te retrouver espèce de minable et crois-moi, je vais te dezinguer. Toi et ta pouffiasse encapuchonnée."