[Rencontres] La promenade des docks

[Kasumi]

Le changement de sujet relança efficacement la conversation et contribua à ce que l’ambiance soit à nouveau plus légère alors même qu’Amélie commençait la distribution des victuailles :

- Je me suis remémoré quelques souvenirs mais ils restent encore assez flous et je n’ai pas su les remettre dans leur contexte. Mais ce n’est pas le plus important : Frère Gontrand a examiné mes yeux ce matin et j’ai quasiment recouvré entièrement la vue. Il me reste à peine une gêne qui finira par s’estomper complètement d’après lui. Et mes brûlures sont aussi en bonne voie de guérison : bientôt je serai en pleine forme et tout à fait apte à effectuer un petit voyage. Le reste viendra en temps voulu.

[Althéa]

Angèle sourit. Mais une fois n'est pas coutume, elle n'avait pas très faim. Peut-être que si elle parlait, personne ne se rendrait compte qu'elle ne mangeait rien.

"C'est une très bonne nouvelle. Bientôt, vous serez totalement guéri. Et sous peu, nous serons en route pour Cojum."

Ce qui l'inquiétait peut-être un peu. Elle n'était pas une exploratrice ni une redresseuse de tort. Simplement une petite juriste un peu trop sédentaire.

[Kasumi]

Contrariant à dessein - ou non - ses projets de diète, Amélie lui avait fourré entre les mains un casse-croute au jambon et au fromage et il ne serait sans doute pas facile de s'en défaire discrètement d'autant que Malo la regardait attentivement :

- Oui : je dois dire que j'ai presque hâte mais je sais que ce n'est pas encore raisonnable. Profitons encore un peu de ces belles journées. Demain arrivera bien assez tôt ! J'ai entendu que Gontrand se proposait de nous faire téléporter sur place : ça me rend un peu nerveux je dois dire. Cela vous est-il déjà arrivé ? Je veux dire... d'expérimenter ce genre de déplacement.

[Althéa]

Elle se dit que si elle ne reposait pas le casse croûte sans croquer dedans, Amélie ne le verrait pas comme une déclaration de guerre. Ensuite, elle pourrait en proposer un morceau à Malo quand il aurait fini le sien. Déjà, continuer de parler ...

"Je ne l'ai jamais vraiment expérimenté. Du moins, pas que je m'en souvienne."

La seule fois qu'elle était parvenue à Cojum, c'était par ce moyen fort peu conventionnel. Elle n'était qu'à demi-consciente. Mais elle n'avait pas vraiment envie de le raconter.

[Kasumi]

C'était sans doute à la limite du mensonge mais elle ne fut pas foudroyé sur place, ni par ses compagnons du reste. Malo mangeait même avec appétit tout comme Amélie. Mais Amélie était Amélie.

- Alors ça nous fera une découverte ! Et même si je suis censé être un explorateur ou quelque chose d'approchant, je dois avouer être rassuré de n'avoir pas à traverser les campagnes et les montagnes par les temps actuels. J'espère seulement que la cité de Cojum aura été épargnée par les combats. Je l'espère davantage encore que de trouver des réponses à mes innombrables questions personnelles.

Le regard de la barde se perdit un peu dans le vague, à côté de lui. Elle avait cessé un instant de croquer dans sa pitance et son teint avait perdu quelque peu de ses couleurs.

[Althéa]

Angèle pâlit en regardant Amélie. Elle l'avait vue éprouvée en parlant de la guerre et elle entendait maintenant la possibilité que la ville où viviaient ses proches ait été touchée par les combats. Elle tenta de la rassurer.

"Si quoi que ce soit était arrivé à Cojum, nous l'aurions su. Il y a très régulièrement des nouvelles du front."

Elle posa une main appaisante sur l'épaule de la jeune femme.

"Est-ce que ça va ?"

[Kasumi]

La jeune femme fut prise d'un frisson puis se secoua avant de répondre d'un ton encore un peu absent :

- Oui, oui. Je pensais juste à Cojum avec nostalgie. C'est une si belle ville. Mais elle n'a pas les mêmes murs que Manost pour se défendre. Et les campagnes autour où vit la famille de Marvin sont encore plus exposées.

Malo comprit que sa remarque avait été à l'origine du trouble de l'amie d'Angèle et s'en excusa :

- Nous y serons bientôt, ne vous en faites pas. Je pense même que je serai prêt pour le voyage dès demain !

Ce n'était peut-être pas tout à fait vrai mais il en semblait pourtant convaincu - ou voulait en convaincre la jeune barde.

[Althéa]

Dès demain ? C'était assez rapide et Malo n'était pas pleinement rétabli. Il cherchait à rassurer Amélie et elle l'en remercia du regard. Elle posa sa main sur l'épaule de la jeune femme et le pressa doucement.

"Cojum est peu protégé car elle bénéficie d'une protection grâce à la hauteur sur laquelle elle se trouve. Le chemin jusqu'à la ville est assez abrupte, il me semble. Et ne convient pas vraiment aux mouvement de troupes. Ce sont plutôt des villes stratégiques comme Aghoralis qui sont menacées."

[Kasumi]

Amélie parut sur le point d'ajouter une objection mais le contact de la paladine et ses paroles rassurantes - ainsi que celles de Malo - avaient fait mouche et réveillé une partie de son appétit à défaut de son enthousiasme. Elle sourit mais ne répondit rien, se contentant de regarder le large et mangeant distraitement son sandwich. Ce fut Malo qui rompit à nouveau le silence :

- Nous allons devoir faire quelques préparatifs. Bon, pour ce qui me concerne, ce sera vite vu : je ne possède rien de plus que ce que je porte sur le dos ou presque. Au moins je vais voyager léger !

[Althéa]

Les préparatifs ... Elle n'avait jamais été forte pour cela. Trois ans auparavant, elle ignorait encore comment se présentait une tente. Morgan faisait des listes et c'est ainsi qu'elle allait procéder. Elle savait à peu près où se trouvaient ce qu'elle devrait emporter.

"Je dispose d'un peu plus. Une tente, des provisions, des armes et quelques autres objets utiles. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour les rassembler. Il faut aussi prévenir de notre départ. Partir demain me semble prématuré mais pourquoi pas après demain. Cela vous laisserait un peu de temps pour vous reposer. Qu'en pensez-vous ?"

[Kasumi]

Il répondit avec enthousiasme :

- Je suis impatient mais vous êtes la voix de la raison, Angèle. Va pour après demain, cela me donnera le temps de me rendre utile au temple et peut-être de me faire prêter un peu de matériels et d'affaires de rechange. Mais chaque chose en son temps. Amélie, vous aviez parlé d'une bouteille de vin : il me semble que c'est une excellente façon de fêter cette heureuse perspective !

La jeune femme sortit aussitôt sa bouteille et en servit un verre à chacun avant de déclarer :

- A notre voyage ! Et aux bons souvenirs !

Malo surenchérit après avoir goûté au nectar fruité :

- Je me souviens de ce goût-ci ! On ne saurait oublier le vin rosé des vieux ceps de Cojum.

Amélie rit de bon cœur en répondant d'un ton ingénu :

- Vous avez lu l'étiquette, je vous ai vu !
- Argh, me voilà pris la main dans le sac !

[Althéa]

Angèle ne put s'empêcher de sourire. Ces deux là s'entendaient comme larrons en foire. Ils semblaient insouciants malgré le voyage qui se préparait, malgré la guerre, ils profitaient du présent. Quelques années auparavant, elle aurait pu les imiter.

Mais elle a vieilli prématurément au point de se sentir usée. Luménis lui semblait loin, de l'autre coté du temps. Et pourtant, il fallait avancer. Elle parvint à sourire pour dissimuler son trouble.

[Kasumi]

Le temps passa, le soleil de ce début d'après-midi réchauffant les corps comme les cœurs sans doute. Mais vint un moment où il fallut ranger les dernières victuailles dans le panier. Amélie avait prévu un peu trop dans l'espoir sans doute qu'Angèle ait retrouvé son appétit. Loin de ces considérations, Malo s'enquit de la suite du programme :

- J'imagine que vous avez l'intention de vous mettre rapidement à vos préparatifs ? Ou alors vous voulez encore un peu profiter de ce temps radieux pour vous promener en ville.

[Althéa]

"Si cela ne vous embête pas, j'aimerais commencer les préparatifs. Je voudrais être sûre que nous n'avons négligé aucun détail."

Elle hésita.

"Si vous voulez, vous pouvez nous accompagner. Nous pourrions boire un thé pour clôturer ce bon repas."

Repas qui pour elle se limitait à une bouchée de sandwich mais elle n'en dit rien.

[Kasumi]

- Vous accompagner chez vous vous voulez dire ?

Malo avait paru un peu étonné par la proposition mais il retrouva bien vite son ton léger :

- Comme j'apprécie bien plus le thé que la bienséance ou ce genre de fadaises, j'accepte avec joie. Mais à la seule condition que je puisse vous aider dans vos préparatifs : il doit bien y avoir des sacs à faire, des vêtements à laver, des légumes à mettre en conserve ou ce genre de choses, non ?

[Althéa]

Angèle sourit.

"C'était un peu l'idée. Dans ce genre de préparatifs, six yeux valent mieux que quatre."

Pour ce qui était de la bienséance ... Si Malo savait qu'un homme venait chez elle pour s'habiller en femme et qu'on entrait et sortait du Clos comme dans un moulin ... Morgan avait toujours voulu faire du Clos des roses une maison conviviale et s'était désormais à elle et Amélie de respecter la tradition.

[Kasumi]

La réponse de Malo ne se fit pas attendre, pleine d'entrain et d'impatience :

- Dans ce cas, marché conclu ! Mais nous devrions faire un saut par la chapelle d'Ilmater ou Frère Gontrand risque de se faire du mouron. C'est le genre de personnes à s'inquiéter du sort des autres comme une poule qui couve son œuf ! Mais je ne vous apprend certainement rien : c'est un Ilmate après tout.

L'expression n'avait pas manqué de faire sourire Amélie et la jeune femme était vraiment davantage faite pour ce genre d'attitude : l'inquiétude ne lui allait pas comme un gant.

[Chandara]

Quête : Comme un soupçon de poison

Se rendre sur la promenade des docks depuis les abords du nouveau théâtre supposait d'accomplir un long chemin mais Chandara trouva cet avant-goût de la balade bienvenu après être restée douloureusement immobile pendant des heures. Quand elle ne regardait pas Arthur en douce, elle jetait de fréquents coups d'œil au ciel, annonciateur de mauvais temps. L'ancienne paladine appréciait ce genre d'ambiances fantasmagoriques - sans doute pour y avoir été habituée depuis son plus jeune âge - et si la pluie se tenait en retrait, la promenade sur le front de mer promettrait un beau spectacle. A mesure qu'ils s'en étaient rapprochés, le vent s'était fait plus insistant et elle avait fini par resserrer sa cape autour de ses épaules.

Puis, à la faveur du passage d'une grille joliment ouvragée, le couple pénétra dans le parc tant apprécié des promeneurs. D'un côté s'étendait espaces verts et petits bosquets, de l'autre la vue était plus dégagée pour permettre aux promeneurs - peu nombreux par ce temps incertain - de contempler le rivage et le port situé non loin.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur se souciait peu du mauvais temps à venir. Il était habitué à chevaucher en extérieur, et la guerre s'était déroulée dans un climat parfois difficile. Dans cette cité, il se sentait immanquablement moins vulnérable, bien qu'il ne soit pas armé, et dépouillé de toute protection. La pluie. Ce n'était rien. Il s'était battu, avait vu le sang, les corps, la mort omniprésente, et pendant une seconde, un peu étrangement, il se sentit incroyablement vivant, habitant son organisme avec une acuité neuve, tandis que le port de Manost s'offrait sous ses yeux. Par réflexe, il chercha la flotte luménienne du regard.
" C'est curieux que vous ne soyez jamais montée à bord d'aucun de ces bateaux, dit-il à Chandara. Mais j'imagine que la mer peut être intimidante, quand on la connait mal."

[Chandara]

Chandara tourna son regard vers la mer en même temps qu'Arthur. En arrière plan, dans la brume maritime se devinaient la silhouette de plusieurs lourds vaisseaux de guerre mais aucune couleur ne permettaient de les distinguer, sans doute par souci diplomatique...

- Comme tout ce que l'on connait mal ou que l'on croit trop bien connaître j'imagine, répondit la jeune femme d'un ton mystérieux qui ne lui était pas coutumier. Elle reprit néanmoins d'une voix plus enjouée :

- Mais je sauterai le pas, un jour prochain ! Jusqu'ici je n'avais eu aucune intention de voyager là où aucun cheval n'aurait pu m'emmener plus rapidement qu'un bateau...

[Arthur de Faisanlys]

Arthur sourit.
" En fait... J'aurais pensé que la curiosité vous suffirait... Je veux dire... Vous m'avez l'air du genre de personne qui ne recule pas devant l'inconnu."
Il jeta un regard circulaire autour de lui.
" C'est joli ici. Ça fait du bien, après cette terrible représentation..."

[Chandara]

Les yeux de Chandara pétillèrent de malice pendant un court instant et elle fut sur le point de demander au jeune-homme ce qui lui faisait oser pareille assertion concernant sa propension à foncer vers l'inconnu mais elle se doutait du résultat que cela pourrait avoir et elle n'avait aucune intention de le mettre mal à l'aise, même par jeu. Au lieu de cela, elle préféra rebondir sur ses dernières paroles :

- Vous avez raison ! C'était une torture rébarbative à vous dissuader à vie du théâtre... Mais j'imagine qu'il vaut mieux se renseigner un peu sur la pièce avant. Je suis navrée de vous avoir imposé celle-ci en tous cas : surtout quand mon intention était de vous montrer ce que ma ville d'adoption recèle de plus attrayant. Je crois que j'aurais dû commencer par ici !

[Arthur de Faisanlys]

Arthur hésita puis décida de se lancer. L'atmosphère s'était considérablement allégée depuis qu'ils avaient quitté le théâtre.
" Quand même, Chandara... Le Triomphe de Helm ? A un Lathandrite ? J'essaie depuis tout à l'heure de comprendre le message caché... Je veux dire... avec un titre pareil, c'est soit... et bien... une pièce un peu... hum... patriotique... soit une farce. Alors... On vous en avait vraiment dit du bien ? "

[Chandara]

Chandara rougit instantanément jusqu'à la pointe des oreilles et détourna le regard avant de répondre d'un ton des plus hésitants comme elle se savait prise en faute :

- Je... euhh... Je n'y avais pas vraiment réfléchi. Il n'y avait pas de messages. Je ne voulais pas vous donner l'impression de m'être moquée de vous ! C'était juste que la pièce a été jouée longtemps. Alors je me suis dit qu'elle était bonne. J'ai été... bête. Je voulais juste passer un peu de temps avec vous. Alors j'ai paniqué... Hum, c'est que je ne fais jamais ce genre de choses d'habitude !

La manostienne regardait maintenant la pointe de ses bottes comme si elle pouvait y lire tous les mystères de l'univers.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur posa une main sur son épaule.
" Hé ! Ne vous en faites pas ! Je suis désolé si j'ai présumé... Je comprends... Ce matin, vous ne vous attendiez sûrement pas à ce que je vous retrouve au Loyal Paladin... C'est moi qui devrais m'excuser de m'être imposé dans votre programme. Vous avez déjà été très gentille de me consacrer votre temps. Je vous ai prise au dépourvu, vous auriez pu décliner."
Il était mortifié de l'avoir embarrassée.
" Je suis certain que nous rirons encore de la médiocrité de cette pièce dans dix ans. Je veux dire... Certains des vers étaient tellement mauvais qu'ils en sont presque bons."

[Chandara]

Chandara frissonna au contact de la main sur son épaule mais Arthur atteint son but car la jeune femme releva la tête et esquissa même un sourire timide après avoir entendu ses paroles réconfortantes.

- Je n'avais pas envie de manquer cette merveilleuse occasion de sortir un peu de mon quotidien, Arthur. Et je crois que vous avez raison : certaines rimes étaient tellement ratées que j'avais envie d'éclater de rire. Mais ça n'aurait pas été très convenable...

[Arthur de Faisanlys]

" D'autant que l'acteur avait l'air de se prendre très au sérieux, remarqua le Luménien avec un léger sourire. Cet endroit est-il le seul théâtre de Manost ? Le public avait presque l'air embarrassé de se trouver là... Pendant un moment, j'ai même cru que nous allions assister à quelque chose de... de douteux. Mais finalement, c'était juste mauvais. C'est presque un soulagement."
Il songea alors que la gêne des spectateurs tenait peut-être au sujet du spectacle : s'accrocher à un dieu mort alors que les autorités de la cité étaient déjà passées à autre chose, sans doute était-ce peu recommandable, en cette période troublée...

[Chandara]

La jeune femme avait légèrement écarquillé les yeux à l'allusion d'Arthur : elle devait bien reconnaître qu'elle n'avait anticipé cette possibilité dérangeante. Elle ne put s'empêcher de pouffer de rire en y songeant :

- Oui ! Une telle situation aurait été affreusement embarrassante ! Mais je ne crois pas que les autorités permettent ce genre de spectacle. Et si c'est le cas et qu'il existe d'autres théâtre en ville, je préfère ne pas le savoir, je crois ! Nous l'avons échappé belle, tous les deux, pas vrai ?

Son regard avait retrouvé une lueur amusée et quelque peu espiègle.

[Arthur de Faisanlys]

" On peut le dire !"
Il secoua la tête, amusé.
" Il ne manquerait plus que je ramène ce genre d'expérience de Manost. Personne ne me croirait ! Enfin... Je ne pense pas que j'oserais le raconter. Je serais ensuite en butte à des moqueries incessantes de la part de tous mes collègues..."
Il eut brusquement le mal du pays et soupira doucement. Les autres paladins lui demanderaient certainement de raconter sa guerre, sauf si Armand l'interdisait. Il sourit en songeant aux latrines qu'il devrait probablement se coltiner pendant les trois mois suivant son retour.
" Enfin... Je suis navré pour vous, si l'offre de spectacles est aussi limitée... mais ça colle avec ce qu'on raconte de la cité..."

[Chandara]

Tout en écoutant le paladin, Chandara s'était mise à marche doucement pour lui présenter le parc qui constituait peut-être l'un des plus beaux joyaux de Manost, n'en déplaise aux amateurs de bâtiments massifs et dans relief. Elle lui répondit sur le même mode :

- Et moi je me serais cachée dans un trou de souris pour les mois à venir si je vous avais fait subir un tel spectacle ! Mais ne soyez pas désolé pour le reste : vous m'avez appris qu'il me suffisait de prendre l'un de ces bateaux s'il me vient l'envie de voir de bien meilleurs spectacles !