[Lieu] Le domaine Bouliakov

[Rowan Blackwood]

Rowan hésita un moment à se porter au secours de Claris mais choisit vite de ne pas aller dans ce sens, son associée temporaire avait failli l'embrocher avec un carreau d'arbalète, à elle de se débrouiller. La lycanthrope se dirigea vers l"amoncellement de meubles, profitant de la fuite des gardes, et commença à fureter à la recherche d'une issue.

[Claris de Corvimande]

Eh, j'aurais aussi bien pu juste ne pas te reconnaître

Un juron de plus s'échappa des lèvres de Claris. Ils avaient suivi ses conseils, certes… mais tout aurait été nettement plus simple s'ils avaient eu des filets. Chose relativement indispensable quand on avait des prisonniers à manipuler.
Bref, l'heure n'était guère à la réflexion, et ses jambes n'avaient pas attendu que cette pensée se termine pour se mettre en mouvement. De Corvimande s'élança donc aussi rapidement que possible à la suite des deux gardes, espérant arriver sur place avant la fatidique fermeture des portes.

[Kasumi]

Rowan trouva sans peine un passage dans la barricade destinée à bloquer le passage d’humains et non de rats. Elle crut cependant être repérée au moment où elle passa devant trois hommes visiblement nerveux. A peine l’un d’entre eux lui accorda d’attention toutefois, laissant libre le passage vers deux couloirs – un sur la gauche et un sur la droite - flanqués de portes fermées.

Claris parvint tout juste à se glisser dans l’embrasure de la porte avant qu’un soldat ne la claque et ne la verrouille : c’était moins une car le demi-ogre, étonnamment rapide, faillit la défoncer en la percutant. Si les prisonniers décidaient de forcer le panneau de bois, ce n’était qu’une question de minutes avant qu’ils ne parviennent à leur fin. Seule consolation : la pièce était très bien achalandée de armes diverses et variées : ils pourraient se battre. Les prisonniers aussi s’ils s’en emparaient, à bien y réfléchir.

[Claris de Corvimande]

Claris poussa un bref soupir à la fermeture de la porte, avant d'observer son environnement immédiat.

« Prenez de quoi vous équiper, et éloignons autant que possible le reste de la porte. S'ils arrivent à entrer, inutile que ça leur donne un avantage. »

L'un de ses premiers gestes fut de recharger son arbalète, en même temps que son esprit profitait de ce répit pour analyser davantage la situation. Si la créature qu'ils avaient vu peu avant était Sioban, cela signifiait qu'elle n'était pas, ou pas entièrement, humaine. Ce genre de formes bizarres, ne correspondant à pas grand chose de connu, mais semblant à peu près à mi-chemin entre une forme humaine et une forme animale lui évoquait la lycanthropie, et sauf erreur de sa part, cela signifiait qu'elle était capable de prendre également la forme animale pure. En l'occurrence, sans doute celle d'un rongeur de petite taille. Que l'absurde barrage érigé sur sa suggestion ne retiendrait donc pas longtemps. Échec sur toute la ligne…

« Avez-vous un moyen de prévenir les autres ? »

Pour le coup, de Corvimande se mit à espérer que le dispositif mis en place par Bouliakov pour observer ses candidats lors de l'épreuve fonctionnait encore, et que le maître des lieux suivait le déroulement des opérations…

[Kasumi]

Claris nota immédiatement qu'ils étaient quatre : l'homme qui l'avait dépassé en se tenant la main était lui aussi présent, recroquevillé dans un coin. Ses collègues, loin de s'intéresser à lui, avaient entrepris de déplacer des râteliers d'armes pour les mettre devant la porte, espérant la renforcer face aux coups que les prisonniers recommençaient à lui asséner. L'un d'eux prit toutefois le temps de répondre à la question de l'adolescente d'un ton amer :

- Ils sont déjà au courant sans doute. Bouliakov voit tout. Et l'ouverture des cellules se commande depuis un levier à l'étage d'au-dessus. Soit ça vient de lui, soit les autres gardes n'ont plus le contrôle et ne viendront certainement pas nous secourir.

[Rowan Blackwood]

hrp: vu les circonstances

Le gros rongeur se dirigea vers le couloir de droite longeant le mur et se coulant d'ombre en ombre, ce qui était surement inutile car Bouliakov devait suivre sa progression. Arrivée à la porte, il observa les alentours pour voir si il était bien seul et rassuré de ce fait, Rowan reprit forme humaine et inspecta la serrure. Espérant qu'elle ne serait pas compliquée, car une dague n'est pas le meilleur crochet qui existe.

[Claris de Corvimande]

Génial…

Bon. Il n'y avait sans doute rien de mieux à faire que d'attendre. Accepter cette foutue proposition avait été une très mauvaise idée, une de plus. Chaque fois que Claris commençait à se dire qu'il y avait une certaine amélioration dans ses choix, le contraire lui était démontré peu après.

Rester à attendre que ces créatures finissent par enfoncer la porte, quelle perspective réjouissante… Mais s'il y avait un moyen de débloquer la situation, il lui échappait pour l'heure totalement.

[Kasumi]

Rowan

La porte était solide mais sa serrure était des plus triviales pour une personne ayant l’expérience de Rowan. Quand elle l’eut déverrouillée, la porte s’ouvrit sans aucune difficulté ni grincement, signe d’un entretien régulier. A première vue, il s’agissait d’une salle de garde : rien n’y manquant entre les paillasses, la table avec ses dés et surtout ses râteliers d’armes et un coffre assez volumineux installé entre ces derniers. Mais ce n’est pas ce qui retint immédiatement l’attention de la rat-garou : un homme, plutôt petit et vêtu de chausses et d’une tunique sombre se tenait devant un levier. Il se tourna dès qu’elle entra dans la pièce et lui fit signe de se taire :

- Vous en avez mis du temps ! Mais je pensais bien que vous sauriez profiter de ma petite diversion.

Claris

La situation paraissait effectivement bloquée et les soldats devaient se faire la même réflexion que Claris à voir leur état d'agitation et une bonne dos de désorganisation. Si les prisonniers entraient maintenant, il y avait de bonne chance que la moitié cherché à se carapater et peut-être l'autre à se rendre ou tenter quelque fourberie. Ils avaient grand besoin d'un chef ou au moins de directives.

[Rowan Blackwood]

Rowan ouvrit les yeux en grand, qui était ce donc ce personnage et que lui voulait-il? Avait-elle un allié dans l'entourage de Bouliakov?

[Claris de Corvimande]

Ne pas flancher maintenant. La différence entre un échec complet et définitif, et une situation rattrapable, résidait sans doute dans le comportement que Claris allait adopter à présent. Et baisser les bras n'était simplement pas dans sa nature.

Il fallait récupérer ces hommes : s'ils paniquaient, ils risquaient de devenir des poids morts, ou pire, lorsque les choses empireraient ; or il y aurait sans doute besoin de leur aide. Ils avaient besoin d'un leader ; et c'est justement le rôle que de Corvimande entendait être en mesure de jouer.

Dans un calme ostensible, ses yeux se portèrent d'abord sur ses armes, pour en vérifier l'état, puis sur la pièce et les ressources qu'elle contenait. Son regard ne manqua pas de s'attarder sur l'homme aux doigts coupés.

« Nous avons un blessé. Quel matériel de soin avons-nous à disposition ? »

Sa voix également était calme, et chargée de toute l'autorité dont il lui était possible de faire preuve, à l'image de ces gens dont on n'imaginerait même pas discuter les paroles – du moins, tel était son objectif.

« Faites-moi également la liste des prisonniers que contenaient ces cellules. Si l'un de vous peut me fournir – quitte à le tracer au sol, si besoin est – un plan de l'étage, cela serait également utile. »

En plus d'être d'un intérêt évident pour leur survie, faire cet inventaire leur occuperait l'esprit, ce qui serait déjà ça de gagné.

[Kasumi]

Rowan

L'étrange personnage anticipa les questions de la roublarde mais attendit qu'elle ait refermé la porte avant de lui tendre une petite broche :

- Mettez ceci : cela empêchera les yeux et oreilles indiscrètes d'assister à nos échanges.

Rowan nota qu'il portait un bijou similaire et qu'il attendait qu'elle lui obéisse pour entrer dans les détails.

- Ma maîtresse a jugé préférable d'envoyer un peu de renfort : Bouliakov n'est pas une cible si facile qu'il y parait et elle tient beaucoup à ce que le contrat soit accompli.

Claris

Les armes semblaient toutes bien entretenues quoique pas de première qualité sans doute. Il y avait là un panel allant du gourdin à la lance en passant par les épées courtes et autres arbalètes. Ils n'allaient pas manquer d'armes mais plutôt d'hommes pour les manier. L'un des gardes se dirigea vers un coffre et l'ouvrit, révélant du matériel de premier soin : bandages, baumes, fil et aiguille mais rien de magique ou susceptible d'effectuer des interventions plus lourdes. Le même homme entreprit ensuite de répondre à la question concernant les prisonniers : ils étaient six en tout : deux demi-ogres, un minautaure, un elfe et deux humains. Tous étaient de féroces combattants. Quant au plan du niveau : il se composait simplement d'un couloir en U. La salle de garde dans laquelle ils se trouvaient occupait la pointe gauche, des cellules s'étendaient sur la surface extérieure de la structure tandis que l'intérieur était occupé par une arène et ses gradins. Enfin, un accès vers l'étage supérieur était ménagé à mi-chemin de la branche gauche et un autre escalier descendait au niveau inférieur vers la base du U.

HRP : j'espère que ma description est claire : je suis nul en dessin.

[Rowan Blackwood]

Rowan expira lentement, elle avait l'impression que l'on venait de retirer un grand poids de ses épaules. Ainsi elle n'était plus seule à affronter cette épreuve. Elle se saisit de la broche tendue par son mystérieux sauveur et se la fixa à la tunique, ainsi on ne saurait plus l'espionner.

"Heureuse de vous voir, l'accomplissement de cette mission s'annonçait mal"

[Claris de Corvimande]

HRP : je vois à peu près Mais il y a un niveau inférieur ? J'avais cru comprendre qu'on était au dernier sous-sol, mais j'ai dû me planter.

Claris laissa les autres hommes s'occuper de soigner le blessé : ils y parviendraient sans doute mieux qu'il ne le lui serait possible.
Pendant ce temps, son esprit tâchait d'analyser les nouvelles données.

« Bien. Leur nombre n'est pas si important, et nous avons l'avantage d'avoir des armes : il ne faut pas sous-estimer leurs capacités martiales, bien sûr ; néanmoins nous sommes tout à fait en mesure d'en venir à bout, à plus forte raison si nous savons nous organiser. Dispose-t-on de ce qu'il faut pour entraver les prisonnier ? »

Des ébauches de plan commençaient à se former dans sa tête. Le temps était la clef : que se passait-il, dans l'intervalle, aux étages supérieur ?

[Kasumi]

Rowan

L'homme se contenta de désigner le coffre que Rowan n'avait pas manqué de remarquer :

- Bouliakov nous donne du fil à retordre depuis des années. Mais prenez déjà vos affaires : les gardes les ont placées dans ce coffre. Vous manque-t-il quelque-chose d'autre ?

Claris

HRP : Oups ! Oublie le second escalier : je ne me suis un peu emmêlé dans les niveaux.

L'un des gardes s'occupa de soigner leur compagnon blessé mais il semblait être trop en état de choc pour leur être d'une quelconque utilité pour repousser un assaut. Le garde qui lui avait montré la trousse de soin répondit à son autre question :

- Nous avons des fers et des chaines mais ils seront plus faciles à tuer qu'à maîtriser. Les combattants que nous retenions à cet étage sont les plus doués dans l'arène.

[Claris de Corvimande]

Sans doute aurait-il été préférable de conserver la collection de Bouliakov dans un état à peu près réutilisable. D'un autre côté, Sioban ayant très probablement réussi à prendre la poudre d'escampette dans la mêlée, il y avait fort à parier que l'état de ses créatures serait bientôt le dernier des soucis du maître des lieux. Et, à dire vrai, la seule chose qui chagrinait Claris dans l'affaire, c'était que cela signifiait que la fameuse potion lui échapperait sans doute…

« Bon. Si vous vous tenez prêts à refermer les portes, nous avons la possibilité d'en attirer un ici et de le neutraliser. Puis de recommencer l'opération. En les attirant un par un, et en refermant la porte avant que les autres n'aient pu suivre, nous pouvons les mettre tous à terre sans grand risque. »

Bien sûr, ce plan dépendant de la possibilité qu'il y aurait de réellement attirer un seul des combattants à l'intérieur, et de réussir à refermer les portes avant que les autres n'entrent, et à le vaincre avant qu'il ne s'empare d'une arme. Mais ça valait mieux que de rester enfermés.

[Kasumi]

Claris

Les soldats proches de Claris haussèrent un sourcil en entendant le plan qu’elle avait en tête. Ils échangèrent des regards avant que l’un d’entre eux ne se décide à prendre la parole :

- Pardonnez-moi mais vous nous demandez de refermer la porte au nez de ces créatures ? Même si nous nous y mettions à plusieurs et je ne suis pas certain que nous ayons la place, certaines sont plus forts que nous tous réunis. Sans parler qu’il faudra contenir celle que nous aurions attirée à l’intérieur. Cela me parait plutôt risqué comme plan…

[Claris de Corvimande]

Oui, bon, évidemment.

« À moins que vous ne disposiez d'une autre sortie ou d'une abondante réserve de vivres, je crains qu'il nous faille ouvrir cette porte tôt ou tard. Et à partir du moment ou elle sera ouverte, soit nous parvenons à la refermer, soit nous devrons affronter l'entièreté de ce qui se trouvera derrière. L'autre solution serait de les accueillir à coup de flèches ; mais je crains que nous n'ayons pas la cadence suffisante pour qu'ils soient tous tombés avant de devoir les affronter au contact. »

Et, dans ce cas, les survivants pourraient être armés, ne serait-ce que des pointes de flèches reçues par leurs camarades, ce qui n'était guère plus réjouissant.

« Bien sûr, dans un cas comme dans l'autre, l'idéal serait de n'ouvrir cette porte qu'au moment où ils seront les moins nombreux devant ; mais je crains que nous n'ayons que notre sens de l'ouïe pour repérer ce moment. »

Certes, son plan était loin d'être parfait, mais compte tenu des circonstances, c'était déjà mieux que rien. Et puis, si les autres le jugeaient trop risqué, cela pourrait au moins avoir le mérite de les faire utiliser leur esprit à rechercher une meilleure solution qu'à paniquer.

« Toutefois, si vous avez d'autres suggestions, bien évidemment… »

[Kasumi]

Le garde qui lui avait déjà répondu se fit un devoir de saisir la balle au bond en soumettant sa propre idée :

- On pourrait peut-être faire une sorte de barricade avec tous les râteliers. Et réunir les armes de l'autre côté, au fond de la pièce. On doit pouvoir en abattre quelques-uns avant qu'ils ne la franchissent et les autres seront toujours désarmés : on pourra leur tomber dessus avant qu'ils ne reprennent leurs esprits.

[Rowan Blackwood]

Rowan récupéra ces affaires avec une certaine satisfaction, alors qu'elle pensait encore trépasser une bonne fois pour toutes seulement quelques minutes auparavant, son avenir immédiat s'éclaircissait quelque peu.

[Claris de Corvimande]

Claris adressa au garde un sourire satisfait.

« Je préfère ça ; et l'idée n'est pas mauvaise. Néanmoins, gardez à l'esprit que les arbalètes sont puissantes, mais que leur cadence de tir est lente : puisque nous avons davantage d'armes que de tireurs, il est primordial qu'elles soient toutes chargées et prêtes à l'emploi au début de l'assaut, et que nous n'hésitions pas à en changer plutôt que de les recharger. »

Car la stratégie proposée par le soldat reposait essentiellement sur la vitesse à laquelle ils pourraient arroser leurs adversaires de carreaux. Or, c'était là un jeu auquel les arcs surpassaient sa fidèle arme de poing… néanmoins, ses dagues ne seraient pas sans avoir une certaine utilité également. Et tout dépendait du nombre d'arbalètes qu'ils avaient à disposition.

Je pars du principe qu'il n'y a pas d'arcs, puisque tu n'en as pas évoqué en faisant l'inventaire

[Kasumi]

Rowan

L'inconnu attendit patiemment que la roublarde ait récupéré son équipement mais il lui fit ensuite clairement signe qu'il était temps de se mettre en route :

- Si vous êtes prête, je sais où se terre Bouliakov. Mais peut-être accepterez-vous une potion de soins avant ? Les soudards de ce fils de chien ne vous ont pas raté apparemment.

Claris :

HRP : effectivement, un arc dans un milieu clos n'est pas une arme extrêmement utile.

Les soldats commencèrent à exécuter le plan, l'un d'eux réunissant leurs armes de jet et commençant à les charger - il y en avait une pour chacun ainsi que deux arbalètes en excédent. Pendant ce temps, les autres dressèrent une barricade. L'un d'entre eux fit néanmoins remarquer qu'il faudrait désigner un volontaire pour se tenir du mauvais côté et ouvrir la porte mais il baissa aussitôt la tête de peur sans doute d'être désigné.

[Claris de Corvimande]

Ce serait effectivement un problème. Ils pouvaient attendre que les autres finissent par l'enfoncer, mais cela semblait quelque peu hasardeux.

« De quelle quantité de chaîne disposons-nous ? Puisque nous ne comptons pas les garder en vie, peut-être est-il possible de s'en servir pour manœuvrer l'ouverture à distance. »

Tout en parlant, Claris regardait le blessé, se demandant si, à défaut d'être en état de tenir une arme, il était susceptible de s'occuper de cette tâche. Après tout, au moins, cela le rendrait utile.

[Kasumi]

Claris :

Plus que sa vilaine blessure, l'homme à qui s'intéressait présentement l'adolescente semblait surtout en état de choc, recroquevillé et tremblant dans son coin. Pour ce qui était des chaînes, ils disposaient en effet d'une bonne longueur et l'opération pouvait être tentée d'ouvrir la porte à distance, mais pas de la déverrouiller de cette façon. Il fallait en effet tourner une clé dans la serrure, une gageure avec des chaînes aussi grosse et à distance.

[Rowan Blackwood]

Rowan acquiesça d'un signe de tête et s'empara du flacon que lui tendait son nouveau collègue. Elle but avidement le contenu de la fiole et après quelques secondes sentit quelques picotements au niveau de ses blessures avant de ressentir une chaleur bienfaisante au fur et à mesure que la potion faisait effet.

"Merci, j'en avais besoin" dit-elle d'une voix impassible en faisant jouer son bras blessé, il y avait toujours une gêne mais au moins il ne constituait plus un poids mort inutile. Elle se tourna vers son sauveur providentiel avec un sourire carnassier peu courant chez elle:

"Où est-il?"

[Kasumi]

Rowan :

L'intéressé l'avait laissé boire sa potion puis lui rendit son sourire mauvais avant d'enfin répondre à sa question en se dirigeant vers le mur derrière lui et d'appuyer sur une pierre entre deux râteliers.

- Il attend comme un couard dans ses quartiers privés. Et je sais exactement comment m'y rendre en évitant ses gardes occupés par ailleurs.

Son action avait révélé un passage sombre et étroit et il devança la question de la roublarde :

- Bouliakov ignore l'existence de ce passage et nous devrions parvenir à le prendre par surprise. Mais ne le sous-estimez pas, même surpris et seul, il ne sera pas sans ressources.

[Rowan Blackwood]

Bouliakov ignorait la présence d'un passage secret chez lui? Curieux, soit cet allié providentiel n'était rien d'autre qu'un nouveau élément introduit par le maître du jeu destiné à prolonger la trame de la compétition, Rowan se promit de conserver un oeil sur l'homme jusqu'à la conclusion. Soit la guilde avait plus de pouvoir qu'elle ne le montrait et aurait pu éliminer facilement Bouliakov depuis le début, et se foutait donc ouvertement de la g***** de sa recrue.
Dans les deux cas, cela avait le don de hérisser l'échine de Rowan.

[Kasumi]

Rowan :

Garder un œil sur l'inconnu ne fut pas bien difficile puisqu'il s'engagea le premier dans le passage pour ouvrir la voie à la roublarde. Soit il était inconscient du danger qu'elle représentait soit il s'estimait largement à la hauteur s'il prenait à cette dernière l'envie de lui planter une dague dans le dos. Le nombre de passages et de détours qu'il leur fit prendre avait tout de même de quoi se dissuader la lycanthrope de se passer d'un guide. Au bout de plusieurs minutes, il finit cependant par s'immobiliser puis manipuler un mécanisme invisible dans le noir le plus complet. Il chuchota à l'adresse de la jeune femme :

- On va déboucher dans son vestibule. Comment voulez-vous procéder ? L'un de nous fait diversion et l'autre le surprend ?

[Claris de Corvimande]

Sioban, au moins, avait été en mesure de lui donner un peu d'inspiration.

« Passez-moi ces chaînes. »

L'épée trouvée dans le labyrinthe avait quelques propriétés assez intéressantes : d'abord, elle avait montré être assez solide pour remplacer efficacement le loquet d'une porte – quoique les créatures derrière eux étaient sans doute physiquement plus puissantes que leur adversaire précédent – et, sa garde permettait assez bien de la bloquer contre la poignée de la porte, là où une quelconque tige de métal, comme une lance, aurait risqué de glisser. Mais surtout, elle était assez légère et, en fixant la chaîne sur elle, il serait possible de la manipuler à distance plus facilement qu'une clef.

Claris s'employa donc à mettre ceci en place : bloquer la porte avec l'épée, de telle sorte qu'elle empêche les créatures de l'ouvrir de l'extérieur, mais qu'un mouvement brusque de la chaîne puisse la libérer et permettre donc l'ouverture de la porte. Tant que l'épée restait fixée à la chaîne, il semblait fort peu probable que leurs adversaires soient suffisamment rapides pour parvenir à la récupérer avant qu'elle n'ait pu être mise en lieu sûr ; le seul inconvénient était que la personne manœuvrant la chaîne n'aurait les mains disponibles pour tirer qu'un court instant après les autres.

Leurs adversaires rôdaient sans doute encore dans les couloirs, de l'autre côté ; mais à en juger par le bruit, et par la force exercée contre la porte, ils n'étaient pas tous simultanément en train de tenter de l'enfoncer, ce qui laissait une certaine marge de manœuvre. De Corvimande put donc placer l'épée convenablement. Pour autant que ses modestes compétences en matière de blocage de portes lui permettent de juger, cela semblait en mesure de convenir.

La suite des opérations était donc simple : attendre que les gardes soient en place et prêts à tirer, puis retirer la clef de la serrure, les rejoindre, et utiliser la chaîne pour récupérer l'épée. Si tout se passait bien, la porte ne s'ouvrirait qu'au cours de cette seconde opération ; et l'enfant de Reuel pourrait utiliser ses dagues et son arbalète contre leurs adversaires. Sinon, eh bien… son autre épée était prête à servir.

[Kasumi]

Claris

Le système était plutôt ingénieux et prouva son efficacité à moins que ce ne soit grâce à un coup de pouce de Tymora... Dès que Claris eut décoincé la porte, celle-ci s'ouvrit à la volée révélant un demi-ogre visiblement très surpris et emporté par son élan. Il vint s'effondrer contre la barricade, manquant de peu de la défoncer. Trois carreaux tirés par les soldats avaient atteint le monstre. Un quatrième avait ricoché contre le mur. Cela signifiait que la plupart des arbalètes étaient maintenant déchargées. Ils n'auraient sans doute droit qu'à une seconde salve avec les armes de rechange et déjà le second demi-ogre se présentait dans l'encadrement, appelant ses complices à le rejoindre. Le minotaure répondit aussitôt à l'appel mais les quatre autres prisonniers n'étaient pas visibles. Il allait tout de même falloir recourir aux armes de corps à corps selon toute vraisemblance...

[Claris de Corvimande]

Le temps que Claris mette l'épée hors de portée des assaillants, les gardes avaient tiré et abattu l'un d'entre eux… mais malheureusement, l'avantage qu'ils n'aient pas tous été en train de tenter d'enfoncer la porte était devenu un inconvénient, conduisant à gaspiller les tirs. Pendant que de Corvimande se mettait à son tour en situation de tirer, une idée lui vint à l'esprit.

« Le minotaure est sans doute le plus dangereux. Abattez-le en priorité. »

Tout en soufflant cet ordre, l'enfant de Reuel baissa son arme, encore chargée, le temps de lancer une dague en direction du demi-ogre, puis se remit en position de tir, conservant son arme la plus mortelle pour accueillir la bête à cornes.

Une fois les derniers carreaux tirés, si les trois autres ne s'étaient pas montrés, son intention était de s'élancer vers la porte pour, revenant à son plan initial, la verrouiller et prendre le temps d'achever leurs premiers adversaires en conservant l'avantage numérique.