[Lieu] Le domaine Bouliakov

[Claris de Corvimande]

C'est envisageable que je parvienne à échanger l'épée contre la potion de soin ? La seconde me serait sûrement plus utile

« Bien évidemment ; la situation n'est pas habituelle. Et en ce qui me concerne, je supporte très bien le manque de faste. »

Il n'y avait, bien sûr, dans ces soldats bien alignés rien de particulièrement surprenant : pareille démonstration était coûtume pour la haute noblesse mélandienne ; et la remontée vers la surface, faire à un rythme bien plus lent que celui que Claris ait spontanément adopté, leur avait laissé le temps de se mettre en place. Néanmoins, il y avait quelque chose de réconfortant à voir ainsi la nouvelle maîtresse des lieux s'affirmer par une conduite impeccable et une exigence certaine vis-à-vis de son personnel ; surtout comparativement à celui qui, la veille au soir, s'était délibérément montré dans une situation moins convenante. Décidément, la tante semblait beaucoup plus respectable et sympathique – du moins, ses yeux – que ne l'avait été le neveu.

[Kasumi]

HRP : tu peux tenter de négocier, c'est possible

Dame Bouliakov fit honneur à son invitée en la laissant prendre place à sa droite sur une estrade faisant face aux troupes pendant qu'elle leur tenait un discours simple mais efficace. L'acclamation unanime qui suivit suffit à renforcer la sympathie qu'on pouvait éprouver pour cette femme qui savait si bien s'attirer la loyauté de ses hommes.

- Venez Claris, nous serons plus tranquilles au salon pendant que l'on prépare notre dîner. A moins que vous ayez en tête de profiter de nos installations pour prendre un bon bain.

[Rowan Blackwood]

Bouliakov expira son dernier souffle quand Rowan retira la lame de sa dague du coeur de sa victime, en très peu de temps les rênes de la famille Bouliakov venaient de changer de main pour la seconde fois. Essuyant le sang sur la tunique du mort, elle s'adressa à l'homme qui lui avait donné un coup de main salutaire:

"Notre but commun est atteint semble t-il, savez-vous comment je peux quitter cet endroit rapidement? Aussi rapidement que la venue, cela m'irait bien."

[Claris de Corvimande]

Hum. C'était tentant. Claris n'avait pas eu l'occasion de prendre un bain depuis un bon moment – son séjour à la Mélandienne d'Argent ne lui avait, en y réfléchissant, pas permis de profiter de tous les avantages de l'endroit. Il lui faudrait y retourner ultérieurement – et les événements de la journée lui avaient plutôt laissé l'impression d'être dans son élément, ce qui signifiait que sa mère lui aurait intimé l'ordre de faire de gros efforts de toilette avant de paraître en société. Cependant, il y avait quelques soucis techniques.

« L'idée ne me déplairait pas, mais je crains de n'avoir pas prévu, en quittant ma demeure, que mon absence durerait aussi longtemps : je n'ai aucun bagage autre que ce que je porte sur moi. »

Et réendosser une tenue maculée de sang après un bain, outre le fait que ce ne serait guère agréable, serait signe d'une attitude quelque peu inconvenante envers la maîtresse des lieux. On tolérait les aventuriers dépenaillés n'ayant pas eu l'occasion de faire toilette, mais pas les personnes se complaisant dans leur crasse même après être passées par l'eau.

[Kasumi]

Rowan :

Son complice lui adressa un regard mi amusé, mi désolé en répondant à sa question mais non sans avoir attendu que la servante du défunt se soit enfuie dans le couloir :

- Il est effectivement préférable que vous quittiez les lieux le plus rapidement et le plus discrètement possible. Dame Bouliakov ne pourra pas laisser s’échapper l’assassin de son si cher neveu. Donc vous comprendrez qu’il vaut mieux s’éviter une rencontre embarrassante. Je vais rester en arrière pour faire le ménage. Quant à vous, vous pouvez emprunter à nouveau le passage dans la penderie mais tournez à gauche après dix pas. Vous trouverez ensuite une échelle et un tunnel qui vous mènera jusqu’à un petit bosquet de cactus. Il se peut que quelqu’un y ait égaré – par mégarde ou négligence – un cheval frais et rapide.

Claris :

La maîtresse de maison fit un nouveau geste dans la direction de l'adolescente en répondant sans attendre et d'un ton naturel :

- Feu mon neveu entretenait de nombreuses jeunes filles et jeunes femmes. Vous trouver une tenue de rechange ne devrait donc poser aucun problème. Sans vouloir insinuer que vous pourriez ressembler à ces malheureuses, cela va de soi !

[Claris de Corvimande]

Ah, oui. Forcément. Ç'aurait été trop beau qu'on lui propose des habits corrects.

Mais d'un autre côté, la situation avait changé, et il s'agissait sans doute désormais d'une sorte de soirée diplomatique. Soit le genre de choses pour lesquelles se déguiser était malheureusement de rigueur.

« Dans ce cas, cela me conviendrait en effet. »

[Kasumi]

La Dame se contenta de hocher la tête et fit un geste de la main. Aussitôt, un homme en livrée d'apparat - et qui n'avait rien de l'attitude d'un soldat - vint prendre ses ordres.

- Accompagnez mon invitée dans la suite bleue. Et faites en sorte qu'un bain chaud y soit préparé sur le champ. Préparez aussi un assortiment de vêtements.

L'homme exécuta une profonde courbette et se tourna vers Claris :

- Si vous voulez bien me suivre...

[Claris de Corvimande]

Claris s'inclina de nouveau devant la maîtresse de maison – qui, manifestement, n'avait pas tardé à sembler tout à fait chez elle, comme si elle ne venait pas d'y emménager –et se mit en devoir de suivre l'homme en direction de ladite chambre. Un instant, la tentation lui vint de formuler quelques recommandations concernant les habits qu'il devrait préparer ; mais sa bouche demeura néanmoins close. La situation n'était pas particulièrement de celles où l'on pouvait se montrer difficile : souvent, la loi du maître de maison prévalait.

[Kasumi]

Claris :

Le domestique la fit gravir un escalier jusqu'au premier étage et se dirigea apparemment sans hésitation vers une des portes les plus ornementées du couloir tapissé et orné d'œuvres d'art. Le quartier des invités semblait aussi luxueux que l'établissement mélandien qu'elle avait brièvement fréquenté au début de cette aventure. En fait de chambre, il s'agissait plus d'un appartement doté d'une antichambre, d'une chambre de domestiques, d'une grande penderie, d'une salle de bain individuelle et même d'un petit salon. Tout cela sans parler de la chambre de maître proprement dite qui donnait sur un balcon orienté vers les jardins.

- J'espère que les appartements sont à votre goût. Je vous fait amener de l'eau chaude dans les cinq minutes. Ainsi que quelques vêtements propres. Souhaitez-vous que je prenne des dispositions pour les vôtres ?

[Claris de Corvimande]

« Cela ira. Et, hum…, les laver ne serait pas une mauvaise idée, en effet. »

Claris se demanda soudain ce que le domestique savait de son identité. Les Bouliakov avaient été tous deux au courant, mais ils étaient sans doute mieux informés des autres familles que ne l'étaient leur personnel, et il n'y avait a priori aucune raison pour que la maîtresse des lieux ait spécifiquement donné des informations à son sujet à ses hommes… avec soupçon d'aide de Tymora, l'homme lui apporterait des habits du même genre que les siens actuels, et tout se passerait bien.

[Kasumi]

Claris :

Ce furent d’abord deux servantes qui lui apportèrent des baquets d’eau chaude pour remplir la baignoire de la salle de bain puis on lui laissa largement le temps de se décrasser, de s’y détendre et enfin de s’y prélasser avant qu’elle n’entende la porte s’ouvrir à nouveau et qu’on lui signale que des affaires propres avaient été déposées dans la chambre. Le suspense concernant les questions de mode et de goûts vestimentaires de l’adolescente allait donc prendre fin…

Claris constata rapidement qu’on avait déposé sur le lit toute sorte de vêtements allant de la robe de bal ostentatoire à des tenues féminines de tous les jours bien plus simples. Elle trouva aussi, à son grand bonheur sans doute un assortiment de tuniques et de chausses de bonne qualité et à sa taille. On avait certainement cherché à ménager sa susceptibilité mais était-ce vraiment la tenue la plus adéquate pour répondre à l’invitation qui lui avait été faite ?

[Claris de Corvimande]

« Attendez un instant ! »

Claris n'était pas adepte des séances de baignades trop prolongées, et celle-ci n'avait de toute façon que trop duré. Sitôt que la porte s'était ouverte, signalant la possibilité prochaine de se vêtir, son premier geste avait été de se saisir d'une serviette et de s'en couvrir ; puis le second avait été d'aller voir qui était le ou la domestique qui lui avait apporté les tenues. Dans ces circonstances, mieux valait une personne susceptible de lui décrire un minimum ce à quoi la maîtresse des lieux s'attendait…

[Kasumi]

Claris :

La domestique - dont l'âge mûr faisait penser qu'il ne s'agissait pas d'une des servantes du feu Bouliakov - s'arrêta sous l'injonction et dédia une légère courbette à l'adolescente :

- Puis-je vous être utile en quelque chose ?

[Claris de Corvimande]

« Vous pouvez, oui. »

Claris s'approcha des habits proposés pour les regarder plus en détail.

« J'aimerais que vous me précisiez ce à quoi Dame Bouliakov s'attend. Je ne connais ni ses goûts, ni ses habitudes en ce qui concerne ce genre de situation, et je préférerais éviter de commettre une impolitesse. »

[Kasumi]

Claris :

La servante répondit le plus naturellement du monde :

- Oh, ne vous en faites pas, dame Bouliakov est connue pour sa grande simplicité et son ouverture d'esprit. N'importe laquelle de ces robes fera très bien l'affaire, inutile de donner dans le trop ostentatoire sauf si cela vous sied, bien entendu.

[Claris de Corvimande]

Oui, bon, forcément. Elle aurait eu du mal à se figurer ses préférences, surtout après lui avoir cherché des robes, et alors que sa tenue ne laissait pas particulièrement de doutes quant à sa biologie.

« Et… dans l'hypothèse où je préférerais quelque chose de plus… agréable qu'une robe ? »

Claris avait posé la question le plus naturellement du monde, tout en observant des chausses qui auraient semblé tout ce qu'il y avait de plus pratiques.

[Kasumi]

La domestique parut choquée durant un instant mais des années de services auprès de la noblesse décadente mélandienne lui avait certainement enseigné à conserver le contrôle de ses émotions. Elle répliqua donc d'un ton plutôt neutre :

- Je ne pense pas que Dame Bouliakov vous en tiendrez rigueur même si ce ne serait peut-être pas une façon très politique de répondre à son invitation. N'oubliez pas que son hospitalité s'adresse à la noble fille de la famille De Corvimande et non à l'aventurière que vous êtes également.

[Rowan Blackwood]

L'homme avait tout prévu semblait-il, bien qu'il ne soit pas impossible que le cheval soit un groupe d'assassins chargés de l'éliminer discrètement. Mais comme elle n'avait pas trente-six solutions pour quitter cet endroit, elle devait bien faire confiance à cet homme ce qui lui avait été profitable jusqu'ici.
Saluant ce dernier d'un hochement de tête, elle se dépêcha de s'éclipser par la voie qui lui était proposée.

[Claris de Corvimande]

Décadence, tu parles !

« Je vois… »

Claris attendit que la servante quitte les lieux, puis choisit une tenue aussi garçonne qu'à son habitude, et entreprit d'achever de se sécher, puis de se vêtir. Les choses seraient tellement plus simples et tellement plus agréables s'il n'y avait ces fichues convenances idiotes… mais la loi restait la loi, et certains archaïsmes n'étaient malheureusement pas toujours contournables.
Une fois sa tenue enfilée, son attention se reporta sur les robes, et sur le fait d'en choisir une, autant que possible élégante, qui couvrirait sa véritable tenue. Comment s'enfilaient ces saletés, déjà ? Au bout d'un petit moment d'efforts, le déguisement fut en place ; et après quelques soins supplémentaires apportés à sa mise, de Corvimande se mit en devoir de rejoindre son hôtesse.

N'empêche que tu me paieras ça.

[Kasumi]

Rowan :

Les indications de son complice se révélèrent aussi fiables que précises et, après avoir emprunté un passage partiellement envahi par la végétation, elle déboucha au milieu d’une colonie de cactus située à l’abri des regards. Au loin, elle put apercevoir les murs entourant le domaine Bouliakov mais c’était vers le sud-est que devait maintenant porter son regard.

HRP : je te laisse retourner à la guilde pour t’offrir une petite conclusion à cette aventure.

Claris :

Son hôtesse l'attendait dans un des salons de la résidence avec quelques-uns de ses subordonnés parmi lesquels Claris reconnut le garde qui l'avait "interpelée" tantôt. La maîtresse de maison la guida jusqu'à un fauteuil situé à sa droite, nouvel honneur faite à son invitée. Alors que des domestiques déposaient des plateaux de nourriture exquise et appétissante, dame Bouliakov remarqua d'un ton un peu étonné :

- Une robe ? Je ne m'attendais pas à ça d'après ce que j'avais entendu sur vous... Mais je n'ai rien contre les personnalités surprenantes je dois vous l'avouer.

HRP : gniark gniak gniark

[Rowan Blackwood]

Rowan trouva facilement le cheval laissé à sa disposition, une jeune jument à la robe brune tachetée de blanc qui consciente de la nature de la roublarde rechigna dans un premier temps à laisser s'approcher Rowan avant de finalement se laisser monter. Le voyage pour revenir a Melandis dura plusieurs heures mais Rowan ne rencontra pas de grosses difficultés sur le chemin du retour et la nuit était déjà bien avancée quand elle rentra enfin à la Guilde des Lames Pourpres recluse de fatigue.

[Claris de Corvimande]

HRP : mes excuses pour le délai de réponse.

Claris s'installa tranquillement, tâchant de faire l'effort de paraître à son aise. À la vérité, la situation l'inquiétait quelque peu : l'honneur de sa famille, en quelque sorte, dépendait de son comportement ; mais, bien sûr, cette appréhension ne transparaissait en rien dans ses gestes.

Quoiqu'il en soit, Dame Bouliakov avait montré jusque là suffisamment de sympathie pour recevoir une réponse tout à fait franche à cette remarque.

« Je dois vous avouer que j'ai quelque peu l'impression de porter un déguisement ; mais ma mère insiste pour que je fasse ce genre d'efforts envers les hôtes de haute qualité. »

[Kasumi]

HRP : aucun souci. On approche de la fin mais inutile de se précipiter

La réponse convenue mais plutôt habile était celle attendue et la maîtresse du domaine le manifesta en faisant discrètement signe à ses serviteurs de servir son invitée la première.

- La noblesse implique de savoir porter des masques quand c’est utile voire nécessaire. Vous vous en sortirez bien même si vous commencez seulement à baigner dans ce grand bassin. Mais ne vous en faites pas : cette rencontre improvisée est tout à fait informelle. J’avais envie que vous me disiez ce que vous pensiez de mon neveu.

[Claris de Corvimande]

« Eh bien, je ne suis pas sûre d'avoir eu le temps de me faire un avis, mais… »

Sachant qu'elle venait de participer plus ou moins activement à sa mise à mort, il était sans doute inutile de prendre des gants.

« Je pense qu'il se plaisait à mettre mal à l'aise ses interlocuteurs, et je dois lui reconnaître qu'il y parvenait en ce qui me concerne. Sa façon d'afficher ses… penchants, notamment, me semblait trop ostentatoire. Et quoiqu'il m'ait prétendu croire que les personnes nées nobles devaient se montrer dignes de leur sang, je n'avais guère l'impression que le faire lui-même ait été dans ses préoccupations premières. Toutefois, il semblait entretenir vos collections avec soin, et savait faire montre d'un certain talent pour les décrire. Et l'épreuve à laquelle j'ai participé était plutôt bien réussie. »

[Kasumi]

La réponse prudente de l’adolescente lui valut un nouvel hochement de tête approbateur de son hôtesse et cette dernière répondit au bout de quelques instants :

- Oui, les perversions de mon neveu lui ont valu bien des ennuis – ce qui a rejaillit sur notre famille - et en cela on peut dire qu’il s’agissait d’une faiblesse incontrôlable et inacceptable. S’il a su ajouter quelques pièces à notre collection familiale, cela ne suffisait plus à le protéger de ses excès de mon point de vue. Quant à l’épreuve qu’il organisait, il est vrai que je m’interroge encore à son sujet : j’hésite à la maintenir pour les prochaines années… Je réserve encore ma décision mais votre avis m’est précieux.

Pendant leur conversation, des serviteurs vinrent apporter d’autres mets mais Claris pouvait constater que la maîtresse de maison – si elle faisait mine de toucher à chacun d’entre eux – ne faisait au final que manger quelques miettes, sans doute une façon de récompenser les efforts déployés par ses serviteurs mais sans pour autant risquer de virer dans l’excès. Tout cela participait du décorum évidemment.

La conversation les mena ensuite sur les conditions de logement de l'adolescente. Est-ce que cette chambre lui conviendrait pour la nuit ? Et à quelle heure souhaitait-elle se mettre en route pour Melandis le lendemain de sorte que son escorte soit prête quand elle le désirerait.

[Claris de Corvimande]

« Vos collections sont superbes, soit dit en passant. J'ai beaucoup apprécier visiter la galerie d'art ; et l'un au moins des objets que votre neveu m'a proposé m'aurait été fort utile. »

De Corvimande, pour sa part, faisait honneur aux plats – les événements précédents avaient eu de quoi lui ouvrir l'apétit. Cela restait cependant bien sûr raisonnable ; et ne l'empêchait pas de respecter les convenances.

« Il y aurait, je pense, des choses à améliorer dans ces épreuves ; mais je pense que maintenir quelque chose de cet ordre pourrait s'avérer une bonne idée. De nombreuses personnes à Melandis doivent souhaiter prouver leur valeur, et leur donner l'occasion de le faire ainsi me semble assez opportun. »

La chambre était parfaitement aux goûts de Claris ; et l'heure choisie de retour en ville lui laissait la possibilité d'une nuit de sommeil complète et réparatrice, sans pour autant laisser l'impression que ses matinées étaient plus que de raison occupées à dormir.

[Kasumi]

Dame Bouliakov s'enquit de l'objet qui avait retenu l'attention de la jeune-femme avant de revenir aux sujets plus politiques qu'elle avait discrètement abordés :

- Et donner aux gens ce qu'ils veulent n'est un signe de faiblesse que si on ne sait pas en tirer le meilleur avantage ! Cela amène de nombreux invités de qualité au domaine, y compris parmi les candidats et vous en êtes la preuve vivante.

Elle marqua une pause avant d'ajouter :

- Cependant j'ai bien peur qu'il faille bientôt m'excuser malgré la qualité de votre conversation : le voyage a été plutôt long et il me reste de nombreux détails à régler au domaine.

Une façon polie de prendre congé, à n'en pas douter.

[Claris de Corvimande]

À la demande de Dame Bouliakov, Claris avait mentionné la fiole de potion de soin auto-remplissable ; puis avait répondu avec modestie au compliment. Quand la maîtresse des lieux avait prié de l'excuser, de Corvimande n'avait guère tardé à prendre congé. Après tout, plus vite l'entrevue se terminait, plus vite il lui serait possible de quitter ce déguisement et de retrouver une tenue correcte. Revenir dans sa chambre ne serait donc pas un problème, de son point de vue.

[Kasumi]

Claris put rapidement retrouver sa tenue "civile" à son plus grand soulagement sans doute. Au bout de quelques minutes, une servante vint tout de même troubler sa retraite en toquant à la porte pour lui demander si elle avait besoin d'autre chose.

HRP : si tu n'as besoin de rien, je te laisse résumer le reste de la soirée/nuit et je te récupère au matin.

[Claris de Corvimande]

Claris n'avait besoin de rien, si ce n'était de repos. La journée avait été plus éprouvante que prévue, malgré la façon somme toute relativement plaisante dont elle s'était terminée.
Sioban avait sans doute dû rejoindre les siens, à l'heure qu'il était : l'intervention des gardes de Dame Bouliakov lui avait sans doute sauvé la vie et grandement facilité la tâche ; néanmoins, force était de constater qu'elle avait gagné la seconde manche, et battu de Corvimande à plate couture. Il serait… intéressant de la croiser de nouveau, sans doute.
L'intermède avait, tout considéré, été plutôt plaisant ; mais le retour en ville donnait quelques raisons de s'inquiéter : que s'était-il passé, entre temps, avec Mortesaison ? Lui faudrait-il être de nouveau sur ses gardes, ailleurs qu'à son domicile, jusqu'au retour de son père ? Bah, ce n'était pas le moment de penser à cela. La chambre était particulièrement agréable, et il faisait bon de profiter de son confort. Une bonne nuit de sommeil s'imposait avant d'envisager la suite…