[RP] Guerre des Plaines Brûlantes - armée mélandienne

[Elzen]

Rester calme. Ne – surtout – pas faire l'erreur de vouloir défendre l'honneur de sa belle. Elle ne devait avoir aucun indice indiquant à quel point Elzen tenait à Chance – ni même qu'il la connaissait. Faute de quoi, elle trouverait le moyen de retourner ça contre eux.

S'efforçant de mobiliser ses talents d'acteur, Elzen prit le ton semi-vexé de celui qui n'est pas pris au sérieux alors qu'il est de bonne foi.

« Je vous en donnerai volontiers la preuve ; malheureusement je ne maîtrise pas les passages entre les mondes… faute de quoi je n'aurais pas eu cette mésaventure l'autre soir, et nous n'aurions donc pas eu besoin d'avoir cette conversation. »

HRP : les soldats sont combien et organisés comment ? Si je commence à tirer, j'ai quoi comme possibilités ?

[Echo]

Finalement, elle allait devoir sauver la situation à elle seule, le cas échéant. Ou peut-être pas. Peut-être qu'elle sous estimait le tieffelin et que celui-ci s'en tirait très bien tout seul. L'absence de la manostienne à ses côtés avait tout de même un point positif : la tieffeline avait maintenant moins de chance de se faire repérer. Sans doute une conséquence de son ancien passe-temps et gagne pain -à savoir le vol- Chance arrivait à se mouvoir sans trop attirer l'attention, une capacité qu'elle allait mettre en pratique dès à présent. Son plan était simple, il consistait à retrouver Elzen et à fuir aussi loin que possible, ni vu ni connu.

Chance --> Se cacher dans les ombres

[Althéa]

La prêtresse répondit avec une certaine colère.

"Si tu étais passé dans un autre plan, ton principal soucis n'aurait pas été de me contacter mais plutôt d'en sortir, non ? Livre-toi et j'épargnerai tous les autres. Allez, sois raisonnable."

Elle était entourée de ses dix hommes qui faisaient barrage contre d'éventuels coups fourrés. Par contre, ses sbires étaient exposés. Chance, quant à elle put rejoindre son compagnon sans être vue.

[Echo]

C'était son jour de chance, semblait-il, car elle n'avait eu aucun mal à retrouver le tieffelin dans cette immense forêt. De plus, ce dernier n'avait pas l'air blessé. Tout allait pour le mieux. Enfin, tout serait allé pour le mieux sans cette bande de mélandiens à quelques pas de leur position. Chance, aussi silencieuse qu'une ombre, rejoint rapidement son ami là où il était embusqué en espérant qu'il ne la prenne pas pour un ennemi. Elle devrait faire confiance à cette aura étrange qu'ils partageaient tout deux pour qu'il l'identifie sans avoir besoin de se tourner vers elle. Elle avisa l'arc qu'il tenait dans les mains, puis le groupe de mélandiens, un peu plus loin, à portée de flèches. Avait-il l'intention de les tuer tous à lui tout seul ? Non, il ne pouvait pas être aussi fou...

Sans un mot, elle attrapa son bras, essaya de l'attirer doucement dans la direction opposée et posa un doigt sur ses lèvres, lui intimant de ne surtout pas faire de bruit. Ses intentions étaient très claires : partir de là au plus vite.

[Elzen]

« Ah, oui, sortir d'ici. Pourquoi croyez-vous que je tenais tant à vous contacter ? Je n'ai pas les moyens de revenir seul, et je ne vois pas qui mieux que vous pourrait me venir en aide. Car soyez assurée que je ne demande pas mieux que de vous rejoindre. »

Elzen eut soudain l'impression que quelqu'un approchait… et presque aussitôt, un certain parfum soufré associé à une impression familière lui attirèrent un sourire. Elle.
Il se retourna vers Chance et, lui aussi, à peu près au même moment qu'elle, posa son doigt sur ses lèvres. Avant de reprendre à mi-voix, à destination de la prêtresse.

« Uh-oh. Vous feriez mieux de vous dépêcher de me sortir de là, si vous voulez avoir la possibilité de me tuer vous-même… »

Il accompagna cette dernière phrase d'une parfaite imitation du grognement d'une sombre créature. La prêtresse, n'ayant que le son et point l'image, n'aurait sans doute aucune difficulté à croire qu'il s'agissait réellement d'une autre créature sur le point de l'attaquer…
Quoiqu'il en soit, et sans un bruit, il fit signe à la tieffeline de se dissimuler. Voir comment la mélandienne réagirait, puis mettre les voiles, voilà qui lui semblait un excellent programme…

[Althéa]

"C'est ça, continues de te moquer de moi. Tu n'as pas changé de plan, sinon comment ferais-tu pour me contacter ? Attends que je te trouves. Tu crois que l'on peut se moquer de l'armée mélandienne comme cela ? Tu vas payer cher, c'est moi qui te le dis."

Visiblement, les arguments d'Elzen ne prenaient pas. Elle ne l'avait pas repéré pour autant. Peut-être était-il grand temps de fuir tant qu'il le pouvait encore. Dans tous les cas, il s'était fait une ennemie.

[Elzen]

Eh bien, elle semblait s'y connaître assez peu en voyage planaire ; mais Elzen n'allait certainement pas choisir cet instant pour lui faire la leçon. Fuir au plus vite était en effet dans ses intentions, d'autant que plus vite ils seraient hors de la zone d'effet du sortilège, plus tôt il pourrait répéter à la demoiselle quelques mots qui lui brûlaient les lèvres. Aussi silencieusement et discrètement que possible, il s'engagea donc dans la direction opposée à celle que prenaient les mélandiens, invitant la tieffeline à le suivre – ce qui était sans doute superflu.

[Echo]

En effet, c'était superflu. La tieffeline cheminait non loin d'Elzen et n'avait visiblement pas l'intention de le perdre de vue une seconde fois. La prochaine fois qu'il proposerait de se séparer, elle... trouverait quelque chose pour l'en dissuader, un argument de poids. Elle était sûre de ne même pas avoir besoin de parler pour ce faire.

Elle resta silencieuse alors qu'ils s'éloignaient tout deux des mélandiens : autant éviter de tout gâcher maintenant en lui sautant au cou. Non et puis elle savait se tenir. Ce n'est que quelques minutes plus tard, alors qu'il n'y avait plus ni mélandiens, ni âme qui vive aux alentours, qu'elle se décida à rompre le silence.

- Arthemis est restée avec eux, pour les mettre en sécurité. Elle a dit qu'elle nous rejoindrait mais je ne sais pas si on peut bien se permettre de l'attendre.

La manostienne semblait débrouillarde, elle ne doutait pas qu'elle atteigne sa destination sans trop d'encombre.

- J'avais peur de te retrouver en petits morceaux, continua t-elle avec plus de légèreté en lui lançant un regard complice. Mais je vois que tu t'en sors très bien, pardon d'avoir douté.

[Elzen]

« J'ai vraiment l'air si suicidaire que ça ? »

Elzen lança à la tieffeline un regard amusé, ne se formalisant pas trop de sa remarque. Après tout, lui-même ne s'était pas particulièrement senti fier au moment de se diriger vers la troupe de soldats, et s'il avait réellement eu besoin d'intervenir, plutôt que de simplement distraire la prêtresse à distance, il n'aurait sans doute pas été en si bon état.

« Tu sais, je n'allais pas me laisser abattre si facilement. J'ai encore un paquet de chose à faire avant d'aller visiter les limbes. Du genre… »

Il s'approcha pour lui murmurer à l'oreille

« …te dire que je t'aime. »

Le tieffelin ponctua cette phrase d'un baiser sur la joue de Chance avant de reculer vivement, pour éviter d'éventuelles représailles. Quoique, cela dépendait du type de représailles, après tout… étant donné le côté assez imprévisible de sa compagne… à moins d'un pas d'elle, il l'admirait tout en guettant sa réaction. Une chose était sûre : il n'avait pas l'intention de mourir tout de suite, armée mélandienne ou pas.

[Echo]

Chance le regarda s'éloigner d'un air tranquille, trop tranquille. Même sa queue, qui balayait doucement le vide, ne trahissait rien de ses intentions. Et finalement, lorsqu'elle bougea enfin, ce fût pour tourner autour du tieffelin, en respectant sciemment la distance qu'il avait établie entre eux. Elle semblait amusée par sa réaction.

- Tu sais, quand je parlais de distance de sécurité tout à l'heure, je ne pensais pas que tu le prendrais au pied de la lettre...

Elle finit par se détourner de lui, prête à reprendre la route.

- Mais soit, je vais essayer d'être sage.

Le sourire qu'elle lui lança à cet instant était uniquement destiné à endormir sa vigilance en vue d'une prochaine embuscade, cela ne faisait aucun doute. La lueur dans ses yeux n'augurait rien de bon, mais elle semblait décidée à faire preuve de patience. Elzen devrait ainsi se méfier à la fois des mélandiens qui pourraient croiser leur route, mais aussi de sa compagne de voyage qui choisirait n'importe quel moment d'inattention pour... eh bien, il verrait à ce moment là.

[Elzen]

« Être sage ? Toi ? Mais quelle idée ! »

Sourire amusé aux lèvres, le tieffelin reprit sa route, l'air de ne pas se méfier outre mesure…

« Enfin, si ça te chante… c'est toi que ça regarde, après tout. Mais tu sais… »

Un rapide pas de côté et il fut assez prêt de la tieffeline pour l'embrasser sur l'autre joue, et murmurer dans l'autre oreille :

« J't'aime quand même ! »

Après quoi il reprit sa marche comme si rien ne s'était passé… mais semblant tout de même davantage sur ses gardes qu'auparavant.

[Echo]

Elle avait du mal à croire qu'Elzen puisse être son aîné, même si son comportement avait au moins le mérite de lui faire oublier les mélandiens qui les pourchassaient ainsi que pas mal d'autres choses tout aussi déplaisantes. Elle profita de l'occasion pour lui poser une question sur le ton de l'humour, bien que la réponse l'intéressait également :

- Rappelle-moi... tu as quel âge au juste ? Cinq ans et demi ?

Elle souriait, guettant l'air faussement vexé de son compagnon de route.

[Elzen]

Le tieffelin ne sembla pas vexé ; mais sa réponse ne fut pas celle qu'attendait Chance.

« Sept. »

Le ton employé par Elzen était bien sûr plutôt moqueur ; mais il semblait pourtant que ce serait sa réponse définitive, au moins pour ce qui concernait la conversation en cours. Si la tieffeline désirait davantage de précisions, elle devrait sans doute réessayer dans d'autres circonstances. Du moins, en espérant que lesdits mélandiens leur laissent d'autres occasions d'en discuter.

[Echo]

[Vampire !]

- Oh, si jeune ? Moi je suis une très vieille tieffeline à qui une pause ferait le plus grand bien.

Elle ne semblait pas d'humeur à insister pour obtenir une réponse un peu plus sérieuse, visiblement. Sitôt l'idée de la pause évoquée, Chance s'agenouilla près d'un point d'eau assez grand pour y prendre un bain. Un bain ? Mais quelle drôle d'idée. Elle ne savait pas pourquoi elle nourrissait subitement une obsession à propos de baignade bucolique mais elle tenta de la chasser de son esprit. Elle renonça aussi à l'envie d'y plonger la tête et se contenta simplement de s'asperger le visage comme si elle se trouvait au milieu du désert. Finalement, au regard du résultat final, cela n'aura pas fait grande différence si elle s'était jetée dedans...

Maintenant elle avait faim, et elle avait aussi très envie de se flâner des heures durant sous un arbre quelconque. Elle avait surestimé son endurance et se sentait tout juste capable de tenir à nouveau sur ses deux jambes. Mais ce n'était pas le genre de chose qu'elle pouvait avouer à Elzen, pas quand leur survie dépendait de leur capacité à mettre le plus de distance possible entre eux et les mélandiens. Mieux valait faire comme si de rien n'était et prolonger ce bref moment de répit autant que possible. Le moment venu, elle se lèverait à nouveau et irait mourir de fatigue quelques lieues plus loin, mais en attendant, elle observa, pensive, la paire d'yeux ocres qui la fixaient dans le reflet de l'eau encore troublée par son récent "brin de toilette".

[Elzen]

« Eh bien, faisons une pause. »

Ils étaient partis dans la direction opposée à celle des mélandiens, et marchaient tout de même depuis un bon moment : les chances étaient minces que l'escouade précédente soit soudainement sur le point de les rattraper. Quant aux autres soldats… avec les difficultés qu'il avait eu à rechercher l'armée, quelques jours plus tôt, qu'il n'avait finalement même pas retrouvé – même si la prêtresse, elle, semblait y être arrivée –, il estimait pouvoir être tranquille. Excès de confiance, peut-être…

Le tieffelin sourit, amusé, en voyant sa compagne se préoccuper immédiatement du point d'eau. Chance semblait décidément avoir une attirance toute particulière pour les bains.

« Tu peux en profiter, si tu veux ; je monte la garde. »

Restant à distance raisonnable du point d'eau, il se retourna vers les bois, l'air de surveiller effectivement les possibles allées et venues.

« Mais tiens-toi prête à repartir précipitamment, on ne sait jamais… »

[Echo]

Tu n'as pas plutôt envie d'en profiter avec moi ? Non, mauvaise idée. Mieux valait le laisser focaliser son attention ailleurs pour ensuite le prendre par surprise. La question était de savoir ce qu'elle ferait par la suite. Autre chose qu'un chaste baiser sur la joue en tout cas.

- Tu crois que personne ne remarque les regards langoureux que tu lui lances dès qu'il a le dos tourné, mais moi je vois tout.
- Et moi je ne vois pas de quoi tu parles, répondit Chance à voix basse, évitant soigneusement le fantôme du regard. Il avait vraiment le chic pour apparaître au moment où on s'y attendait le moins, celui-là...
- Oui, bien sûr. Tu sais, tu n'as pas à te sentir gênée ; après tout, c'est le premier tieffelin mâle qui croise ta route, il est normal que cela déclenche chez toi le désir de... eh bien d'assurer la pérennité de votre race, continua t-il, sourire taquin aux lèvres.
- N'importe quoi !

Et maintenant elle allait devoir trouver une excellente excuse pour avoir prononcé ses derniers mots à voix haute. Augustin avait bien de la chance d'être mort, sinon c'est lui qu'elle aurait envoyé prendre un bain, tête la première.

[Althéa]

Arthemis revint en courant à ce moment-là, interrompant les jeux sans le savoir.

"La famille est hors de danger. Ils se sont installés dans leur abri souterrain. C'est fou, mais on dirait qu'ils ont l'habitude. Par contre, ils m'ont demandé de partir. Je crois qu'on leur a apporté assez d'ennuis comme ça. Apparemment, nous ne sommes plus très loin de la frontière des territoires manostiens. A certains endroits, la frontière a été découpée à la va-vite. Là, ça va nous porter chance."

Elle fit quelques pas devant eux, se retourna.

"Vous venez ?"

[Elzen]

L'arrivée à propos d'Arthemis évita à Elzen d'avoir à questionner Chance au sujet de sa dernière remarque ; et à Chance d'avoir à y répondre.

« Je crois que mademoiselle avait plutôt envie d'un bain. »

Souriant, le barde s'avança dans la même direction que la manostienne.

« Sans vouloir jouer outre mesure les pessimistes, est-ce que la frontière n'est pas une protection toute relative, alors justement que les deux pays sont en guerre ? Je ne suis déjà pas sûr que ça aurait retenu les mélandiens en temps normal… Bien sûr, nous serons sans doute mieux là-bas, mais il ne faudra pas relâcher notre vigilance, du moins tant que le décors restera à peu près le même. »

Dommage, car la région lui plaisait. Il aurait aimé pouvoir s'y attarder ; mais il allait sans doute falloir attendre d'autres circonstances.

[Echo]

Elle n'arrivait pas à déterminer si elle était soulagée de revoir Arthemis ou non. D'un côté, elle avait involontairement détourner l'attention de sa personne, mais de l'autre, elle avait souhaité reprendre presque immédiatement la route, coupant court à une pause plus que bienvenue pour la tieffeline exténuée qu'elle était. Elle jeta un regard de dépit à son reflet dans l'eau, avant de s'en détourner pour rejoindre les deux autres.

- En parlant de porter chance, est-ce que l'un de vous à une place pour moi sur son dos ? marmonna t-elle assez bas pour ne pas être entendue, échangeant un regard avec Augustin. Je crois qu'ils essaient de me tuer...

Mais elle tenait toujours sur ses pieds, et il lui faudrait encore de bonnes heures de marche avant de rendre définitivement l'âme. Ils ne s'en rendaient pas compte. Ils étaient tous les deux en meilleur santé qu'elle ne le serait jamais, et c'est uniquement par fierté qu'elle ne souhaitait pas le leur rappeler.

[Elzen]

Pour sa part, Elzen était encore en état de marcher un bon moment – il en avait vu d'autres au cours de ses précédents voyages. Mais pour autant, il n'oubliait pas que c'était Chance qui avait demandé à s'arrêter, et qui n'avait finalement pas pu en profiter si longtemps.

« Prête ? »

Le ton employé, plutôt que de l'inciter à repartir, laissait davantage entendre qu'il était prêt, pour sa part, à lui accorder un délai supplémentaire. Après tout, les mélandiens semblaient partis dans la direction opposée, et ils disposaient désormais de davantage d'yeux pour observer les alentours et donner l'alerte en cas d'arrivée imprévue.

[Echo]

Chance hocha la tête, presque avec lassitude. Sa bonne humeur ne semblait plus être de la partie et sa mine s'assombrit davantage à mesure de leur progression. C'était comme si un voile noir avait recouvert son univers, tout paraissait terne, sans vie, sans saveur. Même la pomme qu'elle avait discrètement subtilisé dans leur sac de provisions n'avait pas de goût. Ou plutôt si, un goût de cendre. Mais elle s'efforça de la finir, malgré l'impression désagréable qu'elle lui laisserait sûrement dans la bouche des heures durant.

Même si son rythme de marche était bien en dessous de ses deux compagnons de route, la tieffeline faisait visiblement des efforts pour tenir la cadence sans se plaindre. Et pourtant elle en mourrait d'envie. Elle mourrait d'envie de s'allonger quelque part et de retomber dans le coma quelques jours, elle mourrait d'envie de brûler cette foutue forêt et elle savait que si elle ouvrait la bouche, elle ne pourrait contenir sa mauvaise humeur plus longtemps. Une mauvaise humeur qui n'avait qu'une seule origine et elle le savait très bien : elle commençait à prendre la pleine mesure du manque et à quel point il était dur de lutter contre lui.

[Elzen]

À présent que les dangers les plus immédiats, et puisqu'il connaissait l'état probable de Chance, Elzen s'efforçait de garder un rythme tout ce qu'il y avait de plus raisonnable, et de rester attentif, prêt à intervenir si elle semblait défaillir. Mais puisqu'elle s'efforçait de dissimuler son état, il était difficilement possible de déterminer si elle avait besoin d'aide ou non…

Quoiqu'il en soit, il était barde. Et les bardes avaient quelques capacités en ce qui concernait le soutien à leurs camarades.

Elzen → chant de barde

Sa musique les aiderait tous trois à progresser ; et demeurait, du moins l'espérait-il, assez peu forte pour ne pas attirer l'attention d'éventuels passants mal intentionnés.

[Althéa]

Ils cheminèrent un long moment jusqu'à ce qu'ils en tombent presque de sommeil. Autour d'eux, le bleu du ciel s'était fait de plus en plus foncé et les premières étoiles n'avaient pas tardé à apparaître. Ils n'avaient pas de tente et il commençait à faire froid.

Arthemis s'assit dans les herbes hautes, les genoux entre ses bras.

"Bon, je crois qu'on je ne vais pas pouvoir aller plus loin, du moins pour aujourd'hui. Est-ce que l'un d'entre vous y voit assez clair pour rassembler du bois pour le feu ?"

[Elzen]

En temps normal, et compte tenu de la question posée, la chose serait sans doute revenue à Chance – d'eux deux, elle était celle dont il était le plus évident qu'elle avait des aptitudes assez peu ordinaires aux yeux des humains. Cependant, compte tenu de la situation, il ne valait sans doute pas trop lui en demander ; aussi Elzen se dévoua-t-il.

« Je m'en occupe. »

Profitant, donc, de l'excellente vision nocture que son sang démoniaque lui conférait, il se mit en devoir de ramasser ce qu'il faudrait pour le feu.

[Echo]

Au bout d'un certain temps, la douleur musculaire laissa place à une absence totale de sensations, comme si les jambes qui avançaient sous elle n'étaient pas vraiment les siennes. Marcher était devenu une sorte d'automatisme, peut-être une conséquence du chant galvaniseur d'Elzen ou peut-être que son corps physique était mort quelque part et qu'elle arpentait maintenant le monde sous la forme d'un fantôme, comme Augustin. Quoi qu'il en soit, le pire était dernière elle, les mélandiens aussi. Et, au rythme où ils avançaient, elle aurait peut-être l'occasion de revoir un lit et une baignoire plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Ces pensées égayèrent un peu son humeur.

Mais pas pour très longtemps.

Lorsqu'elle arrêta de marcher, ses jambes s'engourdirent aussitôt, la forçant à s'asseoir contre le tronc d'arbre le plus proche. Elle savait qu'elle serait incapable de faire un seul pas de plus aujourd'hui, et, heureusement pour elle, Arthemis n'avait pas l'intention de les faire marcher de nuit. D'une oreille distraite, elle écouta les paroles échangées entre ses deux compagnons de route. Quelle idée de vouloir faire un feu par cette chaleur étouffante, elle avait l'impression que son sang était en feu. Ses yeux commençaient à se fermer, elle lutta un moment, ce qui lui sembla stupide après un instant de réflexion : tenter de garder les yeux ouverts l'épuisait encore plus. Elle ôta sa cape, apprécia un instant la caresse du vent sur ses épaules nues, et se sentit rapidement basculer dans un autre monde : celui des songes.

[Althéa]

Arthemis regarda un moment Chance endormie avant de se retourner vers Elzen.

Encore quelques jours à ce rythme et nous pourrons gagner Graëlon, si la ville n'est pas assiégée bien entendu. Ensuite, nous poursuivrons vers Manost. Votre amie est fatiguée mais il va falloir qu'elle tienne."

Elle s'assit en silence puis.

"Si vous voulez, je prends le premier tour de garde."

[Elzen]

Le bois ramassé et le feu allumé, Elzen se pencha vers Chance… Ça ne devait pas être évident pour elle ; mais malheureusement, il n'y pouvait pas grand chose. Il s'évita de la déranger : tant qu'elle dormait, au moins, il pouvait supposer que tout allait bien. Enfin, tant qu'elle ne rêvait pas d'une sombre histoire impliquant une hache et un appendice caudal, bien sûr.

Le tieffelin se tourna à son tour vers Arthémis.

« Au besoin, je la porterai. Quoique je ne sois pas sûr qu'elle apprécie. »

Il sourit un instant en tâchant d'imaginer comment la tieffeline pourrait réagir.

« Premier ou dernier… les deux me vont. »

Il attendit confirmation d'Arthémis. Si elle ne changeait pas d'avis, il s'allongerait aux côtés de sa dulcinée, quoique en respectant tout de même cette fameuse “distance de sécurité”, et n'aurait sans doute pas grande difficulté à s'endormir.

[Althéa]

Kilomètres et tours de veille se succédèrent et bientôt, la petite troupe fut en vue de Graëlon. Ils ne tardèrent pas à remarquer les feux en périphérie de la ville ainsi qu'une multitude de tentes. De loin en loin, ils perçurent les bruits et les éclats de voix des soldats. Manostiens ou mélandiens, difficile à savoir. Toujours était-il qu'une bataille avait l'air de devoir se préparer et que s'ils voulaient atteindre la ville proprement dite, ils allaient devoir ruser.

Arthémis contempla le paysage avant de soupirer de soulagement.

"Enfin, nous sommes arrivés. Je vais bientôt pouvoir retrouver mes soeurs."

Si elles n'avaient pas succombé dans le feu des combats.

[Elzen]

« Il me semble que nous ne tombons pas au meilleur moment… nous ferions mieux d'être prudents, si nous ne voulons pas retomber entre les griffes des mélandiens avant d'avoir pu faire quoi que ce soit… »

Toute cette marche ne lui avait guère permis de reconstituer son arsenal habituel : plus de baguettes, trop peu d'ingrédients pour envisager des potions utiles… il lui restaient, bien sûr, ses sorts et ses armes ; mais pour une bataille de grande ampleur, il se sentait tout de même quelque peu démuni. Or, si elle éclatait devant eux maintenant, ils n'auraient sans doute pas vraiment d'autre choix que d'y prendre part… mais l'on verrait bien. Ce qui l'intéressait principalement était que Chance s'en sorte ; pour le reste, il y aurait bien moyen de s'arranger.

Curieuse impression c'était, d'ailleurs, que de se soucier davantage de quelqu'un d'autre que de soi. Elzen ne l'avait plus ressenti depuis sa séparation d'avec son clan… il s'assura du regard que ladite demoiselle avait à peu près survécu à la route, dans son état.

« La première chose à faire est de tenter de repérer de quel côté sont les gentils et de quel côté sont les méchants… »

Si tant est que ces deux termes s'appliquent, ce dont il doutait en fait quelque peu.

[Echo]

Foutue guerre. C'est à croire qu'elle les suivait. Bon, en vérité c'était plutôt le contraire, et Chance s'était maintes fois demandé s'il n'aurait pas mieux valu choisir une autre destination que Manost. Mais la joie d'apercevoir enfin les feux de Graëlon effaça aussitôt ses doutes, et ce même si la ville semblait menacée de subir un siège à tout instant. Bien au delà de la fatigue, la tieffeline était dans un état d'abattement physique et moral tel qu'elle s'était souvent surprise à espérer qu'une flèche perdue vienne mettre fin à cette errance insupportable. Mais le trajet avait été invariablement sans surprise, sans mélandiens, sans piège mortel dans lequel tomber et mourir enfin. Et il n'était plus question de mourir maintenant que la ville était en vue ; Chance plaignait d'avance ceux qui se dresseraient entre elle et un lit moelleux.

-J'ai... une très bonne vue. Si je m'approche juste un peu plus, je pourrais vous dire à qui on a affaire. Attendez moi là.

Et elle disparut la seconde qui suivit, comme elle savait si bien le faire. Elle attendit d'être hors de portée d'oreilles et d'yeux pour enfin s'arrêter.

-Tu es vraiment capable de voir aussi loin la nuit ?
-Non, pas besoin, j'ai ami qui peut se faufiler là-bas en tout discrétion.
-Humhm. Oh ! Tu parles de moi ?
-C'est le moment de te montrer utile. Et si tu pouvais aussi découvrir ce qu'ils préparent...