[Bâtiment] Le Palais Présidentiel

[Galathée]

" Pour ceux qui ont survécu." dit Reynald à mi-voix.
La vieille ne l'avait pas entendu et elle renchérit avec bonheur.
" Vous l'avez dit, ma p'tite dame ! Enfin. Je vais vous laisser, vous avez sûrement mieux à faire que de bavarder avec une vieille dame dans mon genre."
Elle décocha un clin d'oeil à Astrée.
" C'était un plaisir, Violaine.
— Pour moi aussi, mon garçon."
L'ancêtre les salua puis s'éloigna clopin-clopant.
" Alors ?"

[Voyageuse]

Astrée avait pris la main de Reynald, la serrant brièvement en comprenant ce qu'il disait à mi-voix. Peut-être connaissait-il personnellement des personnes décédées durant la révolution. Ou pas forcément.
Elle salua en souriant la vieille dame qui s'éloignait, et revint au problème présent.
" Alors... les choses avancent bien. Il y a un ordre de mission en préparation, ils vont envoyer probablement deux ou trois hommes qui dirigeront l'opération là-bas, avec le soutien des troupes de Bortheïas. Il dit que ce serait probablement un juge, un clerc et un officier. Il a rédigé, aussi, une requête pour ceux qui s'occupent des archives des entrées à Luménis, et il dit que nous pourrons avoir la liste en fin de matinée, demain. Donc... ça avance."
Elle sourit au Sorlyn.
" Merci pour l'idée, en tout cas, je n'y avais pas pensé..."
L'entraînant lentement en direction de l'auberge, elle ajouta.
" Et il m'a reconfirmé qu'il était nécessaire que la vallée soit placée sous juridiction luménienne..."
Elle retint une grimace. Reynald, de toute façon, partagerait certainement l'avis du fonctionnaire. Comme tout le monde sans doute, si elle se souvenait bien des conversations qu'elle avait eues avec Neffen.
" Moi je trouve dommage qu'on leur impose, comme condition, de changer leurs coutumes, lâcha-t-elle tout de même dans un soupir. Et je ne sais pas comment ils prendront le fait de devoir se soumettre à une autorité humaine. Mais apparemment c'est indispensable, ils n'auront pas le choix...."

[Galathée]

" Changer un rien ses coutumes, c'est souvent nécessaire pour vivre au sein d'une vaste communauté, dit le clerc en s'éloignant dans les rues de la ville. Si chacun peut se prévaloir d'une culture, où mettre les limites ? Tu me diras que les centaures ne dérangent personne... C'est sans doute vrai. Mais si cela devient racial, n'allons-nous pas en arrière ? C'est une question complexe, sans doute. Sommes-nous semblables ou différents ? Si leur culture impose le meurtre... Je ne suis pas surpris que Luménis ne puisse le tolérer. Mais je ne pense pas qu'ils se mêleront des aspects moins radicaux.

[Voyageuse]

Elle comprenait, bien sûr. Les relations interraciales étaient infiniment complexes.
" Je pense qu'ils se contenteront... d'une sorte d'engagement moral. Mais ça m'étonnerait qu'ils contrôlent grand-chose dans une vallée aussi reculée, aussi loin de tout."
Astrée savait que Sheldon ne s'engagerait pas à la légère. Il tiendrait sa parole, il respecterait ce qu'il connaissait des lois luméniennes.
Elle se demandait quelles seraient les réactions au sein de la harde. Bien sûr, ils obéiraient, ils suivraient leur chef. Mais ils pouvaient ne pas être d'accord, également, et le manifester, peut-être par l'intermédiaire de Byron d'après ce qu'elle avait compris de leur fonctionnement. Que penserait Maelwys ? Ou celle qui semblait être la sœur de Sheldon et qui méprisait tant les humains ? Bah, de toute façon, ils n'auraient pas le choix... Et il lui semblait que si les autorités luméniennes obligeaient les montequins à quitter la vallée, les centaures leur feraient alors suffisamment confiance pour accepter leur juridiction. Et puis, comme l'avait dit Dymphéa, si Sheldon avait confiance alors la harde aurait confiance.
" Je suis certaine que Sheldon acceptera, qu'il comprendra que c'est la seule façon de sauver la harde. Mais Byron, avant-hier, semblait hésiter à s'engager sur ce point, c'est pour ça qu'il faut quand même qu'on lui demande."
Elle sourit au Sorlyn.
" Mais en-dehors de ces quelques minutes de communication à distance, je te promets que je te laisserai profiter pleinement de ta première soirée à Luménis !"
La recherche d'un clerc devrait attendre le lendemain, de toute façon. Même si elle se focalisait sur les rares pistes qu'elle avait... Si cette Hestia était sur le débarcadère, c'était le matin qu'elle avait le plus de chance de la trouver. Ah, il lui faudrait également demander au sculpteur. Byron était peut-être encore au Temple, d'ailleurs... Mais Tybert, lui, était certainement déjà revenu à l'auberge, porteur de nouvelles. Elle pressa le pas en direction du Castel, tout proche.

[Streen]

En provenance de: http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post357739

Arrivés devant le palais, Streen s’arrêta net. Il ne devait surtout pas rencontrer un haut conseiller. Certes, ils seraient surement accueillis par un subalterne mais celui-ci remarquerait les yeux violets de Streen. Si celui-ci était également celui qui avait accueilli les membres de l’expédition luménienne, il le reconnaitrait immédiatement. Et bien entendu, il ne manquerait pas d’en informer les conseillers. Le général Maelwedd et le conseiller Longehune étaient probablement partis pour la guerre. En revanche, il devait rester Lathiriel et Streen ne voulait pas avoir affaire à elle. Il dit à sa compagne :
-Je suis désolé mais je ne peux pas non plus rentrer dans le palais. Prend les 300 pièces d’or et garde les, je n’ai pas besoin de ma part.

[Féérune]

Sylveneige écarquilla les yeux si fort qu'elle en oublia de ciller.

- Mais je ne suis pas sûre qu'on me donnera ta part, au palais ! et ce serait tellement bête de...

Devant l'air ferme de Streen, la rôdeuse se tut. Inutile de tenter de le persuader, pensa t-elle, mais j'aurai besoin d'explications. On verra ça plus tard.

L'elfe soupira et entra dans le bâtiment.

[Voyageuse]

La rôdeuse fut arrêtée dès la grille d'entrée par un garde, qui la dirigea vers une guérite, à droite. Là se trouvait l'un de ses camarades accompagné d'un mage aux sourcils froncés.
" Jeune dame... Vous devez déposer dans l'un de ces casiers vos armes et tout ce dont vous n'avez pas impérativement besoin. Vous gardez la clé pour tout reprendre lorsque vous quitterez le bâtiment... Et il nous faut également votre identité, pour le registre des entrées... Et une signature. Si vous savez signer..."

[Féérune]

Sylveneige cilla, l'air désespéré. Fallait-il que tout soit aussi compliqué, avec les autorités ? Vivement la nature, la liberté, l'aventure enfin ! songeait-elle.

- Oui. Voici.

La rôdeuse se défit de ses armes et de sa besace, y prenant sa bourse qu'elle mit dans sa poche. Elle s'approcha ensuite du registre, et énonça lentement :

- Sylveneige d'Evereska, fille du barde Oriis et d'Eielle, couturière à Evereska.

Elle se retint de soupirer une nouvelle fois.

- Je viens chercher nos récompenses, à mon ami et moi, pour une mission qui nous a été confiée par l'aubemestre Alaric, du temple de Lathandre.

[Voyageuse]

Le soldat hocha la tête et consulta d'un oeil distrait les documents qu'elle lui présentait.
" Vous allez entrer par l'entrée principale, et présenter ces documents aux soldats en faction... Prenez ce badge et épinglez-le à votre col, c'est un laissez-passer."
Deux autres gardes, plantés de chaque côté du bâtiment, aiguillaient en effet les visiteurs -après avoir vérifié leurs badges-, et ils expliquèrent à Sylveneige que la banque se trouvait au rez-de chaussée, dans le couloir de gauche, la deuxième porte à droite. Plusieurs personnes patientaient déjà sur les chaises qu'on avait installées dans une petite alcôve, juste en face, faisant office de salle d'attente. La rôdeuse dut donc attendre une bonne vingtaine de minutes avant qu'on la fasse entrer.
" Bonjour, gente dame. Qu'est-ce qui vous amène ici ?", l'interrogea la préposée en levant un regard un peu las sur elle. C'était une jeune elfe aux cheveux dorés, une elfe du soleil probablement, qui devait avoir l'âge de Sylveneige.

[Féérune]

Une elfe ! ça alors ! Sylveneige fut d'emblée souriante, alors que l'attente l'avait agacée. Elle sourit à la préposée.

- Moi et mon ami avons une reconnaissance de dette du temple de Lathandre, les voici.

La rôdeuse tendit les deux reconnaissances de dette de 150 po chacune, espérant qu'elles soient payables au porteur.

[Voyageuse]

L'elfe étudia les documents avec soin, et rendit à Sylveneige l'un d'eux en secouant la tête.
" L'argent ne peut pas être réclamé par quelqu'un d'autre que son destinataire. Votre ami doit signer le registre, et vous ne pouvez pas le faire à sa place. Je regrette... Je ne peux vous donner que cent cinquante pièces d'or. Voulez-vous empocher la totalité de la somme immédiatement ou en réserver une partie pour un usage ultérieur ? Nous avons des coffres pour garder votre or en sécurité..."

[Féérune]

- Non, je vous remercie... Cet argent va me servir à payer une dette. Une superbe épée que j'ai achetée à la Forge Flamboyante !

Sylveneige se crispait d'agacement. Se pourrait-il que Streen refuse de venir réclamer son argent ? Il me doit des explications.

- Je comprends parfaitement que vous ne donniez pas cet argent si la personne à laquelle il est dû ne vient pas le chercher. Mais ne pourriez-vous, exceptionnellement, le faire ? Je suis prête à vous donner les garanties que vous me demanderez. Dame Poikarea, de l'auberge de l'Ombre de l'Arbre, peut parler en ma faveur, maître Dorian également... Ah non ! c'est vrai que lui est à la guerre !

Quel manque de chance. Vraiment. Et comme ces crétins de gardes luméniens ont trouvé intelligent de me mettre au cachot, en fait c'est bel et bien râpé ! ainsi songeait la rôdeuse, assez déconfite.

[Voyageuse]

La préposée secoua la tête.
" Je suis désolée, mais il m'est impossible de déroger à la règle, quelles que soient les recommandations dont vous disposiez, dussent-elles émaner de Dame Lathiriel Dithazir en personne. Le seul cas où nous pouvons donner l'or à quelqu'un d'autre que son destinataire, c'est lorsque celui-ci est mort, à condition que celui qui réclame l'argent puisse prouver qu'ils est bien son héritier... et qu'il ne soit pas soupçonné de l'avoir tué, de surcroît. Ou, éventuellement, lorsqu'un clerc peut accepter que le destinataire n'est pas en capacité physique de se déplacer. Dans tous les autres cas, seul le destinataire peut empocher la somme indiquée sur le mandat. je suis désolée, mais votre ami doit venir en personne, "conclut-elle.
Elle commença à remplir un formulaire, puis fouilla dans un tiroir et prit une clé.
" Je vais vous faire patienter une minute, je vous amène votre or."
Elle disparut par une porte située à l'arrière du bureau, et reparut, comme promis, avec deux petits sacs de toile.
" Voici vos cent cinquante pièces d'or. Cent ici, cinquante là. Vous devez signer ici", ajouta-t-elle en lui tendant le formulaire.

[Féérune]

Sylveneige signa, tout en réfléchissant à toute vitesse. Bon, faire en sorte que Streen me désigne comme son héritière et le tuer... Boudiou, mettre ça au point, ça prendra un temps fou... Mais faire payer directement notre logement à l'auberge par le temple de Lathandre, c'est sûrement possible... Oh qu'il m'énerve, m'énerve, m'énerve, ce Streen !

La rôdeuse remercia et prit les petits sacs contenants les pièces d'or. Puis repartit en direction du lieu où elle avait laissé ses affaires pour les récupérer et sortit du palais.

Enfin, elle retrouva Streen.

- Streen, allons à l'auberge. Faut qu'on discute, et sérieusement.

suite : http://www.baldursgateworld.fr/lacouron ... post358176

[Galathée]

Quête : Equité

Astrée chemina dans les rues depuis le Nid Douillet, en proie à ses doutes. La route était longue jusqu'au Palais et elle se retrouva dans le flot des passants, visiteurs et employés, qui circulaient sur les rues pavées du quartier gouvernemental. Elle nota tout de suite qu'il y avait de l'affluence quand elle arriva à destination, ce qui n'était pas une excellente nouvelle, car il lui fallut un certain temps avant d'obtenir l'accès aux bâtiments. Une fois à l'intérieur, on enregistra ses doléances et elle fut, comme la première fois, détournée vers la salle d'attente, où patientaient déjà une dizaine de personnes.
Son temps d'attente s'éternisa. Quelques requérants furent invités à suivre des employés, mais elle n'aperçut pas l'elfe qu'elle connaissait. Il parut bien plus tard et lui adressa un petit signe avant de repartir aussitôt, s'attendant à ce qu'elle le suive.
" Vous venez pour la liste ?" lui demanda-t-il tout en enfilant les mêmes couloirs que d'ordinaire.

[Voyageuse]

L'attente avait été longue, nettement plus longue que d'habitude. Peut-être parce qu'elle ne venait pas à l'heure convenue, tout simplement. Elle avait patienté tant bien que mal, en songeant à la discussion qui devait avoir lieu entre Reynald et Byron. Les deux clercs auraient certainement terminé leurs propres missions bien avant elle.
Elle adressa un sourire reconnaissant à l'elfe quand il parut, et lui emboîta aussitôt le pas.
" Pour la liste, j'imagine qu'il est peut-être un peu tôt. Mais je viens surtout vous tenir au courant des dernières nouvelles de la harde, qui ne sont pas bonnes..."
Elle attendit qu'ils aient refermé la porte du bureau pour poursuivre.
" Il nous a été impossible de contacter les centaures. Apparemment, leur shaman a étendu une protection magique sur la vallée, et c'est peut-être ce qui bloque nos tentatives. Ça nous inquiète, parce qu'il n'avait absolument pas parlé de cette éventualité avant que je les quitte. Ça signifie peut-être que la situation là-bas est plus critique que nous le pensions..."
C'était l'interprétation pessimiste des quelques révélations obtenues. Peut-être aussi qu'il n'avait tout simplement pas songé à les en avertir. Il lui semblait qu'il lui avait dit de ne pas se soucier de chercher à communiquer. N'empêche que c'était angoissant de n'avoir que des suppositions, et qu'il leur fallait des certitudes...

[Galathée]

L'elfe l'avait écoutée sans rien dire puis se tourna vers elle quand ils atteignirent son bureau.
" Et ? Il doit bien y avoir un "et", non ? Une raison pour laquelle vous me racontez ça ?"
Il lui désigna le fauteuil tout en prenant place dans le sien.
" Qu'est-ce que vous attendez de moi, au juste ?"

[Voyageuse]

Oui, bien sûr, elle attendait quelque chose. Elle hocha la tête, et alla droit au but.
- J'ai deux amis clercs qui m'aident, dans cette affaire, et l'un d'eux maîtrise la téléportation. Il souhaite se rendre là-bas dès que possible, avant la fin de la journée certainement, pour essayer de voir ce qu'il en est. Il peut emmener... trois personnes je crois, ou bien un humain et un centaure. Je pense que ma présence pourrait être utile, sauf si elle est encore indispensable ici, mais surtout, nous souhaiterions emmener un représentant officiel des autorités. Pour qu'il avertisse officiellement les Montequins que vous avez été mis au courant et qu'une délégation s'apprête à venir enquêter, et qu'il leur ordonne de cesser toute attaque en attendant... ou quelque chose comme ça. Est-ce que ça serait possible ?"

[Galathée]

" Je vois, dit l'elfe, peu impressionné par la franchise de la rôdeuse. Mais il reste toujours le problème de l'acceptation de nos lois par les centaures, n'est-ce pas ? Si vous n'avez pas leur accord, nous pouvons toujours imaginer quelque chose... mais ils seront contraints de s'y soumettre, sous peine d'enfreindre la loi. C'est une autre manière d'aborder le problème. Plus frontale, allons-nous dire."
Il poussa un bref soupir.
" Pour le reste, je ne sais pas si nos agents d'intervention accepteront de se téléporter avec un inconnu. Mais peut-être pourrais-je vous trouver un mage qui les mènera à Bortheias. Fichtre, dame, vous me donnez du boulot, vous n'avez pas idée. Comme si vous étiez mon seul dossier !"

[Voyageuse]

" Je suis désolée pour le surcroit de travail, compatit Astrée. Mais pour ce qui est de l'acceptation des lois, effectivement nous ne pouvons pas avoir l'accord de Sheldon, le chef de la harde. Même si pour ma part, je suis presque sûre qu'il acceptera, je ne crois pas que Byron puisse s'engager sans un accord formel, ce n'est pas dans leurs moeurs. Enfin, je lui demanderai quand même."
Il avait été prêt à envisager de dissoudre la harde. Obéir aux lois luméniennes lui semblait un sacrifice moins grand, même si ça heurterait certainement leur honneur. Cela dit... c'était son avis d'humaine. Il était difficile de savoir avec certitude comment raisonnait un chef centaure, quelles étaient ses priorités. Byron, lui, n'en semblait pas aussi certain.
" Et concernant la téléportation, je pense qu'il faut simplement que votre agent rencontre mon ami Reynald et qu'ils en discutent ensemble avant de prendre une décision. Si on pouvait éviter de débaucher un mage pour ça, ce serait mieux pour vous, et nous gagnerions pas loin d'une veille... "
Reynald le convaincrait certainement sans peine.
" Mais qu'est-ce que vous entendez en disant qu'ils seront contraints de se soumettre aux lois ? Que l'intervention de Luménis obligera de fait tout le monde là-bas à reconnaître son autorité ?"
Pas sûr que Sheldon apprécie de se trouver ainsi contraint à reconnaître la souveraineté luménienne... Mais pour obtenir justice, il le faudrait bien. Il allait falloir choisir avec soin les mots pour lui expliquer... En même temps, les actes des luméniens parleraient en leur faveur, ça ne serait pas que de vaines promesses hypothétiques... C'était un atout non négligeable.

[Galathée]

" Si nous intervenons là-bas, et bien... c'est que nous revendiquons ce territoire comme étant sous notre juridiction. A partir de ce moment-là, il est soumis aux lois luméniennes. Nous ne sommes pas habilités à intervenir dans les cités elfes ou naines, nous n'avons donc rien à dire sur leurs pratiques, encore que si elles dérogeaient au principe du Bien, nous pourrions décider d'entrer en guerre contre elles. Mais nous ne prêtons pas notre bras sans contrepartie. Nous ne nous installerons pas sur le territoire ou exigerons de taxes ou de tributs, bien sûr. Mais nous n'aidons que les forces du bien. Et nous devons nous en assurer. C'est une question d'éthique."
Il eut un sourire désolé.
" Nous avons déjà parlé de tout ceci, Dame. Présentez-vous au Palais de Justice, et demandez à parler à Maître Félicien. Il pourra vous dire où les choses en sont et, le cas échéant, vous renvoyer vers l'officier en charge de l'intervention."

[Voyageuse]

Astrée eût un sourire timide.
" Je vous remercie encore une fois de votre aide. Je vais y aller très vite."
Elle s'apprêta à se relever, mais se rassit aussitôt.
" Ah, j'ai encore une question. Est-ce que ma présence reste nécessaire ici, ou bien pourrais-je éventuellement me rendre là-bas ? En fait, combien de temps encore avez-vous besoin de moi... ou de Byron ? Enfin, c'est peut-être Maître Félicien qui pourra me le dire, j'imagine. Et je voulais vous informer que nous avons retrouvé la piste d'une prêtresse de Lurue, nous espérons peut-être réussir la contacter dans la journée..."
Encore fallait-il que Byron patiente jusqu'à son arrivée, que tout puisse se régler rapidement ensuite. Peu probable qu'ils y parviennent dans la journée...

[Galathée]

" Une fois que la procédure est enclenchée, vous devez accompagner l'équipe officielle sur place. Avant cela, c'est problématique. Nous ne pouvons pas laisser nos témoins accusateurs disparaître dans la nature, ce serait trop facile. Il faudra que vous soyez présente au moment où le contact a lieu entre les Montequins et notre équipe. Vous devez valider vos dires de votre présence, quelque part."
Il pinça les lèvres.
" Si la situation là-bas est telle que vous le craignez, votre présence n'y changera rien, si vous ne ramenez pas la loi luménienne avec vous."

[Voyageuse]

" Je suis bien d'accord avec vous, soupira Astrée, mais rester ici sans rien faire à se ronger les sangs est terrible. On se dit toujours qu'on pourrait, peut-être, faire la différence en étant sur place... Mais j'ai bien conscience que l'aide la plus efficace que je puisse leur apporter est l'arrivée d'un officiel. Donc je vais aller trouver Maître Félicien..."
En espérant qu'il ait de bonnes nouvelles à lui annoncer, qu'il leur trouve quelqu'un pour partir le jour même. Et elle devrait donc l'accompagner, apparemment, puisqu'elle était la plaignante.
Elle se leva et lui tendit la main.
" Je vais pas vous déranger plus longtemps, je sais que vous avez du travail. Je vous remercie encore pour votre aide... et bonne journée à vous !"

La première chose à faire était d'aller retrouver Reynald, et probablement Tybert et Byron, au Parc. Vu le temps qu'elle avait attendu dans la salle d 'attente, ils étaient sûrement déjà là-bas.

[Lathiriel]

Eleinte 1384, 6ème jour du mois,


Lathiriel relut, pour la troisième fois, la missive du général Maelwedd. Comme d’habitude, il ne s’embarrassait pas de fioritures. Le texte était concis, clair, sans la moindre ambiguité.

«Eleinte, sixième jour du mois.
Je, soussigné Gareth Maelwedd, démissionne ce jour de mon poste de conseiller de la ville. Je considère en effet qu&#8217]

Suivait une signature. Pas un mot de plus. Rien sur les raisons précises qui l’avaient amené à prendre cette décision. Lathiriel les connaissait, bien sûr : ces derniers temps, le ton était si souvent monté entre Gareth Maelwedd et Théobald Longuehune que leurs dissensions avaient fini par éclater au grand jour. Lesséances publiques à l'Assemblée étaient devenues conflictuelles, au point que même le Lumenien Libéré s’en était fait l’écho. La Gazette des Cités allait certainement s’emparer à son tour de l’information et ils seraient la risée de Féérune. La séance de la veille, notamment, avait été explosive...

Un coup frappé à la porte interrompit sa réflexion.
«* Dame… Une autre missive...»
Le messager s’éclipsa aussitôt. Avant même d’ouvrir l’enveloppe, Dame Dithazir sut ce qu’elle contenait : l’écriture sur l’enveloppe était celle de Longuehune.
Elle la décacheta avec un soupir. La courrier était plus long que celui de son homologue, plus argumenté et écrit d’une plume élégante, mais il disait en substance la même chose : l’impossibilité de continuer à gouverner la ville compte tenu des divergences profondes qui l’opposaient à l’un de ses homologues. En conséquence de quoi, Théobald Longuehune démissionnait de son poste de conseiller.

La conseillère -la seule encore en poste, réalisa-t-elle avec une grimace- s’assit à son bureau et prit, à son tour, un parchemin vierge et une plume. En pareilles circonstances, les textes étaient clairs : le conseil devait être dissout et de nouvelles élections organisées dans un délai de huit veilles. La population devait en être avertie par voie d’affichage, par des crieurs publics, par les journaux également. Il lui fallait d’urgence rédiger un communiqué à l’adresse de Luménien Libéré, et préparer le message qui serait affiché à l’entrée de l’Assemblée et en divers autres lieux stratégiques.

La suite, elle la connaissait : ce n’était pas la première fois de sa longue existence elfique qu’elle était confrontée à une crise politique. La ville allait entrer dans une phase de transition, et toute décision importante et non urgente devrait attendre les élections: même si elle savait pouvoir compter sur ses ex-homologues pour assurer un gouvernement de transition, leur démission leur ôtait toute légitimité aux yeux du peuple et ils ne prendraient pas le risque d’alimenter davantage les critiques. Pendant deux mois, la ville serait politiquement figée, en attente.

Ça n’était pas bon pour les affaires...