[RP] Guerre des Plaines Brûlantes - armée mélandienne

[Althéa]

Pour peu qu'on soit discret, ce qu'était facilement un fantôme pour s'approcher des camps, on remarquait très vite les drapeaux et les blasons signalant chaque camps. Séraphin put aisément déduire que les tentes les plus proches appartenaient aux manostiens et que les campements les plus éloignés à leurs assaillants. Il remarqua la fébrilité des soldats et entendit parler d'une charge que l'on mènerait le lendemain matin.

Invisible, il put vaquer en toute impunité et même revenir sans être le moins du monde inquiété.

[Echo]

Chance s'en retourna retrouver ses compagnons une fois Augustin revenu. Ce qu'elle avait appris ne l'enchantait guère, même si on ne pouvait pas vraiment dire qu'elle en était surpris. Sa plus grande crainte était qu'ils ne puissent finalement pas rejoindre Graëlon et qu'elle soit contrainte de reprendre la route sans pouvoir se réapprovisionner et, surtout, se reposer dans un vrai lit. Mais puisqu'Arthemis recherchait ses soeurs, elle avait bon espoir que cette dernière insiste pour rester ici, quel que soit le risque qu'ils courraient.

- Le camp le plus proche est celui des manostiens, annonça t-elle dès son retour. Je n'aurais jamais eu idée de le traverser en temps normal mais... puisque vous êtes avec nous peut-être qu'ils nous laisseront passer sans faire d'histoire ? Quoi que nous décidons, il faut faire vite : dès demain, ce sera un vrai champ de bataille ici.

[Elzen]

« Eh bien, si je dois participer à une bataille, j'aimerais bien avoir le temps de faire quelques achats au préalable. Mon arsenal habituel a été très sévèrement réduit par les derniers événements… »

Bien sûr, tout dépendait d'Arthemis : elle était la seule des trois qui connaissait un tant soit peu l'armée manostienne, son organisation et ses pratiques. Il serait sans doute toujours possible de se faufiler jusqu'à un certain point sans être vu, surtout dans la confusion qui régnait généralement lors de la préparation d'une armée pour la bataille, mais ça ne garantissait pas de ce que l'on pourrait atteindre au final.

[Althéa]

Arthemis écouta tour à tour les deux tieffelins avant de répondre.

"C'est possible. Des manostiens n'attaqueront jamais des civils. Par contre, si nous attendons demain, nous risquons de nous retrouver au milieu d'une bataille et ..."

Son visage se ferma comme si elle revivait des événements récents et désagréables.

"Non, vous ne voulez pas ... Quant à moi, je ne repartirai pas au combat."

[Elzen]

Après la perte qu'elle venait de subir, cela pouvait se comprendre. Heureux monde que celui où il était possible de se tenir à l'écart des combats.

« Eh bien, puisqu'aucun de nous trois ne semble particulièrement enthousiaste à l'idée d'attendre ici que la bataille démarre, je suppose que nous n'avons qu'à bouger… »

Le plus raisonnable lui semblait de porter ses armes rangées, mais découvertes : compte tenu de l'état de la région, il était normal d'en posséder et d'être prêt à en faire usage, aussi tenter de les dissimuler ne ferait que le rendre suspect aux yeux des soldats qui les croiseraient. Regardant dans la direction dans laquelle Chance avait indiqué que se trouvait le camp Manostien, il tenta de déterminer la route la plus sûre pour rejoindre les remparts de la cité.

[Althéa]

Les trois avaient le choix entre plusieurs options : la première était de couper directement à travers le camp manostien, la deuxième de s'enfoncer dans la forêt qui bordait la plaine. L'une et l'autre n'étaient pas sans dangers, ils le savaient. Préféreraient-ils affronter les regards des soldats aux abois avant une bataille ou la pénombre de la forêt qui serait peut-être peuplée d'étranges créatures ?
C'était à eux de décider.

[Echo]

Pour Chance, la décision n'avait pas été très dure à prendre.

D'une part, elle détestait la forêt. Elle n'avait rien vu d'autre que ces étendues boisées à perte de vue des jours durant et aurait pris grand plaisir à les voir brûler. Maintenant qu'ils en étaient enfin sortis, il n'était plus question d'y retourner. Plus jamais. Même si le reste du monde était à feu et à sang. Bon, c'était peut-être un brin exagéré...

D'autre part, si Arthemis voulait des nouvelles de ses sœurs, il n'y avait pas meilleur endroit qu'un camp rempli de soldats manostiens pour cela. Sa présence à leurs côtés était une aubaine, finalement. En d'autres circonstances, ils auraient probablement été capturés et accusés d'être des espions à la solde de Melandis. La guerre rendait les gens paranoïaques. D'ailleurs, Chance commençait à le devenir également, mais pas pour les mêmes raisons.

C'est donc d'un pas décidé –ou au moins autant que possible, vu son état- que la tieffeline se dirigea vers les tentes manostiennes. Demain matin, elle se réveillerait dans un lit à Graëlon, tout irait mieux que maintenant. Si seulement...

[Elzen]

Elzen emboîta aussitôt le pas à Chance. Leurs vêtements sombres étaient relativement discrets, et ils n'étaient, ni l'un, ni l'autre, particulièrement bruyants ; mais il ne fallait sans doute guère compter passer inaperçu. Le camp Manostien devait avoir des sentinelles : si proche de l'ennemi, le contraire aurait été folie. Le tout était d'espérer que celles-ci se montreraient conciliantes… dans le cas contraire, il leur restait tout de même un peu de magie : une soudaine vague de ténèbres avait parfois toutes les qualités requises pour vous sauver la mise…

[Althéa]

"Hola Qui vient ? Pas un pas de plus !"

Quelques secondes plus tard, le trio fut encerclé par un groupe d'archers. Il n'y avait manifestement pas que Chance à souffrir de paranoïa aigue. Arthemis s'avança vers les soldats, mains en avant pour montrer qu'elle était désarmée.

"Je suis le lieutenant Arthémis de Lenclos. J'appartiens à votre armée. Les deux autres sont deux civils que j'ai escortés jusqu'ici."

Les archers s'entre-regardèrent un rien soupçonneux. L'un d'entre eux, sûrement le plus haut gradé prit une décision.

"Alors veuillez nous suivre. Nous allons vérifier vos dires."

Ils les escortèrent jusqu'à une grande tente avant qu'ils n'aient eu le temps de protester. Un des plantons en faction interpella son collègue.

"Pas la peine d'essayer, il est absent. Ils se sont tous réunis à l'état major."

Lui et le responsable du groupe s'entretinrent à voix basse avant de tomber d'accord.

"Entrez-là, dit-il en soulevant le rabat,le capitaine ne tardera pas à vous recevoir."

Il les laissa entrer dans la petite tente dans laquelle on pouvait difficilement se tenir debout. L'endroit sentait la sueur rance et les effluves de nourriture.

[Echo]

Finalement, la forêt aurait peut-être été préférable. Heureusement qu'Arthemis était là.

La tension qu'elle sentait chez les soldats ne fit qu'augmenter son propre stress. Elle avait beau se répéter que tout se passerait bien, elle s'imaginait déjà les pires scénarios possibles. La plupart d'entre eux impliquait une cage. Elle ne savait pas trop d'où lui venait cette phobie de l'enfermement et elle préférait ne pas savoir. Chance attrapa la main d'Elzen, serra le bout de ses doigts pour se donner un peu de courage.

Ils se laissèrent conduire docilement jusqu'à la tente du plus haut gradé et la tieffeline grimaça en entrant. Cette odeur lui donnait envie de prendre un bain. Là, maintenant. Elle commença à se dandiner, visiblement mal à l'aise. Elle releva son capuchon, découvrant ses cornes, puis le rabattit prestement. Elle ne savait pas ce qui était le plus suspect : une inconnue encapuchonnée ou une tieffeline.

- Bon, qu'est-ce que vous en pensez ? Ça se passe plutôt bien, non ? Non ? demanda t-elle aux autres avec nervosité.

[Elzen]

Elzen avait sourit en sentant la main de Chance venir se glisser dans la sienne, et s'était efforcé de lui communiquer autant de sa présence que possible par ce lien. Il est vrai que la situation n'était pas particulièrement rassurante ; mais il n'y avait pas spécialement de quoi s'alarmer non plus : ils avaient de toute façon eu peu de chances de passer inaperçus ; et les soldats ne les avaient pas encore abattu à vue. Leur compagne de route semblait d'ailleurs être gradée, ce qui devrait leur faciliter la tâche. Au pire, il serait toujours temps de recourir à d'autres moyens de quitter les lieux si les choses s'aggravaient. Au moins, ces manostiens-là semblaient plus fréquentables que ceux qu'il avait croisé plus tôt…

« On verra ce que leur capitaine dira ; mais je pense qu'on peut se détendre tant qu'il est occupé. Un peu de repos ne fait jamais de mal. »

[Althéa]

Comme pour répondre à sa question, un homme en armure lourde entra dans la tente flanqué de deux autres en chemise de maille mais munis d'arbalètes. Sans saluer personne il désigna Arthemis.

"Emmenez-la. Je ne plaisante pas avec les déserteurs."

La jeune femme, trop choquée pour comprendre exactement ce qui lui arrivait suivit l'un des gardes hors de la tente. Les deux restants firent face aux deux tieffelins. Celui qui avait tout l'air d'être le capitaine qu'ils attendaient finit par demander.

"Alors ... Expliquez-moi ce que deux civils viennent faire si près de notre camp ? Vous n'allez pas me dire que vous vous étiez perdus."

[Elzen]

Eh bien, les histoires de désertion étaient décidément importantes, dans le coin… le barde n'était pas spécialement le mieux placé pour en comprendre les raisons.

« Nous venons des abords du territoire mélandien, et cherchions à éviter leur armée : ma compagne n'est pas en état de se battre, et il aurait été suicidaire d'espérer leur tenir tête à moi seul. Nous sommes tombés par hasard sur cette femme, qui avait je crois été séparée de ses compagnons d'armes lors d'une bataille et cherchait à vous rejoindre, aussi avons-nous décidé de faire route ensemble. Arrivés en vue de votre camp, et ayant remarqué que les mélandiens étaient tous proches, nous venions vous demander l'autorisation de nous réfugier derrière les remparts de Graëlon. »

[Echo]

Chance lança un dernier regard effrayé à Arthémis avant que celle-ci ne quitte la tente. Comment pouvait-elle espérer se détendre à présent ? Décidément, les manostiens n'étaient pas beaucoup plus chaleureux que les mélandiens, et elle venait tout juste de se jeter dans leurs bras ; des bras fort peu accueillants, beaucoup moins que ceux d'Elzen qu'elle regrettait d'avoir mis en si mauvaise posture. Heureusement, c'est lui qui pris la parole en premier, exposant la situation avec un calme dont elle n'aurait jamais été capable. Elle voyait déjà les barreaux de cette cage tant redoutée et commençait à jeter de brefs coup d'oeil en direction de la sortie. Peut-être qu'en courant très vite...

Mais elle ne bougea pas d'un poil, gardant obstinément le silence ; autant laisser Elzen essayer de convaincre ce crétin en armure...

[Althéa]

Lequel crétin en armure fronça les sourcils.

"Donc vous seriez de simples civils. Etrange ... Alors que faites vous au milieu d'un champ de bataille plutôt que de vous calfeutrer dans vos maisons ?"

Il eut un petit rire.

"Et où espériez-vous aller à présent ?"

[Echo]

Bon sang, ce qu'il était obstiné ! Chance se retint de souffler par les narines, comme l'aurait fait un dragon en colère. Elle était fatiguée, un étau invisible compressait son crâne et elle perdait du temps avec cet imbécile trop paranoïaque. Ses mains tremblèrent un peu sous le coup de la nervosité ; si elle restait ici trop longtemps, à se justifier de tout et de rien, elle craquerait très vite. C'est elle qui répondit en premier au soldat cette fois, et, comme elle l'avait craint, sa voix trahissait très clairement son agacement.

- Est-ce que vous avez la moindre idée du sort que subissent les villages qui se trouvent sur la route de l'armée mélandienne ? Nous n'avons plus de maison, plus d'endroit où aller, notre seule chance pour l'instant est de rejoindre les remparts de Graëlon. Alors, pouvons-nous partir ou devons-nous attendre tranquillement ici que l'armée d'en face vous marche dessus ?

Et j'espère qu'elle vous marchera dessus...

[Althéa]

Le soldat la regarda les yeux écarquillés se demandant sans doute comment une personne si menue pouvait faire autant de bruit. Quand il répondit, sa voix s'était sensiblement radoucie.

"D'accord. Nous allons vous ramener à l'arrière. Ensuite ..."

Il hésitait peut-être sur la conduite à tenir.

"L'un de mes hommes va vous accompagner jusqu'aux portes de la ville ... Que pouvons-nous faire d'autre de toute façon."

[Elzen]

Elzen avait d'abord craint que la réaction de Chance ne provoque la colère du soldat… mais c'était finalement le contraire qui s'était produit. Comme quoi, la diplomatie n'était pas toujours la stratégie la plus efficace.

« Merci. »

Il remarqua soudain qu'il portait toujours ses armes. Peut-être laisser entrer un civil armé dans la ville qu'il protégeait était l'une des raisons qui faisaient hésiter le militaire.

« Je n'aurai sans doute plus besoin de cela à l'intérieur. Je suppose que vous avez des stocks suffisants ; néanmoins, si ces armes peuvent vous aider à repousser l'ennemi, n'hésitez pas à en disposer. »

Puis il s'approcha de sa compagne, soucieux et apaisant, prêt à la prendre dans ses bras si elle en avait besoin. Cela aussi participerait à convaincre leur interlocuteur qu'ils étaient inoffensifs et qu'il prenait la bonne décision.

[Echo]

Eh bien, ça avait du bon de s'énerver, parfois. La pression quitta ses épaules et sa respiration devint plus facile.

Elle se demanda si c'était une idée bien judicieuse de donner leurs armes, seuls moyens de défense, à ce capitaine. Peut-être pas, mais Chance espérait qu'ils n'en auraient pas besoin une fois entrés dans la ville. Pour sa part, son arbalète ne quitterait pas son sac.

La tieffeline sourit faiblement à Elzen, lui signifiant que tout allait bien. Elle n'avait pas envie de s’épancher maintenant et attendrait de se retrouver au calme pour cela.

Avant de quitter la tente, elle osa tout de même demander :

- Qu'arrivera t-il à Arthémis ?

[Althéa]

Le soldat sembla hésiter avant de répondre.

"Arthémis de Lenclos a déserté. Elle devra donc passer devant un tribunal militaire qui décidera de son sort. Il y a très peu de déserteurs à Manost car nos soldats sont très disciplinés. Et pour décourager toutes nouveaux cas, un exemple doit être donné ..."

Il laissa le reste de sa phrase en suspens. Les tieffelins étaient assez intelligents pour comprendre ce qui pouvait se passer.

[Elzen]

Évidemment. Elzen doutait de pouvoir faire quoi que ce soit pour elle, et ne se sentirait sans doute ni mieux, ni moins bien s'il n'y pouvait effectivement rien ; et ce d'autant plus que tenter de prendre sa défense ne les mènerait pas à grand chose, voire pourrait risquer de leur faire perdre la possibilité d'entrer en ville… mais cela ne coûtait sans doute rien de dire un mot ou deux.

« J'ignorais que tenter de trouver de l'aide pour sauver une compagne d'arme ; puis se mettre en devoir de rejoindre l'armée sitôt qu'il s'avère trop tard était qualifiable de désertion… »

Voilà d'ailleurs typiquement une raison pour laquelle il préférait son statut de civil à celui qu'il avait encore quelques jours plus tôt…

[Echo]

Elle ne savait pas si elle pouvait faire quoi que ce soit pour arranger la situation d'Arthemis, ce qu'elle savait en revanche, c'est qu'il était inutile de parler à des idiots.

Elle toisa le capitaine avec mépris sous son capuchon mais sa voix ainsi que ses traits s'adoucirent lorsqu'elle s'adressa à Elzen à mi voix :

- Viens, ne perdons pas plus de temps ici...

Oui, avant qu'il change d'avis et décide de les garder ici. Et puis l'odeur de cette tente commençait à lui monter au cerveau, elle voulait partir, avec ou sans Arthemis.

[Althéa]

"Attendez ..."

Etait-ce la sortie de Chance qui lui avait déplu ou se souvenait-il de ses prérogatives ? Difficile à savoir.

"Je ne peux pas prendre le risque de laisser entrer des espions en ville ... Vous comprendrez que je dois être sûr de vos dires. Nous avons quelques prêtres et paladins spécialisés dans la détection du mensonge. Et puis, j'aimerais voir qui se cache derrière le capuchon."

Visiblement, il en avait après Chance.

[Echo]

Bon, alors là, à moins d'un miracle, elle était cuite ou ne tarderait pas à l'être. Quoique... était-ce si terrible d'avoir des cornes et des yeux jaunes ? Cela n'avait pas eu l'air de franchement bouleverser Arthemis. Mais Arthemis n'était pas du genre à s'effaroucher d'un rien, pas comme ce capitaine. Elle n'avait pas d'autre choix que d'obéir ; que pouvait-elle bien faire d'autre ? Elle voyait déjà la promesse d'un lit moelleux s'éloigner à mesure que le temps passait. A la place, elle passerait probablement la nuit dans ce camp puant, attachée dans une position inconfortable.

Elle soupira et tira son capuchon en arrière, découvrant ses cornes blanches, ses traits tirés et son teint maladif. La tieffeline était visiblement très faible, pourtant elle continuait de toiser le capitaine avec air de défit.

- Je suppose que vous êtes pleinement rassuré maintenant et que vous nous laisserez passer sans faire d'histoire ? Non ? Vous voulez quand même appeler vos paladins pour qu'ils détectent mes mensonges ou ça suffira ? Après tout, vous n'avez eu besoin d'aucun paladin pour débusquer une déserteuse, et cela rien qu'en posant les yeux sur elle. Vous êtes vraiment très fort, railla t-elle.

[Elzen]

Ce… petit détail. Elzen mesurait la chance qu'il avait, en ce monde, de n'avoir que de très discrets signes de sa réelle nature. Encore que les paladins auraient peut-être été à même de s'en rendre compte… mais de toute façon, une fois le capuchon de Chance tombé, les jeux étaient sans doute faits. Il s'approcha de sa compagne, prêt à intervenir. Il leur restait la possibilité de s'enfuir dans les ténèbres… tout dépendrait de la réaction du capitaine.

[Althéa]

Le soldat resta muet de stupéfaction devant les petites cornes de Chance. Son expression déjà peu avenante au demeurant se ferma d'autant plus.

"Puis-je savoir ce que vous êtes ? Non, attendez ... La zone de vérité d'abord."

Il s'éloigna le temps de soulever le rabat de la tente. Les deux tieffelins l'entendirent héler quelqu'un hors de leur vue.

"Vas me chercher Hadriel et dépêche toi."

Il retourna vers ses deux invités - ou plutôt prisonniers - et les toisa en silence. Elzen et Chance constatèrent qu'il tapotait nerveusement la garde de son épée.

[Echo]

Bien, il ne l'avait pas mis à mort tout de suite, c'était plutôt encourageant. Elle le regarda tapoter la garde de son épée avec un certain amusement ; comme si, dans son état, elle était capable de s'en prendre à lui. Un combat tournerait inévitablement en sa défaveur et elle avait encore un maigre espoir de résoudre cette affaire diplomatiquement...

- Détendez-vous, je ne vais pas vous manger.

Il ne lui restait plus qu'à attendre, semblait-il.

[Elzen]

Bon. Au moins, il n'avait pas attaqué à vue. Une zone de vérité… c'était un moindre mal. Elzen s'estimait en mesure de tricher suffisamment avec la vérité, en cas de besoin, pour que le sort de l'inquiète pas outre mesure. Les bardes avaient leurs atouts…

Se préparant néanmoins à prendre la poudre d'escampette en cas de besoin, il se rapprocha de Chance. Dire qu'elle ne semblait pas en grande forme aurait été un euphémisme, et il lui fallait s'assurer qu'elle serait en état de supporter l'épreuve, quelle qu'elle soit. Il ne l'avait pas retrouvée pour la perdre si tôt…

[Althéa]

Le soldat était nerveux et peu enclin à la plaisanterie. Il lança un regard noir à la tieffeline sans répondre à la provocation pour autant. Deux hommes en armure entrèrent dans la tente et dévisagèrent les deux tieffelins quelques instants. Comme Chance devait en avoir l'habitude, les regards se portèrent sur ses petites cornes.

"Qu'êtes-vous ?", voulut savoir l'un d'eux.

Son comparse l'interrompit d'un geste et lança un sort qu'Elzen et Chance n'eurent aucun mal à identifier.

Homme en armure ==> zone de vérité ===> autour d'Elzen et Chance.

Le deuxième homme renouvela sa question.

"Qui êtes vous et d'où venez-vous ?"

[Elzen]

Bon. Donc la partie commençait. Il était temps de ne pas être trop mauvais.

« Nous sommes deux voyageurs isolés, sans danger pour vous. Nous avons parcouru la forêt pour venir jusqu'ici. Nous cherchons seulement à nous abriter de cette guerre. »

Mieux valait ne pas trop en dire et attendre les questions. Même si elles risquaient de les mettre en difficulté.