[Lieu] Une cité perdue

[Taliesin]

-Je pourrais te répondre que Giovanni est un artiste et que les artistes ont en général un sacré caractère. Mais je crois que l'explication est beaucoup plus profonde que ça. Des nus, il peut en réaliser autant qu'il veut : c'est un peintre très couru, tu sais, et il croule littéralement sous les demandes de ce genre - et d'autres types, aussi, car son répertoire est loin d'être restreint. S'il est à ce pointi entier, c'est, à mon sens, parce qu'il pense que cette fresque, si on le laisser la faire à son idée, constituera l’œuvre de sa vie. Il souhaite en faire, en quelque sorte, un pont entre l'art antique et l'art d'aujourd'hui, un hommage aux Anciens à qui nous devons tant, sur ce plan, mais aussi aux membres de la Communauté... Après, si on lui refuse ce qu'il désire, cela ne l'empêchera pas de réaliser une œuvre, de faire tout son possible pour qu'elle soit merveilleuse mais... ce ne sera pas la même chose. Elle n'aura pas le même sens, la même symbolique...

[Galathée]

" Je comprends, dit le Luménien. Et j'espère que la communauté lui donnera satisfaction... Même si je pense peu probable qu'elle se permette d'imposer à qui que ce soit de poser nu. Mais sans doute Giovanni pourra-t-il aisément trouver des subterfuges dans sa mise en scène, en plaçant les personnes de manière à ce qu'elles dissimulent les plus pudiques, ou en fonction d'éléments du décor."
Hubert ne dit rien, désormais concentré sur son assiette.

[Taliesin]

-Giovanni n'est vraiment pas du genre à forcer les gens à faire ce dont ils n'ont pas envie et, effectivement, s'il obtient gain de cause, et s'il demeure des réticents, il trouvera des solutions pour qu'ils ne soient pas mal à l'aise. Toutefois, dans l'hypothèse où la Communauté se prononcerait en faveur de son projet, ce qui n'est pas gagné, je doute qu'il y ait beaucoup de réfractaires : si la majorité de nos compagnons pose nus, s'ils voient qu'ils ne s'en portent pas plus mal, la plupart des autres suivront. Attention, il n'est pas question d'exploiter une quelconque pression de groupe, fut-elle implicite : notre ami peintre remarquerait ceux qui se sentiraient contraints et serait le premier à refuser qu'ils agissent contre leur gré. Simplement... Ce n'est quand même pas une chose si terrible et, en général, ceux qui tentent l'expérience en sont ravis, au final.

[Galathée]

" Pour moi, ce n'est pas la pose, le problème éventuel, intervint Hubert, timidement. C'est le résultat. Le fait d'être à jamais exposé, dans le plus simple appareil, au regard de n'importe qui."
Il rougit, signe qu'il regrettait sans doute déjà de s'être exprimé sur le sujet.
" Je veux dire... Hum... C'est une chose de se dévoiler, en toute confiance, devant l'artiste... Une autre de n'avoir plus aucun contrôle, ensuite, sur le regard de ceux qui viendront examiner la fresque. Enfin... Si j'avais des réserves... Bien sûr. C'est ça qui me gênerait. Je crois."

[Taliesin]

-Je comprends ce que vous voulez dire, répondit Thibault, sérieux. Mais regardez...
De la main, il désigna le décor de la cantine.
-Pensez-vous que les personnes qui ont posé pour les statues, les bas-reliefs, les mosaïques et les fresques de ce château et de cette ville aient à rougir du résultat ? Pourtant, certaines d'entre elles étaient peut-être pudiques... Mais au contraire, elles peuvent être fier, car il n'y a rien d'humiliant, de gênant, d'embarrassant dans ces figures : elles sont juste belles, elles inspirent le respect, l'admiration... Il en ira ainsi de la fresque de Giovanni, si jamais elle voit le jour. De surcroit, puisque tout le monde sera dans la même tenue, puisqu'il y aura cinq cent figurants... En fait, c'est ceux qui resteraient habillés qui paraîtraient étranges, décalés, voire inconvenants, par effet de contraste...

[Galathée]

" Ils pourraient aussi demander à ne pas être représentés du tout... Et je pense que... peut-être que vous et moi, et Albérich, et d'autres... sommes mal placés pour comprendre ce que peut ressentir quelqu'un dont le physique est... moins avantageux, peut-être... Sans vouloir juger de l'esthétique des choses, ce n'est pas mon créneau mais le vôtre, bien sûr. De surcroît..."
Il était devenu pivoine, et Albérich ne put s'empêcher de sourire devant son embarras.
" Personnellement, j'aime l'idée que certaines choses restent... réservées à des moments... particuliers. Vous allez me parler des Thermes... Certes. Mais ce n'est pas tout à fait la même chose."

[Taliesin]

-Ce n'est pourtant pas si différent, fit doucement le Sunite. D'aucuns trouvent d'ailleurs scandaleux le principe des bains publics, et il est certaines contrées où ils sont tout bonnement interdits. Pourtant, sauf dans des cas très précis, ils n'ont rien de lieux de débauche, d'endroits malsains. Tout simplement parce que la nudité collective n'a pas le même impact que la nudité individuelle... Prenez le décor de la forteresse, par exemple, où toutes les figures sont dans le plus simple appareil : avez-vous vu des gens être scandalisés ou se cacher les yeux ? Je ne pense pas... En avez-vous vu concentrer constamment leur regard sur ces parties qu'on qualifie parfois stupidement de honteuses ? Bien sûr, on le fait à la première statue, au premier bas-relief qu'on voit. Puis, au dixième qu'on croise, on n'y songe déjà même plus : ces parties deviennent l'élément d'un tout, pas plus intrigantes ou révoltantes qu'un bras, qu'un nez... Quant aux physiques moins avantageux... Il y a de la beauté de partout, et l'artiste sait la saisir. Je vous invite à nouveau à observer le décor : certains modèles ne devaient pas être très fiers de leur corps et pourtant, la manière dont ils sont représentés les rend superbes.

[Galathée]

A voir son teint, il n'était pas certain qu'Hubert allait être capable de reprendre la parole. Mais après avoir vidé son verre d'eau, il le fit tout de même.
" Je ne sais pas. Je ne dirais pas que ça me choque ou que ça me met mal à l'aise... Mais j'aime l'idée qu'il s'agit de quelque chose qu'on peut décider d'offrir... et dont la valeur n'est pas, justement, celle d'un bras ou d'un nez. C'est sans doute très... classique, comme point de vue, mais voilà..."
Il haussa les épaules.
" En même temps, vous avez raison, je suppose. Ce n'est jamais qu'une représentation..."

[Taliesin]

-Et puis, le contexte joue aussi beaucoup. Ceux qui vous verront sur la fresque vous trouveront beau, simplement, sans que cela n'ait de connotation. Et sans que cela n'ait rien en commun avec la vision que vous offrez aux personnes à qui vous choisissez de vous dévoiler. Ce qu'elles éprouvent est d'un ordre très différent. Bref, il y a nu et nu...
Il grimaça.
-Voilà que je me suis mis à jouer les prosélytes, alors que je n'en avais pas l'intention... Enfin, le plus important à retenir de toute cette discussion, c'est que nul membre de la Communauté ne sera contraint à quoi que ce soit dans le cadre de ce projet.

[Galathée]

Hubert acquiesça, manifestement soulagé de s'en tirer à si bon compte. Albérich les observa tous les deux, silencieux un moment, plutôt content de la manière dont les choses se déroulaient. Thibault avait menacé d'étrangler le paladin, ce dernier était manifestement sur la défensive, mais l'un dans l'autre, ils se comportaient de manière civile. Il réalisa que le contraire l'aurait fortement déçu.
" Je parlerai du projet de Giovanni au conseil. L'incertitude doit être désagréable, pour lui. Nous organiserons une consultation rapidement, mais je pense qu'il doit se préparer à faire une déclaration d'intention préalable. Je suis certain qu'il parviendra à convaincre la majeure partie des gens."

[Taliesin]

-Je crois que le sujet a déjà été évoqué lors d'une Assemblée s'étant tenue avant que la Communauté n'arrive à Grand Estuaire. Mais effectivement, ça a du sens qu'il reparle de son projet : à présent que tout le monde a pu découvrir les œuvres des Anciens, son idée paraîtra moins saugrenue aux dubitatifs... Bon, et même s'il essuie un refus, nous lui remonterons le moral de notre mieux. Et je suis sûr qu'il se relancera. Par eemple, en décidant de peindre l'entièreté de la population d'Antelucas ! Après avoir terminé son travail ici, évidemment...

[Galathée]

" Je ne crois pas qu'il devra en arriver à de telles extrémités. Sa cote de popularité est au beau fixe et, comme tu l'as justement dit, les gens s'habituent déjà à notre nouvel environnement..."
Il jeta un coup d'oeil vers Etienne qui, non loin, dînait avec Gaspard.
" J'imagine que le conseil ne va plus tarder... Où ont lieu les agapes ?"

[Taliesin]

-Le plus simple aurait été de faire ça dans la chambre de l'un d'entre nous, mais il y a pas mal de monde dans le secteur, dont certaines personnes qui doivent se lever tôt et être immédiatement en forme...
Son regard se porta vers le trio d'instituteurs, à quelque distance de là.
-Alors peut-être pourrait-on se trouver une salle au rez-de-chaussée ? Ainsi, nous n'aurions pas à murmurer, nous ne risquerions pas de déranger nos compagnons...

[Galathée]

" Tu n'auras qu'à consulter le plan.
— La salle d'état major est hors limites, dit Hubert avec une grimace inquiète.
— Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas l'espace qui manque."
Le Luménien rassembla leurs assiettes.
" Nous vous localiserons au bruit. Tâchez de ne pas être complètement ivres quand nous arriverons."

[Taliesin]

-Bah, même si c'était le cas, tu ne tarderais pas à être dans le même état que nous : tu tiens tellement mal l'alcool qu'une coupe te fait rouler sous la table... riposta le Sunite d'un ton innocent. Mais de toute façon, nous adonner à une beuverie en bonne et due forme serait une erreur stratégique : nous avons de quoi boire, certes, mais si nous voulons que les réserves tiennent jusqu'au prochain ravitaillement, nous devons nous montrer relativement modérés.
Il arbora une mine faussement dépitée avant de conclure :
-Pour le reste, l'un d'entre nous vous attendra ici pour vous conduire au lieu des réjouissances. Et d'ici là, bon courage pour la réunion !
Étienne et Ézéchiel ne tardèrent pas à suivre le mouvement. Moins de cinq minutes plus tard, ils étaient tous dans la salle du Conseil.

[Galathée]

Albérich n'avait pas de préférence quant au sujet à aborder prioritairement aussi laissa-t-il Hubert prendre l'initiative. Celui-ci résuma rapidement leurs trouvailles de la matinée – c'est à dire pas grand chose – avant d'enchaîner.
"Je pense que vu le faible taux de découvertes, nous devrions envisager de multiplier les groupes qui sortent en même temps, en les réduisant. Quelque chose comme quatre civils, quatre soldats, un clerc ou paladin, éventuellement un officier. Quatre équipes en même temps, associées deux par deux dans le même secteur, au cas où il y a du grabuge. Sans ça, nous n'avancerons jamais."

[Taliesin]

Ses collègues acquiescèrent.
-Très bien. De mon côté, je songeais à mettre en place deux groupes de traqueurs pour éliminer les morts-vivants errants, l'un dirigé par mon confrère, l'autre par moi-même. Avec les renforts arrivés aujourd'hui, chacun d'entre eux pourrait également comprendre un clerc ou un paladin.
-Reste à savoir si nous concentrons tout le monde dans la même zone ou si nous nous attaquons à deux fronts en même temps. Spontanément, j'aurais penché pour la première solution, mais tu sembles envisager la deuxième, Hubert ?

[Galathée]

Hubert haussa les épaules.
" Je n'en sais rien. Je me dis que nous avons peut-être d'autres objectifs que les portes Nord. Et peut-être certains coins sont-ils plus prometteurs que d'autres.
— Je sais que les Sunites regrettent que nous n'ayons commencé par les rives du lac, dit Albérich avec le sourire.
— Cela dit, nous n'avons pas assez de clercs ou paladins pour faire six groupes permanents. En imaginant que les trois Sunites n'aient rien d'autre à faire, que je puisse me libérer fréquemment... Je doute que ce soit le cas d'Albérich, Barthélémy ou Gabriel.
— Nous serions peut-être plus efficaces en imaginant travailler tous ensemble dans le même secteur, en une vaste équipe qui pourrait se réorganiser continuellement en fonction des besoins."

[Taliesin]

-Effectivement. Si tout le monde s'affaire sur l'avenue menant aux portes nord, nous atteindrons celles-ci relativement rapidement... Et au sein de ce vaste ensemble, il pourrait y avoir, outre les petits groupes mêlant soldats et récupérateurs, une force armée plus importante se tenant prête à intervenir promptement, à la moindre alerte...
-Il faudrait aussi prendre des mesures pour s'assurer que des morts-vivants ne s'installent pas dans les bâtiments que nous avons déjà visités... Cela peut se faire assez aisément, avec des ficelles tendues dans les portes d'entrée ou l'amoncellement de quelques débris qu'un intrus ne manquerait pas de bousculer... Mes éclaireurs s'en chargeront en plus des traques, si vous en êtes d'accord.

[Galathée]

Hubert acquiesça à la proposition, on ne peut plus légitime. Le sujet paraissant clos, Albérich passa à autre chose.
" Les découvertes en surface sont maigres et je suppose que Giovanni n'a pas encore déniché le trésor, sans quoi nous en aurions été avertis... Mais qu'en est-il des mines ? Progressons-nous ?"

[Taliesin]

-Moins vite que prévu, car nos mineurs ont été confrontés à des galeries bouchées par d'anciens éboulements. Il leur a donc fallu déblayer, consolider parois et plafonds... Rien de bien méchant, mais ça les a tout de même ralenti. Et pour l'heure, le bilan est toujours le même en matière de filons d'or : les supérieurs sont épuisés, les intermédiaires encore un peu exploitables, et les inférieurs... à voir lorsqu'ils auront été atteints. Quant aux diamants, pas de trace pour l'instant. Sachant bien sûr qu'il s'agit là d'une seule mine : il est tout à fait possible qu'il y en ait d'autres dans le sous-sol ou sous les autres éminences que compte la cité.

[Galathée]

Les deux hommes acquiescèrent.
" Je n'ai pas davantage de nouvelles concernant les enfants paludiers. Mais j'ai eu une discussion à leur propos avec les guides de Thibault et ils m'ont suggéré des pistes tout en me mettant en garde contre eux... Malheureusement, ils m'ont aussi indiqué qu'il était peu probable que les autres tribus nous aident à les gérer. Je crois cependant que nous devons garder leur cas à l'esprit pour le moment où l'ambassadeur des Dents Grises arrivera. Nous en reparlerons au moment opportun. Dans un tout autre registre, il y a la question de la fresque de Giovanni."
Il jeta un regard vers Hubert.
" Il pourrait être opportun de ramener la question sur le tapis en assemblée."

[Taliesin]

-Peut-être cela peut-il attendre encore un peu ? Giovanni a pour l'heure fort à faire avec la quête du trésor, et il aura du pain sur la planche lorsqu'il s'agira de rechercher des passages secrets dans les bâtiments de la cité... Sans compter qu'il faut trouver l'endroit adéquat pour cette œuvre, ce qui implique d'avoir un peu plus exploré les lieux...
-En même temps, vu le nombre d'esquisses qu'il doit réaliser, mieux vaut commencer tôt si nous voulons que la fresque soit terminée avant des années...
-C'est vrai aussi. Mais ce serait peut-être mieux si nous avions d'autres sujets à inscrire à l'ordre du jour de l'Assemblée, non ?

[Galathée]

" Je pense que ce serait une bonne manière de remercier Giovanni qui a donné et donne encore énormément à la Communauté, au-delà sans doute de ce qu'il avait prévu au départ.
— Sans doute. Mais Ezéchiel a raison. Nous ne pouvons pas convoquer une assemblée pour cette seule raison, aussi légitime soit-elle.
— La question des apprentis peut être abordée en assemblée, elle aussi. Comme celle de l'exploration...
— Et celle des auras du groupe qui accompagnait Etienne..."

[Taliesin]

Étienne grimaça une seconde puis opina du chef.
-Tu as raison. Je n'aime pas soupçonner mes compagnons d'aventure, d'autant qu'ils ont été irréprochables mais, avec ce qui s'est produit, on ne saurait être assez prudents. De surcroit, hormis les personnes participant aux missions extérieures, toute la Communauté a été sondé. Il faut donc procéder de même avec nous, pour que ce soit équitable. Et l'équité est une de nos valeurs primordiales... Par contre, ce serait peut-être bien de prévenir les gens concernés, de leur dire que la question sera évoquée lors de l'Assemblée. Je suis certain qu'ils n'y verront aucun inconvénient mais au moins, en procédant ainsi, nous éviterons qu'ils aient l'impression que nous les prenons au dépourvu...

[Galathée]

Hubert acquiesça.
" Nous pouvons les prévenir, mais pas trois jours à l'avance. Les prendre au dépourvu, c'est bien l'idée si nous voulons détecter quelque chose. Cela dit, avec une petite dissipation de la magie préalable, nous devrions parvenir à nos fins.
– Nous ne savons toujours pas exactement ce qui a attiré un diable parmi nous et c'est une question que, je pense, nous devrions sérieusement nous poser, même si les réponses nous fuient... Nous devons envisager très sérieusement la possibilité qu'il ait placé au moins un de ses hommes parmi ton groupe, Etienne. S'il tenait à ce que nous découvrions la cité, il avait peut-être besoin de certaines informations en primeur..."
Il frissonna, songeant soudain aux ravages qu'Ignace aurait pu réaliser s'il avait eu l'opportunité d'agir en toute impunité et de révéler au moment où tout aurait été en son pouvoir.

[Taliesin]

Étienne, qui avait fermé les yeux, poussa un profond soupir.
-Très bien, procédons ainsi, fit-il, visiblement mal à l'aise.
-Pour ma part, je ne suis pas sûr que prendre les gens au dépourvu soit nécessaire, intervint Ézéchiel. Le reste de la Communauté a été consulté sur la question, nos compagnons ont pu voter et les opérations n'ont pas immédiatement débuté : si quelqu'un avait voulu se préparer à échapper au sondage, il l'aurait pu. Sauf que l'usage conjoint de la détection du mal et de la détection de la magie aurait réduit ses efforts à néant. Procédons de la même façon : prévenu ou non, un traître éventuel ne passera pas entre les mailles du filet.

[Galathée]

" Bon. Mais donc ça nous fait deux questions à aborder en assemblée, dit Albérich. Je pense que ce ne serait pas une mauvaise chose d'en organiser une rapidement, ne fut-ce que pour marquer le coup. J'ai perdu le compte des jours, mais nous devrions aussi entériner, officiellement, la date de découverte de la cité. Je ne sais pas bien, là non plus, quel jour devrait être choisi. Celui où nous l'avons aperçue, celui où la première personne y a posé le pied, celui de l'arrivée du gros des troupes, celui de la première assemblée. Mais il nous faut une date fondatrice. Je reste persuadé que les symboles sont cruciaux et comme nous n'avons pas encore de nom... Autant avoir déjà une date."

[Taliesin]

-Je suis tout à fait d'accord sur l'importance des symboles, acquiesça le chevalier. Pour le reste, il me semble que les découvertes sont datées du jour où la terre ou l'objet est aperçu, mais je dis peut-être n'importe quoi et, de toute façon, je n'ai pas d'avis marqué sur la question...
-Soumettons-la à l'Assemblée. Entre ça, la fresque, les apprentis et la détection des auras, nous avons de quoi tenir une réunion digne de ce nom.
-C'est vrai. Mais quand l'organise-t-on ? Demain en début d'après-midi ? En soirée ?

[Galathée]

" Il me semble qu'en soirée, davantage de personnes sont dégagées de leurs responsabilités, dit Albérich. Après la vaisselle du dîner... après que les enfants les plus jeunes soient couchés.
— Je demanderai aux mercenaires de suppléer aux sentinelles habituelles, ajouta Hubert. Il faudra aussi en profiter pour demander aux gens qui n'avaient prévu que d'accompagner la colonne jusqu'ici de reconsidérer leur engagement."
Albérich eut une grimace et le paladin lui sourit.
" J'imagine que nous ne sommes pas très nombreux dans cette situation et même si personne ne quittera le groupe avant que la voie ne soit ouverte vers Grand Estuaire, je pense nécessaire de savoir exactement sur qui la communauté peut compter pour la suite."
Le Luménien ne put qu'acquiescer. Il se demandait pour quoi Thibault avait signé. Sans doute d'emblée pour la totale... Il n'était plus certain de se souvenir des termes du contrat longue durée.
" Je crois que nous devons nous laisser la liberté d'ajouter d'autres sujets s'il nous vient des idées. Réunissons-nous demain avant le dîner. Cela nous permettra aussi de nous informer sur les progrès du jour."