[Lieu] Les portes de Manost

[Althéa]

Autour de Chandara, des têtes se tournaient et certains visages s'éclairaient d'un timide sourire. On redressait quelque peu le buste comme pour figurer un semblant de fierté. Autour des soldats, les civils se rassemblèrent en silence. Certains se reconnurent et rompirent les rangs pour aller se rejoindre. D'autres restèrent un long moment les yeux hagards et le front haut levé pour tenter d'apercevoir un parent disparu. Des larmes de joie ou de désespoir roulèrent sur de nombreuses joues. Ils étaient manostiens, vaincus et humiliés. Mais il étaient aussi des pères, des mères, des frères ou des sœurs et rien ne valait le retour au foyer.

Du coté d'Arthur, les gens se pressaient sans le voir, trop accaparés par le plaisir des retrouvailles et il put passer les portes de la ville à la suite de Chandara. Apparurent au jeune paladin des bâtiments gris et massifs sans aucune fioriture. Il put aussi se rendre compte que sous cette latitude, les manostiens - civils comme militaire - portaient à l'image de leurs bâtiments des tenues presque uniformes de couleurs brunes, beiges ou grises comme si les couleurs vives avaient été tacitement proscrites.

[Chandara]

Chandara avait conscience de l’effet qu’elle produisait dans son sillage, aussi ténu et éphémère qu’il fut. Bien entendu, elle n’éprouvait pas tout à fait la confiance qu’elle affichait et une part d’elle n’aspirait qu’à porter les pas de Kelpie vers le seul refuge qu’elle connaissait en ville, vers un lieu où elle ne serait plus obligée de jouer à la paladine sans peur. Un endroit où sa timidité pourrait reprendre le dessus, où elle pourrait enfin fermer les yeux et s’asseoir un instant à une table discrète.

Mais pour l’heure elle rendait des sourires malgré la peine qu’elle éprouvait en voyant les manostiens aussi désemparés. La couleur écarlate de sa cape fendit la foule jusqu’à emprunter une rue moins bondée où sa jument pourrait enfin se délier les jambes. Elle avait l’intention de se rendre au Loyal Paladin, trouver le réconfort en voyant ce pourquoi elle s’était battu : une auberge impeccablement tenue, son ami Titœil en vie.
De là, elle espérait pouvoir envoyer une lettre à sa famille à Cojum. Puis, si elle osait suivre son impulsion, elle en enverrait une autre à l’armée luménienne. Sans savoir ce qu’elle demanderait, elle souhaitait qu’Arthur puisse avoir de ses nouvelles. Ils avaient été compagnon, peut-être un petit peu plus même si ces souvenirs se fondaient maintenant dans les brumes de tant d’autres réminiscences. Elle ne savait pas bien ce qu’elle coucherait sur le papier, ce qu’elle oserait ou non mais il lui semblait important de ne pas simplement disparaître comme si la lueur d’espoir qu’avait allumé Arthur avait pu être sans lendemain.

Kelpie tourna gracieusement sur un geste esquissé par sa maîtresse et Chandara s’engagea dans la rue menant enfin vers l’auberge, inconsciente de ceux qui pouvait l’observer ou la suivre.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur réalisa qu'avec sa tenue bleue — un bleu grisé, sobre, rappel des couleurs luméniennes — il détonnait presque dans la foule grise. Presque, seulement. Il faut étonné par l'austérité de l'architecture, habitué qu'il était à la démesure luménienne, où chacun rivalisait avec son voisin en matière de faste. Mais cela faisait sens, finalement. Helm n'était pas Lathandre, et ses serviteurs plaçaient leurs désirs ailleurs. S'ils se permettaient seulement d'en avoir.
Il suivit les soldats et la cavalière, puis remarqua que Chandara s'en détachait pour emprunter une rue de traverse. Pour la suivre, il devait traverser le cortège, ce qu'il parvint à faire sans trop de casse : de plus en plus d'hommes s'arrêtaient auprès de connaissances rencontrées sur leur chemin. Il s'engagea donc derrière elle, sans vouloir la rattraper. Il verrait bien où elle allait, et en attendant, il pouvait toujours... admirer... ou en tout cas regarder... les façades autour de lui.

[Gaspard Hurlegloire]

La défaite avait un goût amère. Que valait la réussite personnelle face à l’échec de la nation ? Pas grand-chose. N’en demeurait pas moins que Gaspard Hurlegloire pouvait marcher la tête haute. Il avait tout donné pour Manost. Cent fois, il aurait pu perdre la vie dans cette guerre. Beaucoup étaient tombés autour de lui. Même le caporal Rocrive, son bras droit, avait péri lors de cette fameuse charge héroïque. Et lui, était toujours là...

Désormais autour de lui raisonnaient les pas cadencés. Sur son massif destrier, il dominait la foule. Tout d’acier vêtu, il arborait le symbole de la Cavalière Rouge et non plus celui de Tempus. Un effort de plus pour le bien de la cité bénie. Une conversion du père vers la fille. Il peinait encore à le réaliser. Le Seigneur des Batailles avait depuis tant d’années guidé sa vie. Une page qui se tournait. Une fois n’était pas coutume, il sentait le poids de son armure. Il demeurait impassible, le visage fermé. Il était de ceux qui ne devait pas fléchir en public, jamais ! La fin de la guerre n’était pas la fin de tout. Manost devait oublier. Manost devait se relever ! Helm n’était plus. Il faudrait le remplacer. Le temps des grandes manœuvres avait déjà débuté. Et il était pris dans les engrenages. Il avait envie d’une bonne bière et de s’assoir sur une chaise, de ne plus penser à rien. Dès qu’il le pourrait...

Il regardait droit devant lui. Antoine allait-il se montrer ? Il n’avait pu le revoir depuis l’événement du loup-garou. Le garçon savait-il pour la conversion ? Si oui, comment la prendrait-il... Trop de choses dans la tête. Maudite migraine !

[Althéa]

Pour Arthur :

Au milieu de la foule, il dénotait peut-être un peu mais en ce jour de retour, Manost semblait avoir oublié ses prérogatives et sa méfiance même si cela ne durerait surement pas. Le jeune paladin put donc vagabonder dans les rues grises à la suite de Chandara. Se dirigeant sans le savoir vers le Loyal Paladin, il passa devant le temple de Helm et le Cœur Radieux, deux bâtisses se distinguant des autres par leur taille. Tapi dans son ombre, un autre édifice d'importance modeste dans lequel une foule de personnes - certains sur des brancards - étaient acheminés. A coté, une autre structure à moitié écroulée dont les poutres carbonisées gisaient, semblables aux ossements d'une étrange créature marine.

Plus loin, il passa un quartier d'habitation aux maisons uniformes et grises à l'image de leurs bâtiments. Et puis enfin le quartier commerçant à peine un peu moins austère que les autres. Et au milieu, dénotait unbâtiment avec sa façade blanche et ses poutres apparentes. Et c'est justement devant que la jeune femme venait de descendre de cheval.

Pour Gaspard :

Ils avançaient fièrement sans s'attarder pour regarder les badauds. Qu'ils se retrouvent, qu'ils pleurent, eux étaient bien au dessus de cela. Fiers sur leurs puissantes montures, conscients de leur supériorité, ils se rendirent directement vers le lieu qui leur correspondait, là où la plupart des décisions se prenaient. Sans hésiter plus avant, ils se rendirent au siège du Cœur Radieux.

[Kasumi]

Après cette nouvelle chevauchée inconfortable au travers de la campagne manostienne, les murs rébarbatifs et intimidants de la cité du sud se découpèrent à l’horizon. L’armée luménienne avait installé un campement d’une taille impressionnante à quelques lieues seulement des murs de la ville. De quoi donner des velléités de tourisme peut-être ?

A peine avait-elles trouvé l’emplacement de la tente qui lui était réservée que Galariel était informée par un messager que le mage Adelin Franchedigue souhaitait s’entretenir avec elle dans ses quartiers de l’état-major. Allait-on lui confier une nouvelle mission ?

[Ugo]

Galariel maugréa "dans sa barbe" dès que l'homme eut tourné les talons après lui avoir indiqué où aller, il était dit que chaque fois qu'elle voulait se reposer un instant au cours de cette campagne un imprévu survenait pour l'empêcher de réaliser son envie. Haussant les épaules avec fatalisme elle se dirigea donc vers la tente du mage en question, non sans s'être assurée de retrouver son cheval et ses affaires une fois l'entrevue finie.

[Kasumi]

La guerrière fut accueillie par un jeune garde portant une cuirasse sur une tenue de mage devant la tente qu'on lui avait indiquée. Celui-ci s'effaça comme tout bon mâle devrait le faire et l'invita à entrer à l'intérieur de ce qui ressemblait plus à une bibliothèque qu'à un abri pour passer la nuit. D'épais ouvrages recouvraient en effet chaque surface disponible mais, en dehors de cela, la tente semblait vide.

A peine Galariel eut-elle franchi le pan de toile qu'elle entendit néanmoins une voix désincarnée :

- Bienvenue, Galariel. Veuillez tout d'abord m'excuser de ne pas pouvoir être là physiquement à ce rendez-vous. Puis-je tout d'abord vous demander comment vous vous portez ?

[Ugo]

La guerrière se mordit la langue pour ne pas répondre vertement, non seulement on ne lui laissait pas le temps de souffler après son arrivée, mais de plus son requérant se permettait de ne pas être là en personne. C'est donc poliment et avec tact qu'elle répondit:

- Bonjour, le voyage c'est bien passé. je vous remercie de votre sollicitude.

Au vu de toute l'eau qu'elle avait du mélanger à son vin ces derniers mois, elle pourrait prétendre à être versé dans le corps diplomatique une fois revenue dans sa communauté.

[Kasumi]

La voix reprit sur le même ton neutre et patient, sans doute loin de se douter des pensées inopportunes de la guerrière :

- Vous m'en voyez ravi. Et rassurez-vous, je vais faire en sorte de ne pas monopoliser trop de votre temps. Je souhaite vous parler d'Halaster et de sa disparition. Puis-je vous demander si, depuis sa disparition, il vous est arrivé de penser à lui. Lors de vos rêves, j'entends. Je sais que ma question peut paraître étrange mais je cherche à déterminer si Halaster cherche à contacter l'un de ceux qui était présent lors de sa chute...

[Ugo]

Galariel réfléchit un moment, elle se rappelait rarement ses rêves excepté lorsque sa déesse venait les hanter (ce qui faisait un moment que ce n'était plus arrivé d'ailleurs) et elle ne se souvenait d'avoir vu Halaster dedans.

- Non désolé, je n'ai pas fait de rêve concernant Halaster depuis sa disparition. Mais si vous voulez organiser une campagne de sauvetage pour essayer de le tirer du pétrin dans lequel il se trouve, et bien je veux bien en être. Je ne serais sans doute pas présente en ce lieu et en ce moment sans son sacrifice.

[Kasumi]

La voix se fit un instant silencieuse mais reprit tout de même au bout de quelques instants :

- C’est là un comportement très généreux de votre part mais je n’en attendais pas moins de la part d’une personne venant d’aussi loin que vous mais n’ayant pas hésité à s’impliquer aux côtés de Luménis dans cette guerre. Il y a un moyen pour que je puisse vous contacter même si vous êtes au loin quand j’aurai réuni tous les éléments pour aider Halaster…

[Ugo]

Galariel leva un sourcil interrogateur, depuis quand c'était à elle de s'occuper de ce genre de détails? Les officiers n'avaient pas les moyens de contacter les hommes de troupe?

- Eh bien, je ne compte pas m'absenter pour aller en vadrouille dans les environs. Donc, me contacter ne devrait pas être un problème insoluble à mon avis.

[Kasumi]

La voix se fit à nouveau entendre, conciliante quoiqu’un peu impatiente aussi sans doute :

- Malheureusement, il va me falloir plusieurs semaines sinon plusieurs mois pour préparer l’opération. Alors, à moins que vous ne décidiez de vous engager dans l’armée, et encore, nous n’aurons bientôt plus de moyens conventionnels de nous contacter.

[Ugo]

Galariel prit une longue inspiration pour se calmer car l'agacement pointait le bout de son nez, mais bon sang, c'est quoi ça pour un mage? Ils ont des jeteurs de sorts capables de faire s'écrouler des montagnes ou de faire pleuvoir le ciel sur la tête de leurs ennemis, mais ils seraient incapable de localiser une personne donnée? pesta-t-elle intérieurement. Il était souhaitable que son interlocuteur ne puisse pas l'observer car ses sourcils froncés et ses lèvres pincées étaient suffisamment explicites. Elle se reprit et tenta de trouver une ébauche de solution, à deux ils devraient y arriver.

- Je ne sais pas mage, auriez vous un objet à me confier qui pourrait servir de balise et qui vous permettrait de me recontacter à tout moment, voire carrément me téléporter? Nous pourrions aussi convenir d'un point de contact régulier?

Elle ne voyait pas quoi faire d'autre car s'enrôler dans l'armée était hors d question.

[Kasumi]

La voix restait toujours stoïque, signe que le mage ne pouvait interpréter les expressions de la guerrière ou qu’il ne lui en tenait pas rigueur :

- En fait, je peux vous proposer une solution plus simple pour faciliter ma divination. J’aurais besoin de conserver l’un de vos cheveux ou une goutte de votre sang. Je sais que cela peut paraître étrange mais je vous fais la promesse de ne jamais en faire mauvais usage.

[Ugo]

Une mèche de cheveux ou une goutte de sang? Galariel espérait bien que confier l'un ou l'autre à un mage Luménien n'était pas une erreur, mais on pouvait espérer que le mage respecterait les principes de son alignement. Elle haussa les épaules, ça ou rien, elle prit sa dague et se coupa une longue mèche de ses cheveux.

-Voilà une mèche de cheveux, que voulez-vous que je fasse maintenant?

[Kasumi]

La voix se fit à nouveau entendre, satisfaite :

- Vous trouverez un plateau d'argent sur mon bureau devant vous. Vous n'avez qu'à y poser ceci et il me reste à vous remercier une nouvelle fois du fond du cœur pour votre aide et votre participation. J'imagine que vous avez hâte de vous libérer de vos obligations mais puis-je vous demander ce que vous comptez faire maintenant que cette guerre se termine ? Quelqu'un avec vos compétences et votre détermination nous serait bien utile.

[Ugo]

La guerrière rengaina sa dague dans son fourreau et déposa sa mèche de cheveux dans le plateau d'argent destiné à cet effet.

- Pourquoi cet intérêt pour mes projets? Vous avez un travail à me proposer avant que l'opération de sauvetage d'Halaster ne soit mise sur pied?

[Kasumi]

La voix du mage se fit à nouveau entendre, un brin plus pressante que précédemment peut-être :

- Malheureusement non mais vous êtes une hôte de marque à qui il convient de réserver une place appropriée sur l’un des navires retournant vers Luménis. A moins bien sûr que vous ayez d’autres projets… Par ailleurs, vous pourrez prendre contact avec le Grand Fort si vous désirez encore accomplir des missions pour le compte de la ville. J’y transmettrai mes plus chaudes recommandations.

[Ugo]

Galariel hésitait, qu'allait-elle faire. Elle serait bien retournée à Luménis pour revoir les amis qu'elle s'y était fait, Mickael et Lisbeth, mais elle avait encore à faire ici. Ses soeurs ne l'avaient pas encore recontactée à propos de sa mission de renseignements sur le notable Manostien qu'elle avait côtoyé durant les combats contre les adorateurs d'Orcus, et tant qu'il n'y avait pas eu de nouveaux contacts elle allait devoir rester dans les environs.

-Il y a toujours des troubles dans la région et je pense que je pourrais être utile ici pendant encore quelques temps

[Kasumi]

La voix se fit un tantinet dubitative quand elle répondit :

- Si c'est votre choix, il est respectable en effet... Mais si je peux me permettre un conseil : les manostiens ont perdu la guerre. Et ils nous doivent beaucoup de ne pas avoir subi davantage de dégâts. C'est un peuple fier, très fier et le plupart seront vindicatifs. Ce qui implique qu'ils voudront régler eux-mêmes leurs problèmes... Et ne plus devoir à des luméniens de le faire à leur place. Cela dit, vous avez encore le temps de la réflexion : les premiers navires ne partiront pas avant deux jours.

[Ugo]

Les arguments du mage se tenaient, si on se rendait compte qu'elle ne jouait pas franc jeu avec les Manostiens alors la guerrière risquait de finir au fond d'une geôle. Mais partir c'était aller à l'encontre de ses ordres, et jusqu'à preuve du contraire elle ne devait allégeance qu'à sa confrérie seule.

- Je ne suis pas Luménienne, seulement une visiteuse de passage qui s'y éternise depuis quelques mois. Mais peut-être avez-vous raison et qu'il serait plus judicieux de revenir à Luménis.

[Kasumi]

La voix se fit un peu plus ferme mais sans pour autant laisser l'impression de se faire donneuse de leçon :

- Vous avez la citoyenneté luménienne, Galariel. Mais même sans cela, savoir que vous êtes venu en Dorrandin avec notre armée suffira à bon nombre pour vous assimiler à un espion potentiel. La décision vous en revient cependant : je ne cherchais qu'à vous donner quelques conseils.

[Elzen]

Ainsi, c'était Manost. L'on avait posé, à son départ, qu'ils y pénétreraient en conquérants, après avoir brisé les défenses de la ville. Puis il avait changé ses plans. Sans quoi il n'aurait sans doute pas atteint la ville, d'ailleurs, puisque l'armée qu'il avait suivi pendant de longues semaines avait désormais rebroussé chemin. Mais il avait trouvé une compagnie autrement plus plaisante.

Comme on pouvait s'y attendre, les portes de la cité ne s'étaient pas ouvertes en grand : un camp de réfugiés avait été dressé aux abords des remparts, le temps que les autorités locales parviennent à réguler le flux de nouveaux arrivants. Épuisée par leur longue route depuis Graëlon, Chance s'y était installée pour l'instant. Elzen, qui avait besoin de moins de repos, avait fini par rejoindre les portes de la ville : compter sur la sollicitude des ilmates était suffisants pour un temps, mais ça ne durerait pas éternellement : mieux valait prendre dès à présent ses repères et faire en sorte qu'ils puissent, tous trois, puisque cela semblait désormais être à trois qu'il fallait les compter, se débrouiller de façon autonome.

Il lui restait par ailleurs quelques économies, mais le long voyage entreprit depuis Melandis ne lui avait guère laissé de matériel à sa disposition : il devait reconstituer son stock d'ingrédients de toutes sortes, de flacons, de baguettes… tout ce qui composait son arsenal habituel, et dont il ne doutait pas que cela finirait de nouveau par lui être utile.

[Althéa]

Les gardes au portes étaient sur le qui-vive guettant d'un œil aguerri des éventuels fauteurs de trouble. L'un d'entre eux, apercevant Elzen leva la main pour qu'il s'arrête. A coté de lui, un de ses collègues faisait de même. C'était la règle pour chaque personne qui prétendait franchir les portes de la ville.

"Bonjour Monsieur. Veuillez me donner votre nom, le motif de votre arrivée en nos murs et me dresser un inventaire complet de ce que vous transportez ?"

[Elzen]

HRP : je ne sais pas si Ulysse serait resté au camp ou venu avec moi, donc à toi de voir ce que tu préfères.

La procédure était à peu près la même quelle que soit la ville, quel que soit le plan d'existance. Au moins, certaines choses n'étaient jamais dépaysantes.

« Elzen Eilydersen. Je suis réfugié, et je souhaite visiter vos boutiques et éventuellement trouver une source de revenus me permettant d'y faire emplettes. »

Il tendit son sac. Au terme des péripéties de leur voyage, il ne s'y trouvait plus guère que la flûte qu'il avait taillée en route et le couteau qui lui avait permit de le faire, ainsi que son jeu de cartes et sa lanterne, laquelle était à cours d'huile. Sa bourse, en revanche, contenait encore une importante partie des pièces d'or acquises en revendant quelques objets à Melandis ; et, s'il avait laissé au camp son arc, dont il n'espérait guère tirer un prix extraordinaire et qui pourrait être utile si, d'aventure, ils avaient à chasser pour se nourrir, il avait emporté la hache, qui était d'assez bonne facture pour lui laisser espérer une vente intéressante. Comme à son habitude, dès lors qu'il n'avait pas spécifiquement besoin d'une arme, il préférait ne pas sembler en porter.

« J'aimerais commencer par vendre cette arme. À présent que nous sommes en sécurité, je serais plus à l'aise sans une telle chose sur moi. »

Bien sûr, il n'avait rien dit pour la dague habilement dissimulée dans sa manche.

[Althéa]

hrp : Elzen est tout seul

Le garde dévisagea l'arme avec une certaine admiration.

"Vous pourrez assurément la vendre à la forge de Manost. Elle se trouve à quelques rues d'ici. Mais d'ici là, je vous recommande fortement de la ranger hors de portée des regards. A Manost, seuls les paladins, les gardes et les soldats ont le droit de circuler armés."

Il lança au tieffelin un regard entendu avant de le laisser entrer dans la ville.

[Elzen]

« Bien entendu. »

Il rangea l'instrument. À en juger par l'expression du garde, vendre la hache semblait un bon moyen de renflouer ses caisses sans trop de difficultés, du moins dans l'immédiat. Aussi s'efforça-t-il de trouver.

[Ugo]

Galariel se croisa les bras sur la poitrine et prit quelques secondes pour réfléchir aux paroles de son interlocuteur, elle en conçut de l'amertume envers les Manostiens. On vient les aider et au final on passe presque pour l'ennemi, quelle mentalité.

- Oui, je pense que finalement vous avez raison, si c'est pour visiter les geôles Manostiennes autant repartir d'ici tant qu'ils ne se sont pas calmés