[Lieu] La ferme Desmoulins

[Galathée]

" Bonne chance." répondit Guillhem. " Revenez-nous entiers. Et ne vous inquiétez pas pour Victor, il est entre de bonnes mains."
Il salua Taliesin et Mathieu l'imita sans rien ajouter.
Puis le barde s'engagea dans la pluie battante, Valaellyn l'attendait un peu plus loin. Elle lui sourit, un peu nerveuse, puis ils se mirent en marche.

[Taliesin]

Le barde ne tarda guère à s'arrêter, cependant. Se retint à grand peine de jeter un regard sur la ferme, derrière eux.
-Tu as une idée de la direction et de la distance de Pend-les-Phoques ? Si c'est loin, et si ça ne te gêne pas de monter avec moi, il vaut peut-être mieux que je convoque un coursier...

[Galathée]

Valaellyn sourit.
" Ça ne me dérange pas du tout, bien sûr." fit-elle. " Sinon, j'ai regardé hier dans les cartes qui se trouvaient à la ferme. Il n'y a pas grand chose, mais il y a une carte globale de la région qui indique une crique aux phoques sur la côte, j'ai pensé que ça pouvait être une bonne première destination... Enfin, si tu penses qu'aller droit dans le repaire des esclavagistes est une bonne idée..."

[Taliesin]

Le barde fronça les sourcils.
-Le souci, c'est que je ne vois pas quoi faire d'autre. Nous pourrions gagner un port au hasard, embarquer pour Dorrandin, pour Manost pourquoi pas, et de là, prendre un autre bateau. Mais nous n'aurions pas la moindre piste pour commencer nos recherches, une fois arrivés à Mélandis.
Il soupira.
-En même temps, je doute que nous réussissions à soutirer quoi que ce soit aux esclavagistes... Avoir le nom d'un contact là-bas, ce serait déjà un miracle.

[Galathée]

" Melandis est-elle si grande ?" demanda Valaellyn, intriguée. " J'aurais imaginé..."
Elle frissonna malgré elle.
" Qu'il y aurait un marché aux esclaves, quelque chose comme ça..."
Elle secoua la tête.
" Sinon... Tu ne crois pas que... Si Morféa Nwalk a envoyé de nombreux Luméniens à Mélandis durant la dictature... Il doit y avoir d'autres personnes dans ta situation. Des gens qui ont perdu des membres de leur famille, des amis... et qui les cherchent encore... ou bien qui sont partis les chercher... Ne crois-tu pas... que via ces personnes, nous aurions plus de chances ?"

[Taliesin]

Taliesin acquiesça.
-Oui, sans le moindre doute : ce serait à coup sûr notre meilleur moyen d'obtenir des informations, voir de l'aide. Malheureusement, je ne sais pas où dénicher ces gens, surtout s'ils ont gagné Dorrandin pour mener leurs propres recherches. Après, peut-être les autorités luméniennes ont-elles lancé des enquêtes, mais... Si elles avaient découvert ces esclavagistes-là, Faustine Kanter n'aurait pu y recourir.
Il se frotta le menton, pensif.
-Autre possibilité : aller à Manost. J'y ai quelques connaissance, sinon des amis. Ils pourraient me dire si des Luméniens ont tenté une démarche similaire à la nôtre. Mais il n'est pas dit qu'ils disposent de semblables informations, et cela nous contraindrait à un détour.

[Galathée]

Valaellyn haussa les épaules.
" Je pense que tu cherches trop loin. Nous devrions d'abord nous renseigner à Luménis. S'il y a eu des tentatives de traversée et de sauvetage, quelqu'un doit le savoir... A Luménis, pas à Manost. Si tu ne veux pas être reconnu, ou te mettre en évidence, je peux poser les questions. C'est pour ça que je suis là, aussi."

[Taliesin]

Taliesin grimaça... puis opina du chef.
-Je veux bien commencer par là. Mais si j'avais su, je me serai maquillé, ou habillé autrement... Bon, côté positif : si la pluie continue, personne ne trouvera étrange que mon capuchon soit rabattu...
Il se détourna, leva les mains et lança le sort désormais plus que familier :

Taliesin --> Coursier fantôme

Lorsque l'animal apparut, il sauta en selle, invita Valaellyn à le rejoindre.
-L'avantage de ces créatures, c'est qu'elles sont infatigables. Au grand galop, nous serons à Luménis avant peu...

[Galathée]

Valaellyn monta en croupe et lui enserra la taille.
" Tu t'inquiètes trop... Combien de Luméniens ont réellement vu ton visage ? Et assez longtemps pour se souvenir de ton nom ? Probablement beaucoup moins que tu ne le crois..."
L'animal avait commencé à marcher sur la route boueuse.
" Cela dit, je ne connais pas du tout Luménis... Je ne sais pas où nous devrions chercher... Dans un temple ? Une taverne ? Ou auprès des autorités ?"

[Taliesin]

Taliesin demeura silencieux un instant. Oui, par où commencer ? Autant à Pend-les-Phoques, la chose aurait été simple, autant à Luménis... Les possibilités ne manquaient pas.
-Nous irons à la Taverne de la Bienveillance, dit-il finalement. Le patron est quelqu'un de bien, il entend parler de beaucoup de choses, et il se fera un plaisir de t'aider, de te donner des pistes. Par contre, tu devras l'interroger seule : j'ai travaillé pour lui, il me reconnaîtrait dans l'instant.
Il talonna sa monture, la mettant au galop.

[Galathée]

Ils ne purent pas discuter davantage : la créature magique prit de la vitesse et le fracas de son galop conjugué au sifflement du vent rendit toute conversation impossible. La pluie ne les épargna pas durant le trajet, détrempant leurs vêtements heureusement imperméabilisés. Mais ils purent, chemin faisant, contempler les premiers bourgeons du printemps, des fleurs timides conquérant les talus, la silhouette malingre, furtive, d'un faon se glissant dans les taillis. Il ferait encore humide et froid pendant de nombreuses veilles, mais l'hiver reculait, peu à peu, devant les promesses du renouveau. Sous les elfes, le cheval fantomatique galopait sans faiblir, sans réellement prendre appui dans le Plan lourd et matériel qui était le leur, filant, simplement, vers les remparts blancs de Luménis et sa célèbre Taverne de la Bienveillance.

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard
Chapitre 15 : Cocon

Et ils cheminèrent encore et encore, Galathée reprit Tristan qui commençait à gémir pour manger, Baptiste somnolait, et finalement, ils s'immobilisèrent. On frappa à la porte de la calèche, qui s'ouvrit. Par l'embrasure, Taliesin reconnut l'environnement : ils étaient arrivés à l'entrée du domaine de la ferme, près du chemin qui y menait. Une curieuse cabane rudimentaire y avait été érigée, d'où perlait de la lumière.
" Nous sommes rendus, messire, annonça Elizabeth de Tempera. Notre mission s'arrête ici. Le capitaine de Rivecendre vous prendra en charge demain matin. Il a pensé que vous préféreriez retrouver vos amis dans le calme. Le chariot va vous mener jusqu'à la cour puis repartir. Je vous suggère de ne pas quitter le corps de ferme d'ici à ce que mon collègue vous ait rencontré. Il vous indiquera les modalités de votre séjour."

[Taliesin]

Même s’il était redevable aux Luméniens d’y mettre les formes – depuis le choix des mots jusqu’à ce répit qu’on lui accordait –, cela faisait malgré tout un drôle d’effet de revenir chez soi et de devoir s’y conformer à des consignes venues de l’extérieur. Enfin, il savait depuis le début que ce se serait le cas… et que cela s’avérerait difficile. Dès lors, mieux valait s’efforcer d’en prendre son parti et de se focaliser sur les aspects lumineux de sa situation. Car il y en avait….
-Merci de nous avoir escortés, répondit-il courtoisement. Et vous avez ma parole : je ne sortirai pas du bâtiment jusqu’à ce que le capitaine vienne me parler.
Il aurait préféré continuer à pied, ne serait-ce que pour rendre leur arrivée plus discrète. Mais évidemment, puisqu’il avait interdiction de mettre un pied à l’extérieur, c’était chose impossible.

[Galathée]

Quand la calèche s'arrêta enfin dans la cour, Taliesin perçut au brouhaha extérieur que de toute façon, on les avait attendus. Le silence ne revint que lorsqu'il se risqua à ouvrir la portière du véhicule pour jeter un coup d'œil à l'extérieur. Des flambeaux illuminaient l'espace de terre battue, et une dizaine de personnes se tenaient prêtes à les accueillir. Guillhem, bien sûr, aussi large et solide que d'ordinaire, avec ses enfants, et puis Victor, une tête blonde parmi toute cette jeunesse, qui paraissait un peu éberlué. Dès que le barde descendit, il y eut un mouvement vers lui, et Galathée suivit, lui tendant Tristan et lui jetant, au passage, un coup d'œil un peu apeuré.

[Taliesin]

Il prit une profonde inspiration : contenir son émotion n’allait pas être aisé…
-Nous nous sommes trompés : plutôt que du poisson ou du gibier, c’est nous qui serons au menu du banquet, ce soir, glissa-t-il à sa compagne, maladroite tentative pour dédramatiser l’instant.
Il lui sourit puis se tourna afin de s’assurer que Baptiste les suivait. Il savait que l’épisode serait difficile pour l’enfant et il ne voulait pas qu’il se sente isolé, abandonné au milieu de tous ces gens tout entiers à la joie des retrouvailles. Il espérait trouver un moyen de l’intégrer d’emblée dans le mouvement et pensait que le fait que le petit garçon tienne Héloïse dans ses bras constituait un bon début.

[Galathée]

Les choses devinrent rapidement confuses. Guillhem vint serrer la main puis étreindre le barde, tandis que Mathilde s'était portée vers Galathée. Mille questions fusèrent en même temps. Baptiste restait en retrait, mais Antoine, le plus âgé des Merlus, avait déjà fait un pas dans sa direction.
" Nous avons mille fois prié pour que vienne ce jour béni. Même quand nous avons reçu les bonnes nouvelles de Dorrandin, nous avions encore besoin de le vivre." dit le fermier.
Victor s'approcha de Taliesin pour l'étreindre avec un sourire brave.
" Merci d'être revenu." dit-il.
Guillhem lui ébouriffa les cheveux, amical.
" S'il savait ce qui l'attend, il aurait peut-être décidé autrement... Mille gamins à superviser, les moissons qui commencent incessamment... Il y a du travail, c'est peu de le dire."

[Taliesin]

-Je dois être inconscient, mais je suis revenu en toute connaissance de cause et, les dieux m’en soient témoin, je ne souhaiterais être ailleurs pour rien au monde, répondit-il d’une voix quelque peu inégale.
Il essayait de demeurer stoïque, de conserver un œil sur Victor, sur Galathée, sur Baptiste… sur tout le monde, en fait. Mais il y avant tant d’émotions en lui, tant de visages alentour… Il se sentait un peu perdu, déboussolé, ne savait plus trop que dire ou que faire. Une chose était sûre, cependant : pour l’heure au moins, les craintes comme les ombres s’étaient volatilisées.

[Galathée]

Victor aussi s'était volatilisé, pour se rapprocher de Galathée. Celle-ci présentait Tristan à Mathilde et Jehan, tandis que Baptiste se tenait à côté d'elle, Héloïse dans les bras. Quand la rôdeuse aperçut le petit garçon, elle confia son nourrisson à la jeune Merlu et se dirigea vers lui. Il lui sauta dans les bras et elle l'emmena un moment à l'écart du groupe, à un endroit où ils pourraient se retrouver un moment loin des regards. L'elfe remarqua alors que ni Valaellyn, ni Mathieu-le-rôdeur n'étaient présents. Par contre, sur la corniche du corps de logis, une chouette effraie avait fait son apparition.

[Taliesin]

Si l’absence de ses amis le chagrina, la vision de Plume le fit sourire. Galathée était en train de retrouver son fils aîné ; bientôt, c’est avec son familier qu’elle serait réunie, et des souffrances que lui avaient infligées les Kanter ne subsisteraient plus que de mauvais souvenirs.
À présent plus détendu, le cœur plus léger, aussi, il se rapprocha des jumeaux et de Baptiste, estimant que ce dernier se sentirait mieux s’il n’y avait pas autour de lui que des personnes qui, malgré toute leur bienveillance, demeuraient pour l’heure des inconnus.

[Galathée]

Baptiste parut soulagé par la présence de Taliesin. Même s'il faisait bonne figure, présentant les bébés avec politesse aux enfants qui l'entouraient, il était manifestement intimidé. Guillhem se pencha à nouveau sur le barde.
" Il a grandi drôlement vite, celui-là, dis donc. Je pensais qu'avec les elfes, c'était le contraire." dit-il d'un ton léger et amical.

[Taliesin]

-Les dieux ont bien fait les choses : ils ont pensé que nous aurions trop de mal à gérer les jumeaux, alors ils nous en ont envoyé un troisième pour nous aider...
Il sourit, baissa d'un ton.
-C'est un très chouette gosse, tu verras. Jadis, il a fait les quatre cent coups avec Victor. Depuis, il s sacrément morflé, mais j'ai bon espoir que, parmi nous, il puisse à nouveau s'épanouir.

[Galathée]

Guillhem opina du chef.
" Tu n'as pas peur d'agrandir ta famille en une fois, je vois... J'espère qu'il ne craint pas les dynamiques de groupe, car le nôtre est sacrément remuant. Je ne suis pas mécontent de votre retour, Taliesin. J'en suis soulagé, bien sûr, et très heureux... mais c'est une chance pour nous tous qu'il y ait à nouveau plus d'adultes à la ferme. Mathilde et Antoine sont déjà très efficaces, et nous avons un aide improvisé, que je te présenterai demain. Mais comme tu as pu t'en rendre compte, Val et Mathieu sont partis. Séparément."
Il soupira.
" Enfin, je m'en tirais seul avant que vous ne débarquiez dans nos vies, bien sûr... mais j'ai pris le pli d'un petit coup de main. Et je vieillis, aussi, mine de rien."
Il sourit brusquement.
" Mais je parle, je parle... Est-ce que vous avez mangé ?"

[Taliesin]

-Le capitaine de notre navire nous a invités à sa table, alors ne te donne surtout pas trop de mal pour nous… Ceci dit, on m’a suggéré de demeurer à l’intérieur de la maison jusqu’à demain matin, alors il vaudrait mieux rentrer. Mais avant…
Il jeta un regard autour de lui, sourit.
-Comme tu le sais probablement déjà, je n’aurai pas le droit de quitter la ferme. De plus, tant que certaines choses ne seront pas dernière moi, j’aurai souvent besoin de m’occuper, histoire de ne pas trop laisser l’incertitude me miner. Alors plus j’aurai de travail, mieux ce sera… Bref, tu peux compter sur mon aide, pour les moissons comme pour tout le reste.
Si son retour pouvait décharger Guilhem et ses aînés, qui ne devaient plus savoir où donner de la tête et manquer cruellement de temps pour eux-mêmes, il en serait ravi.

[Galathée]

" Du travail, tu n'en manqueras pas, Taliesin. Les fermiers ne partent jamais en vacances. Il y a toujours une vache à traire et un champ à désherber. Mais ne te mets pas trop de pression non plus. C'est sûr que pour les moissons, tout le monde sera sur le pont, mais ensuite... Tu trouveras sûrement un rythme. Tu n'es pas un sédentaire, je le sais, ce n'est pas le propre des bardes, mais j'imagine que de temps en temps, même dans ta profession, il est utile de se poser pour... je ne sais pas... raviver son répertoire... ou écrire, composer, lire, je ne sais pas. Tu ne peux pas sortir, mais nous pouvons mener beaucoup de choses à toi."
Il l'entraîna vers l'intérieur, tandis que Galathée et Victor revenaient dans leur direction. Mathilde avait déjà rallié l'entrée et elle laissa passer les plus jeunes, Mathieu, Jehan, Benoît devant elle. Baptiste suivit, puis Félix, Robin et Antoine. Victor fit un geste vers la chouette qui descendit en cercles concentriques jusqu'à se percher sur l'épaule de la rôdeuse. Celle-ci lui caressa la tête et Taliesin vit les larmes perler au coin de ses yeux. Se sentant observée, la jeune femme releva les yeux et lui décocha un clin d'oeil, avant de se glisser à l'intérieur.

[Taliesin]

Il prit une profonde inspiration, comme si c'était la dernière fois qu'il se trouvait à l'extérieur. Puis il manqua rire de ses propres appréhensions : certes, Kerun avait laissé entendre que certaines consignes pourraient lui paraître scandaleuses, mais le cantonner éternellement dans le bâtiment n'aurait pas de sens, sans compter que cela aurait réclamé la présence de gardes dans la cour... Bref, son enfermement se terminerait dès le lendemain matin et, d'ici là, il était peu probable qu'il ait envie de sortir. C'est donc en esquissant un sourire qu'il finit par franchir le seuil.

[Galathée]

La famille Merlu les guida vers la salle à manger où brûlait une flambée discrète. En effet, en plein été, sa chaleur n'était pas nécessaire. Galathée avait récupéré un de ses deux bambins et le présentait à Victor et ses amis. Baptiste était un peu en retrait, manifestement mal à l'aise, mais il suivait ce qui se passait avec attention.
" Bon, il faudra quand même que toute cette marmaille aille se coucher. Victor dort avec Jehan et Benoît, depuis le retour de leur périple... Taliesin, je ne t'ai pas remercié pour ce que tu avais fait pour mes maudits garnements... Quel soulagement ça a été quand nous avons appris qu'ils étaient avec vous. Je m'en doutais, note... Ah. Mais à nouveau, je parle, je parle, vous avez sans doute envie d'aller vous coucher. Votre chambre vous attend... mais je ne sais pas où il serait opportun de faire coucher le petit nouveau..."

[Taliesin]

-Déjà, Guilhem, je suis ravi de discuter avec toi : ça m'a beaucoup manqué. Et tu ne dois pas me remercier pour tes fils : je suis terriblement désolé pour cette mésaventure, je me doute à quel point vous vous êtes inquiétés... Enfin, en cela comme en tout, la fin a été heureuse, et je suis particulièrement content de revoir Jehan sur pied. Pour le reste...
Il hésita.
-Sans doute vaut-il mieux que Baptiste dorme avec nous, le temps qu'il prenne ses marques. Peut-être Victor voudra-t-il venir aussi... Il faut que j'en parle avec eux.

[Galathée]

" Victor a bien tenu le coup, tu sais. Je pense qu'il avait pleine confiance en ta réussite. Bon, il est parfois un peu colérique, mais l'un dans l'autre... Je ne suis pas certain qu'il soit une bonne chose que tu l'incites à se replier sur vous... Il vous verra toute la journée demain, et toute la suivante... La nuit, on dort."
Il sourit.
" Enfin, loin de moi l'idée de te dicter la marche à suivre. C'est certain que si le petit nouveau dort avec vous, Victor voudra peut-être l'imiter ne fût-ce que pour marquer son territoire."

[Taliesin]

-C'est surtout à ça que je pensais. Entre l'arrivée des jumeaux et celle de Baptiste, je crains qu'il ne se sente insécurisé, qu'il ait peur de perdre sa place, et je voudrais désamorcer ces possibles sentiments au plus tôt, d'où l'idée d'une égalité de traitement...
Il ne doutait pas que, sur ce point aussi, les choses se terminent bien. Toutefois, en attendant, ils marcheraient un peu sur des oeufs.
-Je verrai avec eux. Si ça se trouve, Baptiste préférera ne pas dormir avec nous.

[Galathée]

" La chambre n'est pas très grande, rappelle-toi... De toute façon, même s'ils dorment avec vous cette nuit, cela ne pourra pas durer très longtemps. Vous allez vous marcher dessus et les bébés ont la priorité."
Il soupira et son visage fut subitement emprunt d'une légère émotion.
" Te voilà père. Enfin, tu l'étais déjà, quelque part... mais c'est quand même quelque chose, non ? Est-ce que tout va bien ? Vous vous en tirez ?"