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« Nous formons effectivement une sorte de communauté… mais cela signifie tout comme ne signifie rien. Certains druides vivent en communautés auprès de bosquets sacrés, quand d'autres préfèrent la vie en solitaire. La plupart d'entre nous se rendent cependant plus ou moins fréquemment dans ces bosquets ; c'est d'ailleurs dans l'un d'eux que je vous emmènerai pour vous ramener près de Manost. »
Il marqua une courte pause.
« Néanmoins, malgré notre commun attachement à la nature, nous ne sommes pas sans avoir de fortes divergences et parfois même des antagonismes. L'une des principales à mes yeux est que certains envisagent la nature comme bienveillante, et considèrent comme un devoir de prodiguer assistance à toutes ses créatures, y compris celles qui s'en sont détournées ; tandis que d'autres, plus agressifs, espèrent un jour parvenir à faire disparaître les villes humaines, qu'ils considèrent comme contre-nature. »
Manifestement, lui-même ne partageait ni l'un, ni l'autre de ces avis.
« La nature elle-même a de multiples facettes, aussi les druides en ont-ils autant : la plupart des humains n'envisagent à peu près que la forêt sauvage ; mais marais et montagnes, déserts et fleuves sont tout autant naturels, et certains druides s'attachent avant tout à ces environnements. J'en connais un qui, s'il fréquente les forêts lorsqu'il est à terre, exerce également le métier de marin, et passe une bonne partie de son existence sur l'océan. Mon fils, quant à lui… il était passionné par les diverses formes animales, et a exploré de nombreux lieux à la recherche de créatures rares, ou légendaires. C'est ainsi que nous nous sommes perdus de vue. »