Quête : les Cimeterres Maléfiques, sur l'océan

[Streen]

Streen secoua la tête.
-Impossible. Si C’était le cas, comment auraient ils pu nous rejoindre ? Bien sur, il n’estpas exclu que des sharites aient pris le même bateau que nous à Luménis mais une fois à Thabaxiland, comment auraient ils pu nous suivre à la trace ? S’ils avaient utilisé le même moyen que Milien ,celui-ci les aurait normalement repéré. De toute manière, les sharites ne sont pas patients. S’ils avaient été à bord, ils les auraient subtilisés pendant notre absence. Et puis s’il y en avait à bord, comment auraient ils été alertés. Comment auraient ils su que c’était nous ? Et puis je me suis absenté très peu de temps dans la cabine.
Il réfléchit à la situation. Pour lui, une les le fait qu’une ogresse leur aie subtilisé les cimeterres lui paraissait saugrenue. Pour lui les ogres étaient trop idiots pour réaliser ce genre d’actions.
-Fouillons le reste de la pièce. Milien ou yerr-ir les ont peut être déplacés.

[Féérune]

- Non. Reste ici, je vais aller leur demander. C’est plus simple. Et si personne ne sait où sont ces fichus cimeterres, j’irais faire un tour discret dans la cabine de Frizr. J’aurais peut-être besoin d’une diversion, donc tâche d’être aimable avec elle.

Sylveneige réfléchit un instant et articula avec lenteur.

- Tu es sûr de ne pas avoir rêvé que tu les rangeais là ? Après tout, tu as dormi d’abord sur le pont… C’est peut-être Milien ou Yerr-Ir qui les ont rangés…

Prise d’une inspiration, la rôdeuse souleva les matelas des autres couchettes. Sans résultat.

- Streen, ne bouge pas d’ici, je vais interroger Milien. Surtout ne sors pas de la cabine, même si Frizr revient… Elle est charmante, tu sais ! inutile de la bousculer, tu peux juste lui dire que tu as déjà une petite amie.

Sylveneige sentit une vague de tension la parcourir.

- Et j’espère que je suis assez claire ?

[Streen]

Streen était agacé par la situation. Voilà que les cimeterres avaient disparu sous son nez. Il doutait personnellement que l’ogresse aie volé les objets. Mais si Milien et Yerr-ir ignoraient où ils se trouvaient, alors il faudrait peut-être l’envisager. A moins qu’ils n’aient été dérobés avant. Pour le moment, il ne trouva rien de mieux que de répondre :
-Ouais parfaitement claire.
Puis il repartit vers sa cabine la tête basse.
-J’ai une petite amie, absolument pas crédible comme excuse mais il va falloir faire avec.

[Féérune]

HRP : Streen est déjà dans la cabine...

Sylveneige courut demander à Milien d'Otrante ce qu'il avait fait des cimeterres.

- Ils sont rangés sous une des couchettes, celle de Streen je crois. Pas la mienne, c'est certain. D'ailleurs la cabine est très petite et n'offre guère de place pour des bagages volumineux. Pourquoi cette question ?

- Milien, les cimeterres ne sont plus dans notre cabine. Donc si ce n'est pas vous ou Yerr-Ir qui les avez changés de place, ils ont disparu.

Le mage pâlit. Il fit un signe à Yerr-Ir, qui vint vers eux, se pressant de terminer la pomme qu'il mangeait.

- Yerr-Ir, avez-vous changé les cimeterres de place ?
- Non, ils sont toujours sous la couchette du jeune Streen. Je les avais placés hier soir sous la mienne, et ai prévenu Streen ce matin pour qu'il sache où les trouver s'il nous arrivait quelque chose. Il m'a répondu qu'il préférait les prendre sous la sienne.

Enfin un petit mystère s'éclaircissait : comment Streen, qui avait dormi une partie de la nuit sur le pont, savait où se trouvaient les artefacts. Sylveneige ne put retenir un petit sourire. Ensemble, ils rejoignirent Streen dans la cabine.

Milien d'Otrante prit la parole. Son ton était grave.

- Eh bien, je n'ai pas à vous le dire : nous devons les retrouver. Les conséquences de leur perte seraient incalculables. Sans compter que nous risquons la colère du clergé lathandrite... Et ce qui est insensé, c'est que vous, Streen, n'avez pratiquement pas quitté notre cabine.
- Il en est sorti quand Frizr Garong y est entrée... Pensez-vous qu'elle aurait pu prendre les cimeterres ?
- Non, je ne pense pas. Dame Garong est exactement ce qu'elle est, une bourgeoise bien née tout à fait aimable, j'en suis persuadé. Mais peut-être a t-elle été convaincue de prendre ces cimeterres d'une manière ou d'une autre... Qui sait ?
- Heu... Je pourrais m'introduire dans sa cabine sous un prétexte quelconque et la fouiller discrètement...
- Sylveneige, non ! si nous parvenons à savoir qu'elle y est pour quelque chose, à la rigueur...
- En principe, les cimeterres sont toujours à bord. Et le navire n'est pas si grand. Je suis d'accord avec Sylveneige sur un point : fouiller le navire, aussi discrètement que possible.

Le clerc était soucieux.

- Si Dame Garong n'a pas été persuadée de voler les cimeterres sous une menace quelconque, alors une chose est certaine : il y a des Sharites à bord.

[Streen]

Jamais Streen n ‘avait imaginé un seul instant que cette vile ogresse s’était emparé des artefacts. « Maudite soit elle, si je les retrouve, je lui planterai l’un d’eux dans la couenne, juste pour lui apprendre ». A première vue, elle ne semblait pas être dans le besoin et ne connaissait probablement pas la propriété des cimeterres. Elle n’avait donc pas commis ce vol pour son compte personnel. Cela signifiât qu’elle l’avait fait pour le compte de quelqu’un d’autre : probablement des sharites. Streen doutait à présent que la situation ne puisse pas se régler par le sang. S’ils n’attaquaient pas les premiers, ce seraient les sharites qui le feraient. Qui sait si dès la prochaine nuit, ils les attaqueraient dans leur cabine avec les cimeterres. Non il fallait les retrouver aujourd’hui et les châtier. Le seul problème était de les repérer. Seul Milien le pouvait.
-Grrrrrr. Une fois que l’on aura retrouvé ces cimeterres et que nous aurons débarqué, Dame Garond aura intérêt à déguerpir très vite si elle ne voudra pas subir mon courroux.
Puis à Milien et à yerr-Ir :
-Est-ce que l’un de vous deux peut détecter la présence de sharites à bord du navire ? Un sort de détection des alignements sinon ?
Streen prit la garde de son épée et répliqua :
-Si tel est le cas, je m’occupe de régler leur compte. Ils savent qu’il y a des lathandrites parmi nous et ce sera nous ou eux.

[Féérune]

Sylveneige sentit une vague de découragement l’envahir. Pourquoi, pourquoi, pourquoi faut-il qu’il y ait toujours des dieux dans le décor ? Juste pour embouser les honnêtes gens, certainement, juste pour leur compliquer la vie ! je fais bien de n’en révérer aucun, c’est trop casse-petons. Pas de dieux, pas d’artefacts magiques, pas d’embrouilles !

- Moi, je vais vous dire tout net ce que j’en pense : dès qu’on retrouve ces foutus cimeterres, hop, on les jette par-dessus bord. Comme ça, à part les poissons, ils ne porteront la poisse à personne.

Milien soupira et se passa la main sur son front.

- Décidément, la sagesse n’est pas ton point fort…
- C’est impossible. Ces artefacts, s’ils étaient repêchés, continueraient à émaner une aura maléfique et à contaminer leur environnement. Imaginez…

Yerr-Ir fit une pause ; il reprit, sur un ton presque rêveur :

- Imaginez un grand danger… invisible… inodore… impalapable… un danger qui tue à faible distance, rend malade immédiatement à moyenne distance... et rend malade plus tard à longue distance, une maladie quasi-indécelable mais qui évolue inexorablement vers une mort atroce…

Le clerc avait fermé les yeux. Tous le regardaient avec stupeur.

- Les cimeterres exhalent ce type de danger. Ils contiennent un métal rare et étrange, extrêmement dangereux, qui dégage des effluves invisibles, inodores et impalpables. Des effluves mortelles. Ces effluves ont été inhibées par le pouvoir de Lathandre, mais pour un temps déterminé. Un an, deux ans s’ils ne sont pas mis à la lumière.

Yerr-Ir ouvrit les yeux et contempla Streen et Sylveneige.

- Le temple de Lathandre d’Athkatla est bâti sur un sous-sol de sept niveaux. Le dernier contient une chambre qui comporte en son centre un épais sarcophage de plomb. Ce sarcophage est destiné à contenir ce genre d’arme : une fois scellé sur les cimeterres, il sera parfaitement hermétique et le danger sera définitivement écarté.
- J’ai entendu parler de ce métal… On l’extrait en Zakhara, les mineurs ne travaillent que quelques heures pendant une durée limitée. Beaucoup d’entre eux finissent par tomber gravement malades. C’est bien payé, mais extrêmement dangereux.

Sylveneige écoutait, les yeux écarquillés de surprise. Impossible ! comment le métal, juste le métal, pouvait être dangereux ? et à ce point ?

- Bon… je suppose que nous n’avons pas le choix… Streen, si elle n’est pas dans sa cabine, pourrais-tu aller papoter avec Frizr Garong pendant que je fouille sa cabine ?

[Streen]

Streen acquiesça face aux propos de Sylveneige.
-D’accord, nous agirons ainsi. Mais il faudrait que Milien et Yerr-Ir t’accompagnent. A trois vous irez plus vite et peut-être qu’avec un sort de détection, vous parviendrez à les localiser…si elle ne les a pas déjà donné aux sharites. Bon premier objectif : voir si elle est dans sa cabine.
Il se dirigea vers la cabine de l’ogresse.

[Féérune]

Frizr Garong sortait juste de sa cabine, toujours son petit chien sur les talons. Elle aperçut Streen qui venait dans sa direction.

- Eh bien, messire Streen, êtes-vous un peu calmé ? Je ne pensais pas que le simple fait de vous toucher vous mettrait dans un tel état ! voulez-vous aller sur le pont avec moi ? je vais promener Lilo.

Elle se pencha vers son petit chien et le caressa avec affection.

[Streen]

Streen dut prendre sur lui pour résister à l’envie de se jeter sur l’ogresse, la rouer de coup et transpercer son corps à coups d’épées. « Traitresse » pensa t’il. Et elle jouait bien son jeu. Elle faisait comme si de rien n’était. A nouveau le doute le saisit sur sa culpabilité.Etait elle vraiment coupable ? Et si les cimeterres avaient été dérobés par des sharites pendant qu’ils dormaient ? Et si elle n’était pas la vraie fautive. Il n’en savait rien mais il fallait absolument que Sylveneige fouille sa cabine en fin de combles. Et puis s’il se débrouillait bien, peut être qu’il parviendrait à déstabiliser l’ogresse et à lui faire faire un faux pas qui la rendrait coupable de son acte. Pour le moment il devait se montrer poli et courtois.
-Ah Dame Garond, vous avez raison c’est vrai. Je vous prie de m’excuser pour mon geste. C’est que…j’ai une petite amie et elle s’est méprise sur notre relation en nous voyant dans votre cabine. En revanche, j’accepte votre invitation pour nous rendre sur le pont.

[Féérune]

- Ah, très bien ! venez, j'ai une boisson délicieuse à vous faire découvrir ! le capitaine a promis de faire du... du café, je crois. C'est tout à fait remarquable, on n'en trouve que fort rarement ! c'est une plante cultivée notamment à Tabaxiland, et c'est difficile d'arriver à commercer avec cette île.

Ils montèrent sur le pont, où quelques passagers discutaient agréablement avec le capitaine Englund.

Pendant ce temps-là, Sylveneige et Milien d'Otrante se glissaient dans la cabine de Frizr Garong. Le mage tenta quelques sorts de déblocage sur les malles fermées, Sylveneige inventoria les étagères et regarda sous la grande couchette de l'ogresse : rien. Dame Garong était une parfaite bourgeoise de bonne famille et c'était tout. Outre les onguents et crème de beauté, les parfums précieux, quelques beaux bijoux et des vêtements très chics, l'ogresse possédait des livres enluminés magnifiques sur lesquels Milien regretta de ne pouvoir s'attarder. Le tour de la cabine fut rapidement achevé.

Yerr-Ir vint les prévenir qu'un café était servi pour les passagers et qu'on commençait à s'étonner de leur absence. Ils montèrent rejoindre Streen sur le pont.

- Rien, Streen... Il faudra qu'on s'organise pour fouiller le reste du navire. Si tu as une idée...

[Streen]

Streen acquiesça.
-Une idée peut être pas. En revanche, je parierais que les auteurs du vol ne sont pas présents entrain de prendre le café. Ils doivent être entrain de veiller sur les cimeterres. Cela limite le nombre de suspects je pense.

[Féérune]

Très bonne remarque. Excellente même, si les passagers avaient été nombreux. Malheureusement, ce n'était pas le cas. L'Azur prenait quelques passagers, à la marge, mais son activité essentielle était le commerce entre l'île de Nimbral et les côtes les plus proches. Les passagers représentaient une distraction agréable pour le capitaine et son équipage, qui essayaient de rendre le voyage le plus attrayant possible. Le prix de la traversée mettait du beurre dans les épinards !

Il n'y avait donc pas plus d’une quinzaine de passagers, dont plusieurs étaient des enfants. Une famille originaire de Sundrah, composée des parents demi-elfes et de leurs trois enfants en bas âge, un jeune couple très discret et affable, deux vieux sires qui discutaient souvent âprement d’obscurs parchemins, un demi-orc à l’aspect peu engageant qui semblait être un chevalier noir, Frizr Garong et leur propre petit groupe.
A part les enfants, assoupis sur les genoux de leurs parents, tous buvaient avec délectation le fabuleux breuvage servi par le capitaine lui-même. Bien sûr, songeait Sylveneige, le premier suspect est le chevalier noir… mais pourquoi pas les autres, finalement…

- Streen, faudra qu’on ait une grande discussion avant le dîner… c’est pendant le dîner que nous pourrons agir et fouiller les cabines. Tous les passagers seront occupés ici. Parce que moi, je ne pense pas qu’un membre de l’équipage ait fait le coup.

[Streen]

Streen sursauta tandis que Sylveneige lui fit une remarque. jusqu'à maintenant, il scrutait chaque passager cherchant une expression inhabituelle. Malheureusement, ce n'était pas son point fort,ce dernier étant le combat. Il avait néanmoins entendu mais son enquête personnelle n'avançait guère.
-Comme tu le souhaites. De toute manière, nous devons les retrouver avant la fin de la traversée alors si tu as un plan, je suis prêt à l'écouter.

[Féérune]

Evidemment, il faut que Streen dévisage tout le monde… Exactement ce qu’il faut pour éveiller les soupçons. Ce qu’il faut pour qu’un éventuel voleur se tienne sur ses gardes. Si le voleur des cimeterres ou un Sharite est parmi les passagers, il sait que nous savons… Sylveneige ne resta pas sur ces pensées négatives, mais eut un de ses éclairs de génie.

- Mais sommes-nous sûrs que tous les passagers sont bien là ? chuchota t-elle à son compagnon.

Sans attendre la réponse, elle avança vers le capitaine.

- Quelle chance de goûter ce merveilleux café ! à part les petits, servir ce nectar à tous les passagers, c’est une petite folie, capitaine ! nous l’apprécions à sa juste valeur. Je suppose que tout le monde a adoré !
- Hélas, tous les passagers n’ont pu en profiter, dame Sylveneige. L’amie de messire Seroaunk, qui est alitée, n’est pas des nôtres pour les repas.
- Ah ! quel dommage !

Streen et Sylveneige finirent leur café et remercièrent Hert Englund. S’éloignèrent, d’un pas de promenade, jusqu’à l’autre extrémité du pont.

- Eh ! qu’en dis-tu, mon Streenounet ?

[Streen]

L’étude des expressions inhabituelles chez les personnes n’avait pas été fructueuse. Soir le voleur était parmi eux mais jouait très bien son jeu soit il n’était pas présent. Il entendit alors Sylveneige et le capitaine parler. Visiblement, il existait au moins une personne qui n’était pas présente. Evidemment, cela paraissait louche mais Streen n’en mettrait pas sa main à couper. Le voleur savait que d’un moment à un autre, ils allaient remarquer la disparition des cimeterres. Le fait de ne pas venir était le meilleur moyen de se trahir. Le terme « mon streenounet » déplut fortement à l’intéressé. Ce n’était pas le moment de se monter frivole d’autant plus que Streen avait averti à son compagne qu’ils ne continueraient pas ensemble après avoir remis les cimeterres. A l’époque, il avait accepté de partir à Evereska car sa compagne le fascinait. Désormais, c’était par obligation qu’il s’y rendait. Mais il ne préféra pas relever le terme estimant que ce n’était pas non plus le moment. Face à cette remarque, il répondit :
-Peut être que cette femme est coupable, peut-être pas. Il est également possible qu’elle soit vraiment alitée. Mais commencer les fouilles par la cabine de cette dame me parait judicieux. Est-ce que ce soir pendant qu’elle dort, on pourrait demander à Milien ou Yerr-ir de lui lancer un sort de sommeil ? Nous serons tranquille pour fouiller sa cabine.

[Féérune]

- Oui, c’est une bonne idée… Mais rien ne dit qu’elle soit seule dans la cabine ! au fait, ami ou ami-e ? Hert Englund ne l’a pas précisé. Ces chevaliers noirs, ça se balade plutôt entre frères d’armes, non ? Enfin, nous verrons bien.

Sylveneige regarda discrètement le groupe des passagers. Une discussion animée semblait se dérouler entre les deux vieux sires, probablement des clercs, et messire Seroaunk. Visiblement ils en avaient pour un moment.

- Viens, Streen, je pense avoir repéré leur cabine… Elle se trouve juste à côté de celle de Frizr.

Personne ne les regardait. Ils purent descendre l’escalier qui menait aux cabines sans se faire remarquer. Sylveneige courut vivement à la cabine de Frizr Garong et indiqua la porte d’à côté à Streen.

- C’est là. Je propose que nous entrions normalement ; si la personne qui y est proteste, nous dirons que nous nous sommes trompés de cabine et pensions trouver ici dame Garong. Mais peut-être la cabine sera-t-elle vide… Enfin, nous verrons. On y va ?

[Streen]

Streen hocha la tête suite à cette idée.
-D’accord, on y va. Mais attention, si cette personne est bien un sharite, elle se doutera que ceci n’est qu’un pretexte.

[Féérune]

Sylveneige poussa très doucement la porte. La cabine était très nette et propre. Un ordre militaire… Mais alors, pourquoi des vêtements soigneusement pliés sont-ils posés sur le coffre ? Pourquoi pas dans le coffre, leur place logique ? se demanda la rôdeuse. Son regard se porta ensuite sur les couchettes : toutes deux étaient vides.

- Streen, il n’y a personne ! aucun malade, personne d’alité ! entrons.

Sylveneige ouvrit grand la porte et ils entrèrent tous deux.

[Streen]

Alitée? Alitée de ses f... oui. Mais il n'allait pas se plaindre. C'était le moment idéal pour fouiller la pièce. Et il n'allait pas exprimer le moindre remords; Soit il n'y avait rien et il ne volerait rien, soit il reprendrait les cimeterres. Après tout, la sécurité de Toril pouvait être affectée par ces armes.
-Je me demande bien ce qu'il y a dans ce coffre.
Il se dirigea vers celui-ci et l'ouvrit.

[Féérune]

Le coffre contenait des armures et des armes. Ils n’eurent pas le temps de voir si les cimeterres s’y trouvaient, un bruit léger leur faisant relever la tête tous deux au même moment.
Streen et Sylveneige virent trop tard le recoin d’où un ennemi les visait et les atteint tous deux. Ils tombèrent à terre.

Quand ils revinrent à eux, ils étaient assis contre le coffre, enchaînés. Une femme gisait sur le sol, apparemment épuisée.

[Streen]

Lorsque Streen revint à lui, il ressentit une migraine. Ses pensées à sa vision étaient encore troubles. Que s’était il passé ? Où était il ? que faisait il ici ? La première chose qu’il vit fut le corps d’une femme qui gisait inconsciente sur le sol. Il frissonna sur cette vision. Qui était cette femme ? Pourquoi paraissait-elle épuisée ? Il regarda autour de lui et reconnut la pièce dans laquelle ils recherchaient les cimeterres. Ils ne pouvaient plus bouger. En l’espace d’un instant, il se maudit de ne pas avoir informé Yerr-ir ou Milien de leurs intentions. Comment sauraient ils où ils étaient ? Ils étaient dans de beaux draps.

[Féérune]

Seul Lumi, qui s’était perché discrètement au-dessus d’une des deux couchettes, avait échappé à l’attaque. Il se faufila vers sa maîtresse et commença à tirer sur les chaînes. Sylveneige râla un peu puis se rendit compte que le harfang avait réussi à décrocher la chaîne du coffre. Elle parvint à se dégager aisément.

- Streen, ça va ? Que s’est–il passé ? Je n’ai rien vu venir…

La rôdeuse vit la femme à terre et un gros sac, avec lequel on les avait si proprement assommés. Elle libéra Streen. En reposant la chaîne, elle poussa un cri.

- Regarde ! elle saigne !

Du sang suintait lentement du côté de la femme évanouie.

- Aide-moi à la poser sur la couchette. Après, il nous faudra une belle excuse pour nous être introduits dans cette cabine… Une idée ?

[Streen]

Streen secoua la tête.
-Non, pas vraiment d'idée. Je pensais à l'excuse de s'être trompé de cabine en voulant voir Dame Garond mais je crois que ce prétexte est vain puisqu'il semblerait que l'on nous aie vu ouvrir le coffre. D'ailleurs à propos de coffre, on devrait en profiter pour le fouiller en fin de combles tant que la femme est dans cet état.
Il aida à poser la femme sur sa couchette et demanda:
-Et elle, que lui est il arrivée? Pourquoi est elle dans cet état?
Il regarda autour de lui affolé avant de reprendre:
-A ce propos, qui nous a attaqué? Est il toujours ici?

[Féérune]

- C'est moi qui vous ai attaqués.

La voix était rauque, fatiguée. Sylveneige, qui tentait de voir où la femme était blessée, sursauta ; elle ne s'attendait pas à ce que la blessée parle.

- Qui êtes-vous ?
- Personne. Rien d'autre qu'une chevalière noire qui n'a pas su honorer son contrat.
- Un contrat ?
- Peu importe.
- Que faites-vous ici ?

La voix sèche de Seroaunk fit sursauter Streen et Sylveneige. La femme blessée eut un frémissement.

- C'est moi qui les ai appelés, Seroaunk chéri. J'ai eu un malaise.

Sylveneige saisit l'occasion.

- Eh bien, maintenant que vous semblez aller mieux, nous allons vous laisser. Voulez-vous que je vous envoie un clerc ?
- Ce serait une bonn...
- Non, jeune dame, cela ira. Maintenant je vous prie de nous laisser.

Stupéfaite, la rôdeuse se laissa docilement mettre à la porte, tirant Streen par la main.

- Streen ! c'est impossible ! que s'est-il réellement passé ?

[Streen]

Alors que Streen fut contraint de quitter la cabine, il se maudit d'avoir révélé qu'ils cherchaient les cimeterres. A présent, la jeune femme connaissait leurs intentions et elle n'allait probablement pas leur rendre. Sa vigilance serait désormais accrue. D'un autre coté, il ne pouvait pas savoir qu'elle était consciente. de plus, si elle était vraiment un chevalier noir,c'était inutile de cacher qu'ils cherchaient les cimeterres, elle devait le savoir. Et si elle ne les possédait pas? Après tout elle était vraiment alitée. Il n'y avait aps eu de mensonge.. Mais alors où étaient ils? Et si elle les avait attaqué et qu'ils étaient enchainés, pourquoi était elle blessée? Il n'y comprenait rien.
-Si tu me demandes de comprendre quelque chose, je ne saurais malheureusement te répondre. Est on certain désormais que les cimeterres sont détenus par ces deux personnes?

[Féérune]

- Je n’en sais rien… mais je pense que oui !

Ils remontèrent sur le pont, sans même s’en rendre compte. Le petit groupe qui buvait le café s’était dispersé. Les deux sires âgés, accoudés au bastingage, ergotaient avec ardeur sur la nature profonde d’une déesse quelconque, la famille demi-elfe était retournée dans sa cabine.
Sylveneige tira Streen vers le bastingage. Ils regardèrent un moment la mer, dont le calme du roulis des vagues était juste troublé par les cris des oiseaux marins.

- Streen, il y a quelque chose d’étrange. Même plusieurs. Comment se fait-il que la chevalière noire, blessée, nous ait attaqués ? Elle ne savait pas pourquoi nous entrions dans sa cabine ! elle aurait juste pu croire que nous étions chargés de lui apporter quelque chose, de la part du capitaine ou de son ami Seroaunk… Et d’ailleurs, que penser d’un ami qui refuse l’aide d’un clerc pour celle qu’il aime ? Bizarre, non ?

[Streen]

-Celle qu’il aime ? Je n’en serais pas si certain à ta place. Je crois au contraire qu’il n’a pas l’intention de la soigner. Qui sait si ce n’est pas lui qui l’aurait corrigé lui-même. Quant à savoir pourquoi elle nous a attaqué, cela ne fait aucun doute. Elle savait très bien que l’on venait pour les cimeterres et était prête à tout pour ne pas les restituer. J’ai d’ailleurs révélé qu’on devait fouiller le coffre pour vérifier s’ils étaient dedans. Pas besoin d’être devin pour comprendre. Ce qui m’ennuie c’est qu’il va falloir trouver un plan pour pénétrer dans la cabine et qu’ils vont redoubler de prudence. Crois tu que l’on doive utiliser la manière forte ? Si la femme est blessée, ce sera facile de l’achever. Mais j’aimerais quand même m’assurer que ce soient bien les coupables même si j’ai peu de doutes sur ce sujet. On devrait au moins en parler à Milien.

[Féérune]

- Non. Je veux dire, oui. Enfin, oui pour en parler à Milien, non pour l’attaque : elle ne pouvait pas deviner que nous étions à la recherche des cimeterres, elle ne nous connaissait pas. Et pourquoi aurait-elle déjà prête à attaquer ? Vu son état, elle ne pouvait pas sauter de sa couchette pour aller se dissimuler juste parce qu’elle a entendu nos pas !

Sylveneige s’abîma dans une profonde réflexion.

- Streen… La chevalière noire attendait quelqu’un, prête à l’assommer, mais pas nous.

[Streen]

Streen haussa les sourcils en entendant sa compagne.
-En es tu certaine ? Si elle s’est trompée de personne, nous a t’elle ligotée comme des saucissons ? Moi je te dis qu’il ne faut pas lui faire confiance, c’est un chevalier noir. Ces gens là sont alliés avec les sharites. Je suis certain qu’elle sait où ils sont. Grrrrrr j’enrage.

[Féérune]

- Probablement… Mais ce que j’essaie de comprendre, parce que je pense que c’est important, c’est pourquoi était-elle en embuscade, prête à frapper ? et surtout, surtout, QUI pensait-elle atteindre ? viens, allons voir Milien et Yerr-Ir. Peut-être auront-ils une idée.

Ils descendirent à la cabine. A l’intérieur, leurs compagnons étaient plongés dans une lettre qu’ils décryptaient, un parchemin posé à son côté.

- Un courrier codé ? pourquoi donc ?
- Sylveneige, sache que les petits curieux n’ont pas à connaître la teneur des messages de Maître Alaric, du clergé lathandrite luménien… La situation est assez tendue comme cela, avec le risque que les Sharites nous poursuivent pour reprendre les cimeterres. Ce qui, je pense, est désormais le cas.
- Streen pense que les chevaliers noirs qui sont à bord ont volé les cimeterres.

Yerr-Ir leva la tête.

- C’est très probable. Mais les chevaliers noirs ne font rien gratuitement, sauf peut-être pour leur propre dieu. Plutôt Baine ou Cyric que Shar ou Loviatar, d’ailleurs. Où étiez-vous, nous vous avons cherchés après ce succulent café ?
- Eh bien, nous avons tenté de fouiller la cabine des chevaliers noirs.
- Tenté ?
- Oui… Nous avons été pris de vitesse, la chevalière nous a proprement assommés !

Et Sylveneige relata toute l’aventure.

- D’ailleurs, si vous pouviez faire quelque chose contre la migraine, Yerr-Ir, nous vous en serions reconnaissants.

Le clerc acquiesça.

Yerr-Ir >> sort de soin >> Sylveneige
Yerr-Ir >> sort de soin >> Streen

Sylveneige fit part de ses réflexions.

- Ce qui est étonnant, c’est que la chevalière noire attendait visiblement quelqu’un pour lui sauter dessus, enfin, pour l’assommer.
- Quelqu’un qu’elle ne souhaitait pas tuer…

La remarque de Milien d’Otrante fit sursauter la rôdeuse.

- Mais… C’est vrai ! elle aurait plus, et encore plus facilement, nous tuer tous deux ! quelques flèches bien ajustées, à quelques pas de distance, auraient été mortelles…
- Elle attendait quelqu’un qu’elle voulait mettre hors d’état de nuire quelques instants. Probablement le temps de faire quelque action particulière…

Sylveneige réfléchissait intensément.

- Mais ce n’est pas possible…
- Que la personne en question ait été la personne qu’elle connaît le mieux à bord du navire, penses-tu ?
- Elle ne pouvait pas attendre son ami…
- Son ami, qui la laisse dans la cabine, bien que la sachant mal en point… Son ami, qui met dehors les gens venus l’aider (selon ce qu’elle lui a dit)… Son ami, qui refuse pour elle les soins d’un clerc…
- C’est très étrange, en effet !
- Non. Ne vous méprenez pas, sire Seroaunk n’est pas sans cœur. Mais les chevaliers noirs sont des gens durs, avec eux-mêmes comme avec leurs compagnons d’armes. Cela dit, il y a quelque chose…

Yerr-Ir l’interrompit.

- Milien, se peut-il que la chevalière noire soit Sombria, qui était partie pour Dorrandin ? Elle aurait espionné pour le compte de Melandis, d’après certaines rumeurs.
- Alors, il peut être possible de ravoir les cimeterres… Il se peut que je puisse avoir des arguments pour la convaincre.

Sylveneige haussa un sourcil. Se pouvait-il que Milien d’Otrante ne soit pas l’aimable mage dont elle avait le souvenir ? Un mage qui fréquente les chevaliers noirs ?