[Bâtiment] Temple d'Ilmater

[Chandara]

Voyant sa gêne, Chandara lui rendit un sourire tranquille et surenchérit :

- Moi je me suis endormie tellement c'était mauvais donc vous avez du mérite ! Mais pour revenir au sujet qui nous intéresse, nous n'avons été qu'au Loyal Paladin puis à la fontaine qui le jouxte avant le théâtre. Oh, et à la pension du Clos des Roses aussi. Mais je suis quasiment certaine qu'il ne s'est rien produit là-bas.

Arthur s'était lavé les mains car il s'était sali pour la préserver elle, elle s'en souvenait avec une certaine tendresse.

[Althéa]

Si la mention de la qualité du théâtre manostien ne fit pas sourciller d'ilmate, elle eut le mérite de faire naître une ombre de sourire sur le visage d'Yvain.

"Nous avons donc le théâtre, le Loyal Paladin, l'Abri des Arts, la fontaine et le Clos des Roses. Cela fait beaucoup d'endroits ... Mais j'ai l'impression que vous ne voulez négliger aucune piste. Par où voulez-vous commencer ? Et comment voulez-vous que l'on procède ? Nous séparons-nous ou restons-nous groupés ?"

[Arthur de Faisanlys]

Arthur jeta un regard en coin à Chandara. Il espérait qu'elle ne verrait pas d'inconvénient à ce qu'ils restent ensemble. Elle était la seule chose qui lui paraissait fiable et tangible dans cet univers trouble, à la seconde présente.
" Peut-être serait-il préférable que nous continuions tous ensemble ? Nous ne savons même pas vraiment ce que nous cherchons... Quant à une première étape... Je proposerais bien la fontaine... Je ne sais pas comment elle est alimentée, mais si je voulais empoisonner des gens aux quatre coins d'une ville, passer par l'eau me paraîtrait une solution assez efficace."
Même si dans ce cas, bien plus de gens devraient être affectés, en réalité, à moins qu'il existe plusieurs sources distinctes dans Manost.

[Chandara]

Chandara hocha bravement la tête, se rangeant naturellement à l'avis de son partenaire :

- Oui, ça me semble être une cible prometteuse : je n'ai moi-même pas touché à l'eau ce qui pourrait expliquer que je ne sois pas affectée. Mais je pense que si nous ne trouvons rien à la fontaine, il faudra procéder par élimination : ça ne devrait pas être trop difficile de savoir si Appoline ou d'autres malades sont passés par le théâtre, par l'Abri des Arts ou par le Clos des Roses. Si tant est qu'on puisse en déduire quelque-chose...

[Althéa]

Si le barde et le prêtre restèrent cois durant l'échange entre les deux paladins, ils n'en approuvèrent pas moins ce qu'ils avaient à dire. Yvain semblant avoir troqué son incessant babillage contre un silence maussade, c'est l'ilmate qui parla. Il semblait plus assuré, moins renfermé qu'à l'intérieur du temple, comme mû par un certain espoir.

"Votre hypothèse se défend. A la fontaine alors."

Et d'un pas vif, il mena les trois autres à la promenade des docks.

[Althéa]

Comme lorsqu'ils l'avaient vu lorsqu'ils étaient entrés, les deux paladins trouvèrent letemple ilmate en pleine effervescente. Et il leur sembla que le nombre des malades avait sensiblement augmenté. Malgré cela, leur arrivée en nombre ne passa pas inaperçue et très vite Frère Jaouen les rejoignit. Il semblait plus abattu et fatigué qu'il ne l'avait été jusqu'à présent.

"Les mages m'ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire de mes morceaux de tissus, dit-il désolé, ils n'ont rien pu prélever. Pour les bougies, ils ont dit que l'analyse allait prendre du temps. Je suis désolé."

Une fois de plus, il frotta le chaume de sa barbe avant de considérer Chandara totalement inquiet.

"Que s'est-il passé à la chandellerie ? Vous avez du sang sur le col de votre robe. Est-ce que je peux vous aider ?"

[Chandara]

Chandara n'avait pas bien su quoi ajouter pour soulager le pauvre homme visiblement au bord de la crise de nerfs. Dès lors, elle ne pouvait qu'espérer que les clercs Ilmates puissent lui fournir une chance de se montrer utile et de regagner un peu d'amour propre. Mais à part faire les gros yeux aux chefs des gardes pour lui faire comprendre qu'il ne servait à rien d'enfoncer Gabin, elle ne pouvait rien faire de plus tant qu'ils n'auraient pas gagné le temple.

Heureusement, ils finirent bientôt à leur destination pour constater que leur retour était plus qu'attendu. Voir tant de malades rendait la paladine nauséeuse : le combat pour sauver des vies était loin d'être terminé et elle ne tergiversa pas pour répondre à l'Ilmate :

- Ne vous en faites pas pour ça : mon ami a pris grand soin de moi.

Elle adressa un sourire à Arthur avant d'ajouter sans transition :

- Mais nous apportons de bonnes nouvelles : nous avons trouvé un antidote qui pourrait fonctionner mais il faut encore le tester. Et cet homme avec nous peut nous aider à en distiller davantage.

Elle avait tendu une des bouteilles récupérée dans la cave de la boutique, espérant que le clerc pourrait s'en servir pour soigner l'un des malades les plus atteints.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'avait rien à ajouter aux affirmations très claires de la paladine : les Ilmates étaient des spécialistes de ce genre de situations et ils avaient désormais tout en main, d'autant que certains d'entre eux, avec la guidance de Gabin, seraient probablement capables de fabriquer l'antidote en grandes quantités.
" Je veux bien servir de cobaye, si vous voulez tester l'antidote sur quelqu'un. Mais je ne suis toujours pas persuadé d'être malade..."

[Althéa]

L'ilmate écouta avec attention les paroles de Chandara. A mesure qu'elle parlait ses épaules crispées semblèrent s'abaisser sensiblement. Il esquissa une ombre de sourire. La proposition d'Arthur le laissa admiratif mais il hésita quelque peu avant de répondre.

"Je ne sais pas quoi dire. Si vous n'avez rien, l'antidote pourrait vous rendre malade. D'un autre coté, si vous êtes véritablement atteint."

Il hésita encore avant de se décider.

"Si vous voulez bien me suivre. Quoi qu'il se passe, je n'ai pas envie de vous laisser sur le pas de notre porte. Nous ne sommes pas ainsi."

Il avança un peu plus dans le temple, laissant le guet en arrière.

[Chandara]

Bien évidemment, Chandara n'avait aucune intention de laisser le paladin affronter seul cette épreuve. Un peu inquiète, elle prit la main du jeune homme avant de déclarer avec ferveur :

- C'est vraiment un geste très courageux de votre part, Arthur. Et je tiens à rester à vos côtés.

Et pour bien ponctuer sa tirade, elle déposa un léger baiser sur sa joue avant de l'entraîner vers l'intérieur du temple en s'efforçant de masquer son inquiétude.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne se sentait pas particulièrement héroïque : s'il était malade, il avait tout intérêt à recevoir un antidote. Mais si ce genre de petites choses lui valait un baiser de Chandara, ma foi, pourquoi pas en profiter... Il suivit donc la jeune femme et le clerc, même s'il se sentait un peu parjure à remettre sa vie entre les mains d'un autre dieu que le sien. Evidemment, il n'y avait pas de temple de Lathandre à Manost et il fallait qu'il se plie aux coutumes locales. Il trouvait cependant que l'air avait été beaucoup plus pur à l'extérieur...

[Althéa]

L'air, comme l'avait remarqué le jeune paladin était sûrement plus pur à l'extérieur. L’atmosphère à l'intérieur était lourde, chargé de désespoir, d'attente et des odeurs de maladie. L'ilmate emmena Arthur et Chandara vers un lit à l'écart des autres. Il expliqua, quelque peu gêné.

"C'est là que nous dormons quand nous ne veillons pas les malades. Cela fait quelques nuits qu'il ne sert plus. Mais si l'antidote vous fait quoi quoi que ce soit, je préférerais que vous ne fassiez pas mal."

Il ajouta au bout de quelques secondes.

"J'aurais préféré le tester sur moi. Croyez le bien ... Mais je ne suis pas malade."

Et il en était désolé. Il tendit une fiole à Arthur.

"Si vous voulez vous asseoir avant de boire."

[Arthur de Faisanlys]

Arthur n'avait pas peur. Il prit donc le flacon et en inspecta le contenu.
" Au fait... Quand je suis venu la première fois... Vous vouliez faire des tests, pour voir si j'étais empoisonné..."
Il regarda le clerc.
" Vous ne voulez pas vérifier, avant que je boive ça ? Ou alors vous êtes sûr que je suis touché ?"

[Chandara]

N'importe qui aurait pu prendre les paroles d'Arthur comme une tentative de tergiverser mais cela aurait été bien mal le connaître et Chandara ne s'y trompa pas, voyant même là une nouvelle preuve de l'esprit pratique qui lui manquait tant et qu'elle avait appris à admirer chez le luménien en seulement quelques jours passés à ses côtés.

L'ancienne paladine espérait sincèrement que le remède s'avère efficace, non pas seulement pour Arthur pour lequel elle se faisait un sang d'encre mais aussi pour les dizaines de malades anonymes qui pourraient alors se raccrocher à cet espoir de guérison.

[Althéa]

"Non, je ne suis pas sûr. Vous présentiez le premier symptôme alors que les paladins ne devraient pas être malades. Mais comme vous n'avez pas voulu que je vous examine, je n'ai pas voulu vous brusquer. C'est de ma faute, j'aurais dû insister dès le début."

Le clerc laissa passer un silence gêné.

"Le test n'est pas très compliqué. J'ai remarqué que les malades présentaient des sortes d’ecchymoses du coté du torse ..."

[Chandara]

Fallait-il voir une subite lueur d'intérêt dans l'expression de Chandara. En tous cas, elle ne semblait pas vouloir s'éloigner ni même détourner le regard de cet examen. Pour s'assurer qu'Arthur n'était pas malade, bien entendu ! Et pour rien d'autre ! Elle fit donc de son mieux pour se faire oublier, ce qui n'était pas si évident même en gardant le silence.

[Arthur de Faisanlys]

" Les paladins sont immunisés à la maladie, mais pas au poison, dit Arthur avec une grimace, tout en déboutonnant sa chemise. Les paladins lathandrites, en tout cas. Je ne sais pas à quoi sont formés les Saints Guerriers de la Souffrance. J'imagine que vu votre créneau, ça aurait du sens qu'ils soient mieux armés que mon ordre..."
Il dégagea ensuite sa poitrine, histoire que le clerc puisse l'examiner.

[Chandara]

Chandara se sentait soudain toute chose. Une chaleur gagnait le creux de son estomac tout comme ses joues. Elle ne parvenait pas à s'expliquer comment le paladin parvenait à provoquer cet effet sans même le vouloir mais pourtant elle avait toutes les peines du monde à détourner le regard et rassembler ses pensées. Il n'était pas si facile de se souvenir où elle se trouvait, entourée de malades. Des malades que le geste d'Arthur était peut-être en train de sauver.

La jeune femme étouffa une toux imaginaire dans son poing pour tenter de cacher la rougeur de ses joues et parvint finalement à se reprendre en s'éloignant de quelques pas avant de s'adresser à nouveau au clerc :

- Alors, frère Jaouen, qu'en dites-vous ?

[Althéa]

L'ilmate répondit à Arthur, songeur.

"Peut-être ... Mais je pense que c'est surtout parce que nous sommes tous très peu sortis ces derniers temps. Dès que les premiers malades sont arrivés, nous sommes restés ici pour les aider. Alors que si nous étions sortis dès le début pour trouver la cause des empoisonnements ..."

Son visage s'obscurcit d'une ombre de regret qui se dissipa quelques secondes puisqu'il posa un regard surpris sur Chandara avant de retourner rapidement à Arthur. Il ne tarda pas à désigner un endroit de son torse.

"Les marques sont là même si peu visibles. Je suis désolé."

[Arthur de Faisanlys]

Arthur dissimula sa déception. Il avait espéré ne pas être atteint, mais dans le fond, il savait depuis le début qu'il avait été empoisonné.
" Ce n'est pas une surprise. Je vais prendre l'antidote."
Il se tourna cependant vers la paladine.
" Chandara, je voudrais vous demander... Si mon état devait se dégrader au point que je ne sois plus conscient... ou si je devais... ne pas supporter ce produit... Pourriez-vous faire en sorte que je sois rapatrié auprès des miens ? Je ne doute pas de la grande compétence des clercs ici présents, mais... Je suis lathandrite et je voudrais... être chez moi. Si les choses tournaient mal."

[Chandara]

Chandara ne s'était certainement pas attendue à pareille déclaration qui ne manquait pas de réveiller ses inquiétudes. Arthur avait raison au fond : il se pouvait que le remède ne fonctionne pas ou même ne fasse qu'empirer son état. Touchée de la confiance qu'il lui accordait malgré tout, la jeune femme lui sourit, vint s'asseoir à côté de lui et lui prit même la main avant de déclarer avec sincérité pour le rassurer et se rassurer elle-même tout à la fois :

- Ne vous en faites pas : je ferai tout pour que vous receviez les meilleurs soins et que vous soyez auprès des vôtres si cette éventualité devait arriver. J'y resterai moi aussi !

[Arthur de Faisanlys]

Il sourit à la jeune femme, lui serra doucement la main, touché malgré lui par sa présence à ses côtés. Il ne pensait pas qu'il lui arriverait malheur, mais d'avoir vu, une seconde, l'inquiétude dans ses admirables prunelles vertes avait donné une certaine consistance au risque qu'il courait. Il prit une profonde inspiration. Il avait vu pire. Il avait survécu à la guerre. A la démence d'un nécromancien. Aux maléfices d'un ancien livre. Il n'allait pas mourir à cause d'un poison anonyme, loin de tout, après tout ça.
Alors il but l'antidote d'un trait, songeant seulement après qu'une demi-dose, voire un tiers, un quart, une cuillère à soupe, étaient peut-être suffisants.

[Althéa]

Le liquide était amer et épais mais Arthur parvint tout de même à vider la fiole. Il sentit le liquide suivre son chemin à travers sa gorge puis toutes les autres parties de son corps. Au début, il ne se passa rien puis il sentit une infinie fraicheur le parcourir. Mais cela ne fut pas douloureux, au contraire. Il eut l'impression que la fièvre qu'il avait pu avoir - même minime - disparaissait d'un coup ainsi que le mal de tête. L'antidote était manifestement puissant et le poison se dissipa sans autre coup férir.

"Alors ?", demanda l'ilmate visiblement anxieux.

[Arthur de Faisanlys]

" Et bien... Si je me fie à mes sensations... Je crois que je suis guéri."
Il sourit.
" Enfin... Je pense."
Sans songer au trouble de la jeune femme — qu'il n'avait d'ailleurs pas du tout remarqué — il souleva à nouveau sa chemise.
" Est-ce que les marques sont parties ? Peut-être qu'elles ne doivent pas partir tout de suite, cela dit, mais... J'ai la tête moins lourde, en tout cas."

[Chandara]

Et ce n'était certainement pas le seul ni même le plus inquiet à en juger par la tension visible chez la jeune femme aux côtés du paladin. D'ailleurs, la main de cette dernière s'était crispée sur la main libre d'Arthur, révélant une force sui ne transparaissait pas dans la silhouette gracieuse de l'ancienne helmite.

- Comment vous sentez-vous, avait-elle murmuré presque pour elle-même et d'une voix anxieuse et protectrice avant que le jeune-homme ne la rassure. Son soulagement fut tel qu'elle se jeta presque à son cou avant de remarquer l'inconvenance de son geste et qu'Arthur avait encore besoin d'être examiné par le clerc. Les pommettes en feu, elle était en tous cas aux premières loges pour remarquer l'efficacité de l'antidote : les marques sur la poitrine d'Arthur lui semblait s'estomper mais peut-être n'était-ce qu'une impression. En tous cas, se retrouver si près du luménien n'avait rien de désagréable tout compte fait...

- Excusez-moi, murmura-t-elle d'une voix inaudible qui s'adressait tant à l'Ilmate qu'au luménien.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur ne savait pas exactement ce que Chandara avait tenté de faire, ce qu'elle avait fait, ce qu'il aurait voulu qu'elle fasse. Il lui sourit en tout cas, la retenant par la main pour ne pas qu'elle puisse se défiler.
" Ne vous excusez pas. Je me sens très bien. Et... je suis soulagé, moi aussi. Hum. Je crois que vous vous êtes inquiétée plus que moi, au final. Je comprends : toute votre cité est menacée. Nous devrions annoncer la bonne nouvelle et commencer à distribuer l'antidote. Peut-être qu'il faudra donner un coup de main pour dénicher les composants nécessaires, ou je ne sais quoi."

[Chandara]

La façon dont Arthur la retenait discrètement mais tout de même avec une certaine insistance était tout à fait agréable et Chandara ne chercha pas à se défiler. Non, au contraire, elle s'absorba dans les paroles du paladin, son cœur lui intimant de lui dire combien il avait tort, que ce n'était pas pour les malades, pas même pour sa ville en danger qu'elle s'était inquiété le plus. Que sa santé à lui lui importait bien plus en l'occurrence. Mais elle n'osa pas : elle se sentait à la fois sotte et fragile à côté de lui : comment la jugerait-il si elle se livrait à pareille manifestation de sensibilité, lui qui semblait toujours calme et posé, pragmatique et discret. Non, elle ne pouvait pas répondre cela mais elle ne pouvait pas plus mentir :

- Oui, j'étais inquiète, je le reconnais. Mais c'est vous qui avait pris des risques. Et c'est grâce à vous que nous allons pouvoir sauver tous ces gens. Merci Arthur, de tout mon cœur !

Elle le regarda longuement, comme pour ajouter ou faire quelque-chose mais elle détourna finalement les yeux, timide et penaude et reprit à l'intention du clerc :

- Avez-vous besoin de notre aide ? Pour distribuer l'antidote ou pour tout autre chose ?

[Althéa]

Le clerc qui avait suivi l'échange avec un léger sourire mit plusieurs secondes à répondre. Visiblement, le fait que les marques s'étaient estompées ne lui avait pas échappé.

"Peut-être pouvez vous vous joindre à nous. Ainsi, nous irions plus vite. Mais je voudrais être sûr que tout va bien. Vous ne vous sentez pas trop fatigué ? Si vous voulez vous reposer un peu, n'hésitez pas. Après tout, vous l'avez amplement mérité. Vous avez déjà fait énormément pour nous.
- J'en suis en tout cas.", répondit Yvain qui cherchait déjà Appoline du regard.

[Arthur de Faisanlys]

Arthur sursauta en réalisant qu'Yvain était encore présent. Il l'avait presque oublié, celui-là, et pendant un moment il se sentit très embarrassé. Il entreprit de reboutonner sa chemise, tout en réfléchissant aux paroles de l'Ilmate.
" Je me sens bien, je vous l'ai dit. Je me sentais déjà bien avant, je me sens encore mieux maintenant. Je n'ai sûrement pas besoin de me reposer."
Il se tourna vers Chandara.
" Mais peut-être que vous... Vous avez été secouée à la Chandellerie, et je sais que la magie divine est loin de remplacer un réel repos."

[Chandara]

Perdue dans ses pensées - pas forcément en lien direct avec la situation présente - Chandara mit quelques secondes à comprendre qu'Arthur s'adressait à nouveau à elle alors qu'elle était pourtant sûre d'avoir écouté la moindre de ses paroles. Elle sursauta légèrement avant de lui répondre avec un enthousiasme un brin forcé :

- Oh, je vais très bien moi aussi. Vos soins m'ont bien requinquée ! Et je ne parviendrai probablement pas à trouver le sommeil avant de savoir que tous ces gens sont tirés d'affaire.

N'importe quelle excuse était bonne pour passer encore un peu de temps en si charmante compagnie et elle se sentait incapable d'aller faire une sieste, malgré une fatigue bien réelle, alors qu'Arthur passait ses toutes dernières heures à Manost. Une pensée bien affligeante qu'elle s'efforça d'étouffer dans l'œuf.