[Habitation] Le clos des roses

[Chandara]

Chandara n'était pas tout à fait certaine que son estomac accepte un tel traitement après des mois de privations aussi répondit-elle sans hésitation :

- Je préfère me contenter de pain, de confiture et d'un peu de thé si ça ne te dérange pas ! Mais je n'ai rien contre sortir un peu ce soir et tu devras danser avec moi ! J'espère qu'il fera beau cet après-midi et que nous pourrons passer un peu de temps d'ici là au jardin : je trouve que ces rosiers sont magnifiques ! Mais ça veut dire que nous devons me trouver une belle robe aussi !

[Althéa]

Amélie répondit presque aussitôt.

"Le temps a l'air de vouloir se mettre au beau. On sera bien dehors. Après le déjeuner, nous irons directement à la taverne chercher la robe. Ensuite, je crois que nous serons occupées un petit moment au jardin. Ce qui laissera le temps à Léonard pour se montrer. Du moins, je l'espère ... Et concernant ce soir, aucun soucis pour être ta cavalière. D'ailleurs, j'ai montré quelques pas à Appoline mais ne le dis pas. Yvain couve sa soeur comme une poule pondeuse. Il lui défend de quitter la taverne toute seule. A sa place, je ne le supporterais pas."

[Chandara]

Chandara ne pouvait être plus d'accord avec Amélie sur ce sujet : jamais elle-même n'aurait accepté que ses frères se comportent de telle façon avec elle, l'empêchant de mener sa vie et de faire ses choix en toute liberté. Mais le fait qu'Appoline était en fait la sœur d'Yvain était une révélation. Une révélation mais qui expliquait tout de même un peu son attitude à l'égard de la petite serveuse.
La jeune femme acquiesça donc mais elle était un peu distraite, impatiente d'entamer la suite du programme, ravie de pouvoir poser avec la perspective en tête qu'Arthur - dans sa lointaine commanderie - pourrait la découvrir sous un jour nouveau, à son avantage.

- Il faudra dire deux mots à Yvain. Et aussi à sa sœur d'ailleurs : il n'y a aucune raison qu'elle se laisse ainsi menée par le bout du nez !

[Althéa]

Amélie hocha la tête, visiblement d'accord avec les paroles de son amie.

"J'ai essayé mais c'est difficile. Appoline est le seul membre de la famille qu'il reste à Yvain. Les autres ont été tués par les hommes de Morféa Nwalk. Il a fui Luménis avec elle et depuis, il a toujours peur pour elle. Il est tellement angoissé qu'il a réussi à lui faire avoir peur de son ombre. Mais peut-être que si tu leur parles, que tu leur montres qu'ils n'ont presque rien à craindre ils accepteront de sortir un peu. Appoline est une jeune femme adorable et elle gagnerait beaucoup à connaître d'autres personnes que sa troupe de bardes. Non pas que les bardes ne sont pas des bonnes personnes mais il y a d'autres personnes en ville."

[Chandara]

Chandara était navrée pour le destin de leur famille qui rappelait douloureusement les heures sombres vécues récemment par leur allié d'outre-mer. Arthur n'avait fait que l'évoquer mais elle savait que lui aussi avait perdu nombre d'amis, presque des membres de sa famille étant donné les liens de fraternité qui unissait un paladin à ses frères d'armes.

Mais Amélie avait su finir sur une plaisanterie pour lui redonner le sourire avec succès et elle répondit d'un ton joyeux :

- Je ne dirais pas le contraire : certains bardes - et surtout certaines - ne sont pas si mal que ça !

[Althéa]

Amélie lui répondit, espiègle.

"Je ne vois pas du tout de qui tu veux parler. Moi, je connais des paladines vraiment très bien et je ne parle pas que d'Angèle. D'ailleurs, tu devrais lui parler à elle aussi. Lui dire que le passé c'est bien mais aller de l'avant, c'est mieux. Par contre, je ne sais pas du tout quand elle va revenir."

Tout en parlant, elle sortit le pain du four puis les confitures avant de déposer le tout devant Chandara et de mettre l'eau à chauffer pour le thé. Après quoi, elle s'attabla face à la jeune femme.

"Et si tu veux aussi parler à Léonard, lui dire que ce n'est pas parce que je ne lui ai rien dit que je n'étais pas triste qu'il s'en aille. Au contraire ... J'ai été malade pendant deux jours après son départ."

[Chandara]

Chandara s'attaqua avec appétit à la confection de sa première tartine sur le pain encore tout chaud mais elle s'interrompit le temps de tapoter sur la main d'Amélie et de lui répondre avec douceur :

- Je crois qu'il le sait même s'il est trop buté pour le reconnaître. C'est un garçon après tout et tu sais comment ils sont, non ? Mais je lui dirai, c'est promis ! De toute façon il t'apprécie bien trop pour bouder encore maintenant que vous vous êtes retrouvés.

[Althéa]

Amélie secoua la tête.

"Non et c'est bien ça le problème. Je n'ai pas de frères et je ne sais pas du tout comment ils fonctionnent. Honnêtement, très souvent, je m'y perds. Parfois, j'ai même l'impression que nous ne parlons pas la même langue. Toi qui as deux frères, tu ne pourrais pas me donner quelques pistes pour arriver à mieux communiquer avec eux ?"

[Chandara]

Chandara éclata cette fois de rire mais sans la plus petite once de malice avant de répondre d'un ton léger :

- Oh, je vois ce que tu veux dire ! Ce n'est pas parce que j'ai deux frères que je les comprends vraiment mais j'ai tout de même appris deux ou trois choses sur leur langage étrange ! Et il va de soi que je les partagerai avec toi. Déjà, ils adorent qu'on reconnaisse qu'ils ont raison, que ce soit vrai ou pas. Alors mieux vaut ne pas donner tous les torts à Léonard même si c'est lui qui est parti en te rendant triste.

[Althéa]

"Reconnaître qu'ils ont raison ... D'accord, c'est dans mes cordes. Mais est-ce qu'il faut que je leur parle en roulant des épaules et en me mettant sur la pointe des pieds ? Il y a une période où j'ai pensé que ça impressionnait Léonard mais à mon avis, il a dû simplement me trouver totalement ridicule et n'a jamais osé le dire. Pour Marvin, c'est différent. Je me suis toujours dit qu'il ne fallait pas que je lui fasse peur sinon il allait s'enfuir. Tu penses qu'un jour, il osera me présenter à vos parents ? Pas que je sois très pressée mais parfois, je me demande s'il le fera un jour."

Elle s'interrompit le temps d'engloutir une tartine et de laisser à Chandara le temps de lui répondre.

[Chandara]

Chandara n'était pas non plus en reste, engloutissant une tartine géante avec application mais pas totalement sans distinction. Elle prit donc le temps d'achever sa bouchée - et de réfléchir à ce qu'elle pourrait bien répondre par la même occasion - avant de reprendre la parole :

- Il le fera même s'il faudra peut-être que tu le brusques un peu pour cela. Je le connais, il est comme ça, trop prudent et timide. Et il n'aime pas toutes les situations où il pourrait être au centre de l'attention ou être mis en avant. C'est adorable et touchant la plupart du temps mais parfois il ne faut pas hésiter à le pousser dans le dos pour qu'il avance. Je ne sais pas... Vous en avez déjà parlé tous les deux, je suppose ?

[Althéa]

Amélie lui tendit un deuxième morceau de pain et coupa une autre tranche pour elle même et répondit.

"Non, je ne lui en ai jamais parlé. J'ai peur qu'il s'enfuie en courant si je lui parle d'officialiser quoi que ce soit. Parce que c'est un peu ça que ça veut dire si nous rencontrons qui que ce soit. Pour mes parents, c'est différent : ils le connaissent déjà mais venant de moi, ils ne se formalisent plus de grand chose. Par contre, je devrai peut-être en parler à mon père biologique si je renoue avec lui un jour, non ? Pour tes parents je ne sais pas non plus. Qu'est ce que tu en penses-toi ?"

[Chandara]

Chandara prit à nouveau le temps d’y réfléchir soigneusement avant de répondre avec sérieux, signe qu’elle prenait cette question très à cœur :

- Je pense que ton père biologique t’acceptera comme tu es et que cela lui fera plaisir que tu lui présentes un jour Marvin, surtout si vous décidez de vous marier tous les deux. Il me parait plus important que tu en parles aussi à tes parents non pas parce qu’ils risqueraient de se formaliser mais parce qu’ils seront heureux que tu aies quelqu’un dans ta vie sur qui compter.

Elle marqua une nouvelle pause, poussa un soupir et reprit :

- Quant à ma famille, ils te connaissent plus ou moins par l’intermédiaire de mes grands-parents… Mon père ne fera aucune difficulté et sera tout à fait ravi pour vous deux. Ma mère… Elle est un peu plus stricte alors il faudra mettre un peu les formes. C’est sans doute ce que redoute Marvin… Mais la plus difficile de toute à convaincre est incontestablement la grande sœur de Marvin ! Sans son soutien, rien ne serait possible. Tu as de la chance : elle est convaincue que tu es celle qu’il faut pour mon petit-frère !

Elle avait adopté un ton beaucoup plus léger sur la fin de sa tirade, dans le but sans doute de chasser les appréhensions qu’elle avait pu susciter au sujet de sa mère.

[Althéa]

Le sourire d'Amélie s'élargit de plus en plus au fil de la tirade de la paladine, marquant tout de même une pause quand elle aborda le sujet de sa mère. Pour le coup, elle n'eut plus vraiment l'air rassurée. Mais la fin la fit rire.

"Je ne sais pas si cette petite soeur est si facilement corruptible. Dans tous les cas, j'ai vraiment intérêt à me tenir à carreaux durant son séjour. Et j'espère vraiment qu'il lui plaira parce que c'est important pour moi."

Elle servit une tasse de thé à chacune avant de continuer.

"Je pense que mes parents seront heureux. Par contre, je crois qu'il faudra à un moment qu'ils rencontrent les tiens. Surtout si on veut y mettre les formes. Mais de toute façon, je ne ferai rien sans l'accord de Marvin. Ce n'est pas moi qui vais le demander en mariage."

[Chandara]

Chandara était consciente d'être parvenu à rassurer et détendre son amie et elle arborait maintenant un sourire plein de fierté. Sans s'en rendre compte, elle en était à sa troisième tartine mais son estomac commençait enfin à être comblé. Amélie de son côté avait à prendre ses propres décisions mais l'ancienne paladine était persuadé que tout se passerait bien pour elle et son compagnon. Elle répondit donc d'un ton léger :

- N'oublie tout de même pas ce que je t'ai dit à son sujet : parfois, il faut savoir forcer le destin et si tu t'y prends bien, il restera persuadé que l'idée vient de lui ! Mais vous avez encore le temps, tous les deux : Marvin est encore très jeune. Comme moi...

[Althéa]

"C'est vrai qu'il est très jeune ... Il est tellement mature que j'ai souvent tendance à l'oublier. D'ailleurs, je me demande souvent ce que les gens pourraient penser de notre couple. J'ai quatre ans de plus que lui. Certains s'en fichent complètement. Mais d'autres ... Heureusement que je ne fais pas mon âge parce que sinon, on nous jetterait des drôles de regards dans la rue. Mais tu as raison à son sujet: il faut lui laisser penser que l'idée vienne de lui. Même si je suis tout à fait d'accord avec toi : pour le mariage, nous avons complètement le temps. Il a ses études a la tour des mages et moi mes affaires de famille à régler."

Elle croqua dans une quatrième tartine.

"Arthur a l'air d'être un très gentil garçon. J'espère que vous aussi pourrez avoir plein de projets ensembles."

[Chandara]

Chandara baissa les yeux quand le sujet revint à Arthur et - malgré cette précaution - Amélie ne manqua pas de la voir rougir avant qu'elle ne tente de se cacher derrière sa tasse de thé pour répondre :

- Je l'espère aussi : c'est vraiment un garçon très doux et je me sens en confiance avec lui. Mais nous venons à peine de faire connaissance. Et je n'ai jamais connu quelqu'un comme lui. Alors j'ai un tout petit peur de m'emballer trop vite. J'ai un peu peur d'être terriblement déçue s'il est passé à autre chose quand je me rendrai à Luménis.

Elle avait une toute petite voix, signe qu'elle ne feignait pas cette crainte pourtant bien tangible.

[Althéa]

Cette fois, ce fut Amélie qui prit tendrement les mains de Chandara.

"Qu'est ce que tu veux dire par là ? Tu as peur qu'il tombe amoureux de quelqu'un d'autre ? Ce n'est pas possible Chandara. Tu ne te rends pas compte de l'effet que tu as sur les gens. Tu crois que je me serai souvenue d'une petite fille de dix ans si elle n'avait pas été exceptionnelle ? Et Arthur, tu n'as pas vu comme il te regarde, comme il a l'air heureux d'être avec toi. Je ne voudrais pas être présomptueuse mais j'ai l'impression que cela saute aux yeux. Et à ce que j'ai compris : vous vous êtes perdus puis retrouvés en ville. Tu crois que si tu ne comptais pas pour lui, il ne serait pas venu vers toi ? Non Chandara, tu peux dormir tranquille. Il n'arrivera rien jusqu'à ce que tu ailles à Luménis."

[Chandara]

Les yeux de la jeune-femme reflétait l'espoir que la barde avait peu à peu suscité en elle. C'était les paroles qu'elle avait besoin d'entendre pour chasser ses doutes et ses craintes. Elle répliqua alors d'une voix toute penaude :

- C'est très gentil à toi de dire ça. Cela me rassure un peu. Mais Arthur est très attachée à Luménis. A sa commanderie et ses compagnons. J'ai l'impression que je vais devoir faire des choix si je veux que nous allions plus loin. Mais déjà, je vais aller lui rendre visite... après avoir été rassuré ma famille : cela fait des mois que je n'ai pas donné de nouvelles et j'ai vraiment besoin de les revoir.

[Althéa]

Amélie hocha la tête.

"Tu as raison. Ils attendent sûrement de tes nouvelles. Je t'avouerais que mes parents et Marvin me manquent aussi mais je me suis promis de remettre en état le jardin. Dans tous les cas, tu sais, te voir est un vrai plaisir. Et je suis prête à parier qu'il en ira de même pour Arthur. Et pour ce qui sera de vos choix, il seront toujours bons car vous les aurez pris ensembles. Avec la distance, on passe souvent par des compromis mais crois-moi, ce n'est jamais insurmontable tant que les sentiments sont là."

[Chandara]

Amélie était bien placé pour connaître les difficultés d'une telle relation et entendre ses propos était donc plutôt rassurant. Mais - encore une fois - il lui semblait bien trop prématuré de se poser ce genre de questions : il fallait qu'elle suive son instinct et qu'elle voit comment les choses tourneraient avant de songer aux difficultés que cela pourrait occasionner.

Chandara était repue et vida le fond de sa tasse d'un trait avant de déclarer :

- Merci Amélie : c'est agréable de te retrouver ici, dans cette grande ville pleine d'inconnus. Mais je vais filer m'habiller : je nous ai déjà mises en retard avec ma grasse matinée !

[Althéa]

Quand elle revint, Amélie s'était aussi habillée pour sortir. Et visiblement, elle s'était adaptée à la grisaille manostienne. Pas de couleurs vives, pas de fanfreluches, la robe qu'elle portait avait l'air trop stricte pour elle comme un vêtement d'emprunt. Ce qui était d'ailleurs peut-être le cas. Elle l'accueillit avec un petit sourire d'excuse.

"Ce n'est pas les vêtements que je porte à Cojum mais une fois, je me suis fait embêter parce que je portais une pèlerine rouge. Je fais attention depuis."

[Chandara]

L'expression de Chandara était passée par tous les états de la surprise à une forme de colère et elle répliqua un peu vivement :

- Quoi ? Tu as été embêté pour avoir porté un vêtement de couleur ?! Quel imbécile s'est permis ce genre de choses ? Je... Je l'aurais tancé tellement vertement que lui aussi serait devenu rouge, ma parole ! Non mais quel scandale !

Les yeux verts de la jeune-femme reflétaient un sentiment proche de la furie et elle fut un instant tentée de chercher des vêtements plus voyants, par simple provocation. Mais elle renonça malgré tout : elle avait opté pour une tunique et des chausses en lin passe partout et elle avait envie de se mettre en route à présent.

[Althéa]

Amélie écarquilla les yeux, surprise par la colère subite de Chandara.

"Ne t'en fais pas. Ce n'était pas très grave. Ils étaient sur les dents avec la guerre et avec les incendies qui éclataient un peu partout. Ils m'ont simplement posé quelques questions avant de me laisser partir. Et puis tu sais, j'étais entourée de tyrites qui connaissent la loi par coeur. Il ne pouvait rien arriver."

Elle vit cependant au regard de son amie que l'expérience n'avait pas été plaisante pour autant.

[Chandara]

Chandara croisa les bras d'un air un peu buté et toujours revendicatif :

- Non mais, il vaut mieux que personne ne vienne me chercher de noises à cause de mon accoutrement sinon ça risquerait de mal se finir ! Mais, en parlant de ça, allons chercher cette jolie robe ! Ce sera un pied de nez à tous les étroits d'esprits qui ont peur de ce qui risquerait d'embellir le paysage. Rien que des jaloux conformistes je parie !

[Althéa]

Amélie eut un air un tantinet amusé puis posa avec tendresse la main sur l'épaule de Chandara.

"Calme-toi donc. Ils sont un peu butés mais la majorité ne sont pas des mauvais bougres en fait. C'est juste que depuis des années, on leur a montré une façon unique de penser. Et c'est peut-être cette unité qui permet à la ville de tenir debout tant bien que mal même après la mort de son dieu tutélaire. Enfin, ce n'est pas que ce que je pense. Je ne suis pas vraiment experte en la matière. Et puis regarde, il y a aussi des gens comme Titoeil."

[Chandara]

Chandara se calma sous l’impulsion de la barde mais elle n’avait pas pour autant changé d’avis sur le fond :

- Mais si ceux qui en ont les moyens ne donnent pas aussi d’autres exemples à suivre, la cité va vite devenir aussi morne et morte qu’un tombeau ! La discipline et l’obéissance ont du bon mais sans un minimum de fantaisie, à quoi rime la vie ? Les gens comme Titoeilet toi sont trop rares si tu veux mon avis ! Décidément, je me sens toujours plus cojumite que manostienne même après ces quelques années…

[Althéa]

"Je ne me sentirai jamais manostienne, souffla Amélie, surtout si je me rends un jour à Luménis. Un peu de discipline, c'est bien. Mais pas trop, c'est mieux. Dis-toi qu'avec le temps et la mort de Helm, les mentalités changeront peut-être. En espérant qu'on aille vers plus de tolérance et non l'inverse."

Elle soupira.

"Ce sont des gens comme Titoeil et toi qui devraient guider la ville. Et même des gens comme Yvain. En parlant de lui, allons donc à l'abri des Arts. J'aimerais profiter du jardin tant qu'il ne pleut pas."

[Chandara]

Chandara remercia son amie d’un sourire même si elle était loin de penser qu’elle serait à jour à même de guider le destin d’une cité sans parler d’un état comme Manost. Non, elle se plairait à montrer un exemple et influencer les personnes de bien autour d’elle : c’était déjà bien suffisant.

Et comme elle aussi ne voulait pas rater la trop rare occasion de bénéficier d’un après-midi ensoleillé, elle se hâta de suivre Amélie. Comme elle avait hâte de pouvoir écrire à Arthur. Comme elle avait hâte de pouvoir revoir son visage, entendre sa voix, sentir son odeur et la douceur de ses lèvres sur les siennes. Son regard s’était abîmé dans le vague mais elle pressa d’autant plus le pas vers leur destination, comme s’il s’agissait d’un premier pas.

HRP : je ne sais pas si tu comptes jouer à l’Abri des Arts ou enchaîner sur la séance de pose…

[Althéa]

Hrp : non, on va résumer ici. Si tu veux bien

Les deux jeunes femmes se rendirent donc à l'abri des Arts. Là, Chandara parla à la fois à Yvain et Appoline pendant que Mira lui se chargeait de lui trouver une belle robe. Yvain, sous l'impulsion de la paladine convint que sa petite soeur gagnerait beaucoup plus en s'ouvrant au monde qu'à rester enfermée. D'ailleurs, n'était pas à cause de cela qu'elle avait été empoisonnée ? Appoline bien qu'un peu effrayée promit qu'elle mettrait de temps en temps le nez dehors. Amélie proposa de l'emmener se promener de temps à autre.

Nina trouva à la jeune femme une robe d'une nuance vert bleuté qui mettrait à la fois en valeur ses cheveux et ses yeux. Elle laissait deviner plutôt qu'elle dévoiler, lui donnant un coté mystérieux. Et par chance, le temps s'était maintenu au beau.

Amélie enleva ses chaussures et alla chercher son matériel de dessin. Puis elle demanda à sa cadette.

"Alors, comment procédons-nous ? Tu as une idée de pose ?"