[Lieu-dit] Les ruelles interlopes du port

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Et effectivement, Berelda ne s’effaroucha pas. Après un bref instant de réflexion, elle reprit la parole, visiblement sûre d’elle :
« Si vous voulez mon avis, vous courrez à votre perte. Blancbouillon est un complet dément. Mais ça, c’est vos affaires. Vous allez m’aider à jeter ça dans le fleuve. C’est l’un des hommes de Griscieux. Quand on m’énerve, on me trouve. Après, je veux bien vous conduire chez le fou, mais ce sera vingt pièces d’or, payable d’avance. »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Berelda avait la tête sur les épaules. Elle conservait un sang-froid remarquable et parvenait même à songer à récolter de l'or au passage. Elle devait douter qu'il parvînt à sauver Jack des griffes du capitaine, et préférait une aide plus matérielle...

"Marché conclu. Simplement, je suis avec une associée, et je suis certain qu'elle m'en voudrait fort de ne pas la laisser participer aux réjouissances... nous la retrouverons au port. Non loin du vaisseau de ce cher capitaine, très probablement."

Il s'avança tranquillement pour saisir l'un des pans de la couverture qui enveloppait le corps du pirate. Il prenait soin de garder une main libre afin de dégainer son arme, si le besoin s'en faisait sentir. Pas question de se faire surprendre. Y compris par Berelda elle-même ; elle était trop vive pour qu'on lui fît confiance aveuglément.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Berelda s’était mis à suivre le faux marin. Et elle se méfiait de lui autant que lui se méfiait d’elle.

« Au port ? Près de la Dame Rouge ? »

Il y avait de la suspicion dans ses mots. En même temps, quoi de plus logique ? Malgré les dires de Kededric, il était peut-être membre de l’équipage. Tout ceci pouvait être un piège de plus.

« Je ne retourne pas au port. Si vous voulez profiter de mes services, il faudra revenir avec votre coéquipière, et avec l’argent bien sûr. On pourrait se retrouver... ici. »

Elle désigna une ruelle tortueuse que l’assassin ne devrait avoir aucun mal à retrouver.

« J’y serais au crépuscule, avec ce qu’il faut pour l’expédition. Et n’essayez pas de me duper. Vous ne seriez pas le premier à déchanter. »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Aie. Il venait de faire une erreur, et il serait délicat de tenter de la convaincre, maintenant. S'il la laissait filer jusqu'au soir, qui savait si elle serait encore en vie alors ? La forcer à retourner au port ne serait pas une bonne idée non plus...

"Bon. Je ne souhaite pas vous obliger. J'aimerais seulement être certain que vous ne finirez pas comme ce type emballé, là. Vous nous mettriez dans l'embarras. Les hommes de Griscieux vont vous chercher, je suppose que vous vous en doutez. Peut-être devrions-nous nous retrouver dans un endroit où vous n'avez pas l'habitude de loger. Ils ne chercheront pas là-bas."

Elle refuserait probablement, car elle semblait sûre d'elle. Mais elle avait de la jugeote, et la situation impliquait de prendre des décisions qui lui procureraient un minimum de sécurité.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Ho, ne vous en faites pas pour moi. Je suis consciente de ce que ces types sont capables de faire. Ils ne me trouveront pas. Je serai dans cette ruelle au crépuscule, pas avant, plus après. Soyez au rendez-vous avec l’or et votre collègue, sinon tant pis. »
Sur ce, Berelda esquissa un geste pour partir. Si Kededric ne la retenait pas, elle allait s’en aller de son côté, lui laissant sur les bras le cadavre.

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

L'assassin se contenta de hocher la tête et de regarder la jeune femme s'en aller, laissant le corps sur le pavé. Drôle de réaction... il songea qu'il serait vain de tenter de la convaincre de l'aider à se débarrasser du cadavre qu'elle avait fabriqué elle-même. Son humeur était plutôt inconstante, et il valait mieux la ménager pour l'instant.

Kededric se chargea donc de trouver un endroit plus séant à ce vulgaire pirate pour un séjour prolongé. Il suivit coupes-gorges et ruelles mal famées pour atteindre bon an mal an, au bout d'une sorte d'impasse qui débouchait sur un passage à peine assez large pour laisser se glisser un homme mince, un accès à la Houleuse. Du haut de la plateforme en bois sur laquelle il était juché, Kededric n'avait qu'à poser le corps sur le garde-fou, et le laisser basculer à l'eau. Il était quasiment invisible depuis le fleuve, et, le temps que quelque quidam remarquât un mouvement de ce côté, il serait loin. Ainsi, l'assassin se délesta-t-il de son chargement et revint promptement sur ses pas. Sa bonne connaissance des lieux lui permit de déduire qu'il ne se trouvait guère loin d'une rue plus importante, qui menait ensuite aux jetées où il avait laissé Rowan. Depuis bien plus de temps qu'une demi-heure... au moins deux heures, sinon trois, devaient s'être écoulées entretemps. La jeune femme devait être furieuse. Ou impatiente, dans le cas malheureux où elle se serait faite prisonnière. Ou les deux à la fois. Kededric sourit en essayant de deviner quelle serait sa réaction à son retour.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Mais alors que Kededric allait arriver sur les quais, il fut abordé par un étrange inconnu.
« Vous, là, une minute je vous pris ! »
C’était un homme, plutôt grand, plutôt élégant, avec un jovial sourire accroché aux lèvres. Il s’approchait, un sac sur l’épaule et la démarche assurée.
« Vous m’avez l’air intelligent. Je suis sûr que quelqu’un comme vous sera apprécier à sa juste valeur l’affaire du siècle ! Oui, l’affaire du siècle et je pèse mes mots, soyez-en assuré ! Je me présente, Ludenn Laboîte, chasseur de trésors émérite venu en cette belle ville pour écouler ses trouvailles à quelques chanceux privilégier, dont vous faites partie ! »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Allons bon. Encore un contretemps, et il n'inspirait guère confiance à Kededric. Que voulait donc lui fourguer cet individu ? Un autre cadavre, encore ? Un objet magique maudit dont il ne pourrait se débarrasser qu'en s'arrachant un bras ? Rowan attendait depuis bien trop longtemps, et l'assassin n'avait guère le temps ni l'envie de se laisser conter par un inconnu hors de sujet avec leur affaire. Néanmoins, il s'arrêta. La curiosité fut la plus forte, mais sa méfiance naturelle le gardait sur le qui-vive. Il connaissait les coups fourrés, et les types les plus engageants étaient régulièrement les plus sournois qui fussent. Lui-même en était une belle preuve...

"Eh bien... c'est mon jour de chance, on dirait. J'espère qu'il en va de même pour vous. Qu'auriez-vous donc à me proposer, l'ami ?"

S'il lui faudrait venir aux armes, il avait acquis une bonne capacité à se défendre rapidement. Et si cela ne se justifiait pas, ou que la situation tournait trop au vinaigre, il avait encore en mémoire quelques sortilèges pour le sauver d'un mauvais pas. Cependant, pour l'instant, il ne craignait que sa propre impatience.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Oui, votre jour de chance, on peut le dire ! assura Ludenn. Allons discuter affaire dans cette auberge, ce sera plus pratique qu’en pleine rue, vous en conviendrez. Mais n’ayez crainte, je devine votre temps précieux, je n’en abuserai pas. »
L’homme avait désigné un établissement à proximité. Kededric l’avait déjà fréquenté à quelques reprises. Plutôt banal, c’était loin d’être l’endroit de prédilection pour un coup fourré. La rue qui passait devant était trop large, trop fréquentée. Ludenn transpirait d’assurance. Le sac qu’il portait sur l’épaule était trop petit pour contenir un cadavre, mais assez grand pour cacher par exemple quatre ou cinq têtes humaines. D’après les bruits qui s’en échappaient, la marchandise était majoritairement métallique.

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Qu'est-ce qu'il risquait, sinon perdre encore un peu de temps ? Il lui semblait que des forces extérieures se liguaient contre lui pour l'empêcher de retrouver Rowan avant qu'elle ne perdît patience... bah, elle devait probablement bien s'occuper, elle aussi. Qui sait ? Peut-être avait-elle trouvé d'autres pistes entretemps.

"Fort bien. Quelques instants, dans ce cas. J'ai à faire, et je ne voudrais pas retarder mes associés."

Il entra à la suite du type qui portait toujours son fardeau sur l'épaule. Piquée au vif, sa curiosité ne demandait qu'à être assouvie. Il craignait une déception, mais baste... on ne pouvait pas tomber sur un trésor tous les jours...

Il y avait quelques clients dans la taverne, mais la place ne manquait pas pour discuter tranquillement à l'écart. Fort bien. Inutile d'attirer l'attention avec des marchandages louches sur une marchandise aussi louche, avec un marchand encore plus louche...

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Ludenn choisit effectivement une table isolée dans un coin. Il s’assit et fouilla dans son sac, provoquant de nombreux cliquetis.
« J’ai de nombreux articles à proposer, des ustensiles de cuisine décorés avec style notamment. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me le dire, mais ce n’est pas pour ça que je vous ai abordé. Voici ce que je vous propose. »
Il extirpa un anneau d’or finement ciselé. Il était serti d’une pierre noire aux reflets bleu-nuit. L’objet était beau, indéniablement. Si c’était une imitation, elle était très réussie. S’il était authentique, il avait sans doute une certaine valeur. Le marchand le montra à Kededric, sans toutefois le lâcher.
« Trouvé dans des ruines au milieu du désert. Il est maudit, j’en suis certain. Mais cela reste un très beau cadeau à offrir à quelqu’un que vous n’aimez pas. Cette petite merveille est à vous pour trois pièces d’or. »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

L'assassin fit une grimace qui devait être univoque lorsque le marchand évoqua des ustensiles de cuisine. Il n'était pas versé dans la camelote... ce genre de commerce n'avait strictement aucun intérêt, même en envisageant les choses sur le plan financier. Et il ne manquait pas d'or.

Cependant, l'anneau que le marchand lui montra ensuite éveilla davantage sa curiosité. Un anneau maudit ? Voilà qui ne manquait pas de piquant. Il aurait certainement l'occasion de s'en servir, dans le cadre de leur présente mission, ou par la suite... restait à savoir quelle malédiction pouvait bien opérer sur ce si petit objet. Et... à se méfier de cette affaire si alléchante. Si l'anneau était maudit car il menaçait son possesseur, qu'il le portât au doigt ou non, ce serait lui, Kededric, qui en souffrirait.

"Un prix plus que raisonnable pour une occasion de nuire à quelqu'un. Mais dites-moi, comment pouvez-vous être aussi sûr qu'il soit maudit ? L'avez-vous essayé sur vous-même ?"

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Par les cornes du dragon, je ne suis pas assez fou pour :commettre ce genre d’imprudence ! Sinon cela ferait belle lurette que ma carrière de chasseur de trésors serait arriver à son terme ! J’ai heureusement une certaine expérience des choses magiques et aussi un collègue magicien qui me rend service lorsque mon savoir ne suffit pas. Regardez, ici, ce sont des runes naines. Il est écrit : "Le fléau des voleur". J’imagine qu’à la base cet anneau a été créé pour être mis au milieu d’autres richesses afin de punir celui qui les déroberait. Simple supposition, mais j’aime me faire mes petites histoires. Quoi qu’il en soit, l’anneau n’est que plaqué or et sa pierre n’a aucune valeur réelle. Tout est fait pour dégouter celui qui pense avoir mis la main sur un bijou. J’ignore en quoi consiste exactement la malédiction mais elle doit frapper quand on met la bague au doigt. Sinon, on sent juste une sorte de mini impression propre aux objets enchantés. Vous pouvez le constater. »
Ludenn déposa l’objet sur la table. Il portait effectivement des runes et l’homme semblait des plus honnêtes.
« Trois pièces d’or pour un maléfice, c’est un bon prix. Les nains ont horreur des voleurs, alors l’anneau ne doit vraiment pas faire du bien. »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Dommage, il aurait du mal à utiliser pareil objet maudit pour leur affaire avec Rowan. Mais cela viendrait en son temps, il en était certain. Pour l'heure, il lui restait à déterminer s'il acceptait la proposition, alléchante s'il en était. Le prix était dérisoire, et cela paraissait suspect. D'un autre côté, la valeur réelle de l'objet était quasiment nulle dès lors que l'on savait de quoi il était fait... Enfin, Kededric ne prenait que rarement des risques non calculés. Celui-ci en était un, car il pouvait fort bien regretter ce choix sitôt l'anneau empoché. Il connaissait plusieurs moyens pour se débarrasser d'une malédiction, même puissante, mais rien n'indiquait que celle-ci ne l'était pas encore plus.

"Bien. J'ai encore une dernière question... pourquoi me le cédez-vous à vil prix ? Et pourquoi à moi ? Je suis certain qu'une foule de gens, à Melandis, seraient très intéressés par ce petit joujou afin de nuire à un de leur proche."

Il avait songé un bref instant à employer la magie pour déceler une quelconque tricherie, mais il n'avait plus le pouvoir d'utiliser la détection de la magie aujourd'hui. Et il ne disposait pas de sortilèges pour sonder l'esprit du malandrin.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Et pourquoi pas à vous ? Vous l’avez-vous-même dit, une foule de gens seraient intéressée, alors je choisis dans la foule. Le prix est bas pour deux raison. Un, je suis pressé. Je dois écouler le reste de mes marchandises avant la nuit ou je serai en retard pour ma prochaine expédition. Deux, l’anneau par lui-même ne vaut pas un clou et j’ignore en quoi consiste sa malédiction. Je la pense intéressante compte tenu des inscriptions, mais je peux me tromper. Voilà. Alors, intéressé ? »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

La réponse, cette fois encore, paraissait logique et simple. Tout cela pouvait dénoncer un plan parfaitement orchestré, ou au contraire, une spontanéité sincère et désintéressée... Kededric devait maintenant faire un choix. Décliner, et perdre une occasion d'obtenir à un prix ridicule un objet dont la capacité de nuisance pouvait s'avérer très utile, ou accepter et risquer de se retrouver avec un artéfact maudit qui l'obligerait à se découper les mains pour s'en débarrasser... cette seconde option paraissait peu probable, mais...

"Allons, marché conclu", souffla-t-il en détachant la bourse qui pendait à sa ceinture. "Je ne suis pas très joueur, d'ordinaire, mais seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, n'est-ce pas ?" Il piocha cinq pièces d'or dans la poche en cuir et les tendit à l'homme en souriant. "Cela vous donnera peut-être l'envie de me retrouver et de me proposer d'autres affaires, à l'avenir." Après tout, une affaire était peut-être en train de se créer en ce moment même. L'avenir le dirait...

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Ludenn sembla un peu surprit de recevoir pratiquement le double de la somme qu’il demandait. Il prit les pièces, les observa, en mordit une afin d’en vérifier l’authenticité, puis adressa un large sourire à son client.
« Affaire conclue. L’anneau est à vous. Et je penserais à revenir vous voir lors de mon prochain passage à Melandis. Quel est votre nom ? Et où puis-je vous trouver le plus facilement ? Avoir des clients fidèles, c’est pour moi une vraie aubaine, je ne vous le cache pas ! »

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Après avoir rangé son acquisition dans une pochette en cuir destinée à recevoir des composantes pour sortilèges, Kededric rendit son sourire au marchand fouilleur de vestiges.

"Vous pouvez m'appeler Velinn Dahn. J'arpente souvent le port, mais je me promène aussi parfois dans les bas quartiers. Selon mon humeur... si vous me dites que je peux vous retrouver par ici de temps à autre, j'y viendrai. Je connais assez bien les lieux."

Combien de temps, bon sang ? Rowan allait être furieuse... heureusement, il ne s'agirait pas d'une scène de ménage... mais tout de même, il espérait qu'elle avait de la patience. Sous ses atours réservés et son corps dextre, elle devait cacher un cœur aussi noir que le sien pour travailler à la guilde. Surtout en qualité d'assassine.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Et bien, Velinn Dahn, heureux de vous avoir rencontré et au plaisir de vous recroiser. J’espère alors avoir de nouvelles merveilles à vous proposer. J’espère également que vous me raconterez ce que vous avez fait de cette bague. Je suis curieux d’apprendre ses effets précis. »

Ludenn Laboîte, toujours aussi jovial, se leva, remit son sac sur l’épaule, salua d’un geste, puis quitta l’établissement. Kededric put alors retourner aux quais avec son "léger" retard.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

Les ombres s’étiraient dans les rues de Melandis. Et dans les venelles, déjà la pénombre gouvernait. Une atmosphère lugubre à souhait. Kededric et Rowan, après leur passage sur les docks, et une certaine attente, se présentaient au lieu convenu, à l’heure convenue. Ils s’étaient engouffrés dans une ruelle particulièrement sordide. Les premières secondes, ils crurent être seuls. Mais trois silhouettes émergèrent d’une porte qui venait tout juste de s’ouvrir dans un léger grincement.
« Vous avez mon or ? » fit une voix féminine.
Kededric reconnu Berelda. Alors qu’elle s’était légèrement approché, il put constater qu’elle avait troquée sa tenue légère de catin pour une tenue qui la couvrait bien d’avantage. Elle était accompagnée par deux types patibulaires, vraiment pas des tendres. L’un d’eux avait sur l’épaule un lourd marteau de forgeron. L’autre avait au poing une matraque hérissée de piques. Des armes sorties donc, mais des armes pas brandies.

[Rowan Blackwood]

Quête: L'affaire BlancBouillon

Rowan posa négligemment la main sur le pommeau de sa dague, il s'agissait là d'un échange normal d’amabilités dans ce genre de quartier. Une partie montrait qu'elle devait être prise au sérieux, l'autre que le message avait été compris mais qu'elle était de taille à faire face à deux guignols.
La jeune femme n'était pas spécialement inquiète, Kededric semblait confiant face à la femme qu'il avait abordé précédemment.

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Les lieux convenaient assez bien à un rendez-vous de ce genre. Glauque, sombre, peu accueillant... l'idéal pour démarrer une fructueuse coopération afin de se débarrasser d'une parfaite crapule. Kededric tapota sa bourse accrochée à la ceinture, et la prit en main pour en délier le cordon.

"Je ne vous ferais pas l'injure de ne pas honorer ma promesse, très chère. Il compta promptement les vingt pièces d'or demandées et les tendit à Berelda. Puis il attendit sagement sa réaction. L'assassin était serein. Il ne faisait pas entièrement confiance à la femme, mais elle avait besoin d'appuis pour éliminer l'ancien employeur de son amant, et Rowan et lui-même étaient probablement les plus aptes à la tâche. De toute manière, ces ruffians auraient été mal inspirés de tenter une bêtise à leur encontre...

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

La rousse prit les pièces, les compta et en tendit deux à chacun des hommes qui l’entouraient. Ceux-ci, attentifs, demeuraient silencieux, immobiles. La méfiance était de rigueur. Finalement, la femme reprit la parole, tout en fixant Rowan :
« Alors c’est elle ta collègue... »
Elle n’en dit pas plus à ce sujet, gardant pour elle un éventuel jugement. Elle reporta son attention sur Kededric :
« Que ce soit bien clair, je vous conduis là-bas, mais après, vous vous débrouillez. Ne comptez pas sur moi pour vous attendre. »

[Rowan Blackwood]

Quête: L'Affaire BlancBouillon

A chacun ses secrets, Rowan avait vadrouillé dans les entrailles d'un navire pirate, et cela par deux fois, sans révéler comment à son collègue. De son côté, celui-ci avait mené une affaire importante pour leur mission sans en donner les tenants et les aboutissants à la roublarde. Pour le moment cela ne portait pas à conséquence, tant que les deux comparses avaient confiance l'un envers l'autre sur leurs capacités cela ne porterait pas à conséquence.

[Kededric]

Quête : l'affaire Blancbouillon

Kededric observa le petit manège de Berelda avec un certain amusement. Elle devait être plus influente qu'il ne l'avait songé de prime abord, pour ainsi s'offrir le luxe de débourser une pièce d'or par tête de garde du corps... et pour que ces derniers ne bronchassent pas en voyant le reste de la somme atterrir dans l'escarcelle de la dame. Sans doute les employait-elle fréquemment, ou leur offrait-elle d'autres formes de compensation... il ne chercha pas à en savoir davantage. La curiosité avait ses limites, et l'intérêt de la chose était insignifiant.

"Je vous en prie. Nous ne sommes pas des débutants, et une fois sur place, nous trouverons notre chemin par nos propres moyens."

Il était prêt à partir, et plutôt impatient, d'ailleurs. L'attente de l'après-midi avait été longue, et il avait craint qu'elle ne changeât d'avis au dernier moment, ou qu'elle ne fût assassinée par quelque sbire du capitaine irascible. Leur affaire ne devait pas trop traîner, car Elena n'aimait pas les contretemps. Et elle en avait déjà supporté un auparavant.

[Rowan Blackwood]

Quête: L'Affaire BlancBouillon

A en interpréter les échanges entre Kededric et Berelda, celui-ci semblait pressé de conclure cette transaction. L'attitude de Kededric était justifiée car le temps passé ici était autant de temps perdu qui risquait de voir le capitaine Griscieux les prendre de vitesse.
De plus elle sentait bien que les complices de la nommée Berelda n'étaient pas totalement fiables, elle avait capté la lueur de convoitise qui avait illuminé un bref leur regard à la vue des pièces d'or échangées. Une lueur qui pouvait entraîner des actes irréfléchis.

[Manfred]

Quête : l’affaire Blancbouillon

« Bon, suivez-moi », répondit simplement Berelda.
Elle désigna la sortie de la ruelle et tout le groupe s’ébranla. Les deux brutes qui l’accompagnaient faisaient apparemment partie du voyage. La rousse, autant qu’eux, gardaient un œil sur les assassins. Heureusement personne ne prit d’initiative malheureuse et rien ne vint troubler la marche quasi silencieuse. Le gars au marteau marmonna juste quelques mots au type à la masse. Il parlait de bain et de prise de tête à son retour chez lui. Pas de quoi se sentir menacé. Berelda guidait avec assurance. Elle suivit un temps des rues plutôt larges. Nul doute qu’elle s’approchait du quartier bourgeois. Elle finit toutefois par bifurquer dans une venelle aux relents peu appétissants, avant de s’immobiliser devant une bouche d’égout. La nuit était alors tombée sur Melandis.