Les Antiques Cryptes

[Asmodeus]

Deux morts ! C’était peu mais c’était déjà ça de pris, sans compter le facteur psychologique qui pouvait jouer dans un sens ou dans l’autre. Asmodeus n’avait de toute façon plus l’opportunité de gamberger : il l’avait suffisamment fait depuis des heures… L’action était enfin là : bientôt, très bientôt, il allait devoir être au maximum de ses capacités mentales et physiques pour en découdre. C’était appréciable de se retrouver sous le commandement d’un homme avisé qui n’avait pas pour seule tactique celle de foncer dans le tas mais l’élu divin ne doutait pas une seconde qu’il allait tout de même se retrouver très vite au cœur des combats. Il se leva sans un mot et attrapa son sac à dos et son bâton, l’air déterminé : enfin il allait pouvoir répondre à l’appel. Ou presque car la proximité avec le sanctuaire et le début des combats allaient sans doute rendre plus difficile encore d’y résister pour rester en retrait.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Ses compagnons étant déjà prêts au départ, ils se mirent en route sans tarder, accompagnés par Ebenezer et suivis par la petite troupe de Zombies, de goules et de blêmes qui obéissaient au doigt et à l’œil au nécromancien. Parvenus à proximité de la salle-carrefour, ils firent halte et laissèrent partir un homme en éclaireur. A son retour, il annonça que les lieux étaient déserts... hormis les restes fumants de plusieurs créatures d'outre-tombe.
-Ils maîtrisent bien le renvoi de morts-vivants ! fit le fantôme.
-Et ils sont déjà dans le passage, enchaîna Wilhelm. Nous ne devons donc pas perdre de temps : Asmodeus, pourrez-vous jeter votre sortilège sur cette salle ?

[Asmodeus]

Asmodeus avait observé les restes incandescents des créatures mort-vivantes sans manifester la moindre émotion : oui, ces créatures avaient été gâchées et n'avaient certainement causé aucun mal aux croisés Kelemvorites. Mais la confiance de ces derniers de pouvoir peut-être éliminer de tels petits groupes sans grand mal pouvait éventuellement se retourner contre eux. en renforçant les prochains combattants par exemple, comme le proposait Wilhelm. Il s'avança et hocha la tête avant d'entamer son incantation au centre de la salle carrefour, avec une froide efficacité :

Asmodeus -> Profanation -> Salle-carrefour

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Si aucun son ne provenait encore du passage menant au sanctuaire, les couloirs nord et est étaient quant à eux beaucoup plus bruyants : on entendait des grognements, des plaintes, des cris gutturaux...
-Ils arrivent juste à temps, murmura Wilhelm. Nous allons les laisser passer devant : non seulement ils révéleront l'éventuelle présence de guetteurs laissés par nos ennemis mais, de surcroit, ils masqueront notre approche et essuieront projectiles et sortilèges à notre place.

[Asmodeus]

Et avec un peu de chance, l'intervention des non-morts pouvait précipiter les prêtres adverses à commettre des erreurs voire à tomber dans quelque piège. En sus, ils pouvaient désorganiser suffisamment les lignes adverses pour leur offrir des opportunités. Et dans le pire des cas, il y avait une bonne chance que leurs ennemis épuisent une partie de leurs ressources, surtout si le sortilège qu'il venait de lancer renforçait discrètement les créatures.

Tout militait pour laisser passer ces renforts et attendre encore mais Asmodeus avait du mal à ne pas trépigner littéralement d'impatience.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Ils virent bientôt surgir du couloir nord une trentaine de créatures - zombiez, goules et quelques squelettes mêlés. Peut-être obnubilés par l'appel émanant du sanctuaire, peut-être ignorant la présence d'Asmodeus et de ses compagnons à cause des monstres dont ceux-ci étaient environnés, ils se ruèrent tous droit dans le passage. Lorsqu'ils eurent totalement disparu, Wilhelm patienta une trentaine de secondes, guettant sans doute les échos d'un combat.
-Allons-y, annonça-t-il comme rien de tel ne leur parvenait. Une partie de ma troupe nous précédera, l'autre nous suivra : cela évitera les mauvaises surprises.

[Asmodeus]

D'aucuns auraient jugé qu'il demandait à ses hommes de prendre plus de risques que lui-même mais d'aucuns étaient des imbéciles romantiques férus de récits improbables de héros sans tâches. Non, en tant que chef de troupe - et lanceur de sorts qui plus est - Wilhelm adoptait une tactique saine et avisée : rien de tel que la mort du leader pour démoraliser une troupe. Non, avec leurs sorts, Asmodeus et lui seraient bien plus utiles en étant entourés de la protection relative de la poignée de gardes qui les accompagnaient. Plus que jamais vigilant, l'élu divin prit place aux côtés du vieil homme, attendant ses conseils et ses consignes autant qu'il guettait une opportunité qui pourrait éventuellement lui échapper.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

-Hum, je crois que je vais éviter de passer par le couloir, annonça alors Ebenezer. Si ces nécrophobes fanatiques t déversent leurs renvois des morts-vivants, je serai en plein dans leur ligne de mire : en dehors d'un bon vieux mur de pierre, rien ne fait obstacle à ce genre de sortilège et vous comprendrez que je tienne... à l'existence, disons. Mais soyez rassurés : je veillerai à ne jamais être très loin de vous et si j'en ai l'opportunité, je vous aiderai de mon mieux. Je le ferai d'autant plus volontiers qu'après des heures et des heures à jouer les guetteurs et les messagers, un peu d'action ne serait pas de refus !

[Asmodeus]

Asmodeus comprenait tout aussi bien les réticences et la prudence du fantôme que celles de Wilhelm. Il remercia donc Ebenezer et lui souhaita même bonne chasse avant de se concentrer à nouveau sur leur progression : il allait falloir être silencieux désormais. Et savoir réagir au quart de tour : ils n'avaient aucun droit à l'erreur étant donné le déséquilibre des forces en leur défaveur.

[Taliesin]

[Quête : L'Ascension]

Ses compagnons délaissèrent leurs torches au profit de lanternes sourdes : leur lueur était visible de beaucoup moins loin et les créatures qui les devanceraient avaient même des chances d'en maquer complètement le mince faisceau. Ainsi équipés, précédés par une partie des monstres, suivis par l'autre, ils s'engagèrent dans le corridor.

[Manfred]

[RP libre : Les pilleurs de cryptes]

« Mouais... pourquoi pas. »
Legcarn reposa le journal sur la table et vida, cul sec, sa troisième bière. Legcarn était un nain typique dans le mauvais sens du terme. Fort, bourru, cupide, il avait servi sous les ordres de l’empereur lors de la dernière guère. Le voilà borgne et bien moins riche qu’il ne l’escomptait. Depuis la démobilisation, il exerçait la profession de spadassin. Il se trouvait présentement assis dans une auberge quelconque de l’Esplanade Impériale : le Coq Gras. L’endroit était plutôt bondé en cette heure d’influence. Face à lui, un homme, élégant, charismatique, que sa mise désignait comme un barde. Il se nommait Dalvier Bellevoix. La réponse lapidaire du nain l’offusqua.
« Pourquoi pas ? C’est tout ? Allons, mon ami, c’est une affaire en or ! »
Il reprit le journal et le secoua devant le nez de Legcarn. Il s’agissait du dernier numéro du Lutin Cafteur et, plus précisément, de l’article traitant de Evelyn Carnahan.
« En or je vous dis ! répéta le barde. Une momie, un trésor, un coup à se remplir les poches en une seule nuit ! Mais faut faire vite, avant que l’archéologue monte sa propre expédition ! »
Legcarn haussa les épaules. En vérité, il savait à peine lire. De l’article, il s’était contenté du titre sans en rien montrer.
« 50 pièces d’or pour moi, conclut-il. Et dix pour chacun de mes gars.
- Vous rigolez ?! C’est une fortune !
- Hé, petit rigolo, vous nous demandez d’aller dans les cryptes de Melandis. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais c’est pas spécialement le coin le plus sûr de la cité.
- On va chercher un trésor, bougre d’imbécile ! Vous... »
Dalvier se tut. Legcarn venait de se lever, le visage empourpré. Il fallait ajouter la susceptibilité à ses nombreuses qualités.
« 50 pour moi, 10 pour les autres, répéta-t-il, lentement, d’un ton aussi dur que l’acier. À prendre ou à laisser. »
Dalvier prit la mesure de ces paroles, froissa le journal et se détourna.
« Vous avez intérêt d’être à l’heure », dit-il en s’éloignant.

* * * Le soir même, dans le cimetière... * * *

Legcarn acheva de conter les pièces. Le compte y était. Il rangea le tout dans son sac. La distribution, ce serait pour après. Il était accompagné par huit gars à la mine patibulaire.
« On vous suit », dit-il à Dalvier qui se tenait légèrement à l’écart et qui avait troqué son costume de barde pour une tenue plus sombre.
Il hocha la tête et guida le groupe jusqu’à l’entrer des cryptes...

[Asmodeus]

Comme de bien souvent, la brume s’était levée dans le cimetière, rendant flous monuments funéraires comme les irrégularités du chemin pierreux. Il en fallait évidemment bien plus pour impressionner un groupe de baroudeurs armés comme en constituait la troupe patibulaire de Legcarn. D’autant plus que les bougres n’avaient pas même eu à affronter le moindre zombi ou squelette en maraude. Non, il en fallait bien plus pour troubler ces mercenaires aguerris. Bien plus que l’entrée sombre et glacée d’un mausolée. Bien plus que ses marches dégagées et étonnamment entretenues. Bien plus que l’absence de poussière ou d’autre traces d’abandon qui suggéraient des passages récents ou fréquents.

[Manfred]

« J’ose espérer que vous savez où aller, Maître Bellevoix », grogna Legcarn, une fois en bas des marches.
Plusieurs mercenaires avaient allumé des torches. Ces dernières chassaient les ombres sur quelques mètres. Le nain, lui, tenait en son poing ganté de maille une hache éprouvée par les combats. À sa stature, on devinait le soldat qu’il avait été, du genre de ceux à avancer sans fléchir sous les flèches et carreaux ennemis. Ses reitres n’avaient pas la même envergure, encore que certains, comme cette belle blonde au regard aussi aiguisé que ses poignards et ce vieux à l’arbalète bien huilée, sortaient du lot. Le barde, face à la première intersection, se retourna.
« Il suffit Legcarn ! siffla-t-il entre ses dents serrés. Me prenez-vous pour un demeuré ? Vous avez votre fierté, j’ai la mienne, tâchons d’un peu plus nous respecter sans quoi...
- Sans quoi ? reprit le nain en arborant un affreux sourire qu’ornait une dent en or, la seule excentricité sur sa personne.
- Sans quoi... cette expédition risque d’être pénible pour tout le monde », répliqua Dalvier sans tout à fait se dégonfler.
Il agita une carte jaunie.
« On doit aller à gauche. »
Il faillit prendre la tête du groupe mais préféra laisser passer une des brutes du nain devant. On n’était jamais assez prudent, surtout ici.

[Asmodeus]

Les voix des deux protagonistes - tout comme le son des bottes des soldats qui les accompagnaient - semblaient se répercuter en échos sur les parois de roche des cryptes. La réverbération semblait présager un complexe vaste et labyrinthique justifiant la précaution d'avoir emporté une carte des lieux.

Le passage de gauche était plus étroit que le couloir d'entrée et entouré d'alcôves comportant nombre de sarcophages et urnes funéraires. La configuration des lieux força le groupe à se positionner en file indienne. La manœuvre fut promptement exécutée, figeant l'ordre établi précédemment.

Après un nouvel escalier orienté vers les profondeurs, des amoncellements de poussière et même de menus gravats firent rapidement leur apparition sur le sol, indiquant que le groupe s'enfonçait dans des zones bien moins fréquentées. En tous cas pas par des personnes ayant le souci de la propreté.

HRP : amusant que tu sois Momie majeure !

[Manfred]

Les reitres de Legcarn montrèrent assez vite de l’intérêt pour les alcôves et autres recoins qui se dévoilaient à eux. Après tout, la moindre poterie pouvait dissimuler des pièces d’or ou des pierres précieuses. Il y eut cependant, de la part du nain, des rappels à l’ordre.
« On ne touche à rien ! Et on fait attention où on marche ! »
Mis à part ces répliques autoritaires claquant dans l’air avec l’élégance d’une catapulte Mélandienne, les échanges se firent de plus en plus rares. L’on préférait chuchoter désormais plutôt que de parler, et encore. Ouvrait la marche cette blonde au regard vif dont la démarche légère et l’attention soutenue désignaient comme une roublarde. Ensuite venait le nain et, juste après, Dalvier qui, à chaque intersection, consultait sa carte et donnait la direction. Le document était approximatif vers la fin du parcours, ce qu’il préciserait en temps utile. Il n’y aurait en théorie qu’une petite zone à fouiller pour mettre la main sur le pactole. D’ici là, il espérait ne pas faire de trop mauvaises rencontres.

[Asmodeus]

Malgré les précautions, l'un des guerriers finit par marcher bruyamment sur un morceau de poterie brisée. Le son déchira l'air glacé et le voile de silence que le groupe tentait si précautionneusement de maintenir jusqu'ici. Tous se figèrent, retinrent leur respiration, tous les sens aux aguets. Le temps sembla lui-même suspendre son cours. Une seconde passa, une autre, puis cinq. Dix peut-être. Rien. Rien d'autre ne se fit entendre que la respiration contenue des vivants qui n'avaient rien à faire en ces cryptes, royaume des morts et des non-morts.

Le signal de reprendre la progression fut donné par gestes. Le groupe se remit lentement en marche. Soudain, au hasard d'un carrefour, un courant d'air plus glacé que les autres fit frémir la blonde roublarde. Un courant d'air qui - étrangement - n'affecta pas la flamme des torches. Du moins pas aussi vite qu'il ne l'aurait dû. Plusieurs secondes passèrent en effet avant que la lumière ne s'agite follement en tous sens alors que résonnait un rire aussi angoissant qu'incongru : un rire de jeune enfant.

[Manfred]

HRP : je ne l’ai pas précisé, mais il n’y a dans le groupe que des humains, sauf Legcarn bien sûr.

L’un des reitres, un jeune homme au visage marqué par la vérole, faillit s’en aller sans demander son reste. Un autre, un peu plus âgé, murmura une prière. Puis il y eut le « Vos gueule ! » de Legcarn qui ramena le calme dans ses rangs. Le nain fit un geste. Il y eut le déclique de deux arbalètes qui venaient d’être chargées. Les lames étaient sorties, le groupe était prêt à se battre. Le doyen de la compagnie serrait contre lui une fiole d’eau bénite. Legcarn se tourna vers Dalvier.
« Vous êtes tout pâle, Maître Bellevoix. J’espère que vous savez ce que vous faites. »
Car dans le cas contraire, le spadassin se contenterait de l’or qu’il avait reçu et ferait demi-tour sur le champ. Le barde, cependant, hocha la tête et articula :
« Plus de pièces d’or que vous n’en avez jamais vu. »
Le nain se tourna vers l’obscurité.
« Ce n’était qu’un rire, assura-t-il. Les rires ne tuent pas. En avant. Le temps joue contre nous. »

[Asmodeus]

HRP : c'est corrigé, merci de la précision !

Les rires ne pouvaient pas tuer, non. Mais ce qu'ils induisaient peut être. De même que la peur lorsque les circonstances s'y prêtaient. Le rire se fit à nouveau entendre, semblant provenir de tout près. L'écho du son frôla le groupe, passa à côté de chacun de ses membres, s'éteignit.

Puis une voix enfantine - sans doute celle d'une petite fille - se fit entendre droit devant eux. Depuis la direction qu'ils devaient suivre à en croire la carte du barde. Les manifestations sonores ne furent pas les seules : alors que les torches stabilisaient à nouveau leurs jeux de lumières, l'ombre d'une silhouette haute comme trois pommes se fit brièvement voir dans le couloir.

- Venez jouer ! Par ici, invita la voix de la fillette désincarnée.

[Manfred]

Plusieurs eurent un pas de recul. La prière murmurée un peu plus tôt se refit entendre, sortant d’autres lèvres crispées. Nombre des personnes composant la petite troupe n’avaient aucun mal à tuer de sang froid, mais la seule réputation du cimetière de Melandis faisait frémir les braves. Combien d’explorateurs chevronnés avaient ici perdu la vie ? Dalvier pâlit encore un peu plus. La vision de cette silhouette infantile le poussa à quelques concrètes précautions.

Dalvier > Protection contre le mal et le bien > Dalvier

Legcarn, qui ne perdait pas son sang froid, désigna de sa hache la forme indistincte.
« Butez-moi ça. »
Deux traits d’arbalètes fusèrent. La blonde, qui ouvrait la marche, s’était plaquée contre le mur pour laisser les autres tirer. Elle serrait son poignard avec une fermeté excessive.

[Asmodeus]

Les deux carreaux - pourtant tirés avec précision et promptitude - heurtèrent la paroi de pierre sans rencontrer la moindre résistance. La voix enfantine, pas le moins du monde vexée ou effrayée par cette démonstration d'agressivité à son encontre, se mua en un rire ravi.

- Encore, encore, par ici ! Vous êtes rigolos, nargua-t-elle encore les deux tireurs avant de disparaître vers la direction que le groupe était censé suivre. L'esprit semblait pour le moment plus décidé à leur faire peur qu'à les agresser directement. A moins qu'il ne s'agisse d'une ruse ou d'un test à leur encontre.

[Manfred]

Legcarn, sitôt la disparition de l’esprit constaté, se tourna vers le doyen du groupe, celui qui tenait contre lui une fiole d’eau bénite. Le vieux comprit la question de son chef en sentant peser sur lui son regard sévère.
« J’ai peut-être de quoi tenir à distance un ou deux esprits malfaisants... mais... je ne promets rien. »
L’attention du nain se porta ensuite sur Dalvier.
« On est loin ?
- Et bien, pas tellement. En fait... Hé ! »
Legcarn venait de lui subtiliser la carte pour pouvoir la regarder lui-même. Le barde, frustré, hésita à protester vertement. Il n’avait point l’habitude de se laisser marcher sur les pieds, seulement il préféra se contenter d’indiquer la position estimée de la petite assemblée.
« On est là. »
Legcarn eut un reniflement avant de rendre la carte à Maître Bellevoix.
« On continue ! Pour l’instant ! » ordonna-t-il.
La consigne était loin de plaire à tout le monde, mais ils avaient été payé, ils avaient leur code de conduite et puis surtout, défier l’autorité du nain était à peu près aussi dangereux que de rire au nez de la mort. La progression reprit donc en silence et avec moult précautions.

[Asmodeus]

Le groupe put donc reprendre sa progression sur encore quelques mètres avant d’être confronté à une nouvelle manifestation surnaturelle. Le vent glacé se fit à nouveau sentir, provoquant une vague de frisson et un affolement des flammes des torches. Dans le mouvement de panique qui en suivit, plusieurs d’entre elles allèrent même jusqu’à s’éteindre. La pénombre reprit ses droits et c’est ce moment que choisit l’apparition pour se jeter sur l’humain fermant la marche. D’un contact de la main, le petit spectre absorba une partie de la force vitale de sa victime qui devint aussitôt blême et succomba à une vague de panique et lui fit lâcher sa torche – une des dernières encore allumée.

[Manfred]

L’ordre de Legcarn fusa comme un coup de fouet.
« Bougre d’imbéciles, prenez garde aux torches ! »
Cependant, pour une fois, l’initiative de Dalvier s’avéra plus utile. Il murmura un mot, fit un geste et...

Dalvier > lumière > rapière de Dalvier

...sa lame s’illumina, repoussant les ombres et la peur qui les accompagnait. Cela n’empêcha pas l’homme de queue de partir en courant et en hurlant. Personne ne le suivit. On ralluma des torches, on s’interrogea. Le nain cracha sur les dalles avant de grommeler :
« On aurait dû prendre un clerc, foutre dieux ! »
Oui, ils auraient dû, Maître Bellevoix en était conscient depuis le début de cette histoire. Seulement, des clercs bon marché, cela n’existait pas. Sans compter qu’en trouver un intéressé par ce genre d’escapade était rien moins qu’incertain.
« Nous y sommes presque », siffla le barde entre ses dents serrées.
Il luttait contre sa propre appréhension. Le trésor était colossal d’après ce qu’il avait entendu. Et trouver cette momie pouvait également rapporter un bon paquet.
« En avant ! » déclara finalement Legcarn, qui se souciait au final assez peu de la survie de ses sbires.
On ne faisait pas d’omelette sans casser des œufs et puis, moins ils étaient à la fin, moins il y avait besoin de partager.

[Asmodeus]

Les cris de panique du guerrier ayant pris la fuite résonnèrent encore quelques temps, se réverbérant sur les parois des couloirs qu’ils avaient déjà explorés. Signal de mauvais augure, les échos du bruit prirent brutalement fin et un lourd silence le remplaça.

Le groupe poursuivait néanmoins sa progression, gagnant un couloir longiligne et étroit… Alors que le nouvel homme de queue franchissait une arcade, un grondement sourd se fit entendre. L’humain ne dut qu’à la chance et à des réflexes aiguisés par la vigilance de ne pas finir écrasé par le lourd panneau de pierre qui bloquait maintenant toute retraite. Cela ne laissait d’autre choix au groupe que de rejoindre une petite salle ovale qui figurait sur le plan du barde à une vingtaine de mètres plus loin.

[Manfred]

Comment allaient-ils sortir d’ici ? Tout le monde se posaient la question, sans la formuler ouvertement. Heureusement, des sorties, ce n’était pas cela qui manquait. Les cryptes étaient un vrai dédale qui communiquait avec nombres de cryptes et caveaux en surface. Le trajet de retour serait juste plus long. Dalvier, fébrile, se dit qu’une fois le sac plein d’or, ils auraient les ressources et surtout la motivation pour sortir de cet enfer. Il se le dit mais mémorisa quand même un parcours d’échappatoire, au cas où les choses tourneraient mal. Legcarn, lui, prit un instant pour observer le lourd panneau de pierre et ses environs immédiats. Il y avait peut-être un levier, un mécanisme pour l’ouvrir. Quoi de mieux qu’un nain pour dénicher ce genre d’éléments ? Ses investigations faites, sa cupidité le ramena vers l’avant du groupe, groupe que menait toujours la blonde au poignard. Il y avait une salle ovale à franchir, un périple à terminer.

[Taliesin]

[Quête : N'est pas mort qui à jamais dort...]

Cela faisait un bon moment que Beodacia et l'expédition menée par Dame Carnahan avaient quitté le cimetière pour pénétrer dans le dédale des Antiques Cryptes.
Combien de temps s'était-il écoulé ? Impossible à dire, dans pareil environnement. Au moins celui-ci avait-il l'avantage d'offrir bien des découvertes intéressantes à la nécromanciennes - ou, plus précisément, de lui laisser les entrevoir, puisqu'il était impossible de s'attarder.
Un événement finit par venir briser la relative monotonie de la lente progression : un éclaireur revint pour annoncer qu'un groupe de zombies leur barrait le passage.

[Beodacia]

Beodacia avait souvent à peine le temps de décrypter quelques caractères et symboles que le groupe se mettait en marche.

- Quelle tristesse...

Il est vrai qu'elle pouvait y retourner par la suite mais bon... Il fallait se faire une raison, ce n’était pas aujourd'hui qu'elle pourrait optimiser ses déplacements. elle pris donc chaque fois quelques notes sur l'emplacement des bas reliefs et le chemin qu'elle prenait, à toute fins utiles.

Cette succession de découvertes et de frustrations fut brisée par la présence de zombis sur le chemin, les zombis même s'il ne sont pas des mort vivants très puissants, car seul n'importe quel personne normalement constitué qui ne se fait pas toucher peut aisément le vaincre, en groupe ceux-ci peuvent se révéler gênants.

- Combien sont-ils ?

Gaspiller des sorts sur eux seraient sans doute excessif en tout cas si le nombre est trop petit que cela soit rentable, La nécromancienne ne voyait pas utiliser "cône de froid" ou "chaine d’éclair" des la première rencontre sur deux ou trois zombis en maraude.

[Taliesin]

[Quête : N'est pas mort qui à jamais dort...]

Les zombies n'étaient qu'une quinzaine et il ne fut aucun besoin de recourir à la magie pour s'en défaire : les gardes, expérimentés, s'en chargèrent en un tournemain et il ne fallut pas longtemps avant que la colonne ne se remette en marche. Toutefois, au cours de la demi-heure qui suivit, les signalements de groupes plus ou moins importants de morts-vivants vinrent à se multiplier : des zombies, des squelettes et des goules hantaient apparemment les parages. De quoi inciter à la prudence : se montrer trop assuré était le plus sûr moyen de se retrouver subitement débordé... Heureusement, ni dame Carnahan, ni ses hommes n'étaient nés de la dernière pluie.

[Beodacia]

La nécromancienne réagit aux dernières nouvelles par un moment de réflexion :

Sans doute la multiplication des morts vivants dans les parage était la preuve que la groupe approchait de quelque chose, bien sur les morts-vivants n’étaient jamais rares dans les cimetières, l'afflux d’énergie négative et sa concentration dû au grand nombre de cadavres pouvait lever "naturellement" des squelettes ou des zombies, sans l'intervention d'un quelconque sort de nécromancie, mais dans une quantité raisonnable... Le nombre de groupes animés en ce lieux était trop important pour être tout à fait "naturel".

- Nous approchons certainement du territoire d'un maitre de l’après vie, ou de quelque chose de cette nature. Mieux vaut rester prudents...

Dit Beodacia, pour partager ses conclusions...

[Taliesin]

[Quête : N'est pas mort qui à jamais dort...]

-Possible : après tout, la carte politique des cryptes varie assez régulièrement... répondit le sieur de Valtheim. Mais il peut aussi s'agir des vestiges de quelque troupe devenue inutile ou privée de chef. A moins, simplement, que les restes de pilleurs stupides ne les ait attirés ici...
Quelle que soit la raison de la présence de ces morts-vivants, ils ne posèrent guère de problèmes à l'expédition : de la discrétion et des itinéraires détournés soigneusement repérés par les éclaireurs lui permirent d'en éviter la plus grosse partie, tandis que les lames des gardes triomphèrent aisément de ceux qui eurent la mauvaise idée de se dresser en travers de sa route. Cependant, si la groupe avait été moins prudent et moins expérimenté, les choses auraient rapidement pu très mal tourner.
L'on finit par atteindre des zones moins fréquentées et dame Carnahan commença alors à prêter davantage d'attention aux inscriptions murales, à les comparer à des documents sortis de son sac. C'était l'occasion de haltes bienvenues : d'abord parce que cela faisait des heures que l'on marchait, ensuite parce que cela permettait à Beodacia d'examiner plus en détail bas-reliefs et autres monuments funéraires.
-Nous nous approchons... annonça l'archéologue alors qu'ils en étaient à la troisième pause de ce genre.