[Quête]Voyage d'Hélonna à Everaska (quête : Racines)

[Kasumi]

La journée avait été plutôt indolente mais l'air marin comme la fraîcheur nocturne incitait effectivement à monter se coucher. Bon, il allait peut-être falloir se lancer dans une traque des indésirables mais ma perspective de s'allonger un moment était la plus forte.

- Vous voudrez bien que je vous accompagne à votre suite, belle voyageuse ? Il me semble que votre oreiller est apprêté et moelleux comme vous l'aimez !

Déjà le rôdeur se levait pour lui offrir sa main et un charmant sourire.

[Voyageuse]

Ils ne trouvèrent nul hôte indésirable dans leur chambre. En tout cas, aucun n'était visible. Ils pouvaient, certes, défaire entièrement la literie, retourner le matelas, déplacer les meubles, s'ils voulaient s'adonner à une véritable chasse aux scorpions. Mais Sylvia semblait épuisée. Elle avait accepté la main du rôdeur avec un sourire, les joues légèrement rosies -que ce soit dû à l'alcool ou à la situation- pour monter dans leur chambre, et s'était laissée tomber aussitôt sur le lit.
" Laisse-moi me souvenir... Tu avais bien parlé de me servir d'oreiller sur le bateau ? Laisse-moi tester celui-ci... mais s'il ne me convient pas, je vais user et abuser de ton torse !"
Elle plaisantait, bien sûr, et semblait en réalité déjà un peu vaseuse. Peut-être avait-elle quelque peu abusé de l'alcool...

[Kasumi]

L'alcool était traître, effectivement, et Kasumi se sentait également la tête un peu légère. Il se défit rapidement, quoiqu'avec une certaine perte d'équilibre, de ses bottes puis du restant de ses vêtements. Il s'allongea ensuite sur le peu de place que la jeune-femme lui avait laissé de libre et déclara d'une voix un peu pâteuse peut-être :

- Mon torse est tout à ta disposition, mon amour. Et tu n'en abuseras jamais assez !

[Voyageuse]

Ils n'étaient pas vraiment en état de faire l'amour, aussi se contentèrent-ils d'un moment de tendresse qui tourna rapidement court : Sylvia s'endormit en effet en quelques minutes, sans égard pour son dévouement, tandis qu'il tentait consciencieusement de lui masser les épaules.

Ils se réveillèrent un peu moins frais et dispos qu'ils l'auraient souhaité, mais cela n'avait guère d'importance puisqu'il leur restait trois journées et deux nuits de vacances sans rien d'autre à faire que lézarder tranquillement en amoureux, discuter un peu avec les gens du cru, faire l'amour de temps en temps, veiller tard, manger et boire, faire de longues siestes et se baigner à volonté. Tout un programme...

[Kasumi]

Ils suivirent scrupuleusement ce programme dans ses moindres détails et en suivant simplement leur inspiration du moment. Le temps sembla suspendre son vol car ils ne le virent pas passer et mirent un moment en parenthèse la suite du voyage qui les attendait. Kasumi avait profité de l'une de conversations avec les gens du cru pour troquer une bouture de figuier femelle contre une petite sculpture. Une façon d'emporter un souvenir de cette halte ensoleillée...

[Voyageuse]

Ils entendirent les exclamations des enfants saluant l'arrivée du bateau, sur la plage, alors qu'ils terminaient une petite sieste à l'ombre des palmiers. Même s'ils ne pouvaient comprendre les cris d'excitation, de là où ils se trouvaient, ils en devinèrent aussitôt la signification et se hâtèrent de revenir au village.
L'arrivée de navire était visiblement un événement local : la majorité des habitants du village semblaient s'être donnés rendez-vous sur le quai, guettant l'accostage. Il y eut une dizaine de volontaires pour accrocher les cordages, des applaudissements lorsqu'on déploya la passerelle, des salutations auxquelles répondaient les passagers du navire, pour la plupart massés sur le pont.

Un homme en uniforme se posta à la sortie de la petite passerelle de bois, échangea quelques mots avec le commandant de bord, puis commença à accueillir les personnes qui descendaient, pointant leurs noms sur un parchemin, tandis que le commandant se dirigeait vers la capitainerie pour les formalités administratives. Quelques-uns des passagers furent accueillis avec enthousiasme, visiblement connus du village, mais la plupart étaient de simples voyageurs de passage. Kasumi et Sylvia comprirent alors que ce qu'attendaient les locaux, avant tout, c'était les marchandises.

[Kasumi]

Et on pouvait les comprendre là encore : aussi paradisiaque lui paraisse l'île et sa plage merveilleuse, se procurer certaines denrées - sans parler de produits manufacturés - devait être une gageure et la vie locale devait en grande partie dépendre de ces livraisons régulières. En tous cas, l'arrivée du navire avait rempli de joie et d'excitation le rôdeur : il rentrait chez lui. Et il ne le faisait pas seul. Anticipant que ce devait être un moment plutôt angoissant pour Sylvia, il lui saisit la main et s'approcha de la passerelle pour tenter de déterminer s'ils devaient réserver tout de suite leurs billets ou s'il valait mieux attendre que les opérations de débarquement aient été menées à bien.

[Voyageuse]

Personne ne semblait s'intéresser à eux, personne ne leur demanda ce qu'ils voulaient, à qui ils souhaitaient parler. Les passagers débarquaient un à un, puis, une fois que le commandant de bord fut revenu des la capitainerie, ce fut le tour des marchandises, transportées dans de grands containers par des matelots musculeux qui faisaient également office de service d'ordre : personne ne s'avisa de vouloir s'approcher sans leur permission.
La plupart des containers étaient destinés à un hangar tout proche, mais quelques marchands débarquèrent du navire pour installer une sorte de marché improvisé, vendant une partie de leurs produits aux locaux qui semblaient prêts à se les arracher.
Le commandant, resté à quai, supervisait l'opération, tandis que son associé -ou plus probablement le capitaine- était remonté à bord. La foule commençait à s'égayer, s'éloignant du quai et se concentrant vers les étals. C'était le moment idéal pour aborder le responsable du navire.

[Kasumi]

Kasumi avait effectivement attendu que la passerelle se dégage pour s'avancer vers l'homme qu'il avait identifié comme étant le capitaine puis l'aborder d'un ton hésitant :

- Bonjour, est-ce bien à vous qu'il faut s'adresser pour réserver une place à bord ? Ma compagne et moi-même souhaitons nous rendre en Helonna.

C'était direct mais au moins seraient-ils rapidement fixés sur les formalités à remplir.

[Voyageuse]

Le capitaine était un homme de haute stature, au teint mat, occupé à superviser sur le bateau le déchargement des dernières marchandises. Il leur adressa un sourire aimable.
" Pour ma part, je n'y vois pas d'objection, mais voyez plutôt avec le commandant de bord, c'est lui qui gère toutes ces choses-là, notamment l'aspect financier. C'est l'homme en uniforme, sur le quai, là-bas... Et est-ce que c'est à Luménis que vous souhaitez vous rendre ?"

[Kasumi]

Kasumi se tourna vers l'homme désigné mais puisque le capitaine lui avait posé une question, il eut la courtoisie d'y répondre d'un ton aimable :

- Luménis est notre destination finale mais nous souhaiterions atteindre le sol d'Helonna au plus tôt s'il est possible de débarquer à un autre endroit de l'île. Vous pensez que ce sera envisageable ?

Si l'homme n'en savait rien, il poserait la même question au commandement de bord.

[Voyageuse]

" Oui, nous l'avons déjà fait par le passé. Et il se trouve que cet aspect-là des choses, c'est moi qui le décide, c'est pour cela que je vous posais la question, ajouta-t-il en suivant le regard de Kasumi jusqu'au commandant. Mon commandant décidera du prix, moi de l'itinéraire. Et donc, je peux vous arrêter à Evendum, ou même avant, à Lunaros. Vous devez savoir que le choix final me reviendra : selon la météo et les courants locaux je peux décider, au dernier moment, de basculer sur un port plutôt que l'autre. Mais si vous avez une préférence, dites-la moi tout de même. Si jamais il fait beau -ce qui serait miraculeux en cette saison-, je respecterai votre choix.

[Kasumi]

Les deux destinations avaient leurs avantages : Lunaros les rapprochait de la Trouée du Rohan, plus facilement praticable mais à condition de s'acheter des chevaux. Evendum les amenaient à une région plus sauvage mais qu'il connaissait davantage. Cet itinéraire montagnard serait plus long mais plairait certainement davantage à Sylvia ce qui le décida à répondre :

- Evendum aurait ma préférence mais Lunaros conviendrait tout autant.

[Voyageuse]

" C'est parfait, je retiens votre préférence. Nous affinerons en fonction de la météo, bien sûr. Mais ce n'est pas la première fois que nous faisons halte, je vous l'ai dit, donc vous pouvez aller voir le commandant, de ma part, et lui dire que vous avez mon accord. Ah, il va vous demander si j'ai une estimation de la durée... Compte tenu des tempêtes d'équinoxe, dites-lui qu'il nous faudra probablement deux veilles pour atteindre la côte à hauteur de Lunaros, et ajoutez une petite demi-veille pour Evendum.

[Kasumi]

Près de trente jours... C'était la petite mauvaise nouvelle qui venait un peu ternir toutes les informations optimistes qu'ils venaient d'obtenir. Kasumi remercia chaleureusement le capitaine pour leur avoir consacré du temps et les avoir rassurés puis il entraîna sa fiancée vers l'homme en uniforme. Il était impatient de se faire le messager de l'arrangement convenu avec le capitaine mais aussi d'être fixé sur le prix de leur traversée, espérant ne pas aller à l'encontre d'une déconvenue.

[Voyageuse]

Le commandant était un homme plus âgé et plus trapu, aux cheveux tirant nettement sur le gris, qui ne prit que quelques instants pour réfléchir une fois que Kasumi eût exposé l'arrangement avec le capitaine.
" Ca fait dans les trente pièces d'or par personne pour Lunaros, trente-cinq pour Evendum. D'habitude, c'est un peu moins, mais ces fichues tempêtes nous font perdre au moins une demi-veille sur le temps de trajet habituel. Et il faut bien payer le gîte et le couvert... En même temps, j'imagine que vous allez dormir dans le même lit, donc on peut envisager une petite ristourne.... Disons un total de cinquante pièces d'or pour Lunaros et soixante pour Evendum ?"

[Kasumi]

Cinquante à soixante pièces d'or était encore dans leurs moyens mais allaient sévèrement grever leur budget et alléger leur bourse. Kasumi y songea un instant avant de répondre d'un ton posé :

- Oui, nous partagerons notre couchage. Nous avons les moyens de payer ce prix mais est-ce qu'il est envisageable d'envisager une ristourne plus importante si nous aidons à bord. Pour ma part, je suis plutôt bon cuisinier, je sais me battre si nécessaire et je vois de nuit également.

[Voyageuse]

Le commandant réfléchit un moment.
" Il faut que j'en parle avec le capitaine, que je voie s'il a besoin de vos talents. Pour ce qui est de la cuisine, nous avons un bon cuistot, mais peut-être pourrait-on vous confier un rôle de vigie, en effet... Quant à vos talents de combattant, j'espère bien que nous n'aurons pas à y faire appel ! Mais soit, je lui en toucherai deux mots. Et le cas échéant, en fonction de ce qu'il proposera, nous verrons de combien je peux réduire le prix. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous donner de réponse nette pour le moment..."
Il sourit.
" Sinon, sachez que le départ est prévu après-demain matin, à marée descendante... donc environ deux heures après le lever du soleil, en l'occurrence. Nous avons beaucoup à charger, décharger, marchander dans la journée de demain, et mes hommes ont mérité une escale."

[Kasumi]

Kasumi répondit que ce n'était pas grave s'il ne savait pas immédiatement à quoi s'en tenir au niveau du tarif : encore une fois, il avait les moyens de payer le prix même sans réduction mais peut-être pouvait-il mettre à profit une partie des deux prochains jours pour rendre de menus services. Il répugnait un peu à proposer des activités qui excluaient Sylvia mais ils auraient tout le temps de poursuivre ensuite leurs vacances et de profiter de l'argent économisé :

- Si vous avez besoin d'un peu d'aide pour le déchargement des caisses et faire souffler un de vos hommes, c'est aussi dans mes cordes.

[Voyageuse]

" Hum... Vous, vous tenez vraiment à réduire le prix de votre traversée ! Écoutez, aller donc rejoindre le capitaine Finat sur le pont, il vous présentera le contremaître, on vous trouvera de quoi vous occuper. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser j'ai quelques formalités à régler encore."
Sur ces dernières paroles, il se dirigea vers deux personnes qui visiblement attendaient pour l'aborder.
" Ne t'en fais pas pour moi, je trouverai à m'occuper s'ils t'embauchent pour le déchargement. Je doute qu'ils m'embauchent, moi... Mais j'irai préparer nos bagages, je trouverai peut-être aussi quelques fruits à cueillir pour emmener. Je ne suis pas sûre qu'on nous en donne beaucoup durant la traversée. A moins que tu n'aies d'autres commandes à me passer ?"

[Kasumi]

Kasumi était soulagé que Sylvia le comprenne aussi bien et semble prendre cette nécessité avec philosophie. Il lui adressa un sourire plein de reconnaissance avant de répondre tout bas :

- Pour le moment, je pense que ce sera un excellent début. Mais je pourrai certainement me libérer à un moment de l'après-midi alors peut-être serai-je alors tenté de te passer la commande de quelques baisers délicieux dont tu as le secret !

Sur un dernier regard taquin, il obéit à l'injonction du commandant et rejoignit le capitaine pour lui faire part du fruit de sa conversation.

[Voyageuse]

L'après-midi était déjà bien avancé, mais le déchargement, quant à lui, semblait interminable. Le capitaine accepta donc l'aide proposée avec reconnaissance, et Kasumi se retrouva à faire équipe avec trois malabars aux biceps impressionnants pour le déchargement des containers. Il put ainsi mettre le pied sur le navire et en visiter deux des étages, consacrés aux marchandises, dans les cales. Il comprit, en bavardant avec ses coéquipiers du jour, que l'étage le plus haut était réservé aux passagers. Les cabines les plus spacieuses, à l'arrière du navire, étaient occupées par les voyageurs les plus riches, et les plus petites à l'avant, où on s'entassait à quatre, par les hommes d'équipage. Celle de Kasumi et Sylvia serait certainement quelque part entre ces deux extrêmes.
Le temps fila plus vite qu'il ne l'aurait cru. On le libéra au coucher du soleil, et il suivit le flot des marins qui se dirigeaient vers l'auberge -le seule du village. Elle serait certainement comble ce soir. Il nota que les passagers, quant à eux, remontaient dormir dans leurs cabines à bord.

[Kasumi]

Quelque peu fourbu par le travail auquel il n'avait pas rechigné, Kasumi n'était en réalité pas mécontent de sa journée qui lui avait fait reprendre un niveau d'activité dont il était plus coutumier. Dans ces conditions, il apprécierait d'autant plus de prendre un repos tout à fait mérité. Alors qu'il suivait les marins qu'il avait côtoyés au cours des dernières heures, il se faisait l'effet d'un travailleur de retour chez lui, auprès de sa belle. Il espéra qu'elle ait pu leur réserver une petite place avant la cohue mais, dans le cas contraire, il n'aurait contre emporter leur repas en dehors de l'auberge et dîner à la fraîche sous les étoiles.

[Voyageuse]

Le halfelin tenancier de l'auberge était bien entendu ravi d'une telle influence. Mais il n'avait pas oublié ses clients, et leur avait installé une petite table dans un angle. Quant au reste de la salle, elle était comble, bien sûr. Il avait même installé de grandes planches sur des tréteaux, à l'extérieur, autour desquelles se pressaient les marins fraîchement débarqués. Trois jeunes gens du village étaient venus prêter main-forte au service, et il nota que la quasi-totalité de la cité semblait d'être donné rendez-vous sur les lieux, particulièrement la jeunesse -jeunes gens rêvant d'aventure, jeunes filles contemplant la musculature impressionnante de certains marins avec des commentaires absolument pas intimidés... pour le plus grand plaisir desdits marins dont certain escomptaient bien mettre la soirée à profit pour de tendres rencontres.
Bref, la soirée s'annonçait bruyante et agitée, et la nuit probablement tout autant.

[Kasumi]

Qu'à cela ne tienne : le bruit ne le gênait pas et Kasumi entendait tout aussi bien profiter lui aussi de la soirée. Et elle s'annonçait sous de bons auspices puisqu'il n'allait pas devoir se battre pour trouver une bonne place. Peut-être qu'en outre, une telle affluence allait amener quelques jeunes gens à s'essayer à jouer de la musique invitant à la danse. Pour l'heure néanmoins, le demi-elfe n'aspirait qu'à retrouver sa fiancée, lui voler un baiser puis se délecter d'un bon repas.

[Voyageuse]

Il y eut beaucoup de discussions, des rires gras légèrement avinés, mais aussi des chants spontanés, lancés par les marins, chants entraînants à la teneur parfois un peu osée qui les faisaient tous rire à gorge déployée. L'alcool faisait son effet, déliant les langues, relâchant les interdits, et on finit par sortir quelques instruments, flûtes, tambourins, et même une sorte de petit luth. On dégagea une piste de danse où s'étourdirent quelques couples. Mais il y avait immanquablement davantage d'hommes que de femmes, et celles-ci étaient très courtisées. Plusieurs marins lorgnaient vers Sylvia avec l'intention manifeste de vouloir emprunter à Kasumi sa cavalière, et il sentit que cela la mettait un peu mal à l'aise.

[Kasumi]

Dire qu'ils allaient devoir passer deux à trois veilles dans le confinement du navire n'était plus une perspective très réjouissante au vu de l'intérêt à peine voilé que certains marins portaient à sa fiancée. Sentant du reste que cela la mettait autant mal à l'aise que lui, il renonça bien vite à l'idée de danser et se pencha par dessus la table pour n'avoir pas à élever la voix pour demander :

- Est-ce que tu veux aller un peu te promener au clair de Lune ou peut-être remonter dans la chambre déjà ?

L'un ou l'autre lui convenaient même si la seconde solution ne permettrait sans doute pas de fuir aussi efficacement le brouhaha, surtout que leur chambre était très mal placée pour éviter ce genre de désagréments.

[Voyageuse]

" Je crois qu'une balade au clair de lune s'impose... La plage doit être déserte et bien calme ce soir !", répondit Sylvia en se levant de table.
Mais à peine avait-elle esquissé un pas qu'un jeune homme s'approcha :
" Vous dansez, mademoiselle ?
- Heu... non...
- Oh, quel dommage... Mais je peux vous apprendre, vous savez ! Je suis plutôt bon cavalier, et c'est une danse facile, vous verrez...
- Désolée... Mais je crois que mon fiancé serait jaloux."
Elle avait un peu appuyé sur le mot fiancé, mais cela ne découragea pas le jeune marin qui sourit de toutes ses dents.
" Hey, je ne parlais que de danser, voyons ! Vous n'avez pas idée, toutes ces veilles en mer sans personne à faire tournoyer dans vos bras, c'est une torture ! Et puisque nous manquons sérieusement de séduisantes jeunes filles, nous sommes contraints de nous partager les rares cavalières présentes..."
Il se tourna vers Kasumi.
" Accepteriez-vous que je vous emprunte votre cavalière juste pour une danse ? "

[Kasumi]

Kasumi voyait bien que Sylvia n'avait aucune envie de danser avec ce marin mais il ne s'était pas montré inconvenant aussi se contenta-t-il d'insister diplomatiquement et d'un ton courtois :

- Désolé jeune-homme mais ma fiancée et moi nous apprêtions à prendre l'air. Mais je suis certain que vous trouverez rapidement une autre cavalière qui sera ravie d'accepter votre proposition.

Puis, discrètement et sans hâte, il se plaça entre le marin et Sylvia pour entraîner cette dernière vers la porte, prêt toutefois à réagir si ce dernier réagissait de manière inconvenante.

[Voyageuse]

L'homme n'insista pas davantage, se contentant de maugréer dans sa barbe en les regardant s'éloigner.
La plage n'était cepandent pas aussi déserte que Sylvia l'avait escompté : il s'agissait en effet du lieu de rendez-vous romantique de tous les couples... les "officiels" comme ceux en train de se former pour la soirée ou davantage. On y croisait notamment quelques marins avec des jeunes filles du village... et même, beaucoup plus rarement, l'inverse : il y avait quelques femmes parmi l'équipage. En nette minorité, bien sûr.
Mais la plupart des tourtereaux restaient dans un périmètre assez restreint autour du village, et il leur suffit de s'éloigner un peu pour retrouver un peu d'isolement.