[Lieu] Camp de la Cavalière Rouge

[Althéa]

Les sympathisants et adeptes de la Cavalière Rouge ont pour l'instant établi leur camp près de l'enceinte de la ville. Un bon nombre de tentes disposées de façon fonctionnelle aussi bien que logique avec une discipline toute militaire. En attendant le retour de leurs grands prêtres, guerriers et adeptes s'activent dans le camp ou perfectionnent le maniement de leurs armes ...

A l'arrivée de Gaspard et de Lothar, les hommes de la Cavalière Rouge se rassemblèrent. Gaspard reconnut le jeune Antoine parmi ses hommes. Le jeune homme suite à sa blessure au cou semblait avoir vieilli de dix ans mais il l'observait attentivement, attendant les nouvelles aussi bien que les directives.

[Gaspard Hurlegloire]

Le rassemblement s’étant fait et Lothar étant toujours visiblement un peu éprouvé par les récents événements, Gaspard décida de faire un petit discours. Il repéra Antoine mais, pour l’instant, son devoir de prêtre et capitaine primaient sur les relations personnelles. Il s’exprima de sa voix puissante, marquée de conviction :
« Fidèles de la Cavalière Rouge, fidèles de Tempus... »
Il ne fallait pas oublier ces derniers, il y en avait dans le camp et en nombre. Les deux ordres demeuraient très proches et bon nombre de Tempusiens hésitaient encore à se convertir.
« ...la cérémonie du souvenir approche. Prudence et exemplarité sont nos maîtres mots. N’oubliez pas que la ville est en proie à des agitateurs. N’oubliez également pas ce que nous représentons pour le peuple. Nous sommes le bouclier de la cité bénie, sa fierté conservée. Soyez dignes ! Soyez courtois ! En cas de trouble, votre priorité est de protéger les civiles ! Nous partirons dans peu de temps. Tenez-vous prêts. »
Il salua puis se détourna. Il invita alors Antoine à le suivre jusqu’à la tente de commandement. Il avait besoin de lui parler à peu près autant qu’il devait s’entretenir avec les espions.

[Althéa]

Antoine le suivit sans attendre jusqu'à la tente de commandement. Grave et digne comme l'exigeait la circonstance, il était plus sérieux que tous les adolescents de son âge. Une fois entré, il ne parla pas, attendant que son aîné prenne la parole comme il en avait l'habitude. Il peinait à se remettre de l'attaque de la louve-garou dans laquelle il avait failli perdre la vie mais il se tenait droit autant qu'il le pouvait, engoncé dans son armure désormais trop lourde pour lui.

De son coté, Lothar était allé à la rencontre des maîtres espions. Gaspard avait donc toutes la latitude pour parler.

[Gaspard Hurlegloire]

Après avoir jeté un regard à Lothar et aux espions, le capitaine déposa son casque sur un tréteau et se tourna vers Antoine. La dernière fois qu’il l’avait vu, c’était juste avant qu’il ne parte à la rescousse d’Arthur et ne rencontre cette écervelée de Chandara. Il était alors encore un quasi anonyme du culte de Tempus. Maintenant, il était au service de la Cavalière Rouge et considéré comme un héros de guerre. Que d’événements en si peu de temps... Que d’épreuves... Gaspard se pencha et posa une main sur l’épaule de l’adolescent.
« Ça va ? » lui demanda-t-il simplement.
Il n’y avait plus dans sa voix la rigidité militaire.

[Althéa]

La réponse de l'adolescent ne se fit pas attendre. Lui-même, s'il donnait le change devant les hommes de la Cavalière Rouge laissait tomber le masque stricte en privé sans pour autant manquer à son aîné d'un quelconque respect.

"Je vais bien."

Lui-même s'était converti au culte de Hurlegloire sans qu'il ait à lui demander quoi que ce fut.

"Avez-vous des consignes à me donner pour les heures à venir ?"

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard ne savait que penser de la conversion d’Antoine. En vérité, beaucoup de choses en ce moment le dépassaient. S’occuper une cité c’était autre chose que de mener une bataille. Son nouveau statut, ses nouvelles responsabilités, les nouveaux événements, tout allait trop vite. Il avait l’impression d’être pris dans un tourbillon. Rien qu’en cet instant, il aurait aimé pouvoir s’assoir tranquillement avec le novice pour lui parler, pour le former. C’était une de ses attributions. Mais la cérémonie était imminente et l’affaire des incendies n’était pas réglée. Avait-il encore raisonnablement le temps d’avoir à sa charge un novice ? Cumuler le devoir d’un prêtre et d’un capitaine, ce n’était pas simple, il le découvrait. Un léger trouble passa sur sa figure burinée avant qu’il ne réponde :
« Tu sembles épuisé. Ce soir, pas de folie. La ville n’est pas sûre. »
Il se redressa.
« J’ai beaucoup à te dire mais le temps me manque. Demain, j’essaierai de le trouver. Je tiens cependant à te féliciter pour le courage dont tu as fait preuve face au loup-garou. »

[Althéa]

Antoine hocha la tête.

"Je pensais rester ici de toute façon. Non que je ne me sente pas solidaire de tous ces gens mais ... Si la ville n'est pas sûre, vous risquez de vous inquiéter pour moi et vous n'avez pas besoin de cela."

Il eut un léger sourire, visiblement ému d'apprendre qu'Hurlegloire désirait s'entretenir avec lui et parut même fier quand il mentionna Louve.

"Vous savez, je l'ai attaquée car il le fallait. Elle menaçait les hommes et elle était tout près de moi. Il était normal que je prenne part au combat."

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard hocha la tête. Qu’Antoine ne vienne pas à la cérémonie le rassurait. C’était plus raisonnable. Pour autant, si l’adolescent avait voulu y aller, il aurait eu bien du mal à refuser à cause de l’importance de l’événement.
« Très bien. C’est sage de ta part. Tu peux partir. On se parlera plus longuement demain. »
Sur ce, le colossee pivota vers Lothar et les deux espions. Il s’approcha d’eux afin de voir où ils en étaient.

[Althéa]

Lothar Strode parlementait avec deux hommes identiques en tous points. Mêmes cheveux noirs, mêmes yeux bruns, mêmes vêtements à la mode manostienne. Pourtant, il ne voyait pas double. Pour le moment, ils écoutaient, figés dans la même attitude. A l'arrivée de Gaspard, ils se tournèrent vers lui d'un même geste et parurent surpris par l'allure imposante du colosse. Le haut prêtre de la Cavalière Rouge voulut savoir.

"As-tu des consignes supplémentaires à leur donner concernant les éléments qu'ils doivent rechercher sur nos quatre suspects ?"

[Gaspard Hurlegloire]

« Pas vraiment, répondit Gaspard en jaugeant du regard les deux espions. L’affaire est simple. Nous avons nos suspects. Apportez-nous du concret. Je m’occuperai de ça après les cérémonies. Tâchez donc de me fournir un rapport d’ici demain midi. Si vous avez des questions, c’est le moment. »
Et si ce n’était pas le cas, il serait temps pour les fidèles de la Cavalière Rouge de se mettre en route pour le lieu de la cérémonie du souvenir.

[Althéa]

Lothar eut l'air d'hésiter avant de poser sa question.

"As-tu besoin que je te rappelle comment va se dérouler la cérémonie du souvenir ? A mon avis, nos faits et nos gestes seront beaucoup observés aussi bien par la population que les autorités religieuses. Quoi qu'il se passe, ils nous attendront au tournant."

[Gaspard Hurlegloire]

Il semblait à Gaspard avoir le programme en tête. Seulement, il y avait tant d’autres choses dans son esprit en ce moment qu’il pouvait fort bien avoir oublié quelque chose. Une erreur, même infime, pouvait coûter cher dans ce nœud de vipères qu’était devenu la capitale Manostienne.
« Ce n’est pas de refus. On ne sera jamais assez bien préparé. Précise-moi également le rôle que tu veux que je joue dans cette histoire, si tu as préparé quelque chose de particulier me concernant. »

[Althéa]

Lothar acquiesça

"Ce qu'on attend de nous est surtout l'uniformité. Par contre, pas de cris, pas de larmes, simplement un visage fermé. Nous scanderons le nom de notre disparu en même temps que les autres. De plus en plus fort puis de plus en plus bas. Par contre, je m'interroge sur notre arrivée à la place du temple. En même temps ou avant les autres obédiences ?"

[Gaspard Hurlegloire]

« Je crois que toutes les obédiences savent déjà qu’on compte occuper la place qui nous revient de droit. Les bâtons qu’ils cherchent déjà à nous mettre dans les roux le prouvent amplement. Les Tormites, notamment, nous craignent car ils sont illégitimes. Seul les faveurs du haut prélat leur permettent de ne pas faire profil bas. Ils n’ont rien fait de notable dans la guerre. Rien ! L’enjeu de cette cérémonie, de la suivante, puis du tournoi, c’est le peuple. La Cavalière Rouge, et par extension Tempus, rassemble nombre de noms qui vont être prononcés ce soir et demain. Nous sommes premiers par les faits d’armes. Le tout est que le peuple le sache. On se met en premier, si tu es d’accord bien sûr. »
Une lueur de détermination brilla dans le regard du colosse. Il n’éprouvait que dégout pour les viles manœuvres politiciennes qui rongeaient Manost. Il fallait quelqu’un de fort pour diriger cette ville. Il fallait se montrer fort en toutes circonstances.

[Althéa]

La réponse ne se fit pas attendre.

"Je suis entièrement d'accord. Ainsi, la symbolique sera d'autant plus forte. Il y aura beaucoup de manostiens témoins. C'est surtout à leur yeux que nous devons prendre notre place. Et nous le confirmerons au tournoi demain. Je suis persuadé que l'un des représentants d'une des obédiences sera un peu surpris de me voir sur pied, tu ne penses pas ? Peut-être le trouverons-nous en observant bien ..."

[Gaspard Hurlegloire]

« Cette soirée peut être très instructives si nous observons assez, oui, en effet. Sauf que nous, je veux dire, toi et moi, ne sommes pas les mieux placer pour observer. Car nous-mêmes, on sera regardé, étudié. Je conseille une attitude inébranlable et donc digne du moment qui s’annonce. Je vais en revanche donner des ordres pour que nous puissions avoir assez d’yeux et d’oreilles pour ne rien rater. »
Gaspard faillit se détourner, mais il ajouta :
« Notre contrôle sur l’armée nous offre un accès facile aux rapports de bataille. Je crois qu’il serait judicieux de s’en servir pour savoir exactement ce qu’on fait les dirigeants des autres obédiences durant la guerre. Demain, il y aura un tournoi. Demain, les armes parleront. Mais, tôt ou tard, c’est par les mots qu’il faudra se battre. Autant nous préparer. »

[Althéa]

"Ce que tu dis est vrai. Et plus notre position sera forte plus nous aurons d'alliés et donc de légitimité. Je pense que toutes les obédiences sont en train de choisir leur champion pour le tournoi. Ton entrée en lice n'est pas passée inaperçue. Je ne sais pas si quiconque osera mener une attaque frontale au milieu de la foule mais mieux vaut être prudent. Maintenant, si nous voulons arriver avec une avance confortable, mieux vaut nous mettre en route."

Il donna le signal à ses hommes qui se mirent rapidement en formation, prêts à partir.

[Gaspard Hurlegloire]

Gaspard jeta un bref regard à sa tenue. Étant vêtu de neuf, il était forcément présentable. Alors il emboîta le pas à Lothar. Les hommes se mettaient en formation. Il donna quelques ordres pour que certains de ceux-ci se montrent très attentifs. Puis le colosse gagna sa place. Tout devait être parfait. Il l’avait assez répété. L’heure des préparatifs était révolue. Maintenant, il fallait y aller.

[Althéa]

Ils partirent donc sans attendre. Sûrs de leur position, disciplinés. Chaque homme, de la simple enseigne au capitaine en passant par les fantassins, tous savaient ce qui se jouait autour d'eux et qu'ils avaient une place à prendre dans l'avenir de la ville. Ils marchèrent du même pas martial. Autour d'eux, les badauds s'écartaient, impressionnés ou admiratifs. Certains allèrent même jusqu'à les suivre et un attroupement se forma derrière eux. Oubliant pour quelques instants la défaite, ils les accompagnèrent tête haute jusqu'à la place du temple.

hrp : je poste là-bas.

[Althéa]

Ils partirent donc sans attendre. Sûrs de leur position, disciplinés. Chaque homme, de la simple enseigne au capitaine en passant par les fantassins, tous savaient ce qui se jouait autour d'eux et qu'ils avaient une place à prendre dans l'avenir de la ville. Ils marchèrent du même pas martial. Autour d'eux, les badauds s'écartaient, impressionnés ou admiratifs. Certains allèrent même jusqu'à les suivre et un attroupement se forma derrière eux. Oubliant pour quelques instants la défaite, ils les accompagnèrent tête haute jusqu'à la place du temple

hrp : je poste là-bas.[/QUOTE]

[Althéa]

Arrivés au camp, les hommes se dispersèrent. Quelques uns, peut-être gênés par l'immobilité passagère prirent leurs armes pour des passes d’entrainement. Lothar les suivit du regard comme s'il avait souhaité, l'espace d'un instant les rejoindre. Il se tourna vers Gaspard pour lui demander.

"Alors, quelles sont tes observations par rapport à cette cérémonie ?"

[Gaspard Hurlegloire]

« La ferveur du peuple m’a ému, répondit le colosse, après un temps de silence. Il n’y avait que ça de sincère. Que ça que j’aimerais retenir. Mais apparemment, nous autres, prêtres, paladins, officiers, dirigeants, sommes déjà tournés vers l’avenir, vers les manigances. Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, je pense que c’est un tort que de ne pas laisser ce moment à la mémoire, au mort, au passé. »
Il fit face à Lothar. Son ton se fit plus martial :
« Quoi qu’il en soit, je n’ai eu besoin de personne pour voir nos alliés et nos ennemis. Ces Tormites commencent vraiment à m’échauffer. Ils ont intérêts d’avoir eu la moindre utilité dans les batailles, sans quoi je n’aurai de répit qu’après les avoir chassé de Manost jusqu’au dernier. Les rapports devraient nous éclairer. »

[Althéa]

"Nous verrons déjà ce qu'ils valent au combat. Si seulement tu pouvais affronter Guiguemar d'Aulfray et montrer aux manostiens qu'il ne fait pas le poids contre toi.", souffla Lothar.

Pour l'instant, aucun des espions n'était rentré au camp. Les deux prêtres avaient donc le champ libre pour discuter. L'acolyte de Hurlegloire prit de nouveau la parole.

"Je vais te parler des réjouissances de demain. Il s'agira d'abord d'un exercice de mêlée qui consiste à s'approprier le drapeau du camp adverse tout en empêchant de se faire dérober le sien tout en faisant quelques "prisonniers" au passage. Il y a pour l'instant quatre équipes : nous mêmes, nos chers tormites, les helmites et les tymorans. Cette année, les tyrites ont dû laisser leur place pour des questions idéologiques ... Ensuite viendront les tournois individuels. Chaque obédience désignera son champion. Je suppose que cela ne te fait rien si tu nous représentes."

[Gaspard Hurlegloire]

« Non, au contraire. On en avait déjà discuté. Je nous représenterai au tournoi. Si possible, j’aimerais également sélectionner les hommes pour la mêlée. Il est impératif qu’ils se connaissent bien, qu’ils appartiennent au même régiment. Ce sera une affaire de groupe. J’ai déjà quelques noms qui me viennent en tête... »
Préparer l’événement de demain n’allait pas être trop difficile puisqu’il tombait pile dans les attributions militaires de la Cavalière Rouge et de Tempus. Gaspard allait presque se retrouver à planifier un entraînement classique. Sauf que cet entrainement allait être un spectacle à l’impact conséquent. Rien ne devait être laissé au hasard, comme d’habitude.
« Quant à Guiguemar d'Aulfray, je crois qu’il a autant envie de me rencontrer que moi. Je m’explique toutefois mal ce ressentiment que je lis en lui à mon égard. Est-il tant aveuglé par la soif de pouvoir pour détester tous ceux qui pourraient menacer sa petite place ? Si c’est bien le cas, il est grand temps de l’éjecter. »

[Althéa]

Lothar écouta Gaspard en silence comme il le faisait toujours avant d'approuver.

"Je te laisse le choix pour nos hommes. Peut-être voudras-tu les entrainer toi-même. Tu as le temps : le tournois ne débutera qu'en début d'après-midi. Quant à Guiguemar d'Aulfray, fais attention à lui. Il est retors et conscient d'avoir sa place à Manost. Les gens de la ville le voient comme un protecteur vu qu'il est resté en ville avec eux et a vécu les mêmes privations. L'éjecter ne serait pas très prudent pour notre image. Composer avec lui serait mieux ... Dans la mesure du possible."

[Gaspard Hurlegloire]

« Resté en ville ? » répéta Gaspard.
Son visage s’empourpra. Sa voix trahissait une colère contenue.
« Resté en ville alors qu’il semble savoir se battre ? Resté en ville alors que Manost était en danger ? Que des soldats tombaient au champ d’honneur ? Resté en ville comme les femmes et les enfants ? »
Il serra ses poings énormes.
« N’y avait-il pas assez des prélats et autres dignitaires pour veiller sur la populace ? Je veux ces rapports de bataille, Lothar, je veux être certain qu’il n’a vraiment rien fait pour Manost ! Qu’il n’a pas risqué son sang, sa vie, pour notre nation ! A-t-il au moins perdu un fils ? Ou s’est-il vraiment contenté... des mêmes privations que nos infirmes ? »
Il secoua la tête. S’il ne se reposait pas rapidement, il risquait de devenir exécrable. La fureur qui bouillonnait en lui, lui donnait envie de hurler.

[Althéa]

Dans le camp, plusieurs soldats se retournèrent en entendant les éclats de voix mais retournèrent rapidement à leur entraînement. Lothar approuva.

"Je conçois que son comportement provoque ta colère. Même Thoenn Boros est monté au combat même sans la protection de son Dieu. Manost ne peut pas se permettre de perdre Guiguemar d'Aulfray. Il est devenu l'un des pilliers de la ville. Il n'a pas d'enfant et n'a perdu aucun proche. Mais il est pour l'instant l'une des figures majeures de la cité."

[Gaspard Hurlegloire]

« Pour l’instant, répéta Gaspard. Te rends-tu compte, Lothar, que tu donnes de formidable argument pour briser ce pilier ? Qu’apporte-t-il à la ville ? Qu’a-t-il fait pour elle ? Thoenn Boros a eut un comportement exemplaire. Lui est un vrai Manostien. Helm est peut-être tombé, mais les gens de valeur comme Thoenn, restent. À nous de distribuer les cartes à ceux qui le méritent. »
Il soupira et se passa une main sur le front. Son mal de crâne n’était pas passé.
« Il commence à ce faire tard. J’ai besoin de me reposer et de prier. As-tu encore quelque chose à me dire ou puis-je me retirer ? »

[Althéa]

Lothar acquiesça.

"Fais donc. Tu dois être en forme pour demain. Je veux te voir damer le pion à cet arrogant d'Aulfray. Défais le devant tout la ville et l'on réfléchira déjà de la légitimité de sa suprématie. Je sais que tu en es largement capable."

Il marqua une pause.

"J'ai une dette envers toi depuis aujourd'hui. Je ne l'oublierai pas."

Et il le laissa partir.

[Gaspard Hurlegloire]

Une dette ? Oui, il avait sauvé la vie à Lothar. Son devoir le lui dictait. Ce même devoir qui poussait le soldat à se battre pour les siens. Mais lorsqu’on faisait son devoir, on ne le faisait pas pour attendre quelque chose en retour, excepté la satisfaction de ce qui avait été accompli. Le colosse n’ajouta rien de plus et gagna sa tente.

Il ne tarda pas à se coucher. Il allait prier à l’aube. Prier longuement. Pour trouver des réponses. Pour forger sa conviction d’être dans le droit chemin. Pour être inflexible, inébranlable par la suite. Pour être le titan d’acier.