[Lieu] Une cité perdue

[Taliesin]

Le Sunite haussa les épaules.
-C'est une simple hypothèse. Mais c'est la première qui m'est venue à l'esprit. A quoi avais-tu pensé, toi ?
Il le fixa un moment et parut amusé.
-Serais-tu du genre... jaloux ?

[Hubert de Maleval]

" Je crois que oui, murmura le paladin, virant au pivoine. S'il est bien un domaine où je suis... extrêmement peu assuré, c'est celui-là. Je n'ai jamais imaginé qu'Albérich se montrerait réceptif... et je n'ignore pas le lien qui existe entre lui et Thibault. Et je sais qu'il est trouble, ce lien. Albérich a beau se défendre d'avoir jamais eu des pensées coupables pour Thibault, je suis persuadé que si celui-ci n'avait pas décidé de se retirer, ou s'était déclaré au printemps passé, Albérich aurait probablement tenté le coup... comme il le tente avec moi. Du coup, oui... Je suis jaloux parce que je suis inquiet. C'est toujours comme ça que ça marche. En même temps, je n'ai pas envie qu'Albérich rompe le lien qu'il a avec son ami. Je ne pourrais en tout cas jamais l'exiger de sa part. Ce serait indigne."

[Taliesin]

-Déjà, si ça peut te rassurer, sache que Thibault se tiendra à sa décision, aussi douloureuse soit-elle pour lui : c'est un clerc dévoué, il a fait ce qu'il pensait juste, ce qu'il pensait conforme aux desseins de sa déesse et fera tout ce qu'il pourra pour n'être en rien une gêne dans ta relation avec Albérich. Pour le reste...
Il secoua la tête.
-Vous êtes bien assortis, tous les deux. Pas seulement parce que vous partagez la même foi mais... Cela aide, mine de rien. A l'inverse, j'aurais du mal à imaginer Albérich bien accordé avec un Sunite. Notre côté volcanique et impulsif, notre tendance aux émotions extrêmes, notre superficialité, parfois... ça ne pourrait que l'agacer, à la longue. Du moins en ai-je l'impression.

[Hubert de Maleval]

" Je crois que je ne suis pas en reste, en matière d'impulsivité... et parfois les contraires s'attirent..."
Il pinça les lèvres.
" Je n'ai pas forcément peur de Thibault, tu sais... Bien sûr, il est magnifique en toute occasion... Tendu, pour l'instant, parfois agressif. La manière dont il parle à Albérich me rend fou, par moments, j'ai envie d'intervenir, de le remettre à sa place... mais ça ne me regarde pas. Je sais bien qu'Albérich tolère son impertinence parce qu'il sait qu'elle est fruit de sa souffrance. Et qu'il essaie à tout prix de préserver ce qui peut l'être. Qu'il est triste de le rendre triste. C'est normal, ils sont amis."
Il soupira.
" C'est d'Albérich, que j'ai peur, je pense... Il avait perdu Thibault de vue, alors que je suis devenu en quelques mois un élément incontournable de son quotidien. Je lui suis devenu presque indispensable... parce qu'il était perdu et que je lui ai offert mon bras. Mais à présent que Thibault a fait son retour, qu'il a renoué avec Lathandre... Nos rapports se modifient immanquablement. Et je ne serais qu'à moitié surpris qu'il réalise qu'il s'est emballé un peu vite, sur des bases révolues..."
Il grimaça.
" C'était sécurisant, qu'il dépende de moi, finalement. Mais c'est lamentable, en même temps, je m'en rends bien compte en le disant. C'est le reflet de mon inquiétude, je n'en suis pas fier."

[Taliesin]

-C'est étrange que les gens les plus favorisés par la nature soient ceux qui doutent le plus... murmura le Sunite, pensif.
Puis il sourit.
-Je me garderai d'avoir un avis trop tranché, car je ne suis pas expert en ces matières, mais il me semble que l'amour fait souvent naître en nous de l'inquiétude et des pensées que l'on juge ridicules. C'est assez logique : quand on a trouvé l'âme sœur, que peut-il arriver de pire que de la perdre d'une façon ou d'une autre ? Bref, rien que de très normal là-dedans. Le tout est de ne pas laisser ces pensées prendre trop de place et ternir son bonheur...

[Hubert de Maleval]

" Je sais bien. Je suis désolé de t'avoir ennuyé avec ça." dit le paladin, embarrassé.
Il soupira.
" Est-ce que tu vis quelque part, quand tu n'es pas ici ? Tu as un foyer quelque part ? Ou bien tu es toujours sur la route ?"

[Taliesin]

-Déjà... Hubert, tu ne m'as pas ennuyé, pas le moins du monde. Je suis même plutôt fier que tu me parles à cœur ouvert et... ravi si je peux t'aider, aussi modestement que ce soit. Alors s'il te plait, ne soit surtout pas désolé ou gêné.
Son regard se fit lointain, un instant.
-Et pour répondre à ta question...Il y a ma demeure familiale, à Antelucas. Assez vaste pour qu'une aile me soit entièrement dévolue, sans parler du parc qui l'entoure... J'y retourne entre deux voyages pour y passer d'agréables moments. Même à l'heure actuelle, je sais pouvoir y retourner...
Sa voix flancha légèrement.
-Même ici, je suis un privilégié, car combien d'entre nous ont pareille certitude ?

[Hubert de Maleval]

Hubert se morigéna mentalement. Il avait l'art d'aborder les mauvais sujets.
" Hé... Ne sois pas gêné d'avoir cette possibilité... Tu es avec nous, tu te donnes sans compter, alors que tu n'étais pas venu pour toute cette... bouse, au départ. Nous donnerons la possibilité aux colons d'avoir chacun leur maison... Bientôt."
Il relâcha sa respiration.
" Quand tout ceci sera terminé, j'irai voir Antelucas. J'ai dû y passer une fois ou deux, enfant, mais je ne me souviens de rien."

[Taliesin]

-Comment ? Tu as déjà mis les pieds à Antelucas et cette ville magnifique entre toutes, ce joyau d'Helonna comparé auquel Luménis est un tas de huttes bancales ne t'a laissé aucun souvenir ? Je ne puis le croire !
Il avait lancé cette tirade sur le ton de la plaisanterie mais... l'on sentait que le cœur n'y était pas vraiment.
-C'est un endroit fort agréable où séjourner. Où vivre aussi, si l'on est en accord avec les mœurs locales. Et je serai ravi de te la faire visiter et de t'accueillir sous mon toit.

[Hubert de Maleval]

" Attention, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Rendez-vous est pris." dit le paladin en souriant.
Il grimaça.
" Pour le reste... Je n'y ai peut-être jamais mis les pieds... mais j'ai l'impression d'avoir des images fugitives d'acrobates et de musiciens... et aussi d'une tente sombre et enfumée... J'ai toujours pensé que c'était sur cette jetée où on trouve les saltimbanques et les monstres... Mais si ça se trouve, c'est un souvenir d'un tout autre lieu... J'étais très petit, en tout cas, et ça m'avait beaucoup impressionné..."

[Taliesin]

-Il y a bien un tel lieu à Antelucas et on y trouve au moins des saltimbanques. Ce qui m'étonne, c'est que tes parents t'aient uniquement amené là ou, du moins, que ce soit le seul endroit qui t'ait marqué... Es-tu certain de n'avoir aucun souvenir des splendides palais et des grandes avenues arborées ? Des jardins aquatiques ou des plages de sable blanc ? Bigre, si je devais faire visiter Antelucas à des mômes, c'est d'abord là que je les conduirais, c'est ce qui me paraîtrait le plus susceptible de les amuser...

[Hubert de Maleval]

" Mes parents sont des petites gens... Je ne suis pas certain qu'ils avaient en tête de me montrer l'architecture de la ville... Sans doute se sont-ils rendus dans des lieux... populaires, simplement. A moins que mon père ne soit simplement descendu jusque là pour faire une livraison quelque part et que nous soyons passés par la jetée par hasard."
Il grimaça.
" Je devais avoir quatre ou cinq ans, je suppose. Nous sommes peut-être passés par la plage... mais les rares escapades balnéaires dont je me souvienne avaient lieu à Fend-L'Ecume, bien plus au sud encore. Moins cher, aussi."

[Taliesin]

-Je connais, même si j'y suis peu allé.
Il parut embarrassé.
-C'est sûr que la vie à Antelucas n'est pas donnée... Pour autant, il ne faudrait pas que tu croies que la cité n'est peuplée que de gens riches. Ni qu'elle est inégalitaire. Des mesures sont en place depuis des années pour essayer de favoriser la mixité sociale... Les jardins aquatiques, par exemple. Tous les mômes y vont, quelle que soit leur origine sociale : les nobles y côtoient les roturiers, les fortunés y fréquentent les moins nantis, les fils et les filles des maîtres y jouent avec les enfants des serviteurs... J'y suis allé, moi aussi. Et mine de rien... Cela change un peu la donne.

[Hubert de Maleval]

" Ce n'était pas une critique, Giovanni, pas du tout ! Je ne me permettrais pas de juger d'une cité que je connais surtout de nom, un peu de réputation, et encore... on sait ce que valent les réputations. De plus, je te parle d'un temps qui remonte à trente ans... C'est juste que... même quand on est le bienvenu, le faste peut parfois effrayer... Ce n'est pas seulement une question de moyens, c'est aussi une question d'attitudes... Tu es antelucien, tu ne peux pas comprendre... Mais en venant de la campagne... Nous sommes différents, c'est tout. Les villes nous effraient et les... moeurs... les manières... tout est étranger et impressionnant. A Fend-l'Ecume... Nous étions entre nous, j'imagine. Rien que des gens simples, sans doute mal dégrossis, se souciant peu des convenances, des modes et des apparences."

[Taliesin]

Le barde grimaça franchement.
-Je crois que je vois ce que tu veux dire. Mais je crois aussi que... tu te fais un peu des idées sur Antelucas.
Il se tut, cherchant ses mots.
-Est-ce que tu ne crois pas que je serais... complètement déconnecté du reste de la Communauté, qui est majoritairement composée de gens simples et pour beaucoup venus des campagnes, si ma cité était à ce point... différente ? Obnubilée par les bonnes manières, l'élégance, l'apparence ?

[Hubert de Maleval]

" Ce n'est pas ce que je voulais dire... Je n'ai pas pensé que les gens étaient hautains ou méprisants. C'est juste que... les us sont différents. Il faut un temps d'adaptation. Et les villes sont souvent... en avance... je dirais... Mais là encore, je n'en sais plus grand chose. C'est mon souvenir de gosse arrivant à Luménis, soudain emporté dans un tourbillon de choses auxquelles je ne comprenais rien... Mais c'est sans doute la même chose pour un citadin qui viendrait s'installer dans la broussaille. C'est... juste de la culture. Par exemple, dans un village, tout le monde circule n'importe comment. Il n'y a jamais grand monde dans les rues, sauf au moment des fêtes ou les jours de marché... A Luménis, ou à Solarcis d'ailleurs... Tout ça est extrêmement codifié. Qui circule dans quel sens, de quel côté de la route, qui passe le premier... La position du piéton, du cavalier, du chariot dans la hiérarchie de la circulation... Pour quelqu'un qui débarque, c'est très déstabilisant, d'autant que la patience n'est pas toujours une caractéristique des locaux..."

[Taliesin]

-C'est vrai...
Il garda le silence quelques instants, songeur.
-Je n'ai jamais connu pareil choc. Même quand je me suis rendu pour la première fois à Luménis, j'avais les moyens de louer une place dans un coche luxueux, de fréquenter les meilleures auberges...
Il eut un sourire personnel.
-Mon séjour au sein de la Communauté est peut-être ma première expérience du monde vraiment réel. J'exagère, mais à peine. L'étape suivante, ce sera d'aller vivre dans un village.

[Hubert de Maleval]

" Albérich en connait un très bien, dans les environs d'Eredhun. Avec des moutons, des loups, et une petite baronne. Je crois que c'est le genre qui pourrait te convenir. Le village, pas la baronne. Sinon, je t'aurais bien emmené à Maleval, mais je ne suis pas certain que j'oserais te présenter à mes soeurs, à présent que je sais que tu es une abeille butineuse !"
Il sourit, puis un léger vent de nostalgie souffla dans son esprit.
" Enfin... mes soeurs sont probablement mariées... mais je sais que pour un Sunite, ce n'est pas forcément un obstacle !"

[Taliesin]

-Mais quel ignoble stéréotype ! Les Sunites respectent le mariage ! N'est-ce point l'ultime aboutissement du grand amour ? Après, si l'un ou l'autre des époux veut être infidèle, ne vaut-il mieux pas qu'il aille se réfugier dans les bras d'un Sunite, d'un serviteur de l'Amour, plutôt que dans ceux d'un quidam ?
Il sourit franchement, cette fois.
-Bref, je suis déçu que tu refuses de me présenter tes sœurs. Enfin, je me consolerai... avec tes frères.

[Hubert de Maleval]

Hubert rit de bon coeur.
" Je ne suis pas certain que tu sois le genre de mes frères... Ce sont des... forgerons, tu vois. Grands, les épaules carrées, les mains calleuses...J'aurais peur qu'ils ne te brisent les os rien qu'en te serrant la main ! Et puis... je ne suis pas certain qu'ils imaginent même que deux hommes puissent... s'étreindre autrement qu'à la lutte."

[Taliesin]

-Peut-être se disent-ils la même chose à ton sujet, répondit-il d'un ton dégagé. Mais s'il s'avère que tu as raison... Il n'est jamais trop tard pour découvrir ce genre de choses !
Son sourire se fit mutin.
-Ce ne serait pas la première fois que je joue les initiateurs... Et pour ta gouverne, ce n'est pas parce que je suis du genre... svelte que les grands costauds me font peur.

[Hubert de Maleval]

Hubert grimaça malgré lui.
" Je ne sais pas pourquoi mais... J'ai quand même... beaucoup de mal à l'imaginer. Je préfère même ne pas... essayer."
Il eut un frisson.
" Je regrette de ne pas avoir rencontré des gens comme toi quand j'avais la vingtaine. Ma vie aurait été beaucoup plus facile, j'en suis certain..."

[Taliesin]

-Moi, je regrette de ne pas t'avoir rencontré avant que tu ne sois épris d'Albérich. Je suis certain que nous aurions pu passer d'agréables moments...
Il avait retrouvé son ton dégagé et son sourire en coin. Mais, déjà, il redevenait plus grave.
-Mais je suis vraiment désolé que les choses aient été si difficiles pour toi. Je sais que c'est le cas pour beaucoup de gens en dehors d'Antelucas. Mais quand même, en cet âge de civilisation, de progrès... Il serait grand temps que les mœurs deviennent moins obscurantistes.

[Hubert de Maleval]

Hubert sourit à la boutade du barde, tout en étant conscient que ce n'en était pas tout à fait une. Lui-même n'était pas insensible à son charme (il aurait fallu être de marbre pour ne rien lui trouver) et, oui, s'il n'avait pas été accaparé par ses sentiments pour Albérich, il n'aurait probablement pas résisté à une invitation. Mais il n'aurait jamais pris les devants, ce n'était pas son genre.
" Ce n'est pas pour tout de suite, je le crains... Mais là encore... Clairétoile pourrait remplir certaines promesses, je suppose."
Etienne en aurait été un chantre formidable, vu son aura... mais sa relation avec Louis s'apparentait désormais à une histoire sordide plutôt qu'à un conte de fées.

[Taliesin]

-Je l'espère vraiment. Je sais qu'être né à Antelucas fait que j'ai un avis.. particulier sur la question, mais je n'arrive vraiment pas à comprendre tous ces préjugés, toute cette méfiance, voire souvent toute cette haine... C'est tellement absurde, tellement injuste... Quel mal y a-t-il là-dedans ? Quel mal y a-t-il à s'aimer ?
Il secoua la tête.
-Les choses pourraient être différentes ici, oui. Rien qu'avec des enseignants comme Agathe et Rebecca, qui insistent sur les valeurs humanistes, sur la tolérance, sur l'acceptation des différences, sur le fait qu'elles constituent une richesses plutôt qu'un problème...

[Hubert de Maleval]

Hubert acquiesça.
" Sans doute, oui. Mais je ne pense pas que brusquer les choses soit une bonne idée, dans le même temps. Les gens ne sont pas forcément mauvais, mais leurs attitudes sont des choses anciennes, et il faut les manoeuvrer avec douceur. Je me souviens de la difficulté que j'ai eu,moi-même, à accepter ma situation... Sans doute qu'en ayant grandi dans un environnement très ouvert, c'est difficile pour toi de le comprendre, mais... Crois-en mon expérience. "
Il sourit, repris un peu de vin.
" Tout ça ne me dit pas comment on t'appelle, à Antelucas ou ailleurs. Giovanni, c'est un peu court pour un homme du beau monde !"

[Taliesin]

-De un, sache que je suis un partisan de la douceur, non de la brusquerie. Que tu puisses penser le contraire me blesse terriblement. De deux...
Il bomba le torse.
-Et bien si, on m'appelle simplement Giovanni, parfois Maître Giovanni. Dans des milieux où l'on a coutume de multiplier les titres et surtout les patronymes prestigieux, être connu par son seul prénom est le plus grand honneur qu'il se peut recevoir, le signe que sa réputation n'est dûe qu'à soi-même, non à de prestigieux ancêtres...

[Hubert de Maleval]

" Je n'avais pas vu les choses comme ça, dit le paladin. Mais à mon avis, dans un siècle, on te connaîtra quand même sous un nom à rallonge... Peut-être songeras-tu à décider toi-même de ce qualificatif avant de mourir, sans quoi tu n'auras aucun contrôle sur la manière dont tu passeras à la postérité... "
Il sourit doucement.
" Tu as d'illustres ancêtres, que tu les caches ?"

[Taliesin]

-Illustres, illustres, il faut le dire vite. Disons qu'il y en a quelques-uns dont le nom doit traîner ic ou là, au hasard des pages des livres d'histoire...
Il haussa les épaules.
-Mais c'est un peu le cas pour toutes les vieilles familles anteluciennes. J'ai beau vanter les mérites de ma patrie, je ne nie pas qu'on y trouve aussi une certaine vanitée. Laquelle se manifeste notamment par des jeux très intéressants du type "Qui a le plus gros arbre généalogique ?" ou "Qui a la plus longue galerie des ancêtres"...

[Hubert de Maleval]

" N'avons-nous pas tous plus ou moins le même nombre d'ancêtres ? demanda Hubert en riant à demi. Et probablement les mêmes, si on remonte assez loin. Mais je ne devrais pas me moquer... Les querelles familiales sont fréquentes dans les campagnes aussi... Qui était le propriétaire originel de telle parcelle, qui a découvert en premier telle source..."
Il se tut, songeant brusquement à la manière dont son arbre généalogique avait été bouleversé depuis qu'il se savait porteur d'un sang extérieur. Ses parents étaient-ils au courant ? Il avait du mal à le croire... mais dans le même temps, il n'était pas devenu adulte dans leur giron, aussi avait-il probablement été gardé à l'écart des secrets familiaux.