[Lieu] Une cité perdue

[Taliesin]

-Dans mon milieu, on se querelle surtout pour savoir à qui doit aller telle collection d’œuvres d'art, qui doit hériter de telle titre, fut-il de courtoisie... Quand je te parlais de vanité...
Il soupira puis sourit.
-Ceci dit, tu aurais les moyens de faire sensation dans les salons antéluciens. Pour faire verdir de jalousie jusqu'au dernier des pompeux, il te suffirait d'annoncer, mine de rien : "Entre deux batailles contre les archidiables et les archidémons, un céleste ou quelque autre extérieur est venu sur cet insignifiant plan matériel et y a trouvé l'âme sœur en la personne de l'un de mes ancêtres directs..."

[Hubert de Maleval]

Hubert grimaça.
" Je ne nie pas que cet état de fait comporte des avantages, mais franchement... Je ne pense pas que c'est jamais quelque chose que j'annoncerais ici ou là. Je n'ai aucun mérite... et j'aimerais mieux attirer l'attention par quelque chose que j'ai réalisé personnellement... Un peu comme toi, en somme. Sauf qu'Hubert est un prénom bien trop répandu, et que je suis loin d'avoir ta notoriété : je ne peux donc pas me passer d'une référence à mon village natal pour avoir une identité."

[Taliesin]

-Vraiment ? Pourtant, parmi nous, personne ne t'appelle Hubert de Maleval. Tu es Hubert ou messire Hubert, c'est tout. Et ta notoriété est ici beaucoup, beaucoup plus grande que la mienne. Et pour de meilleures raisons : ce n'est pas pour rien que tu occupes une large place dans nos cœurs. Alors certes, la Communauté, ce n'est pas grand chose, encore. Mais ça pourrait changer : elle grandira, ses membres auront des enfants, des petits enfants, et tu ne tardera pas, pour eux, à atteindre le statut de légende... Un statut qui pourrait bien se développer ailleurs, puisque les récits de nos exploits, des tiens en particulier, finiront par circuler...
Son sourire s'était élargi.
-Sinon... Oui, je préfère de loin être connu et reconnu pour ce que j'ai fait moi, non pour ce qu'on fait mes ancêtres. D'un autre côté, leur sang coule dans mes veines : je leur dois certainement mes capacités, comme tu dois les tiennes à cet extérieur ayant pris place dans sa généalogie... Son sang te permet d'accomplir des choses hors de portée du commun des mortels.

[Hubert de Maleval]

" Ouvrir des portes, ma foi, je ne trouve pas ça extraordinaire. Et tous les elfes voient dans le noir. Et je ne crois pas que tu doives tes capacités à tes ancêtres. Le sang, c'est une chose, et sans doute un nain sera-t-il mieux équipé pour circuler sous terre que moi... mais regarde ce dont sont capables les hommes... Nous pouvons changer nos vies du tout au tout. Bien sûr, si tes parents sont peintres, eux aussi, ils t'ont sûrement aidé à développer ton talent... mais pour moi, ce n'est pas un lien au sang..."
Il haussa les épaules.
" Après, c'est vrai que le sang céleste pousse à certaines tendances de personnalité, je le sais bien... Mais en même temps, mes frères sont forgerons, mes parents de simples artisans dans un hameau à flanc de montagne... Le sang a bon dos. Sans le destin qui a placé des paladins dans mon village alors que j'étais justement à la croisée des chemins... Je serais probablement forgeron, moi aussi."

[Taliesin]

-Et si le destin n'avait pas mis mon maître sur mon chemin, je serais probablement... un dilettante !
Il croisa les bras.
-Pour ta gouverne, les elfes ne voient pas dans le noir absolu, contrairement à toi. Et ils ne sont pas insensibles au froid. Et je ne crois pas qu'ils puissent comme toi, d'un claquement de doigts, venir à bout d'un diable... Tout ça, bien sûr, sans parler du charme que tu exerces sur tous ceux qui te côtoient, du dévouement que tu suscites chez eux... Bigre, il y a quelques jours, Thibault me disait encore : "Les choses seraient plus simples si j'arrivais à détester Hubert. Mais le détester est juste impossible !"

[Hubert de Maleval]

" Je ne sais pas détester Thibault non plus, or il est humain... Enfin je crois. Peut-être qu'il a du sang céleste aussi, ce ne serait pas complètement impossible, vu sa mise... Mais d'une espèce plus chaotique que moi."
Il but une nouvelle gorgée de vin.
" Et ce diable a failli me carboniser, je te rappelle ! D'un claquement de doigts, tu en as de bonnes..."
Il pinça les lèvres.
" Je me demande ce qu'il venait chercher, d'ailleurs, Ignace... Ces gemmes, lui aussi ?"

[Taliesin]

-Alors là...
Il prit un air songeur.
-Peut-être le destin du multivers se joue-t-il en ces lieux. Peut-être les démons, les diables, les célestes et leurs décendants sont-ils tous en train de converger vers nous... Les serviteurs des dieux également... Tes écuyers ne sont-ils pas pour l'un une élue de Tymora, pour l'autre un élu d'Ilmater ? Si on creuse, ça pourrait presque faire sens...

[Hubert de Maleval]

" Alban ? Un élu d'Ilmater ? Misère..." fit le paladin avec une grimace.
Il frissonna.
" C'est un destin que je ne lui souhaite pas... Même si tu avais raison... A son âge... Il devrait y avoir autre chose que la souffrance comme horizon."

[Taliesin]

Le barde grimaça à son tour.
-Hé, à la base, c'était une boutade. Et je ne lui souhaite évidemment pas un tel destin : quelle horreur ! Mais avoue qu'il a un petit côté martyre : il semble ne jamais penser à lui, il ne se plaint jamais, il semble être le dévouement incarné... A tel point que j'ai parfois envie de le faire boire à son insu pour qu'il se décoincen un peu : ce n'est pas sain d'être à ce point guindé, à son âge ! Mais bref. D'une part, j'espère bien que ses amis finiront par déteindre sur lui. D'autre part, ma plaisanterie... avait un fond de vérité. Ruth est manifestement bénie de Tymora ; toi, tu as une ascendance céleste ; Albérich est l'un des plus grands serviteurs de Lathandre que compte notre île, sinon le plus grand ; Thibault n'est pas mal placé non plus ; un haut prélat d'Oghma est entré en ville avec nos ennemis ; un diable s'était infiltré parmi nous... Le tout sur fond de cité merveilleuse abritant, entre maints trésors, des gemmes incroyables... Ajoute à ça une catastrophe dont on ne sait rien et... Ça donne une furieuse envie de trouver un lien à tous ces éléments, non ?

[Hubert de Maleval]

Le paladin chercha sur le visage du barde une trace d'humour, la preuve qu'il plaisantait.
" Je ne sais pas... Moi j'espère que ce n'est qu'un hasard, personnellement... Un heureux hasard, quand je pense aux forces dont nous disposons... Mais je ne suis pas certain que ce que tu suggères soit très réjouissant... Cela voudrait dire qu'il y a quelque chose ici qui nous dépasse et que nous ne sommes pas certains de pouvoir maîtriser si jamais nous découvrons ce dont il s'agit... Cela voudrait dire aussi que les convoitises qui pèsent sur ces lieux pourraient ne jamais connaître de fin..."

[Taliesin]

-J'ai dit que j'avais envie de trouver un lien entre tous ces éléments, pas que je croyais vraiment qu'il y en ait un. Après, certaines choses m'interpellent... Ou, du moins, stimulent mon imagination.
Il fixa Hubert.
-Ca ne t'interpelle pas, toi, que tu sois le seul à pouvoir ouvrir les portes ? Alors que tu as la particularité d'avoir du sang extérieur dans les vaines ? Moi, ce qui me surprend, c'est que personne, parmi ceux qui connaissent ton secret, n'ait déjà soulevé la question...

[Hubert de Maleval]

" Je crois que les gens s'interrogent mais... Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire. Oui, ça m'interpelle. Mais ça peut vouloir dire que... certains des habitants de Clairétoile... peut-être une caste en particulier, peut-être une élite militaire, par exemple... avait du sang extérieur, et qu'ils ont imbu ce métal d'une sorte de... glyphe qui ne répond qu'à ce sang. Mais au-delà de ça, s'interroger sur quoi ?"
Il n'était pas certain de voir où le barde voulait en venir.
" Mais Alban veut t'en parler, en tout cas. Avant de m'en parler. Il dit qu'une des fresques contient des éléments interpellants."

[Taliesin]

Giovanni fronça les sourcils puis sourit largement.
-Ah, je ne suis donc pas le seul à me poser des questions ! A m'étonner que seul un descendant d'êtres extérieurs bienveillants puisse ouvrir certaines portes d'une cité où un diable tentait de s'infiltrer...
Son sourire se fit mutin.
-Dis, tu es sûr que tu ne veux pas le convaincre de changer de profession, ce gosse ? Je veux dire, être si observateur, si malin et se diriger vers une carrière martiale, n'est-ce pas du gâchis ?

[Hubert de Maleval]

" Sans compter qu'il ne dort pas d'avoir tué un ennemi et qu'il a peur des chevaux ? Je me lancerais bien dans ce genre de combat, mais malheureusement, je pense qu'il estimerait trahir la mémoire de Robert s'il optait pour une autre voie. Mais je ne suis pas loin de partager ton avis... Pas parce qu'il est observateur et futé, cela dit. Ce genre de qualités sert dans toutes les professions."
Il soupira.
" Et donc... Quelle est ton idée ? Que la cité renferme quelque chose de lié au principe du bien, quelque chose qui doit être protégé du mal, comme une relique ? Ou un objet surpuissant que des personnes bien intentionnées ont mis en sécurité ? Comme une arme ?"

[Taliesin]

-Tout ça à la fois et... d'autres choses encore. En fait, je n'ai pas d'idée préconçue : je note juste certains éléments troublants, comme ces gemmes étranges, ces Ithiliens qui s'intéressent beaucoup à elles, ce diable qui nous avait infiltré et semblait avoir tout intérêt à ce que notre projet réussisse, ces portes qui ne s'ouvrent qu'au contact d'un aasimar... Des éléments épars, je l'admets, et déroutants, mais... Ah, peut-être que la fresque repérée par Alban nous éclairera.
il se fit grave.
-Et le concernant... Qu'un garçon de son âge soit choqué d'avoir dû tuer des gens ne m'inquiète pas. C'est le contraire qui m'inquièterait. Parce que moi... Même si je sais que c'était mon devoir, j'en suis toujours malade. Ce qui ne m'empêchera pas de recommencer si je n'ai pas le choix. Bref, pour le coup, je trouve que c'est un trait de caractère qui rend crédible, pour lui, la carrière de chevalier... ou de paladin. Vous luttez avant tout contre des créatures du mal, non contre des humains.

[Hubert de Maleval]

" Oui et non, dit Hubert. Dans les faits, nous luttons aussi contre des hommes qui ont fait du mal leur philosophie. Je suis un piètre exemple de ma profession, vu que j'ai dévié de ma voie ces dernières années, mais même si tuer ne devient jamais agréable... Il faut pouvoir le faire sans cauchemars, sinon on ne fait pas long feu dans la profession."

[Taliesin]

-Certes, mais les Ithiliens, les hommes du rang en tout cas, n'ont pas fait du mal leur philosophie : ce sont des soldas qui obéissent aux ordres. Des ordres qui visaient à nous nuire, évidemment, mais... Nous n'avions pas de purs monstres en face de nous.
Il fixa Hubert, un instant.
-Par pure curiosité... A quel âge, environ, les paladins sont-ils d'ordinaire amenés à tuer leur premier ennemi ?

[Hubert de Maleval]

" Sûrement pas à l'âge d'Alban, si c'est là que tu veux en venir. Je dois dire que je n'ai pas été ravi de les voir se jeter dans la bataille. J'aurais préféré, de loin, qu'ils déguerpissent pour se mettre en sécurité. Avec sa connaissance des passages secrets, Ruth aurait aisément pu les soustraire aux combats... Dans le même temps, je me rends bien compte qu'il est désormais inutile de lutter contre cette... témérité. Et que la meilleure chose que je peux faire, c'est les entraîner pour qu'ils soient de plus en plus à même de faire face à ces affrontements qu'ils refusent de fuir."

[Taliesin]

-Pour leur défense, j'arguerais que ton côté... impulsif et téméraire, sans doute lié à ta profession, ce que je ne conteste évidemment pas, ne leur donne pas forcément le bon exemple. Ces gosses ont l'air très peu récpetifs au "faites ce que je dis, pas ce que je fais"...
Il grimaça.
-Je ne critique rien, hein. En matière de pédagogie et de gestion de la marmaille, je ne peux donner de leçon à personne. La preuve : si j'avais eu un peu plus de poigne, ils n'auraient pas combattu. Simplement, quand je suis tombé sur eux, leur détermination à lutter était telle que j'ai vite compris que je ne pourrais pas les faire changer d'avis. Dans le même temps, comme je ne pouvais pas les laisser courir seuls sus à l'ennemi... J'ai choisi de les accompagner pour tenter de limiter les dégâts.

[Hubert de Maleval]

" Et je t'en suis extrêmement reconnaissant, Giovanni. J'aurais dû être là pour veiller sur eux, mais les événements de la soirée se sont enchaînés à une telle vitesse..."
Il soupira. Le barde avait raison : il était un mauvais exemple pour ces enfants. Cela aurait dû l'inciter à être plus vigilant, mais il ne se faisait pas d'illusions quant à ses capacités de contrôler sa propre témérité. Simplement... ils avaient dix ans, et il en avait trente-cinq. Ses vingt-cinq ans d'expérience supplémentaires lui semblaient être un argument suffisant pour motiver une différence dans leurs comportements... mais autant parler à des sourds. Il n'avait pas envie de s'esquinter en vain.
" S'il n'avait tenu qu'à moi, Clairétoile aurait été sécurisée par des adultes et des combattants avant d'envoyer une bande de civils sur les chemins... Mais je ne suis pas l'instigateur de ce projet... et je ne peux que m'adapter aux décisions qui ont été prises avant mon arrivée."

[Taliesin]

Giovanni poussa un profond soupir.
-Je comprends ton point de vue et quand je vois où nous en sommes, je ne suis pas loin de le partager. D'un autre côté, qui aurait pu rassembler une troupe suffisante pour cette mission ? Une cité. Et si une cité avait mis la main sur Clairétoile, celle-ci en serait devenue une dépendance : dès lors, la Communauté n'aurait jamais pu exister, pas davantage que le rêve de bâtir quelque chose de neuf...

[Hubert de Maleval]

" Je ne sais pas. Peut-être avec un an ou deux de préparatifs supplémentaires, l'installation d'une communauté temporaire dans la Vallée du Nirvana en attendant... Enfin, je n'ai jamais réfléchi à l'idée en détails, mais par exemple, Etienne n'est pas monté jusqu'à Solarcis, et sans doute pas davantage sur la côte nord-ouest... Il aurait probablement trouvé encore bien des candidats... et regarde, à quelques veilles, le nombre de nouveaux colons qui se sont présentés à Grand Estuaire... Pour autant que ce soient de vrais colons, bien sûr... Enfin, je ne sais pas. C'est juste... que c'était une décision immensément risquée."
Il sourit.
" Mais ça ne sert absolument à rien de se perdre en conjectures sur ce qui aurait pu se produire... Nous devons regarder vers demain."

[Taliesin]

-Oui, d'autant que je ne suis pas totalement de ton avis... Sincèrement, nul n'aurait pu prévoir qu'un membre de la famille régnante d'Ithilion nous envahirait au risque de déclencher une guerre civile... Des approches plus ou moins intimidantes étaient probables, mais ça... Sans compter que si Étienne avait parcouru Helonna en long et en large, il y a fort à parier que la cité aurait déjà été investie à notre arrivée...
Il reposa sa coupe, désormais vide.
-Mais l'avenir, donc... Bigre, je n'aimerais pas être à ta place ou à celle des autres membres du Conseil...

[Hubert de Maleval]

" Moi non plus, et pourtant j'y suis." dit le paladin d'un ton tranquille.
Il reposa sa coupe vide.
" Bon, je devrais descendre et voir si l'équipe de Gaspard est prête à partir à la rencontre de Marthe et de ses Paludiers. M'accompagneras-tu ou as-tu encore besoin de solitude ?"

[Taliesin]

Le barde n'hésita pas longtemps.
-Là, maintenant, tout de suite, me retrouver seul au milieu de ce palais obscur et silencieux, ça ne me tente pas des masses. Alors je vais venir avec toi pour profiter, au moins sur le trajet, de ta compagnie et... de ton aura. Ensuite, comme je pense que je ne servirai à rien à tes côtés, j'irai probablement voir si je peux me rendre utile quelque part. S'occuper la tête et les mains pour ne pas trop brasser d'idées noires, c'est une autre technique bien connue dans ma profession...

[Hubert de Maleval]

" Tu ferais surtout bien d'aller te coucher... Un petit passage aux thermes pour te détendre, une infusion bien dosée, et tu peux remiser tes troubles pour un moment... D'autant que nous comptons sur toi pour mille et une choses, demain, et que tu ne seras bon à rien si tu es crevé..."
Tout en cheminant dans les pièces obscures, Hubert laissait son regard courir sur l'environnement, objets et fresques, qu'il avait vues en plein jour pendant les expéditions.
" Sinon, si tu crains l'insomnie, je peux tout de suite te donner le livre que m'avait prêté Alban, pour que tu identifies la fonction de notre refuge..."

[Taliesin]

Giovanni adopta aussitôt une mine scandalisée.
-Quoi ? Ton écuyer, si dévoué, si prévenant, choisit un livre rien que pour toi et tu le refiles à quelqu'un d'autre à la première occasion ? N'as-tu aucun cœur ?
Il eut un sourire en coin.
-Enfin, je ferai ça si tu veux. Profiter de notre confort, je n'en ai pas vraiment envie, après ce que j'ai vu. Bref, lecture, pourquoi pas. Du moins si on ne m'accapare pas pour que je joue les conteurs.

[Hubert de Maleval]

Hubert eut envie de dire au barde qu'il fallait profiter des installations dont ils disposaient... ne fut-ce que pour conserver un bon état général. Que le fait d'éviter les thermes ne changeait rien à la destinée de ceux qui étaient prisonniers. Qu'il n'était responsable en rien de ce qui se déroulait dans leur ancienne forteresse. Giovanni avait ses petits côtés ilmates, mine de rien... mais il ne dit rien. Le Sunite avait le droit de gérer son trouble comme bon lui semblait.
" Nous verrons. C'est vrai que tes talents de conteur seront utiles... même si vu l'heure, j'espère que la plupart des gens dorment déjà..."
Ils s'engagèrent dans une première volée d'escaliers.

[Taliesin]

Ils cheminèrent en silence jusqu'à la salle commune. Là, ils découvrirent que si beaucoup de gens étaient allongés, d'autres devisaient encore. De surcroit, un groupe semblait avoir impatiemment attendu que le barde se manifeste : il n'allait donc pas couper à l'histoire du soir...
-Quand tout cela sera fini, j'irai dans une communauté, dans une ville, dans n'importe quel endroit... où les enfants seront interdit, souffla-t-il au paladin. Allez, à plus tard Hubert, le devoir m'appelle...

[Hubert de Maleval]

Le devoir appelait Hubert également. Il se mit en quête de Gaspard afin de voir quelle équipe s'était choisie le chevalier pour effectuer leur mission cruciale de la nuit. Ensuite, il irait réveiller Albérich, et tout ce beau monde pourrait se mettre en route vers les profondeurs et ces foutues portes magiques. Suivrait une longue attente et l'espoir que leur groupe grossisse d'atouts bienvenus avant le lever du jour.