[Bâtiment] Le manoir de Corvimande

[Claris de Corvimande]

Imiter un tel caractère semblait dans les cordes de Claris. Bien sûr, les aspects professionnels devraient primer, d'une part parce que c'était majoritairement ces aspects que Gail devait avoir connu ; d'autre part parce que c'était vraisemblablement des situations professionnelles que le début de la mission lui imposeraient en majorité. Toutefois, il était très vraisemblable que le courant soit passé entre eux pour des raisons allant au delà de la seule proximité professionnelle, aussi, montrer, vis-à-vis du reste de la domesticité, un comportement plus « bon vivant » serait intéressant.
Une question demeurait : ce maître d'armes avait-il quelque spécialité martiale faisant sa réputation, et de laquelle ses assistants se devait donc d'être plutôt coutumiers ?

Ce point mis à part, il lui semblait que les informations dont ils disposaient étaient suffisantes, et que leurs couvertures pouvaient tenir la route.

[Taliesin]

Connu pour sa rigueur et son académisme, le sieur d'Âpremont enseignant surtout le maniement de l'épée, du bouclier et de la lance d'arçon, armes les plus couramment utilisées par les chevaliers. Sans doute avait-il eu surtout pour fonction de faire s'exercer les jeunes membres de la maison d'Archelieu lorsque ceux-ci séjournaient en ville... Pour le reste, rien de spectaculaire à signaler.
Après avoir convenu qu'Antin se présenterait chez les Valombre au plus tard le surlendemain, Reuel leva la réunion.

[Claris de Corvimande]

La pratique de la lance ne figurait pas parmi les compétences pour lesquelles Claris s'entraînait le plus ; mais fort heureusement, c'était le genre d'exercices pour lesquels le maître d'arme avait tendance à rester pied à terre pour corriger la position de l'élève, plutôt que de monter donner l'exemple. Pour ce qui concernait les boucliers, sont avis personnel était que de tels objets avaient plus souvent tendance à entraver les mouvements qu'à protéger, et qu'une bonne esquive était plus efficace que n'importe quelle plaque de métal ; mais cela ne l'empêchait pas de s'y entraîner suffisamment pour pouvoir donner le change – ses propres maîtres d'armes y tenaient. Quant à l'épée, c'était son arme de prédilection.

La réunion terminée, Claris souhaita bonne nuit à son père, puis à Antin, avant de regagner ses propres quartiers. Le sieur des Sablons serait le premier à se présenter chez les Valombre, puis Gail suivrait quelques temps plus tard. Cela serait… intéressant.

[Taliesin]

Antin ne partit pas dès le lendemain, préférant demeurer un jour supplémentaire au manoir de Corvimande pour procéder à ses ultimes préparatifs. Outre récupérer les vêtements qui portaient désormais les armes de la maison à laquelle il prétendait appartenir et faire quelques tours sur sa nouvelle mponture, sans doute pour se familiariser avec celle-ci, lesdits préparatifs se concrétisèrent surtout par de longs séjours à la bibliothèque où il lut avec application, à la fois des volumes sur diverses lignées nobles et... les histoires de hantises que lui avait conseillées Claris. Pour le reste, il était plus que probable qu'il serait tout prêt à discuter si celle-ci venait le trouver.

[Claris de Corvimande]

Mais Claris préférait ne pas le déranger et s'occuper plutôt de ses propres préparatifs – notamment, s'exercer plus qu'à l'ordinaire sur les spécialités martiales de celui qui était censé avoir eu l'assistance de Gail. Certes, il s'écoulerait encore quelques jours avant que Narslan ne rejoigne messire des Sablons au service des Valombre, mais on n'improvisait pas une spécialité martiale, et chaque instant passé à leur pratique serait susceptible de compter.
Toutefois, de son côté non plus, la porte d'une conversation n'était absolument pas fermée si le besoin s'en faisait sentir.

HRP : si tu préfères qu'une conversation ait lieu, l'initiative peut tout à fait venir d'un membre du personnel, notamment de la dame de compagnie (ce serait tout à fait dans son caractère).

[Taliesin]

Au l'issue du dîner, au cours duquel la mission n'avait comme d'habitude pas été abordée, Antin vint lui souhaiter bonne nuit et l'informer qu'il partirait très tôt le lendemain matin : les rues étaient alors désertes, ce qui limiterait les risques qu'on le voie aux abords du manoir. Si personne n'avait de nouvelles de lui au cours des jours suivants, ce serait un signe encourageant : cela signifierait qu'il avait été recruté. Dès lors, il lui faudrait un certain temps avant de pouvoir utiliser les moyens imaginés par Reuel pour transmettre des informations. D'ici là, toutefois, Claris l'aurait sans doute rejoint.

HRP : Je n'avais pas prévu de discussion, j'en ménageais juste la possibilité au cas où tu en aurais envie.

[Claris de Corvimande]

Claris lui souhaita que tout se déroule bien, et lui assura de son arrivée prochaine pour lui prêter main forte. Il était vraisemblablement inutile de lui donner de conseils : il semblait tout à fait prêt – sans doute était-il le mieux préparé d'eux deux pour une telle mission.
Ils allaient tous deux dûment s'acquitter de leur tâche, et les Valombre tomberaient bientôt de leur hauteur. Ce ne serait pas nécessairement aisé, mais le résultat en serait vraisemblablement très plaisant.

[Taliesin]

Lorsqu'elle s'éveilla, le lendemain matin, Antin avait déjà quitté le domaine depuis deux bonnes heures.
Avec le départ du jeune sieur de la Noirelande, la vie retrouva son cours habituel - quoiqu'à franchement parler, il ne l'ait guère sinon pas du tout bouleversé.
Pour Claris débutaient une série de journée qu'elle pourrait occuper comme bon lui semblait. Ensuite arriverait le moment de se lancer à son tour dans cette mission à la fois si cruciale et si périlleuse...

[Claris de Corvimande]

La vie ne changeait effectivement pas tant que cela, si ce n'était que Claris passait encore plus de temps qu'à l'ordinaire dans sa salle d'entraînement, et que les exercices auto-imposés variaient par leurs objectifs – il fallait bien s'habituer à ce qui était censé être ses nouvelles spécialités. Les jardins furent eux aussi davantage mobilisés, la présence du Chevalier Noir et de son escorte (il ne me semble pas qu'ils soient repartis, me trompe-je ?) offrant quelque intérêt pour ce qui concernait la pratique du combat monté, qui était moins habituel aux autres occupants du manoir urbain.
Dans l'ensemble, quoique leurs caractères soient, comme annoncé, suffisamment proches pour que l'enfant de Reuel n'ait pas à se forcer en permanence de tenir le rôle, c'était Gail Narslan qui entrait peu à peu dans son personnage. Restait à voir si cela serait assez convaincant aux yeux des Valombre, lorsque les choses commenceraient pour de bon.

HRP : ceci est très probablement mon dernier post de Juillet. Je reviens juste après.

[Taliesin]

Plusieurs jours s'écoulèrent ainsi, au rythme de ses nombreux exercices martiaux.
D'Antin, ils ne reçurent aucune nouvelle. Il y avait donc tout lieu de croire qu'il avait été engagé. En tout cas, le réseau d'informateurs de Reuel n'avait pas entendu dire qu'on avait retrouvé le cadavre d'un jeune homme lui ressemblant.
Pour Claris, le moment du grand départ était désormais tout proche.

HRP : Oui oui, ils sont encore là. Et aucun souci, nous reprendrons à ton retour. Tu pourras recommencer par un post décrivant ce qu'emporte Claris puis nous entrerons dans le vif du sujet !

[Claris de Corvimande]

L'heure était venue d'achever les préparatifs. Évidemment, aucune pièce de son équipement ne portait la moindre marque relative à sa véritable identité ; pas plus d'ailleurs que de blason quel qu'il soit : si la famille Narslan avait poussé la prétention jusqu'à arborer des armoiries, il n'en serait resté aucune trace après leur chute, au contraire de celles des familles nobles, et il n'y avait aucune raison que son histoire récente ait conduit à les conserver.
Son arbalète de poing avait été, à contrecœur, abandonnée : cette arme n'était pas de celles qui devaient former son équipement quotidien, d'autant qu'il s'agissait d'un objet de trop grande valeur pour un gamin des rues. Le flacon ramené du domaine Bouliakov, en revanche, était un compagnon bienvenu : sa nature magique ne sautait pas aux yeux, et il n'était guère étonnant qu'une personne vivant par l'épée possède une potion de soin. Cela permettrait de récupérer d'éventuels incidents dus à leurs véritables objectifs tout en semblant ne pas y avoir eu recours.
Son anneau et son sifflet étaient du voyage également : il s'agissait d'objets suffisamment anodins pour lui appartenir quelle que soit son origine, et leur présence familière avait de quoi rassurer. D'autant que l'anneau – qui, au besoin, pouvait être présenté comme un souvenir familial – avait de fortes chances d'être d'une certaine utilité.
Sa mise, juste ce qu'il fallait rapiécée et sale, correspondait tout à fait à celle de vêtements à l'origine de bonne facture, comme en portait le personnel estimé, mais usé par plusieurs nuits passées dans la rue. Quant à ses armes, une épée de bonne facture et quelques dagues de jet – neutres, comme celles que son père employait lorsqu'il dissimulait sa propre identité – correspondaient suffisamment bien à son personnage pour ne pas s'en priver.
Dans l'ensemble, Gail ressemblait suffisamment à Claris pour que le travestissement ne lui soit pas trop dépaysant.

[Taliesin]

Le jour du départ fut fixé d'un commun accord avec son père.
Et il finit enfin par arriver.
Claris quitta donc le domaine familial pour s'aventurer dans les rues du Noyau occulte. Le trajet qu'elle devait parcourir n'était pas bien long, car c'est aux frontières de ce quartier et du Havre bourgeois que s'élevait la nouvelle résidence des Valombre.