[Lieu] Une cité perdue

[Hubert de Maleval]

Hubert repassa en arrière dans la salle des symboles.
" Ils sont avec Guillermo. On va prendre ça comme une assurance que tout va bien. Mais il y a quelque chose dehors. Silence le plus absolu. On y retourne. Tout le monde sur ses gardes. On va évacuer d'abord, et on sondera ensuite. De toute façon, les glyphes d'Albérich sont toujours en place. Tara, c'est à vous : si vous pouvez vous aider d'un sort, c'est le moment."
Et il repassa dans l'autre sens, bien visible, cette fois.

[Taliesin]

Son arrivée ne passa pas inaperçue.
Il y eut des cris de surprise et de peur mêlées.
Il y eut un tintement métallique quand l'écuyer commença à tirer son épée.
-Du calme, c'est la cavalerie, fit Guillermo en éloignant lui-même la main du pommeau de sa lame.
Il sourit au nouvel arrivant.
-Salutations, Hubert : content de vous revoir. Mais, si je puis me permettre... Il y a plus d'une dizaine de ces chapelles dans la ville : ne pouvez-vous pas au mins m'en laisser une ?

[Hubert de Maleval]

Hubert sourit au mercenaire.
" Ce n'est jamais de mon fait. Mais c'est un signe, peut-être..."
Il se tourna vers la foule rassemblée.
" Nous allons vous rapatrier dans notre nouvelle base, annonça-t-il. Ça va se passer... Là où se trouve Renaud. Il faut patienter quelques minutes encore, le temps que Tara... trouve le panneau de contrôle. Vous pouvez déjà aller dans cette direction."

[Taliesin]

Les rescapés, hagards et sans doute complètement déboussolés, se levèrent sans un mot et se dirigèrent dans la direction indiquée. Quelques-uns péniblement, si bien que l'écuyer s'en fut prêter son bras à une vieille dame courbée, tandis que d'autres se soutenaient les uns les autres.
Guillermo, de son côté, avait échangé quelques mots amicaux avec Varamyr ; puis, quand celui-ci eut entrepris de monter la garde, il demanda à ses associés de rassembler leurs affaires.
-J'imagine que vous avez aussi réquisitionné le temple de l'amour et celui du soleil ? demanda-t-il à Hubert d'un ton badin.

[Hubert de Maleval]

Hubert hésita moins d'un demi-battement de coeur.
" Guillermo, viens avec nous. Vous n'êtes plus en sécurité, dehors... Toi et tes... associés... Venez. J'en prends la responsabilité. Nous trouverons un arrangement qui satisfera tout le monde... Même si vous restez dans les chapelles ou dans les temples, vous ne serez pas aussi bien protégés que dans notre refuge. Nous le savons à l'épreuve de ce qui... se développe..."

[Taliesin]

Le mercenaire sourit.
-Vous avez décidément bon cœur, Hubert, et je suis tenté d'accepter votre proposition, d'autant que même les morts-vivants sont perturbés par ce qui se prépare, ce qui n'est pas peu dire. Cependant...
Il chercha ses mots.
-Cependant, je crains que votre initiative ne soit pas du goût de tout le monde et vous mette dans une position difficile. Or, ce n'est souhaitable ni pour vous, ni pour la Communauté : plus que jamais, vous avez besoin de concorde.

[Hubert de Maleval]

" Allons, ne te fais pas prier. Je n'ai pas peur d'être dans une position difficile, et si Albérich grommelle, j'en fais mon affaire. Il s'adoucira quand il constatera que tu sais... contrôler ces gosses. Pour le reste... Vous n'allez plus faire long feu, dehors. Vous n'êtes pas vraiment membre de la communauté, mais celle-ci perdrait de son sens si elle laissait mourir les gens dehors quand elle peut leur offrir un toit. Qui sait si tu ne finiras pas par joindre ta destinée à la nôtre de manière plus formelle..."
Il sourit.
" Mais je raconte n'importe quoi.Tu te portes garant des Paludiers, je me porte garant de toi, et l'affaire est entendue."

[Taliesin]

Guillermo réfléchit.
-Du moment qu'on ne fait pas mine de vouloir les ligoter ou les enfermer, je peux répondre d'eux sans hésitation. Néanmoins, je mets une condition à mon retour.
Il eut un léger sourire.
-Je dois pouvoir payer notre hébergement en travaillant pour vous. Mais en réalité, là encore, vous me rendrez service : je ne suis pas du genre à aimer rester les bras croisés.

[Hubert de Maleval]

" C'est ridicule : tu n'as encore rien reçu de ce à quoi tu avais droit pour tout ce que tu as fait pour nous jusqu'ici mais... je ne vais pas pinailler avec toi tant que nous ne serons pas en sécurité. De toute façon, j'ai bien l'intention de t'exploiter un maximum : ton expertise me fait terriblement défaut."
Il jeta un oeil vers les gamins paludiers.
" Il va juste falloir que je vois comment faire traverser le glyphe à tes gamins sans qu'ils se fassent électrocuter... Vu la puissance de feu d'Albérich, ce ne serait sans doute pas très sage de les y exposer..."

[Taliesin]

Il leur jeta un regard à son tour.
-Ils ont progressé, vous savez. Le chemin est encore long mais... Ils ont progressé. Quant à savoir si ce sera suffisant pour franchir le glyphe...
Il secoua la tête.
-Disons que je ne prendrai pas le risque d'essayer.

[Hubert de Maleval]

" Je vais les sonder. Je le fais avec tout le monde, de toute façon. Nous serons fixés, de cette manière. S'ils ne peuvent franchir le glyphe... J'irai négocier avec Albérich pour qu'il le lève. Evidemment, il ne sera pas ravi de laisser des âmes mauvaises pénétrer dans le palais... mais si elles sont clairement identifiées, c'est plus facile..."
Il haussa les épaules.
" Je vais voir si Tara a trouvé le panneau."
Les paroles de Guillermo lui avaient rappelé qu'il prenait un sacré risque en admettant les gosses cannibales dans leur refuge. C'étaient des tueurs en puissance et le mercenaire allait devoir garder l'oeil sur eux à tout moment. Mais dans le même temps... il ne pouvait pas le condamner parce qu'il avait, à un moment, fait un choix discutable.

[Taliesin]

Le mercenaire soupira.
-Des âmes mauvaises, vous y allez fort. Ce sont avant tout des mômes qui ont morflé depuis le jour de leur naissance et qui, jusqu'ici, n'ont eu que le mal en exemple. Avec tout le respect que je vous dois, vous auriez fini par avoir la même aura qu'eux si vous aviez grandi dans la même tribu. Et si ça n'avait pas été le cas, j'imagine que vous auriez été tué pour servir d'avertissement aux autres.
Il haussa les épaules.
-Mais le moment est mal choisi pour ce genre de débats, désolé.
Un regard à la mine réjouie de la Tymorane suffit à Hubert pour comprendre quue le méacnisme avait été localisé.

[Hubert de Maleval]

" Une âme mauvaise est une âme mauvaise, quelle qu'en soit la cause... Le résultat est le même pour un glyphe, en tout cas." dit Hubert avec un haussement d'épaules désolé.
Il s'avança ensuite vers le panneau et remercia la Tymorane.
" Nous allons passer de l'autre côté. Vous devez marcher sur le symbole qui se trouve ici et vous dégager tout de suite, sinon vous allez prendre le suivant sur le dos. Vous serez alors dans un palais parfaitement sûr. Renaud va passer le premier pour vous diriger."
Il activa ensuite la console. Ils pouvaient commencer le transfert.

[Taliesin]

Le transfert s'effectua. Mais relativement lentement : certains rescapés étaient vraiment dans un état pitoyable, peinant à se mouvoir, et il valait mieux leur laisser le temps de s'écarter avant de se ruer à leur suite.
Bientôt, cependant, tous eurent passé de l'autre côté, de même que certains membres de l'expédition de secours. Ne restaient plus qu'Hubert, Varamyr, son lynx, Guillermo et ses associés.

[Hubert de Maleval]

Hubert était conscient de l'état dramatique dans lequel se trouvaient certains des colons libérés. Heureusement, ils avaient désormais suffisamment de clercs pour les soulager rapidement. Mais peut-être certains ne pourraient-ils pas prendre la route dès le lendemain...
Il se tourna vers le dernier groupe.
" Vous pouvez y aller, dit le paladin, je fermerai la marche. Mais ne quittez pas la salle avant que je ne vous aie sondés, sinon... Je ne sais pas ce qu'Albérich a mis dans son glyphe. Ce n'est sûrement pas mortel, mais ce n'est sûrement pas agréable pour autant."
Il sourit à Varamyr, conscient que le Paludier devait trouver son initiative complètement démente. Elle l'était sans doute. Mais il devait se fier à la confiance qu'il avait en Guillermo.

[Taliesin]

Le Paludier semblait effectivement perplexe. Mais pas furieux. Peut-être estimait-il, pragmatiquement, que le retour du capitaine mercenaire dans leurs rangs était suffisamment utile pour encourir les risques qui l'accompagnaient...
Guillermo donna ses consignes aux trois gamins qui, disciplinés mais l'air tendu, disparurent tour à tour, emportant leur paquetage. Leur "tuteur" les suivit avec ses propres affaires, puis Varamyr et son compagnon animal franchir le pas.
Bientôt, Hubert les rejoignit dans la salle des symboles, plus bondée qu'elle ne l'avait jamais été : tout le monde s'en était tenu à ses ordres.

[Hubert de Maleval]

Hubert incanta pour détecter le mal et balaya la salle rapidement. La pierre arrêtait le sortilège mais pas les corps humains. Il serait rapidement fixé sur la présence de sources maléfiques dans la pièce. Il commença par le côté le plus proche de la porte puis fit signe à Renaud de faire sortir les gens au fur et à mesure que les auras se révélaient pures. De la sorte, il ne resterait plus que les Paludiers au moment critique, ce qui leur éviterait de balader une réputation noire dès leur arrivée.

[Taliesin]

Il ne nota absolument aucune trace maléfique parmi les rescapés. Pas une once.
Puis vint le tour des quatre recrues inattendues.
Ce fut peut-être moins pire qu'il ne l'aurait craint. L'aura des gamins était marquée par le mal, indéniablement ; mais il était diffus, probablement mêlé à d'autres penchants moins sombres, bien qu'Hubert ne puisse pas les percevoir... Bref, cela ne lui laissa pas le sentiment que leur propriétaire étaient une cause perdue.
Quant à Guillermo, il ne détecta rien.

[Hubert de Maleval]

Hubert soupira, puis sourit aussitôt.
Ce n'était pas dramatique mais il était déçu : il avait espéré qu'il y aurait moins de noirceur, là-dedans. Il était aussi surpris que Guillermo ait une aura aussi troublée. Il l'avait toujours imaginé du bon côté, sans autre ombre que sa profession. Mais c'était un juste rappel de la tendance qu'il avait à idéaliser le chef mercenaire. Albérich était sans doute trop méfiant, le concernant, mais lui-même était trop naïf. Il fallait trouver un juste équilibre... et en priorité, trouver le Luménien, surtout. La conversation allait être houleuse, mais le clerc serait forcé de céder : il était trop tard pour renvoyer leurs nouveaux invités.
" Bon, ne bougez pas, je vais aller chercher Albérich pour qu'il lève son enchantement."

[Taliesin]

Le mercenaire acquiesça, souriant.
-Nous ne bougerons pas d'un pouce, soyez-en assuré.
Le paladin put dès lors quitter la salle, gagner le rez-de-chaussée et se mettre en quête d'Albérich. Nul doute que Renaud et le reste de son escouade prendraient soin des rescapés.

[Hubert de Maleval]

Hubert aurait de loin préféré accompagner les rescapés vers la salle commune ou aller annoncer à Etienne la nouvelle de la libération de son écuyer. A la place, il allait devoir assumer les conséquences de son initiative et il ne devait pas être devin pour savoir que ça allait mal se passer. Il trouva Albérich au milieu du couloir, en train de discuter avec Clovis d'une histoire de chevaux et de chariots. Il leva les yeux à l'approche d'Hubert et une expression inquiète se peignit sur ses traits.
" Il n'y avait personne ?"
Le paladin réalisa que sa mine devait refléter son embarras.
" Si... Si, nous les avons ramenés. Ils sont mal en point, alors ils descendent à leur rythme... Mais nous les avons ramenés, oui.
— C'est formidable. Combien sont-ils ? Je vais prévenir les autres clercs. Clovis... Est-ce que tu peux voir pour de la nourriture, des vêtements ?"

[Taliesin]

L'intendant acquiesça et s'en fut aussitôt.
Restait à aller chercher les autres clercs. Si leur réunion houleuse n'était pas encore terminée, Albérich pourrait les voir tous en une seul fois. Peut-être seraient-ils de méchante humeur, auquel cas son apparition et les nouvelles dont il serait porteur leur offrirait une distraction bienvenue...

[Hubert de Maleval]

Mais Hubert n'en avait pas fini avec lui.
« Albérich, j’ai besoin que tu lèves le glyphe…
— Pourquoi ? Louis est avec eux ?
— Pas Louis. Guillermo et les trois gosses.
— Quoi ?!
— Je ne pouvais pas les laisser dehors, Albérich. Avec la catastrophe… ce que nous savons sur le palais… »
Le Luménien secoua la tête, les mains sur les hanches.
« Hubert, tu te rends compte que cet endroit était un refuge pour tout le monde, et que maintenant, tu y as introduit l’incertitude ? Le mal, même, puisque tu me demandes de lever mon glyphe, c’est que ces gosses sont encore et toujours viciés, ce qui n’est pas étonnant compte tenu ce que Guillermo leur a fait faire ces derniers jours. »
Il passa les deux mains sur son visage.
« Nous en parlerons plus tard. Je veux m’occuper des gens qui viennent de rentrer. Mais je vais te dire deux choses… »
Il s’engagea dans les escaliers.
« A la moindre incartade, ils retournent dehors. Je parie qu’ils vont refuser toute limite. Tu n’as rien négocié, évidemment…
— Non. Guillermo s’en porte garant.
— Comme de Lothar et du reste de ses hommes, je suppose. »
Hubert ne trouva rien à répondre. Albérich s’arrêta à mi-parcours.
« Hubert, ces gosses ne peuvent pas… tu m’entends, ne peuvent pas… avoir le moindre contact avec ceux que Gabriel s’échine depuis des veilles à tirer de l’ombre. Tu as bien compris ? Tu te débrouilles avec Guillermo. Le palais est assez grand. Installe-les dans le jardin le plus éloigné, je m’en fiche. Nous verrons comment gérer les choses une fois que la colonne de civils est partie. D’ailleurs Gaspard veut partir. Et Giovanni aussi. »
Furieux, le Lathandrite le planta là, pendant qu’Hubert avalait ces dernières informations. Mais Giovanni n’avait rien dit… et Gaspard… Pourquoi Gaspard voulait-il partir ? C’était un combattant, un officier… Hubert le rattrapa dans les escaliers. Albérich était déjà à hauteur de la salle aux symboles, il leva le glyphe sans un mot, puis repartit à la suite des rescapés. Le paladin le vit offrir son épaule à un vieillard, lui adresser quelques paroles encourageantes, et sans doute irait-il désormais prévenir les autres clercs. Il se tourna vers Guillermo et les enfants restés dans la salle.
" Vous pouvez sortir."

[Taliesin]

Le mercenaire l'observa un instant puis eut un sourire embarrassé.
-Diantre, à voir votre mine, la réaction de messire Megrall a été pire encore que ce que j'avais imaginé... Je dois dire que cela me surprend quelque peu, de la part d'un clerc de Lathandre. Dans le même temps, mes connaissances en religion sont pour le moins... limitées.
Il jeta un regard à ses associés, revint au paladin.
-Indiquez-nous une petite salle à l'écart du reste de vos compagnons : nous y demeurerons jusqu'à ce que vous ayez pu débattre plus longuement et plus posément de la situation. Et si notre présence est décidément trop problématique, nous repartirons : comme je vous le disais, la Communauté a besoin de concorde.

[Hubert de Maleval]

Hubert eut une légère grimace en les guidant hors de la pièce, puis dans le couloir, un peu au hasard : mille pièces pouvaient convenir, il y en avait tant.
" Comme je te l'ai dit, je me charge de ça."
Il eut un sourire contraint.
" Je crois qu'il faut faire la différence entre le clerc de Lathandre et le... conseiller. Il ne se comporterait pas de la même manière s'il ne considérait pas qu'il est responsable de la sécurité et du bien-être des gens..."
Il jeta un oeil sur les gosses. L'un d'entre eux était celui qu'il avait surpris en pleine nuit en cherchant des traces de Robert.
" Malgré tous leurs progrès... Tu ne peux pas nier que tes compagnons... ont un potentiel imprévisible. En cela, leur présence rend les lieux moins sûrs qu'hier."
Il écarta les bras.
" Choisissez votre pièce. Personne ne monte jamais ici, vous serez tranquilles. Je vais vous apporter de la nourriture et des vêtements. Pour les thermes, ça devra attendre demain matin. Une partie des gens partent pour les Dents Grises. Ça devrait déjà calmer le jeu."
Même s'il resterait bien des civils, et bien des sources de tension...

[Taliesin]

Guillermo parut surpris.
-Vous évacuez une partie de vos membres ? Pensez-vous qu'au final, ce lieu n'est pas aussi sûr qu'on le croirait ?
Il haussa les épaules.
-Enfin, désolé, ce ne sont pas mes affaires. Laissez-moi toutefois vous rassurer sur un point : mes associés n'ont plus rien d'imprévisible. Ce n'est pas parce que l'on est mauvais ou qu'on a, en soi, de mauvaises influences qu'on ne sait pas se montrer discipliné ou loyal. Vous savez, parmi ceux de mes hommes qui me sont demeurés fidèles, l'un était irrémédiablement... mauvais, oui. Cela ne l'a pas empêché de se dresser contre les traîtres et de mourir sous leurs coups en essayant de les empêcher de vous nuire. Bref : vous n'avez pas à craindre que ces garçons causent du trouble ou se lèvent en pleine nuit pour égorger des innocents.

[Hubert de Maleval]

Hubert s'empourpra.
" Je crains que... ta parole en ces matières ait malheureusement perdu de son poids auprès de certains, compte tenu de... des événements."
Lui-même n'était pas certain de pouvoir faire confiance à Guillermo sur ce point. Il connaissait les gosses depuis moins d'un mois, après tout, trop peu de temps pour réellement savoir ce dont ils étaient capables. Et le risque ne portait pas vraiment sur le quotidien... il portait sur les situations d'urgence. Et la loyauté était, à cet égard, un concept compliqué. A qui allait-elle, exactement, si elle existait vraiment ? Sûrement pas à la communauté.
" Mais comme je l'ai dit, tu ne dois pas t'en inquiéter."
La question allait être... comment profiter des services de Guillermo alors qu'il devait garder un oeil sur les gamins ? Ça allait sans doute être impossible.
" Pour le reste, oui, nous évacuons une partie des civils. Sur base volontaire. Le refuge est sûr contre la catastrophe, mais pas contre les Ithiliens. Et nous ne savons pas jusqu'à quelles extrémités nous allons devoir aller pour refermer le sceau. Peut-être jusqu'au bout. Nous avons eu l'impression que la situation serait plus gérable sans devoir garder un oeil sur les civils en même temps."

[Taliesin]

-Mais cela ne va-t-il pas vous déforcer ? Pour que des civils aient une chance de ressortir vivants des Landes, il faut une sacrément bonne escorte...
Il grimaça.
-Mes excuses : je me mêle de ce qui ne me regarde pas et mon avis est d'autant moins pertinent que je n'ai pas connaissance e tous les éléments. Pour le reste, je suis tout à fait conscient de ne plus mériter votre confiance, et je vous sais gré... de me laisser une seconde chance. Ainsi pourrez-vous me juger sur les faits.
Il sourit.
-Je vous laisse à présent. A plus tard, Hubert.
Et, avec ses associés, il gagna la première salle venue.

[Hubert de Maleval]

Hubert grimaça. Qu'est-ce que c'était que cette histoire d'escorte ? C'étaient les Paludiers qui allaient escorter les civils, pas ses propres hommes, il en avait besoin. Frida avait d'ailleurs refusé de faire demi-tour pour ne pas les déforcer... Elle n'aurait jamais donné son aval à quelque chose qui reviendrait au même.
Un peu contrarié, il redescendit vers le rez de chaussée. Il voulait parler à Gaspard et à Giovanni. En commençant par le second...

[Taliesin]

Le barde était à la bibliothèque, occupé à lire un vieux volume tout en prenant des notes. En apercevant Hubert, il esquissa une grimace mais, peut-être pour ne pas troubler le travail des autres lecteurs, il se leva sans tarder et le rejoignit à l'extérieur.
-Tu as besoin de moi pour une nouvelle invisibilité ? s'enquit-il d'un ton badin.