[Lieu] Peyregorde

[Voyageuse]

Lorsqu'il arriva en vue du village, il devait être le début de l'après-midi à en juger par son estomac qui criait famine. Il aperçut aussitôt Sylvia qui le guettait, appuyée contre la palissade. En s'approchant, il devina le murmure de conversations houleuses à l'intérieur des murs. Pas mal de monde devait être rassemblé sur la place.
Il y avait deux hommes en arme près de la porte, mais ils laissèrent Sylvia s'avancer seule vers lui, sans intervenir. Avec néanmoins des signes d'impatience dans le regard.

[Kasumi]

Kasumi aurait espéré de toutes autres circonstances pour leurs retrouvailles, devinant sans peine la tension ambiante qui régnait dans le hameau. Il se précipita néanmoins pour parcourir bien plus de la moitié de la distance qui le séparait de Sylvia et entreprit de la serrer dans ses bras dans un geste aussi spontanée qu'irrépressible : quoiqu'il se soit passé ou en train de se produire, elle lui avait bien trop manqué au cours de ces longs jours solitaires !

- Je suis si heureux de te revoir ! Mais que se passe-t-il ? murmura-t-il au bout d'un moment.

[Voyageuse]

Elle lui rendit son étreinte avec fougue... et un soulagement visible.
" Je suis tellement contente que tu sois là. Merci d'être revenu aussi vite. Il y a eu un problème... Apparemment, un gosse a été attaqué par un loup. Il n'est pas revenu... Et il y a des traces..."
Elle ne put aller plus loin : l'un des hommes qui montait la garde, observant nerveusement la lisière de la forêt, s'était approché et l'interrompit.
" On vous avait fait confiance pour garder les loups à distance ! On avait tort !"

[Kasumi]

Le rôdeur aurait pu serrer Sylvia dans ses bras pendant des heures sans jamais s’en lasser mais la mention d’un enfant disparu le fit tout de même se secouer. Il ne pouvait tout simplement pas l’ignorer et rester planté là tant qu’il y avait un espoir de le sauver. La prise de conscience de sa culpabilité dans cette affaire viendrait plus tard. Après le moment de l’action.

- Sylvia, pourrais-tu envoyer Vif argent à la clairière ? J’ai peur que les Malarites ne profitent de mon absence.

Sans la relâcher, il se tourna vers le garde et demanda avec un calme qu’il était bien loin de ressentir :

- Dans quelles directions avez-vous trouvé ces traces ? Et de quand datent-elles ? Je vais partir à la recherche de cet enfant...

… et tenter de sauver ce qui pouvait l’être s’il était encore temps d’éviter une tragédie.

[Voyageuse]

" Par là-bas, fit l'homme en indiquant une direction un peu vague à la lisière des bois, vers le sud.
- Au sud des dernières zones de coupe, précisa son comparse.
- Mais on est déjà parti à sa recherche. Et les traces disparaissent au bout d'une centaine de toises. Et de toute façon, c'est trop tard. Depuis ce matin ils ont eu tout le temps de le dévorer..."
Sylvia, quant à elle, avait acquiesça à sa requête, et le faucon s'envolait déjà.

[Kasumi]

Kasumi n'avait absolument pas l'intention de s'avouer vaincu avant d'avoir la preuve de la mort de l'enfant :

- Je vais tout de même aller voir. Quelqu'un est-il susceptible de m'accompagner sur place ? Les loups sauvages ne sont pas les seuls dangers qu'auraient pu rencontrer l'enfant : et certains de ces dangers gardent parfois des otages.

Il ne voulait pas redonner un espoir vain ou donner à penser qu'il s'accrochait à des hypothèses improbables coûte que coûte mais il préférait tout de même agir comme s'il pouvait encore accomplir quelque-chose. Si ce qu'il découvrait le contredisait, il serait alors temps de s'associer à la peine des villegeois.

[Voyageuse]

" Moi j'irais bien, lança Sylvia, mais... Martha me l'a interdit...
- Je vais demander, fit l'un des gardes, bourru, en passant la porte en direction du village.
Sylvia, d'un regard, fit comprendre à Kasumi qu'il n'était pas nécessaire -voire pas souhaitable- qu'il l'accompagne.
- C'est un des fils de Bruno qui a disparu, lui expliqua-t-elle. Il doit avoir huit ans..."

[Kasumi]

Il se doutait que les villageois étaient à cran de cette disparition et il ne pouvait que les comprendre, touché lui-même par l'angoisse : avait-il bien fait de les dissuader de chasser la meute ? La vie d'un enfant n'avait pas de prix... Mais il n'en démordrait pas : il ne cesserait les recherches que lorsqu'il serait convaincu que les loups l'avaient tué. Si tant est que ce soit bien les loups qui étaient en cause...

[Voyageuse]

Le garde ressortit bientôt du village, une jeune femme brune aux cheveux courts sur les talons. Elle était armée d'un arc et d'un carquois, et avait la démarche souple des gens habitués à se déplacer sans bruit dans les bois.
" Loïc... C'était mon filleul. Je vais vous mener aux empreintes", fit-elle d'un ton neutre en le toisant sans aménité.
Son regard était sombre, son attitude déterminée.

[Kasumi]

La situation était bien trop grave et urgente pour qu'il ne prête vraiment attention à l'attitude de la jeune-femme à son égard : tout ce qui l'importait présentement était qu'elle le mène sur les lieux du drame supposé sans se mettre elle-même en danger. Puisqu'elle semblait habituée à se déplacer en forêt, au moins était-il rassuré sur ce dernier point en lui emboîtant le pas dans le plus grand silence.

[Voyageuse]

Elle le conduisit au sud du village, près de la dernière zone de coupe des bûcherons. Un sentier entrait dans le bois juste après, qu'il avait lui-même emprunté avec Sylvia une éternité plus tôt. On y voyait clairement, dans la terre encore humidifiée d'une averse l'avant veille, des empreintes d'enfants. Plusieurs enfants.
" Il jouait avec ses amis, ils ne s'éloignent jamais beaucoup, ils savent qu'ils ont le droit d'aller jusqu'à l'embranchement. Mais là ils ont joué à cache-cache, si j'ai bien compris. Et Loïc a disparu."
Tout en parlant à voix mesurée, elle le conduisait plus avant dans les bois, jusqu'à l'embranchement en question, et pointa le doigt vers le sentier de gauche où se trouvaient quelques empreintes. Kasumi savait que la tanière des loups se trouvait dans cette direction, mais beaucoup plus loin.
" On voit des traces qui partent un peu partout. Celles-ci sont celles de Loïc, par déduction. vous pensez bien qu'on a identifié toutes les pistes une à une ce matin... Et quand on suit celles-ci... et bien on tombe, un peu plus loin, sur des empreintes de loup."
Elle parlait à voix basse, désormais, et Kasumi devinait sa peur.

[Kasumi]

Le rôdeur avait bien fait d'emporter quelques provisions par réflexe. Il se tourna vers sa guide après avoir examiné les empreintes de l'enfant et jugea qu'elle ne lui serait plus utile à partir de là : il valait donc mieux éviter de l'exposer au danger s'il y en avait encore un.

- Je vais remonter les traces à partir de là : vous feriez mieux de rentrer au village pour le moment. Je reviendrai vous apprendre ce que j'aurai appris mais cela risque de prendre un petit moment.

[Voyageuse]

La jeune femme haussa les épaules.
" Si ça vous tente... Mais vous trouverez rien de plus que nous. Y'a un p'tit bief un peu plus loin, et les traces s'y perdent. On l'a remonté, descendu, sans rien trouver. Il a dû sortir par une zone trop rocailleuse..."
Elle recula d'un pas.
" J'vais dire qu'vous cherchez. Mais vous allez être reçu fraîchement à votre retour, vous vous doutez bien..."

[Kasumi]

Le demi-elfe se contenta de hocher sombrement la tête : l'accueil qui lui serait réservé était pour le moment le dernier de ses soucis mais il préféra tout de même ne pas le verbaliser avant de s'éloigner dans la direction des empreintes, attentif à ne pas manquer d'indice mais aussi à son environnement immédiat : il n'y avait que deux scénarios possibles. Soit les villageois avaient simplement raison, soit il s'agissait d'un piège ou d'une diversion qui le visait directement...

[Voyageuse]

Il suivit la piste du gosse sur une dizaine de toises. Il avait quitté le sentier et les empreintes étaient difficiles à voir dans l'humus, mais il y avait d'autres signes concordants, des branches cassées, des traces de piétinement léger. Une empreinte nettes, parfois. Trop rarement. Il finit par ne plus en trouver, par se demander si la piste qu'il suivait, marquée de branchages brisés et d'herbes foulées, était toujours celle laissée par l'enfant. Et c'est à ce moment-là qu'il vit, sur un sol meuble où les pieds de l'enfant auraient dû laisser des marques nettes, les traces d'un loup, parfaitement reconnaissable. Des empreintes particulièrement grandes, et plus profondes qu'à l'ordinaire, indiquant probablement un poids supérieur à la normale.

[Kasumi]

Il se pencha pour examiner le sol de plus près, cherchant les autres signes qu'un animal de cette taille aurait dû laisser sur son passage. Il pensa aussitôt au chef de la meute qu'il avait prise en charge mais cela ne semblait pas coller : ces traces semblaient devoir appartenir à un individu plus grand et plus fort. Un loup sanguinaire par exemple...

Mais cela ne l'aidait pas à savoir ce qu'il était advenu de l'enfant et c'était ce mystère-là qu'il avait par dessus à cœur de résoudre. A condition de trouver la piste du loup colossal peut-être...

[Voyageuse]

Il pouvait suivre la piste du loup sans difficulté. Il était difficile, en revanche, de savoir s'il avait attaqué l'enfant, s'il l'emmenait. En observant mieux les alentours, en revenant sur ses pas, il vit quelques petites tâches sombres qui pouvaient être du sang, au milieu d'un espace plutôt dégagé où il était illusoire d'espérer trouver la moindre trace de lutte. Il était possible que le prédateur y ait attaqué l'enfant et l'ait emmené. Mais s'il l'avait réellement tué... il lui semblait qu'il aurait dû y avoir bien davantage de sang.
Ou peut-être qu'il se trompait totalement et que la tâche sombre n'avait rien à voir. En tout cas, il n'avait rien vu d'autre qui ressemble à du sang.

Quoiqu'il en soit, la piste du loup se poursuivait, comme l'avait dit la villageoise, jusqu'à un petit ruisseau. Elle disparaissait alors subitement : l'animal n'était pas ressorti de l'autre côté, où le sol meuble aurait certainement gardé des empreintes.

[Kasumi]

Kasumi réfléchit un moment à ses options : il voulait avant tout retrouver l’enfant ou les traces qu’il aurait pu laisser mais il était quasiment certain qu’il lui faudrait des heures pour trouver une très hypothétique piste différente à partir de la zone dégagée où semblait avoir eu lieu l’attaque.

Il ne croyait de toute façon pas à l’hypothèse selon laquelle l’enfant aurait pu s’enfuir dans une autre direction en voyant le loup : si ça avait été le cas, il aurait détecté des traces évidentes comme des empreintes ou des brindilles cassées.

Cela ne lui laissait donc qu’une seule piste à suivre : celle du prédateur. Il pouvait là encore perdre du temps à remonter ou descendre le courant au risque d’échouer comme les villageois et de manquer l’endroit où le loup l’avait quitté mais il préféra essayer de faire appel à une aide extérieure qui bénéficiait d’armes qui n’étaient pas à sa portée de simple rôdeur demi-elfe. Il se concentra donc pour tenter de repérer Première Neige et lui transmettre qu’il avait grand besoin de son flair pour une partie de chasse. Retrouver l’enfant lui semblait en effet bien plus important que surveiller la meute de loups…

[Voyageuse]

Première Neige était trop loin pour qu'il puisse la contacter nettement. Il eût beau se concentrer, il ne percevait rien venant d'elle, et ne put savoir si elle avait senti son attente ou si la distance empêchait toute communication efficace. Mais la tanière des loups n'était finalement pas si loin d'ici, et il pouvait s'en rapprocher s'il voulait communiquer avec sa louve. Cela lui ferait perdre une heure de plus, peut-être deux...

[Kasumi]

Kasumi répugnait à perdre encore un temps si précieux alors que l'enfant avait déjà disparu depuis des heures. Mais il n'avait pourtant guère le choix à moins que son examen du lit du ruisseau puisse lui révéler si le loup était parti vers l'amont ou l'aval. Si l'examen des limons et des graviers ne lui apprenait rien, il devrait se résoudre à se rapprocher de Première Neige...

[Voyageuse]

L'examen des lieux ne lui apprit rien. Il n'y avait pas de trace aux abords du ruisseau, ni vers l'amont, ni vers l'aval. Des deux côtés, le cours d'eau traversait plusieurs zones où la roche dure affleurait, où la végétation était peu dense, et où un animal pouvait quitter le lit du ruisseau sans laisser la moindre empreinte. Bien sûr, tôt ou tard celles-ci devraient réapparaître, quelque part à distance de l'eau... mais il perdrait plus de temps à chercher au hasard dans les environs des zones rocheuses qu'à rejoindre sa louve.
Il dut donc se résigner à perdre une heure de plus -peut-être l'heure de trop, pour un enfant déjà disparu depuis six ou sept heures, et à se diriger plus loin au sud, en direction de la tanière des loups.
Il lui fallut finalement plus d'une heure et demie pour que sa louve le rejoigne. Le poil soyeux, le pas alerte, elle semblait en pleine forme et heureuse de le voir.

[Kasumi]

Sa joie de retrouver Première Neige était largement tempérée par l'urgence et la criticité de la situation comme ça avait été le cas. Encore un peu plus, il doutait que la meute avec laquelle elle se trouvait puisse être mise en cause dans la disparition de l'enfant mais cela ne l'aiderait pas à sauver ce dernier et il doutait que ses constatations fassent la moindre différence dans l'esprit échauffé des villageois.

Il caressa tout de même sa louve pour lui montrer son affection avant de l'inviter à le suivre, son attitude devant bien lui faire comprendre que la situation était urgente...

[Voyageuse]

Première Neige ne se fit pas prier pour le suivre, lui emboîtant le pas en trottinant silencieusement. Il sentit une nuance interrogative dans son esprit, une vague inquiétude peut-être : qu'est-ce qui pouvait être si urgent et si critique ? Que se passait-il ? Il perçut que dans son esprit à elle, la vie était belle, la forêt paisible et généreuse : elle rentrait d'une bonne partie de chasse avec ses congénères et avait l'estomac plein. Néanmoins, elle comprenait que son compagnon à deux pattes avait un souci grave et elle voulait bien l'aider.

[Kasumi]

Le rôdeur évoqua dans son esprit l'image d'un enfant perdu et terrorisé par un grand danger pour tenter de faire comprendre à Première Neige ce qu'il recherchait. Il évoqua aussi la présence d'un loup gigantesque, à la fois pour la mettre en garde mais aussi dans l'espoir que sa compagne animale puisse lui apporter des informations le concernant : la présence d'un tel prédateur avait pu perturber la meute après tout...

[Voyageuse]

L'image d'un loup immense n'éveilla rien chez la louve. Elle sembla plutôt vouloir rassurer le rôdeur, semblant douter que le loup puisse être véritablement aussi grand.
Une fois qu'il l'eut amené près des empreintes de loup, elle huma l'air avec application, et il la devina un peu perplexe. Elle reconnaissait bien l'odeur d'un loup, mais il y avait quelque chose d'inhabituel dans les effluves qu'elle sentait. Peut-être l'odeur de l'enfant mélangée à celle du canidé ? Peut-être autre chose ?

[Kasumi]

Kasumi avait pris pour habitude de se fier à l'instinct très sûr de Première Neige. Si elle avait détecté quelque-chose d'anormal, il doutait que ce fut simplement les odeurs d'un enfant apeuré. Il était bien plus probable qu'il s'agisse de quelque-chose en rapport direct avec le prédateur qu'il traquait. S'agissait-il d'autre chose que ce qu'il paraissait ? La Forêt Maudite abritait bien des horreurs et des aberrations après tout ! En tous cas, il espérait que sa louve puisse lui permettre de remonter cette piste d'autant plus facilement que l'odeur était certainement unique.

[Voyageuse]

La piste était facile à suivre jusqu'au ruisseau. mais l'eau brouillait les odeurs, et il ne savait même pas s'il convenait de chercher vers l'amont ou l'aval. Il lui fallait donc longer les deux rives du ruisseau, en amont et en aval, pour espérer retrouver la piste.
La louve ne trouva rien dans les dizaines de mètres qu'ils fouillèrent en amont et en aval. Il dut élargir le périmètre, remonter à plusieurs centaines de toises... Le loup était-il allé si loin ? Vers l'amont, en tout cas, il n'y avait rien. Ni sur la rive qu'il suivit à l'aller, ni sur celle qu'il suivit au retour. En se dirigeant vers l'aval, au nord, la louve sembla ne rien détecter non plus. Aucune odeur de loup. Aucune odeur anormale. Alors qu'il revenait sur ses pas sur l'autre rive, elle détecta seulement les relents laissés par une présence humaine.

[Kasumi]

Peut-être trop de temps s'était-il écoulé ? Suite à leurs multiples échecs, le demi-elfe n'était pas loin de songer à renoncer malgré tout ce que cela lui coûterait mais il entendait tout de même se raccrocher à cette dernière piste, aussi ténue soit-elle. Il demanda à Première Neige de suivre les relents humains en espérant qu'ils puissent appartenir au garçon et non pas aux villageois partis à sa recherche. Et s'il commençait à nourrir une troisième hypothèse - eu égard aux anomalies qu'il avait repérées - il ne disposait vraiment pas encore d'assez d'éléments et il lui fallait laisser sa louve faire son travail...

[Voyageuse]

La piste était ancienne, et l'odeur diffuse. La louve parvenait néanmoins à la suivre, hésitant parfois, s'arrêtant et explorant les environs pour la retrouver, puis repartant. Elle se dirigeait vers le nord-est à travers la forêt, suivant parfois une sente, coupant la plupart du temps à travers bois, se rapprochant peu à peu de l'éminence rocheuse où il avait trouvé le cercle de pierre. Kasumi eut beau observer le sol, il ne trouva pas d'empreinte. Il y avait parfois des brindilles piétinées, mais elles pouvaient l'avoir été par le passage d'animaux du secteurs.
La piste se perdit une nouvelle fois en traversant un ruisseau, et la louve ne la trouva pas de l'autre côté. Il leur fallait chercher plus en amont, ou plus en aval, mais le temps qui passait amoindrissait les odeurs. L'éminence rocheuse était devant eux, légèrement sur la gauche, à moins d'une heure de marche. Et la nuit n'allait pas tarder à tomber.

[Kasumi]

Le rôdeur sentait instinctivement que la piste le mènerait droit à l'éminence rocheuse et au repaire des cultistes. Mais pouvait-il décemment fonder sa traque sur une intuition ? L'enjeu était énorme : une vie innocente était en jeu après tout !

Mais de longues heures s'étaient déjà écoulées et peut-être courait-il déjà après des chimères. Peut-être la piste trouvée par Première Neige n'avait même rien à voir avec la disparition de l'enfant. En tous cas il n'y avait vraiment plus de temps à perdre et cela obligeait à prendre des risques : il demanda donc à sa louve de poursuivre ses recherches en direction de l'éminence, pariant sur le fait qu'elle pourrait récupérer la piste plus loin.