[Lieu] Peyregorde

[Voyageuse]

Il lui fallut plusieurs coups pour venir à bout de son adversaire : même blessé, celui-ci se battait avec l'énergie du désespoir. Kasumi écopa d'ailleurs d'une entaille à l'avant-bras droit, une blessure très légère due à Beshaba plus qu'à l'adresse de son adversaire ou une erreur de sa part.
Mais le malarite finit par s'effondrer, et Kasumi, un peu sonné par le combat rageur, fut de nouveau réceptif à ce qui l'entourait. Le ciel s'était encore éclairci,, il voyait maintenant les volutes de fumée... et des ennemis approchaient par la droite. Pour qu'ils les entende, ils devaient être très proches.

[Kasumi]

Kasumi décida de ramasser le cor de l’ennemi qu’il avait abattu : qui sait s’il ne trouverait pas – plus tard – un moyen de l’exploiter pour apporter un peu de confusion dans la battue. Mais pour l’heure, il devait se dissimuler aux regards des nouveaux arrivants. Et plus que cela, il préféra quitter les lieux car il ne se sentait pas en condition pour affronter plusieurs ennemis dans son état nerveux et physique. C’est donc vers les buissons les plus proches puis en direction des fumerolles qu’il avait aperçu qu’il porta ses pas, adressant une prière silencieuse à sa déesse pour que la clairière sacrée ne soit pas encore touchée.

[Voyageuse]

Curieusement, il sentait, dans son coeur, que le chêne était encore vivant. En danger imminent, mais vivant. Il n'aurait su dire d'où lui venait cette conviction mais il était certain de cela. Certain aussi qu'il fallait agir vite, très vite, pour le sauver. En supposant qu'il parvienne à arrêter l'incendie...
Mais la priorité pour cela était de survivre, de se cacher, d'avancer. Puisant dans ses réserves, s'appuyant sur des réflexes et habitudes solidement ancrés, il avança vers le nord, sans bruit, s'efforçant de ne pas laisser de trace. Il crut entendre les voix de ses poursuivants, mais elles s'éloignaient. Et pourtant, ils devaient savoir qu'il irait vers le nord... Mais par chance, la forêt par ici était particulièrement dense, et ils pouvaient très bien suivre une trajectoire parallèle à la sienne sans s'en apercevoir. Il suffisait qu'il dépasse la résurgence et il aurait relevé le défi qu'ils lui avaient posé, et il ne serait plus une proie... Il suffisait qu'il parvienne jusque-là...
Et c'était tout proche, désormais. Les arbres s'éclaircissaient : il se trouvait dans cette partie de forêt ancienne et majestueuse, que les malarites avaient souillée. Il serait plus facile de marcher sans laisser de trace, plus dur de se dissimuler, mais il semblait avoir semé ses poursuivants.
Un bruit de course derrière lui, celui d'une bête fauve lancée à toute vitesse, énorme. Un loup. Non, quelque chose de plus gros.

[Kasumi]

Il ne se retourna pas pour contempler à quel monstre il avait affaire. Il ne disposait que de quelques secondes pour réagir et il n’entendait pas les gâcher pour satisfaire une curiosité morbide. Battre un loup – même normal – à la course était une gageure aussi Kasumi chercha plutôt à repérer l’arbre le plus proche sur lequel il pourrait rapidement grimper pour échapper à une mort aussi violente que rapide. Les loups ne grimpaient pas aux arbres et il ne risquerait pas de se retrouver piégé dans cette zone où les branches permettaient de passer d’arbre en arbre.

[Voyageuse]

Le rôdeur eût juste le temps d'attraper les branches les plus basses de l'un de ces arbres gigantesques. Il perçut l'haleine du fauve derrière son dos, sentit qu'on l'agrippait au moment où il se hissait, entendit la déchirure de son pantalon, mais parvint tout de même à se mettre hors d'atteinte. Enfin... presque.
Car il apparut cependant à Kasumi que ce loup-ci n'était pas un loup ordinaire, si toutefois s'en était un. Il grimpait aux arbres -il entendit le craquement des branches derrière lui tandis qu'il montait. Et, accessoirement... il sonnait du cor.

[Kasumi]

Un loup-garou à n’en pas douter. Une aberration qui n’avait rien de naturel et qu’il n’avait jamais eu la malchance de rencontrer jusqu’ici. Le rôdeur n’avait aucune chance au combat contre ce type de monstre plus fort et plus résistant que lui. Mais il continua à grimper plus haut pour sauver sa vie. Il lui fallait atteindre des branches plus hautes et plus fines qui supporteraient son poids mais pas celui du monstre plus lourd que lui et c’est ce qu’il s’employa à faire, grimpant le plus vite possible.

[Voyageuse]

Heureusement pour lui, la créature qui le poursuivait était plutôt moins agile que lui. Mais la fatigue de sa nuit blanche passée à guetter et à combattre se faisait cruellement sentir, et il se sentait moins rapide que d'habitude, le pied moins sûr. Il était obligé de se montrer prudent, il le sentait, et cela l'empêchait de gagner autant de terrain qu'il l'aurait fait en temps ordinaire. Néanmoins, s'il ne gagnait pas de terrain, il n'en perdait pas non plus et son adversaire ne parvenait pas à le rattraper.
Il gagna ainsi des branches plus fines, où, comme il l'espérait, la créature ne put le suivre. Il devina qu'il redescendait un peu, et l'entendit sonner du cor à nouveau. Un cor lui répondit, puis un autre, tout proche.

[Kasumi]

Attaquer la créature pour tenter de la faire chuter aurait été extrêmement hasardeux. Mais rester sur place à attendre n'était pas non plus une option envisageable : sous peu, les complices du monstre allaient le débusquer et n'auraient aucun mal à l'encercler. Le rôdeur tenta donc de trouver un chemin parmi les branches pour atteindre un autre arbre.

S'il pouvait se déplacer ainsi, peut-être parviendrait-il à atteindre les abords de la zone de chasse et à s'enfuir : cela semblait désormais la seule issue favorable. Il lui fallait du repos et aussi plus de matériel avant de se frotter à nouveau aux membres du culte honni.

[Voyageuse]

Il lui fallut du temps, de la patience, et beaucoup de prudence, pour trouver, parmi ces branches plus fines, une qui soit suffisamment solide pour supporter son poids alors qu'il s'éloignait du tronc. Il y avait un autre arbre en face, similaire à celui qu'il venait de quitter, aux branches aussi fines à cette hauteur, et il s'en fallut de peu qu'elles ne se rompent sous son poids. Mais en avançant très prudemment, il parvint, centimètre par centimètre, à gagner un arbre voisin.
Loin au-dessous de lui, il entendit des voix. Un ou plusieurs complices avaient rejoint les lieux. Le feuillage les lui dissimulait, mais il s'agissait probablement d'humains. Il eut bientôt la certitude que l'un d'eux se mettait à escalader l'arbre sur lequel il se trouvait l'instant d'avant. Lorsqu'il parviendrait à la même hauteur que lui, il risquait de l'apercevoir : l'épaisseur du feuillage ne suffirait pas à le dissimuler s'il restait là où il se trouvait. Du loup-garou présumé,en revanche, il ne savait rien. Il était trop redescendu pour qu'il puisse l'apercevoir.

[Kasumi]

Kasumi ne comptait pas attendre d'être découvert : se risquer à un combat aussi précaire aurait été bien trop risqué d'autant qu'il y avait - ou aurait sous peu - beaucoup trop d'ennemis à proximité. Le demi-elfe choisit de poursuivre la même tactique en cherchant à gagner l'autre côté de ce deuxième arbre en espérant pouvoir se faufiler dans un autre plus proche de la frontière définie.

[Voyageuse]

Il avança donc encore, une nouvelle fois, s'avançant sur une branche pointant vers le nord, espérant rejoindre un arbre plus grand et plus solide... Mais cette fois-ci, il eut moins de chance : la branche sur laquelle il se trouvait émis un craquement de mauvais augure, l'obligeant à faire rapidement marche arrière pour en trouver une autre. C'était une perte de temps fort malvenue, et, surtout, fort peu discrète.
Il lui sembla que son poursuivant avait cessé de grimper. En tout cas, il ne l'entendait plus. Peut-être redescendait-il pour changer d'arbre... Peut-être, simplement, guettait-il le moindre bruit pour le localiser.
La branche inférieure s'avéra plus solide et il put passer à l'arbre suivant.

A la faveur d'un trou dans le feuillage, il devina deux silhouettes humaines au sol. Ceux-ci ne semblaient pas l'avoir vu, mais ils le cherchaient, fouillant les feuillages du regard - pas seulement sur l'arbre sur lequel il avait grimpé au début.
Il pouvait redescendre un peu, risquer d'être vu, pour trouver des branches plus solides et avancer plus vite. Ou rester caché et silencieux le plus possible, au risque de tomber sur une branche fragile.

[Kasumi]

Une nouvelle fois, le rôdeur s'en voulut de ne pas avoir emporté son arc ce qui aurait transformé les chasseurs en proies faciles. Mais il allait devoir faire sans et donc conserver sa stratégie discrète : il estimait pouvoir progresser jusqu'à être repéré ou tomber sur une branche vraiment trop fragile. Il lui restait une dernière carte dans sa manche mais il devait être certain de pouvoir quitter la zone de chasse avant de l'employer. Ce qui signifiait progresser encore à couvert : en était-il encore loin ?

[Voyageuse]

De là où il se trouvait, il était difficile d'estimer la distance qui lui restait à parcourir. Ce qui était certain, c'est qu'il se rapprochait du feu. Outre l'odeur, il voyait nettement, dans le ciel maintenant clair, les volutes de fumées qui s'échappaient vers le ciel, à moins d'une centaine de toises. Et il sentait, au plus profond de lui-même, que le chêne qu'il avait planté était menacé, que les flammes s'approchaient.
L'arbre suivant était un peu plus haut que les autres, et, en grimpant quelques toises supplémentaires, il parvint à deviner, quelque part entre lui et les flammes, une sorte de trou dans la canopée, correspondant sans doute à l'endroit où la végétation devenait broussailles et buis à l'approche de la résurgence. C'était à une trentaine de toises, tout de même. Et cette absence de grands arbres signifiait qu'il ne pourrait pas atteindre son objectif uniquement par la voie qu'il avait choisie.

[Kasumi]

Cette vision d'horreur lui provoqua un haut-le-cœur : la forêt alentours se mourrait et il savait désormais qu'il ne pourrait rien y faire : seule une pluie abondante pourrait contenir la destruction provoquée par les malarites. Des arbres centenaires étaient déjà perdus par la folie des hommes. Et les buissons qui enserraient la clairière et en protégeaient l'accès prendrait certainement très facilement feu.

Kasumi tenta néanmoins de puiser de l'énergie dans ce désespoir, dans l'urgence d'agir immédiatement. Il devait tenter le tout pour le tout pour atteindre son arbre et le protéger du mieux qu'il pouvait : et pour cela il devait redescendre au sol. Il chercha donc une zone où il pourrait le faire sans être immédiatement repéré puis il se faufilerait entre les troncs jusqu'à atteindre la résurgence.

[Voyageuse]

Il ne voyait d'ici que les sommets des arbres, mais il se souvenait, pour avoir fait plusieurs fois le chemin au sol, que le sous-bois devenait plus dense un peu avant la résurgence : il y avait un secteur où les grands arbres surplombaient les buis. Il lui semblait qu'il lui fallait encore parcourir une dizaine de toises en altitude, peut-être passer encore trois arbres... Ce qu'il fit, en multipliant les précautions, faisant craquer parfois une branche ou deux. Mais le vent léger qui s'était levé masquait les bruits... et contribuait, hélas, à étendre l'incendie.
Il descendit ensuite aussi rapidement qu'il l'osa, atterrissant dans un sous-bois dense qui le dissimulerait parfaitement.
" Il est là-bas", cria une voix rude derrière lui, beaucoup plus proche qu'il ne l'aurait souhaité.

[Kasumi]

Puisqu'il était repéré, il ne lui restait plus qu'à courir aussi vite que pouvaient le porter ses jambes fatiguées. Il ne pouvait décemment pas gâcher son unique sortilège utile pour piéger un seul adversaire : il comptait le conserver en ultime recours, si possible pour l'aider à parcourir les derniers mètres vers une liberté bien amère et illusoire.

[Voyageuse]

Il courut donc de toute la vitesse de ses jambes, dans un sous-bois de plus en plus dense, devenant peu à peu une véritable muraille de buis qui, il le savait, entourait la résurgence. Derrière lui, un cor sonna, tout proche, puis un autre. Il entendit la course folle d'un quadrupède lancée sur ses traces, un loup énorme, aberration pleine de rage, plus rapide et plus fort que lui. Il ne lui restait plus que quelques toises à parcourir... mais la créature était trop rapide. Dans un instant, il serait rattrapé, happé par les mâchoires puissantes.
Il sentit soudain une présence dans son esprit, celle d'une louve familière, pleine d'inquiétude et de colère. Un cri animal, derrière lui, vint confirmer ce qu'il sentait dans son esprit : Première Neige venait d'attaquer le loup-garou, le saisissant à la gorge, et lui faisant gagner les quelques secondes qui lui manquaient pour atteindre la résurgence.

[Kasumi]

Le rôdeur ressentit une violente vague d'émotions contradictoires : fierté et soulagement de retrouver son alliée et compagne animale mais aussi colère et angoisse de la voir s'attaquer seule à une créature bien trop forte pour elle. Il ne pouvait décemment pas la laisser se sacrifier pour lui : Première Neige ne survivrait pas plus de quelques instants en combat aussi fit-il volte face, choisissant de se servir des quelques secondes qu'elle lui avait offert pour lui intimer de rompre le combat et de s'éloigner très vite du loup pendant que lui-même incantait un sortilège d'enchevêtrement pour le bloquer.

[Voyageuse]

Première Neige hésita en percevant son ordre, mais il y mit suffisamment de conviction pour qu'elle décide qu'il n'était plus en danger immédiat. Son hésitation, néanmoins, laissa le temps à la créature de se débarrasser d'elle en la projetant violemment en l'air. Elle retomba brutalement au sol et il perçut la douleur dans sa patte arrière. Mais cela lui avait laissé le temps nécessaire pour incanter, et, lorsque le loup-garou bondit à nouveau dans sa direction, ignorant la louve, la végétation se mit à bouger, lui enserrant les pattes et lui arrachant un cri de rage.
Première Neige s'éloigna en boitillant, contournant la zone piégée pour se diriger vers le nord. L'air, vicié, apportait des odeurs de bois brûlé et celles du charnier animal en putréfaction au-dessus de l'eau : la résurgence n'était qu'à quelques toises, signalant la fin de la zone de chasse. Mais les humains qui le poursuivaient étaient proches, il le devinait aux mouvements de végétation : eux n'étaient pas bloqués par le sortilège. Ils seraient sur lui dans quelques instants.

[Kasumi]

Kasumi enjoignit Première Neige à se cacher dans les fourrés et à ne plus se montrer. Dans son état, elle ne pourrait pas lui être utile dans le combat qui s'annonçait et il n'était pas exclu que les malarites cherchent à se servir d'elle contre lui. Tout de même rasséréné de ne plus la savoir en danger immédiat, le rôdeur se précipita vers la résurgence en espérant prendre une partie de ses poursuivants de vitesse.

[Voyageuse]

Un cor sonna, tout proche, mais trop tard : un instant plus tard, il franchissait d'un bond la résurgence souillée. Devant lui, l'incendie était tout proche, il en percevait presque la chaleur. Les fumées s'élevaient d'un point précis au nord, un point tout proche du chêne qu'il avait planté. Il était en danger, il le sentait, mais, il n'aurait su dire comment, il avait aussi la conviction qu'il était vivant. Pour le moment.
Derrière lui, tout semblait s'être figé. Ses poursuivants ne se montraient pas. Le loup-garou était toujours piégé dans les racines. Puis un cor sonna, plus longuement que d'habitude. Un son long et lugubre qui, il le devina, signalait la fin de la chasse. Il avait en effet franchi les limites de la zone. Si les malarites respectaient leurs propres règles de jeu, il était sauvé.

[Kasumi]

Mais le demi-elfe n'avait aucune intention de rester dans les parages pour mesurer le crédit que l'on pouvait accorder à ces fous homicides. Il y avait bien plus urgent pour l'heure : s'enfoncer dans le massif de buis pour rejoindre la clairière et tenter de protéger le chêne et ce qui pouvait encore être sauvé. Il demanda à Première Neige de le rejoindre pour qu'il lui montre le passage non sans vérifier que personne ne se trouvait plus à proximité : le révéler à ses ennemis était exclu même s'il y avait des risques qu'ils ne l'aient déjà découvert.

[Voyageuse]

Nul ne semblait vouloir le suivre en-dehors des limites de la zone de chasse. Ou peut-être se concertaient-ils sur la suite à donner à ces événements. Quoiqu'il en soit, rien ne s'opposait à ce qu'il se dirige vers la clairière cachée.
Première Neige avançait en boitillant, et elle lui fit savoir qu'elle le rejoindrait à son rythme. Elle saurait suivre son odeur, il n'avait pas de souci à se faire. Mieux valait qu'il se dépêche.

La chaleur augmentait au fur et à mesure qu'il avançait en direction du nord, et le fumée le fit tousser bien avant qu'il atteigne la clairière. Il aperçut les flammes, ravageant les feuillages de plusieurs arbres, au delà d'une zone déjà calcinée. Le vent était faible, heureusement, et le feu se propageait lentement. Mais il se propageait justement dans la mauvaise direction...
Accélérant l'allure, il put contourner le foyer par l'ouest et rejoindre la muraille de buis qui entourait la source

[Voyageuse]

L'incendie s'était éloigné vers le nord, le danger était moins grand, et il pouvait ralentir l'allure. Mais il avait beau être aux aguets, il ne perçut pas la présence de ses ennemis... jusqu'à ce qu'une voix rauque se fasse entendre, autoritaire.
" N'avancez plus !"
La voix provenait d'un rideau de buis, en face de lui, légèrement sur la gauche de la résurgence souillée. Du côté qui faisait partie du "territoire de chasse".

[Kasumi]

La voix ayant trahi son la position de son propriétaire, le rôdeur chercha immédiatement un endroit derrière lequel s'abriter. S'il s'en trouvait un assez proche, il pourrait peut être mettre en joue l'odieux incendiaire. Dans tous les cas, il n'avait pas l'intention de s'avancer dans sa direction. D'autant plus que les flammes et la fumée ne le menaçaient pas directement.

- Vous n'en avez pas eu assez cette nuit, déclara-t-il d'une voix acide.

[Voyageuse]

" C'est vous qui n'en avez pas eu assez, apparemment, puisque vous revenez !", répliqua l'individu sans se découvrir davantage.
Le buis le dissimulait parfaitement aux regards. Le rôdeur eût beau écarquiller les yeux, il ne vit rien.
" Mais puisque vous êtes parvenu à quitter le territoire de chasse, je suppose que vous revenez, en réalité, pour nous faire savoir votre requête ? C'est ce que prévoient nos règles..."

[Kasumi]

Kasumi resta lui aussi caché et fut bien tenté d’adresser une réponse bien sentie au malarite mais l’un comme l’autre savaient qu’il n’était plus en état de se lancer dans un combat. Jouer la provocation n’apporterait donc rien mais le demi-elfe tenta tout de même sa chance :


- Je ne passais pas par ici pour cela mais puisque vous abordez le sujet… Seriez-vous disposer à quitter la forêt vous et toute votre secte dépravée ?

Mince, ça avait été plus fort que lui ! A sa décharge, la nuit avait réduit sa patience à néant.

[Voyageuse]

L'homme -ou le loup-garou peut-être- ne releva pas l'insulte. Et un long silence accueillit sa requête.
" Nos règles prévoient que je dois vous accorder ce que vous me demandez, finit par articuler son interlocuteur. Du moment que c'est en mon pouvoir et qu'il ne s'agit pas de tuer l'un de mes compagnons. Donc... On peut considérer, je suppose, que votre demande est recevable. Mes compagnons et moi-même quitterons donc ce territoire pour nous établir ailleurs. "
Un mouvement dans les buis. Le rôdeur devina qu'il faisait volte-face et s'éloignait.

[Kasumi]

Le demi-elfe était incrédule et se demanda si le départ – si tant est qu’il soit effectif – des Malarites soit vraiment une bonne chose. Certes, à court terme, cette partie de la forêt en bénéficierait de façon certaine mais une autre région en souffrirait. Une région où il ne pourrait pas les traquer.

Toutefois, Kasumi ne répondit pas au chef du culte, n’accordant de toute façon que peu de crédit à sa parole : tout ce qui comptait pour lui était de pouvoir souffler un peu et de cesser – ne serait-ce que pour quelques heures. Il ressentait le besoin de retourner à Peyregorde et de rassurer sylvia qui devait se faire un sang d’encre. Il n’en oublia pas toute prudence et demeura un long moment caché jusqu’à être certain que les malarites ne lui tendaient pas une embuscade.

[Voyageuse]

Ce n'est qu'une fois assuré qu'il ne demeurait plus personne dans les environs qu'il put se mettre en marche. Nul ne se mit en travers de sa route, nul ne l'attaqua. Les malarites -du moins ce qui en restait- semblaient avoir effectivement quitté les lieux.
Première Neige avait pris un peu d'avance, et il la rejoignit plus loin, boitillant toujours. Elle lui transmit l'image de la cabane près de la lisière du bois où elle avait laissé le garçon en pleine nuit. C'était un peu moins loin que le village, et certainement moins dangereux pour elle.