[Lieu] Peyregorde

[Kasumi]

Le rôdeur était soulagé que la discussion dérive sur un autre sujet. Il n’était pas certain que le sylvanien qui s’était montré à lui serait ravi qu’il révèle son existence et sa nature aux villageois. Il n’était d’ailleurs pas exclu que les bûcherons se sentent menacés par ce qu’ils assimileraient à un protecteur des arbres.

- Je préfère vérifier avant – avec quelques-uns d’entre vous peut-être – que les malarites ont bien vidé les lieux. Je n’en ai abattu que quelques-uns en réalité et il se peut que les survivants soient difficiles à débusquer. Mais je sais comment m’assurer de leur absence : il faut purifier la résurgence qu’ils ont systématiquement empoisonnée. Nous ferons ainsi d’une pierre deux coups car les carcasses qu’ils y ont entassées attirent les mort-vivants.

[Voyageuse]

" Avec quelques-uns d'entre nous... C'est... pas un peu risqué ? Nous sommes des paysans et des bûcherons... pas des hommes d'arme.
- Marco, toi qui étais chasseur...?
- Etais, comme tu dis si bien. Je n'ai plus l'âge.
- Il y a bien Mylène qui fait un peu de braconnage... et sait se débrouiller avec un arc. C'est la marraine de Loïc, celle qui vous a accompagné hier.
- Ou le fils Dumoulin... Yohan. Je crois qu'il se débrouille pas mal aussi. Si ses parents le laissent y aller...
- L'est pas bien vieux...
- Moi, je veux bien venir, proposa Bertrand. Mais je sais me servir d'une hache seulement pour abattre des arbres...

[Kasumi]

Kasumi prit un moment de réflexion avant de répondre aux villageois en souriant à Bertrand pour s’être proposé :

- Je pense que je partirai seul en reconnaissance – le but n’est pas de vous exposer au danger - mais j’apprécierais surtout votre aide pour m’aider à évacuer ce qui pourra l’être. Et plusieurs yeux permettront d’être plus vigilant. J’ai bien conscience que c’est une tâche peu ragoutante mais je mettrais des jours si j’étais seul.

[Voyageuse]

" Vous allez faire une reconnaissance... demain ?
- De toute façon, Bertrand, tu vas être absent deux jours puisque tu emmènes ton fils à Respelm.
- Hum... Oui, c'est pas faux. Ça m'ennuie de vous laisser aller seul en reconnaissance. N'hésitez pas à solliciter Mylène, je pense qu'elle acceptera sans souci.
- En même temps... Je peux aussi te laisser Vif-Argent, comme ça tu peux me prévenir si tu as besoin de renforts ?" proposa Sylvia.

[Kasumi]

Kasumi adressa un sourire reconnaissant à sa fiancée pour sa proposition et répondit d’un ton décidé à l’ensemble de l’assistance :

- Je pense y aller dès demain oui. En tous cas à la résurgence. Avec Mylène et le familier de Sylvia, cela devrait aller. Il y a un risque d’y croiser quelques goules mais cela ne devrait pas poser de problème. Nous irons le lendemain ou le surlendemain purifier leur sanctuaire : ce serait inutilement risqué de s’y rendre dès à présent à mon avis.

[Voyageuse]

" Très bien, faisons comme cela alors.
- Vous devriez aller vous reposer, je pense. Vous devez être encore un peu fatigué... Enfin, si je peux me permettre.
- Je vais aller Mylène, si vous voulez. Et vous passerez la prendre chez elle en partant... Enfin, sauf contr'ordre. Mais je vous tiendrai au courant si elle ne peut pas venir.
- Hum... je ne sais pas si ton... ermite gardien se montrera si tu es accompagné...," lui souffla Sylvia. Peut-être pas assez discrètement.

[Kasumi]

Kasumi percevait les réticences de sa compagne et pensait pouvoir les expliquer en partie par sa frustration de ne pas pouvoir l’accompagner elle-même. Son argument n’était pour autant pas dénué de sens : le sylvanien devait se montrer discret pour que les villageois ne soupçonnent pas son existence et il n’était pas encore prêt à montrer l’accès à la clairière à d’autres personnes.

- Tu as raison, Sylvia : peut-être vaut-il mieux demander à Mylène ne nous accompagner au tertre dans un jour ou deux plutôt que dès demain matin. Je risque de toute façon de perdre la matinée à évaluer les dégâts de l’incendie plutôt que de me mettre au travail.

[Voyageuse]

" Ca veut dire que... Tu vas revenir dormir ici toutes les nuits ? Tu n'as plus besoin de rester là-bas maintenant ?"
Le ton de Sylvia vibrait d'espoir.
" Effectivement, si vous n'allez pas sur la colline tout de suite... vous ne courez sans doute pas de risque là où vous serez demain. Enfin, c'est à vous de voir. Prévenez-la, simplement, le jour où vous avez besoin de ses services... Et s'il s'agit simplement de brûler des corps, ça on peut s'en charger..."

[Kasumi]

Kasumi se tourna vers sa compagne et arbora une mine un peu soucieuse : il avait senti qu’il lui avait un peu rapidement donné un espoir qu’il n’était pas sûr de pouvoir entretenir à court terme et la réponse qu’il adressa aux villageois lui était aussi et avant tout destinée :

- Comme je le disais, je ferai surtout une reconnaissance demain et je dois faire le point sur les besoins du chêne que j’ai planté. Je saurai certainement vous en dire plus en cours de journée ou en soirée. Y compris sur ce que je peux envisager pour les jours prochains.

Et puisque l'affaire semblait entendue, il était impatient de s'entretenir plus librement avec sa fiancée et il entreprit de le lui transmettre par un regard et un sourire.

[Voyageuse]

Sylvia lui prit la main tandis qu'ils s'en revenaient, après avoir pris congé du conseil communal.
" En fait.... Tu ne vas pas rentrer, pas encore, c'est ça ? J'imagine qu'il faut que tu restes jusqu'à la Longue Nuit..."
Elle lâcha un soupir.
" Moi qui espérais pouvoir te montrer tous les meubles que j'ai trouvés, tout ce que j'ai tricoté pour le bébé... je sais bien que c'est important, ce chêne, mais... J'en ai marre d'être toute seule !"

[Kasumi]

Kasumi se pencha pour déposer un baiser sur sa tempe avant de répondre d’un ton mi désolé mi encourageant :

- Je ne peux pas totalement relâcher ma vigilance. Pas encore. Mais j’ai découvert qu’un sylvanien défendait la clairière : il s’est occupé de mettre le chêne à l’abri pendant l’incendie. Je dois discuter avec lui demain, j’aurais peut-être un peu plus de libertés. D’autant plus si la secte s’est effectivement éloignée. Mais d’ici là, nous avons une soirée ensemble et je suis très impatient que tu me montres tout ce que tu as déniché !

[Voyageuse]

" Alors suis-moi... Bon, promis, je ne te ferai pas veiller trop tard !"
Elle l'entraîna, joyeuse, vers un petit hangar attenant à la maison de Martha. Elle y avait rassemblé, pêle-mêle, une table et quatre chaises, un petit buffet bas qui aurait besoin d'être vernis, un lit d'enfant qu'il faudrait repeindre, deux grands coffres, quelques planches de bois qui apparemment étaient l'ossature d'un grand lit. Mais aussi un peu de vaisselle et quelques outils à demi rouillés... et, à l'intérieur du plus petit des deux coffres, une pile de vêtements de bébé qu'elle avait cousus, tricotés, ou, pour certains, tout simplement récupéré chez la fille de Martha. Le tout dans des couleurs douces et pastel, blancs, jaunes et bleus.

[Kasumi]

Kasumi prenait autant de plaisir à regarder toutes ces trouvailles - qui rendaient plus concrets encore leurs projets et les heureux événements à venir – que sa compagne manifestement enthousiaste et heureuse. En examinant de près une petite grenouillère, il déclara d’un ton emprunté :

- Tout cela est magnifique. Presqu’autant que toi, ma radieuse. J’ai si hâte de pouvoir enfin emménager chez nous. Chez nous trois…

Comme il l'avait plusieurs fois fait déjà, il passa délicatement une main sur son ventre avec un sourire toujours aussi incrédule.

[Voyageuse]

" Et puis... Il faudra aussi décider... si on fait une petite fête, une cérémonie, pour... se marier... On en avait parlé avant de quitter Féérune."
Elle avait rougi légèrement, et son regard était rêveur.
" Je ne sais pas s'il faut faire ça avant ou après la naissance... Ni si ta famille va accepter de venir ici... Et puis, je sais bien qu'il faut que tu règles cette histoire de bosquet avant", ajouta-t-elle avec -peut-être- un peu de regrets dans la voix.

[Kasumi]

Quelle aborde elle-même la question de leur mariage toucha beaucoup le rôdeur et il lui adressa un sourire attendri et rêveur avant de lui répondre :

- Ne t’en fais pas, j’ai le sentiment que le Bosquet saura très vite se défendre sans mon aide permanente. L’arbre est déjà plus grand que moi… Bref, je me disais que nous pourrions ensuite célébrer notre union dans la clairière. Elle ne doit pas demeurer un lieu secret et inaccessible… Tu as bien sûr ton avis à donner mais on pourrait célébrer tout ça pour la Fête de la Haute Moisson. L’automne est la saison de Mielikki et cela laisserait à nos parents de pouvoir organiser leur voyage.

[Voyageuse]

" Ce serait une chouette date, c'est certain ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme. J'espère juste que d'ici là, j'aurai la permission de bouger davantage. Martha me disait qu'il faudrait sans doute attendre Marpenoth ou peut-être Uktar dans le pire des cas... Mais Marpenoth ou l'équinoxe, c'est presque la même chose. Ce devrait pouvoir se faire... Et au pire, si au dernier moment on est coincés là, que je ne peux pas bouger, ça ne sera pas dramatique de la faire là..."
Tout en bavardant, ils avaient rangé dans les coffres ce qu'ils avaient pris, et ils virent Martha arriver au moment où ils sortaient du hangar. L'heure avait tourné, et il était temps de dîner. Elle poussa de hauts cris -un peu excessifs- en voyant Sylvia debout, et presque autant pour Kasumi qui ferait mieux de se reposer, mais elle leur promit un repas bien ravigotant : le rôdeur en avait grand besoin..

[Kasumi]

Kasumi avait profité du court trajet jusqu’à la maison pour passer un bras autour des épaules de sa fiancée, goutant la douceur de ce simple contact après la trop longue séparation qu’ils avaient subie et toutes les émotions de la nuit passée. Il l’accompagna ainsi jusqu’à sa chaise avant de la lui tirer puis de s’installer comme de coutume en face d’elle sans plus la quitter des yeux. Il avait toujours autant de peine à songer à la chance qui était la sienne de l’avoir retrouvée et de tout ce qu’ils projetaient enfin ensemble.

[Voyageuse]

Le repas se déroula dans la bonne humeur. Sylvia et Martha lui parlèrent de Bertille qui avait donné une bonne partie des meubles rassemblés, de la fille de Martha qui avait donné des vêtements, et son hôtesse lui indiqua où se trouvait la maison de Mylène, au cas où il ait besoin de ses services.
La rôdeuse ne fit pas la moindre allusion au sylvanien, devinant que sa présence devait rester secrète. Elle préférait parler de leur maison qu'il faudrait rénover un peu, de son espoir qu'il passe bientôt plus de temps avec elle, et plaisanter au sujet du bébé à venir.
A ce sujet, Martha leur fit remarquer que le cap fatidique des trois mois étant passé, les risques de fausse couche étaient moins élevés -si toutefois Sylvia restait allongée la majeure partie du temps- et qu'ils pourraient bientôt commencer à réfléchir à un prénom... Mais Sylvia assura qu'elle préférait attendre encore un peu, la fin de l'été peut-être, de crainte que ça leur porte malheur. Elle dévia aussitôt la conversation sur des sujets plus léger, auxquel kasumi ne comprit pas grand-chose sinon qu'ils tournaient autour des petits potins locaux, dont il avait été exclu de par sa longue absence.

[Kasumi]

Kasumi partageait l’avis de Sylvia sur le fait de réfléchir à un prénom mais il ne pouvait que se réjouir des pronostics encourageants formulés par la sage femme. Il suivit de son mieux le reste de la conversation en y participant quandil le pouvait et toujours avec bonne humeur. Il ne tarda cependant pas à se sentir un peu fatigué, effet secondaire de ce nouveau palier de décompression.

[Voyageuse]

Ils ne tardèrent guère à se coucher, fortement encouragés par Martha qui estimait que le rôdeur avait bien besoin d'une bonne nuit de sommeil pour se remettre.
" Tu pars à l'aube demain ? questionna Sylvia en se blottissant contre lui. Ou bien est-ce que tu t'offres le plaisir d'une grasse matinée ?"
Elle semblait plus en forme que lui, ce qui était parfaitement compréhensible puisqu'elle n'avait pas passé la nuit précédente à fuir. A la réflexion, elle semblait même plus en forme que lorsqu'il l'avait laissée, presque un mois auparavant.

[Kasumi]

Il se glissa tout contre elle et lui sourit avant de lui répondre d’un ton passablement ensommeillé :

- Je pense que dormir un tout petit plus tard me fera le plus grand bien : je n’arriverai à rien dans un état somnolent et puis je compte bien profiter d’un petit déjeuner en ta compagnie !

[Voyageuse]

Elle l'embrassa avec douceur.
" Je me ferai une joie de te préparer un bon petit déjeuner... Je parie que je serai debout avant toi !"
Avec tendresse, elle lui caressa un moment le dos, en une sorte de massage très léger, jusqu'à ce qu'il s'endorme...

Et il sombra rapidement dans un sommeil, hélas, agité. Des courses sans fin avec une armée de loup-garous aux trousses ; un chêne souffrant de la chaleur des flammes trop proches ; le bruit d'un cor sonnant encore et encore dans sa tête ; un chêne en train de brûler ; un loup-garou qui lui mordait la cheville ; un chêne à qui on arrachait les feuilles, méthodiquement, une à une ; un enfant appelant au secours sans que personne ne l'entende ; un chêne à qui on arrachait des feuilles, une à une ; une course dans les bois et l'haleine du loup sur ses fesses ; un chêne qu'on tentait de déraciner ; des mélopées maléfiques qui résonnaient dans son crâne ; un chêne à qui on arrachait une feuille, puis une autre, et qui appelait au secours.
Il se réveilla avant l'aube, en sueur, sur cette dernière image. Avec la sensation diffuse, inexplicable, que ça pouvait être en train de se passer en ce moment même... ou que peut-être ça n'était qu'un rêve. Comment savoir ?

[Kasumi]

En sueur et en bonne partie dérouté, incapable de démêler le simple cauchemar – bien compréhensible étant donné son expérience traumatisante récente – de la prémonition, il se redressa sur son lit avec un sentiment diffus mais tenace de devoir agir en urgence. Il se sentait incapable de se rendormir malgré sa fatigue mais il ne voulait guère plus se lever et risquer de décevoir une fois de plus les projets de Sylvia.

Alors, autant pour se calmer que pour chercher à entrer en contact avec sa déesse, il la pria silencieusement mais avec ferveur. Si cela ne suffisait pas à l’apaiser, il était probable qu’il ne parviendrait pas à s’attarder bien longtemps dans son cocon douillet.

[Voyageuse]

La prière l'apaisa, comme toujours. La sensation d'une présence omnisciente et omnipotente qui l'écoutait, l'entendait, le soutenait, vers laquelle il pouvait se tourner en cas de difficulté, en cas de doute, en cas de crise, était une impression merveilleuse et réconfortante. Pour autant, le sentiment d'urgence ne disparut pas vraiment de son esprit. Il se mit en sommeil, le temps de la prière, pour reparaître dès qu'il revint à la réalité, ni plus fort, ni moins fort qu'auparavant. Il avait juste le sentiment diffus que "son" chêne était en danger.

[Kasumi]

Cette fois, il ne pouvait malheureusement plus ignorer l’appel à l’aide qu’il percevait dans son esprit. Alors, la mort dans l’âme et désolé de la démarche qu’il entreprenait, il secouas doucement l’épaule de Sylvia pour l’éveiller : il devait lui annoncer qu’il était obligé de lui faire faux bond pour leur petit déjeuner… Même si perdre une heure de plus ne ferait peut-être guère de différence étant donné la distance à parcourir et qu’il espérait se tromper du tout au tout, il se devait de se mettre en route aussitôt qu’il aurait averti sa compagne.

[Voyageuse]

Sylvia ouvrit des yeux ensommeillés, sans comprendre tout de suite. Puis elle devina, à son expression, au ton de sa voix peut-être.
" Oh... J'aurais dû me douter qu'il y aurait encore un imprévu... Mais c'est pas grave, va, je sais que c'est important... File vite."
Bien sûr, Martha dormait encore, et n'avait préparé ni petit déjeuner, ni casse-croûte pour midi. Mais il connaissait la maison et savait où elle rangeait ses provisions.

[Kasumi]

Voir l’expression de Sylvia lui fendit le cœur et il prit quelques instants pour déposer un baiser sur son front et lui serrer l’épaule avant de filer et la laisser se rendormir. Il se dépêcha ensuite de s’habiller et de réunir quelques victuailles de base avant de se précipiter dehors puis sur le chemin menant à la forêt puis à la résurgence et enfin au bosquet. Il espérait ne pas arriver trop tard et avoir encore une très mauvaise surprise.

[Voyageuse]

Il s'éloigna donc dans la semi-obscurité de cette fin de nuit. A l'est, le ciel s'éclaircit peu à peu, salué par des myriades d'oiseaux, et le soleil finit par faire son apparition. Brièvement toutefois : la couverture nuageuse eut tôt fait de le cacher. Il pleuvrait certainement avant la mi-journée.
Entre-temps, il avait pénétré profondément dans les bois. Au fur et à mesure qu'il approchait de la résurgence, il sentait l'odeur de brûlé, de plus en plus prégnante. Nulle fumée ne s'élevait plus à l'horizon, heureusement : l'incendie était éteint. Mais il en découvrit les séquelles en parvenant à la résurgence : au nord de celle-ci, une étendue de plusieurs hectares avait brûlé, où ne subsistaient plus que troncs calcinés, dont certains encore chauds, et humus bruni. Les carcasses qui encombraient le trou d'eau étaient, quand à elles, encore présentes, l'incendie étant parti plutôt vers le nord. Quasiment la direction de la clairière où il avait planté le chêne.

[Voyageuse]

Il rentra finalement assez tard. Sylvia et Martha étaient en train de mettre la table, hésitant à le compter parmi les convives. Sa fiancée se jeta dans ses bras, heureuse et soulagée, et il fut aussitôt réquisitionné pour aider en cuisine. Juste deux minutes : la soupe était prête.
Son idée de planter des graines fit à demi sourire Sylvia.
" Tu ne crois pas qu'elles viendront d'elles-mêmes, les graines ? Apportées par les oiseaux, les insectes pollinisateurs, le vent ? Est-il vraiment nécessaire de s'en préoccuper ?
- Bah, tout dépend si vous voulez sélectionner des pousses ou laisser faire la nature. Laisser la végétation à l'abandon risque de favoriser des plantes envahissantes et des ronces dans un premier temps, avant que des arbustes ne parviennent à émerger... s'ils y arrivent. Je sais que les bûcherons se contentent de surveiller et de favoriser les plants qui les intéressent en détruisant les espèces plus nuisibles, ronces et autres lierres. Je ne crois pas qu'ils aient jamais planté une graine... Mais pourquoi pas, après tout ?", fit remarquer Martha, conciliante.

[Kasumi]

Kasumi fit part de ses préoccupations après avoir écouté les arguments de deux femmes :

- Ce qui m’inquiète le plus est que le chêne est très exposé depuis la disparition d’une grande partie du mur de buis qui le protégeait. Et en l’absence d’autre source de nourriture, les insectes et les rongeurs se tournent naturellement vers lui. Cela va vous sembler étrange mais j’ai ressenti son appel à l’aide cette nuit et ce matin. Il n’y a pas eu beaucoup de dégâts mais je ne vais pas pouvoir veiller constamment sur lui au cours des prochaines semaines. Il faut vérifier que les malarites sont bien partis, purifier leur sanctuaire et aussi la résurgence et j’aurais aimé pouvoir faire quelques aménagements dans la cabane aussi… Bref, favoriser la repousse, même de simples fougères, donnerait un peu de latitude.