[Lieu] Peyregorde

[Voyageuse]

" Je comprends...
- Aménager la cabane n'est pas urgent, fit remarquer Sylvia, peut-être un peu à contre-coeur. Ça peut attendre deux ou trois veilles si besoin.
- Il me semble qu'il est urgent de vérifier que ces fichus malarites sont bien partis. Ce sont eux, la principale menace. Le reste, la nature peut s'en occuper...
- Oui mais le chêne est menacé... je comprends l'inquiétude de Kasumi...
- Quelques insectes et parasites ont rarement détruit un chêne en bonne santé, même très jeune. Il faut juste les empêcher de s'installer trop longtemps. Enfin, il me semble... mais mon gendre s'y connait mieux, c'est lui le bpucheron. N'hésitez pas à lui demander conseil. Ou bien à Bertrand.
-Il y a aussi le souci des morts-vivants, je suppose ?"

[Kasumi]

Kasumi acquiesça à cette dernière remarque :

- Oui, les mort-vivants sont également une menace. Et pas seulement pour le chêne. L’un de mes prochains objectifs sera de purifier à nouveau la résurgence qui semble les attirer en nombre dans les parages. Mais Martha a raison : je dois d’abord m’assurer de ne pas le faire en pure perte. D’autant que cela nuirait à d’autres animaux si les malarites décident de la souiller à nouveau. Une expédition au tertre puis aux autres endroits où j’ai aperçu des signes de la présence de malarites s’impose et le plus tôt sera le mieux : j’en parlerai à Bertrand demain matin. Et j’en profiterai pour consulter aussi le gendre de Martha sur ce que je peux faire à court terme pour protéger l’arbre.

[Voyageuse]

" Bertrand ne sera pas là demain. Ou en tout cas pas avant le soir, largement. Il est parti pour Respelm ce matin, rappela Martha. Avec son fils...
- Tu voulais le voir pour obtenir des renforts, c'est ça ? Il me semble qu'il avait parlé de Mylène...
- Si vous avez besoin de Mylène, je peux vous indiquer où elle habite, vous pouvez la voir directement. C'est vrai qu'il n'y a guère de personnes sachant se servir d'une arme par chez nous. Et mon frère vous dira sûrement qu'il est trop âge.
- Oui, c'est ce qu'il a dit hier..."

[Kasumi]

Il se rendit compte de sa fatigue car il aurait dû se souvenir de l’absence de Bertrand. Pour le reste, il se faisait un peu tard pour s’en occuper et le remettre au lendemain semblait être la bonne solution.

- Demain matin, j’irai voir Mylène pour savoir quand elle sera disponible. Dans l’idéal, j’aimerais m’occuper de ça dès demain mais cela peut tout de même attendre un jour ou deux et le retour de Bertrand.

[Voyageuse]

" Sois prudent si tu y vas demain...
- Contentez-vous d'une simple reconnaissance ? suggéra Martha. Sans prendre de risque ?
- Avec un loup-garou, ça n'est pas évident de ne pas se mettre en danger... Mais ils ont dit qu'ils ne te pourchasseraient plus, tout de même...
- Allez savoir ce que vaut leur parole", bougonna Martha.
Elle soupira.
" Je serai plus tranquille lorsque nous serons assurés qu'ils ne sont plus dans les parages..."

[Kasumi]

Kasumi posa une main sur celle de Sylvia en un geste qui se voulait rassurant puis répondit en affichant une expression décidée :

- Je préviendrai tout de même Mylène dès demain matin pour qu’elle puisse se dégager du temps puis j’irai au tertre avec Première Neige. En tous cas si elle est bien remise : elle a été légèrement blessée en m’aidant contre le loup-garou.

[Voyageuse]

Les deux femmes s'inquiétèrent de concert de la santé de la louve, et Kasumi dut les rassurer. La conversation dévia ensuite sur les sujets plus légers. Et ils ne s'éternisèrent pas. Sylvia était fatiguée par son état, Kasumi par ses aventures récentes. Ils avaient besoin d'une bonne nuit de sommeil...
" Tu ne comptes tout de même pas dormir tout de suite ?" susurra cependant Sylvia à l'oreille de son fiancé une fois qu'ils furent seuls. Elle avait visiblement tout autre chose en tête...

[Kasumi]

Le demi-elfe lui adressa un regard complice mais fit mine de ne pas avoir compris en minaudant d’un ton tout de même enjôleur :

- Cela dépend. Tu comptais me montrer autre chose avant cela peut-être ? Je suis tout prêt à me montrer attentif si c’est le cas !

Il approcha son visage de celui de sa compagne jusqu’à ce que leurs nez se touchent et plongea ses yeux dans ceux si troublants de sa compagne.

[Voyageuse]

Elle afficha un sourire taquin.
" Oui, je voulais te montrer autre chose... Mmhhh... des p'tits bouts de peau bien cachés", répliqua-t-elle avec un clin d'oeil avant de l'embrasser goulûment.

Ils s'endormirent donc, ce soir là, bien plus tard que prévu...

... Et Kasumi se réveilla, comme la veille, avant l'aube, avec l'impression diffuse que le chêne n'était pas en sécurité. La sensation était toutefois moins forte que la veille. Comme si le danger était venu, au cours de la nuit, mais était déjà passé.

[Kasumi]

Kasumi décida de faire confiance à ses sensations et à s'autoriser quelques minutes de plus de sommeil. De toute façon, sauf urgence, son programme de la journée consistait à attendre une heure décente au village pour s'entretenir brièvement avec Mylène avant de partir seul en reconnaissance du côté de l'éminence de sinistre mémoire. Toujours est-il qu'il espérait bien ne pas faire une grasse matinée et espérait qu'on le réveillerait s'il se rendormait.

[Voyageuse]

Il se rendormit... encore une fois d'un sommeil trop agité, encore une fois avec la sensation omniprésente de danger. Mais un danger non imminent.
En revanche, personne ne crut bon de le réveiller, et il se réveilla plus tard que de coutume, son organisme ayant sans doute décidé de rattraper une partie de son retard de sommeil. Le soleil était anormalement haut. On devait déjà être en milieu de matinée.
Sylvia s'était levée sans le réveiller et il la trouva dans la salle principale, en train de tricoter. Elle lui avait gardé sa part de petit déjeûner, et se moqua gentiment de son réveil tardif. Mais en réalité, elle semblait parfaitement heureuse de pouvoir profiter un peu de sa présence. Martha, de son coté, était en train de s'occuper du jardin.

[Kasumi]

Kasumi n'avait pas l'intention de gâcher le plaisir de sa fiancée et il devait bien reconnaître être heureux de partager quelques moments avec elle même si cela le détournait quelque peu de son devoir.

Il prit donc le temps de déjeuner tout en observant l'ouvrage de Sylvia et en échangeant quelques paroles avec elle. Il ne s'attarda cependant pas outre mesure avant de prendre congé dans l'espoir de parler avec la dénommée Mylène. Il promit néanmoins de repasser par la maison pour lui dire au revoir et récupérer son casse-croûte avant de partir en forêt.

[Voyageuse]

Mylène n'habitait pas très loin -le village était petit-, et il n'eût aucune peine à la trouver. Elle était en train d'aider une vieille femme -sa mère sans doute- à désherber le jardin. Et elle ne parut nullement surprise de le voir.
Laissant sa mère continuer seule leur tâche, elle l'entraîna vers une table, sous une tonnelle magnifique.
" Je m'attendais à votre visite. Marco m'a dit que vous auriez peut-être besoin de mon aide ?"

[Kasumi]

Le rôdeur salua avec chaleur la villageoise avant de la suivre à l'écart puis se montra direct pour aborder le sujet de sa présence :

- Je compte partir en reconnaissance du côté du tertre pour vérifier si les survivants de la secte ont quitté les lieux. Je me demandais donc si vous accepteriez de m'y accompagner - sans doute demain - pour m'aider à explorer ses tunnels. Je ne vous cacherai pas que cela pourrait être dangereux aussi devez-vous vous sentir totalement libre de refuser .

[Voyageuse]

Elle haussa les épaules.
" Bah... Il faut bien que quelqu'un s'en charge, non ? Et je sais me servir d'un arc ou d'une dague. C'est l'vieux Marco qui m'a appris, autrefois. Mais c'est vrai que mes concitoyens sont plutôt pacifiques, on n'est pas nombreux à savoir un peu se battre. Il y avait le fils de Marco, Marco bien sûr, maintenant il y a moi... et Yohan, mais il est encore un peu jeune, sa mère voudra pas..."
Elle-même n'était pas très âgée non plus : une vingtaine d'années environ.
" Mais donc, pour moi, pas de souci pour vous accompagner demain. Vous partez à l'aube ?"

[Kasumi]

Kasumi était soulagé de cette réponse. Soulagé de pouvoir compter sur une paire d'yeux et un arc supplémentaire. Bien sûr, il avait l'intention de repérer le terrain dès le jour même mais c'était tout de même courageux de la part de la jeune-femme et il tint à le lui faire remarquer.

- Le plus tôt sera le mieux effectivement. Et je vous remercie vraiment pour votre aide. Pensez à emporter de l'eau et de quoi manger le midi. Mais sinon, je passerai vous chercher pour l'heure du départ. Je vous tiendrai au courant de mes découvertes du jour et je vous préviendrai ce soir s'il y a un changement de programme.

[Voyageuse]

" D'accord ! Je serai prête à l'aube... Et si vous voulez tout savoir, je suis ravie d'avoir une bonne raison de partir en expédition au fin fond de la forêt ! D'habitude, je reste un peu en bordure, parce que ma mère m'a fait promettre de ne pas m'y aventurer seule, pour ne pas prendre de risque. Et Marco se fait trop vieux pour m'accompagner... Mais là, avec vous, je serai parfaitement en sécurité ! J'avoue que ça me manquait un peu... Mais vous devez comprendre ça, vu votre profession !"
Elle sourit.
" Je vous dis donc à demain... ou à ce soir... de toute façon je serai là !"

[Kasumi]

Voilà une révélation qui le prenait un peu au dépourvu. Mais Mylène avait parfaitement raison en affirmant qu'il la comprenait : lui-même aurait été bien frustré, à son âge, de ne pouvoir s'aventurer dans la forêt pour y gagner de l'expérience. Avant de prendre congé, il lui répondit avec sincérité :

- J'espère bien que tous pourront à nouveau s'aventurer dans la forêt sans danger d'ici quelques temps. Mais d'ici là, je serai heureux de vous donner quelques conseils si vous le souhaitez. Moi ou Sylvia d'ailleurs.

[Voyageuse]

" Sylvia, je crois qu'il faut qu'elle attende encore quelques mois, si j'ai bien compris, répliqua la jeune femme avec un sourire. Et puis, les conseils, j'ai déjà eu ma dose... C'est de pratique dont j'ai besoin à présent ! Et vous m'en offrez dès demain, c'est parfait !"
Elle sourit joyeusement, avant d'ajouter.
" Mais ne vous inquiétez pas, hein... je suis enthousiaste, mais je serai prudente... Promis ! Je suivrai scrupuleusement vos directives !"

[Kasumi]

Kasumi lui répondit d'un ton calme qu'il n'en doutait et que sinon il ne prendrait pas le risque de l'amener aussi près d'un tel danger mais il conclut tout de même sur un sourire avant de s'éloigner en direction de la maison de Martha. Il avait bien l'intention de dire au-revoir à Sylvia en plus de récupérer ses provisions pour la journée avant de se remettre en route. Quand il serait arrivé à la forêt, il tenterait de faire appel à Première Neige même si cela signifiait la détourner quelques heures de la meute. Son flair lui paraissait indispensable pour mener à bien sa reconnaissance.

[Voyageuse]

Sylvia l'attendait, bien sûr, et avait pris soin de préparer elle-même son paquetage, avec un en-cas simple mais consistant. On lisait dans ses yeux qu'il lui en coûtait de rester en arrière, et que les bois lui manquaient, à elle aussi, mais elle n'en dit rien, se contentant d'une étreinte pour lui dire au revoir.
Une fois dans la forêt, malheureusement, il ne put localiser Première Neige. Elle était probablement trop loin de lui. Si elle avait rejoint la meute, il lui fallait se diriger vers le sud pour pouvoir entrer en contact avec elle. Mais l'éminence où il devait effectuer sa reconnaissance était plutôt au nord-est, et la matinée touchait déjà à sa fin...

[Kasumi]

Le rôdeur décida donc de prendre le risque de se rendre seul à l'éminence en faisant preuve d'une prudence redoublée. Il n'avait pas l'intention de se risquer dans les tunnels mais d'en explorer les abords et de se risquer jusqu'à son sommet s'il ne trouvait rien d'inquiétant jusque-là. Il doutait pouvoir faire quoique ce soit de concret mais espérait récolter des indices de la présence ou du départ des malarites.

[Voyageuse]

Il ne vit rien aux abords de la colline. Rien d'inquiétant. Nulle trace de pas, excepté celles de sa course folle en direction du nord. Mais il savait que les malarites savaient se déplacer de façon très discrète.
Lui-même, bien sûr, n'avançait qu'avec la plus grande prudence, silencieux comme une ombre, se coulant d'arbre en arbre en grimpant sur la petite butte. Et c'est sans doute grâce à son approche discrète qu'il perçut un léger mouvement au sommet de la colline, au milieu du cercle de pierre. Redoublant d'attention, il devina la silhouette d'un homme, assis ou accroupi peut-être. Et qui ne l'avait vraisemblablement pas encore vu.

[Kasumi]

Kasumi resta en embuscade tout en préparant son arc dans le plus grand silence. Il avait l'intention d'espionner l'homme pour savoir s'il s'agissait de l'un de ceux qui l'avait poursuivi et surtout sur ce qu'il faisait. Il n'aimait pas tuer un homme de sang-froid mais si l'homme était un bien un malarite, il ne pouvait pas le laisser propager les préceptes de son dieu dément. Un tir à la tête ou à la gorge y suffirait mais il devait avant tout être certain que c'était le bon choix...

[Voyageuse]

Il était difficile de savoir si c'était l'un de ceux qui l'avaient poursuivi. Cette nuit-là, ils portaient tous leur couvre-chef de cérémonie, généralement le crâne d'une bête qu'ils avaient tuée. L'homme qu'il voyait avait une tenue tout ce qu'il y a de plus banale...
En s'approchant, en regardant mieux, il réalisa que son allure, sa silhouette, lui rappelaient quelque chose. Il lui fallut quelques instants pour le remettre mais... Oui, indubitablement, l'homme ressemblait de façon frappante au vieux Marco. En plus jeune.
Il se mit à entonner une mélopée, à demi-fredonnée. Une prière. Difficile de savoir avec certitude à qui elle s'adressait, cependant.

[Kasumi]

A pas de loups mais quitte à être repéré, le demi-elfe s'approcha sans quitter des yeux ce personnage intrigant. Il avait besoin d'entendre les paroles que fredonnait l'inconnu. Plus que jamais, il avait besoin de savoir si celui qui pouvait être le parent de Marco était voué à ses ennemis ou s'il s'agissait d'autre chose. Si le garçon pouvait être ramené vers la lumière. Après tout, il n'y avait aucune nécessité à l'abattre froidement.

[Voyageuse]

Mais il avait beau se montrer aussi discret que possible, il comprit, à un tressaillement subit de l'homme, qu'il avait été repéré. Son regard, immédiatement, se fixa sur lui.
" Quelles sont vos intentions en venant ici ?, demanda-t-il sans aménité. Selon nos lois, vous n'êtes plus un gibier... mais si vous nous cherchez des noises, nous nous défendrons !"
Kasumi reconnut la voix de celui qui avait semblé être le chef de la meute...

[Kasumi]

Ainsi donc une petite partie du mystère se dévoilait enfin. Mais la plus grande prudence était évidemment de mise et Kasumi n'avait pas l'intention de se laisser distraire au risque d'être attaqué. Il répondit néanmoins à la question sans pour autant baisser son arc :

- Je suis venu vérifier si vous aviez respecté vos lois justement. Et je constate que ce n'est nullement le cas puisque je vous trouve ici...

[Voyageuse]

" Je n'ai jamais prétendu quitter les lieux aussitôt. Vous croyez que nous allions partir en abandonnant les dépouilles de nos compagnons tombés en chassant ? Nous avons rendu hier l'hommage aux chasseurs, comme ils le méritaient et selon nos traditions. Il nous reste une cérémonie à célébrer avant de partir. Vous n'y êtes pas invité.... Donc je vous conseille de décamper immédiatement !"
Il avait détaché de sa ceinture un petit cor qu'il semblait sur le point de à porter à ses lèvres. Concentré, en alerte, il semblait prêt à bondir si le rôdeur faisait mine de lâcher sa flèche.

[Kasumi]

Le rôdeur n'était pas venu pour se battre : les circonstances ne lui auraient pas vraiment été favorables s'il en avait décidé ainsi et il devait penser au bien du bosquet, de Sylvia, des habitants de Peyregorde. Mener un combat qui pouvait être évité n'allait pas dans ce sens et le demi-elfe baissa sa flèche sans pour autant la décocher.

- Rendez donc hommage à vos morts. Mais sachez que si votre rituel implique quelque-chose de mauvais pour ces lieux, je serai dans les parages pour vous empêcher et vous serez mort avant que je ne vous permette à nouveau de me voir.

Ce faisant, il commença à reculer mais sans perdre le cultiste des yeux.