[Lieu] Temple de Sunie

[Chandara]

La jeune-femme le remercia en lui adressant un sourire tout à fait ravi : elle avait beaucoup apprécié cette séance et le fait qu'un maître d'armes aussi renommé puisse même prendre le temps de veiller à ce qu'elle soit bien prise en charge à Antelucas la rassurait énormément et ravivait encore davantage sa motivation.

Elle s'inclina gracieusement en lui remettant sa lame puis prit la direction des thermes sans l'ombre d'une hésitation : elle ne pouvait tout simplement pas se permettre d'apparaître si peu à son avantage dans un tel endroit et elle n'éprouvait désormais plus d'appréhension - ou en tous cas beaucoup moins - à l'idée de se baigner nue devant les autres Sunites.

[Galathée]

Les paladins ne l'accompagnèrent pas jusqu'aux Thermes mais celles-ci étaient joyeusement occupées par un groupe d'une quinzaine de novices et leur instructeur, qui paraissait dépassé par l'énergie de la jeunesse. Chandara parvint à se trouver un coin de bassin moins agité, mais ce ne serait pas le jour pour des ablutions tranquilles : on aurait plutôt dit la surface d'un filet que des pêcheurs remontaient plein à la surface.
Aussi regagna-t-elle rapidement le couloir et put-elle se rendre chez Soren.
Quand elle arriva à l'atelier, le sculpteur lui cria d'entrer sans se déplacer lui-même jusqu'à la porte. Il était en plein travail, aussi nu que de coutume, mais balafré d'argile rouge comme un barbare de Maztica. Il travaillait sur une statue qui représentait un jeune homme assis, mais le modèle était absent. Soren la salua d'un signe de tête et lui désigna la droite de la pièce. Là, sous un vitrail teinté de rose, se trouvait la statue de bois qui la représentait. Elle était incroyablement réaliste, de la même taille qu'elle, et seul le noeud du bois révélait qu'il ne s'agissait pas d'une véritable personne. La pose n'était ni provocante ni timorée, simplement naturelle, il l'avait représentée les bras croisés, la tête légèrement penchée sur le côté gauche, le regard un peu suspicieux, peut-être défiant. Sans doute une pose qu'elle avait dû arborer quand ils s'étaient rencontrés, la première fois, dans le parc...

[Chandara]

Chandara s'était bien plus amusée qu'offusquée de l'agitation aux thermes. C'était à peu près la première fois qu'elle se retrouvait au contact des novices du temple et leur joie de trublions faisait plaisir à voir.

Mais plutôt que de se proposer pour aider à canaliser leur enthousiasme, elle avait préféré s'esquiver vers le couloir et l'atelier de Soren, bien trop impatiente de découvrir la représentation qu'il avait faite d'elle pour s'investir dans autre chose.

Elle avait pris le temps de saluer - et il fallait bien l'admettre - d'observer en douce le sculpteur avant que son regard soit attiré - et captivé - par sa création. Chandara s'approcha avec l'impression tenace de se faire face à elle-même.

La statue était magnifique, rayonnante. Et le plus émouvant était qu'elle était un reflet d'elle-même, tant par son apparence que par son attitude. Elle tourna autour de la merveille, les yeux agrandis par l'étonnement et l'émerveillement. Elle eut l'intuition que Soren avait réussi à voir au-delà de sa chair, de ses courbes. Et qu'il l'avait présentée à la déesse sous son meilleur jour, aussi radieuse qu'elle s'était vue dans le miroir de sa chambre des Songes de la Dryade.

[Galathée]

Soren n'abandonna son travail que quelques minutes plus tard et rejoignit Chandara.
" Voilà, vous vous êtes vue, dit-il simplement. Je vous dirai où elle se trouve, la prochaine fois que vous viendrez. Mais je ne recommande pas d'aller l'admirer chaque fois que vous êtes en ville : l'anonymat a du bon, quand on se dévoile de la sorte."

[Chandara]

Elle n'en avait pas vraiment l'intention : l'avoir vue une seule fois lui suffisait à savoir qu'elle avait accompli la tâche que lui avait assignée Sunie. Du reste, elle s'inquiétait un peu - et un peu trop tard sans doute - de l'emplacement où Soren avait l'intention de placer cette statue. Elle n'avait pas oublié leur échange à propos d'Arthur et de ce que pourrait être sa réaction en la découvrant. Mais malgré sa résolution, elle ne put s'empêcher de demander avec curiosité :

- Vous avez déjà une idée d'où elle sera exposée ?

[Galathée]

" Non. Mais c'est du bois. A l'intérieur, plus que probablement. Après... je vends mes oeuvres, c'est ce qui permet, aussi, de faire tourner ce temple."
Il haussa les épaules.
" Les chances que votre amant tombent dessus sont réduites. Les paladins de l'Aster exposent rarement des femmes nues dans leurs appartements."
Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres.
" Cela dit, je pourrais mentionner son existence à votre Arthur. Il paierait sans doute une somme astronomique pour s'assurer que personne, jamais, ne peut poser les yeux sur vous. Mais j'aurais trop peur qu'il la brûle. Du bon noyer, comme ça, ce serait dommage."

[Chandara]

Chandara n'avait pas relevé le terme inexact employé par Soren au sujet de sa relation avec Arthur : après tout, ce n'était qu'une affaire de temps et elle désirait rien moins que de se faire plus amplement asticoter par le clerc malicieux.

En revanche, elle ne put retenir un éclair d'inquiétude de passer sur son visage avant de comprendre qu'il plaisantait encore. Elle n'entra toutefois pas dans son jeu en répondant sur un ton sérieux :

- Arthur, comme la plupart des paladins de l'Aster n'a que peu de moyens vous savez ? Mais je suis contente de contribuer indirectement à la bonne marche du temple. Et plus encore, je tiens à vous remercier pour avoir fait ce don à la déesse en mon nom.

[Galathée]

" Oh, je marque des points aussi, dit-il en riant. Mais c'était un plaisir."
Il lui sourit.
" Bonne route pour Antelucas. Vous pouvez leur dire que vous avez posé pour moi, si ça se met dans la conversation. Ça vous garantira une petite réputation et ils vous ennuieront moins avec toutes les blagues sur les Helmites qui ne savent pas à quoi sert leur tuyauterie, à part écrire leur nom dans la neige."

[Chandara]

Chandara haussa un sourcil interloqué mais esquissa un sourire amusé. Et c'est sans trace d'inquiétude qu'elle répondit :

- Merci maître Soren. Je m'attends à être un peu chahutée sur mes origines, c'est sûr. Mais je suis persuadée que ce sera bon enfant et que je serais bien accueillie malgré tout. Et je saurais utiliser le crédit que j'ai obtenu auprès de vous ! Et d'ici à notre prochaine rencontre, je vous souhaite de belles rencontres.

Elle s'inclina gracieusement avant de porter ses pas vers la porte de l'atelier, prête à tourner une nouvelle page de son exaltante révélation.

[Galathée]

" La bénédiction de Sunie vous accompagne." répondit le clerc, avant de se remettre au travail.
Chandara regagna donc le couloir du Temple. Soren était installé dans un coin relativement tranquille, mais on devinait qu'il régnait désormais une certaine activité dans les couloirs. Et la jeune femme était plus ou moins persuadée qu'elle parviendrait à trouver la sortie, cette fois...

[Chandara]

Et c'était sa destination car les paladins devaient certainement avoir terminé leur entraînement à cette heure et parce qu'elle escomptait retourner dans la nef du temple pour admirer une nouvelle fois la statue magnifique dédiée à la déesse et lui adresser une prière. Elle sentait qu'elle la verrait d'un autre œil : elle se sentait suffisamment proche et forte de sa nouvelle foi pour le faire avec toute légitimité.

[Galathée]

Sunie était resplendissante, à la fois gigantesque et très réelle, un léger sourire sur les lèvres, comme si elle songeait à quelque chose de drôle, tout en observant ses fidèles. Chandara put y prier à loisir, en compagnie d'autres personnes, clercs et visiteurs, seuls ou en couple. La nef n'était jamais complètement silencieuse : on entendait des murmures, des gloussements, le bruit d'un baiser, parfois. Mais personne ne vint l'interrompre, et elle put communier aussi longtemps qu'elle le désirait.

[Chandara]

Chandara demeura un long moment en simple admiration pour cette statue et tout ce qu'elle représentait. Tout ce que cela allait représenter pour elle qui aspirait à servir la déesse et ses principes.

Elle avait fait un premier pas avec Soren et voulait en témoigner mais elle aspirait à plus, elle aspirait à suivre l'enseignement des paladins et à se montrer, un jour, digne du regard bienveillant de Sunie, digne de les rejoindre à son service.

Elle n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis son arrivée mais elle finit par fermer les yeux pour mieux goûter l'ambiance des lieux, s'incliner puis se détourner vers la galerie de miroirs et l'entrée du temple.

[Galathée]

Dehors, c'était toujours l'été, torride et magnifique, le ciel était d'un bleu sans la moindre trace de nuage, le soleil avait à peine amorcé sa descente, mais l'heure du repas de midi était passée depuis longtemps. Il y avait, comme de coutume, un peu de mouvement dans le parc, mais il était probable que la plupart des clercs étaient occupés à une chose ou l'autre, ici ou ailleurs. Leur vie n'était pas, contrairement aux apparences, faite d'oisiveté.

[Chandara]

La jeune-femme flâna néanmoins dans les jardins avant de se décider à regagner la rue et à la traverser pour aller se chercher à manger dans le parc comme elle en avait désormais pris l'habitude. Mais elle n'avait pas encore de programme pour l'après-midi et il était probable qu'elle se décide à revenir au temple juste pour le plaisir de l'admirer une fois encore avant sa traversée de plusieurs jours en direction d'Antelucas. L'air de rien et même si elle y était étrangère, Luménis allait lui manquer.

[Galathée]

HRP : il faut que tu définisses qui tu veux encore rencontrer avant de partir... je n'ai plus rien de spécifique à placer, de mon côté

Quand elle revint au Temple, plus tard, l'atmosphère s'était subtilement modifiée. C'était la fin d'après-midi malgré le soleil encore haut, les jardins étaient légèrement plus fréquentés, on y devisait tranquillement sur les bancs et les pelouses. Chandara avait à nouveau toute la liberté de flâner... même s'il était probable qu'un clerc finisse par venir à sa rencontre pour s'enquérir de ses intentions...

[Chandara]

Chandara se promena, à la recherche d'une tête connue : elle avait en tête de parler à nouveau à Moïra à laquelle elle rapidement attachée : pour lui parler de la statue de Soren, pour lui dire au-revoir avant son départ prévu le lendemain matin. Et pour l'assurer qu'elle comptait revenir un jour prochain dans la capitale. Mais si elle ne la trouvait pas rapidement, il serait temps de retourner aux Songes de la Dryade pour y finir ses bagages et passer une dernière soirée agréable dans la salle commune d'Amaranthe.

[Galathée]

Après avoir interrogé un novice, qui la dirigea vers un clerc, celui-ci lui apprit que Moïra se trouvait dans la roseraie. Chandara ne tarda pas à dénicher la jeune femme, qui taillait les rosiers avec application, dans une tenue qui semblait très peu adaptée pour le faire. Elle lui sourit.
" Alors ? Prête à prendre le large ?" demanda la jeune femme en reposant un instant son couteau.

[Chandara]

Chandara sourit en apercevant Moïra et ses activités de jardinage. Cela lui évoqua immanquablement l'une de ses conversations avec Arthur au sujet de l'entretien des parterres et des massifs floraux. Non, les Sunites n'avaient pas une aversion insurmontable contre le fait de se salir un peu les mains et Soren en était tout à fait un autre exemple à sa façon. Ces pensées en tête, elle répondit gaiement :

- J'ai toujours un peu la trouille mais j'ai toujours été un peu aventurière dans l'âme et je pense que je ne serai jamais aussi prête qu'aujourd'hui : Arthur est en vadrouille au loin, la statue me représentant est terminée, il est grand temps de se remettre en route et c'est pour demain matin.

[Galathée]

" C'est bien, dit Moïra, avant de se fendre d'un sourire. Ça va être excitant ! Un changement de vie, c'est formidable ! Je t'envie, en fait. Pas que j'ai envie de changer de vie, pas du tout, je suis heureuse ! Mais le mystère ! La découverte ! La révélation ! Wouah ! C'est une chance merveilleuse. Je n'ai qu'un conseil : profite à FOND !"

[Chandara]

L'enthousiasme de Moïra était communicatif et Chandara sentit, l'espace d'un instant, ses craintes et ses doutes fondre comme neige au soleil. Elle se prit au jeu de se projeter dans l'avenir et réalisa combien sa chance était incroyable et excitante : c'est exactement ce dont elle avait rêvé sans trop oser y croire quand elle avait embarqué pour Luménis et cette chance était aujourd'hui à portée de main pour qu'elle la saisisse.

- J'espère que je pourrai revenir dans quelques mois mais c'est sûr, je vais tenir compte de ton conseil d'ici là !

Elle était heureuse d'avoir pu parler à Moïra : sa façon de voir les choses rendait la vie bien plus joyeuse et pleine d'opportunités.

[Galathée]

" Oh, ils ne vont pas te cloîtrer, tu sais ! dit la jeune femme en riant. Mais bon... En vrai, je ne sais pas ce qu'ils vont faire, je te l'ai déjà dit. Des gens qui virent clercs sur le tard, c'est assez connu... mais des paladins, c'est moins fréquent. Et ton cas est encore plus particulier."
Elle sourit, haussa les épaules.
" Mais c'est bien : il faut des pionniers. Et puis tu as trouvé la lumière ! Je suis sûre que c'est maintenant que les choses commencent pour de vrai."

[Chandara]

Le sourire de Chandara s'élargit encore car elle prenait ces propos pour des encouragements qui la porteraient lors des moments de doute. Oui, son cas était spécial et allait immanquablement attirer sur elle un regard différent mais c'était une excellente occasion de se distinguer, de montrer l'exemple et de se révéler aux yeux de la déesse.

- Et la lumière est belle ! Plus que je ne l'aurais rêvé en embarquant depuis Manost. C'est un peu comme si la déesse avait réservé une petite place pour moi. A condition que je sache ouvrir les yeux.

[Galathée]

" Les yeux c'est une chose, le coeur c'est plus important. Mais tu es bien partie." dit Moïra.
Elle lui sourit.
" Je te souhaite bon voyage. Laisse Antelucas te tourner la tête : c'est à ça que cette ville sert ! Pour le reste, tout ira bien."

[Chandara]

Tout était dit mais Chandara avait encore quelque-chose à exprimer avant de quitter pour longtemps la première Sunite qu'elle ait rencontré le jour même de son arrivée à Luménis. Elle s'approcha et sollicita une étreinte amicale, avec le sourire même si elle ne se ferait jamais complètement aux au-revoir. Ensuite alors, il serait temps de retourner à son auberge pour sa toute dernière soirée luménienne avant son grand départ.

HRP : n'hésites pas à m'amener là-bas dans ton post !

[Althéa]

Elle trouva le temple après avoir trouvé son chemin à quelques passants. A présent qu'elle se trouvait devant le bel édifice, elle se demanda si elle avait été bien inspirée de venir. La tristesse revint à nouveau et d'autres larmes vinrent embuer ses yeux. "Pense aux vitraux, regarde autour de toi. Tu ne vas pas pleurer ici.", s'enjoignit-elle. Elle regarda autour d'elle. Tout était beau. Pourtant, elle se trouvait dans la maison de celle dont on avait utilisé le nom pour une vengeance. Celle qui avait écouté les prières et avait consenti. Peut-être connaissait-elle la suite de l'intrigue.

Elle leva les yeux vers la statue que son père avait peinte quelque temps auparavant avant de la déclarer "Tape à l'oeil".

"Pourquoi m'avoir ajoutée à l'histoire ?", lui demanda-t-elle en pensée.

[Galathée]

La déesse de pierre ne répondit pas. Autour d'Amélie, il y avait quelques personnes, des fidèles qui passaient parfois en chantant, parfois en riant, parfois étrangement silencieux, car les lieux n'étaient pas vraiment tranquilles. Il y avait quelques clercs, aussi, qu'on pouvait difficilement rater car en cette saison torride, ils étaient presque nus. Mais, malgré ses larmes et son trouble, Amélie avait bien remarqué, en arrivant, que l'essentiel de l'activité avait lieu dans les jardins, et non à l'intérieur où malgré le jeu de la lumière, l'été n'était pas aussi présent.
Un jeune homme en toge rouge l'observait depuis la bordure de la salle, appuyé contre le mur, presqu'alangui, mais il ne fit aucun geste en sa direction, la jaugeant, simplement, tandis qu'elle dévisageait la déesse.

[Althéa]

C'était sans doute le mauvais moment, et peut-être le mauvais endroit. A mesure qu'elle reprenait pied, Amélie se rendait compte des gens qui l'environnaient, les fidèles passant, les clercs à moitié nus. Un monde avec lequel elle se sentit en décalage avec sa tristesse et ses larmes. On ne venait pas voir Sunie pour pleurer.

Séchant ses joues humides d'un revers de main impatient comme dans l'espoir que le chagrin s’éclipse en même temps, elle leva les yeux vers les vitraux. Au moins, elle pouvait faire en sorte que sa visite au temple ne soit pas totalement contre-productive. Elle eut une pensée pour Lliiria, la déesse dont elle partageait d'ordinaire l'insouciance. Il fallait qu'elle se ressaisisse, prenne assez de recul pour analyser plus sereinement la situation.

Elle avisa le jeune clerc appuyé contre le mur qui l'observait. En accord avec son monde, paisible et beau. Si elle aurait eu son carnet de croquis, elle lui aurait sûrement demandé si elle pouvait le dessiner, emporter cette image pour l'un de ses futurs vitraux. Elle lui sourit un instant avant de relever les yeux. S'abriter derrière son statut de maître-verrier en visite était plus confortable que de rester fragilisée par une mauvaise nouvelle.

Sans savoir pourquoi elle pensa à Angèle. Plusieurs fois, elle avait laissé échapper la mention du temple de Sunie puis changé rapidement de sujet. Elle imagina son amie au milieu des adeptes de la déesse de la beauté, rasant les murs, les yeux fermés et les mains sur les oreilles.

Elle sourit de nouveau.

[Galathée]

Cette fois, le jeune prêtre lui rendit son sourire. Il n'hésita pas plus longtemps et traversa la pièce, jusqu'à venir auprès d'elle.
" Bienvenue dans la Maison de la Beauté, dame. Peut-être que si la déesse ne vous entend point, un de ses serviteurs pourrait servir d'intermédiaire, intercéder en votre faveur et réaliser vos souhaits ?"

[Althéa]

Un instant, elle fut tentée de s'enfuir ou tout simplement de prétexter qu'elle avait juste besoin de contempler les vitraux. Mais elle savait que le poids du chagrin ne passerait pas si elle n'en parlait pas avec quelqu'un. Angèle était trop impliquée pour qu'elle lui confie ses états d'âme, du moins pour le moment. Elle savait à quel point son aveu lui avait coûté et elle ne voulait pas l'accabler d'avantage. Mais quelque part, se confier à un parfait inconnu - même s'il s'agissait d'un avenant prêtre de Sunie - l'effrayait. Peut-être avait-elle honte. Alors, il lui vint une idée. Sûrement pas la meilleure ... Mais après avoir salué le prêtre en retour, elle se lança.

"J'aimerais aider un de mes amis qui a appris une mauvaise nouvelle ..."

Et comme Angèle, elle lui raconta la malédiction, sans pour autant citer de noms. Déporter la tristesse lui fit quelque part du bien.

"J'aimerais l'aider, mais je ne sais pas vraiment quoi lui dire. Parce qu'il en souffre beaucoup. Et quelque part, il est inquiet. Parce qu'il ne sait pas s'il porte une partie de cette malédiction vu qu'il en est la continuité."

Une crainte qu'elle n'avait jamais osé formuler mais qui existait bel et bien.