[Lieu] Aubépine

[Kasumi]

Kasumi apprécia l'attention du druide à son égard. Mais avant de déjeuner, il prit une nouvelle fois le temps de prier et d'observer les progrès et la croissance du chêne qu'il avait connu à l'état de simple gland. Après ces dévotions qui lui semblaient désormais parfaitement naturelles, il mangea rapidement et se mit à la recherche de Thanaën, en commençant par l'endroit où étaient entassées les cendres.

[Voyageuse]

Le chêne avait encore grandi -il poussait décidément presque à vue d'oeil- et était désormais un arbrisseau solide, haut d'une toise et demi. Il n'avait été planté que depuis moins d'un mois, et pourtant il paraissait vieux de quelques années. Et de plus en plus, il paraissait... étrangement vivant. Plus rempli de vie qu'un végétal ordinaire. Et sa prière était si puissante, ici, qu'il avait la certitude absolue -et irrationnelle- qu'elle était entendue.

Thanaën survint sans bruit alors qu'il finissait de déjeuner.
" J'ai fait flétrir le lierre, expliqua-t-il, et j'ai créé une deuxième plantation. Il faut la laisser grandir encore une petite heure, pour que les racines creusent la cendre, et apporter de l'eau pendant ce temps, un maximum d'eau. Puis je le détruirai...

[Kasumi]

Kasumi grimaça à cette dernière remarque. Il était évident qu’il contribuerait sans réserve au projet en apportant de l’eau au tas de cendre mais l’idée de détruire sciemment le végétal lui semblait ne pas tout à fait répondre à l’ordre naturel des choses.

Ceci étant, il ne perdait pas de vue leur objectif : éliminer la menace que représentait toute cette cendre pour les bois alentours. Et il fallait parfois savoir sacrifier une branche moribonde pour sauver l’arbre entier…

Il suivit donc aussitôt le druide pour aller récupérer les récipients qui lui permettrait de transporter le plus efficacement possible l’eau depuis le ruisseau jusqu’au tas de cendres.

[Voyageuse]

Pendant qu'il effectuait ses allers-retours, le druide lança un sortilège qui fit se flétrir le lierre magiquement créé. Les feuilles tombèrent en quelques instants, les branches se firent poussière, et il ne subsista bientôt plus aucune trace de végétation.
Thanaën lui demanda de continuer à verser de l'eau, puis de mélanger, au moins en surface, l'eau, les cendres et le peu d'humus issu du lierre. L'objectif étant d'obtenir une sorte de boue.
La matinée touchait à sa fin lorsqu'il jugea la consistance suffisante. Il prit dans la besace une sorte de poudre fine et claire qu'il souffla en direction du tas de cendre, avant de prononcer quelques mots, brefs et secs. Et en un instant, la boue devint roche. Une roche friable, très claire, mouchetée d'un peu de brun, évoquant du calcaire avec quelques impuretés.

[Kasumi]

C'était loin d'être parfait mais c'était bien mieux que rien et le rôdeur faisait confiance en la nature pour continuer à faire évoluer la situation dans le bon sens. Peut-être qu'une autre végétation finirait par prendre sur le tumulus. Peut-être que non et il faudrait à nouveau agir. Mais le danger représenté par toute cette cendre semblait pour l'heure sous contrôle et Kasumi ne manqua pas d'en remercier le druide. Pour cela et pour l'importance de son aide sur tous les dossiers qui les intéressaient. Ce qui l'amena à poser la question qui taraudait le village :

- Maintenant que vous les avez côtoyé, avez-vous une idée de ce qu'il convient de faire des loups ? Je peux toujours me mettre à la recherche d'une autre tanière pour eux mais les convaincre ne sera pas simple.

[Voyageuse]

Le druide hocha la tête, grave.
" les loups sont un vrai problème, oui. Ils sont trop près du village. Même s'ils se sont laissés convaincre sans difficulté de chasser plutôt près de la rivière, il y aura toujours un jour, proche ou lointain, où la curiosité, ou bien un imprévu les poussera à changer de zone de chasse. Le village est trop près..."
Il soupira.
" Mais vous ne pourrez pas les convaincre de bouger pour le moment, les petits sont trop jeunes, comme vous l'avez vous-mêmes constaté. Il faut attendre l'automne. Après les Grandes Moissons, et avant l'arrivée de l'hiver, vous devriez avoir un mois tout à fait propice à un déménagement. Essayez de les convaincre d'aller plus au sud-est, et, si possible, trouvez quelques tanières potentielles..."

[Kasumi]

Le rôdeur comprenait tout à fait les avantages du conseil prodigué par Thanaën : en choisissant plusieurs tanières qui puissent convenir aux loups, il multipliait ses chances de les convaincre et de trouver la tanière qui conviendrait le mieux à la meute. D’autant plus qu’ils auraient ainsi la liberté de choisir et non pas de se plier à un ultimatum.

Le demi-elfe en prendrait donc son parti en expliquant les derniers dénouements à Bertrand et aux autres villageois et en se mettant en quête de ce nouveau terrain de chasse pour les loups. Nul doute que ces excursions plairaient davantage à Mylène que de charrier des cendres ou de rester à s’entraîner à la clairière.

[Voyageuse]

" Bien sûr, poursuivit le druide, cela signifie probablement que vous allez être privé du soutien de votre louve la majeure partie du temps jusqu'à l'automne... Mais je pense qu'il ne faut pas non plus la laisser seule là-bas, continûment. Il est important d'entretenir le lien qui vous lie. Là-bas, elle est heureuse d'être entourée de ses congénères, mais vous lui manquez. Et au fur et à mesure que le temps passera, le lien risque de se distendre, le manque de s'estomper... Et pourtant, ce genre de lien ne disparait jamais totalement, il laisse des traces. Elle pourrait finir par se retrouver dans un état où elle n'aura plus l'impression que vous lui manquez, sans pourtant réussir à être heureuse dans sa vie de loup."

[Kasumi]

Le rôdeur hocha gravement la tête et ne comptait pas prendre cette mise en garde à la légère : il était déjà conscient du malaise que ses longues absences récentes avaient provoquées. Il entrevoyait cependant l'avenir avec davantage de sérénité : sans devoir garder chaque nuit le bosquet et ses environs, il aurait plus de liberté d'action. Et la recherche de ces tanières pourrait s'effectuer en compagnie de Première Neige : après tout, quoi de mieux qu'un loup pour trouver le site idéal pour la meute ?

[Voyageuse]

Le druide se tourna une dernière fois vers l'immense rocher de calcaire qu'ils avaient créé, un peu rêveur, avant de revenir à Kasumi
" Je vais vous laisser à présent. je suis attendu loin d'ici ce soir. Je vais devoir me changer en oiseau et Altaïr me rejoindra là-bas. Si vous avez quoi que ce soit à demander... c'est le moment. Un fois transformé je ne pourrai plus vous répondre."

[Kasumi]

Kasumi se contenta de le remercier une fois encore et de renouveler son invitation à venir lui rendre visite aussi souvent qu'il le souhaiterait. Il aurait pu lui demander comment le contacter mais il ne doutait pas que Thanaën serait celui qui chercherait à le faire pour prendre des nouvelles. Ne serait-ce que des loups et du bosquet.

- Bonne route à vous, conclut-il d'un ton amical et sincère.

[Voyageuse]

" Bonne chance à vous pour la noble tâche que vous vous êtes donnée, et au plaisir de vous revoir", répondit le druide, avant de reculer de quelques pas.
Sans façon, sans gêne apparente, il entreprit de se dévêtir entièrement, glissant ses vêtements dans sa besace. Puis il émit une sorte de léger sifflement ressemblant au cri d'un aigle... et un instant plus tard, il était l'aigle en question. Battant des ailes, il sautilla jusqu'à la sacoche abandonnée sur le sol, en saisit la bride entre ses serres, et, d'un ample battement d'ailes, prit son envol.
Il poussa un cri strident et tourna autour de Kasumi en guise d'au-revoir, avant de filer en direction du nord, son sac solidement maintenu dans ses serres.

[Kasumi]

Le rôdeur observa le druide s'envoler et disparaître dans les airs en songeant qu'il ne serait probablement pas parvenu si loin sans son aide providentielle. D'autant plus que, l'espace de quelques jours, il s'était senti bien moins seul à lutter. Il y avait toujours le sylvanien, et Sylvia aussi. Mais pour les jours suivants, il ne bénéficierait pas de leur concours. Il attendait donc d'autant plus impatiemment la venue de Mylène. Former la relève - même si la question ne se posait pas encore en ces termes - lui semblait être la meilleure chose à faire.

[Voyageuse]

Mylène, justement,fit son apparition peu après, un lourd sac sur le dos. Ellevenait de la source, où elle s'était rendue sans trouver personne et avait déduit qu'ils étaient occupés avec les cendres.
" J'ai de quoi camper !", proclama-t-elle joyeusement.
En l'occurrence, elle en avait beaucoup trop à en juger par le poids de son sac.
" Sylvia m'a donné des provisions pour tous les deux. Dites donc, il est plutôt réussi, ce grand roc. En tout cas c'est plus beau que les cendres!"

[Kasumi]

Kasumi retrouva le sourire : comment faire autrement quand on était confronté à la bonne humeur communicative de la jeune villageoise ?

- C'est clair que c'est plutôt réussi. Et comme vous transportez des vivres, cela nous permet d'attendre ce soir avant d'aller chasser. Le fin d'après-midi est un moment bien plus propice pour débusquer du gros gibier. Mais allons déjà poser vos affaires à la clairière : nous verrons ensuite quel sera le programme de la journée !

[Voyageuse]

La source n'était pas très loin, et contrastait agréablement avec le paysage désolé qui les entourait. L'atmosphère sentait encore la cendre et le bois brûlé, même après plusieurs jours. Mais on voyait néanmoins de petites pousses se frayer un chemin jusqu'à la lumière à travers les débris, et quelques branchages ornés de feuilles vert clair apparaissant ici et là. La nature reprendrait ses droits peu à peu.
" J'ai tout ça, expliqua Mylène en sortant un impressionnant sac de provisions. Je les pose où ? Et mes couvertures ? Il faut que je me prépare un lit de feuillage, non ? Où est votre abri ?"

[Kasumi]

Kasumi faillit éclater de rire en voyant tout le fouillis que Mylène avait emporté mais se retint de justesse pour ne pas risquer de la vexer. Il était aussi conscient que Sylvia et Martha n'étaient pas étrangères à cette quantité de victuailles : elles devaient vraiment avoir peur qu'ils ne meurent de faim !

Il montra à Mylène où s'installer : c'était l'endroit où il avait dormi les premières nuits avant de se décider à dormir au pied du chêne. Et pendant qu'elle s'installait au mieux, il géra les provisions : les entreposant pour certaines à l'ombre et pour d'autres en hauteur.

[Voyageuse]

Tout en installant ses affaires -deux couvertures, un drap, un oreiller, un pyjama, une tenue de rechange-, la jeune fille bavardait sans discontinuer, lui demandant où était parti le druide, puis commentant ce qu'il faisait, lui demandant pourquoi il installait certains aliments en hauteur, où il dormait, où étaient ses autres provisions...
" Et pourquoi vous n'avez pas fait un toit de branchage ? Et s'il pleut ? Et la rosée ? Vous devez être trempé le matin ! Et ça vous oblige à faire sécher vos couvertures... s'il pleut vous ferez comment ?"

[Kasumi]

Le rôdeur répondit à chaque fois en faisant preuve de patience mais avec une expression amusée. En soi, il était sain que Mylène pose toutes ces questions mais le rythme avec lequel elle sautait d’un sujet à l’autre prêtait tout de même à sourire.

Il commença par justifier la suspension de certaines des provisions pour les mettre hors de portée des insectes et des petits rongeurs qui auraient pu les grignoter. Et concernant sa propre installation, il argumenta que la terre sous le chêne était très confortable et relativement sèche grâce à la protection de ses branches naissantes. De plus, dormir dans son seul sac de couchage ne le gênait pas. Il plaisanta sur le fait que les rôdeurs dormaient mieux à la dure que sur un matelas de plumes.

[Voyageuse]

Affirmation qui laissa Mylène plus que dubitative. La jeune fille était habituée à un minimum de confort, et dormir dans un lit de paille lui semblait largement préférable.
Tout en bavardant à bâtons rompus, la jeune fille finit rapidement d'installer ses affaires. L'après-midi était encore peu avancé lorsqu'elle questionna, à court d'occupations :
" On fait quoi maintenant ? C'est encore trop tôt pour chasser ?"

[Kasumi]

Le rôdeur attendait cette question et avait déjà songé à plusieurs activités à lui proposer.

- Il est encore un peu tôt oui mais j'avais pensé à vous apprendre deux trois choses utiles sur les bois : comment trouver une piste de gibier et la suivre ou un cours de botanique sur les plantes comestibles. Enfin, on peut s'entraîner à l'arc si vous préférez l'action.

[Voyageuse]

Elle réfléchit un instant -une demi-seconde- et répliqua :
" Le pistage, ça me tente bien ! Bon, le tir aussi, mais j'aurai de toute façon l'occasion tout à l'heure, c'est rudement mieux de tirer sur une vraie proie... Et puis c'est quelque chose pour lequel je peux m'entraîner seule. Par contre je ne connais pas grand-chose en pistage... Donc si ça ne vous dérange pas, j'aimerais bien apprendre."

[Kasumi]

Kasumi lui retourna un sourire sincère avant de répondre qu'il ne l'aurait pas proposé si ça le dérangeait. Il l'a mis toutefois gentiment en garde sur l'entraînement en solitaire : il préférait lui montrer quelques ficelles pour éviter qu'elle ne prenne de mauvaises habitudes.

- Mais après tout, un bon tir ne fait que la moitié du succès d'une chasse : pour l'autre moitié, il faut commencer par trouver la proie qu'on cherche ! Et vous l'apprendrez grâce au pistage !

[Voyageuse]

Mais Mylène, comme à son habitude, n'écoutait que d'une oreille ses affirmations concernant les bonnes habitudes à prendre en tir à l'arc. Elle était décidée, aujourd'hui, à pister, et non à s'entraîner au tir. Ou peut-être, en réalité, n'osait-elle pas affronter le regard critique du rôdeur sur sa technique de tir...
Elle entraîna donc son apprenti-mentor à sa suite, partant machinalement en direction de l'est et de la rivière.
" Il faut qu'on sorte de la zone incendiée je suppose, il ne doit y avoir aucun gibier dans les parages... Et puis le sol est tout dur ici... Ça c'est quoi, une trace de... renard ?"
En l'occurrence, c'était trop gros. Elle n'y connaissait réellement rien.

[Kasumi]

Le rôdeur se pencha pour examiner l’empreinte et incita Mylène à faire de même avant d’expliquer lentement et calmement :

- En fait, vu la taille et la forme je pense qu’il s’agit d’une empreinte de blaireau adulte. Mais ils ne sortent que de nuit alors on a très peu de chance de le croiser.

Sa première leçon consistait à démystifier l’art du pistage et cela commençait par donner des repères simples à identifier retenir à la jeune-femme. Il prit un petit bâton pour schématiser les empreintes les plus courantes dans ce genre d’environnement et leurs caractéristiques les plus visibles : lièvre, daim, cerf, sanglier, loup, renard et ours ainsi que quelques félins communs. Il sentait néanmoins que l’attention de Mylène avait bien du mal à se focaliser assez pour réellement enregistrer ces informations et il lui proposa de retracer avec lui, une à une, les traces.

- J’ai une idée : je pourrai vous les sculpter sur de petites plaques de bois que vous pourrez transporter avec vous. Avec le temps, vous apprendrez à les reconnaître mais il faut laisser le temps au temps. En attendant, ce serait bien de repérer des traces de cervidés.

De son avis les plus simples à repérer puisqu’il suffisait de repérer des traces de sabots et les différencier de celles du sanglier.

[Voyageuse]

" C'est vrai que ça pourrait m'aider au début, vos morceaux de bois, mais... de quoi j'aurai l'air avec plein de plaques de bois tintinnabulantes dans mon sac ? maugréa Mylène. Ça serait plus discret sur un parchemin !"
Elle s'efforça de son mieux, néanmoins, de reconnaître les traces de cervidés. Elle repérait sans peine les sabots, mais les différencier de ceux du sanglier était une autre paire de manche. Néanmoins, les seconds avaient tendance à laisser de larges trouée dans la végétation, ce qui donnait un indice supplémentaire.
Elle finit également par repérer, à bonne distance de leur campement, des traces d'un félin de taille moyenne, peut-être un gros lynx, qui semblaient toutes fraîches.
" Ça veut dire qu'il faut lever le nez, au cas où il soit dans les branchages prêt à bondir ? Heu... On devrait peut-être changer de secteur en fait ?"

[Kasumi]

Après avoir vérifié les traces et l'avoir félicité pour ses déductions, le demi-elfe répondit gaiement sur le ton de l'humour :

- Allons, ce n'est qu'un lynx même s'il est gros et vous n'êtes pas un lièvre. Tant que nous n'avons pas affaire à une panthère, il n'y a vraiment rien à craindre. Les lynx sont des chasseurs solitaires, rapides mais fragiles : ils ne s'attaquent jamais à des proies plus grosses qu'eux ni même d'une taille équivalente.

[Voyageuse]

" Oui mais... vous êtes sûr que c'est un lynx ? Je me méfie, moi, et si c'était une panthère un peu plus petite que la moyenne ? 'fin, c'est vous l'spécialiste..."
La nature du prédateur ne laissait en réalité guère de doute à un oeil exercé.
" Bon... et maintenant que j'ai repéré des empreintes, faut que je m'entraîne à suivre une piste, c'est ça ? Parce que c'est pas si simple... regardez, celles du lynx, elles disparaissent très vite. Peut-être qu'il est dans un arbre, ou alors il a marché sur un sol trop dur... Les sangliers, c'est facile, ils cassent tout, mais un chevreuil c'est plus dur déjà. Vous arrivez vraiment à suivre leur piste ? Même lorsqu'ils marchent sur de la roche ?"

[Kasumi]

Kasumi s'amusait de voir comment Mylène avait tendance à vouloir brûler les étapes mais, si la curiosité était gage de réussite, c'était un comportement à ne pas trop encourager :

- En fait, plus vous parviendrez à déduire d'information de votre observation des premières traces et plus facile sera la pistage à proprement parler. Regardez, un exemple : ce lynx a entre huit et douze kilos si j'en juge par la profondeur de ses traces et leur taille. N'ayez crainte, je ne m'attends pas à ce que vous le déduisiez facilement mais ça viendra tout naturellement avec l'expérience. Donc, d'après ce poids, on peut déduire qu'il fait un peu moins de deux pieds de long.

Il montra l'écartement entre deux traces et reprit sa démonstration :

- Comme ces deux traces de patte avant gauche sont écartées de seulement un pied, on peut déduire que le lynx progressait plutôt lentement. Sinon les traces seraient plus éloignées les unes des autres. Il était sans doute en train d'explorer pour trouver la trace d'une proie. Mais nous y reviendrons : vous savez maintenant à quelle distance rechercher la trace suivante et vous pouvez deviner ses différences de comportement : les moment où il a ralenti ou accélérer.

Il fit suivre les traces à Mylène avant de s'arrêter un peu plus loin devant un buisson en marge de la trajectoire précédente.

- Les lynx sont légers et aiment se cacher : ils peuvent sans peine guetter au travers d'un lacis de feuilles et de branches fines. En connaissant cette préférence, vous apprendrez à chercher les décors qui conviennent le plus à l'animal que vous suivez et c'est vers ceux-ci que vous avez le plus de chance de retrouver leur trace même en terrain difficile.

Il souleva une branche et montra les traces qui se poursuivaient au-delà, indétectables auparavant.

[Voyageuse]

Mylène écoutait, concentrée, attentive -du moins autant qu'il lui était possible de l'être compte tenu de sa propension à ne pas tenir en place. Elle acquiesçait gravement à chacune de ses affirmations, observait tout ce qu'il lui montrait.
" Bon... Mais en fait, le lynx on n'a pas vraiment besoin de le pister, c'est pas vraiment du gibier... Donc vaudrait mieux que j'apprenne à pister un chevreuil ou un sanglier, non ? Ou un lapin... Mais eux, je sais déjà reconnaître leurs terriers. Quand ils ne sont pas trop cachés. Mais bref. Pister un lynx, ça sert à rien. Vaut mieux qu'on se cherche de quoi chasser ce soir..."

HRP : je ne comprends pas, le message n'est pas parti hier soir...