[Lieu] Lameroy - cité naine ouverte

[Alchem]

Il n’y en eut pas et ce ne fut guère étonnant. En matière de réaction, seule la Grande Mystificatrice était connue pour en avoir des remarquables. Deskata, comme Alchem, était du genre à garder pour elle ses sentiments. Son attention était néanmoins manifeste et elle était déjà à peu près certaine que ce qui allait être dit devrait être rapporté au plus vite au chef des patrouilleurs.

[Kasumi]

Le général nain devait avoir l’habitude de traiter avec les svirfneblins car il enchaîna sans laisser un silence pesant s’installer :

- D’après les premières constatations relevées sur place, les membres de la patrouille naine auraient été tués par des carreaux d’arbalètes svirfneblines. Et la plupart d’entre eux n’auraient pas dégainé leurs armes. En outre, deux corps de svirfneblins ont également été découverts sur la scène de bataille. Ils ont semble-t-il était tué lors de la riposte de la patrouille prise en embuscade.

Il marqua une pause lourde de sens - et plusieurs grommellements se firent entendre chez ses subordonnés – avant de reprendre :

- Je ne suis pas stupide : j’ai la conviction que c’est une mise en scène. Mais cette histoire risque d’être récupérée par les partisans de ceux qui ne veulent pas entendre parler d’intervention à Ornegemme et sont pour fermer la voie des profondeurs pendant au moins la durée de la crise.

[Alchem]

Deskata trahit cette fois une certaine surprise. Mais elle se reprit rapidement.

« Je ne peux pas parler au nom d’Ornegemme, je n’ai pas été envoyé ici dans ce but. Cependant, ça sent à plein nez la ruse Drow. Je rapporterai l’information à Alchem Murmure. Je pense qu’il voudra voir les corps svirfnebelins à des fins d’identification. Il serait utile de savoir s’ils viennent où non de notre cité. »

Elle en doutait. Il devait s’agir d’esclaves. Les elfes noirs en avaient des tas.

« Avez-vous d’autres informations ? Ou d’autre chose que vous voudriez que je rapporte à mon supérieur ? »

[Kasumi]

Le nain hocha gravement la tête et lui répondit d'un ton à l'avenant :

- L'état major fait en sorte de ne pas rendre publique cette information mais je m'attends à ce que les partisans que j'évoquais tout à l'heure soient tout de même vite informés. Cela nous laissera peut-être le temps de disculper les vôtres mais il serait prudent que vos prochaines patrouilles restent à Ornegemme. Ne vous méprenez pas : c'est juste un conseil car je souhaite éviter tout risque de débordement à leur égard.

[Alchem]

« Connaissant Alchem, je gage qu’il viendra à Lameroy dans les plus brefs délais. Sauf imprévu, il pourrait être là dans les six heures. Je n’ai pas de quoi transporter les corps des svirfnebelins, gardez-les. Puis-je me retirer ? Je dois convoyer les cristaux au plus vite. »

Si elle pouvait partir, elle n’aurait qu’à retrouver Dotha et l’illusionniste pour ensuite directement se téléporter au plus près d’Ornegemme. Par prudence, elle allait choisir une destination sans rapport avec la route commerciale.

HRP : si tu n’as pas prévu de péripéties, il est sans doute inutile de changer de sujet. Alchem, en apprenant la nouvelle, va quitter Ornegemme et se rendre direct à Lameroy.

[Kasumi]

Le général hocha la tête et ajouta qu’il ne souhaitait pas retenir sa délégation sous peine de provoquer de nouvelles tensions inutiles et l’enjoignit à la prudence et à la discrétion.

- Je vais mettre à disposition l’un de mes officiers et deux soldats pour vous escorter jusqu’à votre point de départ.

Cette mesure semblait davantage dictée par la prudence que par un accès de méfiance mais Deskata sentit que ce n’était pas une suggestion négociable. Elle put malgré tout se mettre en route aussitôt pour la mine où Dotha et le mage svirfneblin étaient déjà à pied d’œuvre pour opérer des relevés ésotériques.

Ils se mirent toutefois en route avec leur nouvelle escorte jusqu’à la sortie de la cité où ils purent se téléporter comme ils l’avaient prévu.

HRP : je n’ai pas prévu d’autres péripéties donc tu peux résumer la suite jusqu’à l’arrivée d’Alchem.

[Alchem]

« Fabuleux. Il ne manquait que ça... »

Telles furent les premiers mots d’Alchem après que Deskata lui eu fait son rapport. Il se frotta l’arrête du nez, pensif, mais n’hésita guère.

« Je dois y aller, en effet. Ne serait-ce que diplomatiquement. »

Il était à peu près certain que les cadavres de gnomes ne lui apprendraient rien d’extraordinaire. Pour lui, soit c’était des esclaves, soit une des patrouilles d’Ornegemme capturée et placée sous domination magique. Les Drow étaient fourbes, ce n’était pas une surprise. Avant d’agir, le chef des patrouilleurs tint à entendre Dotha au sujet des cristaux. Elle l’envoya ensuite voir la Grande Mystificatrice qui dirigerait les expériences.

Alchem quitta la cité avec une solide escorte. Un clerc de Baravar, deux illusionnistes, cinq guerriers. Tous savaient être furtif mais ce n’était pas un groupe conçu pour l’infiltration. Il emprunta des chemins détournés, loin de la trop attirante route commerciale, puis se téléporta devant les portes de Lameroy.

[Kasumi]

HRP : je propose de laisser en suspens l’action avec Dotha pour se concentrer sur Alchem : on pourra résumer par la suite ce qui a été découvert avec les cristaux.

Les portes de la cité des nains étaient hermétiquement closes. Autre fait assez troublant – mais pas franchement inattendu compte tenu du contexte – elles ne s’ouvrirent pas quand le petit groupe mené par Alchem se présenta face à elles.
Au lieu de ça, la voix sévère et rocailleuse d’un des gardiens se fit entendre, soutenue magiquement pour résonner dans le couloir extérieur :

- Qui sollicite l’accès à Lameroy ? Ses portes ne sont ouvertes qu’aux parents des sept familles et à leurs alliés avérés.

Alchem était bien placé pour comprendre la référence aux sept clans de nains s’étant unis pour fonder Lameroy et aussi pour lire entre les lignes : les svirfneblins n’étaient plus considérés comme des alliés inconditionnels.

[Alchem]

Alchem sut en cet instant qu’il avait eu raison de venir. Il sut aussi que la situation, déjà complexe, venait de le devenir plus encore. Il ne se laissa pas ébranler et répondit sur l’instant d’une voix forte :

« Alchem Murmure, patrouilleur en chef et émissaire de la cité d’Ornegemme. Je suis là pour régler une affaire urgente, celle-là même qui vous pousse à accueillir de la sorte un allié de longue date. »

Il lui semblait peu probable qu’on lui refuse l’accès. Qu’il y ait des dissensions à Lameroy était une chose. Que les nains oublient comme par magie des décennies de bonne entente et une quantité substantielle de services rendus en était une autre. Les deux cités avaient d’étroites relations commerciales et collaboraient même au niveau si sensible de la sécurité. Rompre les relations avec Ornegemme, c’était perdre de l’argent et se rendre vulnérable aux profondeurs. Qui plus est, Alchem, à titre personnel, avait toujours eu d’excellents contacts avec le Grand Conseil.

[Kasumi]

Contrairement à son dernier voyage, la lourde porte ne s’ouvrit pas suite à sa déclaration. Au lieu de quoi, seule une petite poterne percée dans l’un des murs latéraux s’ouvrit en silence pour leur laisser libre accès. Trois nains en uniforme de garde en sortirent et s’approchèrent du groupe de svirfneblins. Celui se trouvant au centre prit la parole :

- Vous excuserez ces mesures spéciales, dignitaire, mais le conseil militaire a ordonné que les portes principales demeurent closes.

[Alchem]

« Je comprends. »

Que les portes restent closes, oui, il pouvait le comprendre. La nature des propos tenus pour l’accueillir, beaucoup moins. Les svirfnebelins, ô combien suspicieux, ne pouvaient pas apprécier ce genre d’allusions. Alchem tâcha de passer outres.

« Je dois m’entretenir avec vos supérieurs. »

[Kasumi]

Le nain qui lui faisait face n’était visiblement pas à l’aise – de même que ses deux subordonnés. Il répondit d’un ton peiné et nerveux :

- Cela tombe bien : je suis chargé de vous accompagner personnellement jusqu’à la salle du conseil militaire. Mes hommes conduiront votre escorte jusqu’à la caserne pendant que vous vous entretiendrez avec le général.

[Alchem]

Il y eut des regards échangés entre les svirfnebelins. Des regards de méfiance, de suspicion. L’idée de laisser seul le patrouilleur en chef ne plaisait guère aux gardes du corps. Alchem préféra toutefois se montrer conciliant. Parce que c’était Lameroy.

« Bien. Faisons ainsi », dit-il simplement.

Mais déjà la petite voix dans sa tête lui susurrait de sombres choses.

[Kasumi]

Le nain donna ses ordres et Alchem perdit rapidement de vue ses compatriotes après avoir franchi la poterne en leur compagnie. En bon patrouilleur qu’il n’avait jamais cessé d’être, le svirfneblin ne manqua pas de remarquer que son « guide » se déplaçait avec prudence, scrutant chaque recoin comme s’il attendait à être attaqué à tout instant. Même ici, dans l’enceinte même de la ville des profondeurs.

- Vous devez vous méfier, murmura-t-il finalement après une longue période de mutisme.

- Le Clan Brise-Hache milite depuis des mois pour suspendre tout lien avec la route commerciale menant à Ornegemme. Ils ont rallié de nombreux partisans dans les rangs des autres familles en se servant des derniers événements. Jusqu’ici, ils ont agi discrètement de sorte que le conseil ne peut rien leur reprocher mais ils pourraient tenter une action à votre encontre ou contre vos hommes.

[Alchem]

Ha, il ne manquait que cela... Quelle bande d’idiots ne put s’empêcher de songer Alchem. Mais il ne pouvait nier que dans sa propre cité il existait des intrigants désireux de mettre un terme à la route commerciale. Car les gnomes des profondeurs préféraient la sécurité au commerce. Il y en avait aussi qui préférait les traditions aux innovations. La famille Murmure, Théâya en particulier, avait des adversaires. Quoi de mieux qu’une situation tendue pour faire ressurgir les conflits ? En tout cas, Alchem répondit sans tarder, et à voix basse :

« Et que reprochent les Brise-Hache à la route commerciale ? Il me semble que tout le monde y gagne. »

Il s’inquiéta au sujet de son escorte mais c’était des svirfnebelins. Ils ne seraient pas pris par surprise en cas d’embuche et avec dans leur rang des lanceurs de sorts prévoyants, ils étaient tout à fait préparer aux imprévus. C’était d’ailleurs le but de leur présence.

[Kasumi]

Le nain baissa encore la voix comme s’il redoutait d’être entendu ou d’attirer l’attention. Il n’y avait pourtant apparemment personne dans le tunnel qu’ils empruntaient :

- La route profite à la plupart, c’est vrai. Mais bien moins aux Brise-Hache : ils ne gèrent pas directement les mines ni l’acheminement de produits qui intéressent les vôtres ou que vous nous vendez. Les Brise-Hache ont toujours été davantage tournés vers les autres cités naines et fournissent le plus gros contingent de soldats de la cité. Pour eux, la route des profondeurs renforcent leurs rivaux tout en affaiblissant leurs propres forces.

[Alchem]

« Et les Brise-Hache se rendent-ils comptent que sans la route commerciale, sans Ornegemme, plus rien n’empêche les monstres des profondeurs de remonter jusqu’ici ? Cela devrait pourtant leur sauter aux yeux maintenant que nous sommes à l’aube d’une nouvelle guerre avec les Drow. »

Alchem ne doutait pas un seul instant que les Drow connaissait Lameroy. Et il espérait qu’ils n’avaient pas pu constater qu’elle n’était pas au mieux de ses forces, encore que le Despote, maudit soit-il, avait dû le leur dire. Les elfes noirs devait également avoir connaissance de la guerre qui avait éclatée entre Manost et Melandis, guerre qui avait embarqué Lumenis. En y songeant, Lameroy était peut-être même une cible plus facile pour les Drow. Ornegemme était retranchée au milieu de ses pièges, de ses labyrinthes, de ses illusions et elle n’avait pas dispersée ses troupes. Ornegemme était prête pour la guerre, pas Lameroy. Quoi qu’il en soit, le gnome avait hâte de pouvoir discuter avec les commandants nains. Il fallait absolument éviter que tout ne parte en vrille.

[Kasumi]

Le militaire nain se montra honnête : il était lui aussi convaincu qu’Ornegemme était leur meilleure défense vis-à-vis des profondeurs :

- Cela peut vous paraître égoïste mais j’aime autant que la ligne de front reste loin sous Lameroy. Loin de ma famille et des commerces qui nous font vivre. Les Brise-Hache sont des intrigants mais ils ne sont pas stupides : ils savent que leur pouvoir se renforce avec la guerre, que leur clan prend plus d’importance et de prérogatives en périodes troubles. Leur chef préfère jouir d’une position dominante dans une cité trouble et fragile que d’une position mineure dans une société florissante.

Chemin faisant, ils avaient maintenant atteint une artère plus fréquentée de la cité et le nain préféra se taire. Peut-être était-ce lié aux nombreuses patrouilles de militaires qu’ils ne tardèrent pas à croiser en se dirigeant vers les quartiers plus animés de la cité et le palais du conseil.

HRP : je te laisse l’opportunité de réagir et d’arriver à la porte du palais.

[Alchem]

Si les Brise-Hache avaient effectivement une telle réflexion, ils étaient un danger pour la cité. C’était dommage qu’Alchem ne puisse gérer cette histoire à sa façon. Cela aurait été plus simple. Beaucoup plus simple. Il se contenta d’acquiescer et acheva le trajet en silence. Il lui faudrait voir les coprs svirfnebelins. Mais quoi qu’il constate, son argumentaire était déjà en place.

[Kasumi]

Son guide n'avait pas pour ordre de le mener autre part qu'au palais où, Alchem le savait, le conseil militaire avait habitude de se réunir. C'est donc vers cet édifice central de la Lameroy souterraine que le nain l'accompagna.

Devant les grandes portes du palais, ils furent intercepté par deux gardes lourdement équipés mais quelques mots de l'officier nain suffirent à les faire passer et à pénétrer dans le hall. Le nain emprunta sans hésiter une porte et un escalier sur la droite avant de laisser le svirfneblin dans un couloir où étaient percées sept portes, trois sur chaque murs et se faisant face et une en face de l'escalier. De nouveau un peu nerveux, le nain s'adressa au dignitaire :

- Je dois vous laisser ici : la salle du conseil est celle du fond. Si vous avez besoin de moi, je vous attendrait dans le hall.

[Alchem]

Alchem acquiesça et s’avança donc vers la salle du fond. Il était égal à lui-même, austère et assuré, le patrouilleur en chef qui représentait ordinairement sa cité auprès du Conseil, le fils digne à la mère irritable... Beaucoup de choses risquaient de se jouer dans les prochaines minutes.

[Kasumi]

Il n'y eut nulle surprise désagréable cette fois : arrivé à la porte où il toqua, on fit entrer le svirfneblin dans une salle de grande dimension meublée d'une grande table ronde et de plusieurs sièges en pierre et un peu trop grand pour sa taille. Sur les murs, des cartes le disputaient à des tentures figurant des scènes de bataille. Mais ce n'était certainement pas le décor qui intéressait Alchem en cette heure grave.

Le nain qui lui avait demandé d'entrer, le seul se trouvant dans la pièce, s'avançait déjà vers lui. Son armure finement ouvragée, ses insignes et surtout sa dignité naturelle le désignait comme un militaire de haut rang.

- Alchem Mumure, c'est un plaisir de vous rencontrer enfin. Même en ces tristes circonstances. Je suis le général Daïn Briseroche.

Le patrouilleur n'avait en effet jamais eu l'occasion de rencontrer ce nain mais il connaissait sa réputation : il était le général chargé des relations avec les autres grandes cités naines des Montagnes de Fer et aussi un héros de la guerre en Dorrandin.

[Alchem]

« Salutation Daïn Briseroche. Votre renommé est arrivée jusqu’à mes oreilles, répondit Alchem avec respect mais sans entrain particulier. Triste est en effet la situation. Les rapports alarmants s’empilent sur mon bureau et voilà qu’on me rapporte une soudaine défiance des votre à l’égard des miens. Entrons, si vous le voulez bien, directement dans le vif du sujet. »

Deux héros, deux commandants, ils pouvaient sans doute parler d’égal à égal. Il était impératif qu’ils s’entendent sans quoi les Drow auraient porté un premier coup de poignard.

[Kasumi]

Alchem constata rapidement que le nain était dans les mêmes dispositions d’esprit que lui quand il lui répondit sans les circonvolutions inutiles des diplomates et des politiciens. Son franc parler dénotait en cela des nains du conseil ou des autres militaires qu’avait déjà rencontré le svirfneblin :

- Nous avons affaire à un sacré sac de nœud si vous voulez mon avis ! Entre les drows, les mort-vivants, les isolationnistes et la guerre en Dorrandin, mon bureau regorgerait aussi de rapports alarmants si j’en avais un ! Mais c’est pour démêler rapidement tout ce foutoir que le conseil m’a chargé de prendre le commandement des troupes de la ville. Voyez aussi cela comme un signal vis-à-vis de ceux qui voudraient contester notre intervention envers Ornegemme. Alors, trêve de parlote : par quoi commençons-nous ?

[Alchem]

« Les cors, répondit sans hésiter Alchem. Je veux examiner les svirfnebelins qui ont attaqué l’une de vos patrouilles. Il sera toujours utile de savoir s’il s’agit d’esclaves des Drow ou de captifs d’Ornegemme manipulé par magie. J’aimerais aussi avoir votre avis sur cette histoire. »

Il voulait savoir l’opinion du chef militaire de Lameroy car elle conditionnait le reste.

[Kasumi]

Le nain prit cette fois le temps de formuler sa réponse avant de s’exprimer d’un ton posé :

- Les corps sont entreposés à la caserne où on a pris soin de les stabiliser par magie. Nous pouvons nous y rendre tout de suite et discuter en route !

Connaissant déjà la réponse du svirfneblin, le général se releva et prit le parti de répondre à la seconde requête d’Alchem :

- Je pense que je vais bientôt regretter l’époque où nous combattions des mélandiens et des mort-vivants : ils sont bien loin d’être aussi doués en matière de manipulation et de guerre totale. Mais pour être plus précis, je partage votre avis : il s’agit soit d’une ruse des drows pour affaiblir notre alliance soit - et ce serait plus dérangeant encore - d’une mise en scène de nos opposants avec le même objectif.

Déjà le nain ouvrait la porte et devançait Alchem dans le couloir qu’il avait franchi seulement quelques minutes plus tôt.

[Alchem]

Ce pouvait-il que la mise en scène soit le fait des Brise-Hache ? Alchem trouva cette option fort dérangeante. Il pouvait quasiment l’apparenter à de la trahison et cette seule idée suscita en lui de la colère. Mais inutile de s’emballer trop vite. Les fourbes Drow ou ces abrutis de Brise-Hache se délecteraient de choix irréfléchis. Le patrouiller en chef, pour l’instant, se contenta de suivre en silence. Bien sûr, il ne relâchait pas sa vigilance. Le mal frappait toujours quand on se pensait en sécurité.

[Kasumi]

HRP : le MJ est comme le mal : il frappe quand on se croit en sécurité.

Le devait-il à sa vigilance ou à son expérience ? Toujours est-il qu’Alchem surprit un mouvement dans les ombres. Etait-ce une silhouette dissimulée sur ce toit ou un effet de son imagination qui lui faisait toujours envisager le pire ? Le nain devant lui n’avait visiblement rien remarqué mais ce que lui soufflait son instinct était qu’il n’avait que quelques instants pour agir…

[Alchem]

« Daïn Briseroche, on a de la visite. »

Le ton employé par Alchem était sans équivoque, les visiteurs étaient hostiles. Il n’avait pas achevé sa phrase que sa main attrapait déjà la poignée de son épée. Il ne la dégaina pas sur l’instant cependant, préférant que l’ennemi se dévoile au préalable. Ayant parlé bas au nain, ils pouvaient peut-être surprendre ceux qui désiraient les surprendre. La petite voix dans sa tête lui disait que ce serait le nain qui serait visé. Pour qu’on puisse l’accuser lui. Aussi était-il prêt à cette éventualité, prêt à défendre le nain en priorité.

[Kasumi]

Bien lui en prit car cela mit le nain en alerte. Mais l’attaque ne vint pas d’où le svirfneblin avait vu la première silhouette : un mouvement sur le toit situé en face, une ombre sur une ombre - presque indiscernable – et un carreau fusa dans la direction du général. Celui-ci ne dut qu’à l’avertissement d’Alchem et à ses réflexes de guerrier de lever à temps son bouclier où un carreau vint se briser en libérant un nuage de miasmes et d’acide. L’ombre disparut aussi vite et silencieuse qu’elle s’était manifestée.