[Bâtiment] Le Bastion des Arts

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Un quart d'heure environ après avoir quitté la Guilde des Voleurs, Silmandel et Alexandre parvinrent à l'adresse que leur avait donnée leur commanditaire.
Ils se trouvaient devant un édifice de pierre qui, des décennies plus tôt, n'avait assurément pas manqué d'allure. Il n'avait pas tout perdu de sa superbe, d'ailleurs, mais cela ne rendait sa déchéance que plus flagrante : au-dessus de sa large porte, les sculpture du fronton étaient si érodées qu'on avait bien du mal à savoir ce qu'elles représentaient, tandis que les pierres de la façade s'effritaient et que la plupart des fenêtres étaient barrées de planches.
A côté de l'entrée, un panneau indiquait le nom de l'établissement - le Bastion des Arts - et présentait un espace dévolu à son programme. Lequel espace était totalement vide.

[Manfred]

Silmandel, immobile devant l’édifice, le considéra d’un œil attentif. Aucun doute possible, ils étaient bien à la bonne adresse. Et la situation semblait effectivement critique, ne rendant le défi que plus plaisant.
« Le Bastion des Arts... joli nom. »
L’elfe frappa à la porte ou utilisa le heurtoir s’il y en avait un. Puis il attendit quelques instants, espérant que l’endroit n’était pas désert.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Deux bonnes minutes s'écoulèrent sans que rien ne se produise et Silmandel commençait à craindre que le théâtre n'ait été purement et simplement abandonné. Mais bientôt, il perçut des pas à l'intérieur et la porte s'ouvrit en grinçant, révélant une petite femme boulotte portant une robe simple mais bien coupée. Déjà d'un certain âge, son visage rond et ouvert était marqué par la fatigue ou... les soucis.
-Désolé, messieurs : il n'y a pas de représentation aujourd'hui, dit-elle poliment après les avoir observés quelques instants.

[Manfred]

« Oui, nous savons. En fait nous sommes là pour voir Cléon Presteplume, de la part de Maître Fagin, répondit Silmandel avec son plus beau sourire. Est-il présent ? »
Il se montrait avenant, ce qui ne lui demandait guère d’efforts. Faire bonne impression était important. Pour autant, il ne préférait pas en dire d’avantage sur l’instant.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Leur interlocutrice parut sur la défensive sitôt qu'il fut question de voir le directeur.
-Il est là, oui. Quant à savoir s'il est disponible, c'est une autre histoire, répondit-elle d'ailleurs.
Elle fronça les sourcils, pensive.
-Maître Fagin... Je vois très bien de qui il s'agit : un grand amateur de théâtre, pour sûr. Mais nous ne l'avons plus beaucoup vu depuis quelques temps.... Enfin. Puis-je m'enquérir du but précis de votre visite ?

[Manfred]

« Mais très certainement, Madame. Maître Fagin, qui compte parmi mes amis, m’a informé de la triste situation du théâtre. Il serait chagriné que celui-ci soit contraint de fermer. Et ce serait également notre cas. Je lui ai donc promis de voir si, par hasard, je ne pouvais pas donner un coup de main avec mon fils. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Votre.. ? Oh.
Elle les observa à nouveau, haussa les épaules.
-Et bien, c'est fort généreux de votre part de vous soucier du destin de notre établissement, même si je crains qu'à moins que vous ne soyez cousus d'or ou capables de monter le spectacle du siècle, vous ne puissiez pas changer grand chose... fit-elle beaucoup plus amicalement. Cependant... Suivez-moi, je vais vous conduire à maître Cléon.
Ainsi les précéda-t-elle dans le vaste hall de l'édifice. Avec ses colonnes, son dallage et ses voûtes recouvert de mosaïques, la large double porte s'ouvrant dans le mur du fond et que flanquaient deux élégants escaliers, l'endroit demeurait beau. Mais d'une beauté fanée, usée, tombant indéniablement dans la décrépitude malgré le soin que l'on apportait visiblement à le maintenir dans un parfait état de propreté.

[Manfred]

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, comme on dit. Je ne peux vous promettre qu’on va réussir à vous aider, mais ce qui est certain, c’est qu’on va essayer et de notre mieux, n’est-ce pas Alex ? »
Un joli endroit, pour sûr. Silmandel aimait le théâtre. Sauver celui-ci était un but qu’il pouvait facilement prendre à cœur. La tâche était d’autant plus plaisante qu’elle s’annonçait ardue. Ne serait-il pas gratifiant de rendre à cet endroit ses lettres de noblesse ? Pour l’instant l’elfe se contenta de suivre la femme et de contempler le bâtiment.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Tandis qu'Alexandre acquiesçait sans mot dire, la femme les mena non vers la grande porte du fond mais vers une petite porte latérale. Ils pénétrèrent ainsi dans une partie de l'établissement manifestement réservée au personnel - quoqu'elle paraisse pour l'heure totalement déserte. Deux couloirs et un escaliers plus tard, se retrouvèrent devant un nouveau battant auquel leur guide toqua.
-Si vous voulez bien patienter un moment... fit-elle avant de disparaître à l'intérieur de la pièce, refermant l'huis derrière elle.

[Manfred]

Silmandel acquiesça et s’appuya contre le mur, bras croisés, dans son habituelle posture assurée. Ses yeux se promenèrent un peu de partout, avide du moindre détail.
« Cet endroit a du charme. Tu ne trouves pas ? » dit-il finalement à Alex.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Si si, répondit l'intéressé tandis qu'à travers la porte leur parvenait le murmure d'une conversation échangée à mi-voix. Mais du charme dans le genre... tristounet, disons. Comme une jolie maison qu'on laisse à l'abandon ou un beau jardin dont on s'occupe plus : c'est beau mais... fané.
Il haussa les épaules.
-Enfin, le côté positif, c'est que ça sera pas dur de mettre un poil d'animation.

[Manfred]

« Non, en effet... »

Est-ce qu’à eux deux ils pourraient sauver cet endroit ? La tâche semblait démesurée. Heureusement, Silmandel était habitué aux entreprises hasardeuses. Mais alors pourquoi cette pointe de doute ? Sans doute parce qu’il changeait, qu’il se sentait plus concerné par les conséquences de ses actes. Que de chemin parcourut depuis son arrivée au port de Melandis. Et Alexandre n’y était pas étranger.

« Bon bon, on va devoir sortir le grand jeu, cette fois. Commence à y réfléchir. »

Mais chaque chose en son temps. D’abord, il fallait convaincre le directeur de cet établissement.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Moins de deux minutes plus tard, la porte se rouvrait.
-Vous pouvez entrer : maître Presteplume va vous recevoir, annonça leur guide.
Comme elle s'effaçait pour les laisser passer, ils découvrirent une pièce aussi encombrée que désordonnée : il s'agissait d'un cabinet de travail dont la moindre surface croulait littéralement sous les livres, les parchemins et les objets divers. Le bureau ne faisait pas exception à la règle, si bien que c'est à peine si l'on distinguait l'homme qui se tenait derrière, un individu d'une cinquantaine d'années dont la mise était impeccable et dont l'impressionnante crinière blanche cascadait librement sur ses épaules.
-Installez-vous, je vous en prie, lança-t-il poliment tout en rajustant ses binocles sur son nez aquilin.
Il désigna deux sièges puis, prenant conscience qu'il était impossible de s'y installer vu le nombre de choses qui y étaient entassées, il se leva pour les dégager.

[Manfred]

Quête : Association de bienfaiteurs

« Ho, ne vous dérangez pas pour nous, on peut rester debout », assura Silmandel en s’avançant dans la pièce.

Il laissa errer son regard sur cette dernière avant de s’attarder sur Maître Presteplume. L’homme lui fit plutôt une bonne impression.

« Voici Alex, mon fils et moi, c’est Silmandel, poursuivit-il, affable. Nous venons de la part de Maître Fagin, mais je présume que madame vous a mise au courant. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Oui, elle m'a expliqué...
Il se tourna vers l'intéressée qui se tenait dans l'embrasure de la porte, vigilante.
-Isolde, auriez-vous l'amabilité d'aller chercher des rafraichissements pour nos invités ?
Elle marqua une nette hésitation puis acquiesça et tourna les talons. Pour sa part, maître Presteplume déposa ce qu'il avait retiré des sièges sur d'autres empilements hétéroclites - qui vacillèrent légèrement - puis retourna s'installer à sa place.
-Mais installez vous donc et expliquez-moi quelle aide vous pensez pouvoir apporter à notre établissement et... à quelles conditions, reprit-il. Car si de l'aide serait fort bienvenue et si je vous suis fort reconnaissant d'en proposer, j'avoue ne pas avoir grand chose à offrir en retour, hormis le gîte et le couvert.

[Manfred]

Quête : Association de bienfaiteurs

« Le gite et le couvert, ça suffira amplement », assura Silmandel en prenant place.
Il attendit qu’Alex ait fait de même avant de poursuivre.
« Quand Maître Fagin m’a parlé de ce théâtre en difficulté et qu’il affectionne, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose et il m’y a encouragé. J’estime que l’art mérite largement quelques sacrifices. Ce que je peux vous proposer, c’est notre temps et nos efforts. On peut aider à réaliser un spectacle par exemple. On a, je le pense, quelques prédispositions en la matière. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Le directeur les observa tour à tour avec une grande attention.
-Je sais que maître Fagin apprécie notre établissement. Je sais aussi que s'il vous a encouragés à nous aider, c'est qu'il est convaincu que vous en avez les moyens. Et comme vous parlez de monter un spectacle... Serait-il indiscret de vous demander si vous avez déjà fait semblable chose ? Si vous avez, par exemple, une expérience d'acteur ou de bateleur ?

[Manfred]

Quête : Association de bienfaiteurs

« Absolument pas ! déclara Silmandel avec une désarmante assurance. Jamais encore je ne suis monté sur les planches. Mais disons que j’ai eu quelques occasions où ma verve m’a sauvé la mise et ce dans des situation ô combien périlleuses. Mon fils n’est pas en reste. Il a beaucoup de caractère. »

Il prononça ce dernier mot de sorte à le mettre en valeur. Il en profita pour jeter un coup d’œil à Alexandre avant de reprendre.

« Bref, il faut plus qu’un public à satisfaire pour nous effrayer. De surcroît, j’ai quelques dons fort utiles pour monter un spectacle. Jugez par vous-même. »

L’ensorceleur leva une main, exécuta un petit geste et libéra quelques étincelles argentées. Il s’agissait là d’un sort de prestidigitation. Simple et pourtant si pratique.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Intéressant, fit maître Presteplume, concentré. Seriez-vous illusionniste ? Ou ensorceleur, peut-être ? D'ordinaire, ils sont assez flamboyants...
Il jeta un regard à Alexandre, qui se tenait aussi coi qu'immobile, puis revint à Silmandel.
-Le spectacle étant ce qui donne vie à un théâtre, c'est aussi, à mon sens, la seule chose qui peut l'empêcher de mourir : par conséquent, vos talents sont plus que bienvenus. Néanmoins, et bien que je fasse confiance tant à votre parole qu'au jugement de maître Fagin, il faudra que je voie par moi-même comment vous vous débrouillez sur les planches. Ne le prenez surtout pas mal : j'ai toujours agi ainsi, même quand venaient me trouver des acteurs confirmés à la réputation flatteuse. D'ailleurs, à ce niveau, que vous n'ayez aucune expérience ne me pose aucun problème : ce qu'il faut avant tout, dans une représentation, c'est... de la sincérité. De l'âme.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« C’est tout à fait naturel, Maître Presteplume. Nous vous ferons une démonstration quand vous le souhaiterez. Et pour répondre à votre question précédente, je suis ensorceleur. La magie est une compagne expressive lorsqu’on sait soigner la mise en scène. »

La magie, un art, il avait toujours été de cet avis. Les magiciens n’avaient décidément rien compris, eux qui restait le nez dans leurs livres poussiéreux et leurs expérimentations ennuyeuses.

[Taliesin]

Quête : association de bienfaiteurs

La dénommée Isolde revint sur ses entrefaites, apportant de la citronnade qu'elle servit aux trois occupants de la pièce avant de se retirer.
-Je vais vous faire visiter la salle de spectacle et les coulisses, annonça finalement maître Presteplume. Ensuite, je vous laisserai préparer votre démonstration. Vous pourrez prendre votre temps, cependant : plus vous pourrez me montrer de choses, plus je pourrai me faire une idée précise de vos talents. Alors, sentez-vous libre de me présenter tout ce que vous souhaiterez, sachant que je vous demanderai peut-être, aussi, d'improviser complètement... Enfin, nous n'y sommes pas encore.

[Manfred]

« Ce programme me convient tout à fait. »

Silmandel commença à siroter sa citronnade tout en se disant que les choses s’engageaient plutôt bien. L’improvisation ne l’inquiétait pas le moins du monde. Il avait trop l’habitude de cela. En revanche, il se demandait quoi préparer et espérait qu’Alexandre aurait des idées. Serait-il judicieux de tirer profit de ses pouvoirs lycanthropes ? Ils étaient un atout mais les maîtrisaient-ils assez ? Après un bref moment, il demanda :

« Puis-je savoir combien de personne travaille encore pour le Bastion des Arts ? J’ai cru comprendre que plus aucun spectacle n’était prévu. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Le directeur soupira.
-Il n'y a plus qu'Isolde et moi. La situation financière du théâtre est telle que nous n'avons plus les moyens de verser le moindre salaire, le moindre cachet, et si les artistes qui nous étaient le plus attachés ont longtemps accepté de travailler presque bénévolement ici, il est arrivé un moment où ils n'ont plus pu le faire : il faut bien gagner sa vie...Après, il n'est pas impossible que quelques-uns acceptent de revenir pour une ultime tentative de sauvetage. C'est ce à quoi je réfléchis depuis des semaines.
Il reposa son verre.
-Bref, dans l'immédiat, cet établissement est une coquille vide. Mais une jolie coquille vide, vous verrez.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Une jolie coquille mérite d’autant plus d’être remplie », déclara Silmandel en reposant son verre vide.
Il était curieux de découvrir les coulisses du théâtre. Le peu qu’il avait vu était déjà prometteur. Et plus il y pensait, plus il prenait sa mission à cœur. Redonner vie à ce lieu serait une prouesse dont il pourrait être fier. Et il comptait bien en profiter pour parfaire la formation d’Alexandre.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Lorsqu'ils eurent tous fini leur verre, le directeur se leva et, après les avoir invités à le suivre, leur offrit une petite visite guidée des lieux.
Il commença par leur montrer les chambres jadis allouées aux artistes à demeure - celles-là même où ils pourraient s'installer s'ils réussissaient ce qu'il fallait bien qualifier d'audition : quoique n'ayant pas été utilisées depuis longtemps, elles étaient d'une propreté irréprochable et relativement confortables.
Il leur présenta ensuite les coulisses, qui comportaient principalement une salle pour les décors, une autre pour les costumes - plutôt bien garnie et abritant de très belles pièces - ainsi que des loges où l'on s'apprêtait avant de monter sur les planches.
Monter sur les planches, c'est ce qu'ils firent bientôt : une porte voisine les mena tout droit sur la scène.
A son pied s'alignaient de simples bancs de bois ; plus haut, on voyait le balcon mais aussi quelques loges privées - celles que devaient réserver les aristocrates qui, autrefois, fréquentaient le théâtre. Sans être immense, l'endroit ne manquait pas d'en imposer. Et, sans nul doute, c'était la partie la mieux préservée de tout l'édifice : même le grand rideau rouge pour l'heure à demi tiré semblait comme neuf.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Et bien, Maître Presteplume, votre coquille vide est effectivement très belle », affirma Silmandel alors qu’il se tenait sur la scène.

Il regardait les bancs et les loges et s’imagina cet endroit bondé de spectateurs. Cette pièce devait vibrer de l’écho des répliques, des rires, de joie... Non, décidément, il ne fallait pas que le théâtre tombe dans l’oubli.

« Il est grand temps de lui redonner ses lettres de noblesse. Si nous avons terminé, je vous propose de ne pas perdre de temps. Mon fils et moi allons préparer une petite démonstration de nos talents. »

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Très bien. Quand vous serez prêts, ou si vous avez besoin de quoi que ce soit, venez me trouver : je serai dans mon bureau. Je demanderai également à Isolde de vous apporter de quoi manger, le moment venu. Pour le reste, sentez-vous libres d'utiliser des costumes ou des accessoires si vous en ressentez le besoin et ne vous limitez pas quant à ce que vous souhaiterez me présenter : icice théâtre ne s'est jamais limité à certains genres, à certains thèmes, mais a au contraire toujours respecté la liberté des artistes.
Puis il s'esquiva, les laissant seuls sur la scène.

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Bon et bien à nous de jouer », dit Silmandel à l’intention d’Alexandre.
Il prit à pas tranquilles la direction des coulisses. Il comptait jeter un coup d’œil aux costumes et aux accessoires, de quoi trouver l’inspiration.
« Dis-moi, tu as des idées ? »
Des idées, il n’en manquait pas en vérité. Rien de précis ne s’était encore dessiné en son esprit, mais des images décousues de divers scènes envisageables ou non se succédaient. Peut-être que le garçon allait encore élargir d’avantage le champ des possibilités.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

-Je me verrais bien diriger un numéro de chat savant, murmura-t-il. Il suffirait juste qu'un chat apparaisse comme par magie et que, comme par magie, il fasse tout ce que je lui demande !
Il sourit de toutes ses dents puis reprit :
-Sinon, on pourrait imaginer un échange mettant un scène un maître et son serviteur. Et je jouerais le maître, bien sûr...

[Manfred]

Quête : association de bienfaiteurs

« Mouais, c’est bien ce que je pensais, ça va être à moi de trouver », répondit, taquin, l’ensorceleur.
Mais la première suggestion était intéressante. Seulement, il lui semblait risqué de l’envisager dès à présent, pour l’audition. Il devait au préalable s’entraîner assez pour être certain de ne pas être bloqué sous une forme ou une autre.
« Oublions les chats pour cette fois. Si j’en faisais venir un, je ne suis pas certain de pouvoir le faire repartir. Ce serait quand même, fâcheux, expliqua-t-il, plus sérieux. Moi, je me dis qu’on devrait essayer de reproduire nos disputes. Hum... Oui, un truc comme ça, ouvertement comique et débile. Impressionnant aussi. »
Il observa un temps de silence avant de poursuivre. Son imagination fertile s’emballait.
« Le début du numéro, ça pourrait être un truc du genre, tu fais semblant d’avoir oublié ton texte, ça m’énerve, je te réprimande, tu ripostes, on enchaîne sur une joute verbale, puis des défis. Ouais, une comédie en somme, qui va toujours plus loin. »