Donjon du Dragon

[Manfred]

Edda acquiesça d’un signe de tête aux propos de ses compagnons et elle se mit donc à progresser au côté d’Olrik, son arme prête à trancher dans le vif du sujet, les deux autres membres du groupe venant ensuite.
« Quelqu’un gère la lumière, ne tarda pas à déclarer la barbare. Moi j’ai les mains prises. »
Il allait effectivement devoir vite falloir s’éclairer. Plus les aventuriers progressaient dans la grotte, plus l’obscurité s’imposait. Pour l’instant, l’endroit semblait façonné par dame nature. Des parois irrégulières, absence d’architecture... La grotte se muait en un long tunnel qui descendait en pente douce vers l’inconnu. Le vent circulaient en mugissant, agitant la natte d’Edda. La pente semblait vouloir s’accentuer, pas au point cependant de représenter un danger. Mais il y avait quelque chose d’assez oppressant dans cette plongée. Puis ils le virent, le premier piège. Difficile de le louper. Une fine cordelette rompue, une collection de fléchettes gisant contre un mur, une séries de petits trous dans le mur opposé. Quelqu’un était passé par là et les résident du donjon n’avait visiblement pas encore eu le temps de recharger le mécanisme.

[deratiseur]

Sarill s’arrêta, détacha son sac à dos et déclara :
"J'ai prévu quelques torches. Je pensais bien quelles serviraient."
Puis il hésita un instant au moment d'en sortir une du sac : en fait il avait prévu des torches surtout parce qu'elles se combinaient très bien avec son pouvoir de contrôle du feu, mais il n'en avait que trois en tout en pour tout. Et quelle pouvait bien être la longueur de ce tunnel ? Il ne valait peut-être mieux pas les consommer de suite. Alors ce fut l'occasion pour lui de titiller ce mystérieux voyageur qui se déclarait marchand mais semblait cacher une autre facette. Il demanda donc à Olrik :
"Mais dites moi, messire marchand, n'avez vous pas vous même quelque chose de mieux, comme une lanterne ?"

[Mephysto]

Olrik finissait d'étudier le piège, assez rudimentaire somme toute, qui se trouvait devant eux quand il fut interpellé par le forgeron. Jetant un regard perçant en direction de Sarill, il répondit après une courte pause et un sourire amusé :

" Il se pourrait bien en effet que je puisse remédier au problème de la lumière", il farfouilla dans son barda et en sortie une lanterne sourde de petite taille qui avait la capacité d'éclairer sans être remarqué.

"Cela devrait nous suffire pour un temps au moins mais prenez en grand soin maître forgeron, c'est un héritage familial de grande valeur", ajouta Olrik en repensant, avec un bref rictus sadique, à l'ancien propriétaire de la dite lampe qui avait fini égorgé dans une ruelle sombre.

"On devrait continuer, en restant prudent : même si la plupart des pièges ont pu être déclenché par les imbéciles qui nous ont précédés, cela reste dangereux" indiquant les ossements sur le sol de la main gauche pour tenter de dissimuler un spasme.

[vv221]

Prudence était plutôt satisfaite de la façon dont cette équipe commençait à s’organiser, surtout après avoir vu que Olrik semblait cacher quelques ressources intéressantes. Il ne faudrait pas pour autant relâcher sa vigilance, des compagnons plus prometteurs que ceux-ci lui avaient déjà fait faux-bond par le passé, mais elle ne put pour autant empêcher un léger sourire de satisfaction de lui monter aux lèvres.

La prochaine étape serait de voir s’ils sauront agir ensemble face au premier véritable danger, mais sur ce sujet-ci la présence d’Edda était probablement ce qu’il peut se faire de plus rassurant. Décidément tout s’annonçait pour le mieux, le donjon comme le dragon n’avaient qu’à bien se tenir !

[Manfred]

Edda surveilla du coin de l’œil les agissements de ses compagnons de circonstance. Dire que les choses commençaient bien était prématuré car rien n’avait concrètement commencé. Ils marchaient dans une grotte, voilà tout, pas de quoi casser trois pattes à un canard. Pourtant, à en croire les ossements, il semblait que pour certains, l’aventure ait été aussi brève. Quelle honte quand même de rendre l’âme alors qu’était encore perceptible, au loin, la lueur du jour. La barbare donna un coup de pied plein de dédain dans le squelette qui se disloqua avec un bruit de bois sec. Elle reprit sa progression et un autre bruit eut lieu. Un choc sourd, puissant, derrière le groupe, en haut de la pente qu’ils étaient en train de descendre. Edda tourna la tête. La lumière du jour était occultée masquée par quelque chose de volumineux, quelque chose qui se mettait de surcroît à rouler vers eux.
« Une pierre ! Putain de merde, courrez ! »
Voilà le premier vrai piège et ce n’était pas l’un des moindres. Pas le temps de se demander ce qui l’avait déclenché. Il ne semblait juste pas à Edda qu’elle est marchée sur une dalle ou rompu un fil. Quoi qu’il en soit, elle suivit ses propres conseils et s’élança en avant.

[deratiseur]

Sarill se retourna juste une seconde, assez pour confirmer ce que la barbare annonçait. L'instant d'après il courait déjà, non sans s’angoisser de ne plus pouvoir faire attention où il mettait les pieds. Il essayait de regarder droit devant lui et au sol en même temps, et pestait de devoir éviter les jambes des compagnons qui le précédaient.
De multiples flammèches s'allumèrent spontanément sur ses membres et son torse, auxquelles ils ne fit pas attention. Pas plus que celle qui changèrent ses cheveux en vraies flammes. Mais il savait d'instinct qu'un autre danger le menaçait : lui même. Impossible de se calmer en un pareille situation, et si son feu intérieur continuait à s'agiter, il atteindrait bientôt un seuil qu'il ne pourrait plus supporter par sa seule résistance.
Il n’était même pas sur de pouvoir utiliser sa capacité de contrôle des flammes en courant pour sa vie...

[vv221]

Prudence n’avait pas attendu la fin de la phrase de la barbare pour se mettre à courir, ses réflexes ayant immédiatement pris le dessus. Elle se permit juste un coup d’œil en arrière pour s’assurer que Sarill avait réagi, tout en courant à toutes jambes en longeant le mur droit du couloir, les dalles piégées et autres fosses à pieux se trouvant de son expérience le plus souvent au centre des couloirs.

[Mephysto]

Olrik avait très nettement entendu le déclic de la pierre sur laquelle il avait posé le pied une seconde plus tôt avant d'entendre le choc terrible du rocher derrière eux. Simultanément à l'avertissement de la barbare, il avait effectué un bond en avant et s'était mis à sprinter aussi vite que possible. Il dépassa Edda sans même lui accorder un regard avec un léger sourire extatique : la sensation était de retour ! Ce quelque chose qu'il ressentait à chaque situation dangereuse ou lorsqu'il s'apprêtait à tuer : il se sentait vivant.

Un caillou qui faillit le faire trébucher le ramena à la réalité : il n'était pas encore tirer d'affaire et il fallait se concentrer sur le chemin. Les bruits de ses compagnons derrière lui confirma qu'ils étaient encore vie mais pour combien de temps ?

[Manfred]

Une fuite effrénée s’était engagée. Le rocher, promesse de mort certaine, prenait de la vitesse alors que son poids l’entrainait vers le bas. Aussi commençât-il à rattraper inexorablement les aventuriers. Son grondement allait croissant.

Ollrik était en tête, mais manquant trébucher, il se fit dépasser par Edda dont la condition physique à toute épreuve faisait d’elle une incroyable sportive. Devant eux, le couloir continuait à descendre, pentu, régulier, sans recoin où se mettre à l’abri. Le trajet avait clairement été façonné pour le piège. Comment dès lors s’étonner de la suite ?

La barbare, dont les puissantes foulées lui faisait peu à peu distancer les trois autres fuyards, rompit un fil presque invisible. Il y eut un froid déclique et du mur jaillit une lame affutée. Elle passa en un éclair, avant de heurter le mur d’en face, plus rouge qu’elle ne l’était au départ. Edda chancela, puis tomba. Il lui aurait été difficile de poursuivre, puisque sa tête continuait, toute seule, la course. Le reste du groupe put franchir le piège désarmé sans problème mais ne put que redouter la présence d’une autre surprise fatale sur le chemin, sans compter que le trépas rugissait sur leurs talons.

Enfin, toutefois, l’échappatoire apparût. Une bifurcation sur la droite. Ils s’y précipitèrent. Prudence, que sa petite taille ralentissait, fut la dernière à tourner. Un choc brutal la propulsa en avant, et elle roula au sol, sonnée mais vivante, à l’abri d’une pierre qui poursuivait son trajet. Le grondement s’atténua, puis se perdit dans les profondeurs du donjon. Vint le silence. Vint aussi une effrayante constatation : ils n’étaient plus que trois.

[deratiseur]

Sarill ralenti enfin, puis s’arrêta, essoufflé comme jamais.
Il était choqué par ce qu'il avait vu durant sa course : la personne qu'il considérait la plus apte à survivre à cette aventure était morte, d'un coup, sans prévenir. La peur le tenaillait et il se tenait là, simplement prostré, soufflant à s'en arracher les poumons, et brulant presque tout entier.
Il ne pensait même plus, d’ailleurs, à ses flammes qui avaient à présent recours tout son corps. Sous son armure il était devenu une simple torche humaine, et si ses vêtements résistaient encore, ce ne serait que pour quelques courtes secondes encore. Il n'avait déjà plus aucun poisl et sa chair grise commençait à virer au rosâtre.
Il aurait pu, s'il l'avait remarqué, éteindre ce feu avec la seule force de sa pensée. Mais toute ses pensées étaient tournées vers cette mort traumatisante qui avait emporté la barbare et qu'il tournait et retournait dans sa tête sans que rien d'autre n'ait d'importance.

[Mephysto]

Olrik était plié en deux, les mains sur les genoux et les jambes tremblantes. Il reprenait péniblement son souffle alors que les palpitations de sa veine jugulaire se calmaient lentement : l'adrénaline commençait à se dissiper lentement laissant place à une sensation de manque familière mais toujours désagréable. Cherchant fébrilement une fiole dans sa besace, Olrik prenait conscience de ce qui s'était passé : Edda avait finit l'aventure et en partie à cause de lui même si il était presque sûr que personne n'en avait conscience dans le reste du groupe. Sa mort ne lui faisait ni chaud ni froid mais son esprit calculateur ne pouvait s'empêcher de penser que leurs chances de succès avaient sensiblement baissé.

L'autre grosse surprise venait des flammes qui parcourait le corps de Sarill le transformant en torche humaine bien qu'il ne semblait pas en souffrir malgré son état de choc manifeste. L'assassin préférait lui laisser un peu de temps pour reprendre ses esprits et se tourna vers Prudence qui gisait encore à terre. Un rapide examen confirma qu'elle était encore vivante et à peu près intact à première vue mais pas vraiment consciente.

"Allez, allez on se réveille, c'est pas encore l'heure de pioncer", dit Olrik en secouant légèrement Prudence par les épaules. Claquant des doigts devant son visage pour la réveiller, le vagabond but une lampée de son "fortifiant" personnel avant d'en verser quelques gouttes dans la bouche de Prudence.

"Cela devrait t'aider à te remettre sur pied", en prenant garde à ne pas lui en donner trop : les non-initiés réagissent parfois violemment à ce genre de produits.

Se retournant vers Sarill, le nez plissé de dégoût, Olrik lança : "Eho forgeron, il va falloir penser à éteindre le feu, ça commence à sentir le roussi et je te rappelle qu'on est dans un espace clos"

[deratiseur]

Sarill ne répondit pas à Olrik. Il ne l'entendait pas, pas plus qu'il ne réalisait ce qui se passait autour et "autour" de lui. Il restait traumatisé par la mort violente à laquelle il avait assisté. Rien dans sa petite vie de villageois ne l'avait préparé à une telle épreuve et un tel spectacle, et les deux combinés démontraient bien qu'il n’était pas prêt mentalement.
La première "vraie" douleur infligée par sa cuisson personnelle le fit tressaillir et troubla un instant ses pensées, mais ce n’était pas encore assez pour l'en sortir.
Le fond de son sac à dos cramé se déchira et laissa échapper tout son contenu : torches calcinée, couteau noirci, reste de nourriture brulée et d'autres cendres non identifiables. Ses jambes toujours brulantes étaient à présent nues et laissaient voir toute son anatomie.
La ceinture qui maintenait son marteau allait elle aussi bientôt céder, tout comme son armure.

[Manfred]

Il y eut un choc lointain, accompagné par un soupçon de vibration. Peut-être s’agissait-il de la pierre qui achevait son trajet, peut-être pas. Quoi qu’il en soit, l’échos de cris retentirent en réponse. La venue des aventuriers n’était pas passée inaperçue. Nul doute que les locataires du donjon risquaient de venir les voir. Il serait bon de se reprendre pendant qu’il était encore temps.

[deratiseur]

Sarill sorti de ses pensées redondantes quand la douleur de bruler vif fut trop forte. Il s’éveilla à nouveau à la conscience du monde en poussant un gros "aille" inconsciemment alors que sa chair devenue rouge vive commençait à bouillir.
La douleur qu'il ressenti juste après et enfin clairement le fit se tordre de douleur et son mouvement mis fin à la résistance de sa ceinture. Son marteau calcinée tomba par terre à quelques centimètres de son pied.
C'est presque instinctivement qu'il utilisa son pouvoir innée pour éteindre le feu qui l'enveloppait. L'exercice s’avéra difficile, car la douleur l’empêchait de se concentrait facilement, et ce qui lui prenait normalement 3 secondes en pris presque dix fois plus.
Quand il eu fini, il découvrit stupéfait ce que son propre feu intérieur lui avait fait. Il avait beau avoir une résistance innée au feu, sa peau était devenue rouge, il n'avait plus un seul poil ni même aucun cheveux, et à la place de nombreuses cloques parsemaient son corps.
Et il s'en rendait compte maintenant, il était nu. Son équipement avait entièrement disparu, seul restaient la tête de son marteau, la lame de son couteau et sa boucle de ceinture, éparpillés autour de lui.
Et une autre découverte lui fut plus pénible : il avait le coté droit de sa vision manquant. Cherchant une explication, il mis la main sur son œil droit, et sous sa paupière baissée, il trouva une bouille chaude. La réalité lui infligea à nouveau un gros coup : un de ses œils avait fondu sous l'effet des flammes !!
Il voyait "le marchand" qui s'affairait à relever la jolie barde, mais il ne pouvais pas encore assez rassembler ses pensées pour voir où il se trouvait. Seuls lui restaient la terreur, la ruine et le désespoir.

[Manfred]

Si le groupe voulait se mettre en route, ce qui semblait tout de même être une bonne idée eut égard aux bruits inquiétants qui se rapprochaient, deux voies s’offraient à lui. La première consistait à retourner dans le tunnel principal et suivre la descente, suivre le trajet de la pierre meurtrière. La seconde était le tunnel secondaire qui avait servi de refuge aux aventuriers. Ce boyau-ci ne descendait pas, ne montait pas non plus. Il se prolongeait juste dans une direction. Il était également toujours possible de faire marche arrière, de tenter de fuir le donjon pendant qu’il en était encore temps. Il fallait juste espérer qu’une seconde pierre n’était pas prête à dévaler pour cueillir des fuyards.

[Mephysto]

Olrik s'était retourné vers Sarill en lui jetant un regard effaré devant l'aspect à moitié brûlé de son visage. Il avait baroudé dans pas mal d'endroits et vu pleins de choses étranges mais cela était assez extraordinaire pour le laisser bouche bée pendant quelques secondes. Les bruits de cris en bas du tunnel principal le ramenèrent à la réalité : il allait falloir se remuer.

Après avoir aidé comme il pouvait la barde, Olrik farfouilla donc dans son sac à la recherche des ses vêtements de rechange, rien de bien terrible : une vieille tunique qui sentait le relent de poisson et des bas constellés de tâches de gras. Le forgeron semblait toujours choqué mais la situation pouvait devenir critique d'une minute à l'autre.

-Enfile toi ça sur le dos forgeron, dit Olrik en lui lançant les vêtements avant de se risquer à plaisanter, ou bien tu vas attraper froid ! Allez faut qu'on se bouge ça va grouiller de sbires dans pas longtemps et j'ai pas envie de crever. Olrik s'activa à rassembler leurs affaires en vitesse et d'enlever les objets irrécupérables en les cachant derrière un rocher.

-Y'a du grabuge en bas et dans pas longtemps ils voudront voir si la pierre a eu l'effet escompté, alors on se remue, on essaie d'effacer au mieux nos traces et on file de là par ce tunnel, ajouta-t-il en désignant le fond du tunnel secondaire.

-J'peux porter la demi-portion si elle se réveille pas dans 30 secondes mais toi va falloir te démerder et me suivre. Et il hissa Prudence sur ses épaules avant de commencer à marcher vers le tunnel. Il prenait un risque en s'encombrant ainsi mais pour l'instant Olrik préférait garder ses compagnons avant de se lancer seul dans le donjon : la mort d'Edda avait un peu refroidi ses ardeurs et la prudence le poussait à garder ses compagnons.

[Manfred]

Le tunnel se prolongeait en une ligne à peu près droite sur une bonne distance. Sans la vivacité d’esprit d’Olrik, il aurait été difficile de le parcourir avant que ne surgisse la horde venue des profondeurs. Pour l’instant, les cris belliqueux allaient toujours croissants, mais il restait au groupe, tout du moins à ses vestiges, quelques précieuses secondes pour disparaître. Le voilà arrivé face à un croisement. À gauche, une porte entrouverte laissait apercevoir, à la lueur d’une torche moribonde, une salle emplie de bric-à-brac. Sans doute une remise. Il devait être aisé de s’y cacher. À droite, le couloir se poursuivait, amorçant une nouvelle ligne droite vers l’inconnue. Il fallait noter que le paysage était clairement devenu celui d’un souterrain aménagé, certes grossièrement, mais ce n’avait plus rien à voir avec une grotte naturelle.

[deratiseur]

En entendant la voix du marchand s'adresser à lui et après avoir senti le contact légèrement douloureux des vêtements qui lui tombaient dessus, sarill sorti de sa torpeur et réagit. Son esprit ne mit que quelques secondes à trouver une conclusion simple : il n'avait plus rien pour se battre, il venait d'utiliser son meilleur atout et ne pourrait plus en faire usage avant longtemps (ou au moins une nuit de sommeil), et il n'y avait plus qu'un seul compagnon actif dans le groupe.
Il n'avait pas encore entendu les cris précédent, mais il entendait à présent ceux qui se rapprochaient. Et la seule conclusion qu'il tirait de ses simples réflexion fut simple : il ne voulait pas mourir !
Il cria à l'endroit du marchand : "pas par là ! La sortie est en haut de la pente !"
Et comme le marchand semblait ne pas vouloir faire demi-tour, il ajouta : "Nous n’avons plus aucune chance. Ressortons !"

[Manfred]

HRP : oups, j’ai sans doute posté trop vite ma précédente réponse. Je me permets d’ajouter ce petit complément pour rectifier le tir.

Si la fuite avait été possible, elle ne l’était plus désormais. Trop de temps avait été perdu. Les voix de monstre étaient désormais très proches, très proches et nombreuses. Sarill pouvait aisément en déduire que s’il retournait en arrière, dans le tunnel principal, il lui faudrait se battre contre tout un groupe d’ennemis. Il ne ferait pas long feu, ironique le concernant. Il pouvait peut-être encore rattraper Olric, au bout du couloir secondaire, s’il se mettait tout de suite à courir.

[Mephysto]

Olrik répondit au forgeron :

"C'est trop tard ils sont déjà dans le tunnel, on a plus le choix la ! Et ne hurle pas, nos voix portent à des centaines de mètres dans ces foutus tunnels et j'aimerais assez mettre une certaine distance entre eux et mes fesses"

Prudence n'avait toujours pas réagi et faisait son poids mais dopé par sa drogue, Olrik tenait bon bien que son souffle soit irrégulier et qu'il sentait poindre un poing de côté. La situation s'annoncait tendue mais il avait connu pire. Se rappelant subitement comment la barbare avait fini, Olrik ralentit quelque peu le rythme pour rester attentifs aux pièges potentiels.

[Manfred]

Ralenti par Prudence, Olrik comprit bien vite qu’il ne pouvait distancer le groupe de créatures vociférant. Non, il fallait se cacher au plus vite et donc déserter les couloirs qui n’offraient aucun couvert. Il passa donc la porte donnant sur l’espèce de remise. Sarill le rejoignit peu après. Il fut dès lors possible de refermer la porte et de se fondre dans le bric-à-brac qui encombrait la pièce. Olric en profita pour se délester de la halfeline qu’il déposa derrière une rangée de tonneaux à l’aspect peu engageant. Encore un peu et la porte s’ouvrait à la volée. Un individu massif et à la face simiesque, torche au poing, jeta un rapide coup d’œil dans la salle, ne vit personne, et referma le battant dans un grand fracas. Dehors, les pas s’éloignaient, les cris aussi. Peu à peu, le silence retombait. Les aventuriers pouvaient reprendre leur souffle. C’est alors qu’une voix se fit entendre, une voix inconnue qui chuchotait :
« Hé, vous... Pissst... par ici... »
Cela venait du fond de la remise, de l’angle le plus sombre, là où les rayons de la torche murale ne parvenaient presque pas.

HRP : voilà qui devrait nous permettre de repartir sur de bonnes bases. Petite précision sans doute inutile, Sarill n’a pas eu le temps de se rhabiller. Il tient en main les affaires donnés par Olric.

[deratiseur]

Un nouveau stresse monta rapidement dans l'esprit de Sarill en entendant ces paroles, et avec lui, de petites flammèches sur son torse. Sa résistance au feu aurait du lui permettre de les ignorer, mais cette fois fois, et surement à cause de son corps brulé, il les sentis clairement naitre et creuser un peu plus sa chair meurtrie. Ils pu heureusement les éteindre du plat de la main.
Il était toujours nu, mais s'habiller n’était pas sa priorité présente. Il s’inquiétait pour cette présence inconnue, mais se remémora heureusement avoir déjà vécu cette situation face à un scarabée géant dans une étable à l'abandon. Il savait comment faire.
Il incanta un des sorts qu'il connaissait, et la lumière de la torche fut d'un coup plus vive et s'intensifia jusqu'à exploser, provoquant un feu d'artifice de lumière dans tout la pièce. Lui même avait fermé les yeux, et il espérait ainsi que son sort avait aveuglé l'inconnu. Rouvrant les yeux, il essaya de voir si Olrik aussi était voyant.

[Mephysto]

En entendant le murmure inconnu, Olrik se saisit immédiatement de sa dague en se retournant brutalement en direction du bruit : il se ramassa sur lui-même posant pratiquement les genoux au sol, prêt à bondir au moindre signe hostile. Il s'apprêtait à dire quelque chose quand elle fut là, immédiate, brutale et brûlante : une lumière vive qui l'éblouit à le rendre presque aveugle tant ses yeux s'était habitué à l'obscurité partielle des tunnels.

Par réflexe, il recula jusqu'au mur non sans heurté un tonneau au passage, la douleur était atroce et la panique commençait à le gagner. Il se frottait frénétiquement les yeux dans le vain espoir d'atténuer la douleur...lorsqu'il les rouvrit il arrivait à peine à percevoir les contours des objets l'entourant tant le noir était quasi-absolu après une telle lumière.

"Saloperie de fils de catin de lumière de merde !!! J'vais t'arracher les tripes et t'étrangler avec !!!" jura Olrik à l'adresse de ce qui lui semblait être la voix inconnue. Sa dague étant tombé à terre lors de sa chute, il dégaina son épée courte et la brandit avec un air furieux. Apercevant Sarill, toujours dénudé, il s'exclama :

"Ah t'es là !! Fait le tour qu'on attrape ce fumier ! J'vais lui arracher les yeux après ce qu'il a fait aux miens !!"

[Manfred]

À la surprise d’Olrik se conjugua celle de l’individu mystérieux au fond de la pièce. Celui-ci poussa un petit cri grinçant agrémenté de jurons, puis de protestations lorsqu’il constata qu’on le considérait responsable du flash lumineux.
« Non mais ça va pas, vous êtes dingues ?! Mollo le pyromancien ! Continuez a faire un tel barouf, et les monstres vont revenir ! Ils vous cherchent, j’vous signale ! Vous tenez vraiment à finir comme mon groupe ? »
La voix était haut perchée, plutôt désagréable, sans se départir d’un indéniable côté masculin. Elle ne pouvait appartenir qu’à quelqu’un de petit. Les yeux d’Olrik et de Sarill se réaccoutumèrent assez à l’obscurité pour distinguer, dans un angle de la remise, une cage posée sur un meuble. Ce devait être une cage à oiseaux ou quelque chose du genre. Pas plus d’un mètre de haut et un demi de large. Et dans cette cage, il y avait... deux yeux vaguement lumineux, opalescents. Impossible d’en voir d’avantage sans se rapprocher.
« Écoutez... Aidez-moi et je vous aiderai. » reprit la voix.

[deratiseur]

Sarill était toujours tendu à l’extrême, presque incapable de pensées claires et réfléchies. C'est instinctivement qu'il fut surpris par la réaction d'Olrik, pour lequel il avait des doutes mais sans jamais avoir assisté de sa part à un tel épanchement de violence. Que se passerait-il s'il savait que s’était Sarill lui même la source de l'explosion de lumière ?
Il en venait maintenant à regretter d'avoir lancé ce sort, mais ces regrets étaient toujours mut par son bon fond plus que par une réflexion quelconque.
Et la voie, qui venait de le désigner comme le responsable de cette lumière; elle ne semblait pas agressive, mais pourtant il ne tenait pas du tout à s'en approcher. Tout ce qui l'entourait lui paraissait à présent dangereux, fusse t'il vivant ou non.
En fait la frousse le paralysait.

[Mephysto]

Olrik se frottait les yeux de sa main gauche tandis qu'il essayait de se calmer et d'analyser tout ça : l'inconnu était en cage et à en juger par la taille ça ne devait pas être un humain ; Sarill était une fois de plus en état de choc et avait failli le rendre aveugle et le bruit de son feu d'artifice avait failli manquer les faire tuer si l'affreux de tout à l'heure l'avait entendu...

Ramassant sa dague au passage, Olrik se tourna vers Sarill :

"Bon le forgeron, va falloir qu'on ait une petite discussion sur la magie et son usage en espace clos parce que j'ai pas envie d'exploser la prochaine fois que tu voudras jeter un sort ou simplement éternuer !". L'assassin était encore un peu énervé et les spasmes de se main avaient repris de plus belle sans qu'il s'en rende compte. Voyant Sarill toujours en état de choc...et nu, il ajouta, agacé :

"Et bon sang remue toi les miches et habille toi ! On est toujours en vie, alors si tu veux le rester t'as intérêt à te ressaisir ! Le groupe est aussi fort que son membre le plus faible alors soit à la hauteur : c'est de nos vies qu'il s'agit !"

Se tournant alors vers la cage, Olrik s'approcha lentement, épée en avant, sur ses gardes :

"On te veut aucun mal, je m'appelle Olrik et le mec tout nu s'appelle Sarill. Qui es-tu ? Comment tu t'es retrouvé là ?"

[Manfred]

À mesure qu’Olrik s’approchait, il put distinguer d’avantage le prisonnier. Il avait la taille d’un halfelin, dépassant à peine un mètre de haut, mais n’en avait pas le charme. Et s’était peu dire. Sa tête semblait un peu trop grosse. Son visage anguleux était d’une blancheur cadavérique. Il se composait d’un long nez crochu, d’une bouche apparemment hypertrophiée et de cette paire d’yeux laiteux au reflet surnaturel. Des oreilles, qu’on aurait pu croire elfiques si leur forme n’avait pas autant inspirée des ailes membraneuses, émergeaient d’une longue chevelure noire et graisseuses. Deux petites cornes courbes, également, émergeaient des cheveux, au sommet du crâne, suggérant une ascendance diabolique. La créature était agenouillée dans la cage, tenant de ses mains blafardes et griffues les barreaux. Son allure générale était celle d’un gringalet. Elle ne portait que quelques guenilles miteuses, ce qui la laissait pied nu et pratiquement torse nu. Dernier détail, et pas l’un des moindres, elle possédait une queue, longue, souple et glabre, un peu comme celle d’un rat, si ce n’était qu’elle se terminait par un pinceau de poils du même noir que les cheveux.
« Moi, c’est Anselme Marius de Valfontaine, mais vous pouvez aussi m’appeler Monsieur le Comte, déclara le petit monstre avec un aplomb absolu. Et il est inutile de faire la moindre remarque sur l’atypisme de mon apparence. Sachez que, aussi ingrat qu’il puisse être, il m’a sauvé la vie. Lorsque mon groupe, venu ici pour faire fortune, s’est fait tailler en pièces, les habitants de ce charmant donjon, plutôt que de me massacrer avec les autres, m’ont trouvé assez amusant pour m’enfermer ici. J’ignore quel projet ils nourrissent à mon égard, mais vous devinez bien que je n’ai pas envie de le découvrir. Faites-moi sortir de cette maudite cage et je vous dirai tout ce que je sais du donjon. On pourrait même faire la route ensemble. Mes pouvoirs sont aussi grands que je suis petit. »

[Mephysto]

Olrik regardait d'un air assez ahuri l'espèce de gnome se présenter à la manière d'un noble. Réflechissant aux propos de cet étrange personnage, Olrik comprit qu'il ne fallait pas traîner : à tout moment quelqu'un pouvait venir chercher ce "Comte" pour une quelconque raison. Prenant les devants, Olrik annonça :

"Ok l'ami, on va te délivrer et faire équipe ! Laisse moi donc regarder ta cage !" L'assassin s'avança et pu distinguer le gros cadenas qui maintenait la cage fermé. Olrik avait une ou deux notions de crochetage mais il n'avait ni les outils ni les deux heures nécessaires pour ouvrir le mécanisme. Cogitant rapidement, il envisagea plusieurs possibilités de forcer ou briser la serrure...quand son regard se posa sur Sarill : il venait d'avoir une idée !

"Eho le forgeron ! C'est le moment de te rendre utile ! Amène-toi !", appela Olrik, "tu pourrais, sans nous faire tous sauter bien sûr, faire fondre le cadenas qui prive notre nouveau compagnon de sa liberté ?"

[deratiseur]

La minute qu'il avait fallu pour que son sort cesse de faire effet avait suffit à Saril pour qu'il reprenne un peu ses esprit et laisse trainer ses oreilles du coté de ce que faisait Olrik et l'inconnu. Il avait bien entendu ce qu’annonçait l'affreux gnome, et cette "aide" inattendue ne lui inspirait aucune confiance. "Méfiance" était désormais son maitre mot.
C'est alors qu'il se rendit compte qu'il tenait quelque chose, qui ressemblait à des habits. Et qu'il se remémora qu'il était nu. Il entreprit de s'habiller, et réalisa vite la légèreté du tissu fourni par Olrik. S'il stressait encore, ce tissu ne résisterait pas longtemps à ses flammes intérieures. Il allait devoir trouver autre chose. Et un marteau. Pourrait-il trouver un marteau dans ce bric-à-brac ? Et d’ailleurs, qu'est-ce que ce bric-à-brac faisait là ? Qui pouvait bien entretenir un débarras dans ce tunnel ?
C'est alors qu'il était à nouveau en plein questionnement qu'Olrik lui ré-adressa la parole. Pris de court, Sarill sut quand même lui répondre : je ne peux pas faire fondre les cadenas; mon pouvoir ne fait pas cela. Et je l'ai épuisé, de toute façon.
Il ne souhaitait pas la libération de cet inconnu dont il ne savait rien d'autre que ce qu'il avait raconté, et il craignait de voir Olrik l’intégrer dans l'équipe. Ils n'en avaient pas besoin après tout. Ils étaient déjà... trois ? La barbare était morte, et où était la hobbit ? Son esprit se tourna immédiatement vers la jolie hobbit, qu'il se mit à la chercher du regard en demandant à Olrik : Et prudence, comment va t-elle ?

[Manfred]

Anselme eut une moue de frustration avant de tendre son doigt griffu vers le bazar emplissant une bonne partie de la pièce.
« Il n’y a rien de valeur ici, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien d’utile. Vous trouverez des outils et tout un tas de vieillerie qui peuvent encore servir. Olrik, faites sauter cette serrure avec le premier truc qui vous tombe sous la main. Regardez, le métal est rongé par la rouille, ça ne sera pas très dur. Et s’il vous plait, faites vite. J’en ai ma claque de cette cage ! Trois jours que je suis là. C’est à peine s’ils m’ont laissé sortir pour que je puisse me soulager. »