[Lieu] Le Bois du Gobelin Pouilleux

[Taliesin]

Le Bois du Gobelin Pouilleux

Forêt centenaire demeurant à l'état sauvage, ce bois au nom très évocateur, situé au pied des montagne du Jahlin, regroupe une variété assez exceptionnelle d'arbres divers, et abrite une faune typique et parfois hostile. Mais, qu'un aventurier vienne se perdre dans l'obscurité opaque de l'épais rideau végétal, et il risque de tomber sur un Troll, gardien des lieux, une sorcière mangeuse d'enfants ou d'autres créatures magiques qui attisent l'imagination des conteurs d'histoires effrayantes...

[Galathée]

Quête : Les Squelettes du Placard
Chapitre 8 : Terre Mélandienne (suite)

Quittant le Refuge si mal nommé, Taliesin, Kerun et Ombeline se retrouvèrent donc au creux du bois sauvage. A chaque pas qu'il faisait dans les taillis, écartant branches, ronces et buissons, le barde réalisait combien cette forêt parvenait à refléter une certaine hostilité, juste par la forme de ses racines et de ses troncs, l'aspect de ses champignons, les craquements dans les ramures au-dessus de lui, le souffle du vent. Comme l'avait annoncé l'elfe des bois, un espace dégagé se dessina bientôt devant eux et ils parvinrent dans une petite clairière circulaire, au milieu de laquelle trônait une pierre dressée solitaire. Elle était usée par le temps, dépourvue d'inscriptions, et Kerun s'y adossa un moment.

[Taliesin]

Malgré le caractère inquiétant de la forêt, ni les yeux ni les oreilles du barde ne repérèrent de menace aux abords de l'étroite clairière découverte par Kerun.
-Bon, comme annoncé, il me faudra une demi-heure pour nous procurer des montures, indiqua l'elfe sans hausser le ton.-Je sais que nous sommes tous très fatigués, mais nous aurons tout loisir de nous reposer en des lieux plus paisibles : ces chevaux surnaturels sont tellement rapides qu'ils auront parcouru une distance incroyable avant même que s'annoncent les premières lueurs de l'aube.
Puis, comptant sur la vigilance de ses compagnons, il commença ses trois longues incantations :

Taliesin --> Coursier fantôme (3x)

[Galathée]

Quand il quitta sa transe incantatoire, Taliesin se retrouva face aux trois montures qu'il avait convoquées. Elles étaient à la fois semblables et différentes, comme l'auraient été trois chevaux réels de la même espèce. Ombeline les observait avec une curiosité enthousiaste tandis que Kerun paraissait relativement horrifié à l'idée de devoir enfourcher ce genre de créatures surnaturelles. Il ne s'était rien passé pendant qu'il psalmodiait et ils purent tous trois monter en selle. Le Luménien ne protesta en rien.
Leurs coursiers fantômes filèrent bientôt à vive allure, bien qu'il fallut tempérer leur élan naturel : en effet, leur trop grande vitesse manquait de désarçonner les cavaliers moins expérimentés voire de les geler sur place dans la nuit froide. Mais, tout en galopant sur la route, le barde dut se rendre à l'évidence... Ils seraient à Melandis peu après l'aube.

[Taliesin]

A moins que ne survienne une nouvelle catastrophe, ce qui n'aurait absolument rien d'étonnant, ils allaient donc finir par l'atteindre, cette maudite Cité du Chaos. Mais ils le feraient sans le moindre bagage, sans la moindre pièce de cuivre. A n'en pas douter, les gardes des portes fronceraient le sourcil en les voyant sortir du désert avec leurs armes et les vêtements qu'ils portaient sur le dos pour toute possession, avec leurs pieds pour tout moyen de locomotion - car se présenter à eux sur le dos des coursiers fantômes ne serait guère prudent. Bref, ils devraient faire halte lorsque les remparts se dessineraient dans le lointain et discuter, afin de trouver une explication crédible à leur pitoyable situation. Une attaque de bandits, peut-être ? Cependant, les difficultés ne s'arrêteraient pas une fois entrés en ville. Il faudrait que Kerun localise très vite la cellule de la Réunion car, sans un liard en poche, il ne fallait pas espérer survivre longtemps en ce lieu sinistre...
Toutefois, l'elfe ne songeait pas à se plaindre : compte tenu de ce qui s'était produit au cours des dernières semaines, qu'ils soient parvenus si loin tenait du miracle.

[Galathée]

La nuit s'effaça peu à peu devant le jour, le ciel rougeoya à l'est, le soleil parut, et ils quittèrent les replis du bois. Leur course folle ne s'interrompit pas pour autant et ils continuèrent à avaler lieue après lieue, croisant d'autres cavaliers, quelques caravanes, qui ne purent que lever le nez sur leur passage, sans réellement pouvoir les apercevoir, tant ils filaient. Taliesin tenait la tête, Ombeline le suivait, cramponnée à la crinière de sa monture, ravie, Kerun fermait l'arrière-garde, sombre et concentré. Avec l'astre diurne vint le désert et avec le désert vint la chaleur. Les chevaux n'y prêtèrent nulle attention, leur galop demeura endiablé, même si leurs cavaliers devaient garder les yeux clos pour ne pas être aveuglés par le nuage de sable soulevé par leurs sabots.
Une heure, une deuxième, la piste défilait, monotone et aride, jusqu'à ce que soudain surgissent les remparts de Melandis, dans le lointain. Le barde avisa un groupe de quelques arbres, à une courte distance de la route, et infléchit sa trajectoire pour aller y tenir un ultime conseil avant le franchissement des portes de lacité du chaos...

[Beodacia]

Après une dizaine à voyager, alternant marche et monture invoqué, Beodacia et sa petite troupe arrivait à la sortie du Bois du Gobelin Pouilleux, les morts vivants avaient l'avantage de ne pas connaitre la fatigue mais Beodacia n’était pas dans ce cas là, elle avait souvent du mal a respirer et avait besoin de prendre souvent des poses, durant le trajet, et surtout après une longue nuit de marche, elle avait besoin de se reposer !

En effet la fin de la nuit approchait, et comme toute fidèle de Shar elle réservait la nuit pour ses déplacements et ses activités évitant ainsi d’être en contact avec la lumière, cherchant un endroit propice un installer un camps de fortune, elle trouva un petit lac au cœur de cette foret et décida de s’arrêter ici pour la journée, l'endroit serai parfait loin abrité par les feuilles des arbres, du soleil et des intempéries... Profitant de la proximité de l’étendue d'eau voisine, elle décida de se baigner ; Elle se dévêtit, et alors que l'ombre d'un grand saule cachait les rayons lunaires, elle se plongea dans l'eau glacé. Une baignade forte agréable, un moment de détente dans un voyage qui ne comportait que peu...

Baissant la tête, elle vit un reflet dans l'eau, il s'agissait d'un visage, de son visage ! Elle posa la main sur sa joue, elle était rugueuse au touché, la brulure avait laissé une trace perenne, peut-être a vie... Généralement elle évitait de regarder son reflet, mais là, dans ce moment de détente, elle elle n'y avait plus pensé... son visage se crispa, affichant une mine de dégout et de colère... elle frappa violemment son reflet d'un coup de poing rageur, mais c’était inutile l'onde rapidement affichait derechef le reflet de la Nécromancienne, qui chaque fois réitérait cette action violent et inutile. Y trouvait-elle un exutoire à sa souffrance ? Rien n’était moins sur...

Elle se sentait considérablement enlaidie, les flammes avaient léché sa joue gauche y laissant une large marque rose-rouge, qu'elle trouvait des plus repoussante, faisant tache avec le blanc pale uniforme de son teint pale, même son œil avait perdu sa couleur d'origine, passant du bleu marin au vert délavé. fatigué de s’énerver inutilement après un reflet, elle se dirigea vers la berge, quand soudain elle fut interpellé par une bruit de remous, elle se retourna et vit dans une épaisse brume un cheval s’élever et sortir des profondeur du petit lac : un bel animal à la robe blanche, les yeux teintés d'une lueur bleutée, et une crinière perpétuellement ruisselante.

L’étrange animal, qui avait atteint la barge opposée, regarda la magicienne et en longeant le bord la rejoignit de l'autre coté... Beodacia un peu surprise par la tournure des événements, ne bougea pas, l'animal s'approcha lui tendant son dos, comme pour l'inviter à le monter. Mais Beodacia n’était pas dupe, elle connaissait les légendes sur ces créature, il s'agissait d'un Kelpie, une esprit des eaux qui prenait souvent l'apparence d'un cheval pour entrainé le monteur malheureux vers la noyade, nul ne savait ce qui poussait ses créatures à faire cela, protéger le lac ? S'amuser simplement ? Certains emmenait l’hypothèse que ces créatures dévoraient leurs victimes une fois noyées, mais personne n’eut l'idée de vouloir vérifier.

- Je suis désolé je sort d'une baignade, une nouvelle ne m’intéresse pas !

Dit-elle à la créature, qui pour toute réponse changea d'apparence et en prit une qui était humanoïde, celle de la magicienne, celle d'un reflet... que voulait cette créature, nul ne savait... mais Beodacia elle n'avait pas apprécier ce qu'elle estimait être une mauvaise plaisanterie, Un sourire mauvais s'afficha sur son visage, le Kelpie en fit de même, comme le ferait un reflet... Mais lorsque Beodacia incanta un sort, la créature changea d'expression affichant une expression de surprise...

Beodacia --> cône de froid --> Kelpie

C'est avec ce visage marqué de stupeur que la créature se trouva figée dans la glace. Beodacia pris son bâton qui trainait sur la berge et mis un violent coup à la statue de glace, qui se fendit et se brisa en mille morceau.

- Voilà qui qui t'apprendra maudite créature à te moquer de moi !

Elle se rhabilla ensuite satisfaite de son action et entrepris d'aller se restaurer et de dormir un peu, avant de se coucher et comme chaque soir elle rendit grâce à Shar :

"Dame, je loue ta magnificence et les replis de la nuit.
Seules les ténèbres et leur silence apaisent désormais mon âme morte.
Seuls leurs cris, leurs larmes, leurs suppliques m’emplissent de quelque bonheur.
Seules les promesses de leurs souffrances à venir échauffent ma carcasse.

Loué sois-tu, Shar ; Reine de la nuit, en cette nuit encor ton soutien m'a apporté la victoire,
Une nouvelle créature, un nouvel ennemi a rejoint les ténèbres de la morts,
Puisses-tu m’accorder ton soutient, à moi qui suis que ton humble servante,
Pour les combats à venir et en ton nom je plongerai ce monde dans des ténèbres impénétrables.

Gloire soit rendue à toi, reine des ténèbres, gloire au silence, aux murmures, à la douleur qui nous rappelle que tu es inexorable dans nos vies.
Gloire à Shar, déesse de la nuit."

[Beodacia]

Comme chaque fois avant un repos, depuis son départ de l'ossuaire, Beodacia lança a proximité quelques sorts d'alarme pour prévenir l'approche d'un quelconque intrus, éliminant de sa liste les rougeurs et autres oiseaux pour éviter d’être réveiller au milieux de ses songes pour rien, et organisa sa troupes de morts-vivants pour intercepter les autres intrus... C’était un sort très pratique car il permettait déjà d’être réveillé en cas d'intrusion, mais en plus durait suffisamment longtemps pour permettre à la magicienne d’exécuter un long repos et cela en pleine nature.

Une fois tous les préparatifs pour son sommeil réalisé, elle parti dormir à l'ombre d'un arbre, un sommeil empli de songes étranges, il lui arrivait parfois de revoir les flamme du bucher lors de ses rêves, mais cette fois elle rêva du Kelpie qu'elle venait de tuer, se revoyant le transformer en statue de glace puis réduire celle ci en un tas de glaçons rouge sang, cette image fit apparaitre un sourire à son visage endormi, mais celui ci fut rapidement perdu, dans son rêve elle vit une homme portant des vêtements étranges, une armure faite de bois, une cape en peau d'animal et un serre-tête fait de petite branche tressée, elle ne voyait pas son visage, aucun de ses traits ou d'autre détail, mais l'apparition onirique sortit d'un bois et se tint face à la magicienne, celle anticipant une intervention et dit :

- Que me voulez vous, Racaille ?

- Je suis le druide qui protège ces bois et ta présence à toi comme à ses choses qui t'accompagnent, sont une insulte envers la nature et je...

Il n'en fallut pas plus pour que la magicienne réplique :

- En quoi est ce contre nature ? En quoi mon art est il une "insulte" envers votre nature ?

- Tu éveilles des morts ! Manipules les énergies de la mort ! La mort est chose définitive dans la nature !

- Pff, la mort est une chose définitive ? Allez donc dire cela à tout ceux qui sont ressuscités dans les temples contre des prix exorbitants. Et je ne vois pas en quoi manipuler l’énergie négative, serait plus contre nature que celle de pouvoir faire tomber la foudre alors qu'il n'y pas d'orages ou de pouvoir visiter les songe de quelqu'un...

Remarque à peine déguisée à son interlocuteur, qui préféra l'ignorer

- Tsss, je préfère ne pas parler de la nature avec les gens de ton espèce, de toute façon, tu es incapable de comprendre, Sylvanus nous a enseigné ses secrets à nous autres druide pour...

- Cessez donc ce babillage inutile alors !

- Tsss ! Au moins ce pauvre esprit de la foret sera vengé...

- Ce "pauvre" esprit de la foret était un Kelpie, crétin, je connais l'histoire de ces créatures il voulait me noyer dans son lac !

- Uniquement parce qu’il voyait en toi un danger.

- Un danger ?... Au moins nous somme d'accord sur une chose : discuter ne nous mènera à rien... Laissez donc vos sermons sur la nature aux sauvages que ça intéressent et allez donc parler au arbre, vivre dans la bouse ou brouter l'herbe, si ça vous amuse pauvre minable ! Mais laissez moi dormir en paix.

Elle n’étendit qu'un claquement de langue, celui du druide irrité, pour toute réponse, et l'apparition la laissa à ses songes...

A son réveil, en milieux d’après midi, elle constata que hormis cette légère intrusion dans son sommeil, il n'y avait eu aucun problème, les sorts d'alarmes avait été visiblement inutile, et les Morts vivants, n'avaient visiblement pas bougé de leurs postes respectifs, elle potassa son grimoire, pour réviser ses sorts comme chaque fois au réveil.

Un fois cela fait elle, regroupe ses "soldats" et se dirigea vers le sud, bientôt elle verrai la sortie de ce bois, elle se doutait que le druide qui était venue hanter ses rêves la surveillait de loin, sans doute que la proximité des morts vivants et la pose d'alarmes, avaient limité les actions de celui ci, fort probable même ! mais elle se dit qu’après les menaces vaines d'aujourd'hui, elle le verrait apparaitre pour lui barrer le chemin. Si tel était le cas, la magicienne était prête à lui faire manger son grand équilibre et sa mère nature.
Cela ne manqua pas, elle vit une silhouette humanoïde, accompagné d'une autre silhouette cette fois canine, s'approchant elle pu voir qu'il s'agissait du même homme que dans ces rêves, il s'agissait d'un elfe, un elfe des bois au cheveux bruns, avec une coiffure en bataille, l'animal à coté semblait être un imposant loup.

- Visiblement celui là à tout les défauts : druide, elfe, mal coiffé, mal habillé, et sans gêne...

"Sans gène", elle faisait référence à son attitude à venir s'incruster dans les songes des gens, pratique qu'elle trouvait au combien mal élevé, de plus Beodacia n'aimait pas les elfes, enfin il faut dire que elle en était venu à ne plus aimer grand monde, mais les elfes était un cas à part puisqu'ils avait la particularité d'avoir souvent des très beaux et fins, ainsi de vivre très longtemps, deux choses que la magicienne enviait, depuis maintenant trois ans... de pus elle n'aimait pas les druides, elle les considérai comme des crétins qui non contents de refuser la civilisation, reprochaient son existence même, et surtout comme des crétins qui voient l'art nécromantique comme contre nature "comme tous les esprits étriqués" disait elle parfois.

Elle ne changea pas d'allure, faisant mine de ne pas prêter attention au "jeune" elfe. Celui ci certainement vexé d’être ainsi ignoré, afficha un un visage grimaçant, et s'exclama :

- Je t'ai dit que je vous ferai subir le courroux de mère nature et je vais tenir ma promesse nécromancienne.

Elle lui adressa un regard méprisant.

- C'est vous qui allez subir le mien...

Le combat s'engagea...

[Beodacia]

Le druide donna au loup des instructions orales incompréhensibles, du sylvestre peut-être ? nul ne le savait, l'animal se mit en position d'attaque. Beodacia se contenta de claquer des doigts en disant :

- Zombies !

Et ayant comprit l'ordre, la troupe de cadavres avança, le loup grognait à mesure que les morts-vivants approchaient, puis lorsque les zombis et le loup se heurtèrent dans une cacophonie de hurlements féroces et de râles d’éternelle agonie, le druide et la magicienne se préparait chacun à incanter leurs premiers sorts.
Le druide lança un sort de peau d’écorce :

Druide ---> Peau d’écorces ---> Druide

il "arborait" un visage et étrange, une peau rugueuse et sombre, comme un arbre fait à l'image d'un homme
Pendant que la magicienne lançait image miroir :

Beodacia ---> Image miroir ---> Beodacia

Trois répliques de la jeune femme apparurent à coté d'elle si bien qu'on ne savait plus qui était la vrai.

Le druide recula pour prendre de la distance et certainement pourvoir relancer un sort, il commença à incanter, mais Beodacia elle n'avait pas bougé, elle fut plus rapide à incanté et en tendant le bras vers son ennemi un épais et long trait bleu en parti :

Beodacia ---> Rayon de givre ---> Druide

Le druide esquiva de justesse, plus surpris que blessé, il était juste légèrement touché à l’épaule, sons armure avait pris une teinte blanche-bleutée...

- Du givre !

Rien de grave mais le sort qu"il voulait lancer tantôt était perdu.

La nécromancienne se contenta de sourire amusée, elle avait le temps, elle était patiente, et "faire fermer définitivement son clapet à ce crétin" la réjouissait, d'autant plus.

Le grand Loup et les zombis de leur coté échangeaient morsure contre morsure, la supériorité numérique de morts vivant était compensé par la différence de rapidité, les zombis étaient lents et peu réactifs, tandis que le loup, malgré sa taille était très rapide, Beodacia en réaction claqua des doigts et s'exclama

- Squelettes en avant !

Les squelettes plus vifs que les zombis arrivèrent dans la mêlée, armés de leurs lances et au bout de plusieurs essais l'un d'eux la planta dans le flanc de l'animal, qui gémit et grogna de douleur, puis ce fut l'escalade, chacun des autres morts vivants dans la mêlée reprirent leur assaut, morsures, coups de lance, coups de poing, les cri incessant de la bête résonnait dans la foret...

- VENRII !!

Cria le druide, dans un mélange de colère et de désespoir, Beodacia laissa échapper un rire incontrôlable...

- hehehahaHAHAHAHAHAHA !!! Vous vous inquiétez pour votre corniaud crétin ? Vous feriez mieux de vous inquiéter pour vous même !

Elle repris son calme, alors que les cris de la bête cessèrent définitivement, on entendait plus des bruits de coup, ou ceux de chaire percée ou lacérée, le tout agrémenté de déglutitions atroces venant des zombis...

- NOOON ! SOIS MAUDITE ! Toi et tes abominations vous mourez en subissant la foudre du ciel.

Il leva les main au ciel et commença à incanter, visiblement il était prêt à employer les grands moyens... cependant la magicienne ne perdait pas son sourire venimeux et répondit :

- Comme je le disais, vous feriez mieux de vous inquiéter pour vous même !

Le druide surpris leva la tête et vit le visage d'un mort vivant en armure qui levait une masse au dessus de sa tête, et qui lui assena un violent coup sur le crane.

Beodacia avait profiter de la situation pour faire faire le tour à "Balthazar" elle et ses squelette avait distrait le jeune elfe pendant ce temps.

Lorsque le druide repris conscience, quelque seconde après le choc, d'un masse en fer sur le visage, il était toujours un peu sonné, il dirigea son regarde vers la Nécromancienne qui était penchée sur lui, celle ci afficha un sourire carnassier et dit tout en levant levant légèrement sa main main gauche :

- La foudre du ciel vous disiez ? et bien nous allons voir si vous aimez vraiment cela...

Elle baissa sa main vers le corps du jeune elfe et incanta ensuite

Beodacia ---> Éclair de sorcière ---> Druide blessé

Un flash lumineux et des cris, voilà ce qu'on pour voir et entendre de la scène de loin... Alors que l'elfe était à l'agonie, la nécromancienne le saisit par le col et lui adressa quelques mot à l'oreille :

- Comme vous semblez réfractaire à la nécromancie j'ai décidé de vous en faire profiter dans votre seconde vie, remerciez moi...

Certainement aphone, il ne pu que souffler une injure du bout des lèvres, il y avait comme une odeur de cochon grillé à chacun de ses râles... un nouvel éclair frappa la malheureux qui rendit l’âme.

Rouge qui avait suivi l'action de loin atterrit sur l’épaule de sa maitresse. elle devait attendre la nuit pour réaliser le rituel mais peu importe !

- Crétin a enfin fermer son clapet !

[Beodacia]

Elle attendit la nuit, profitant pour fouiller le druide, et voir ses possessions en dehors de son accoutrement de druide, il n'y avait pas grand chose, quelques grigris peut-être pour les cérémonies druidique, un peu d'or à la vue des pièces Beodacia eu un sourire amusé et un regard méprisant pour le cadavre de l'elfe.

- Amusant ces gens rejettent la civilisation mais pas l'argent qui en provient ? Hypocrites !

Elle continua de fouiller et trouva un sac contenant un peu de vivres.

- Croa ! Voilà qui sera utile !

Dit le corbeau en battant des ailes, qui visiblement était plus préoccuper par son estomac qu'autre chose.

- Bien plus que toutes ces breloques inutiles, quoi que il y aura peut-être quelqu'un pour les acheter à Melandis... ou alors une décoration au dessus de la cheminé !

La magicienne réfléchissait à voix haute, une habitude que prennent les gens vivants dans la solitude, depuis un moment. puis elle vit quelque chose briller autour de son cou...

- tient autre chose ?

Un pendentif avec une inscription en elfique "Mael-wen" elle regarda de nouveau le cadavre et dit :

- Était-ce son nom ? Peu importe, mais au moins il me sera facile de le nommer.

Elle attendit ensuite la nuit se préparant pour lancer un sort puissant, un sort qui ne peut être lancer que la luit et qui permet de transformer un cadavre en un puissant mort-vivant, plus puissant qu'un simple squelette ou un zombie, elle l'avait déjà lancer pour transformer Balthazar en ce qu'il est aujourd'hui : un combattant squelette, mais Beodacia réservait autre chose au druide.

La journée passa ensuite, et le règne de Shar commença pour quelques heures la température baissa peu à peu, il était temps...

Beodacia avait passer la journée à l'ombre d'un arbre se reposant, se restaurant, pour elle quelques jours de retard sur ses objectif n’était rien comparer au plaisir de transformer cet avorton en serviteur morts-vivants. Elle se dirigea vers le cadavre de Mael-wen le druide, et après avoir placer ses deux mains sur le torse du cadavre, elle commença à incanter. Elle senti un froid intense passer dans tout son corps, c’était ce qu'elle appelait le "frisson", l'effet que l'on ressent en utilisant un puissant sort de nécromancie, un de effets secondaire lorsque l'on manipule l’énergie négative... puis le froid passa et se concentra dans ses mains et pénétra le corps sans vie...

Beodacia---> Création de Mort-Vivant ---> Mael-Wen le druide

Au bout d'une minute, le cadavre du jeune druide s'anima : il ouvrit les yeux, il se leva, le visage livide et transformé par le sort. Il poussa un râle et montra les dents d'un signe menaçant le druide avait été transformer en puissant mort vivant, le nécrophage, mort vivant doté d'un réelle intelligence, au vu de son comportement, elle se doutait qu'il restait une part de l'esprit du druide à l’intérieur de ce cadavre, et la chose l'amusait, tout ce qu'il pouvait faire était de grogner et de montrer les dents, mais tant qu'il restait sous le contrôle de la nécromancienne, il ne pouvait rien faire et lui était totalement soumis.

- Mael-wen ?

Dit la magicienne d'un air amusé au nécrophage, qui était visiblement surpris puis qu'il écarquilla les yeux en faisant un mouvement de recul.

- Tu... connais... mon... nom ?

Demanda péniblement le Mort vivant

- Je l'ai lu sur ton pendentif Crétin ! Bon comme tu doit t'en douter tu es mon serviteur à présent...

Le mort-vivant ne dit rien et se contenta d'un regard mauvais et d'un grimace menaçante, à laquelle la magicienne ne répondit que par une petite moue prétentieuse avant de reprendre la parole, elle s’était mis soudain à le tutoyer, car elle n'avais plus besoin ni de mettre de distance, ni de se montrer le moins du monde courtoise avec ce qui était maintenant selon elle sa propriété.

-Je veux dire par là que tu es à présent obligé d’obéir à tous mes ordres, tient si je te demandais de massacrer tous les animaux que tu croises dans cette foret... bien que dans le fond il y a une part de toi qui ne voudrait pas, tu ne pourrais pas y désobéir... Amusant n'est ce pas. mais ne t’inquiètes pas rapidement le mort-vivant prendra le dessus et tu n'auras plus à te préoccuper de ceci.

Le mort-vivant gronda, il voulait frapper mais en effet il ne pouvait rien faire d'autre...

[Beodacia]

Elle se remit en marche, avec ses troupes grossies d'un nouveau membre : le druide elfe nécrophage Mael-wen. Les râles et l'apparente frustration du mort-vivants tout le long du voyage, amusaient beaucoup la magicienne. qui prennait souvent plaisir à lui demander de tuer quelque animaux de passages, juste pour voir cette frustration grandir... Ainsi plusieurs biches, cerf, daims, et autres bêtes de la foret périrent sous les coups du Mort-Vivant qui à chaque fois semblait souffrir plus que les innocents animaux.

Au bout de quelques heures de marche et de massacre forestier ils sortirent enfin de la foret, ce fut un soulagement pour le nécrophage, qui se dit que son calvaire connaitrais si ce n'est une fin tout du moins un répit.
La nécromancienne s'exclama, avec un sourire satisfait en voyant la fin de cette enfilade d'arbre qui lui semblait n'avoir pas de fin.

- Bon nous avons parcouru la plus grande partie du chemin, il nous reste peut-être encore quelques nuits de marche avant d'atteindre Melandis.

Il fallait se montrer discret et Beodacia le savait, déjà qu'une nécromancienne était mal vue de manière générale, alors lorsque celle ci était accompagnée d'une troupe de morts-vivants cela aurai pu créer de nombreux problèmes, avec la population des différents hameaux et villages sur la route.

[Taliesin]

[Quête : Démons et merveilles]

C'était la fin d'après-midi.
Si le soleil déclinait doucement vers l'horizon, si les ombres s'allongeaient, il faisait encore très chaud, ce qui rendait d'autant plus appréciable la possibilité de cheminer, comme le faisait Alexiel, sous le couvert des grands arbres.
Ils se pressaient en effet en rangs serrés jusqu'au bord de la route, étendant au-dessus d'elle leurs branches noueuses.
Cette route, c'était celle reliant les montagnes de Jahlin à Melandis. Pas la moins fréquentée du continent, donc. Pourtant, cela faisait des heures, lui semblait-il, qu'il n'avait plus croisé le moindre voyageur. Des heures, aussi, qu'il n'avait plus dépassé la moindre bourgade.
Il n'y avait guère, pour le distraire de sa monotone chevauchée, que le chant des oiseaux et, parfois, le bruissement d'un animal se faufilant, furtif, dans le sous-bois voisin.
Mais, heureusement, cela finit par changer.
Il sentit la fumée avant de la voir, portée jusqu'à lui par une brise tiède et languissante.
Puis ce furent des bruits lointains : des voix, surtout.
Un nouveau méandre de la route et il l'apercevait, niché à l'orée de la forêt. Un village modeste, un hameau, presque, n'abritant probablement pas plus de quelques dizaines d'âmes. Mais sans doute y trouvait-on une auberge, ce qui lui éviterait de passer la nuit à la belle étoile...

[Alexiel]

Depuis le matin, il avait cheminé sans se presser, suivant docilement la traînée de poussière et de boue que lui offrait la route qui pointait vaguement au sud, en direction de Melandis. Il n'était même pas certain de vouloir y rentrer. A quoi bon ? Rien ne l'attendait là-bas. Peut-être le clergé se Shar lui confierait-il quelque mission inavouable, comme il advenait quelquefois... Le genre de mission qu'ils estimaient indigne de leurs propres laquais, ou trop dangereuse pour leur propre santé. Pas de quoi se hâter cependant. Ou peut-être se laisserait-il à nouveau tenter par l'expédition mal préparée de quelque mage mégalomane, nymphomane et vieillissant... Hum, non, de ce côté-là, il avait son compte pour un moment.

La traversée des bois n'était pas la partie la plus désagréable du voyage : il faisait encore frais sous les arbres. Sous ses hanches, le corps musculeux d'Eclipse ondulait en cadence, se balançant d'un antérieur sur l'autre, à un rythme invariable qui aurait pu servir de maître-étalon à qui voudrait mesurer l'heure... Quel ennui. Il s'ankylosait sous son lourd équipement, en venant presque à souhaiter de se faire attaquer par quelque bande de pillards désœuvrés pour se dérouiller un peu - mais rien. A défaut, le soir venu, il aperçut un hameau au détour de la route. Sous ses jambes, Eclipse parut aussitôt se réveiller: son pas devenait dansant. Sérieusement ? Ce destrier commençait à avoir des réflexes de vache laitière.

"D'accord, d'accord... on y va", grommela-t-il. Tout bien réfléchi, un vrai matelas ne serait pas de refus: il en avait assez d'inscrire le sol en creux et bosses dans chacun de ses membres. Mais il ne l'avouerait jamais, bien sûr.

[Taliesin]

Lorsqu'il pénétra dans le village, les habitants s'affairant ou flânant à l'extérieur des maisons lui jetèrent de brefs regards avant de retourner à leurs occupations. Ils avaient l'habitude de voir passer ou s'arrêter des voyageurs ; ils savaient, aussi, que le plus sûr moyen de ne pas s'attirer d'ennuis était de les laisser tranquilles, de ne pas se montrer trop curieux à leur égard.
Peu après, Alexiel eut la confirmation qu'il y avait bien une auberge, ici : bâtiment le plus imposant de la bourgade, accolée à une écurie, elle devait également servir de relai de poste. Son enseigne annonçait "La souche creuse". Un nom approprié dans une communauté dont l'activité, sans doute, était très liée à celle des bûcherons.

[Alexiel]

Il n'accorda que de rapides regards de défiance aux habitants, et, ne voyant pas de traquenard prendre forme, s'en désintéressa tout aussi vite pour prendre la direction de l'écurie. Le cavalier démonta prestement devant l'édifice, avant de saisir les rênes pour conduire un Eclipse visiblement ragaillardi à la première stalle vide qu'il trouva. Un licol traînait ; il le passa à son cheval, lui retira le mors, le dessella, déposa le tout contre le mur, avec des gestes machinaux et sûrs. Le cheval libéré grogna de satisfaction.

"Prends garde, toi. A force de te prendre pour un bovin, tu pourrais bien finir en steak..."

Peu préoccupé de la menace, Eclipse essuya affectueusement sa ganache blanchie de sueur sur les cheveux de son maître, qui étaient heureusement au naturel d'un blond très pâle tirant sur le blanc. Alexiel esquiva la seconde attaque; une carotte jaillie des sacoches détourna la troisième. Il en était à bouchonner les flancs fumants de son destrier quand il commença de s'agacer de ne pas voir surgir de palefrenier. Dans une auberge bien tenue, quelqu'un serait déjà en train de lui tourner autour... Il valait mieux, du reste : rapport aux voleurs de chevaux.

"Hé bien, n'y a-t-il personne ici ?"

Finit-il par lancer, en surgissant de la stalle sacoches sur l'épaule et faisceau de paille en main.

[Taliesin]

-Si si ! J'arrive ! fit une voix essoufflée provenant de l'extérieur.
Quelques instants plus tard, un homme plutôt âgé et l'air fatigué pénétrait à grandes enjambées dans l'écurie.
-Mes excuses, messire : on m'avait appelé ailleurs.
Un regard lui suffit pour repérer la stalle nouvellement occupée.
-Je vais prendre grand soin de votre monture, soyez-en assuré, reprit-il.

[Alexiel]

"J'y compte bien", répliqua le semi-elfe en se désintéressant aussitôt de son interlocuteur, à qui il abandonnait la poursuite des soins.

Il laissa tomber la paille et poursuivit son chemin vers l'entrée de l'auberge que la pancarte désignait comme "la Souche creuse." Ses intentions étaient pour une fois assez simples - un dîner, un lit. Le soir n'était pas encore tombé; peut-être aurait-il encore un peu de temps pour se promener dans la bourgade, mais un rapide coup d'oeil lui avait déjà appris qu'il en aurait vite fait le tour, et qu'il n'y avait pas là grand chose à voir.

[Taliesin]

Bien que l'heure du souper ne soit plus très éloignée et que ses préparatifs soient déjà en cours en cuisine - les odeurs et les sons qui en provenaient le disaient assez -, la salle commune de l'auberge était encore totalement déserte. Alexiel n'eut donc pas le moins du monde à patienter avant de pouvoir discuter avec le tenancier, un homme entre deux âges et aux traits tirés qui, par dessein ou parce que c'était dans sa nature, se révéla particulièrement serviable.
En un rien de temps, le nouveau venu eut son repas et sa chambre réservés et put visiter cette dernière : située au premier, c'était une pièce relativement petite, plutôt rustique mais d'un confort et d'une propreté tout à fait acceptables. De quoi s'assurer une nuit assez agréable, en somme.
Cependant, dans l'immédiat, Alexiel avait une bonne heure à tuer devant lui.

[Alexiel]

Le semi-elfe déposa ses sacoches, puis s'assit sur le matelas qu'il jugea correct. Après avoir accordé quelques instants de répit à ses jambes, le temps de soupirer, d'examiner la pièce et de mémoriser ses points d'accès, il avisa un petit nécessaire de toilette, qui lui permit de se laver les mains, le visage - et les cheveux. Alexiel aurait eu le temps de se changer mais n'en ressentait pas l'utilité : il fleurait bon la sueur équine, mais il y était habitué, et tant pis pour les autres. De toute façon, l'ensemble de ses vêtements étaient imprégnés du même parfum.

Tout cela n'avait duré que quelques minutes. Il se rendit donc à la fenêtre, qui donnait sur la route, l'ouvrit et s'y accouda. Il n'y avait pas grand chose à voir - peu de va et vient, peu de bâtiments. Et soupira encore. Il faisait encore plein jour, il n'était pas vraiment fatigué et n'avait pas assez faim pour vouloir affronter l'ennui d'une salle vide. Tant pis, il n'avait d'autre choix que d'aller faire un tour au village. Peut-être y trouverait-il un magasin pour effectuer quelques courses d'appoint, mais pour l'heure, il aurait parié qu'il ne trouverait que des maisons pauvres, des scieries et des entrepôts.

[Taliesin]

Le chevalier noir avait vu juste.
Cependant, à ce tableau peu reluisant, il dut ajouter l'échoppe d'un forgeron (d'un maréchal-ferrant, plutôt, même s'il s'occupait probablement aussi d'outils agricoles et sylvicoles) ainsi qu'une petite boutique dédiée aux voyageurs : on n'y trouvait que le strict nécessaire, mais c'était déjà appréciable.
Par ailleurs, au cours de son rapide tour d'horizon, Alexiel nota un détail curieux : les quelques passants qu'il croisait étaient soit des femmes, soit des personnes âgées, soit des enfants. De jeunes hommes, on n'en voyait pour ainsi dire goutte.
Peut-être, simplement, étaient-ils encore au travail et ce, malgré l'heure tardive.

[Alexiel]

Le semi-elfe avait occupé sa soirée de la veille à affûter sa lame sur sa pierre à aiguiser, aussi n'avait-il nulle raison de rendre visite à la meule du forgeron. Il choisit plutôt de flâner dans les allées de la petite échoppe où il s'acheta un savon, une corde robuste et une nouvelle poêle à frire, que le vendeur lui empaqueta dans de la mauvaise toile de chanvre lorsqu'ils conclurent la transaction de quelques phrases efficaces.

Par désœuvrement, il avait fixé quelquefois avec insistance les quelques passants ou clients qu'il croisait. D'ordinaire, les simples gens fuyaient son regard et s'écartaient de son chemin, pour finir par se retourner pour mieux l'observer à la dérobée ; les femmes y mettaient même un soupçon d'embarras, car il était bel homme, sous ses airs ténébreux. De ce point de vue, la population de ce village ressemblait à tant d'autres. De la crainte, de la curiosité, de l'envie, de la concupiscence... La galerie des vices défilait sous ses yeux. L'absence des hommes ne le surprenait pas tellement ; il ne faisait pas encore nuit, et l'on travaillait dur, quand on était manant - le prix de la lâcheté, pensait-il.

Mais il avait du temps à tuer, et c'était un sujet de conversation comme un autre.

"Tout le monde travaille donc à l'abattage des arbres, dans le coin ?" demanda-t-il avec détachement à son vendeur, toujours occupé à empaqueter ses achats.

[Taliesin]

-Pas tout le monde mais une bonne partie des gens, oui, répondit poliment le commerçant. Les autres travaillent à la scierie ou aux champs.
Il eut un sourire embarrassé.
-Notre village n'est pas le plus palpitant qui soit pour les voyageurs, c'est certain : hormis ma boutique et l'auberge, il n'y a pas grand chose pour eux. Mais c'est un endroit parfait pour faire une halte reposante, parce qu'il est plutôt tranquille. La plupart du temps, en tout cas.

[Alexiel]

"Oh ? Et le reste du temps ? Qu'est-ce qui pourrait bien perturber cet endroit ?"relança-t-il tout en réceptionnant son paquet ficelé.

Alexiel avait beaucoup de peine à imaginer le village autrement que tel qu'il lui était apparu, c'est-à-dire aussi morne qu'une traversée du désert. Il avait déjà dirigé des bandes de pillards - à moins d'un très profond ennui, ce genre de patelin n'en valait même pas la peine. Il n'y avait pas d'or, pas beaucoup de jolies femmes, et les hommes savaient à peine tenir une arme dans le bon sens. On pouvait rafler l'alcool de l'auberge, à la rigueur.

[Taliesin]

L'homme, à nouveau, eut une mimique d'embarras.
-Eh bien, hum, disons qu'il arrive parfois... rarement... que les êtres des bois nous causent du tort. Et... C'est le cas en ce moment.
Il soupira, se fendit d'un sourire forcé.
-Mais je doute qu'ils puissent vous en causer, à vous : vous avez l'air du genre à savoir vous défendre, pour dire le moins... Et puis, vous ne vous attarderez pas, ce qui limite encore les risques...

[Alexiel]

Evidemment, hamadryades et bûcherons ne s'entendaient guère, ce n'était pas près de changer vu que les coupes d'arbres menaçait leur survie même... Il connaissait assez mal ces créatures, mais savait qu'elles pouvaient être facilement mortelles pour qui ne savait pas résister à leurs charmes. S'il y avait du grabuge sur les sites d'abattage, il n'en avait cependant vu nulle trace sur la route. Bah. Il était cavalier, et plus efficace avec une rapière que des ouvriers avec leurs haches. Si ce marchand pouvait le voir, elles le verraient sans doute aussi, et il n'avait effectivement pas grand chose à redouter, conclut-il avec une pointe de regret.

Alexiel mit son paquet sous le bras, remercia rapidement le vendeur et ressortit de sa boutique sans se presser, reprenant lentement le chemin de l'auberge. Se répétant que tuer le temps est bien de tous les meurtres le plus fastidieux...

[Taliesin]

Alexiel ne croisa personne durant le bref trajet de retour. Et il comprit pourquoi en parvenant à proximité de l'auberge.
Tous les villageois semblaient s'être donné rendez-vous devant celle-ci. Ceux qu'il avait déjà aperçu et... les hommes jusqu'alors invisibles. Ils formaient un groupe important, harassé, hérissé de haches, de fourches, de quelques épées. Sur tous les visages, il lut la même lassitude, la même déception. Là encore, cela ne tarda pas à s'expliquer : des fragments de conversation qu'il entendit, le chevalier noir comprit qu'il y avait eu une grande battue et qu'elle avait fait chou blanc.

[Alexiel]

Faire une battue dans les bois ? Mais c'était vouloir jouer à la guérilla sur le terrain de l'ennemi ; pas étonnant qu'ils n'aient pas réussi, et à la rigueur, si combat il y avait eu, ç'aurait été un massacre... en leur défaveur. Telles furent les premières réflexions d'Alexiel, qui décida d'attendre d'en voir un peu plus. Il demeura en périphérie de l'attroupement, guettant de nouvelles prises de paroles et d'éventuelles nouvelles informations. Non qu'il ait le moins du monde envie de porter secours à ces manants nécessiteux, mais cela le distrayait, et sa curiosité était piquée. De toute façon, cette foule lui bouchait le passage, et il ne pourrait pas rentrer dans l'auberge tant qu'elle camperait là.

[Taliesin]

Qu'ils n'aient pas fait attention à lui ou qu'ils ne cherchent pas à cacher ce qui se passait, les habitants parlèrent sans retenue, ce qui permit à Alexiel de connaître le fin mot de l'histoire. Du moins, une partie...
Il apparaissait que la battue n'avait pas eu des visée belliqueuse : elle avait cherché - et échoué - a retrouver une personne disparue. Personne qui venait en rejoindre d'autres sur une liste dont on craignait manifestement qu'elle ne continue à s'allonger si on ne trouvait pas de solution au problème.
Malheureusement, de solution, on n'en voyait guère, sinon multiplier les mesures de précaution. D'aucuns, certes, arguèrent bien que l'on pouvait aller quérir les patrouilleurs de l'armée impériale, mais la majorité paraissait d'avis qu'ils mettraient une éternité à arriver. Pour peu qu'ils acceptent de se déplacer, ce qui était tout sauf assuré...
Les discussions se prolongèrent un bon moment. Puis, les épaules basses, la mine furieuse, déprimée ou résignée selon les cas, les villageois commencèrent à se disperser.

[Alexiel]

Tout cela laissait Alexiel un peu perplexe, car procéder à des enlèvements ne ressemblait guère aux manières des créatures des bois ; ils auraient dû au moins retrouver les cadavres... Il devait s'agir d'autre chose, de plus sournois. Et avant que l'empire ne s'intéresse à des disparitions de bouseux, il neigerait à Melandis : ces villageois ne pourraient compter que sur eux-mêmes. Enfin bref, il se tint pour dit que la traversée des bois pourrait s'avérer bien plus animée que prévu, mais se désintéressa presque aussitôt de l'affaire, car le chemin vers son dîner venait de s'ouvrir dans l'attroupement.

Le semi-elfe rentra à l'auberge, remonta dans sa chambre et entreprit de déballer ses affaires, de manière à trouver où caser ses nouveaux achats. La vieille poêle rouillée et couverte de suie alla rouler dans un coin en expirant un tintamarre de ferraille offensée, tandis que sa remplaçante s'installait fièrement entre la corde enroulée et le paquet du savon. Bon, la sacoche était bien pleine, mais ça tiendrait comme ça. En bas, il entendit les premiers bruits de conversation, qui enflaient : le service du dîner devait avoir commencé. Il redescendit dans la salle commune.

[Taliesin]

Il la trouva sinon comble, du moins autrement plus remplie que lors de son dernier passage.
Il y avait là nombres d'habitants du cru, discutant à mi-voix des maux qui affligeaient leur communauté. A mi-voix, car il se trouvait également dans la salle plusieurs personnes que leur allure et leurs manières désignaient comme des étrangers. L'un d'entre eux, notamment, à la mise plutôt respectable, devait être quelque négociant en bois : son interlocuteur, en effet, s'efforçait de le rassurer en affirmant avec conviction que la livraison s'effectuerait dans les temps quoi qu'il advienne.
Sitôt que le chevalier noir eut pris place à une table libre, le tenancier lui apporta son repas. Celui-ci, simple et rustique, n'avait rien de gastronomique. Mais il semblait sain et roboratif, ce qui était déjà non négligeable.