Donjon du Dragon

[Manfred]

« Tiens, des toiles... Comme dans le passage de gauche me semble-t-il. De gauche après l’escalier, vous me comprenez. Peut-être que les deux voie se réunissent. »
Anselm parlait tout en avançant. Si le groupe distançait l’eau, il valait mieux ne pas courir, mais dans le cas contraire, il faudrait se lancer dans une dangereuse fuite en avant. Quoi qu’il en soit, il n’y avait pas d’autre choix que d’avancer.

[deratiseur]

Débarrassé de la sirène qui l'agressait et non-désireux d'affronter les autres, Sarill s'empressa de rejoindre les autres au bout du pont. Il resta impressionné par la taille des toiles tapissant le couloir, et pensa immédiatement à leurs créatrices comme étant des araignées géantes. Il savait que ça existait pour en avoir déjà affronté une. Grosse comme un poney, rapide, défiant la gravité, en un mot, très dangereuse. Il ne se voyait pas en affronter plusieurs et il s'imaginait qu'elles devaient bien être nombreuses pour avoir laissé autant de toiles, mais avait-il le choix ? Derrière, l'eau qui montait et les sirènes agressives, et avec lui, ses compagnons toujours pressés d'avancer.

S'il ne pouvait prendre le temps de se préparer, il avait au moins le temps de réfléchir à ce qu'il pourrait faire s'il venait à affronter une pléthore d’araignées affamées. Son arme n’était pas celle qu'il maitrisait le mieux, mais il avait une armure et un bouclier, déjà bien de quoi le contenter. Et il n'avait pas encore épuisé ses sorts; il lui restait "Mains ardentes". Même s'il n'avait plus le moyen de les faire englober une bête entièrement, les flammes qu'il pouvait produire dans cet environnement de toiles s’avéreraient surement bien utiles. Et pas grave s'il mettait le feu à tout le couloir, lui s'en sortirait très bien.
Pour la première fois depuis son entrée dans ce fichu donjon, il se sentait en confiance. Et il se découvrait aussi pour la première fois une pensée égoïste qu'il appréciait. Bizarre. Jamais il n'aurait pensé pouvoir vouloir du mal à quelqu'un, mais c'est pourtant bien ce à quoi il avait songé, sans en ressentir de gène.

Il s'interrogeait sur ce changement dans son caractère, mais sans s'en inquiéter. Et pour une fois, après avoir lutté contre ses flammes intérieures pendant des heures, il se sentait suffisamment bien pour qu'elles le laissent tranquille.
Tenant bas son arme et son bouclier, il s’avança vers le couloir pour montrer pour une fois un peu de courage. Et il dit aux deux autres : Bon, ben si vous voulez y aller, il ne faudrait pas trainer. L'eau monte encore et les sirènes sont toujours là.

[Mephysto]

HRP: un gros désolé à vous deux, j'ai un soucis avec un internet : je suis chez mes parents et leur ligne a été coupé par erreur par le fournisseur du coup plus de connexion depuis 3 jours et la j'ai réussi à me co avec la 3G (pourrie vu que je suis en rase-campagne ) pour continuer le RP !! Encore une fois désolé !! :x


Sarill prit les devants et ouvrit la marche. Olrik nota une certaine différence dans son attitude : sans être totalement celle d'un baroudeur il semblerait que les récents événements l'ait un peu endurci, ce qui ne pouvait qu'être une bonne chose. L'assassin jugea bon de le suivre de près, pour rester à l'affût des possibles pièges qui pouvaient encore s'enclencher avec leurs orteils. Anselme se trouvait donc derrière, ce qui devait lui convenir étant donné son manque de compétences pour le combat rapproché.

Olrik était tendu : il n'avait jamais vu de telles toiles et cela le perturbait, causant des sueurs froides et des images de cauchemars à cause de son imagination fertile. Il était en nage également de donner des coups d'épées dans la moindre toile susceptible de le toucher.

Le couloir se poursuivait en légers virages incurvés à droite puis à gauche : il ne faisait aucun doute que les torches qui luisaient étaient animés d'un feu magique spécial sans quoi toutes les toiles auraient pris feu depuis longtemps. Le groupe dépassa alors une espèce de cavité sur le côté gauche, entièrement tapissé de toile et dont le bout était indiscernable. Une impression d'humidité et une odeur de pourrissement semblait émaner de l'espèce de grotte. Au sol, mêlée à une fine couche de soie d'araignée, se trouvait un anneau serti d'une pierre précieuse ; un saphir à en juger par sa couleur bleutée. La partie métallique, en argent, comportait des runes qui entourait la pierre.

Sarill marqua une pause pour signaler au reste du trio qu'il y avait un "croisement" et qu'un nouveau choix s'imposait...

Olrik regarda la bifurcation sans pouvoir réprimer un hoquet de dégoût et s'empressa de dire d'une voix légèrement plus aigüe que d'habitude :

"Vaut mieux aller tout droit, on y voit rien dans ce trou et j'le sens pas du tout !" Olrik était tellement stressé, qu'il ne vit pas l'anneau qui se trouvait presque sous sa botte.




HRP : Bon j'sais pas trop combien de temps doit durer un étage donc moi ce que j'ai en tête c'est faire encore au moins (mais j'veux bien en faire plus) 2 péripéties du même ordre que celle avec les sirènes après à vous de me dire si c'est trop long ou pas assez. Normalement j'ai retrouvé de quoi avoir une connexion donc il devrait plus avoir de problèmes pour reposter régulièrement.

[Manfred]

Le changement d’attitude de Sarill était appréciable. Peut-être que ce type allait se montrer plus utile. Il fallait des pions, enfin, des gens utiles pour réussir cette entreprise. Anselme considéra les différentes voies qui s’offraient à eux. Il lui semblait que le livre qu’il cherchait avait de fortes chances de se trouver dans le trésor du dragon. Mais il n’en avait pas la certitude. Aussi était-il tenté de fouiller chaque recoin puant de ce donjon. Enfin, chaque... Le passage obstrué par des toiles ne lui plaisait pas plus qu’à Olrik. L’autre, qui se poursuivait tout droit avec ses torches magiques était bien plus prometteur. Il n’osa espérer tomber sur le grimoire si tôt. Après tout, peut-être qu’un sbire sorcier du dragon en avait fait sa possession avec l’accord de son maître écailleux. Tout était possible.
« Tout droit », déclara simplement l’horrible gnome.
Puis ses yeux tombèrent sur ce qu’il y avait aux pieds de l’assassin de service.
« Ho un bijou, là. Juste à ce croisement. »
Il fut tenter de le ramasser mais...
« Ho, faites comme si j’avais rien dit pour ça. C’est probablement un autre appât, comme les sirènes. »

[deratiseur]

Stoppé par les deux autres, Sarill put prendre le temps de sonder la sombre cavité qui les faisait s’arrêter. L'horrible odeur qui s'en dégageait ressemblait un peu à celle qu'il avait senti quand il avait du déloger les scarabées géants de la grande de Mr toubre, en plus diffuse, et mêlée à une autre odeur, comme celle d'un animal crevé. Une odeur de mort....
Il savait déjà que ses flammes pourraient faire un beau feu de joie dans cet environnement de toile, et il ne craignait plus de cramer quelques bestiole, mais cette cavité, là, semblait être l'antre de quelques chose de plus dangereux. Surement le nid, avec beaucoup trop de cratures pour eux, et peut être mème l'antre d'une "reine" gigantesque.... brrrrr!!!! Rien que de l'imaginer lui provoquait des frisson et faisait ressurgir en lui la peur primaire, accompagnée de quelques flammes malvenues.
Il répondit à Olrik : "Je ne le sens pas non plus. Tout droit ça me va"
C'est alors que l'affreux gnome fit sa remarque. Et l'autre. Mais cette dernière n'avait pas trop d'importance, parce que la curiosité de Sarill l'emportait bien souvent sur sa raison. Il se baissa et ramassa l'anneau afin de l'observer.

[Mephysto]

En se baissant pour ramasser l'anneau, Sarill farfouilla rapidement dans la toile, agitant les fils de soie alentours avant d'en extraire le bijou. L'anneau en lui-même était de facture simple et banale, de taille moyenne. En revanche le travail autour de la pierre tranchait avec le reste par sa remarquable finesse : les runes avaient été gravé autour du saphir comme un entrelacement complexe et semblaient presque se mouvoir tant le tracé était riche. Le saphir, d'un bleu profond, semblait presque vouloir sortir de son assise. Sans aucun doute, l'anneau était magique mais quels pouvait être son pouvoir ?

Olrik avait déjà vu ce genre de babioles sur le marché noir et il en avait lui-même "vendu" à quelques reprises, et bien que cet anneau constitua le premier signe de richesse que recelait le donjon, son inquiétude prenait le pas sur sa cupidité.

D'une voix stridente, il pressa les autres :

"Allez, allez on continue, on jettera un coup d'oeil plus tard !" Et le trio reprit la route dans le tunnel qui se teintait du vert des torches le parsemant. Sarill cependant, continuait à observer l'anneau qu'il venait de ramasser...

En progressant toujours plus loin sous terre, le tunnel changea peu à peu de forme. Ce qui au départ semblait taillé par une main humaine ressemblait de plus en plus à une série de cavités naturelles. Seuls quelques endroits qui avaient du être un peu élargi étaient marqués par l'homme ou du moins une espèce intelligente.
Bien que toujours présente, les toiles semblaient plus rares, plus anciennes et moins touffues.

Olrik commençait à retrouver un semblant de moral et ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils pourraient aller encore plus vite et laisser ses maudites toiles derrière eux. L'assassin s'arrêta brusquement et stoppa ses compagnons du bras.

"Stop", dit-il en désignant quelque chose devant lui.

En effet, le tunnel avait débouché sur un promontoir rocheux où le chemin disparaissait brusquement. Ils étaient comme à flanc de montagne, mais une montagne souterraine. Sous eux, une gigantesque crevasse, dont le fond était indiscernable malgré la lumière des champignons phosphorescents. De l'autre côté, comme un miroir, se trouvait une ouverture creusée dans la paroi rocheuse, dont on pouvait deviner qu'elle continuait dans un tunnel au halo rouge.

Le milieu de la crevasse était difficile à décrire : un enchevêtrement de cordes blanchâtres formait une succession d'hexagones, dont chacun était formé d'hexagones plus petits imbriqués les uns dans les autres. Les cordes semblaient partir des parois rocheuses, et formaient un passage suspendu dans le vide jusque de l'autre côté. En observant de plus près, les cordes, il était facile de s'apercevoir que chacune d'elle était en fait un tressage complexe de toiles plus petites et dont la texture était identique aux toiles du tunnel vert.

Suspendus le long des parois, des sortes de cocons de taille humaine, pour certains éventrés, se trouvaient ici et là mais le plus gros de tous, énorme en comparaison des autres se situait au milieu de la crevasse, sur le point central de la toile : là ou toutes les "cordes" se croisaient.

Un observateur extérieur, qui aurait pu survoler la crevasse aurait tout de suite compris : les aventuriers se trouvaient face à une gigantesque toile d'araignée...

HRP : Décor planté, on va rentrer dans le gore....MOUHAHAHA. A noter que si vous le souhaitez ça peut être un bon moment pour "bivouaquer" (à vos risques et périls...) avant de se lancer dans les joyeusetés c'est vous qui voyez !!

[Manfred]

Anselme jeta un coup d’œil appuyé à la grotte et à cette étrange construction qu’elle abritait. Son regard acheva sa course sur le tunnel d’en face. Il fallait continuer, bien sûr. Il fallait toujours continuer, jusqu’à ce que le livre soit entre ses mains.

« Non, pas stop, en avant ! De toute façon, on n’a pas vraiment le choix. En arrière, il y a soit la flotte et les sirènes, soit un passage qui put la mort. »

Il y avait un pont pour traverser, pourquoi s’en priver ? Le décor était glauque, certes, mais en même temps, ils étaient dans un donjon, il ne fallait pas s’attendre à croiser une prairie fleurie. L’horrible gnome ne joignit toutefois pas le geste à la parole. Il ne souhaitait pas passer en premier. Ces p... compagnons étaient là pour cela. Ils étaient plus grands et plus forts que lui.

[deratiseur]

Sarill s’éberluait devant la construction gigantesque qui tapissait la grotte, et cachait mal sa terreur devant les sarcophages de toiles qui pendaient ça et là, car ils lui avaient permis de comprendre une chose : tout ce qu'il avait imaginé caché dans la cavité sombre précédente était en fait ICI.
Passé son ébahissement devant la grandeur de la toile, il arriva vite à la constatation que les fils de ce gigantesque piège étaient trop épais pour qu'il les brule avec son sort de mains ardentes. S'il devait se battre ici, toute sa stratégie tombait à l'eau. En plus il le savait pour en avoir déjà affronté une, les araignées défiaient la gravité en se baladant aux murs et au plafond. Sur qu'ici, il les verrait descendre le long de la toile, et attaquer depuis le haut. Et combattre quelque chose en hauteur, il savait à quel point c’était une mauvaise posture.
Toutes ses constatations accumulées firent monter en lui une grande crise d’angoisse, et ses cheveux s’embrasèrent. Il fit ce qu'il put pour vite les éteindre, plus pour ne pas créer de lumière que par peur de bruler.
Car la peur avait réveillé son coté prudent, et il fit un signe aux autres qui signifiait "taisez vous" ou"parlez plus doucement", avant de chuchoter :
"Avançons, sortons d'ici le plus vite possible, mais discrètement".

[Mephysto]

Olrik avait entendu les autres mais il se sentait mal...très mal ! Même dans ses pires cauchemars il n'avait imaginer une telle chose. Ses jambes flageolantes menaçaient de le faire tomber et sa main tremblait fortement. Une nausée se fit sentir qu'il réprima de justesse : le goût âcre du vomi se fit malgré tout sentir dans la bouche désséchée du tueur.

Finalement, l'instinct de survie réussit avec peine à surmonter son profond dégoût et sur les conseils de ses compagnons, Olrik commença à s'engager sur l'immense toile suspendue.

Les trois aventuriers étaient naturellement tombés d'accord sur le fait qu'il fallait être discret, aussi la progression se fit lentement et sans trop de bruit. La toile tissée formait un ensemble solide et étonnament stable malgré leurs poids combinés. Leurs pas soulevaient ça et là de petits nuages de poussières et de morceaux de toiles décomposées. La seule difficulté consistait à maintenir l'équilibre en marchant sur deux cordes parallèles. A priori, l'endroit semblait avoir été abandonné par les occupants, mais Olrik ne pouvait s'empêcher de regarder avec un effroi mêlé de répugnance le cocon central vers lequel ils se rapprochaient inéluctablement.

Deux choses tirèrent le prétendu marchand de son monologue intérieur sur l'horreur supposée inégalée des araignées :

Premièrement, la toile sur lequel les 3 compères marchaient ne semblaient pas homogène : il y avait 2 types de "tressage". L'un était croisé, solide et ne vibrait que très peu. L'autre était simplement constitués de plusieurs fils rassemblés l'un contre l'autre et chaque pas lui arrachait un petit bruit de succion qui retenait légèrement les pieds et qui générait une petite vibration se propageant tout le long de la toile. Olrik ne mit pas longtemps à constater que les deux sortes de cordes de soie s'alternaient successivement quand il passait d'une corde à une autre.

Deuxièmement, il lui semblait entendre parfois un bruit de pas venant de derrière, en provenance du tunnel qu'ils venaient de quitter. Mais à chaque fois qu'il se retournait, le bruit semblait n'être qu'un écho de leurs propres pas.

Olrik préféra faire part aux autres de son observation et s'arrêta pour chuchoter :

"Y'a un truc bizarre : les cordes d'araignées sont pas identiques ! Regardez le tressage est différent et celle qui est toute lisse est un peu collante. Quelqu'un sait pourquoi ?"


Mais pendant que notre trio favori échangeait sur les us et coutumes arachéen, quelque chose se mit à l'oeuvre dans la crevasse...L'énorme cocon central commença à se fendiller très légèrement. Rien de détectable pour quelqu'un se trouvant à plus de quelques mètres, mais le cocon commençait à s'ouvrir ! La forme de vie à l'intérieur venait de s'agiter dans son sommeil : un repos de plusieurs centaines d'années qui venait d'être interrompu...

[Manfred]

Anselme ne fut pas long à répondre. Il le fit sur un ton agacé, tel un adulte dérangé par un enfant.

« Les araignées ont une mauvaise vue. Ce sont les vibrations qui leur permettent de savoir où sont leurs proies. Alors vous feriez bien d’éviter, autant que faire se peut, les fils lices. Allez, en avant ! Plus vite nous seront de l’autre côté, mieux ce sera. »

La différence entre les deux types de fils n’avait bien sûr pas échappé au gnome qui, à son grand dam, était toujours pieds nus. Il acheva sa réflexion par un geste incitant au mouvement puis, profitant du fait que le groupe se trouvait à un croisement de la toile, il dépassa Sarill afin de se situer non plus à l’arrière du trio, mais au milieu. S’il y avait bien des choses derrière eux, il ne tenait pas à en faire les frais. Non, vraiment pas ! Ses yeux surnaturels passèrent sur le gros cocon, avant de se visser à la sortie, en face. Il n’était pas rassuré mais il avait vu assez d’horreurs pour savoir garder son calme en ce genre de situation.

[deratiseur]

Désormais en queue de file, Sarill avançait tête levée en cherchant de tous cotés le moindre mouvement suspect. Cela ne l'aidait pas à regarder où il mettait les pieds, et il piétinait aussi bien les vieux fils que les nouveaux.

De petites flammèches naissaient successivement sur les parties visibles et cachées de son corps. Il les éteignait rapidement comme il savait faire, mais cela créait dans la pénombre de la caverne comme un fourmillement d’étincelles.

[Mephysto]

Olrik avait acquiescer mécaniquement de la tête en écoutant l'explication d'Anselme et cela le rassura un peu de savoir que même ces bestioles avaient un point faible elles aussi. Rangeant cette information dans un coin de sa tête, il se remit en route.

Eviter totalement les fils lisses étaient pratiquement impossible et Olrik aurait bien aimé contourner l'immense oeuf du centre mais cela aurait rallonger le trajet sur la toile et cela, il n'y tenait pas beaucoup. Lentement, ils se rapprochaient du centre de la toile géante et l'assassin eut la désagréable impression de se jeter dans la gueule du loup...ou plutôt d'être le moucheron pris dans la toile...

Le groupe se rapprochait inexorablement du cocon et chacun d'eux put mieux voir les détails de ce "nid". L'ensemble était tissé de toiles d'araignées qui formaient comme une sorte de carapace de soie, renforcé par des cordes plus épaisses. Le sommet était arrondi comme un oeuf mais la base était écrasé et semblait faire partie intégrante de la toile, comme si tout les fils y étaient reliés. Les toiles semblaient très anciennes , la quantité de moisissures et d'insectes morts y étant beaucoup importantes que sur les autres cocons aux bords de la crevasse.

Olrik eut un hoquet de dégoût et entreprit de contourner l'obstacle, suivi de près par Anselme et Sarill. Ils avaient contourné le cocon d'un quart de tour quand tout trois entendirent un très net craquement qui les immobilisa tous de surprise et d'effroi.

Olrik sursauta si haut qu'il faillit tomber et se retourna brusquement en direction du cocon. Une vision d'horreur s'offrit à lui comme il voyait apparaître de la chrysalide une immense patte poilue et poisseuse qui semblait chercher un point d'appui. Tout le cocon s'agita de soubresaut comme la chose à l'intérieur se réveillait et tentait de s'extraire de son nid.

Brutalement le cocon se fendit en deux dans une explosion de liquide suintant verdâtre et d'une odeur nauséabonde. Un corps d'araignée géante apparut aux yeux du trio. La bête atteignait bien les 5 mètres d'envergure et elle était plus haute qu'un homme adulte, mais le plus terrible c'était qu'elle n'était pas TOTALEMENT araignée : là où aurait du se situer sa gueule, le corps d'araignée laissait la place à un buste humanoïde couvert de poils bruns et humides. Sa poitrine, musclée et imposante était surmontée d'une tête vaguement humaine aux yeux rouges avec deux canines proéminentes. La créature tenait dans son bras droit une sorte de bâton surmonté d'une pierre verte qui luisait d'un éclat malsain.

"Bwaaaaaaaaaah " fit la créature dans un puissant soupir en faisant mine de s'étirer, "cela faisait bien longtemps que je ne m'étais réveillé ! A vu de pattes, je dirais bien...100 ans !"

Le monstrueux hybride fit jouer ses pattes comme pour réveiller ses muscles tout en étouffant un baîllement. Apercevant les 3 aventuriers stupéfaits, il s'exclama d'un ton tranquille, presque amical en s'appuyant négligemment sur son bâton :

"Oooh mais qu'avons-nous là, cette fois-ci ?"

[Manfred]

Ha bah, forcément ! Il fallait que cette chose se réveille juste au mauvais moment ! Encore que ce devait être dû aux fameuses vibration. Anselme, encore une fois, sut garder un certain sang froid car il avait l’habitude des monstres. Pour preuve, il en voyait un à chaque fois qu’il se regardait dans le miroir. Pour autant, il aurait vivement préféré avoir un focaliseur magique en main et un cercle de protection tracé autour de cette monstruosité arachnide. Cela l’aurait convaincu qu’il ne risquait rien, au moins en théorie. Il jeta un coup d’œil vers la sortie de la grotte et se demanda s’il avait une chance de l’atteindre au pas de course. Il devait être assez agile pour cela. Mais était-il assez rapide ? Il préféra garder cette option en réserve. À la place, il s’adressa à l’abomination avec une surprenante politesse.

« Mes salutations, ô seigneur des toiles. J’ose espérer que nous ne vous avons pas dérangé. Je suis en quête d’un grimoire de magie noire, le célèbre Nécrohoniria. Seriez-vous où il se trouve ? Ce serait très aimable à vous de me porter assistance. Très profitable également. Je peux rendre bien des services. »

S’il avait peu d’espoir de voir la créature accéder à sa requête, peut-être pouvait-il au moins la surprendre. Elle devait être habituée à voir des aventuriers fuir ou combattre. Combien de personnes lui avaient-elles ainsi adressé la parole ?

[deratiseur]

Sarill était impressionné par la taille de la monstruosité qui était sorti du cocon, mais pas vraiment surpris, parce que c'est bien le genre de "reine " qu'il avait déjà imaginé pouvoir trouver dans la précédente cavité sombre. Il restait cependant étonné par son thorax et son faciès humanoïde. Mais pas le temps de se poser plus de questions : il était divisé entre le choix rapide d'une stratégie pour combattre "ce truc" et l'envie furieuse de fuir à toute jambes.

Il n'avait pas encore réussi à fixer son esprit sur une des options quand le gnome tînt son étrange discours. Toutes les pensées de Sarill furent alors détournées vers le gnome et sa tentative : qu'est ce qu'il essayait de faire, lui ? Il veux servir ce monstre ? Et nous ? Il a oublié qu'on est là ou il veut nous embrigader aussi ? Quel salaud !

Il eut quand même la sagesse d'attendre la réponse du monstre avant de réagir.

[Mephysto]

L'hybride d'araignée monstrueux se tourna vers Anselme en le regardant droit dans les yeux, puis s'adressa à lui sur le ton de la conversation :

"Et bien je dois admettre que je suis surpris d'une telle urbanité de la part d'un aventurier ! Il est d'usage en général, d'engager tout de suite les hostilités."

Se grattant distraitement le dos avec son bâton, la créature poursuivit :

"Mais je vais hélas vous décevoir cher ami, je ne possède pas le grimoire que vous recherchez. Je n'ai d'ailleurs jamais posséder grand chose, je ne vis que pour mes enfants...", et disant cela, une ombre passa sur son visage pourtant déjà bien sombre. D'un geste vers les cocons vides, il continua :

"Beaucoup sont morts ! Au temps jadis, ils étaient des centaines, tissants et grimpant dans la crevasse ! Mais la nourriture est venu à manquer comme le nombre d'aventuriers diminua peu à peu et bientôt mes fils se mirent à s'entredévorer pour se nourrir. Moi-même j'ai cherché un moyen d'éviter cela mais j'ai finalement du me résoudre à m'endormir dans un cocon d'hibernation pour ne pas ressentir les effets de la faim..."

Comme la bête leur racontait sa tragique histoire, les bruits du couloir se trouvant derrière les aventuriers s'intensifia et finalement ils purent constater avec horreur... que des araignées géantes les suivaient ! Les trois créatures marquèrent un temps d'arrêt en débouchant sur la toile avant de se mettre en marche...Droit sur le trio.

En voyant cela, le "centaure-araignée" se redressa, tout fier ;

"Aaaah mes enfants ! Certains sont encore en vie ! Venez voir papa mes petits !" D'un geste il frappa une des toiles avec son bâton : une énergie verte parcourut la toile et toucha les araignées en approche qui se mirent à accélérer.

Comme les araignées approchaient, il se tourna vers les aventuriers d'un air presque désolé :

"Bon c'est ici que je dois vous dire adieux ! Vous m'êtes bien sympathique mais mes fils ont faim et moi-même j'ai une petite fringale vieille d'un siècle à satisfaire"

Disant cela il amorça un geste en direction de nos trois compères, de toute évidence hostile.



Olrik avait observé tout cela avec une peur grandissante mais il sentait depuis le début que tout cela allait mal, très mal finir. Il fallait trouver une solution : 3 araignées plus cet énergumène sur pattes c'était trop, il fallait une diversion.

"Sarill, si tu peux refaire le coup du feu d'artifice c'est le moment, fout le feu aux saloperies qui nous arrivent dessus", cria Olrik en désignant les trois araignées géantes.

Hors de question d'affronter ce truc au corps à corps, Olrik se sait d'une dague de lancer et se prépara à la lancer dans la gorge de l'hybride...

[Manfred]

« Quel dommage que nous devions en arriver là, Seigneur Araignée, répondit Anselme, mimant le regret. On aurait pu vous apporter de la nourriture, bien plus que ce que nous représentons. Mais je comprends, chacun ses impératifs. Les miens sont de trouver ce livre et j’ai juré de détruire tout ce qui se mettrait en travers de mon chemin. »
Anselme ne consacra pour l’instant son temps qu’à se déplacer. Il le fit en prenant des risques afin de gagner en vitesse. Au lieu de suivre les chemins qu’imposait la toile géante, il se mit à sauter de fils en fils. Son but était de se positionner le plus proche possible de la sortie de la grotte, cette sortie vers laquelle ils se dirigeaient depuis qu’ils étaient entrés ici. Ainsi, le gnome n’aurait plus aucun adversaire entre lui et cette échappatoire. Il se situerait à distance raisonnable des monstres et ses deux compagnons allaient pouvoir faire écran. De cette façon, il pourrait déchainer ses sortilèges dans une relative sécurité.

[deratiseur]

Sarill avait suivi toute la scène et le dialogue, toujours contrarié par la proposition du gnome. La réponse "courtoise" de la reine araignée le surpris, mais pas la conclusion, à laquelle il s’était attendu.
Quand les araignées firent leur entrée de l’autre coté, la peur le repris, mais pas autant qu'avant, car il avait déjà commencé à calculer quelques options.
Lorque Olrik lui lança son appel, il ne put que répondre : "Je ne peux pas, je n'ai plus assez d’énergie pour un sort de ce niveau !"
Son stress générait de grosse flammes sous son armure et sur ses parties visibles. Ses vêtements n'y résistèrent pas et commencèrent à s'embraser. Et parmi le calcul de toutes les possibilités qu'il avait pour sortir de cette situation, une lui passa subitement en tête. Une idée folle, du genre qu'il ne se reconnait pas, mais une idée quand même. La fuite étant compromise, l'attaque de front étant suicidaire, que pouvait-il faire d'autre ? Il suivi son idée folle et se jeta à plat dos sur les fils de toile les plus récents et les plus fins. Il se frotta aussi largement qu'il put : son idée était de mettre le feu à la toile en se servant des flammes que son stress générait.
Bien sur, si cela réussissait, il n'allait pas rester à se frotter au sol : il était déjà prêt à se relever et à fuir une fois que la toile aurait pris feu, espérant par là que ça effrayerait les bestioles.

[Mephysto]

Olrik crut un instant que Sarill était devenu fou...puis il comprit. Cela pouvait marcher, les araignées n'étaient pas encore sur eux, il fallait distraire l'hybride. Après un bref coup d'oeil en direction d'Anselme qui semblait se débrouiller, Olrik se saisit d'un fumigène en faisant passer sa dague de lancer dans sa main gauche.

Il visa sous les pieds de la créature, là où la toile formait une couche épaisse et uniforme. Sarill continuait à se rouler sur le sol et peu à peu des morceaux de toiles commençait à s'embraser. La crevasse dans laquelle ils se trouvaient était immense et un courant d'air léger parcourait la cavité : courant d'air qui attisa un peu les flammes, malheureusement sans les pousser vraiment en direction des araignées qui se rapprochaient toujours.

"Haha petits moucherons ! Il est inutile de résister : ce soir vous remplirez le ventre de Gogara et de ses fils !", tonna l'homme-araignée et il leva son bâton en direction de Sarill qui était le plus proche. Un éclair de lumière vert en jaillit et fonca droit sur Sarill...avant de disparaître soudainement.

Gogara eut une expression de stupeur, bien vite remplacé par un éternuement de dégoût quand le fumigène d'Olrik commença à l'atteindre. L'hybride se débattit et brassa l'air de ses huits pattes avant de lancer un regard mauvais en direction de l'assassin.

"Relève-toi Sarill, faut qu'on bouge !" Le feu commençait à prendre et semblait perturbé les araignées qui ne savaient pas quelle direction prendre pour contourner l'obstacle.

[Manfred]

Anselme était maintenant en position. Proche de la sortie, quoi que toujours sur la toile, il considéra la situation avant de brandir ses mains griffues et de lancer à son tour des éclairs de magie noir. Ceux-ci, imprécis, et d’intensité variable, n’allaient sans doute pas suffire à abattre le colossal hybride. Peut-être même n’arriverait-ils même pas à vraiment le blesser. Mais cela pouvait le déconcentrer encore d’avantage et offrir à ses compagnons le temps nécessaire pour fuir. Sarill ayant ralenti les araignées, le gnome ne s’occupa que de leur père.

[deratiseur]

Maintenant que le feu avait pris, Sarill pouvait arrêter de s'agiter et se relever, ce qu'il fit promptement. Il vit que les araignées c’étaient arrêtées et semblaient hésiter, et lui aussi.
Il se tenait au milieu des flammes, et même s'il résistait un peu au feu, il les sentait qui le léchaient et achevaient d'user sa peau déjà brulée. Il aurait voulu rester au centre du brasier pour ne pas être approché par les araignées, mais il ne pourrait pas supporter d'y rester longtemps, et surtout, il doutait au vu de la petitesse des flammes que cela puisse arrêter "Gogara", vu sa taille.
Il aurait pu profiter de l’hésitation des araignées pour tenter de fuir, mais elle étaient toujours entre lui et la sortie. Il fit un rapide calcul, et quand il constata que l'affreux gnome avait choisi l'affrontement, son calcul fut confirmé : ils allaient devoir se battre.
Il réfléchi encore une demi seconde pour se dire qu'il pouvait encore lancer trois fois un sort mineur. Il commença par essayer de lancer une résistance aux éléments pour pouvoir rester au milieu de son cercle de feu protecteur. Si cela s’avérait nécessaire, il pourrait toujours entamer le combat avec un main ardente sur la première qui viendrait, ça effrayerait surement les autres.

HRP : je ne dis pas qu'il lance son sort, mais qu'il essaie. La réussite reste au bon vouloir du md et de ses dés, car Sarill porte une cotte de maille, ce qui n'aide pas au lancement de sorts

[Mephysto]

La tentative de Sarill de lancer un sort fut un succès et une lumière rouge sembla provenir de tout son être alors qu'il atteignit une quasi-immunité à la chaleur grâce à l'addition de son sort avec sa résistance naturelle. Une des trois araignées semblait moins prudente que les autres et avança dans les flammes ce qui eut pour effet de la brûler cruellement : elle recula en poussant un bruit strident. Les deux autres se mirent alors à contourner les flammes de chaque côté du brasier en dardant des coups de pattes en direction de Sarill pour essayer de le toucher à travers les flammes. Seulement la chaleur du feu réussissait à les maintenir à distance...pour l'instant du moins. Autre danger : bien qu'épaisse, la toile ne pourrait pas brûler indéfiniment sans céder.

Gogara était en difficulté : son sommeil avait été trop long et ses forces étaient réduites au minimum. De plus, cette bande semblait organisé contrairement à la racaille qu'il avait eu l'habitude de combattre par le passé. Le gnome affreux lançait des éclairs de manière hasardeuse mais l'un d'entre eux lui avait déjà cruellement blessé une patte arrière, il était cependant trop loin pour l'atteindre et la torche humaine semblait avoir résisté à sa magie.

Avec un regard terrible il pointa son bâton vers Olrik et cria :

"Kvarda avaed !"

Olrik avait vu le coup venir et tenta un bond de côté : le jet de magie le frappa au bras gauche et son saut se transforma en une lourde chute dans un hurlement de douleur. Sur son bras, une araignée aux reflets verts de la taille d'une main aggripait son biceps de ses 8 pattes et avait ses crocs plantés dans sa chair.

Plus que la douleur cuisante, c'est le fait d'avoir cette horreur sur lui qui affectait Olrik. La bestiole ne semblait pas vraiment vivante mais était fermement aggriper à lui. Relevant les yeux et voyant d'une part les araignées proches de Sarill et d'autres part Gogara à quelques mètres de lui en plus de la bestiole sur son bras, Olrik sentit l'adrénaline parcourir ses veines : il attrapa de son bras valide une étoile et la lança avec force droit sur Gogara en visant la poitrine.

L'étoile se planta dans le côté de l'hybride qui vacilla sous le coup de la douleur : pendant quelques secondes l'araignée sur le bras d'Olrik sembla relâcher son étreinte. Mais Olrik était trop occupé pour faire le lien entre l'araignée et le sort jeté ; en grimaçant de douleur, il prépara une nouvelle étoile...

[Manfred]

Bien tranquille à l’écart, Anselme pouvait tout voir. Il pouvait aussi agir sans trop se sentir menacé. Olrik semblait en difficulté, mais le gnome n’avait pas vraiment envie de se rapprocher pour l’aider. Sarill faisait mumuse avec ses flammes, pour vu qu’il s’en tir. En fait, c’était chacun sa merde. Une chance que les deux autres aient eu la bonne idée de se battre, le groupe donnait l’illusion d’être organisé. Quoi qu’il en soit, Anselme poursuivit ses rafales d’éclairs ténébreux. Il n’avait aucune raison d’arrêter. Ha, si seulement il avait pu retrouver un focaliseur magique, ses sorts auraient été autrement plus précis, plus efficaces. Il faisait avec les moyens du bord.

[deratiseur]

Sarill était à présent "à l'abri dans son cercle de flammes", même si elle ne lui étaient pas totalement indolores. Mais tout ne se passait pas comme il l’espérait, car s'il avait bien prévu que les araignées se tiendraient à distance, il n'avait pas pensé au fait qu'il ne pourrait rien leur faire sans sortir du cercle. Il se rendait tout d'un coup compte de son inutilité, et de sa propre bêtise.
le combat était engagé et l'option de la fuite n’était plus de mise, du moins pas en avant même s'il gardait toujours l'envie de faire demi tour pour sortir.
Il fit ce qui lui semblait le plus basique, sans réfléchir plus. Au début, il attaquait les pattes d'araignées qui tentaient de l'atteindre. Puis il passa à une autre technique quand il compris que s’était futile : un pas en avant, un coup, un pas en arrière. Il était bien embêté et n'allait finalement pas continuer comme ça et garder sa "protection" longtemps.

[Mephysto]

Sarill semblait gérer la situation de manière fort convenable, surtout lorsqu'un cri aigüe de douleur se réverbéra dans la crevasse après un coup bien placé dans la face d'une araignée un peu trop entreprenante. Les deux autres étaient encore tenues en respect par les flammes qui s'étendaient et commençaient à se répandre sur plusieurs fils de toiles reliés à la paroi rocheuse d'où provenait les aventuriers.

Un nouvel éclair de magie d'Anselme toucha Gogara : en même temps vu sa taille, la bête semblait difficile à manquer et cette fois c'est le dos de la créature qui fut touché et, bien que le choc ne fit que l'étourdir quelques instants, Olrik en profita pour projeter une nouvelle étoile de lancer qui alla se ficher dans le ventre du monstre, lui arrachant un puissant cri de douleur, résonnant comme un écho de celui de son enfant chéri que Sarill venait de tuer.

Gogara souffrait de plusieurs blessures et la situation devenait compliqué...il allait tenter le tout pour le tout. Il leva son bâton pour frapper la gigantesque toile sous ses pieds, créant une puissante vibration, puis il incanta une sorte de prière :

"Lolth ! Viens à moi ! Aide tes enfants et donne moi la force de terrasser mes ennemis en ton glorieux nom !"

Et une puissante colonne de lumière verte descendit du haut de la crevasse et plongea droit sur Gogara. La lumière disparut et la poussière soulevé par le phénomène se dissipa lentement. Revigoré et doté d'une force accrue, le monstre baissa la tête vers les aventuriers et dit d'une voix terrible :

"Maintenant vous allez mourir !"

Olrik avait regardé ce spectacle ébahi, mais lorsque la lumière s'éteignit, il avait commencé à farfouiller dans sa besace à la recherche de sa fiole d'invisiblité. Difficile à trouver après tout le remue-ménage, il était arrivé à la conclusion que c'était le moment de s'en servir au vu de la situation. Il sursauta et faillit la faire tomber quand Gogara parla. La débouchant avec ses dents, il la but sans hésiter une seconde : la sensation de froid glacial familière se répandant sur sa peau comme la potion faisait effet se fit sentir et il disparut.

S'agissant d'une potion mineure ( les majeurs étant trop compliquée et trop chères à fabriquer), il n'avait que quelques minutes devant lui. Il croisa les doigts pour que sa ruse fonctionne et se releva dans une grimace que personne ne vit tandis que son bras gauche le faisait encore souffrir. Se saisissant de sa dague favorite : une lame épaisse et courte à double tranchant, il entreprit de contourner le monstre sans se trahir...

Le puant à capuche étant introuvable, Gogara se tourna vers le bourreau de ses enfants. Avec un regard courroucé pour les flammes qui brûlaient sa demeure et qui l'affectait assez légèrement, il s'avança vers Sarill prestement sur ses huits pattes et se prépara à l'affronter directement au corps-à-corps tenant son bâton comme un gourdin malgré sa grande taille...

[Manfred]

Pourquoi changer une formule gagnante ? Anselme, toujours en sécurité, continua ses assauts magiques sur le gros monstre. Décidément, il avait eu raison de s’écarter dès le début. Olrik avait disparu. Était-il tombé ? Le gnome l’aurait remarqué. Il espérait que l’assassin de service était toujours en course, sans quoi il faudrait déserter cette toile et poursuivre probablement seul ce périple vers l’objet de sa convoitise.

[deratiseur]

Sarill se démenait autant qu'il pouvait pour frapper les araignées, mais devoir rester au centre des flammes tout en s'occupant de celles qui restaient à l'extérieur s’avérait être plus dérangeant que ce qu'il avait prévu. Les flammes s'étendaient et les araignées reculaient d'autant.
Lui même voyait les flammes qu'il générait par son stress s’étendre. Encore une fois ses habit étaient transformés en cendres, et il n'avait plus que sa cotte de maille pour couverture. Le feu n’était pas indolore et même s'il restait supportable, il s’inquiétait de bruler encore. Mais cela n’était plus le principal de ses soucis...
Car l'énorme reine des araignée semblait à présent s’intéresser à lui et s'approchait, et son stress devint peur. Comment pouvait-il affronter cette monstruosité, gigantesque, pensante et douée de magie ?
Il fit ce que la raison lui dictat de plus efficace : il sortit du cercle et courut de quelques mètres en arrière avant de se retourner pour voir si la reine approchait encore. Si nécessaire, il courrait encore.

[Mephysto]

Voyant la torche humaine sortir du brasier et se mettre à courir, Gogara eut un sourire mauvais et marqua un temps d'arrêt, devant les flammes. Bien que temporairement plus fort, il restait blessé et ne pouvait se déplacer aussi vite. Voyant ses enfants meutris par les flammes et le forgeron adepte du sprint, Gogara sentit la colère monter et se prépara à lancer un sort de toile pour immobiliser le fuyard et le laisser à la merci de ses fils avant de pouvoir se tourner vers l'insupportable freluquet qui continuait de lancer ses pitoyables projectiles magiques.

La suite s'enchaîna extrêmement rapidement. Tandis qu'il levait son bâton en direction de Sarill pour lancer son incantation, Gogara sentit à peine une légère pression sur le haut de son abdomen d'araignée et avant de comprendre, il sentit quelque chose s'enfoncer prodondément dans son dos. De douleur il en lâcha son arme, qui alla se coincer entre deux fils de toile, et se mit à ruer dans tout les sens, hurlant de douleur et de colère.

Olrik avait mis à profit la distraction offerte par Sarill et s'était sournoisement glissé derrière Gogara, non sans avoir failli se prendre un projectile d'Anselme en plein dos. De dos, Gogara semblait moins effrayant, et dans un sursaut d'adrénaline, Olrik avait sprinté jusqu'à Gogara et sauté dessus en prenant appui sur son abdomen avant de lui planter profondément son stylet dans la partie supérieure gauche du dos, là où devait se trouver le coeur.

Les ruades du monstres projetèrent violemment Olrik à terre. L'araignée à son bras se dématérialisa ne laissant que deux trous profonds, qui se mirent à saigner abondamment.

Les hurlements de Gogara perdirent en intensité en même temps que ses soubresauts d'agonie. Malgré un tel coup la bête, bien qu'hors d'état de nuire, semblait encore en vie. Les araignées restantes tounaient en rond comme déboussolées avant de finalement prendre la fuite en direction de leurs trous.

A terre et abruti par la douleur et l'excitation du combat, Olrik n'en revenait pas : ils avaient gagné !! Laissant le sentiment d'euphorie le submerger, Olrik se mit à rire et l'écho de son ricanement résonna dans la crevasse.

[deratiseur]

C'est alors que Sarill s’était arrêté dans sa course et s’était retourné que le "marchand" avait frappé. Sarill avait assisté au coup, et il n'avait plus cherché à fuir, les araignées étant loin et la reine étant immobilisée par ce coup.
Il voyait l’énormité se débattre et agoniser, et n'en revenait pas qu'un seul coup ait suffit à la mettre à terre. Il doutait même de sa mort, mais il devait bien admettre qu'elle en donnait tous les signes.
Son attention se porta un instant sur les araignées, qu'il vit se carapater vers leur nid. Mais il se doutait bien que le combat n’était pas fini, car dans son esprit une si grande caverne ne pouvait pas n'abriter "que" trois araignées.
Et il regarda aussi son cercle de flammes, qui s’étendait à présent sur les toiles voisine et progressait lentement le long des fils les plus fins.

Comme Olrik ne faisait plus rien pour rester discret, lui même osa se manifester et il lui cria : pas le temps de rigoler ! Sortons vite d'ici tant qu'on le peut encore.

Il chercha du regard le gnome, qu'il mit encore quelques instants à trouver, et il attendit alors pour voir s'il réagissait.

[Manfred]

Ha, parfait ! Ses sbires, enfin ses compagnons de circonstances prouvaient leur efficacité. L’assassin surtout. L’autre était plus une diversion qu’autre chose, mais c’était toujours utile. Des gens utiles, voilà ce qu’il fallait à Anselme. L’horrible gnome, sitôt l’hybride araignée géante à terre, enfin au sol, enfin à toile, tendit son indexe griffu vers la sortie de la pièce avant de déclarer avec une certaine impatience.
« Allez, allez, en avant ! »
Et il joignit le geste à la parole, quittant la grotte. Il était le plus avancé pour cela. Bien, à présent, si ces dieux imbéciles pouvaient se montrer généreux pour une fois, ils lui offriraient... et bien, tout d’abord des chaussures, ce n’était pas un luxe, puis un focaliseur magique, ça aussi ce n’était pas un luxe, puis son fameux livre de magie, parce qu’il le méritait ;, puis un trésor, parce qu’il fallait bien de quoi financer ses recherches, puis un dragon crevé, qu’il pourrait prétendre avoir abattu seul afin d’être un héros, puis un piège sadique, pour qu’Olrik et Sarill meurent, afin de ne pas avoir à partager le trésor. Voilà et ce n’était pas trop demandé !

[deratiseur]

Une fois qu'il avait confirmation que l’affreux gnome se mettait à bouger, Sarill put commencer à avancer. Il était encore devant, et cela ne lui convenait pas vraiment, mais il ne tenait pas du tout à attendre dans cette grotte que les autres le rattrapent.
Il avançait prudemment vers la sortie de la grotte, tout en regardant inquiet en haut, a droite, à gauche, toujours dans l’angoisse de voir d'autres araignées se révéler. Il tentait de contrôler les flammes que son corps générait, et se disait avec une soupçon de bonne humeur qu'il avait mine de rien trouvé un moyen utile de se servir de ces damnées flammes qui lui pourrissaient la vie.