[Bâtiment] Au Luménien Noyé

[Kededric]

En provenance des rues commerçantes

La soirée était déjà installée lorsque Kededric entra enfin dans la salle du Luménien Noyé. Comme d'accoutumée, l'ambiance était plutôt animée, et il ne restait plus une place disponible pour s'installer. Bah. Il patienterait un peu avant de prendre son repas... l'assassin en profita pour aller déposer ses affaires dans sa chambrée et faire un brin de toilette. Il examina au passage ses traits dans le petit miroir. Fatigués, mais heureux. Sa mission, bien que difficile de conditions, se déroulait assez bien pour l'instant. Et, même s'il devait supporter les caprices du peintre, il lui fallait bien admettre que cela lui changeait des assassinats plus classiques, ou du vol de documents secrets.

Il redescendit de sa chambre une vingtaine de minutes plus tard. Une tablée était sur le point de se libérer, et il signala à la serveuse son désir de manger, si, bien sûr, c'était possible. Sitôt la confirmation reçue, Kededric se posta dans un coin et s'assit sur un tabouret, faisant face à la salle.

[Manfred]

Ce furent des rires qui attirèrent l’attention de l’assassin. Ils provenaient d’une tablée proche où siégeaient, sans surprise, une majorité de marins.
« Il est ivre que j’vous dit ! pouffa un, en claquant la main burinée sur le bois de la table. Ivre sans une goutte d’alcool ! Si c’est pas un miracle, ça !
- J’me demande c’qu’il va dire une fois imbibé, reprit un autre, tout en portant sa chope à ses lèvres.
- Rigolez, rigolez, mais j’sais c’que j’ai vu ! répliqua un grand gaillard, dont le visage rougissait sous le coup de la frustration. Et on l’a tous vu ! Tous l’équipage ! Et même le capitaine ! Il en a perdu son commun !
- Mais arrête, gars, un truc comme ça, c’est pas possible ! Ça se serait si l’monde partait comme ça en vrille !
- P’t-être bien qu’oui, p’t-être bien qu’non. Ce qe je sais, c’est c’que j’ai vu. Et des aurores boréales, c’est la première fois qu’il y en a sous nos latitudes. Et ça fais vingt ans que j’prends la mère ! Me prenez pas pour un mousse ! »
De nouveaux rires. La serveuse vint à Kededric pour lui déposer son repas, bien fumant.

[Kededric]

Tandis qu'il s'installait tranquillement sur le bout de la table à peine débarrassée, Kededric écouta d'une oreille attentive cette bruyante conversation. Quelque chose d'exceptionnel s'était-il donc produit en ville aujourd'hui ? Une aurore boréale à Melandis ? Quelque chose de complètement impensable. Ces phénomènes n'étaient décrits que par des marins ayant croisé dans les eaux les plus méridionales de Toril, et même si leur existence était attestée, ils ne se produisaient jamais ailleurs que sous ces latitudes. À Melandis... Kededric secoua la tête. Sans doute l'école du Nécronomicon qui s'ingéniait à développer un nouveau rituel quelconque. Ou des émanations en provenance du cimetière.

Cependant, il attaqua son repas en continuant à écouter. Car, si des phénomènes se produisaient, ils devaient bien avoir une cause. Et l'assassin n'entendait pas rester dans l'inconnu sur le sujet.

[Manfred]

Le marin, porteur de ces étranges rumeurs, campa sur ses positions malgré la grande perplexité de ses confrères de beuverie. Kededric eut la certitude que rien ne s’était déroulé en ville. Les faits s’étaient produit en mer, à une bonne distance de Melandis, enfin, si c’était vrai. La suite de la conversation devint plus confuse, l’alcool aidant et bientôt l’assassin comprit ne plus avoir à y prêter d’attention. Il put donc achever son repas tranquillement. Rien ne semblait susceptible de le retenir dans la salle commune, à moins, bien sûr, qu’il commence à s’intéresser aux gens louches se repliant aux tables les plus reculées, les plus obscures. Il y en avait toujours...

[Kededric]

Dommage. Évidemment, des récits de marins avinés, il en entendait régulièrement. Mais souvent, leurs camarades renchérissaient et l'histoire devenait de plus en plus loufoque à chaque version ; ici, un seul marin semblait avoir vu ces phénomènes, et aucun des autres ne paraissait le croire. Bah. Aucune importance ! Kededric avait bien assez de choses dont il devait se préoccuper pour prêter attention à de telles fariboles.

Son repas terminé, il sirota le reste de sa chope de bière brune et amère, tout en regardant distraitement la salle. Demain soir, il irait peut-être dans une autre taverne pour son souper. Une petite musique lui donnerait un entrain nouveau. Sa journée avait été éprouvante pour les nerfs, et il doutait que le lendemain serait plus calme : une autre affaire à traiter avec le peintre, et parvenir à convaincre ce dernier de laisser Guilem admirer ses œuvres. Bigre !

Fidèle à ses habitudes, l'assassin demeura encore un moment dans la salle, relisant machinalement un morceau de papier sur lequel il avait, naguère, rédigé quelques notes à la va-vite. Puis, il extirpa l'anneau qu'il avait acheté, quelques jours plus tôt, à un "marchand" dans la rue. Nuire à quelqu'un... Kededric arbora un sourire machiavélique sur son visage.

[Manfred]

« Hé, mon brave, il est joli cet anneau ! »
En relevant les yeux, Kededric découvrit un voyageur humain de haute taille qui venait probablement d’entrer dans l’auberge. Chargé d’un sac usé apparemment bien rempli, vêtu d’une mise modeste et fonctionnelle confectionnée voilà bien des saisons, il arborait une solide carrure, un front large, une barbe généreuse et une peau tannée par les vents marins. Il devait avoir la quarantaine. Il calla son bâton contre la table et s’assit en face de l’assassin. La place venait tout juste de se libérer.
« Joli et gravé de runes naines si mes yeux ne me trompent pas. »
Et des yeux, il devait en avoir de très bons pour arriver à déterminer cela dans la pièce à l’éclairage incertain et entre les mains de son vis à vis. À quelques tables de distance, des éclats de rires fusèrent. Quelqu’un, ivre mort, roula au sol.

[Kededric]

Kededric releva les yeux pour observer l'intervenant. Inopportun n'était pas le mot qu'il aurait choisi, mais presque. Bah. Il fallait s'attendre à attirer l'attention en exhibant des babioles dans une taverne populaire, non ? L'assassin n'avait qu'à s'en prendre à lui-même.

"Vraiment ? fit-il poliment. Il n'avait pas encore pris beaucoup de temps pour l'examiner en détails, ses affaires avec Griscieux l'occupant par ailleurs. Cependant, les anneaux maudits à dessein ou par accident pouvaient être le fait de magiciens humains, également, voire elfes, même si ceux-ci tendaient moins à créer ce genre de choses sciemment. Tout comme les nains. Ah. Que de conjectures pour un si petit objet !

"Seriez-vous orfèvre ?" ajouta-t-il à l'adresse de l'homme dont l'apparence ne suggérait absolument pas une telle profession. L'assassin pouvait facilement jouer au naïf... il allait bien voir si celui-ci tenterait de l'abuser.

[Manfred]

« Ha non, pas du tout. »
L’étranger fit un signe en direction de la serveuse afin de pouvoir commander, ce qu’il fit en insistant sur la quantité. Il avait le gabarie pour consommer nourriture et boisson en abondance. Une fois la serveuse partie, il reporta son attention sur l’assassin.
« Disons simplement que je sais lire le nain, les runes en général. Parfois ça aide. »
Il eut un sourire énigmatique et carié. Il avait engagé la parole mais pour autant, il ne semblait pas spécialement loquace. D’ailleurs il ne chercha pas particulièrement à poursuivre, se contentant d’observer le petit anneau d’un air pensif. Aux tables voisines, le brouhaha allait croissant. L’heure s’avançait et avec elle la quantité de client imbibés.

[Kededric]

Des runes naines, certes, mais là encore, "n'importe qui" pouvait les avoir gravées, en admettant bien sûr de savoir correctement les écrire. C'était son cas, mais il ne commit pas l'erreur de le révéler à l'inconnu. Kededric serait curieux de savoir ce qu'il pourrait en lire, s'il disait la vérité.

Il semblait vouloir rester en compagnie de l'assassin, mais il ne pipa un mot de plus. Sentant que s'il voulait s'amuser un peu avec l'homme, Kededric devrait le pousser un peu, il lui fit signe de la main de s'asseoir. Après tout, peut-être était-il sincère et aurait-il des choses à raconter sur ce fameux anneau...

"Ne restez donc pas debout. Vous me donneriez le tournis."

[Manfred]

HRP : il me semble que le marchand chez qui Kededric s’est procuré l’anneau maudit lui a dit qu’il comportait des runes naines, l’anneau ayant été confectionné par des nains afin de piéger les éventuels voleurs. Après, je n’ai pas relu la partie, je me trompe peut-être.

L’étranger acheva de s’installer. Ayant déjà commandé son repas, celui-ci ne tarda pas à arriver. Il se mit dès lors à manger sans faire de manière, mais sans vouloir non plus se lancer dans une nouvelle discussion. Pour autant, il observait entre deux bouchées Kededric, comme s’il cherchait à le jauger. Alors qu’aux alentours le brouhaha atteignait un nouveau sommet suite à un début de rixe, le voyageur se décida enfin à reprendre la parole :
« Vous êtes d’ici ? » demanda-t-il simplement, tout en se mettant à dénuder un os de poulet avec une minutie particulière.
Il ne gaspillait pas la nourriture, cela c’était une certitude.

[Kededric]

hrp: effectivement, tu l'avais mentionné... ma mémoire est décidément défaillante ! À ma décharge, l'échange s'est produit il y a un an et demi.

La conversation avait un peu tourné court. Kededric aurait espéré être tombé sur un quelconque connaisseur des objets teintés de magie, ou tout simplement des légendes naines sur le sort qu'ils réservaient aux voleurs. Mais pour l'instant, cet homme semblait davantage être un petit curieux qu'autre chose. Avait-il bluffé au sujet des runes, et était-il simplement chanceux ?

"D'ici... depuis un certain temps. Avant, j'étais au-dehors de Melandis, mais c'était il y a longtemps. J'ai adopté le port... à moins que ce ne soit lui qui m'ait adopté", acheva-t-il sur un sourire léger. La poésie du moment... ll poursuivit, souhaitant, lui aussi, tenter sa chance :

"Alors, comme ça, vous savez lire les runes naines ? Moi pas... j'ignore ce que signifie ces symboles..." Avec un peu de chance, l'individu mordrait à l'hameçon.

[Manfred]

« Oui, je sais, ne tarda pas à répondre l’étranger. Mes pérégrinations m’ont conduit à apprendre pas mal de choses disparates. Mais comme on dit, plus on a de cordes à notre arc, mieux c’est. »
Il vida une bonne moitié de sa chope et s’essuya la bouche du revers de sa veste, manière plutôt rustres.
« Pour une pièce d’or, je peux vous déchiffrer l’inscription de cet anneau, reprit-il. Ou alors, vous pouvez me payer en information. Je cherche un certain Gérard Nocless. Il réside dans cette ville et pratique, me semble-t-il, la profession de cordonnier. »
Kededric connaissait cette personne par pur hasard. Il était passé devant sa boutique plusieurs fois car elle était très bien exposée. Le commerçant, à sa connaissance était honnête et sans histoire.

[Kededric]

Tiens, donc. Derrière ses manières brusques et son air bonhomme, il cachait peut-être autre chose... on ne demandait pas une information sur quelqu'un en échange d'un service de ce genre... à moins d'être sacrément altruiste !

Kededric n'avait aucune raison de refuser de divulguer l'information que l'homme cherchait. Le cordonnier n'entrait aucunement dans ses plans, que ce soit lors de sa mission avec Orchandelle, ou pour ses affaires personnelles. Aussi n'hésita-t-il pas plus longtemps que nécessaire afin de ne point paraître trop pressé.

"Je puis vous renseigner sur ce monsieur. N'ayant moi-même pas une fortune immense... je pense que je préfère vous parler de lui. Que voulez-vous savoir ?"

[Manfred]

« Ho, je veux juste savoir où il habite ou, à défaut, où il travaille. C’est peut-être le même endroit d’ailleurs. »
Le voyageur n’ajouta rien de plus et entreprit de poursuivre son repas. Il mangeait vite, avec appétit, sans pour autant délaisser de son attention Kededric. L’assassin devina que pour lui cette information avait de la valeur. Pouvait-elle justifier son arrivée dans la ville ? Possible. Quant aux raisons, mystère. En même temps, chacun avec ses secrets et il serait fort imprudent de les dévoiler dans une auberge.

[Kededric]

L'assassin était curieux, mais il ne pourrait probablement pas tirer grand-chose de plus de l'homme tant qu'ils restaient dans l'auberge. Peut-être n'en saurait-il jamais davantage, d'ailleurs. De petits mystères comme cela lui échappaient parfois, ce qui n'était évidemment pas gênant. Lorsqu'il s'agissait de quelque chose de plus grande ampleur, par contre...

"Son atelier n'est pas très loin d'ici. À quelques rues, en direction du temple d'Umberlie. C'est dans une ruelle à droite, juste avant d'y arriver. L'enseigne est petite mais reconnaissable, et la ruelle n'est pas longue. Vous trouverez sans peine, j'en suis certain."

Patient, il ne voulu pas donner l'impression de vouloir réclamer l'information que l'homme prétendait lui donner en retour. Il se contenta de jeter un coup d'œil distrait dans la salle, toujours agitée par les conversations des marins ivres. L'endroit ne changeait pas beaucoup.

[Manfred]

La rixe prenait de l’ampleur. Plusieurs hommes ivres se frappaient avec tout ce qu’ils pouvaient trouver, causant énormément de désordre. Heureusement, cela se passait à l’autre bout de la salle commune, Kededric et son mystérieux voyageur n’étaient pas inquiétés. La porte s’ouvrie à la volée lorsque le guet entra. Une patrouille de six soldats patibulaires qui eurent tôt fait de ramener le calme, non sans casser au passage encore deux ou trois petites choses. Sur cet entrefaite, l’étranger tendit la main vers l’anneau de l’assassin, le prit, l’examina et le lui rendit en disant :
« Ne le mettez pas, il est probablement maudit. Je sens de la magie en lui et les runes formulent une mise en garde contre les voleurs. »
Sur ce, il se tut et n’ajouta pas un mot. Mais il avait dit vrai au sujet de l’objet.

[Kededric]

Les clients avinés étaient maintenant calmés, par la force des choses. Nul doute que les gardes seraient moins amènes encore s'ils devaient revenir séparer les belligérants. Kededric et son mystérieux interlocuteur pourraient terminer tranquillement leur conversation.

L'assassin ouvrit des yeux comme des soucoupes. Il fallait bien simuler la surprise... néanmoins, il l'était réellement un peu. Comment cet homme pouvait-il déceler si facilement que l'anneau était maudit ? Certes, les runes le laissaient présager, mais un seul texte ne rendait pas la chose vraie...

"Maudit ?! Quelle est cette diablerie ? Heureusement que je n'ai jamais tenté de le porter !" Il considéra la bague avec un effroi teinté d'intérêt. Puis, il regarda à nouveau l'homme. "Comment pouvez-vous être aussi sûr de vous ? Êtes-vous magicien ? Sorcier ?" Il donna volontairement la confusion afin d'entretenir son image de profane en la matière.

"Excusez mes manières. Je ne vous ai même pas remercié pour l'avertissement !"acheva-t-il d'un air contrit.

[Manfred]

« Il n’y a pas de quoi. Une infos pour une infos, c’est équitable », répondit l’étranger, sans s’émouvoir.
Voilà son repas terminé. Il vida ce qu’il restait de sa chope et se leva.
« Je suis un voyageur, voilà tout. Bonne soirée. »
Il chargea son sac sur ses larges épaules puis tourna les talons et quitta l’auberge. Le voilà disparut avec ses secrets. Kededric pouvait retourner aux siens. Rien ne semblait encore digne de retenir son intérêt dans la salle commune. Le guet avait mis de l’ordre et l’ambiance s’en retrouvait quelque peu dégradée. Cela ne durerait pas.

[Kededric]

Bizarre autant qu'étrange. Qui était cet homme ? Il cachait son jeu, c'était certain. La pure bonté d'âme n'expliquait pas la raison pour laquelle il avait averti Kededric de la véritable nature de l'anneau : il avait demandé une information en échange, certes mineure en apparence, mais ce n'était donc pas gratuit. Il aurait très bien pu mentir ou proposer une autre information...

L'assassin finit par hausser les épaules. Il en saurait peut-être davantage plus tard, s'il venait à le recroiser. En attendant, il se faisait tard, et la nuit ne serait pas de trop pour se détendre après avoir fréquenté dangereusement trop longtemps Orchandelle et son délicieux caractère.

Voyant que la salle commune se vidait de ses éléments perturbateurs ou intéressants, Kededric se retira lui aussi pour dormir du sommeil du juste.

hrp : si rien ne survient, Kededric se repose et mémorise les sortilèges suivants :

Niveau 0

• détection de la magie
• message
• sons illusoires
• lecture de la magie

Niveau 1

• charme-personne (X2)
• sommeil (X2)
• ventriloquie

Niveau 2

• invisibilité
• vent de murmures
• image-miroir
• détection faussée

Niveau 3

• dissipation de la magie
• suggestion
• état gazeux

Niveau 4

• invisibilité suprême
• peau de pierre (il emporte donc avec lui une des deux doses de poudre de diamant nécessaire pour lancer ce sortilège)

[Manfred]

Rien ne vint troubler la nuit de Kededric et il en fut de même lorsqu’il étudia son grimoire pour préparer des sorts bien utiles en ce jour de travail. Il s’était levé de bonne heure, devant se rendre chez l’artiste puis chez sa cible. Seulement voilà, alors qu’il prenait son petit déjeuné dans la salle commune, en compagnie d’autres clients matinaux, il ne put que remarquer la teneure des conversations. Il était question d’aurores boréales, à nouveau. Et apparemment ce genre de propos suscitaient moins de moqueries. Les navires arrivés pendant la nuit avaient largement diffusé cette rumeur qui en devenait presque inquiétante. Le phénomène aurait été constaté à proximité des terres impériales.
« Moi j’vous dit que c’est le Nécronomicon, affirma un des clients, un jeune au visage boutonneux. Y’a que des trucs bizarres qui se passent chez eux. Une expérience a dû mal tourner. On va tous finir changer en poulets si ça continu ! »
Gros éclats de dires. La suggestion était de nature à briser le sérieux du moment.

[Kededric]

Avec cette conversation aussi étrange au sujet de l'anneau maudit, Kededric en avait presque oublié ces histoires d'aurores boréales. La rumeur s'était déjà propagée... émanait-elle d'une seule personne ? Ou y avait-il réellement plusieurs témoins indépendants ? Les rumeurs avaient le chic pour démarrer d'un seul point et être suffisamment déformées et appropriées par ceux qui la propageaient pour donner l'impression que toute la cité avait vraiment vu ce phénomène se produire. Aussi l'assassin restait-il dubitatif face à cette conversation.

Le Nécronomicon... l'école de magie serait-elle derrière ? Possible. Ou, à tout le moins, les mages auraient-ils des réponses à ces rumeurs, si elles s'avéraient fondées. Mais Kededric avait d'autres choses à faire, à commencer par terminer son repas et se rendre ensuite chez son cher ami peintre...

Bien entendu, il garda la même apparence que la veille. Orchandelle n'était pas idiot, loin s'en fallait, et il ne devait pas prendre le risque de trop lui en montrer. L'assassin évolua d'un pas tranquille jusqu'à la demeure de l'artiste fou. Guilem l'y attendrait peut-être déjà.

hrp : en sus de son équipement habituel, Kededric a donc acheté un flacon d'éther sulfurique qu'il emporte avec lui ; c'est un anesthésiant relativement puissant.

[Taliesin]

Soirée délire au Luménien noyé

Les derniers temps s'étaient révélés difficiles pour le Luménien Noyé : il avait été le théâtre d'incidents aussi étranges que violents aboutissant, entre autres, à la disparition - ou à la mort - de plusieurs membres de son personnel ainsi qu'à un débarquement fort remarqué d'une escouade d'Appariteurs, comme l'on nommait les membres du service d'ordre de la terrible École du Necronomicon.
Et tout cela, ça n'était pas bon pour les affaires. Certes, l'établissement demeurait l'auberge la plus courue du port mais... sa réputation avait indéniablement pâti de ces péripéties.
Voilà pourquoi, cette année, son propriétaire avait décidé de mettre les petits plats dans les grands pour célébrer la Nuit des Esprits, fête mélandienne durant laquelle certains habitants aimaient à se déguiser en monstres tandis que les monstres véritables pouvaient abandonner leur discrétion coutumière pour s'aventurer dans les rues à visage découvert.
Le propriétaire, donc, avait décidé de mettre les petits plats dans les grands. Il avait ainsi élaboré un menu spécial - où citrouille et potiron occupaient une place de choix -, préparé des boissons spéciales - à base notamment de citrouille et de potiron -, disposé une décoration spéciale - comprenant... vous avez deviné, n'est-ce pas ? - et recruté des musiciens spéciaux - dont une citrouille et un potiron, si si, aussi étrange que cela puisse paraître. Bien évidemment, il n'avait pas manqué de faire de la publicité, inondant la ville, l'empire, sinon le monde entier d'une multitude de tracts, ce en espérant bien que les foules se déplaceraient en masse pour participer à l'événement en ses murs - et y dépenser moult argent.
A seulement quelques heures de l'ouverture des portes, les préparatifs battaient encore leur plein. Mais tout serait prêt à temps, il en était certain.

Les portes de la taverne seront ouvertes aux posteurs
le dimanche 30 octobre

[Kededric]

La journée avait été difficile pour Kededric. Un peintre fou l'avait poursuivi pour lui demander s'il ne voulait pas l'aider à tuer un lycanthrope et le disposer d'une manière "artistique" - pour lui, c'était davantage une atteinte au bon goût que de vouloir peindre un rat-garou - et il ne savait même plus exactement comment il s'était sorti de cette épineuse situation. Avait-il usé d'une bombinette ninja ? Peu probable, car il ignorait même jusqu'à l'existence d'un tel artéfact. S'était-il sauvé par la fenêtre, comme un amant surpris en mauvaise posture ? Là encore, c'était difficilement crédible, car la maison de l'artiste était barrée de planches à toutes ses ouvertures.

Tout cela était flou. Et cela n'avait pas l'air de s'améliorer : lors qu'il retournait au Luménien Noyé, comme de coutume, il entendait des rires et des cris de fausse épouvante issant de la porte. Une attaque ? Une beuverie ? Des points oranges lumineux se distinguaient au-devant de l'auberge. Dieux... les phénomènes magiques dont il avait été témoin plus tôt reprenaient ? Il avait presque envie de s'enfuir en courant, les yeux fermés et les mains sur les oreilles, en hurlant "Venez tous me frapper à mort, je veux mouriiiiiiiiir !". Mais il se retint.

Les points oranges, à mesure qu'il approchait, se révélaient être des... cucurbitacées qui dansaient en rythme. Le mauvais goût le poursuivait jusque dans ses pénates ! L'une des courges était façonnée pour prendre des traits humanoïdes, et elle avait une vague ressemblance avec l'empereur. Curieux... une autre faisait plus penser à un elfe (la couleur excepté, évidemment, quoique...). Les autres étaient toutes aussi affreuses. Toutes avaient des bougies dans le creux, et dardaient des rais lumineux dans toutes les directions tandis qu'elles se dandinaient sur un rythme frénétique. Y avait-il un magicien fou dans la salle ?

"Il ne manquerait plus qu'on me propose de prendre la direction d'un orphelinat, et la coupe serait pleine...", soupira l'assassin. Il sourit à cette idée démente. Peut-être qu'il y trouverait quand même son compte, en fait...

Il entra dans le Luménien Noyé, certain d'y trouver des convives avec trop de bras et de jambes pour être humanoïdes. Il esquiva de justesse un verre lancé d'il ne savait où, rempli d'une substance épaisse et orangée. De la soupe de potiron ? Du sang de goule coagulé ? Du jus d'orange ? Il décida qu'il valait mieux ne pas se poser la question.

Dedans, les cris et les rires continuaient de plus belle. Les convives, humanoïdes ou non, étaient déguisés, qui en vampire, qui en fantôme, qui en tro... non, là, c'était simplement un troll qui était nu. Il détourna les yeux et vit la décoration outrancière, les artistes déguisés jouant de la musique, les lampions aux couleurs criardes...

Kededric resta là, la bouche béante et les yeux dans le vague. Il murmura : "J'ai atteint les Neuf Enfers..."

[Asmodeus]

Une voix profonde mais posée, calme mais menaçante, en un mot une voix assurée se fit entendre juste dans l’embrasure de la porte, juste dans le dos de Kededric :

- C’est là une chose qui pourrait survenir dans un avenir très proche si vous ne vous écartez pas du passage.

Derrière l’encombrant gêneur – comme l’aurait volontiers qualifié le nouveau venu – se tenait un homme arborant un costume en tous points réaliste de momie. Non, pas d’une vulgaire momie : d’un seigneur momie. Car Asmodeus, par-dessus ses bandelettes caractéristiques, avait sorti la panoplie complète de ses atours : longue robe inestimable, bâton orné et même couronne. Les occasions de sortir en ville étaient bien trop rares pour ne pas en profiter et cela flattait son ego.

[Brutus]

(HRP:Bon aller c'est a mon tour,Et c'est Talianna qui s'y colle. )

<Quand on va rentrer a Hélonna et Lumenis,Messire Kyrone va m'entendre!"Une mission facile donnée par le grand fort de la cité mon amour,Certes dans la cité de Mélandis,Mais les officiers m'ont assuré que cela ne serait nullement plus dangereux que nécessaire.* *"Ben voyons!*><*La grande cité ou les divinités noires et leurs suppôts rêgnent en maitres absolus...Soit,une coquette somme d'argent a la clé...mais il aurait pu m'en parler avant d'accepter...Grmbl!Mais je l'aime trop pour réellement lui en vouloir...Après tout j'aurais moi même pu accepter la chose...>

C'est sur de telles pensées qu'une jeune elfe des bois encapuchonnée par une sorte de cape de voyage elfique a bordures argentées marche d'un pas sur a travers les ruelles de la sombre cité...Aller trouver deux des maitres espions de Lumenis,Leur parler,et recevoir leurs dernières observations,Et repartir pour Lumenis...sur le parchemin oui La mission semblait facile...Le seul petit soucis dans tout ça c'est que Mélandis est une cité ou les croyants de divinités vertueuses sont clairement des proies pour toute une meute de prédateurs aussi variée que divers...Et Kyrone est parti pour L'esplanade impériale aller voir le second maitre espion...Talianna étant partie rencontrer le premier qui vivait au port...Le rapport du maitre espion dans sa besace,La jeune amazone d'Eilistraée essaye de passer le plus inaperçue que possible a travers de pauvres hères et d'enfants qui semblent déguisés en créatures mortes vivantes et d'autres bizarreries...étrange coutume...Talianna avait entendue parler comme tous ceux de son clan qu'une soit disante fête des morts était chose commune tous les ans principalement du côté du Royaume d'Algarond...<Un peu de joie et de gaité dans cette cité aussi sombre que monolithique...>

Au détour d'une ruelle,La jeune femme elfique tombe alors sur un croisement de ruelles semble trôner une bien étrange Auberge fort étrangement décorée,S'approchant aussi étonnée que curieuse,L'amazone de la vierge noire découvre très étonnée toutes les décorations pour le moins pittoresque mais néenmoins originales et plutôt belles de la devanture...Avant de voir l'écriteau de l'auberge....<Au Luménien Noyé..*T T*...Fort acceuillant...Kyrone risque d'en avoir pour un moment hélas...Mieux vaut que je l'attende ici...Visiblement je me trouve assez prêt des quais.>Pense alors la jeune Thétyrienne qui vient a ouvrir la porte de l'auberge pour y pénétrer a l'intérieur...

Outre plusiers convives étrangement déguisés et un troll ou un ogre visiblement tout nu,Talianna n'aurait pu le dire tant elle détourna rapidement le regard devant ce spectacle plus qu'obscène pour son jeune regard d'elfette,Même les musiciens sont grimés...La décoration intérieure n'est pas en reste et a part un habitué visiblement hébété par ce qu'il voit et une sorte de...Momie?!!*Oo* qui visiblement essaye de forcer le passage,Il semblerait qu'ils ne soient que trois pour l'instant..Regardant tout au tour d'elle...L'amazone d'Eilistraée constate avec étonnement que cela ressemble a certaines des décorations déja rencontrés dans certaines des petites ruelles du port et des costumes portés par les enfants du port...

[Mortis]

Lorsqu'on lui avait parler de cette soirée costumée typé citrouille et mort-vivant, Mortis s'est dit :

- Les occasions de s'amuser ont été plutôt rares, autant en profiter ! Bon au moins j'ai pas trop à me fatiguer : Je suis déjà costumé...

En effet, tenue rouge sang clinquante avec doublure dorée, bottes noire, et un masque blanc arborant un large sourire inquiétant, oui il avait vraiment l'air d’être toujours habillé pour ce genre de festivité.

Le barde, avait passer un accord avec un mage pour le téléporter à la cité de Mélandis, arriva devant l'auberge au nom fort amusant : "le Lumenien Noyé"

- Ahahah ! Franchement qui a eu l'idée d'un nom pareil ?

Il pénétra dans établissement et lança :

- Je suppose qu'on m'attendait !

Regardant la salle il remarqua la décoration très "cirouille" de l’établissement, des musicien et choriste eux même très "citrouilles" il y avait déjà plusieurs clients présents notamment deux homme en plein discussion houleuse.

Il passa devant les deux hommes le premier visiblement très en joie d’être ici, l'autre déguisée en momie, costume d'un réalisme saisissant. Il lança une petite plaisanterie.

- Par Cyric ! Ce visage plein d'allégresse !

Au depressif, puis à la momie :

- Vous devriez prendre un peu plus soin de vous messire ! Je vous trouve un peu "Blême"...

[Brutus]

Talianna était a peine rentrée et avait fait deux trois pas vers la droite qu'un autre homme débarqua dans la taverne,Un homme étrange,Svelte vêtu de rouge sang avec une sorte de doublure dorée....Voici que ce dernier bien que portant un masque blanc a l'allure aussi étrange que Sinistre se mets a marcher d'un pas souple et sur et a faire un brin d'humour qui se veut sans doute sarcastique,Toujours est t'il que dans une cité inconnue et ou les suppôts du mal y font la loi,Talianna demeure un tantinet sur ses gardes pour l'instant,Qui sait?peut-être qu'il y a des personnes plutôt bonnes en cette cité...Du moins l'elfe des bois l'espère alors qu'elle se dirige vers le comptoir du patron...Demeurant toujours encapuchonnée,En une poignée d'instant,La voici au comptoir qui semble autant décoré que l'est le reste de l'auberge...a intervalle réguliers semble se trouver divers crânes humanoides ouverts avec a l'intérieur comme des insectes verts luisants mais qui ne semblent pas bouger et parfois de minuscules têtes de morts qui semblent faits de pâte,peut-être des confiseries pour enfants ainsi que les clients qui sait?

"Salutations messire,Que servez vous aujourd'hui je vous prie?"

Demanda la silouette encapuchonnée d'une voix féminine plutôt douce et polie.

[Louve]

Louve entra dans la taverne un peu contrainte et forcée. Depuis qu'elle était arrivée à Mélandis elle avait découvert une foultitude de gens étranges et tous plus ou moins fous les uns que les autres. Même si cela lui avait beaucoup plu certains lui faisaient un peu peur. Boniface lui avait dit que pour s'intégrer dans la cité du chaos il fallait qu'elle ... Comment ça déjà ? Socialise ... Qu'est-ce que c'était encore que ce gros mot là. En fait cela signifiait qu'elle allait devoir aller à la rencontre de ses concitoyens. Aller à la rencontre donc ne pas le mordre ou les tuer ... Leur .. parler !

Dubitative, elle était entrée dans le luménien noyé - il aurait été beaucoup plus appétissant frit que gorgé d'eau - et s'avança dans la taverne d'un pas décidé. Pour l'occasion, elle avait mis un nœud rose et une tenue de danseuse que l'infortunée propriétaire précédente ne réclamerait plus jamais.

Elle s'avança vers deux hommes dont l'odeur lui plaisait -dont l'un deux était un individu vêtu de rouge (bonne couleur de viande crue) - et engagea la conversation comme on lui avait appris.

"Alors, ça roxe ?"

[Brutus]

Le maitre tavernier conseilla a la jeune Elfe des bois l'une des boissons de circonstance...La"Douceur de la sorcière."Une pinte de jus de fruits de saisons brassés mais également et surtout étrangement fumeuse,Tout a la surprise de l'amazone d'Eilistraée,Cette dernière remercie le maitre des lieux et regarde son environement immédiat en buvant une solide gorgée de sa boisson...Visiblement l'homme a la robe rouge s'est visiblement fait accosté par une étrange jolie humaine...Rousse?Plutôt jolie...Talianna devait bien l'avouer...

Toujours est t'il que cette auberge avait une ambiance plutôt agréable dans une cité ou personne ne peut se dire totalement a l'abri...

[Mortis]

Il se retourna devant un charmant minois, une belle rousse venait de rentrer dans la taverne, il se détourna des deux hommes les laissant à leur dispute et entama ce qu'il estimait devenir une bien plus plaisante conversation.

- Depuis que vous êtes ici mademoiselle, très certainement ! Votre joli minois a t-il un nom ?

Un détail attira son attention un petit nœud rose dans les cheveux de la charmante rousse, il savait que remarquer ce genre de chose plaisait en générale à la femme qui s’était décider à porter ce genre d'accessoire.

- Oh mais c'est un bien joli nœud que vous avez là !