[Bâtiment] Le Bastion des Arts

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

La première répétition d'ensemble eut lieu quelques jours plus tard. Cela n'alla pas sans quelques incidents : un machiniste s'était entretemps blessé tandis qu'un acteur, malade comme d'un chien, dut se faire porter pâle, si bien qu'il fallut les remplacer au pied levé, comme il fallut procéder à de nombreux ajustements. Globalement, toutefois, cela se passa bien.
Compte tenu des emplois du temps de chacun, on ne pourrait réitérer l'opération que deux fois avant que la première représentation n'ait lieu. Il fallait espérer que cela suffirait mais... il y avait de quoi être optimiste.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Voilà qui était bien. Mais il fallait faire mieux, toujours mieux. Silmandel le pensa, parce qu’il voulait que la pièce soit la meilleure possible, mais il n’en dit rien. Il ne donnait des conseils qu’à Alexandre et encore uniquement lorsque c’était indispensable. Il prenait soin de lui ménager des moments de détentes pour qu’il puisse se changer l’esprit. L’elfe lui-même en avait besoin. Dès fois, il avait l’impression de répéter son texte lors de ses transes. Ses transformations étaient devenues si simples qu’il se demandait comment il avait pu avoir tant de difficulté au début. Hop, chat, hop hybride, hop, elfe ! Pas de stress, toujours autant d’enthousiasme. Ils touchaient au but !

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Les pauses étaient bienvenues pour Alexandre. Certes, il était acquis à la cause du théâtre, honoré d'avoir obtenu un rôle si important et bien décidé à donner le meilleur de lui-même. Cependant, la répétitivité du travail devenait pesante pour lui, sans compter que, même s'il s'affirmait, il n'était pas encore tout à fait à son aise avec le reste de la troupe.
L'avant-dernière répétition se déroula sans grande anicroche et, bientôt, ce fut la générale qui se profila à l'horizon. A son sujet, maître Presteplume informa les comédiens qu'il y aurait un public. Restreint, peut-être, mais un public tout de même. Il serait composé de certains de ses amis et de mécènes potentiels.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Silmandel se garda bien de mettre la pression à Alexandre. Maintenant que tous deux connaissaient leurs textes sur le bout des doigts, connaissaient le reste également, les attitudes, les enchaînements, il était possible d’un peu plus souffler. Il ne fallait pas être fatigué, ne pas avoir l’esprit encombré pour aborder cette ultime répétition qui, l’elfe le savait, était le premier test. Si mécènes il y avait, alors déjà se jouait l’avenir du théâtre. Une chance qu’il soit pour sa part imperméable au stress. Il avait hâte !

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Arriva enfin le jour fatidique de la générale.
La veille, Silmandel était retourné faire son rapport à la guilde : il avait trouvé un Fagin et une Clémentine parfaitement au courant de la date de cette répétition bien particulière. Peut-être cela signifiait-il quelque chose ?
Ce qui était certain, c'est qu'à quelques heures de l'événement, l'ambiance était électrique au sein du théâtre où était déjà présente une petite partie de la troupe. L'excitation montait progressivement, d'autant qu'une rumeur voulait que des esthètes aient proposé de fortes sommes d'argent à Presteplume pour siéger au sein du public dès ce soir-là...
Alexandre, lui, n'en menait vraiment pas large, quoiqu'il s'efforçât de n'en rien montrer.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Diantre, un grand moment était sur le point de commencer ! Le prélude indispensable au jour J. Silmandel ne stressait pas pour autant. L’heure n’était plus à réviser quoi que ce soit, mais à se changer les idées, à bavarder, à détendre l’atmosphère. Il était possible que Fagin et Clémentine soit présents, il trouva judicieux de glisser l’information à Alexandre pour qu’il n’ait pas la surprise au moment de monter sur scène. Il enroba ladite nouvelle avec force plaisanteries. Non, vraiment, il ne s’en faisait pas et pourtant, l’idée lui traversa bien l’esprit qu’il allait peut-être jouer sous forme hybride devant les yeux du chef de la guilde des voleurs. Allait-il comprendre ? Le risque existait, mais semblait futile face à l’importance de la pièce, aux enjeux présents, la vie de tout un théâtre.

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Les heures passaient, la tension montait...
Bientôt, il fallut se costumer, demeurer dans les quartiers des artistes, non loin du grand rideau rouge qui masquait la scène.
De l'autre côté, on entendait le bruit de multiples conversations.
Le public était là.
Alexandre, qui n'en avait que trop conscience, était au comble de la nervosité.
Enfin, il fallut prendre place.
Enfin, Maître Presteplume frappa les trois coups à l'aide de son brigadier.
Enfin, ce fut le lever de rideau, la découverte des spectateurs qui, peut-être plus nombreux qu'on ne s'y serait attendu pour une répétition, fut-ce la dernière, occupaient plusieurs rangées de fauteuils.
Un profond silence s'abattit...
Et la pièce débuta.
Et, dès lors, tout se passa comme sur des roulettes : pas de trou de mémoire, pas de fausse manœuvre, la machine parfaitement huilée et rôdée fonctionna à la perfection.
Le public ne s'y trompa pas qui, après que les actes se soient enchaînées incroyablement vite pour ceux qui les jouaient, applaudit à tout rompre.
Tandis que, comme il était coutume, Silmandel et ses compagnons le saluaient, il vit Fagin lui adresser un salut amical avant de s'esquiver discrètement en compagnie de Clémentine. Sans doute ne voulaient-ils pas attirer l'attention...

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Silmandel se sentit particulièrement joyeux à cette vision. La pièce en imposait, le premier test était remporté haut la main. Fagin et Clémentine en avaient été les témoins. Si le théâtre devait renaitre, ce serait ainsi que cela commencerait. Il y avait eu du monde, il y avait eu la pression du lever de rideau, pression que même l’elfe avait ressenti, lui et Alexandre savaient maintenant à quoi s’attendre et ils savaient que le défi était à leur portée. Encore quelques efforts et leur mission serait un succès. Ils pourraient se targuer d’avoir changé quelque chose de concret en ville. Pour le moment, détente ! Ils l’avaient bien mérité !

[Taliesin]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Les comédiens se réunirent dans ce qui leur tenait lieu de salle commune pour partager un verre et des commentaires sur la manière dont s'était déroulée la générale. Par superstition, l'on se gardait de crier victoire trop vite mais l'humeur était au beau fixe. Maître Presteplume les rejoignit un quart d'heure plus tard, accompagné de visiteurs de marque souhaitant féliciter personnellement les artistes - Iris, Silmandel et Alexandre reçurent plus qu'amplement leur lot de louanges.
Après une soirée joyeuse et une nuit paisible, ce fut enfin le jour J. Même si l'inquiétude étaient moindre, grâce aux excellents retours obtenus la veille, la tension restait palpable. Car le temps des répétitions était révolu : désormais, place aux représentations.

[Manfred]

[Quête : Association de bienfaiteurs]

Silmandel n’avait pas souvenir de s’être autant préparé pour un événement. Durant sa vie d’aventurier, ou plutôt, du temps du trio dont il faisait partie, il y avait certes eu des opérations complexes demandant recherches et planification, mais rien de comparable à cette pièce. Des jours et des jours à œuvrer pour ce jour-ci. Ils y étaient. Bien sûr, l’elfe se disait que ce ne serait pas tout ou rien, quoi que le fait que le théâtre reste ou non ouvert réduisait sensiblement le résultat à cela. La pièce pouvait plus ou moins marcher, les bénéfices pouvaient être plus ou moins importants. Le sorcier visait le succès total. Le groupe était animé de passion et c’était bien en cela que l’art était magnifique, que cette mission était exquise. Le Bastion des Arts se devait de retrouver ses lettres de noblesse !

[Taliesin]

[Événement : Représentation théâtrale]

Cela faisait des lustres que le Bastion des Arts n'avait pas connu pareille effervescence. Certes, depuis que son directeur avait reçu une aide inespérée lui permettant de monter ce qu'il fallait bien appeler la pièce de la dernière chance, le silence et la solitude qui s'étaient installés dans le vieil édifice n'avaient cessé de refluer, cédant la place à davantage de bruit, à davantage de vie. Mais même l'activité notable causée par les répétitions - par la générale en particulier - était sans commune mesure avec celle qui régnait en ce début de soirée.
La représentation avait beau ne pas débuter avant une heure, on se pressait déjà sur les marches du perron et dans le hall. Il faut dire que l'événement avait été largement publicisé : un établissement que l'on croyait condamné renaissant de ses cendres, une œuvre que l'on pensait impossible à mettre en scène - "Alix au Pays des Merveilles", de Carole Lewis - sur le point d'être donnée, il y avait de quoi attirer les passionnés de théâtre comme les amateurs d'événements mondains.
Rien d'étonnant, dès lors, à ce que du beau monde se trouve parmi la foule...

HRP : Citoyens de Melandis ou aventuriers de passage en notre belle cité, vous pouvez poster pour décrire l'arrivée de votre personnage ! Vous pouvez également interagir avec les autres PJ si vous le souhaitez.

[Asmodeus]

Asmodeus avait revêtu une tenue sobre mais d'un grand raffinement formée d'un pourpoint et de chausses assorties dans des tons de noir et d'argent. Pour tout bijou, il portait un précieux anneau qui achevait de le désigner comme faisant partie d'une classe sociale supérieure et lui octroyait l'apparence d'un jeune homme dans la force de l'âge. Une allure qui convenait fort mieux à ce genre de soirées mondaines dont il aimait profiter pour s'insinuer dans les rangs de la bonne société.

En prévision de l'événement qui faisait parler tout Melandis depuis au moins une veille, il s'était procuré une très bonne place en loge pour assister à la représentation et à ses à-côtés. Assuré d'y trouver son siège le moment venu, c'est d'un train de sénateur qu'Asmodeus fit son entrée parmi la foule bigarrée qui se pressait en ce soir de première représentation.

[Beodacia]

Beodacia avait suivit les instructions de sa mère, ce genre d’événement était l'occasion pour se montrer, et de se faire des relations au sein de la cité, cela pouvait être fort utile pour la nécromancienne que d'avoir quelques soutiens, même si sa mère préférait voir cela comme un moyen de promouvoir les affaires de la boutique familiale...

Elle s’était vêtue de manière noble, portant une longue robe noir et pourpre, une collerette dentelée noir, son habituel voile lui couvrait le visage. Elle portait une paire de gant pourpre et tenait un éventail dans sa main gauche. Rouge, son familier corbeau était posé sur son épaule.

La nécromancienne fit son arrivée devant le théâtre : c’était bondé, il faut dire que même elle qui évitait le contact avec les cloportes, avait finit par entendre l’écho de leur bourdonnement en parler. Par la suite sa mère l'avait suriner pour qu'elle y aille. Elle regarda l'air de rien la foule, cette masse grouillante d'insectes qui s’agglutinait tel des nécrophores sur un cadavre... Un sentiment de pitié et de mépris l'envahi.

Elle se décida donc de faire son chemin vers sa loge, elle avait préféré, promettre de l'aide supplémentaire à la boutique que de rester avec la masse, et avait donc payer d'avantage pour une place à l'abri et ou la vue serait plus dégagée. elle chercha des yeux des gens à l'apparente noblesse, richesse, ou influence : Quelques notables dont le visage ne lui était pas inconnus, des membres de grandes familles de la cité... pour eux aussi c’était l'occasion de se montrer, et d'intriguer lors de ce genre d’événement, Melandis était et restait une terre d'intrigues et de faux semblant après tout. Ces intrigues et ses faux-semblants plaisaient à Shar.

Elle remarqua aussi rapidement un homme visiblement assez jeune, à l'air grave, portant une tenue noire et argent. Celui ci avançait sans se presser vers l'entrée du Théâtre. Peut-être était-ce là l'occasion de nouer les premières relations, ou tout du moins de s'y essayer. Elle avança vers lui évitant la houle du flot de Melandiens impatients et lui adressa la parole :

- Je n'ai pas le plaisir de vous connaitre messire. Vous vous intéressez aux arts de la scène ?

[Claris de Corvimande]

Reuel de Corvimande, c'était de notoriété publique, avait épousé une barde. Était-elle déjà, au moment de leur union, aussi célèbre qu'elle l'avait été par la suite, ou bien n'avait-elle atteint cette notoriété qu'après être devenue la nouvelle Dame de Corvimande ? Les années ayant passés, les souvenirs divergeaient sur ce point ; mais quoiqu'il en soit, ses deux noms – celui à particule autant que l'autre – étaient, de nos jours, connus d'un nombre important de gens parmi ceux s'intéressant à la scène, que ce soit par sa pratique bardique qui n'avait pas cessé après ce mariage, ou par le mécénat auquel elle dédiait une partie du trésor familial. Aussi, lors d'événements artistiques majeurs, était-elle souvent parmi les invités, ou si ce n'était pas le cas, réservait-elle une place de choix.
Intriguée par ce qu'elle avait entendu de cette nouvelle pièce au Bastion des Arts, dame Boréalis Brandhimil de Corvimande était venue assister à la répétition générale (HRP : si ça ne dérange pas, hein) et en était ressortie suffisamment enthousiaste pour réserver une loge lors de la première représentation. Reuel lui-même était présent, assis à côté de son épouse, parvenant, comme à chaque soirée mondaine à laquelle il assistait, à ce que tout le monde remarque sa présence tout en pouvant jurer qu'il avait été on ne pouvait plus discret – vieille habitude des intrigues de cour.
Sur les deux autres sièges de la loge, deux jeunes gens aux cheveux noirs et courts, également sur leur trente-et-un. Pour quiconque ne connaissait pas intimement la famille, il s'agissait-là de leurs enfants : un frère et une sœur, semblait-il, qui devaient être d'âges très proches, sinon jumeaux. Pour les quelques personnes les mieux informées, il s'agissait en fait de leur fille unique, habillée comme à son habitude à la garçonne, et de la demoiselle de compagnie de cette dernière, sur laquelle Claris se débarrassait volontiers des robes que l'on cherchait à lui imposer.
Cette légère mystification – amplifiée par le maquillage de la demoiselle, qui accentuait sa ressemblance avec les membres de la véritable famille – était un arrangement de longue date entre parents et enfant : il permettait à Claris d'apprécier ce type de sorties bien davantage qu'il n'en aurait été le cas sous la contrainte de porter personnellement la robe, sans pour autant que les personnes chagrines s'attendant à trouver une demoiselle de Corvimande aux côtés de ses parents ne s'offusquent de ses habitudes vestimentaires.
Et pour l'heure, ces quatre personnes attendaient donc de concert dans la loge que la représentation veuille bien commencer.

[Asmodeus]

Asmodeus ne changea en rien sa démarche lorsqu'il fut abordé par une inconnue arborant des atours... intéressants. Il se contenta de tourner la tête dans sa direction avec un grand flegme et de la détailler du regard pendant de longues et inquisitrices secondes. Son regard bleu paraissait presque trop intense pour appartenir au jeune homme que tout le reste de son apparence désignait. Il semblait avoir vu beaucoup plus de choses que ne l'aurait pu quelqu'un de son âge. Sa voix aussi, quand il se décida à répondre à la question, véhiculait une sagesse qui ne semblait pas appartenir au monde des cloportes intrigants :

- Tous les arts sont dignes d'intérêt même si certains le sont davantage que d'autres. Celui-ci a le mérite d'attirer des personnes auxquelles les personnes avisées peuvent être susceptibles de s'intéresser.

[Beodacia]

Sans doute le goût de l'ostentation de la nécromancienne avait parlé au moment du choix de sa tenue, toujours est-il que l'homme semblait bien étrange : "hors du temps" et "sans age" était les mots qui lui venait pour le décrire...

- N'est ce pas ? Il est vrai que quelques personnes ici sont des mécènes et des amateurs d'arts... mais pas toujours scéniques...

Beodacia comprit donc que visiblement lui aussi était venu pour la même chose qu'elle : se faire des relations. Rouge s'exclama de sa voix criarde :

- *croa* Intéressante perspective ma foi !

Elle caressa le dessus de la tête de son familier, le lugubre volatile aimait parfois faire des commentaires ou des interventions au gré des situations, et c’était là un moyen de le calmer et de lui faire fermer son bec.

Beodacia vit une noble famille approcher à son tour pour rejoindre les abords du théâtre, des cheveux corbeau ? Elle ne connaissait que peu les noms de ces familles nobles, un tort sans doute, elle connaissait au moins ceux des plus importantes, celles qui contrôlaient les grandes institutions de la ville, comme les Boissuaire qui dirigeaient l’École du Necronomicon. Cette famille là elle ne les connaissait que de vue, ce qui ne voulait pas dire qu'il n’était pas influent, sur une terre d'intrigue la discrétion est parfois synonyme de puissance.

La nécromancienne, se dit qu'il était opportun de se présenter à l'homme qu'elle avait interpeller, c’était là, la moindre des politesse.

- Beodacia Sangd'encre, et avec qui ai je le plaisir de converser ?

Dit-elle, en faisait une légère révérence.

[Asmodeus]

Le regard d'Asmodeus ne perdait rien des mouvements qui se tramaient un peu partout dans le hall de l'établissement. Ses yeux sondaient et analysaient les attitudes, les regroupements, les personnes se faisant voir ostensiblement ou se faufilant plus discrètement. Il y avait ici, ce soir, des membres éminents de certaines des familles les plus influentes de toute la cité voire bien au-delà. Il n'était pas encore capable de mettre un nom sur le visage de la plupart mais il était ici pour observer, pour apprendre, pour ne s'aliéner quiconque. Il répondit donc poliment à la sollicitation de présentation de sa première interlocutrice de la soirée :

- C'est un oiseau bien intelligent que vous avez là, Dame Sangd'encre. Pour répondre à votre question, vous avez affaire au Seigneur Asmodeus.

[Ailyn]

Ashana avait toujours apprécié le théâtre comme il se devait : un avant goût de ce qu'on pouvait se donner de représentation dans ce que beaucoup de gens appelaient "la vraie vie". Le véritable péché n'était-il pas de ne pas profiter de ses atouts ? Le mensonge, la duperie, l'artifice... Voilà qui avait tout de même beaucoup d'importance dans la vie des "hautes personnes" de Mélandis. Et voilà pourquoi elle était là ce soir : si son clergé espérait pouvoir reprendre le contrôle de la cité, il était de bon ton de se mêler à cette soit disant haute populace... Et pourtant si faible. Tout aussi faible que les simples d'esprits qui viendraient aussi d'ailleurs.

Ce soir là, Ashana avait fait quelques efforts pour paraître des plus chatoyantes à l'égard de ses potentiels interlocuteurs : elle portait une tenue de velours noir et de dentelle, avec un manteau conçu dans la même matière, dans lequel dormait, dans l'une des poches intérieures, son petit familier. Pour l'heure, il ne bougeait pas, et cela l'arrangeait. Elle n'avait pas besoin d'être gênée au cours de cette exploration qui, sur le papier, ne lui plaisait guère.
Mais la nécessité était là : Baine devait revenir au pouvoir, et tous les moyens étaient bons.
Aussi n'avait-elle pas rabattu sa capuche sur sa tête.
Ses cheveux rouge flamboyant étaient noués en un chignon assez lâche, et elle avait pris soin de laisser une imposante mèche camoufler son œil rouge sang, de manière à ne laisser visible que le bleu.
Un très fin médaillon d'argent à l'effigie de Baine était suspendu à son cou.

La jeune prêtresse monta tranquillement les marches du théâtre et aperçut une jeune femme séduisante et un jeune homme étrange, qui lui faisait... une drôle d'impression qu'elle ne savait définir. Voilà une excellente approche pour commencer la soirée, et puis, une bonne façon de se faire connaître rapidement.

Elle les rejoignit et lança avec une amabilité certaine :

"Salutations, ma Dame, Messire."

Elle fit un geste désinvolte de la main :

"Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde ce soir..."

[Aramus Korvin]

A a peine 12 pas de distance d'Ashana se trouvait un robuste jeune homme en tenue de petite noblesse de couleur bleu foncé,portant une cape de voyage ouvragé et portant a la ceinture son épée a une main a la manière des nobles,Le jeune humain malgré une stature imposante est blond coupé court avec une fine barbe taillée...et sur le côté droit de son visage qui lui couvre une partie de celui ci,un Tatouage de piété envers le Tyran suprême...dans cette sombre cité,Il valait mieux être sur ses gardes et Aramus Korvin l'avait rapidement appris...Mais Mélandis n'était guère différante de sa Melvaunt Natale...juste située en plein millieu d'un désert,Le premier cercle des prêtres du clergé de Baine avait entendu parler de cette représentation de la dernière chance...Quoi de mieux d'y envoyer un ou deux émissaires?

Toujours était t'il que dans une guèrre secrète entre plusiers dévôts de divinités antagonistes,L'occasion était souvent belle et parfaite pour éliminer des adversaires comme de les discréditer...Dame Ashana était une cible,Comme d'autres qui l'étaient potentiellement pour eux...

Tandis que la prêtresse de Baine s'avance sans mal vers un jeune couple,Le croisé était de son côté acosté par un homme d'une certaine stature.

"Bien le bonsoir jeune sire,Il y a décidément plus de monde que je l'aurais imaginer pour une représentation de la dernière chance."

"Bonsoir,Effectivement...Je ne suis pas vraiment au fait de cet endroit,mais peut-être pourriez vous m'en dire davantage?"

"Certainement jeune sire,Mais certainement!"

S'échangèrent l'homme et le croisé Bainite qui garde un oeil protecteur vers sa coreligionnaire....

[Beodacia]

Asmodeus hein ? Encor un nom qu'elle ne connaissait pas. Peu importe c’était l’occasion d'en apprendre plus :

- Les corbeaux sont des volatiles intelligents, et c'est le propre des familiers que de d'avoir de l'esprit et de connaitre la langue de leur maitre. Mais peut-être que je dis cela à quelqu’un qui connait déjà tout de cela ? Donc voici Rouge.

Utilisant son éventail pour masquer ses lèvres, elle fit un aparte :

- Je ne voudrais pas qu'il se vexe.

Le corbeau entendant son non, eu une réaction de prestance, gonfla sa poitrine, et leva les ailes en l'air :

- *Croa* *Croa* Oui ! Rouge tel est mon nom ! Craignez ma toute puissance !

La Nécromancienne se retint de rire. C'est à ce moment qu'une femme fit son apparition, la regardant de bas en haut derrière son voile, Beodacia remarqua le petit médaillon avec le symbole de Baine. Elle était suivi par un grand gaillard avec un tatouage sur le visage en pleine discussion avec un autre homme. Des fanatiques du Tyran ? Était-ce si étonnant de voir des membres de congrégations religieuses faire leur apparition dans ce genre de mondanité ? Certes pas... c'est pour eux aussi l'occasion de se faire des relations, les églises étaient souvent des coteries comme les autres dans ce genre de situation.

Elle répondit aimablement, avec un sourire en coin.

-Tiens de nouveaux arrivants ? En effet, c'est une occasion de se montrer pour nombre de personnes présentes ici, même pour les plus... médiocres ? Après tout cas il m’étonnerai qu'ils soient tous admirateurs des arts de la scène.

Au terme "médiocre", elle désigna du regard les cloportes, qui grouillaient toujours à proximité.

[Asmodeus]

Asmodeus avait un peu perdu l'habitude d'être entouré de plus d'un interlocuteur - un effet secondaire de l'isolement - mais il fit bonne figure pour saluer élégamment la nouvelle venue en en profitant pour éluder la question de sa première interlocutrice : après tout, il n'était ici qu'un jeune humain négociant d'art. Il tourna son regard bleu intense vers Ashana et répondit d'un ton calme :

- Oui, il y a foule ce soir mais la plupart des spectateurs ne présentent pas le moindre intérêt : comme en toute chose, il faut s'armer de patience pour déceler les joyaux au milieu des breloques.

[Ailyn]

Un sourire étira les lèvres peintes en rouge d'Ashana, et comme d'ordinaire, sans jamais faire transparaître une once de joie à son regard, ou tout du moins, à l'oeil bleu visible par ses interlocuteurs.

"Mais quelle finesse, ma Dame, Messire, vous m'impressionnez !"

Elle se tourna vers la cohue de personnes qui se bousculaient pour accéder à des places bas de gamme. Elle avait bien évidemment, plus tôt dans la journée, envoyé un serviteur du temple lui réserver une place de choix.

"Non, je ne crois pas qu'ils soient tous amateurs de théâtre, non... il y a en ce qui me concerne, de nombreuses choses que j'apprécie énormément au théâtre, et que je ne retrouve dans un aucun autre art."

Elle s'interrompit doucement, laissant bruisser sa voix comme un froissement d'aile.

[Asmodeus]

Asmodeus rebondit sur ces paroles pour ajouter d'un ton empreint de mépris à l'égard des spectateurs ignorants :

- Ils s'imaginent tous pouvoir jouer un rôle qui ne leur est pas destiné. Ils frissonnent à l'idée de se sentir quelqu'un d'autre, de s'imaginer tous puissants l'espace d'une représentation. Mais ils ne font que vivre leurs rêves par procuration. Les vrais puissants ne se donnent pas en spectacle devant la foule. Ils usent de leur art dans les coulisses de la vraie vie, là où leurs décisions ont une vraie importance.

[Louve]

Pendant qu'Asmodeus parlait, une silhouette encapuchonnée entra dans le théâtre. Louve ne se sentait pas vraiment à son aise dans ce genre d'endroit. A dire vrai, c'était la curiosité qui l'avait poussée. Pour la première fois, elle avait entendu parler de ... théâtre ? On lui avait dit que c'était divertissant. Elle ne savait pas vraiment à quoi s'en tenir. Elle regarda avec défiance les autres personnes présentes avant de se débarrasser de sa cape révélant ainsi sa chevelure rousse et sa silhouette nerveuse.

Elle croisa les bras comme si on pouvait lui chercher noise et chercha l'endroit où elle se sentirait le mieux pour profiter du spectacle.

[Beodacia]

Beodacia acquiesça aux propos du seigneur Asmodeus et se permit d'ajouter un peu de fiel :

- N'est ce pas ? Remarquez que pour pareille comédie le théâtre est un lieu fort bien choisi !

Elle ricana à son trait d'esprit, les bons étaient d’après les dires une chose appréciée dans les milieux mondains, Beodacia s'y essayait donc.

Un coup de vent attirant son regard, elle vit qu'une silhouette encapuchonnée fit son entrée dans le théâtre et arrivée à proximité, les regardait avec défiance amusante, cette silhouette se révélait être une jeune rousse. La nécromancienne la toisa, Joli minois malgré un tempérament sauvage, ceci lui fit grincé des dents...

[Ailyn]

Ashana éclata de rire à la remarque de Béodacia. Quelle conversation stimulante ! Lors de ses dernières missions, elle n'avait pas eu l'occasion d'échanger autant de traits d'esprit. Elle ne manqua évidemment pas d'apercevoir le trajet du regard de Béodacia et observa à la dérobée la jeune femme qui venait d'entrer dans le théâtre. Pour ce qu'elle pouvait en juger, cette personne ne semblait décidément pas à sa place.
Malgré des cheveux roux qui entraient presque en concurrence avec la propre chevelure rouge de la prêtresse, son regard n'était ni celui du bas peuple, ni celui d'une personne de l'élite. Un cas intéressant, à tout le moins...

Elle attira discrètement l'attention d'Aramus avant de se tourner vers ses interlocuteurs :

"Connaissez-vous cette jeune personne ? Elle semble pour le moins... curieuse."

[Asmodeus]

Asmodeus avait porté son attention sur la même personne que les deux femmes qui partageaient sa conversation. Il avait tout de suite noté à quel point elle semblait hésitante, comme si c'était la première fois qu'elle se rendait dans ce théâtre. Du reste, c'était certainement le cas de la plupart des spectateurs du soir ce qui ne le renseignait guère sur cette rousse. En tous cas, il était à peu près certain de n'avoir jamais croisé sa route et il répondit d'un signe de dénégation sincère à Ashana.

[Kededric]

En provenance du Luménien Noyé

Rasé de frais, vêtu de ses habits les plus cossus, Kededric s'en venait de son auberge préférée. La journée n'avait pas été trop longue pour reprendre ses esprits, se sustenter afin de retrouver assez d'énergie pour tenir debout, et surtout, laisser passer son amertume de la veille. Cet échec cuisant, ce revers humiliant... lui laissait une impression de découragement qu'il n'avait pas connue depuis bien longtemps. Trop habitué à ce que les choses se déroulassent comme il l'entendait, il n'avait pas pris garde à l'éventualité d'un faux-pas, d'une erreur, d'un retard... et il avait péché par excès de confiance. Et, avec le décès prématuré du marchand qu'il escomptait interroger, ses pistes possibles ne se comptaient plus que sur les doigts d'une main... et encore, une main qui ne disposait plus de ses cinq doigts originels.

Cependant, il s'était retrouvé une contenance. Il savait qu'il rencontrerait bien quelqu'un, au bastion des arts, qu'il connaissait, et avec qui il pourrait deviser afin de se changer les idées. Et puis, l'annonce d'une pièce jouée ici-même était toujours un événement, car les représentations se faisaient rares. Et quand elles avaient lieu, elles étaient d'un ennui abyssal, la censure n'ayant que trop frappé, récemment. L'assassin était donc plein d'espoir face à cette pièce, Alix au Pays des Merveilles, dont la folie ambiante était exquise à savourer, et dans laquelle on se perdait si aisément, selon les rumeurs.

En arrivant sur les lieux du théâtre, Kededric put constater qu'il n'était pas le seul à beaucoup attendre de cette pièce...

[Aramus Korvin]

De son côté,Aramus avait pris poliement congé du noble avec qui il conversait pour rejoindre Sa coreligionnaire qui était en discution avec deux autres individus,Une dame et un...homme?C'était une soirée mondaine certes mais pour le croisé il fallait demeurer prudent surtout avec une autre femme rousse qui était arrivée,Fort jolie certes,mais a sa carrure,Le croisé en était a peu prêt certain qu'elle devait être une guerrière pour le moins vive...A surveiller de prêt...peut-être une cultiste antagoniste...

"Sire..Dame,*Aramus salut de la tête et de façon respectueuse Asmodeus comme Béodacia.*Il semblerait que la population de la cité s'entremèle en une cour pour le moins contre nature...Mais c'est chose relativement commune quand un événement de cette nature arrive...Je l'ai vu a Melvaunt comme a Château Zenthil..."

Dit alors le croisé Bainite dont le regard montre un mépris assez typique des nobles de petite noblesse envers les membres du bas peuple étant de ça et la a travers les gradins...Malgré tout,Le puissant jeune homme garde un oeil observateur sur l'étrange rousse...

[Louve]

Louve sentit plusieurs regards peser sur elle. Loin de se faire toute petite, elle redressa fièrement les épaules et sourit crânement en direction des yeux indiscrets. Qu'ils viennent se frotter à elle et il y aurait de l'animation en plus ce soir. Elle entendit souffler autour d'elle que la pièce s'intitulait "Alix aux pays des merveilles" ... Alix ... Son nouveau nom. De quoi cette fiction pouvait-elle bien parler ? Elle se sentait curieuse.

Elle ne connaissait rien du théâtre et de ses illusions. Mais depuis toute petite, elle avait su manifester de la curiosité pour l'inconnu. Là, elle était servie. Elle se tourna vers les autres spectateurs et les observa à son tour histoire de voir qu'elle attitude ils adoptaient histoire de se fondre dans la masse.