[Lieu] Commanderie de l'Ordre de la Rose Rubis d'Antelucas

[Althéa]

Cette fois, l'esprit s'exclama et elle se rendit compte qu'elle l'avait mis en colère.

"Mon manoir est ce qu'il y a de mieux pour des enfants ! Comment pouvez-vous prétendre le contraire ? Vous êtes vile et jalouse."

La voix semblait s'être rapprochée mais il était difficile de percevoir où l'esprit se trouvait exactement à cause de l'écho. Il poursuivit.

"Vous aussi pourriez avoir une place auprès de moi. Vous ne manqueriez plus de rien et vous seriez reconnue éternellement pour tous vos mérites."

Plus près d'elle, elle entendit Maelys bouger sur sa droite et se rapprocher d'elle dans l'obscurité.

[Chandara]

Tout en s'inquiétant du mouvement de Maelys - la paladine ayant peur que l'esprit s'en prenne à son alliée - Chandara répondit avec conviction pour bien montrer à l'esprit qu'elle n'avait pas peur de l'affronter :

- Vous n'avez rien à me proposer : j'ai tout ce que j'aurais jamais pu désirer auprès de ma Dame bienveillante. Et c'est pour elle que je me bats. Pour ramener vers elle les pauvres âmes que vous tenez captives dans ce morne enfer. Venez maintenant vous battre si vous avez une once de courage ! Vous ne pourrez pas éternellement vous cacher dans les ombres : la lumière les dissipe aisément.

Elle n'était pas tout à fait aussi confiante qu'elle tentait de l'afficher mais elle cherchait avant tout à rassurer Maelys tout comme elle-même. Et elle espérait secrètement prévenir le garçon qu'elle était venue libérer s'il était à portée. Pour qu'il tienne bon et peut-être se manifeste pour la guider jusqu'à lui.

[Althéa]

La voix reprit un peu plus forte.

"Mais je ne me cache pas. Je ne suis nulle part et partout à la fois. Peut-être suis-je juste devant vous et vous ne me voyez pas."

En effet, il sembla à Chandara que l'obscurité n'était pas naturelle. Au contraire, elle semblait presque organique et semblait respirer. Et pire encore, elle semblait être en train de se rapprocher d'elle petit à petit.

[Chandara]

Il y avait de quoi angoisser d'autant que cela évoquait la tendance claustrophobe dont la paladine n'avait pu se départir qu'en rejoignant la lumière et la protection de sa déesse. Mais l'influence de cette dernière était bien plus faible en ce lieu sinistre et hors des plans et l'impression d'être étouffée par la haine et la méchanceté de cet esprit retors était maintenant omniprésente.

Sentant la panique la guetter, Chandara se redressa et se força à sourire pour affronter le danger la tête haute, comme Sire Imlerith le lui avait enseigné : la confiance en soi était surtout affaire de conviction disait-il. Elle aurait aimé bénéficier de la même assurance en cet instant critique.

[Althéa]

Presque sereine, elle vit l'ombre s'agrandir assez pour occulter la totalité du couloir en face d'elle et se rapprocher encore par petits filaments de ténèbres qui s'étiraient vers elle. La paladine fut assez près pour apercevoir les visages d'enfants, bouche hurlante greffés à elle et qui tentaient de s'en détacher. Elle reconnut même celui de la vieille folle qu'elle avait tué sans le vouloir et celui de son fils.

Tout près d'elle, elle entendit Maelys étouffer un hurlement.

[Chandara]

Chandara tourna brièvement son regard vers Maelys pour se porter à son secours si elle subissait une attaque. Mais elle ne pouvait pas vraiment se distraire de cette apparition aussi horrible que fascinante. De cet amalgame impie qui insultait son idéal, tout ce pourquoi elle consacrait sa vie.

La paladine était prête à se battre, que ce soit pour défendre son amie ou pour mettre fin à cette abomination qui retenait prisonnières tant d'âmes innocentes. Elle n'avait plus de doute sur ce que sa déesse attendait d'elle et sur la mission que lui avait confié son supérieur.

[Althéa]

Maelys n'était pas attaquée mais terrée dans un coin, elle semblait incapable d'effectuer le moindre mouvement. Chandara se retrouvait donc seule face au monstre ou tout du moins temporairement. L'esprit quant à lui se rapprochait inexorablement et les visages des malheureux qu'il avait ingérés poussaient des cris muets.

Dans le même temps, elle sentit une immense vague de tristesse affleurer dans son esprit, menaçant de tout envahir en chassant tout ce qu'elle avait de plus heureux. Il fallait de toute urgence qu'elle s'accroche aux souvenirs les plus précieux.

[Chandara]

Et, dans cette urgence, la jeune paladine se raccrocha à toute force à son plus grand motif d'espoir et de bonheur sur cette terre. Elle avait conscience de s'exposer et de se rendre vulnérable vis-à-vis de l'horreur à laquelle elle faisait face mais elle avait besoin d'évoquer ces souvenirs : ceux qu'elle partageait avec le jeune homme qui avait ravi son cœur et lui avait ouvert les portes d'un monde d'amour. Arthur représentait pour elle l'exact contraire de cet être qui se nourrissait du désespoir des plus faibles. Il était généreux et touchant, plein d'abnégation et de tendresse. Il était ce dont elle avait le plus besoin en ce moment crucial pour retrouver le courage de résister, de se battre. De prendre les devants pour attaquer cette chose abjecte avant qu'elle ne l'absorbe.

[Althéa]

Chandara sentit une immense douleur envahir son crâne comme si l'esprit tentait d'entrer en force. Elle sentit qu'il tentait d'attaquer de nouveau ses souvenirs pour les faire disparaître, les annihiler de son cœur pour faire d'elle une coquille serviable et vide, totalement soumise.

Il allait falloir qu'elle lutte, qu'elle appelle d'autres souvenirs pour ne pas vaciller. D'autres passages, d'autres images pour repousser l'ombre qui grandissait, sinon, elle se perdrait.

[Chandara]

La jeune femme se cramponna à toute force à ses précieux souvenirs dès qu'elle fut assez remise du choc initial pour comprendre les intentions de l'esprit maléfique : elle n'avait aucune intention de se les faire voler par cette immondice, de céder la moindre parcelle d'émotion et de plénitude que lui procuraient ces quelques bribes de vie, ces moments heureux. Elle redressa la tête en tentant d'ignorer la migraine atroce qu'elle subissait.

Elle évoqua la tendresse que lui avait manifesté Arthur alors qu'elle s'était retrouvée piégée par l'éboulement du temple Loviate. Une chose amenant l'autre, elle pensa irrémédiablement au baiser qu'ils avaient alors partagé. Elle se sentit rougir alors que le flot des émotions toujours vivace s'emparait de ses sens. Elle ne chercha pas à les repousser : Sire Imlerith lui avait enseigné à s'en servir pour se sublimer et elle comprenait enfin la signification de son enseignement : les paladins de son ordre préservaient la beauté et les nobles sentiments d'autant plus qu'ils étaient capables de les expérimenter. Et d''autant mieux qu'ils se laissaient habiter par eux.

[Althéa]

Mais l'ombre poussait encore, tentait de s'emparer des sensations, des sentiments. Il allait falloir qu'elle se batte encore plus, avec d'autres souvenirs. Il fallait que Chandara se cramponne encore plus.

A coté d'elle, Maelys était tombée par terre et se tenait la tête en hurlant. Si elle voulait l'aider, la paladine devait continuer le combat. Sa tête l'élançait plus que tout. Elle sentit un filet de sang couler de son nez. Mais elle était toujours vivante. Et Sunie savait qu'elle avait d'autres images en mémoires pour faire revenir la lumière contre les ténèbres.

[Chandara]

La jeune femme était désolée pour Maelys et songea un moment à voler à son secours mais la seule façon d'y parvenir était de combattre l'esprit frontalement, de l'occuper et de l'affaiblir suffisamment pour la détourner d'elle. Chandara agrippa le médaillon symbolisant sa déesse, cadeau de son intronisation au sein de son ordre. Cela lui permettait de s'accrocher encore plus efficacement à ses souvenirs récents et heureux et d'évoquer l'état d'euphorie qui avait été le sien dès le premier jour où elle était arrivée à la Commanderie. Outre le fait qu'il s'agissait d'un endroit idyllique, on l'avait immédiatement accueillie et fait sentir qu'elle faisait partie de la confrérie.

[Althéa]

Chandara sentit alors que l'ombre dans sa tête diminuait sensiblement. Mais il allait falloir combattre encore un peu pour la chasser de son esprit. Son corps tout entier lui faisait mal comme malmené par un effort intense.

Elle remarqua alors qu'une lumière cristaline sortait de ses mains et commençait à repousser les ténèbres.

[Chandara]

Chandara ne fut pas peu surprise de ce phénomène mais ne tarda pas à y voir un signe de l'approbation de sa déesse. Cette conviction - plus encore que le résultat qu'elle constatait - l'encouragea à redoubler d'efforts, à invoquer des pensées positives qui étaient au cœur de la foi qu'elle avait embrassée. Elle se convainquit que, même en ces terres désolées et impies, elle n'était pas seule. Elle ne le serait jamais plus maintenant qu'elle servait une déesse aussi aimante que Sunie et qu'elle avait intégré un ordre fraternel dont elle était la représentante où qu'elle mette les pieds.

[Althéa]

Elle sentit la chaleur l'envahir de nouveau puis sentit une multitude de présences autour d'elle. Dans l'obscurité, le monstre hurlait. Si Chandara risquait un oeil, elle verrait les petits visages se détacher de lui pour venir former un halo de lumière autour d'elle. Elle fut témoin de souvenirs qui ne lui appartenaient pas. De la lumière, des rires, des câlins, des jeux ... Autant de sources d'émerveillement.

La paladine sentit alors la présence obscure quitter son esprit. A présent, c'était à elle d'attaquer.

[Chandara]

Il n'était plus temps de tergiverser : Chandara avait une connaissance instinctive de la dynamique des combats et elle sut que le moment était venu de saisir pleinement sa chance. Pressant son avantage, la jeune paladine brandit le symbole de sa déesse et se mit à tournoyer autour de la présence répugnante de son ennemi pour le frapper et le frapper encore, dans une danse virevoltante aussi belle que mortelle. Elle pointait et abattait son épée avec toute la force de sa volonté maintenant qu'elle ne craignait plus de blesser les âmes des enfants qu'elle avait juré de défendre. Elle le devait aussi à la promesse qu'elle avait faite à Maelys. Elle connaissait son rôle : blesser et affaiblir l'esprit pour permettre à son amie de l'emprisonner et de le sceller dans ses étranges fioles.

[Althéa]

Mais même affaibli, le monstre ne souhaitait pas mourir. Il prit l'apparence d'un immense chevalier noir armé d'une masse d'arme. Il brandit son arme mortelle au dessus de la paladine à présent toute auréolée de lumière.

Maintenant, il n'avait plus rien à perdre car pour eux d'eux l'enjeu était de tuer ou d'être tué. Derrière elle, elle entendit Maelys se redresser en faisant tinter ses fioles de verre. Elle avait survécu et la paladine n'était pas étrangère à ce fait.

[Chandara]

Cette excellente nouvelle lui apporta une bouffée de soulagement mais la paladine ne pouvait pas se laisser aller à ce sentiment alors que l'horreur indicible qui lui faisait face allait donner le tout pour le tout. La jeune femme savait qu'elle ne pourrait pas parer ni même encaisser les charges violentes du chevalier qui lui faisait face. Elle entreprit donc de jouer sur son agilité et sa capacité à esquiver tout en captivant l'attention de l'esprit. Désormais, c'était une lutte à mort qui s'était engagée mais aussi un travail d'équipe : elle devait occuper le monstre et continuer de l'affaiblir autant qu'elle le pouvait pour laisser une ouverture à Maelys.

[Althéa]

L''esprit semblait ne pas avoir remarqué Maelys. En effet, il semblait concentrer ses charges sur la paladine. Par chance, il était lent mais Chandara savait qu'elle risquait d'être sérieusement blessée s'il l'atteignait ne serait-ce qu'une fois. Et il ne semblait pas s'essouffler. Par contre, la jeune femme parvint à le toucher une fois. Presque aussitôt, une lumière vive s'infiltra dans la plaie. Le chevalier noir émit une plainte et presque aussitôt recommença à frapper.

Mais la plaie lumineuse ne semblait pas vouloir se refermer et elle avait l'air de le gêner considérablement.

[Chandara]

Galvanisée par ce premier succès symbolique, la paladine redoubla d’efforts et d’attention pour continuer à captiver toute l’attention de la créature. C’était l’un des grands avantages des Sunites qu’elle entendait mettre à profit. Cela laissait pour le moment tout loisir à Maelys pour mener son rituel de capture et elle ne se priverait pas, personnellement, de blesser à nouveau l’esprit si une nouvelle ouverture se présentait.

Combattre dans le style si particulier de son ordre lui devenait de plus en plus naturel et avec l’aisance venait la grâce, ultime récompense pour le travail acharné qu’elle avait livré pendant des semaines d’entraînements réguliers et rigoureux.

[Althéa]

Le chevalier continuait de frapper. Dans sa blessure, la lumière s'intensifiait. Il allait plus lentement et Chandara parvint à le toucher une deuxième fois puis une troisième. Le spectre finit par tomber à genoux. Le moment était venu de porter le coup de grâce.

Derrière elle, elle entendit Maelys lui souffler.

"Je suis prête, c'est à toi de jouer maintenant."

[Chandara]

Chandara était dans un état second, partage entre épuisement dû à la lutte physique et psychique qu'elle menait maintenant depuis de longues minutes et euphorie gagnée par l'enchaînement de mouvements fluides et gracieux qui avaient plu à sa déesse au point de lui valoir quelques succès dans le combat qui l'opposait au démon. Flairant un piège lorsqu'elle vit ce dernier tomber, elle ne se précipita pas mais ne tergiversa pas non plus avant de brandir le pendentif de sa déesse d'une main et d'asséner un coup d'estoc au niveau de la tête de son adversaire. L'attaque était précise et puissante, sublimée par l'influx d'énergie divine à laquelle elle venait de faire appel.

[Althéa]

La pointe de la lame de la paladine alla se planter tout droit se planter dans la tête du chevalier, juste en dessous du casque. Presque aussitôt, une lumière aveuglante envahit la pièce pendant que la paladine était projetée en arrière par une force incontrôlable. Elle chut rudement sur le dos et resta de longues minutes le souffle coupé. Durant de longues minutes, elle ne vit rien d'autre que des étincelles dansant devant ses yeux. Puis sa vision revint à la normale.

Derrière elle, elle entendit Maelys murmurer.

"Je l'ai eu. Le dernier des Pères ..."

[Chandara]

Chandara se sentait percluse de courbatures après ce combat qui avait été l'un des plus intenses de sa jeune carrière et les coups qu'elle avait reçue malgré son agilité. Elle se redressa donc difficilement avant de se tourner vers Maelys à la fois pour vérifier qu'aucun danger ne la menaçait plus mais aussi pour s'assurer qu'elle n'avait pas été blessée. Un sourire se dessina aussitôt sur ses lèvres : elle ne sentait plus l'esprit tourmenteur et toutes les émotions négatives qu'il suscitait en elle.

[Althéa]

Au contraire, Chandara se sentit sereine. Peu à peu, du chevalier noir émergèrent les silhouettes évanescentes des enfants que le spectre avaient retenus prisonniers. Ils s'assemblèrent autour de la paladine. Ils étaient nombreux et beaucoup d'entre eux n'avaient pas dépassé la dizaine d'années. Mais le sourire sur leur visage exprimait à la fois la reconnaissance et la sérénité. L'un d'entre eux, le plus jeune sans doute tendit une main vers Chandara et celle-ci vit un objet briller au creux de sa paume. Une larme brillante comme un diamant. Elle entendit un murmure au creux de son oreille.

"Pour toi, pour que tu te souviennes. L'obscurité règne encore à divers endroit de Toril. Mais toi, tu sauras la combattre. N'oublie jamais cela."

[Chandara]

Chandara se sentit émue par toutes ces âmes qui recouvraient enfin leur liberté grâce aux efforts que Maelys et elle-même avaient combinés. Un sourire fier et apaisé s'installa sur son visage mais elle sentit les larmes lui venir aux yeux lorsque le plus jeune et le plus innocent des enfants vint lui tendre son cadeau et qu'une voix douce et merveilleuse s'adressa à elle pour lui prodiguer des conseils et un but renouvelé : celui de combattre le mal partout où il se trouve au nom de sa déesse.

Si elle avait été seule, elle se serait probablement mise à prier pour remercier Sunie et renouveler son engagement sincère à la servir coûte que coûte. Mais les prières devraient encore attendre un peu pour laisser place à une part de pragmatisme : la paladine tendit sa main libre pour aider Maelys à se mettre debout. Elles avaient encore une mission à accomplir, un enfant à libérer. Bien vivant celui-ci - du moins l'espérait-elle de tout cœur. Peut-être la larme aiderait à la guider jusqu'à lui ?

[Althéa]

La larme dans la paume de Chandara se mit à briller de mille feux et il s'échappa d'elle un filament brillant qui se déploya dans le couloir comme s'il lui indiquait le chemin. Autour d'elle, tout se modifiait, reprenait des formes et des couleurs ... La jeune paladine se rendit compte qu'elle et Maelys étaient de retour dans leur plan d'origine.

La lumière quant à elle sur son chemin illuminait le couloir, redonnant aux sculptures et à l'architecture sa beauté d'antan. L'habitation idéale qu'un homme amoureux avait voulu bâtir pour abriter sa femme et son enfant à naître. Un homme qui croyait encore en l'avenir.

[Chandara]

Chandara aurait aimé se délecter de la beauté renaissante des lieux et personne au sein de son ordre ne le lui aurait reproché mais elle était mue par une mission urgente et une certaine appréhension pour le sort qui avait été réservé à la dernière petite victime de l'esprit qui hantait encore l'endroit quelques instants plus tôt. La jeune femme se mit donc à suivre le filament lumineux avec détermination et un regain d'espoir devant les beautés qu'il lui révélait.

[Althéa]

Au bout d'un moment, le couloir bifurqua brusquement et Chandara se trouva face à une forme allongée par terre. Repliée sur lui-même, le petit garçon semblait ne pas respirer. Mais la larme vint tourner tout autour de lui frénétiquement et au bout de quelques minutes, il bougea la main pour la chasser.

"Non maman. Je ne veux pas me lever, il est trop tôt."

Il ouvrit les yeux et fut fasciné par la belle paladine qui le regardait.

[Chandara]

Angoissée par sa découverte, la jeune femme n'avait pas attendu plus de quelques instants avant de s'approcher et de se pencher sur le pauvre garçon. La larme s'était mise à tourner autour de lui et elle avait senti sa crainte refluer mais elle avait aussi posé sa main sur l'épaule de l'enfant pour joindre ses efforts et - au travers d'elle - la grâce de sa déesse à l'éveil de son nouveau protégé. Quand il parla, elle poussa un soupir de soulagement et remercia silencieusement Sunie avant de parler d'une voix douce et protectrice :

- Je suis Chandara. Je suis venue pour te sauver, Rodrigue. Est-ce que tu te sens bien ?

Ses cheveux bouclés, sa grande taille pour son âge et son instinct ne laissaient aucun doute à la paladine sur l'identité de l'enfant qu'elle avait enfin retrouvé. Elle adressa un sourire extatique à Maelys : elles avaient toutes les deux réussi !